Vous êtes sur la page 1sur 103

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Hadj Lakhdar –Batna


Institut de Génie Civil, d'Hydraulique et d'Architecture
Département de Génie Civil

Mémoire de Magister
Option : Construction en zones sismiques
Pour obtenir le diplôme de Magister en : Génie Civil

Thème

ETUDE DU COMPORTEMENT D'UN MUR DE


SOUTENEMENT SOUMIS A DES SOLLICITATIONS
DYNAMIQUES

Présenté par
ZEROUAL FARIDA
Mémoire soutenu le………………….
Devant le jury composé de :

Jury Grade Affiliation Qualité

Dr. H.CHABIL Professeur Université de Constantine Président


Dr. M.BAHEDDI Maître de conférences (A) Université de Batna Rapporteur
Dr. T.KARECHE Professeur Université de Batna Examinateur
Dr. A.KADID Professeur Université de Batna Examinateur
Remerciements

En premier lieu, je remercie mon DIEU qui m’a donné le

courage et la volonté afin de poursuivre mes études en post-

graduation.

Je tiens à exprimer, au terme de mon travail de mémoire,

toute ma reconnaissance et adresser mes vifs remerciements à

tous mes enseignants, en particulier M. BAHEDDI MOHAMED

pour son encadrement et sa disponibilité, et M. T.KARECHE

pour ses conseils, M. A.KADID d’avoir accepté d’examiner ce

travail, et à tous ceux et celles qui m’ont aidé de prés ou de loin à

sa réalisation.

Je remercie également le président de Jury M. H.CHABIL

Pour sa disponibilité.

Je réserve enfin une pensée chaleureuse à mes chers parents et

toute ma famille et mes amies qui m’ont soutenu et encouragé.


Résumé
Le comportement de la Terre Armée face aux sollicitations d'origine sismique a fait l'objet de
plusieurs études. La recherche dans ce domaine est très active, et de nombreuses
contributions asiatiques (spécialement japonaises) portent dans le domaine.

Ce mémoire porte sur l'étude, par la voie de la modélisation numérique bidimensionnelle,


du comportement d'un mur de soutènement soumis à des sollicitations dynamiques.

Ce travail sera approfondi pour le type de mur de soutènement en Terre Armée ; et l’action
de type sismique parmi les trois sollicitations dynamiques classiquement rencontrées dans le
domaine de génie civil à savoir les séismes ; les explosions et les chocs.

Après avoir présenté, dans une première partie, une synthèse bibliographique concernant
les ouvrages de soutènement notamment en Terre Armée, l’action sismique, les méthodes
de calcul sous sollicitations dynamiques et la modélisation bidimensionnelle en éléments
finis.

On a procédé, dans une deuxième partie, à une simulation numérique au moyen du code de
calcul en éléments finis Plaxis V 8.2, le chargement sismique est appliqué par deux méthodes
: pseudo-statique et dynamique pour analyser la différence. Un mur de soutènement
classique en béton armé a été aussi étudié dans les mêmes conditions à titre de
comparaison.

Une étude paramétrique a été effectuée aux fins de voir l'influence de chaque paramètre sur
le comportement dynamique de ce type de mur de soutènement.

Mots clés : mur de soutènement, Terre Armé, sollicitations dynamiques, séisme, éléments
finis, modélisation numérique, Plaxis.
.
. ( )

8.2 V
. :
.

:
·
Summary
The behavior of the reinforced soil face the stresses of seismic origin has been the subject
of several studies. Research in this field is very active, and many contributions Asian
(especially Japanese) are in the area.

This thesis focuses on the study, by means of two-dimensional numerical modeling the
behavior of a retaining wall subjected to dynamic loads.

The study will be detailed for the type of retaining wall Reinforced soil, and the seismic
action type from the three dynamic stresses typically encountered in the field of civil
engineering namely earthquakes, explosions and shocks.

After presenting, in a first part, a literature review on retaining structures including


Reinforced soil, the seismic action, calculation methods under dynamic loads and the two-
dimensional finite element modeling.

This was done in a second part, a numerical simulation using the computer code finite
element Plaxis 8.2 V, the seismic loading is applied by two methods: pseudo-static and
dynamic analysis of the difference. A wall of reinforced concrete retaining classic was also
studied under the same conditions for comparison.

A parametric study was conducted for the purpose to see the influence of each parameter
on the dynamic behavior of this type of retaining wall.

Keywords: retaining wall, reinforced soil, dynamic loads, earthquake, finite element
numerical modeling, Plaxis.
Tables des matières
Introduction générale …………………….........................…………….1

Chapitre 1. Notions générales sur les ouvrages de soutènement……..3


1.1. Introduction .………………………………………………………………… 3
1.2. Généralités sur les ouvrages de soutènement .......…………………………. 3
1.2.1. Différents types des ouvrages de soutènement..................................... 5
1.2.2. Classement des ouvrages de soutènement..………………..…………….. 5
1.3. Le renforcement des sols ……………………………...……………………. 7
1.4. Les ouvrages en Terre Armée ………………………...……………………. 7
1.4.1. Définition et principe………………………….......................................... 7
1.4.2. Les éléments de la Terre Armée …………………………………..……..…. 9
1.4.3. Procédé de construction …..………….…………………………………..… 13
1.4.4. Repères chronologiques …………..……………………………………...….15
1.4.5. Durabilité des ouvrages en Terre Armée .……………………..…………. 15
1.4.6. Avantages et domaines d’utilisation …….………….…………….…..…. 16

Chapitre 2. Principe de fonctionnement et justification ……….…..18


2.1. Introduction .………………………………………………………………..18
2.2. Modes de rupture des ouvrages de soutènement .………………………...18
2.3. Comportement mécanique et dimensionnement .………………………...19
2.4. Principe de fonctionnement d’un mur en Terre Armée..……………….. 20
2.4.1. Analyse externe …...………………………….............................................20
2.4.2. Analyse interne ……………….. ……………………………………………… 20
2.4.3. Interaction sol – armature ……………….…………………………………….23
2.5. Règles de justification sous sollicitations ......………………………………25
2.5.1. Principe de justification ……………………. ...............................................27
2.6. Règles de justification sous sollicitations dynamiques …..………..………29

Chapitre 3. Calcul sous l’action dynamique…………...…………….30


3.1. Introduction .………………………………………………………………...30
3.2. L’action sismique ………………………………...………………………….30
3.2.1. Origine des séismes …………………………. .............................................30
3.2.2. Paramètres caractéristiques ….. ..…………………………………………….31
3.2.3. Propagation des ondes sismiques …………..………………………………....32
3.2.4. Vitesse de propagation des ondes de cisaillement .………………………….33
3.2.5. L’aléa sismique « Seismic hazazard »……………………….……….……...34
3.2.6. La prévision des séismes ………………….………………………..…………34
3.2.7. L’approche probabiliste ………………….……………………………..…….34
3.3. L’Algérie et le risque sismique ……………………….....……….…………34
3.3.1. L’activité sismique .………………………….................................................34
3.4. Exigences de la Règlementation Parasismique Algérienne
RPA 99/Version 2003………………………………………….………………35
3.4.1. Principes fondamentaux ……………………............................................. 35
3.4.2. Coefficients sismiques de calcul …………... ..……………………………….35
3.4.3. Calcul des mus de soutènement sous l’action sismique …………………….36
3.5. Méthodes de calcul d’un mur en Terre Armée ..…………………………. 37
3.5.1. Approche expérimentale ………………………………………………………. 37
3.5.3. Approche numérique …………… …………..………………………………….39
3.5.4. Approche normative ……………………………….. .………………………….40
3.6. Méthode de calcul donnée par autres codes ….…….....…………………. 45
3.7. Conclusion…………………….. ……………………….....…………………46

Chapitre 4. Modélisation numérique bidimensionnelle …………….47


4.1. Introduction .………………………………………………………………....47
4.2. Eléments bibliographiques ……………………...…………………………. 47
4.2.1. Modélisation des murs en sols renforcés ……............................................47
4.2.2. La méthode des éléments finis (Chaoui, 1992 et Unterteiner, 1994)…..….48
4.3. L’outil de simulation numérique Plaxis V.8.2 …...……...……………....… 50
4.3.1. Modélisation de l'action dynamique ……...................................................50
4.3.2. Les conditions aux limites ………………………………………………….…..52
4.4. Présentation du modèle numérique ………..…...……...……………....… 53
4.4.1. Simulation de la construction du mur ….....................................................53
4.4.2. Modèles constitutifs et paramètres géotechniques de modélisation .......….53
4.4.3. Critères d’analyse....................................................................................….56
4.5. Résultats de la modélisation numérique ..…...……...………...……......… 56
4.5.1. Déformation et stabilité ….........................................................................57
4.5.2. Lignes des tractions maximales ………………………………………………..58
4.5.3. Mode de rupture ……………………………………………………….. .......….59
4.6. Calcul sous l’action dynamique ……… ..…...……...………...……......… 59
4.6.1. Application d’un chargement dynamique ………......................................60
4.6.2. Application d’un chargement pseudo-statique ….......................................61
4.6.3. Variation des efforts axiaux de traction..………………………….. ....……...61
4.7. Calcul d’un mur de soutènement en béton armé ...………...……........… 62
4.7.1. Prédimensionnement ……………………………………………………………62
4.7.2. Résultats de calcul .....................................................................................63
4.8. Comparaison des résultats pour les deux types des murs .....…….....… 65
4.9. Conclusion ……………………………....…...……...………...…...…...… 66
Chapitre 5. Etude paramétrique ………………………………….…68
5.1. Introduction .………………………………………………………………....68
5.2. Les paramètres de modélisation..……………...…………………………... 68
5.2.1. L’élément ………………………………………............................................68
5.3. Les paramètres de sol …………..……………...…………………………... 70
5.2.1. Influence de la cohésion ………………….. …............................................70
5.2.2. Influence de l’angle de l’angle de frottement interne ................................71
5.2.2. Influence module de déformation …………………….. ................................73
5.4. Les paramètres géométriques .....……………...…………………………... 74
5.4.1. Influence de la hauteur du mur ….……….. …............................................74
5.5. Les paramètres de séisme ...........……………...…………………………... 76
5.5.1. Influence de degré de sismicité ………………............................................76
5.6. Conclusion ………………….........……………...………………………….. 77

Conclusion générale et perspectives ….………………………………79


Table des Figures

Figure 1.1. Exemple de soutènement…………………………………………………..…3


Figure 1.2. Mur en Terre Armée……………………………………………………….…8
Figure 1.3. Effort de traction dans les armatures due au frottement………………...8
Figure 1.4. Eléments d'un mur en Terre Armée………..…………………………….....9
Figure 1. 5. Armatures métalliques……………………………………………………...10
Figure 1.6. Panneaux ou écailles de la façade du mur…………………………….…12
Figure 1.7. Constitution de l'écaille Cruciforme en béton…………………………....12
Figure 1.8. Mise en place des écailles …………..……………………………………...13
Figure 1.9. Transport du matériau du remblai pour la première couche…………..14
Figure 1.10. Mise en place des armatures et des boulons …………………………..…14
Figure 1.11. Etalement et compactage de la couche de remblai au dessus d’un lit
d’armatures…………………………………………………………………....14
Figure 1.12. Utilisation de la Terre Armée…………………………………………...….17
Figure 2.1. Modes de rupture des ouvrages de soutènement……………………….….19
Figure 2.2. Répartition des contraintes dans le sol de fondation d’un mur en Terre
Armée ……………………………………………………………………….....20
Figure 2.3. Effort de cisaillement sol/armature……………………………………….…21
Figure 2.4. Base de la mécanique du renforcement du sol ……………………………21
Figure 2.5. Répartition des tractions dans les armatures d’un mur en
Terre Armée ……………………………………….………………………….22
Figure 2.6. La dilatance empêchée…………………………. ……………………………23
Figure 2.7. Influence de l’état de surface sur f* dans un essai d’extraction…………24
Figure 2.8. Influence des poids des terres sur f * dans un essai d’extraction ……….24
Figure 2.9. Variation du coefficient f* dans un massif de sol renforcé ……………..24
Figure 2.10a. Modes de ruine des murs en remblai renforcé
par éléments métalliques …………………………………………………26
Figure 2.10b. Modes de rupture de la fondation des murs en Terre Armée ………..26
Figure 2.11. Mécanisme de ruine de glissement et de poinçonnement à considérer
dans le cadre d’une vérification de stabilité externe…………………..…28
Figure 2.12. Mécanisme de ruine de glissement et de poinçonnement à considérer
dans le cadre d’une vérification de stabilité générale………………….. 29
Figure 3.1. Modèle élémentaire de faille ……………………. …………………………31
Figure 3.2. Différents types d’ondes ……………………………………………..……….32
Figure 3.3. Enregistrement des ondes ………………………………………… ………..33
Figure 3.4. Composantes de l’action sismique …………………………….……………33
Figure 3.5. Carte sismotectonique de l'Algérie du nord………………………………..35
Figure 3.6. (gauche) Résistance d'un ouvrage terre-armée après un séisme de
magnitude 7,5 à Tecoman au Mexique en 2003 – (droite) Etat d’un quai
du port de Tecoman…………………………………………………………..37
Figure 3.7. Rotation fictive d’un point d’ensemble {mur-sol}………………………....41
Figure 3.8. Point d’application de la poussée dynamique Ed à mi-hauteur de
l’ouvrage[NF P 94270]……………………………………………………...44
Figure 3.9. a/Efforts pris en compte pour la vérification de la stabilité externe d'un
massif de soutènement / b/Stabilité interne : mode de répartition de
l'effort dynamique interne entre les armatures…………………………...45
Figure 4.1. Plaque équivalente pour la modélisation d’un lit d’armatures………….49
Figure 4.2. Dimensions recommandées pour le maillage d’un mur
en Terre Armée …………………………………………………………………49
Figure 4.3. Chargement harmonique ………………………………….…………….…50
Figure 4.4. Fenêtre de la commande d’une excitation harmonique …..…………...51
Figure 4. 5. Fenêtres d’insertion d’un fichier accélérogramme …………………….51
Figure 4.6. Accélérogramme arbitraire ……………….………………………………52
Figure 4.7. Application d’une force pseudo- statique ……..……………………….…52
Figure 4.8. La structure modélisée au plaxis …..……………………………..……….56
Figure 4.9. Déplacement sous poids propre …………………………………………...57
Figure 4.10. Déplacement horizontal sous poids propre ……………………………...57
Figure 4.11. Efforts de traction le long des armatures ……………………………….58
Figure 4.12. Mode de rupture du mur à l’ELU …………………………………………59
Figure 4.13. Accélérogramme d’un séisme réel ………………………………………..60
Figure 4.14. Déplacement horizontal sous charge dynamique ..……………………..60
Figure 4.15. Déplacement horizontal sous charge pseudo statique de 0.25 g ……..61
Figure 4.16. Variation de l’effort de traction au niveau du 2éme lit
en fonction du chargement ………………………………………………...62
Figure 4.17. Prédimensionnement d’un mur de soutènement en béton armé………..62
Figure 4.18. La structure d’un mur de soutènement en béton armé modélisée …....63
Figure 4.19. Déformation d’un mur de soutènement en béton Armé.……………… ..63
Figure 4.20. Déplacement horizontal d’un mur de soutènement en béton armé
sous poids propre…………………………………………………….……...64
Figure 4.21. Déplacement horizontal d’un mur de soutènement en béton armé
sous charge pseudo statique de 0.25 g………… ..…………………...…..64
Figure 4.22. Déplacement horizontal en fonction de l’accélération……………….…66
Figure 4.23. Coefficient de sécurité en fonction de l’accélération ………..…..……..66
Figure 5.1. Position des nœuds et des points de contrainte dans
les éléments de sol ………………………..…………………………………..68
Figure 5.2. Coefficient de sécurité en fonction de l’accélération 6/15 nœuds ……...69
Figure 5.3. Coefficient de sécurité en fonction de l’accélération 6/15 nœuds………69
Figure 5.4. Effort de traction au niveau du 3éme lit sous 0.25 g - 6/15 nœuds…….70
Figure 5.5. Influence de la cohésion du sol sur le déplacement horizontal ……….70
Figure 5.6. Influence de la cohésion du sol sur le coefficient de sécurité …...…….71
Figure 5.7. Influence de la cohésion du sol sur l’effort de traction
(3éme lit sous 0.25g)………………………………………………....……….71
Figure 5.8. Influence de l’angle de frottement sur le déplacement horizontal……72
Figure 5.9. Influence de l’angle de frottement sur le coefficient de sécurité ……..72
Figure 5.10. Influence de l’angle de frottement sur l’effort de traction
(3éme lit sous 0.20g)……………………………………………………….…..72
Figure 5.11. Influence du module de déformation du sol sur le déplacement
horizontal ……………………………………………………………………..73
Figure 5.12. Influence du module de déformation du sol sur l’effort de traction
(3éme lit sous 0.25g)…………………………………………………...……..73
Figure 5.13. Déplacement horizontal d’un mur de 10.5 m sous 0.25 g ……………...74
Figure 5.14. Influence de la hauteur du mur sur le déplacement horizontal ………..75
Figure 5.15. Influence de la hauteur du mur sur le coefficient de sécurité ….……...75
Figure 5.16. Influence de degré de sismicité sur le déplacement horizontal..……....76
Figure 5.17. Influence de degré de sismicité sur le coefficient de sécurité ….……...76
Figure 5.18. Influence de degré de sismicité sur l’effort de traction (3éme lit)….….77
Liste des tableaux

Tableau 1.1. Ouvrages de soutènement qui reprennent la poussée


par leur poids ………………………………………………….……………4
Tableau 1.2. Ouvrages de soutènement qui reprennent la poussée par
leur encastrement ………………………………………………..…………5
Tableau 1.3. Ouvrages de soutènement reprenant en totalité ou en partie la poussée
par leur ancrage dans le massif retenu dans le sol de fondation ….…5
Tableau 1.4. Classement des ouvrages de soutènement en fonction des
caractéristiques du projet (d’après l’Eurocode 7 )……………………6
Tableau 3.1. Valeurs du coefficient d’accélération de zone selon le RPA
(version 2003)…………………………………………………………….36
Tableau 3.2. Performance de quelques ouvrages en Terre Armée sous séisme.....38

Tableau 4.1. Caractéristiques géotechniques du sol …………………………………54


Tableau 4.2. Caractéristiques mécaniques des écailles en béton ………………… 54
Tableau 4.3. Caractéristiques mécaniques des renforcements ……………….……55
Tableau 4.4. Résultats de calcul de référence ……………………………………….57
Tableau 4.5. Résultats de calcul d’un mur de soutènement en Béton armé ........63
Tableau 4.6. Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement
en Terre Armée …………………………………………………………..64
Tableau 4.7. Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement
en Béton armé …………………………………………………………...65
NOTATION ET ABREVIATION

Notations
Hm : Hauteur mécanique
Rv : résultante verticale par mètre longitudinal de parement au centre de la base du massif
L : longueur de l’armature
M : moment résultant au centre de la base du mur par mètre de parement
v : contrainte verticale
W : poids propre
e : excentricité
: contrainte de cisaillement
T : effort de traction
b : largeur de l’armature
dT : frottement mobilisable
v0 : Contrainte verticale initiale

v: accroissement de Contrainte verticale initiale


f : coefficient de frottement maximum
f* : coefficient de frottement apparent
Tm : l'effort de traction à l'intersection avec la ligne des tractions maximum
rf: le frottement maximal mobilisable au de-là de la ligne des tractions maximum;
rc: la résistance caractéristique maximale de l'armature en section courante;
Tp : l'effort de traction maximale dans chaque lit d'armatures au parement;
ra: la résistance caractéristique maximales de l'armature à l'accrochage au parement.
Sv : l'espacement vertical entre les lits d'armatures
k : le coefficient de poussée des terres interne au massif.
ka : le coefficient de poussée des terres actif.
Z : la profondeur du sol
: angle de frottement du sol
C : angle de frottement du sol
: Angle de dilatance du sol
Acd : la section de calcul du lit de renforcement par mètre longitudinal de parement en partie
courante
Aad : la section de calcul du lit de renforcement par mètre longitudinal de parement à
l'accrochage au parement
r : la contrainte de rupture du matériau constitutif de l'élément de renforcement

: la constante de Lamé
G : le module de Coulomb
K : module compressibilité
E : le module d'Young
: la densité du massif
: le poids volumique
H : hauteur du mur
I : Moment d’inertie
Ieq : moment d’inertie equivalent
Eeq : module de déformation équivalent
S : surface
Seq : surface équivalente
: coefficient de poison
Fs : coefficient de sécurité
d : distance entre les armatures
U : déplacement
Ux : déplacement horizontal
Uy : déplacement vertical
a : accélération
am : accélération maximale moyenne
A : coefficient d’accélération de zone
Kad : coefficient de poussée des terres (statique et dynamique)
Pad : pression active dynamique
kh , kv: coefficients pseudo-statiques horizontal et vertical
q : surcharge verticale uniforme
Vp : vitesse de propagation des ondes de cisaillement
Vs : vitesse respective de propagation des ondes de compression

: rotation fictive
Gk,sup : valeur caractéristique des charges permanentes défavorables
Gk,min : valeur caractéristique des charges permanentes favorables
2,i.Qki : valeur quasi-permanente de l’action variable défavorable d’accompagnement i
AED : valeur de calcul d’une action sismique
Ed : incrément dynamique de poussée des terres
Wm : poids du massif en sol renforcé
Eae : poussée dynamique supplémentaire
Ed : effort dynamique global

Abréviations
LCPC : Laboratoire centrale des ponts et chaussées
SETRA : Société d’étude de la Terre Armée
GTR : Guide technique de réalisation
CGS : Centre national de recherche
Introduction générale

Introduction générale

Les mouvements de terre sont parmi les phénomènes géodynamiques les plus répandus et
souvent les plus graves à la surface de la terre. Ils provoquent une modification naturelle et
continuelle du relief et se produisent ou se réactivent généralement de façon inopinée,
notamment lors des tremblement de terre (séisme, explosions souterraines ou sous marines,
etc .), et/ou lors des périodes pluvieuses intenses avec des précipitations prolongées et de
l'action conjuguée de facteurs géologiques et géomorphologiques divers. Les secousses
sismiques, phénomène naturel souvent catastrophique, engendre des instabilités de terrains et
parfois des effondrements de structure se trouvant dans le voisinage immédiat.

Ce problème constitue à l'heure actuelle l'une des préoccupations majeure des ingénieurs
chargés de la conception parasismique des ouvrages.

La stabilisation des massifs de sol se fait généralement, soit par la construction d'un
ouvrage de soutènement, ce procédé rentre dans le domaine de la structure, soit par l'ajout
d'éléments de renforcement au sol en place, ce procédé appartient au domaine de la
géotechnique. Toutefois, il existe des méthodes qui utilisent ces deux domaines
simultanément, c'est le cas des massifs en sol renforcé. Ce sont des ouvrages de soutènement
construits par renforcement d'un sol de remblai. La Terre Armée est l'un des premiers types
d'ouvrages inventés dans cette catégorie. Il s'agit d'un massif de remblai granulaire mis en
place par couches successives horizontales entre les quelles sont disposés des éléments de
renforcement.

L'objet de ce travail de mémoire est donc d'étudier la stabilité d'un mur de soutènement
soumis à des sollicitations dynamiques.

Pour atteindre notre objectif on a entamé une étude bibliographique sur Les ouvrages de
soutènement, la Terre Armée, la sismologie, le calcul dynamique, la méthode des éléments
finis, ainsi que la modélisation numérique.

Le présent mémoire est divisé en deux parties :

1. Une première partie consacrée à la recherche bibliographique comprenant trois


chapitres :

Le premier chapitre comporte des notions générales sur les ouvrages de


soutènement : différentes types de soutènement et classement, les ouvrages en Terre
Armée ;
Le deuxième chapitre décrit les modes de rupture des ouvrages de soutènement, le
principe de fonctionnement des ouvrages en Terre Armée et leur justification;
Le troisième chapitre présente des notions sur l’action dynamique, le séisme,
l’Algérie et le risque sismique, les exigences de la règlementation parasismique

1
Introduction générale

Algérienne, et décrit les différentes approches pour étudier le comportement de ce


type d’ouvrages sous l’action dynamique d’origine sismique.

2. Une deuxième partie consacrée à la modélisation numérique bidimensionnelle:

Dans le quatrième chapitre on a procédé à une simulation numérique en éléments


finis en utilisant le code de calcul Plaxis 8.2 pour l'étude de la stabilité d'un mur de
soutènement en Terre Armée sous une action pseudo-statique et une action
dynamique. On a calculé aussi pour les mêmes données un mur classique en béton
armé ; puis on a fait une comparaison entre les deux méthodes de calculs et les deux
procédés de construction.

Dans le cinquième chapitre on a procéder à une étude paramétrique pour présenter


l'influence de différents paramètres de modélisation, géotechniques, géométriques et
de séisme sur le comportement dynamique d’un mur en Terre Armée.

2
CHAPITRE 01

NOTIONS GENERALES SUR LES


OUVRAGES DE SOUTENEMENT
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

CHAPITRE 1

NOTIONS GENERALES SUR LES OUVRAGES


DE SOUTENEMENT

1.1. Introduction
Les ouvrages de soutènement sont des structures conçues pour créer un dénivelé entre des
terres en leur amont et en leur aval. La conception de ce type d’ouvrage peut être très variée,
allant des murs poids en béton ou en maçonnerie aux parois ancrées, en passant par les murs
en sol renforcé.
Le domaine des sols renforcés s’est développé à partir des années 1970, et fait, depuis,
l’objet de nombreuses recherches. Ces ouvrages sont formés d’un massif de sol dans lequel
sont disposés des éléments de renfort et se caractérisent par une certaine souplesse.

1.2. Généralités sur les ouvrages de soutènement

Les ouvrages de soutènement sont des structures liées au sol pour les quelles l’action de
celui-ci intervient doublement :

Le matériau derrière le mur (généralement du remblai) exerce des poussés sur


l’ouvrage.
L’ouvrage à son tour sollicite le sol de fondation et y crée des contraintes et
éventuellement des tassements.

Ces ouvrages qui sont considérés généralement comme éléments secondaires par rapport
à d’autres ouvrages d’art (ponts,….) restent cependant délicats et demandent un soin
particulier depuis la conception jusqu’à la réalisation.

Figure 1.1. Exemple de soutènement.


3
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

1.2.1. Différents types des ouvrages de soutènement

Un ouvrage de soutènement peut retenir soit des terres en remblai, c’est-à-dire rapportées,
soit le terrain en place. On dit, dans ce dernier cas, qu’il s’agit d’un ouvrage de soutènement
en déblai. Il en existe une grande variété, se caractérisant par des fonctionnements différents
et conduisant à des études de stabilité interne spécifiques. Les systèmes de soutènement
peuvent être classés en trois grandes catégories :

Les murs de soutènement (murs-poids en maçonnerie ou béton, murs en béton armé


avec semelle, murs à contreforts, murs cellulaires, murs-caissons, etc.). Le mur-poids
consiste le système de soutènement le plus ancien. La stabilité est assurée par le
poids de l’ouvrage et, en partie, par le poids du remblai derrière le mur ;

Les écrans de soutènement (rideaux de palplanches, parois en béton moulé dans le


sol, parois préfabriquées, parois de type berlinois, blindages de fouilles, etc.). Les
écrans en bois sont les systèmes les plus anciens. Ce type de soutènement est
d’épaisseur relativement mince et sa résistance à la flexion joue un rôle prédominant
dans la stabilité. Celle-ci est assurée par l’encastrement de l’écran dans le sol et,
éventuellement, par des ancrages composés de tirants ou par des butons ;

Les systèmes de soutènement composites (batardeaux composés de plusieurs rideaux


de palplanches, murs en sol cloué, murs en Terre Armée (dont l’étude sera
approfondie), murs renforcés par des géotextiles ou des géogrilles, etc.). Si, par leurs
dimensions, ces ouvrages se rapprochent des murs-poids, certains sont néanmoins
relativement souples et peuvent tolérés des déformations importantes.

1.2.2. Classement des ouvrages de soutènement

Tous ces ouvrages ont en commun la force de poussée exercée par le massif de sol
retenu. Cette force de poussée est généralement reprise soit par le poids de l’ouvrage de
soutènement (tableau 1.1), soit par l’encastrement de l’ouvrage de soutènement (tableau 1.2),
soit par des ancrages (tableau 1.3).

Tableau 1.1.Ouvrages de soutènement qui reprennent la poussée par leur poids


Type d’ouvrage Caractéristiques de fonctionnement
Mur-poids en béton ou en maçonnerie Ouvrage rigide qui ne peut supporter sans dommages des
tassements différentiels supérieurs à quelques pour mille.

Mur en Terre Armée Le sol retenu est renforcé par des inclusions souples
résistant à la traction. Ouvrage souple qui supporte les
tassements différentiels du sol de fondation.

4
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Mur cellulaire, batardeau en La cellule est remplie de sol et l’ensemble forme un


palplanches, caisson en béton ouvrage qui peut être, dans certains cas, très souple.

Tableau 1.2.Ouvrages de soutènement qui reprennent la poussée par leur encastrement


Type d’ouvrage Caractéristiques de fonctionnement
Mur cantilever en béton armé Ouvrage rigide doté d’une base élargie et encastrée à la
partie supérieure du sol de fondation. Il fonctionne en
faisant participer à l’action de soutènement une partie du
poids du remblai.

Mur en parois moulées Mur construit dans le sol en place, avant toute excavation,
par bétonnage d’une tranchée remplie de boue pour en
assurer la stabilité. Il fonctionne par encastrement total ou
partiel dans le sol de fondation.

Rideau de palplanches, encastré dans Ouvrage flexible pou lequel l’interaction structure-sol
le sol de fondation retenue a une influence prépondérante sur le
comportement de l’ouvrage.

Tableau 1. 3. Ouvrages de soutènement reprenant en totalité ou en partie la poussée par leur


ancrage dans le massif retenu ou dans le sol de fondation
Type d’ouvrage Caractéristiques de fonctionnement
Paroi moulée ou rideau de palplanches Ouvrage flexible renforcé par une série d’ancrages dans le
avec des ancrages sol. Les ancrages sont des armatures métalliques (câbles
ou barres) qui sont attachées d’une part à la paroi (ou
rideau) et d’autre part dans le massif de sol par un corps
d’ancrage ou par un scellement avec un coulis d’injection.

Paroi berlinoise Paroi réalisée à partir de poteaux placés préalablement


dans le sol en place. Au fur et à mesure de l’excavation,
des éléments préfabriqués (poutres, plaques), ou moulés
sur place sont placés entre les poteaux. La poussée des
terres est reprise par des ancrages fixés sur les poteaux.

5
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Il existe également un autre classement des ouvrages de soutènement, proposé par


l’Eurocode 7, qui tient compte du contexte géotechnique dans lequel la construction de
l’ouvrage vient s’inscrire, des caractéristiques du soutènement, du sol et des charges
appliquées (tableau 1.4). L’étude d’un ouvrage de soutènement a pour objet de déterminer
ses caractéristiques géométriques et mécaniques, compatibles avec la sécurité et l’économie
du projet :
Pour un mur-poids : hauteur, largeur et profondeur d’encastrement ;
Pour un rideau de palplanches : fiche de l’écran, module des palplanches, forces
d’ancrage et dimensions des tirants, caractéristiques des butons.
Pour une paroi moulée en béton : fiche de l’écran, épaisseur et ferraillage, forces
d’ancrage et dimensions des tirants ;
Pour un mur composite : longueur des armatures, hauteur des couches, types de
géotextiles ou de géogrilles et propriétés du renforcement.

Tableau 1. 4. Classement des ouvrages de soutènement en fonction des caractéristiques du projet


(d’après l’Eurocode 7)

Catégorie géotechnique Caractéristique du soutènement, du sol et des


charges appliquées
Ouvrages courants de faible hauteur pour les Hauteur libre inférieure à 2 m
quels l’expérience acquise sur des ouvrages Sols de fondation non compressibles, non
semblables, édifiés dans des sites comparables, évolutifs. Massif retenu de type sol pulvérulent,
et une reconnaissance sommaire du site sol fin peu plastique, non gonflant.
constitue des données suffisantes pour l’étude du Surface du massif horizontal ou de pente
projet. inférieure à 10%.
Surcharges limitées.
Niveau de la nappe située au-dessous de la
surface du massif avant.
Ouvrages courants implantés dans des sites ne Hauteur libre inférieure à 10 m.
présentant pas de difficultés particulières aux Surcharges non exceptionnelles.
plans de la géotechnique, de l’hydrogéologie et
de l’environnement. Une étude géotechnique
normale est réalisée pour le projet.
Ouvrages sensibles pour les quels des conditions Hauteur libre supérieure à 10 m.
géotechniques et hydrogéologiques difficiles Sols de fondation compressibles ou évolutifs,
sont rencontrées. stratification complexe, présence de failles ou de
Existence à proximité de l’ouvrage de cavités, sol instable, sol gonflant.
constructions sensibles aux mouvements du sol. Surcharges exceptionnelles. Risque sismique.
La justification de l’ouvrage peut nécessiter des Forte dénivellation des nappes des massifs avant
études très détaillées, avec des procédures et arrière, présence d’une nappe en charge, ou de
d’essai non classiques (essai de chargement en plusieurs nappes.
vrai grandeur ou sur modèle) et des simulations
numériques de l’écoulement de l’eau dans le sol
ou du comportement du soutènement.

6
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

1.3. Le renforcement des sols


Le renforcement des sols est une technique qui consiste à améliorer les caractéristiques
mécaniques d'un sol (portance, cohésion), lorsque celui-ci est peu favorable à la
construction. D'une manière générale, deux méthodes sont employées, les méthodes par
densification et les méthodes par inclusions.
Le renforcement par densification consiste à modifier les propriétés mécaniques du sol
considéré par des techniques de chargement (préchargement, consolidation par le vide), de
compactage (vibroflottation, compactage dynamique, compactage par explosifs) ou encore
par des techniques d’injection de liant ou de matériau solide (chaux, résines ou coulis
mélange de sable et de ciment).
L’insertion d’inclusions dans le sol est une deuxième technique permettant son
renforcement. Le sol initial, qui le plus souvent ne possède pas de résistance à la traction,
voit ses caractéristiques mécaniques améliorées par l’ajout de ces inclusions. Il existe une
très grande variété d’éléments de renforcement : matériaux granulaires, des ancrages rigides
ou encore des géosynthétiques… Le principe de renforcement par inclusions, les interactions
entre les matériaux et les comportements mécaniques des ouvrages en sol renforcé selon
cette méthode sont plus particulièrement développés dans [SCH et al. 94].

1.4. Les ouvrages en Terre Armée

La Terre Armée est un procédé de construction qui a été développé à partir de 1963 par
Henri Vidal, Ingénieur des ponts et chaussés et architecte, qui marque par cette invention une
date très importante dans la conception des soutènements et plus généralement dans celle du
renforcement des sols en faisant participer complètement le sol à la stabilité de l'ouvrage.
Les ouvrages réalisés avec la technique Terre Armée sont essentiellement de deux types :
murs de soutènement et ouvrages porteurs comme les culées de ponts .Les renforcements
utilisés généralement dans ces deux types d'ouvrages sont des bandes métalliques.
Cependant, dans les environnements agressifs, ces armatures sont remplacées par des bandes
géosynthétiques non corrodables qui présente une extensibilité plus importante.

1.4.1. Définition et principe


La Terre Armée est une méthode de construction basée sur l'association d'un remblai
compacté et d'armatures (métalliques ou synthétiques) liées à un parement (Figure 1.2).

7
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Figure 1.2 Mur en Terre Armée

L'alternance de couches de remblai pulvérulent et de bandes d'armatures bien réparties


horizontalement conduit au développement d'efforts d'interactions et donne naissance à un
matériau composite à part entière apte à résister à son propre poids et aux actions qui lui sont
appliqués au long de la durée de service de l'ouvrage .Les applications les plus courantes
sont les murs de soutènement ,les rampes d'accès à ouvrages d'art et les culées de pont.
Les armatures travaillent essentiellement à la traction de sorte que le sol ainsi renforcé
possède «une cohésion anisotrope», le mécanisme de transfert d'effort entre le sol et
l'inclusion étant le frottement latéral, l'interaction sol/renforcement s'exerce alors sur toute
leur longueur et leur surface de contact.
Le frottement se traduit par des contraintes de cisaillement, qui se développent dans le
sol à la surface des armatures, entraînant une variation continue des efforts de traction dans
ces dernières (Figure 1.3).

Figure 1.3 Effort de traction dans les armatures due au frottement

Le fonctionnement de ce matériau composite, relativement homogène et fortement


anisotrope dont les deux composants ont des modules de déformations très différents; repose
donc essentiellement sur l'existence d'un frottement entre le sol et les armatures: La terre

8
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

transmet aux armatures par le biais du frottement les efforts qui se développent dans la
masse ; celles-ci se mettent alors en traction, améliorant les caractéristiques du sol suivant la
direction où elles sont placées.
Ce phénomène essentiel impose donc l'utilisation d'un matériau de remblai frottant ayant
un bon coefficient interne de frottement de façon à pouvoir jouer les efforts normaux qui
s'exercent sur des lits d'armatures, donc le sol purement cohérent comme les argiles est
écarté.

1.4.2. Les éléments de la Terre Armée

Chacun des éléments d'une structure en Terre Armée (Figure 1.4) a une influence directe
sur sa stabilité et ses performances :

Figure 1.4 Eléments d'un mur en Terre Armée

a. Les armatures
Le choix de la répartition et des longueurs des armatures résulte du calcul de la stabilité :
interne du massif : Elles doivent posséder les caractéristiques suivantes :

Bonne résistance à la traction et rupture non fragile:


Bonne flexibilité
Faible déformabilité aux charges de services:
Avoir un bon coefficient de frottement avec le matériau de remblai:
Durabilité
Economie

Ils étaient initialement sous forme de bandes métalliques galvanisées lisses (tôle coupée
de 60 à 80 mm de largeur et de 3 mm d'épaisseur), leur mode de production a évolué vers le

9
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

laminage à chaud à partir de 1975, permettant de développer des armatures nervurées dites
de haute adhérence (Figure 1.5a) :d'autres types d'armatures métalliques, tels que les treillis
soudés (Figure 1.5b), ont été développés et utilisés dans les structures en Terre Armée.
Cependant, ce sont les armatures à haute adhérence qui sont aujourd'hui les plus utilisées
dans le monde lorsque les caractéristiques du sol et l'environnement le permettent.

Figure 1.5. Armatures métalliques

On signale que les armatures en acier inoxydable ou en alliage d'aluminium ont été
abandonnées suite aux effondrements des ouvrages dont les armatures ont été trouvées
fortement endommagées par la corrosion.

b. Remblai général
Le remblai général est le remblai de sol qui constitue l'arrière du mur. Il n'est pas renforcé
par des armatures et ne fait pas partie du massif.

c. Remblai dit technique

Il peut être d'origine naturelle ou industrielle, ils ne doivent contenir ni terre végétale, ni
matière putrescible (qui peut pourrir), ni déchets domestiques: La qualité de ce matériau
répond aux critères exigées dans le cahier des charges du point de vue géotechnique
(granulométrie, corrosion, poids volumique, angle de frottement interne et autre) , mise en
œuvre , chimique et électrochimique :Ces différents critères sont détaillés ci-dessus:

Critères géotechniques:

L'ensemble des recommandations (LCPC,SETRA,NCMA,FHWA, etc….) indiquent des


critères purement granulométriques nécessaires pour assurer un frottement sol- armature
adéquat , un comportement mécanique satisfaisant à court et long terme et des capacités de
drainage suffisantes .

Le critère défini et le suivant : tous les matériaux comportant moins de 15% d'éléments
inférieurs à 80 m sont acceptés sous réserve qu'ils ne comportent pas d'éléments supérieurs
à 250 mm ( en particulier , la détermination de la courbe granulométrique des éléments fins
par sédimentation et la mesure de l'angle de frottement du sol ne sont pas nécessaires ), Il y

10
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

aura lieu de vérifier le coefficient d'uniformité du remblai Cu = D60/D10 (D60 et D10


représentent respectivement les diamètres des grains pour lesquels les poids des particules de
diamètre inférieur représentent 60% et 10% du poids total).Dans le cas où Cu serait inférieur
à 2 , il faudrait dimensionner l'ouvrage en conséquence .

Critères de mise en œuvre

Un bon compactage et une bonne mise en œuvre du matériau du remblai sont


indispensables pour assurer la stabilité de l'ouvrage. Les critères exigés sont généralement
les mêmes que ceux utilisés pour la réalisation des remblais et des couches de forme (GTR
2000 , LCPC , SETRA ,NCMA, FHWA);
Le remblai est mis en place au fur et à mesure de la pose des écailles, par couche de 35 à
40 cm d'épaisseur, correspondant à la mi-distance entre deux lits d'armatures. Ces couches
sont réalisées avec les engins de terrassement traditionnels. Il faut éviter le passage direct
des engins avec les armatures et empêcher les engins lourds de circuler à moins de 1,5 m des
écailles (ce qui pourrait nuire à leur verticalité). Le taux de compactage en tout point du
massif en Terre Armée doit être supérieur ou égale à 95% de l'Optimum Proctor Normal.
Toutefois, le remblai situé à moins de 1,5 m du parement sera compacté à l'aide d'un petit
rouleau vibrant.
Les matériaux ne doivent jamais être mis en place à une teneur en eau supérieur à celle de
l'Optimum Proctor. Un système d'évacuation des eaux superficielles (pentes de remblais,
rigoles) sera prévu à chaque niveau de remblaiement.

Critères éléctro-chimiques

La durée de service d'un ouvrage en Terre Armée renforcé avec des armatures
métalliques est conditionnée par la durabilité de ces armatures , qui dépend des critères
chimiques et électrochimiques du sol .La durabilité des armatures enterrées dans le sol est
estimée à partir de la vitesse de corrosion , qui est fonction de divers facteurs : nature du sol,
nature des ions de l'eau interstitielle, résistivité ,PH, teneur en sels solubles .C'est pourquoi
des critères électrochimiques ont été établis afin de garantir un vieillissement lent et contrôlé
des structures.
Pour les armatures métalliques et dans le cas des ouvrages courants hors d'eau, les
remblais doivent répondre aux critères suivants :
Il convient de ne pas utiliser de matériaux d'origine marine ou gradués dans des estuaires en
eaux saumâtres, sauf après lavage à l'eau douce. Les matériaux d'origine minière (schistes
houillers) doivent être analysés car ils peuvent comporter des teneurs excessives en sulfures
ou en sulfates.

d. Panneaux ou écailles de façade du mur

Ils sont utilisés pour maintenir le sol en place du mur mais ils ne jouent aucun rôle de
soutènement. Ils sont généralement en béton, mais ils peuvent être en métal, en bois, en
béton sec moulé ou autre matière (Figure 1.6). Les panneaux les plus utilisés sont les écailles
cruciformes en béton (Figure 1.7).

11
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Ce sont des plaques d'environ 850 kg et de 1,5 de largeur et de hauteur .lors de leur mise
en place, elles sont imbriquées les une dans les autres par un système de goujons verticaux
destinés à faciliter le montage et à assurer la continuité de la pose.

a. Ecailles cruciformes b. Blocs c. Treillis métalliques

Figure 1.6. Panneaux ou écailles de la façade du mur

L'ensemble donne au parement une flexibilité verticale du même ordre que celle des
éléments en forme de fines plaques cintrées initialement conçues par H.Vidal. Les
possibilités de rotation autour des goujons permettent de réaliser des murs courbes avec des
écailles standard jusqu'à 20 m de rayon .La forme, la texture et la couleur de la surface
extérieur des écailles peuvent être modifiées pour donner des aspects architecturaux
différents pour chaque mur.

Figure 1.7 Constitution de l'écaille Cruciforme en béton

12
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

e. Plots d'appuis

Ils sont fabriqués à base d'élastomères chargées et nervurés. Ils sont insérés entre deux
écailles successives d'une même colonne afin de procurer un espacement suffisant et d'éviter
ainsi d'avoir des points de contact béton contre béton, pouvant créer des épaufrures .Ils
assurent aussi la compressibilité du système de parement, indispensable au bon
fonctionnement de la Terre Armée.

f. Filtre en géotextile

Il est utilisé pour couvrir les joints entre les panneaux .il est placé à l'arrière des par les
joints et permet l'écoulement de l'eau qui est en excès.

g. Semelle de réglage

C'est une semelle en béton non armé utilisé pour garantir un niveau de planéité approprié
pour placer la première rangée d'écailles.

h. Connexion panneau/armature

Pour les armatures métalliques, il s'agit généralement d'un système de chape métallique
encastrée dans le béton des écailles lors de leur préfabrication (amorces: sont de même
nature que le métal utilisé pour les armatures). Les armatures munis d'un trou à leur
extrémité sont solidarisées aux écailles par un boulon.

1.4.3. Procédé de construction


La construction d'un mur de soutènement en Terre Armée comporte les phases suivantes :

Préparation de l'assise de l'ouvrage suivie par coulage en place d'une longrine de


réglage en béton sur laquelle est ensuite posée la première rangée de panneaux en
béton (Figure 1.8).
Avant la mise en place du sol et des armatures, la première rangée de panneaux est
maintenue par des cales et des serre-joints.

Figure 1.8. Mise en place des écailles

13
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Mise en place et compactage de la première couche de remblai d'environ 40 cm (le


remblai est mis en place par couches successives, compactées suivant les règles du
GTR 2000) (Figure 1.9).
Mise en place du premier lit d'armatures attachées aux écailles par l'intermédiaire du
système de connexion (Figure 1.10).
Mise en place et compactage de la deuxième couche de sol de même épaisseur que la
première (Figure 1.11).

Figure 1.9. Transport du matériau du remblai pour la première couche

Figure 1.10. Mise en place des armatures et des boulons

(a) (b)
Figure 1.11. Etalement (a) et le compactage (b) de la couche du remblai au-dessus d’un lit
d’armatures

14
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Ces étapes sont répétées jusqu'à atteindre la hauteur voulue du mur en prenant soin de
mettre en place le filtre en géotextile à l'arrière des panneaux et les plots d'appuis sur chaque
panneau.

1.4.4. Repères chronologiques

1963 : invention de la Terre Armée par Henri Vidal


1965 : le premier mur de soutènement en Terre Armée d’essai est construit à Pragnières
(Pyrénées), le parement est métallique, les armatures sont des plats en acier lisse.
1971 : le parement avec écailles en béton est inventé.
1972 : construction de la première culée de pont autoroutier à Thionville.
1968 - 1975, plusieurs types d’armatures sont testés : aluminium, acier inoxydable, acier
lisse galvanisé.
1972 : construction du premier mur de soutènement en terre armée aux Etats-Unis (Mitchell
et Christopher, 1990).
1976 : mise au point des armatures HA (haute adhérence) galvanisées.
1978 : il y avait dans le monde environ 2000 ouvrages en Terre Armée ont été construits,
dont à peu près la moitié en France.
1979 : introduction de témoins de durabilité placés dans les ouvrages.

En 2004, suite au recensement effectué sur les routes nationales, on a relevé 528
ouvrages en Terre Armée en France métropolitaine.
On estime aujourd’hui à plus de 50 000 le nombre d’ouvrages en terre armée dans le
monde (soit 40 000 000 m²), dont plus de 10 000 culées de ponts (d’après la statistique en
2010 de la Société Terre Armée).

1.4.5. Durabilité des ouvrages en Terre Armée

La durabilité des ouvrages en Terre Armée dépend principalement de la résistance de


leurs armatures à la corrosion par le sol, la corrosion est liée à la présence d'eau et
d'éléments chimiques comme les chlorures dans les sols.
La question du risque de corrosion des armatures s’est posée naturellement dès le début
de la construction des ouvrages de soutènement renforcés par des inclusions métalliques et a
été la motivation de nombreuses études.
Pour faire face à des situations avec des risques de corrosions particulièrement élevés, on
s’est tourné pendant un temps vers l’utilisation de métaux passivables (acier inoxydable ou
alliage d’aluminium) : ces méthodes ont été rapidement abandonnées.
La solution retenue désormais est l’acier galvanisé. La galvanisation assure une
protection de l’acier pendant un temps et ensuite une corrosion plus uniforme et donc
beaucoup moins défavorable. L’amélioration du procédé de galvanisation et de l’épaisseur
moyenne déposée, ainsi que d’autres précautions ont nettement amélioré la situation vers
1976.

15
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

Les matériaux de remblai font l’objet de spécifications ; le calcul d’un degré d’agressivité
est proposé dans les différentes normes ; ce calcul intègre divers éléments et permet
d’évaluer la vitesse de corrosion et donc de dimensionner les ouvrages pour prendre en
compte la durée de vie demandée.
Par ailleurs, diverses mesures de suivi des ouvrages sont mises en place : pose d’armature
témoin, inspections. Mais ces mesures sont coûteuses, et ne sont pas toujours suffisantes face
à l’hétérogénéité des phénomènes de corrosion et la rapidité des phénomènes de ruine.
Pour tenir compte de la corrosion des armatures dans le dimensionnement des ouvrages en
Terre Armée, le concepteur applique des règles adaptées à la fois au site et à la durée de
service souhaitée. Plus la vérification de la conformité du remblai aux critères chimiques et
électrochimiques recommandées.

1.4.6. Avantages et domaines d'utilisation

L'utilisation de la Terre Armée présente plusieurs avantages, à savoir:

La grande souplesse du massif obtenu; qui peut supporter des déformations importantes
(essentiellement tassement différentiels), ce qui permet de réaliser des ouvrages fondés
directement sur les sols de fondation compressibles ou sur des pentes peu stables;
La grande résistance vis-à-vis des efforts statiques et dynamiques;
L'utilisation systématique d'éléments préfabriqués (armatures, parement) qui accélère la
construction et qui ne nécessite qu'un matériel très léger;
L'esthétique des ouvrages dont le parement se prête à des traitements architectoniques
variés;
Le coût relativement faible.

Ces avantages ont conduit à une large utilisation de cette technique dans divers domaines
du Génie civil (Figure 1.8).

a. ouvrages ferroviaires

Ils sont utilisés dans de nombreux pays pour le chemin de fer ou le métro : Conflans-
sainte Honorine en région parisienne 400 m de longueur; linge de Ganville-Westmead
(Sydney Australie) 1 km de long et atteint parfois 7 m de hauteur; mines de Tavistock dans
le Transvaal Afrique du Sud; ligne conduisant au centre de Dublin Irlande. Hormis quelques
constructions spécifiques, l'application de la technique Terre Armée fait appel à la même
technologie qu'en infrastructure routière, même si le souci de sécurité tend parfois à faire
augmenter la durée de vie et les coefficients de sécurité pour les ouvrages ferroviaires.

16
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement

b. ouvrages routiers

La plus grande utilisation des procédés Terre Armée concerne la construction de


soutènement supportant des chaussées en terrain dénivelé des routes, autoroutes et les sites
urbains (par exemple : les murs sous chaussées, simples ou étagés- les culées porteuses - les
culées mixtes - les murs de rampes - les talus raidis- les merlons anti-bruit).

c. ouvrages hydrauliques

La résistance aux sollicitations très sévères telles que les crues, les fortes marées de la
glace, la houle, les tempêtes, les efforts de la glace et les chocs divers (bateaux, épaves, etc),
la rapidité d'exécution, en particulier pour les travaux effectués en zone de marnage grâce à
l'exécution simultanée de remblai mènent à une utilisation variée en site fluvial ou maritime.
Aussi l'utilisation d'armatures géosynthétiques non corrodables et la possibilité de la
construction de murs de quai en Terre Armée effectuée entièrement sous l'eau, ont permis
d'élargir cette technique dans les environnements salins et maritimes (marinas, port de
pêche).

d. ouvrages industriels et de protection

La technique Terre Armée est très utilisée pour répondre à des besoins d'aménagement
dans les sites industriels classiques et spécifiques tel que les silos de stockage de charbon ou
de minerai, les murs de décharge, les postes de criblage et de concassage.

Figure 1.12. Utilisation de la Terre Armée


17
CHAPITRE 02

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ET
JUSTIFICATION
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

CHAPITRE 2

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ET
JUSTIFICATION

2.1. Introduction

Dimensionner un ouvrage de soutènement consiste à déterminer ses éléments


géométriques et ses éléments structuraux pour qu’il soit stable sous l’action des forces qui lui
sont appliquées et notamment de la poussée des terres qu’il retient. La plupart des méthodes
de dimensionnement reposent sur des calculs à la rupture avec la prise en compte de
coefficients de sécurité.
L'analyse du comportement en service des massifs en Terre Armée provient d'études en
modèles réduits, d'expérimentation d'ouvrages en vrai grandeur, d'essais de laboratoires
(essai d'extraction, cisaillement direct) et de calculs numériques. Ces études menées
essentiellement sur des ouvrages renforcés par des armatures métalliques ont permis de
comprendre leur fonctionnement et de définir les méthodes de dimensionnement actuelles
qui sont fondées sur la théorie de la poussée des terres et d'équilibre local.

2.2. Modes de rupture des ouvrages de soutènement

Cinq modes de rupture, illustrés à la figure 2.1 peuvent être rencontrés dans les ouvrages
de soutènement :

le glissement de l’ouvrage sur sa base (figure 2.1a) ;


le renversement de l’ouvrage (figure 2.1b) ;
le poinçonnement du sol de fondation (figure 2.1c) ;
le grand glissement englobant l’ouvrage (figure 2.1d) ;
la rupture des éléments structuraux de l’ouvrage (figure 2.1e).

Les quatre premiers types de rupture sont relatifs à l’instabilité externe de l’ouvrage, la
rupture des éléments structuraux constituant l’instabilité interne. L’étude de la stabilité
externe d’un ouvrage de soutènement fait appel à des concepts et à des méthodes de calcul
qui sont communs à l’ensemble des ouvrages. Par contre, l’étude de la stabilité interne est
assez spécifique à chaque type d’ouvrage. On va baser dans notre étude sur les murs de
soutènement en Terre Armée.

18
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.1. Modes de rupture des ouvrages de soutènement

2. 3. Comportement mécanique et dimensionnement


Le comportement mécanique de ces ouvrages composites repose sur des modèles de
comportement mécanique des différents matériaux constitutifs. Le sol ou tout autre matériau
granulaire utilisé intervient dans la construction de l’ouvrage, il fait office de fondation de
l’ouvrage et il constitue le remblai arrière exerçant des efforts sur l’ouvrage. L’armature
métallique intervient quant à elle en tant qu’élément d’inclusion dans le sol, elle y joue le
rôle de renforcement et sa présence implique d’étudier non seulement son comportement
mécanique intrinsèque mais aussi son interface avec le sol.
Durant son existence, l’ouvrage réalisé est soumis à un ensemble d’efforts permanents ou
accidentels face auxquels il doit pouvoir résister tout en continuant de remplir sa fonction
(soutènement, merlon, etc…). Les vérifications de ces résistances constituent les règles de
conception et de dimensionnement de ces ouvrages.
Le contexte normatif regroupe un grand nombre de textes permettant de justifier et
d’assurer la pérennité de l’ouvrage dans le temps, de son étape de conception à son étape de
réalisation. Chacun de ces textes contient des informations ou des données susceptibles
d’intervenir dans les procédures calcul, permettant ainsi aux ouvrages d’être dimensionnés
dans la quasi-totalité des configurations (de topographie du site, de matériaux présents in
situ, de sollicitations mécanique appliquées à l’ouvrage…) pouvant exister. L’objectif du
dimensionnement d’un ouvrage consiste à vérifier sa stabilité vis-à-vis de plusieurs
mécanismes de ruine induits par les efforts appliqués à l’ouvrage ou à sa zone
d’implantation. On parle alors de vérifications vis-à-vis d’états limites.

19
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

2.4. Principe de fonctionnement

2.4.1. Analyse externe

Les résultats des études expérimentales et numériques ont montré que, dans le cas des
renforcements métalliques, un mur en Terre Armée se comporte comme un massif cohérent,
souple et peut admettre sans désordre irréversible des tassements différentiels. Le mur en
Terre Armée transmet au sol de fondation des contraintes quasi-linéaires dues à son propre
poids (W) et aux effets des surcharges et des poussées latérales qui le sollicitent. La
contrainte de référence appliquée à la base et nommée v est calculée par la formule de
Meyerhof dans la norme NF P 94-270- 2009 (Figure 2.2)

v = ; avec e =

Rv : résultante verticale par mètre longitudinal de parement au centre de la base du massif;

L : longueur du mur correspondant à celle du mur;

M : moment résultant au centre de la base du mur par mètre de parement (NF P 94-220).

Figure 2.2. Répartition des contraintes dans le sol de fondation d'un mur en Terre Armée

2.4.2. Analyse interne

Comme pour le béton armé, autre matériau composite, le fonctionnement de la Terre


Armée dépend essentiellement des interactions locales: mobilisation progressive du
frottement entre le sol et les armatures, et transmission des contraintes horizontales dans le
massif aux armatures, qui se mettent en traction.

On exprime la contrainte de cisaillement exercée par le sol sur chaque face de l'armature
par la relation : =

20
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.3 Effort de cisaillement sol/armature

Où b,T et L désignent respectivement la largeur de l'armature, l'effort de traction qui y


règne et l'abscisse curviligne le long de sa ligne moyenne, dT : frottement mobilisable sur
une longueur dl d'armature (dépend de la pression verticale v et d'un coefficient de
frottement sol-armature ) (Figure 2.3).

La base de la mécanique du renforcement du sol a été bien comprise par Henri Vidal et
a été expliquée en détail dans ses premières publications comme Mc Kittrick l’a reconnu en
1978. Une schématisation du fonctionnement mécanique est donnée par la Figure 2.4. Le
chargement axial sur un échantillon de matériau granulaire dense produit une expansion
latérale (a). En raison de la dilatation, la déformation latérale est plus de la moitié de la
déformation axiale. Toutefois, si des éléments renforcés inextensibles sont placés dans la
masse du sol, l’expansion latérale est empêchée, et le comportement global est analogue à ce
qu’on observerait si une contrainte latérale avait été imposée au sol. Cette charge latérale
équivalente est égale à la pression des terres au repos (Ko v). Andersen (2005) note
finalement que le « sol renforcé est donc un matériau composite ». Le sol se retrouve sous
l’effet du chargement vertical dans un état de sollicitation satisfaisant le critère de Coulomb.

21
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.4. Base de la mécanique du renforcement du sol


L'analyse du comportement interne et de la répartition des efforts de traction le long des
armatures métalliques dans un massif en Terre Armée, a montré qu'un effort de traction
maximum T M (tm) est mesuré sur un point de l'armature. Ce point est éloigné du parement
en haut du mur et proche du parement en profondeur (Figure 2.5). L'ensemble des points
forment une courbe (assimilée à deux tronçons de droite pour les besoins de calcul), appelée
ligne de traction maximales, séparant le massif en deux zones présentant un comportement
différent (Schlosser 1983).

Zone active située près du parement dans laquelle la contrainte tangentielle (de
cisaillement) exercée par le sol sur chaque face de l'armature est dirigée vers la parement
(le massif de sol est en état d'équilibre limite et pousse sur le parement, mettant ainsi les
armatures en traction : la terre à tendance à «entrainer» les armatures ou ces dernières à
«retenir» le sol).
Zone résistante dans laquelle la contrainte tangentielle est dirigée vers l'intérieur et le
sol a tendance à retenir les armatures (les armatures s'ancrent en travaillant à
l'arrachement, de manière à absorber l'effort de traction aux quelles elles sont soumises).

Figure 2.5. Répartition des tractions dans les armatures d'un mur en Terre Armée

Cette ligne est la surface de rupture potentielle de l'ouvrage. Sa partie supérieure est
verticale est située à une distance du parement inférieure à 0,3 fois la hauteur du mur .La
position de cette ligne est fonction du type d'ouvrage, de la nature du sol, de la disposition
des armatures et de la rigidité du parement et des armatures.
La zone active est de dimension plus réduite que le coin de Coulomb, ce qui constitue une
différence essentielle de comportement entre un mur en Terre Armée et un mur –poids en
béton; les dernières expérimentations sur des ouvrages en vrai grandeur ont monté que les
efforts au parement tp peuvent atteindre 85% de Tmax dans la partie supérieur des murs et
jusqu'à 100% à la base du mur.

22
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

2.4.3. Interaction sol-armature

Les principaux facteurs influant sur le frottement sont le poids volumique du sol, l'état
de surface de l'armature, le poids des terres au dessus de l'armature et le phénomène de
dilatance empêchée du sol (Figure 2.6). Le phénomène de dilatance correspond à
l'augmentation des déformations volumiques du sol granulaire dense (bien compacté) sous
l'effet de contraintes de cisaillement. Lorsque ce phénomène est empêché par la masse de sol
environnante, il en résulte une augmentation des contraintes normales appliquées sur
l'armature, et donc un surcroit de résistance.

La contrainte verticale v appliquée sur l'inclusion devient v = v0 + v

v0 : Contrainte verticale initiale / v: accroissement de Contrainte verticale initiale

Figure 2.6. La dilatance empêchée

Le caractère tridimensionnel de ce phénomène et l'influence de la dilatance sont


difficiles à prendre en compte dans les méthodes de dimensionnement; Schlosser et Elias
1978, ont défini un coefficient de frottement apparent f* = , pour prendre en compte ce
phénomène dans la pratique.
Ce coefficient apparent (f*) est plus élevé que le coefficient de frottement réel f et
souvent supérieur à 1 dans des sols granulaires. Il peut atteindre 10 pour des sols très
dilatants. Il dépend du poids des terres au-dessus de l'armature et de son état de surface
(Figures 2.7 et 2.8 Schlosser, Guilloux, 1981).
L'augmentation du coefficient de frottement dû à l'effet de la dilatance empêchée n'est
significative que dans le cas de faibles contraintes verticales. Dans le cas de grandes
contraintes verticales, la dilatance du sol est négligeable. Le coefficient de frottement
apparent f* diminue avec l'augmentation de la contrainte de confinement (Figure 2.9). Il
varie entre f*0 en surface du massif renforcé et f*1 correspondant à une contrainte de
confinement de 120 kPa (Figure 2.7, NF P 94 270 )

23
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.7 Influence de l'état de surface sur f* dans un essai d'extraction

Figure 2.8. Influence des poids des terres sur f* dans un essai d'extraction

Figure 2.9. Variation du coefficient f* dans un massif de sol renforcé

24
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

2.5. Règles de justification sous sollicitations

La partie 4.7 de la norme NF P 94270 définit les états limites ultimes et de services à
considérer pour la vérification de stabilité d’un ouvrage de soutènement. A savoir :

les états-limites d’instabilité externe locale, par glissement de l’ouvrage sur sa base ou
par poinçonnement du sol de fondation ;
l’état-limite d’instabilité générale, par grand glissement de la zone d’implantation de
celui-ci, le long d’une ligne de rupture extérieure à l’ouvrage ;
les états-limites d’instabilité interne de l’ouvrage ;
l’état-limite d’instabilité mixte, par un mécanisme de rupture similaire à celui de
l’instabilité générale en considérant des lignes de rupture interceptant à la fois les zones
extérieures à l’ouvrage et les différents lits de renforcements.

L’ensemble de ces justifications fait intervenir l’utilisation des facteurs partiels de sécurité
venant pondérer les efforts sollicitants, les paramètres mécaniques des matériaux constitutifs
et les efforts résistants.

La stabilité interne est vérifiée au niveau de chaque lit d'armatures; les efforts de traction
générés dans les armatures doivent être inférieurs à la résistance au frottement d'interface
sol/armature et à la résistance en traction de l'armature.
La stabilité externe est traitée comme n'importe quelle stabilité de mur de soutènement
(par exemple mur poids). La poussée des terres se calcule sur l'écran fictif parallèle au
parement, situé à l'arrière des armatures. La justification se fait par rapport au
poinçonnement et au glissement à la base du mur sur le sol de fondation ainsi qu'au
renversement du bloc.
La stabilité globale du site est considérée comme un problème des pentes, la justification
se fait par rapport au glissement.
La stabilité mixte concerne la vérification de l'équilibre de rupture de toute surface de
rupture potentielle recoupant les armatures à l'intérieur du massif. (Figure 2.10a).

Il convient cependant de considérer à part le cas des ouvrages dans les quels les
armatures sont longues comparées à la hauteur mécanique (L > H). Il peut y avoir alors
propagations de la rupture à l'intérieur du massif en Terre Armée, qui par la suite de sa
souplesse, ne peut plus être considéré comme un bloc rigide (Figure 2.10.b). Ce phénomène
doit être pris en compte dans les calculs de stabilité externe, où on limitera à H la largeur du
mur dont on étudiera la stabilité (LCP SETRA, 1979).

25
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.10 a. Modes de ruine des murs en remblai renforcés par éléments métalliques

Figure 2.10 b .Modes de rupture de la fondation des murs en Terre Armée

26
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

2.5.1. Principe de justification

La justification consiste à vérifier que pour chaque combinaison d'actions, les résistances
de calcul des éléments constitutifs ou celles mobilisées par les phénomènes mis en jeu
(Adhérence sol-armature, cisaillement du sol) sont supérieures ou égales aux sollicitations de
calcul provenant des actions pondérées.

a. Justification vis-à-vis de la stabilité interne

Suivant les deux modes possibles de désorganisation d'un massif en Terre Armée:

Rupture par cassures des armatures;


Rupture par manque de frottement dans la zone résistante, dite rupture par défaut
d'adhérence.

La stabilité interne est justifie lit par lit. Elle se fait en vérifiant au niveau de chaque lit
d'armatures que les tractions maximales et les tractions au parement sont inférieures tout
d'abord à la résistance au frottement d'interface et ensuite à la résistance caractéristique à
long terme de l'armature :

Tm< rf ; Tm< rc et Tp<ra

Avec

Tm : l'effort de traction à l'intersection avec la ligne des tractions maximum;

rf : le frottement maximal mobilisable au de-là de la ligne des tractions maximum;

rc: la résistance caractéristique maximale de l'armature en section courante;

Tp : l'effort de traction maximale dans chaque lit d'armatures au parement;

ra: la résistance caractéristique maximales de l'armature à l'accrochage au parement.

La détermination de ces paramètres est détaillée selon les normes NF P94-220 et NF


P94-270 est donnée. Les vérifications se font après application des coefficients de sécurité
sur chacun des paramètres en prenant en compte les combinaisons d'actions vis-à-vis de tous
les modes de rupture envisageables.
La justification de la stabilité interne consiste à vérifier que la cohésion apparente induite
par la structure permet d’assurer l’équilibre pour toutes les surfaces de rupture potentielles
présentes au sein du massif.
La prise en compte des effets à long terme (fluage, endommagement, dégradation
chimique) est réalisée par une réduction forfaitaire de la résistance à la traction des
renforcements selon les recommandations en vigueur.

27
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Cette justification est faite selon le même principe que celui employé pour la vérification
de stabilité générale et les surfaces de rupture considérées ne se situent par contre qu’au sein
de l’ouvrage.

b. Justification vis-à-vis de la stabilité externe

Comme pour un mur de soutènement, la stabilité externe d’un ouvrage renforcé concerne
la stabilité vis-à-vis du glissement sur sa base et du poinçonnement de son sol support
(Figure 2.11).
Chaque vérification consiste ainsi à s’assurer que la résultante pondérée des efforts
sollicitants (Poussée des terres, surcharges exercées sur l’ouvrage…) soit inférieure à la
résultante pondérée des efforts résistants (Résistance au cisaillement le long de la base de
l’ouvrage, capacité portante du sol.

Figure 2.11. Mécanismes de ruine de glissement et de poinçonnement à considérer dans le cadre


d’une vérification de stabilité externe.

c. Justification vis-à-vis de la stabilité globale

Cette justification est commune à tous les ouvrages de soutènement et consiste à vérifier
la stabilité de la zone d’implantation de l’ouvrage vis-à-vis d’un risque de grand glissement.
Pour cela, on considère différentes surfaces de rupture le long desquelles le grand glissement
est susceptible de se produire. Cette surface de rupture délimite ainsi deux zones, un volume
de sol situé au-dessus de la surface susceptible de glisser (aussi appelé « bloc actif ») et le
reste du massif situé en dessous de la surface de rupture (appelé « bloc passif »). La stabilité
du bloc actif est alors assurée si la résultante pondérée des efforts sollicitants (poids propre
du bloc, surcharges appliquées au bloc…) est inférieure à la résultante pondérée des efforts
résistants (Résistance au cisaillement le long de la surface de rupture …). La stabilité
générale concerne une zone d’environ trois fois la hauteur active de l’ouvrage de part et
d’autre. Elle peut prendre en compte un site dans sa globalité et s’avère particulièrement
importante pour les ouvrages implantés sur de fortes pentes. La figure 2.12 illustre ce
mécanisme de ruine.

28
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification

Figure 2.12.Mécanisme de ruine à considérer dans le cadre d’une vérification

de stabilité générale.

d. Justification vis-à-vis de la stabilité mixte

Cette justification consiste à vérifier la stabilité du massif selon le même principe que la
stabilité générale et vis-à-vis de surfaces de rupture interceptant non seulement la zone
extérieure à l’ouvrage mais aussi le volume de l’ouvrage.

2.6. Règles de justifications sous sollicitations dynamiques

Les différentes vérifications présentées précédemment s’appliquent non seulement pour


les sollicitations statiques mais aussi pour les sollicitations dynamiques. Bien que cet aspect
soit plus largement développé au chapitre suivant, le principe de prise en compte de ce type
de sollicitations revient généralement à remplacer l’effort dynamique par un effort statique
équivalent pondéré, puis à suivre la démarche précédente.

29
CHAPITRE 03

CALCUL SOUS L’ACTION


DNAMIQUE
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

CHAPITRE 3

CALCUL SOUS L’ACTION DYNAMIQUE

3.1. Introduction
Les trois sollicitations dynamiques les plus fréquemment rencontrées dans le domaine du
génie civil sont le séisme, l’explosion et le choc.
Le phénomène de choc est souvent présenté comme un diagramme force-temps ou
contrainte-temps, où la courbe peut être approchée par un signal d’entrée de type impulsion.
C’est un signal d’une grande amplitude pour une durée très brève de l’ordre de quelques
millisecondes. La notion de chocs en génie civil suscite généralement deux cas de figure que
sont l’impact sur un ouvrage d’un véhicule ou l’impact d’un bloc rocheux issu d’un
éboulement. Cette sollicitation dynamique de choc a ainsi fait l’objet d’une étude poussée,
notamment sur d’éventuelles modélisations analytiques et numériques
Le phénomène d’explosion est la sollicitation la plus complexe à analyser. Une explosion
peut se résumer à la propagation d’une onde de pression dans un environnement (air, sol…),
et impose à celui-ci, d’importantes altérations de volume ou de température. Les travaux de
recherche nécessitent des besoins financiers ou matériels importants.
Notre étude sera basée sur l’action sismique, on va présenter dans ce chapitre des notions
générales concernant les séismes. On abordera ensuite les différentes méthodes de calcul.

3.2. L’action sismique


Durant ces dernières années, la sismologie s’est essentiellement penchée sur l’étude de la
propagation des ondes élastiques et les propriétés des milieux traversés par ces ondes. Cela a
ainsi conduit à une meilleure connaissance de la structure de la terre ainsi qu’à une
modélisation de cette sollicitation dynamique comme un diagramme accélération-temps. Les
travaux effectués jusqu’à présent ont conduit rapidement à la prise en compte d’une telle
sollicitation dans le dimensionnement d’ouvrages de génie civil, notamment les ouvrages en
sol renforcés.

3.2.1. Origine des séismes

Considérons un bloc parallélépipédique de croûte terrestre. Ce bloc est soumis à une


contrainte tectonique de cisaillement et va alors se déformer. Lorsque le bloc atteint sa limite
de déformation, il rompt le long de son plan de cisaillement et on admet alors une chute de
contrainte de manière quasi instantanée, accompagnée d’une libération brutale d’énergie. Il

30
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

se produit alors une propagation d’ondes dans la croûte terrestre, soit un séisme. Son
mécanisme de déclenchement par accumulation progressive de contrainte et libération
brutale par glissement d’un demi-bloc sur l’autre a été proposé par H. Reid à la suite du
grand séisme de San Francisco (1906). La figure 3.1 présente le mécanisme de déformation
d’une faille élémentaire.

Figure 3.1. Modèle élémentaire de faille

3.2.2. Paramètres caractéristiques

Si de nombreux paramètres existent pour caractériser un séisme, les plus récurrents dans
la littérature sont les suivants :

La magnitude M. Elle évalue l’énergie libérée au foyer du séisme. Elle est définie comme
le logarithme décimal de l’amplitude maximale des ondes sismiques sur un sismogramme et
se quantifie sur l’échelle de Richter. A titre d’exemple, le séisme le plus puissant mesuré à ce
jour a eu lieu au Chili, le 22 mai 1960, sa magnitude étant de 9,5 sur cette échelle.

L’intensité I. Elle permet de classifier qualitativement les séismes, par observation des
dégâts causés. Elle s’échelonne de 1 à 12 selon l’échelle de Mercalli, 12 correspondant à des
dégâts catastrophiques.

L’accélération maximale du sol ou PGA. C’est un paramètre important pour le calcul de


structure. Les paramètres précédents ayant essentiellement un intérêt d’appréciation et de
classification, ils ne sont pas directement utilisables pour ce domaine. Cette valeur relève de
mesures effectuées sur le site. L’accélération maximale est exprimée en m.s-2 ou en g, valeur
de l’accélération de la pesanteur.

Le déplacement maximal du sol. Il donne une idée de l’ordre de grandeur du déplacement


relatif du centre de gravité d’une structure par rapport à sa base (allant de quelques
centimètres à un mètre en zone fortement sismique).

La durée du tremblement de terre. Celle-ci est liée à sa magnitude et va de quelques


secondes à une minute en zone fortement sismique.

Les sismogrammes, ou accélérogrammes. Ce sont des représentations des accélérations en


un lieu du séisme, en fonction du temps. Ils caractérisent à la fois l’accélération, la durée et
le contenu fréquentiel. Ils proviennent d’enregistrements dans la zone sismique considérée,
dans ce cas on les appelle naturels. Ils peuvent aussi être créés artificiellement. Un

31
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

sismogramme est la caractérisation la plus explicite d’un tremblement de terre, qui présente
l’avantage de pouvoir être directement utilisé dans un calcul dynamique.

3.2.3. Propagation des ondes sismiques

Propagation verticale. A une certaine profondeur, il existe une couche dont la roche a des
caractéristiques nettement plus élevées que celles des sols susjacents. L’onde sismique se
propageant dans la roche va, en heurtant la surface de discontinuité entre les 2 milieux, être
réfractée. Les lois de Snell montrant que le rapport d’admittance étant très faible, l’onde se
propagera dans les couches de sol suivant un trajet subvertical. En progressant vers la
surface, la diminution des caractéristiques provoque une réfraction continue et le trajet de
l’onde devient quasiment vertical.

Décomposition en ondes P et S. Le mouvement des couches de sols peut être décomposé


selon deux directions, chacune étant associée à un type d’onde. Le mouvement vertical
résulte des ondes de type P et le mouvement horizontal résulte des ondes de type S. Basée
sur une hypothèse couramment admise en génie parasismique, le mouvement horizontal
résulte uniquement de la propagation d’onde de cisaillement, et le mouvement vertical,
d’ondes de compression. En faisant l’hypothèse d’un sol stratifié horizontalement, le
problème devient unidimensionnel.

On distingue différents types d’ondes (figure 3.2). Les ondes de volume incluant les ondes
P et S et les ondes de surface dites de Raylegh ou de Love. Ces ondes se traduisent par un
déplacement vertical Edz et horizontal Edx du sol, entraînant également des rotations E . Ces
composantes de l’action sismique sont décrites sur la figure 3.3.

Elles dépendent de la position du point considéré par rapport à l’hypocentre du séisme :

- A l’épicentre du séisme : Edz Edx.

- A plus grande distance : Edz = 50% à 70% × Edx.


- Généralement E est négligeable.

Figure 3.2. Différents types d'ondes

32
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Figure 3.3. Enregistrement des ondes

Figure 3.4.Composantes de l'action sismique.

3.2.4. Vitesse de propagation des ondes de cisaillement

Une sollicitation sismique est aussi caractérisée par la célérité associée à la propagation
d’une onde sismique dans le sol. Elle dépend des caractéristiques mécaniques du matériau
traversé par l’onde. On distingue Vp et Vs, les vitesses respectives de propagation des ondes
de cisaillement et de compression dans le matériau, telles que :

Vp = Vs = Avec :

la masse volumique du matériau affecté à l’élément considéré.


K, G les modules de compressibilité et de cisaillement (ou module de Coulomb), tels que,
pour les parties élastiques linéaires d’un matériau hétérogène:

K= G=
.( ) .( )

33
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

3.2.5. L'alea sismique « seismic hazard »

Est définie en un site donné par la probabilité qu'au cours d'une période de référence (par
exemple probabilité annuelle), une secousse sismique atteigne ou dépasse en ce site une
certaine intensité (qu'il s'agisse d'intensité macrosismique ou de paramètre du mouvement
du sol : accélération maximale, vitesse, etc.).

3.2.6. La prévision des séismes

Même si la prévention reste le plus sûr moyen de limiter les conséquences d'un grand

séisme, l'objectif ultime du sismologue doit rester la prévision des plus grands avec une

fiabilité acceptable, c'est-à-dire en un lieu et à une date précis.

3.2.7. L'approche probabiliste


Puisque la tectonique des plaques permet de comprendre la distribution des zones
sismiques dans le monde, on peut alors considérer la prévision statistique ou probabiliste
(dans le sens de la prévision météorologique) comme un premier type de prévision. Il s'agit
dans les zones dangereuses, à partir de nombreuses observations faites sur de longues
périodes de calculer la probabilité pour qu'un séisme de magnitude donnée puisse se

produire dans un intervalle de temps spécifié. Cette approche n'est malheureusement pas très

fiable en domaine méditerranéen car l'activité sismique y est trop irrégulière et la sismique
historique pas toujours bien connue.
Ces nombreuses observations exigent un investissement scientifique et technique
important. Une dizaine de séisme ont pu être ainsi prévus, en général de magnitude moyenne
5 à 6. La prévision la plus réussie fut celle du séisme chinois du Liaoning du 4 février 1975.
Mais l'année suivante, malgré deux ans de surveillance, le séisme catastrophique de
Tangshan faisait plusieurs centaines de milliers de morts.

3.3. L'Algérie et le risque sismique

L'Algérie a de tout temps été soumise à une activité sismique intense avec comme
résultats des pertes humaines et matérielles importantes dommageables non seulement aux
individualités et collectivités locales, mais également au pays tout entier. Le désastre de
Chelef en 1980 a réveillé les consciences, c'est ainsi le centre national de recherche
appliquée en génie sismique (CGS) est crée en 1985. De nombreuses règles et
recommandations ont été éditées : RPA 88-98-99-2003.

34
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

3.3.1. L'activité sismique

Compte tenu de sa localisation dans une zone de convergence de plaques, l’Algérie est une
région à forte sismicité. L'activité sismique se concentre essentiellement dans la région nord
du pays. Elle est connue depuis le 02 Janvier 1365 date à laquelle s'est produit le séisme
d'Alger. Au cours de son histoire, L'Algérie a subi plusieurs séismes destructeurs (Figure
3.5). Parmi les plus notables, on peut citer : 1715, séisme d’Alger, 20000 morts ; 1954
séisme d’Orléansville (EL Asnam), magnitude 6,7, 1 200 morts; 1980 séisme d’El Asnam,
magnitude 7,1, 2600 morts; 2003, séisme de Boumerdes, magnitude 6,8, 2300 morts.

Figure 3.5.Carte sismotectonique de l'Algérie du nord

3.4. Règlementation parasismique Algérienne RPA 99/Version 2003

3.4.1. Principes fondamentaux

La réglementation parasismique algérienne en vigueur (RPA 99 version 2003) repose sur


plusieurs éléments :

Découpage du territoire en plusieurs zones d’activité sismique à l’intérieur desquelles


est définie une accélération sismique ;
Prise en compte de la géologie des formations qui subissent l’accélération sismique ;
Caractérisation du degré de risque acceptable par type d’ouvrages ;
Calculs basés sur l’approche pseudo-statique qui constitue un modèle acceptable pour
les besoins de la statique.

3.4.2. Coefficients sismiques de calcul

35
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Le RPA99 (version 2003) définit les coefficients pseudo-statiques horizontal kh et vertical


kv à prendre en compte dans un calcul de stabilité sismique des murs de soutènement :

kh = A (%g)

kv = ± 0.3 kh

Ces coefficients sont appliqués au mur et au remblai retenu ainsi qu’aux charges
d’exploitation éventuelles supportées par le remblai selon les combinaisons (kh,kv) et (kh,-
kv). Le coefficient A, appelé coefficient d’accélération de zone, est fonction de la zone
sismique et du groupe d’ouvrages considérés. Ce coefficient est défini dans le tableau 3.4
ci-après.

Tableau 3.1. Valeurs du coefficient d’accélération de zone selon le RPA (version 2003)

Zone
I IIa IIb III
Groupe
1A 0,15 0,25 0,30 0,40
1B 0,12 0,20 0,25 0,30
2 0,10 0,15 0,20 0,25
3 0,07 0,10 0,14 0,18

3.4.3. Calcul des murs de soutènement sous l’action sismique

L’article 10.4.1 du RPA préconise que les murs de soutènement en béton armée dont la
hauteur est inférieur ou égale à 6 mètres peuvent être justifiés sous sollicitations sismiques
avec un calcul statique équivalent en utilisant la pression active dynamique globale du sol
qui s’exerce à l’arrière du mur et qui est donnée par :

Pad = 1/2 Kad (1±k v). .H2

avec
Kad : coefficient de poussée des terres (statique et dynamique)
: poids volumique du sol de remblai
: angle de frottement interne du remblai sans cohésion du mur sur laquelle s’exerce Pad
H : hauteur de la paroi vertical à l’arrière du mur sur laquelle s’exerce Pad
: angle de la surface du remblai sur l’horizontale
: arctg (kh / (1+kv)).

Lorsque le remblai supporte une surcharge verticale uniforme q, la poussée dynamique est
égale à :

36
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Pad (q) = Kad (1±kv). q .H/Cos

– Le prisme de rupture derrière le mur et délimité par cette surface se comporte comme un
corps rigide.
– La fiction du sol est entièrement mobilisée le long de cette surface de rupture.
– L’analyse pseudo statique est réalisée à partir de la théorie de l’état limite.

3.5. Méthodes de calcul d’un mur en Terre Armée


3.5.1. Approche expérimentale

Dans le cadre des études sur des ouvrages réels, l’incidence d’une sollicitation sismique
s’observe de deux manières. Soit au travers d’analyses visuelles post-sismique sur des
ouvrages à échelle 1, soit par reproduction sur des modèles en laboratoire à différentes
échelles. En plus de l’évaluation des déformations des ouvrages, les observations visuelles
ont souvent permis de mettre en avant la bonne résistance des ouvrages en sol renforcé en
raison de leur « souplesse », d’autres observations ont comparée une meilleure résistance par
rapport aux ouvrages rigides de type béton armé comme illustré dans la Figure 3.6. Il est
important de souligner que de telles observations permettent d’enrichir l’expérience des
concepteurs mais rarement de faire évoluer les règles de dimensionnement. Les
caractéristiques mécaniques ou topographiques du site (matériau, présence d’eau, géométrie
du talus avant sollicitation…) ou les composantes de la sollicitation sismique réellement
appliquée à l’ouvrage sont difficiles à déterminer. Il en résulte ainsi une méconnaissance du
comportement mécanique de ces ouvrages pendant les séismes.

Les essais en laboratoire viennent pallier ces limites en reproduisant en « environnement


contrôlé et mesuré » les conditions d’un séisme appliqué à un ouvrage de soutènement. Pour
des raisons de moyens, ces expérimentations sont souvent réalisées à échelle réduite ; les
pionniers de la Terre Armée en zone sismique Chida et Minami dans les années 80 ont
réalisé des essais à échelle ½.

37
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Figure 3.6. (gauche) Résistance d'un ouvrage terre-armée après un séisme de magnitude 7,5 à
Tecoman au Mexique en 2003 – (droite) Etat d’un quai du port de Tecoman.

Aujourd’hui des essais à échelle 1 sont assez répandus. Ces expérimentations consistent à
reproduire un dénivelé de terre repris par un ouvrage de soutènement renforcé par différentes
formes d’inclusions (longitudinales [NAK et al. 08] ou tridimensionnelles [LES et al. 09]) et
disposé sur une table vibrante. L’ensemble du dispositif, dans le cas d’échelles très
inférieures à 1, peut alors éventuellement être disposé en centrifugeuse afin de pallier
certains problèmes de similitude [Ling et al. 2004]. Les résultats de ces essais permettent de
mener des études plus « fines » quant à l’influence des différents paramètres mécaniques de
l’ouvrage (matériau de remplissage, disposition et densité des renforcements…) sur sa
réponse mécanique en conditions sismiques.

Performance en zones sismiques

L'auscultation des ouvrages qui ont réellement subi des tremblements de terre est
essentielle car elle constitue la seule véritable confirmation, en vrai grandeur, que leur
conception et dimensionnement sont satisfaisants.

Tableau 3.2 . Performance de quelques ouvrages en Terre Armée sous séisme

Distance de
Acc Hauteur
Pays Magnitude l'épicentre Effet du séisme
horiz (g) du mur
(km)
Gemona
Italy 6,4 25 4 non
1976
Leige 5 0,8 0,2 6 non

38
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Belgique
1983
Honshu
Tassement en
Japon 7,7 80 0,1
quelques cm
1983
N.Ziland 6.3 30 6 non
Toho oki
Japon 6,7 40 0,22 5,5 non
1987
Loma prieta
Mouvement de
USA 7,1 11 0,4 10
pic de 0,2%H
1989
Kushiro-
Oki
7,8 40 0,3 4,4 non
Japon
1993
Craquement
84 0,3 17
Northridge des panneaux
USA 6,7 Déformation
1994 61 0,1 16 aux milieux du
mur
Hyogoken- Mouvement de
nanbu pic de 30 cm +
6,9 16 >0,8 6
Japon craquement
1995 des panneaux
Nisqually
2001 6,8 23 >0,25 4 Effondrement
USA

3.5.3. Approche numérique

Actuellement, la plupart des problèmes de sismicité sont abordés selon une approche
numérique. Les outils les plus couramment utilisés sont des logiciels de calcul reposant sur
les méthodes aux éléments ou aux différences finies ainsi que sur les méthodes aux éléments
discrets. Le choix de modélisation aux éléments discrets est rarement retenu en raison des
grandes dimensions du modèle à considérer lors d’un problème sismique (ouvrage, zone de
talus amont, zone de talus aval, les différentes couches de sol…), une telle modélisation
requiert donc un temps de résolution très important. Les méthodes aux éléments finis ou aux
différences finies étant plus adaptées aux modélisations de grande échelle, elles sont les plus
courantes dans la littérature.

39
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Parmi les problématiques parues à ce jour, la plupart d’entre elles se concentrent sur
l’élaboration de modèles plus réalistes d’interaction sol-structure (ISS), servant notamment
dans l’étude du comportement des fondations d’ouvrages de génie civil soumises à des
sollicitations sismiques. Dans le domaine des ouvrages en sol renforcé (généralement ceux
utilisés en soutènement), les modélisations numériques permettent non seulement
d’améliorer la conception de ces ouvrages, mais aussi de pouvoir apprécier l’ampleur des
éventuelles déformations ou encore les modes de ruine potentiels de ces ouvrages.

D’autres travaux, comme ceux de Green et al. [GRE et al. 03] ou Cai et al. [CAI et al. 95]
ont permis des comparaisons avec les méthodes de traitement pseudo-statique comme celle
de Mononobe - Okabe, tout en concluant sur l’intérêt du traitement dynamique d’une
modélisation numérique. A l’issue de leurs travaux, les principales conclusions sont les
suivantes :

il en est ressorti que les contraintes induites à l’arrière du mur par le sol soutenu sont
sensiblement différentes des pressions calculées par la méthode pseudo-statique. Ces
divergences de résultats sont liées au fait que le remblai soutenu n’a pas un
mouvement monolithique, comme le supposent les textes normatifs ;
les efforts de traction dans les couches de renforcement sont cumulatifs tout au long
de la simulation de l’évènement sismique ;
les efforts maximaux augmentent avec la valeur de l’accélération mais cette
augmentation n’est pas uniforme sur la hauteur de la structure. Cependant, les
variations étant minimes, cela explique la prise en compte d’une constante moyenne
d’accélération pour l’ensemble de l’ouvrage en méthode pseudo-statique ;
les efforts dans le renforcement sont bien plus grands lorsqu’ils sont calculés par des
méthodes pseudo-statiques.

L’ensemble de ces remarques tendent à confirmer l’aspect conservatif des méthodes


pseudo-statiques.
On notera aussi qu’à ce jour, la modélisation numérique est devenue suffisamment aboutie
pour apporter des résultats ayant une très bonne corrélation avec ceux issus
d’expérimentations sur table vibrante à échelle réduite comme à échelle 1.

3.5.4. Approche normative

Le séisme est la seule sollicitation dynamique dont le contexte normatif précise des
procédures de calcul permettant le dimensionnement d’ouvrage en sol renforcé. Depuis
l’arrêté du 22 octobre 2010, les règles issues de l’Eurocode ont remplacé celles de l’AFPS90
jusque là utilisées. La procédure de calcul fait l’objet d’une annexe détaillée dans les normes
françaises actuelles (Annexe I de la norme NF P94270, ou EC8-5). Elle est traitée selon une
approche pseudo-statique dite de Mononobe - Okabe.

a. Calcul pseudo-statique de Mononobe-Okabe

40
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Les normes AFPS 90 et PS92 ainsi que la norme Eurocode 8 parties 1 et 5 indiquent
comme acceptable une méthode statique équivalente encore appelée pseudo-statique. Cette
méthode est un dérivé de l’analyse spectrale.
Les hypothèses de calcul et les vérifications de stabilité à effectuer sont les mêmes que
pour un calcul statique. Seuls changent les efforts appliqués, qui sont définis en fonction des
caractéristiques du séisme potentiel, donc de la zone sismique considérée.
Le calcul pseudo-statique s’appuie sur la méthode de Mononobe-Okabe définie comme
suit : au cours d’un séisme, un élément de volume est soumis à l’accélération g de la
pesanteur, aux accélérations horizontale kh et verticale ± kv du séisme (aussi appelés
coefficients sismiques kH et kV).
Le poids apparent résulte de la superposition des forces correspondant à ces 3
accélérations.
On fait subir à l’ensemble {mur-sol} une rotation fictive d’angle de telle sorte que le
poids apparent soit vertical, comme représenté sur la figure 4.2 , avec :

= arctan ( )
±

Figure 3.7. Rotation fictive d’un point d’ensemble {mur-sol}

b. Combinaison d’action à considérer

Dans le cas d’une sollicitation sismique, la combinaison suivante doit être vérifiée :

Gk,sup valeur caractéristique des charges permanentes défavorables


Gk,min valeur caractéristique des charges permanentes favorables
2,i.Qki valeur quasi-permanente de l’action variable défavorable d’accompagnement i
AED valeur de calcul d’une action sismique
La partie 7.2.3 de la norme NF P 94270, NOTE 3, stipule qu’il n’y a pas lieu de considérer
des actions variables concomitantes avec les actions sismiques, leurs effets étant
généralement faibles par rapport à la partie d’origine sismique des sollicitations.
41
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

c. Expression de la valeur de calcul de l’action sismique


La valeur de calcul de l’action sismique AEd peut se diviser en deux groupes d’efforts :

les forces d’inertie horizontale et verticale notées respectivement FH et FV, appliquées


au poids du massif soumis à un séisme ;
l’incrément dynamique de poussée des terres noté Ed.

Chaque effort dépend des valeurs des coefficients sismiques kH et kV. En raison du signe
positif ou négatif du coefficient kV, la combinaison sismique implique donc deux calculs
différents présentés comme suit :
Le premier calcul regroupe les efforts suivants indicés a :

FHa = kH .Wm
FVa = kV .Wm
Eda = f ( a)
avec Wm, le poids du massif en sol renforcé et a, la rotation fictive pour la valeur positive
de kV.
Le second calcul regroupe les efforts suivants indicés b :
FHb = kH .Wm
FVb = - kV .Wm
Edb = f ( b)
avec Wm, le poids du massif en sol renforcé et b, la rotation fictive pour la valeur négative
de kV.

d. Coefficients sismiques kH et kV
L’expression des coefficients sismiques permet le calcul des forces d’inertie appliquées au
massif.
L’expression de ces coefficients dépend de plusieurs paramètres définis ci-après :
- le type de spectre (Type 1 ou Type 2) défini pour le séisme considéré,
- le rapport m = aVg / ag issu du type de spectre,
- la classe de sol support (A, B, C, D ou E) de l’ouvrage,
- le paramètre de sol S associé à la classe de sol support de l’ouvrage ainsi qu’au type de
spectre,
- le coefficient d’amplification topographique ST associé à la topographie de la zone
d’implantation de l’ouvrage,
- un paramètre r lié aux tolérances de l’ouvrage à d’importants déplacements.
Les principales informations concernant ces paramètres sont disponibles dans les
différentes parties de l’Eurocode 8.

Tableau 3.3. Valeur du paramètre r [EC8-1], [EC8-5] et [NF P 94270].

42
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

On remarquera par ailleurs que ce dernier coefficient r de tolérance aux déplacements met
en avant l’intérêt des structures en sol renforcé pour faire face à des sollicitations sismiques
par rapport à des structures plus rigides de type béton armé. En effet, en considérant les
valeurs extrémales de r, une sollicitation sismique peut voir sa valeur de calcul divisée par
2,0 pour des structures tolérantes aux déplacements (généralement le cas de la majorité des
ouvrages en sol renforcé) tandis que ce coefficient prend la valeur de 1,0 pour les structures
« rigides ».
Les expressions des coefficients sismiques kH et kV sont alors les suivantes [NF P 94270] :

e. Méthode de Mononobe-Okabe

Le coefficient de poussée des terres s’exprime alors avec la formule de Mononobe-Okabe


[NF P 94270] :

Et on peut écrire la poussée globale du sol et d’une charge uniformément répartie au-
dessus du remblai [NF P 94270] :

43
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

On définit à partir des deux termes de poussée statique et dynamique l’incrément


dynamique :
Pad = Pad - Pas
D’où, pour le cas classique et le cas d’une charge uniformément répartie au-dessus du
remblai :

Il est important de décomposer la poussée des terres en une poussée statique d’une part et
un incrément dynamique de poussée d’autre part, car leur point d’application n’est pas à la
même hauteur sur le mur, comme illustré sur la figure 3.8. Comme pour le calcul non
sismique, la force de poussée statique du remblai est à appliquer au tiers de la hauteur du
mur, la force de poussée statique due à une surcharge sur le remblai est à appliquer à mi-
hauteur. Bien que dans la réalité, l’incrément dynamique soit appliqué à une hauteur
comprise entre le tiers et la moitié de la hauteur, en pratique, on considère sa hauteur
d’application à mi-hauteur.

Figure 3.8. Point d’application de la poussée dynamique Ed à mi-hauteur de l’ouvrage


[NF P 94270].

Il est à noter qu’une action hydrodynamique du remblai arrière sur le mur est à prendre
en compte lorsque le cas se présente. Elle est à additionner à l’incrément dynamique de
pression statique et son calcul est défini dans les annexes de l’Eurocode 8-5.

44
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

f. Vérifications
Les vérifications à effectuer et les hypothèses de calcul (mur-poids indéformable) sont
les mêmes que pour un calcul statique classique, en considérant comme chargement
additionnel l’incrément dynamique de poussée statique des terres à l’arrière du remblai, ainsi
que l’effet d’inertie exercé sur le mur définis par les efforts FHi ou FVi avec i égal à a ou b
suivant le signe que prend le coefficient kV.
Le coefficient sismique vertical est pris positif ou négatif pour obtenir le cas le plus
défavorable lors de certaines vérifications :

positif pour ajouter du poids si l’on cherche à justifier la stabilité au poinçonnement,


on parle alors communément de séisme pesant,
négatif si l’on cherche à justifier la stabilité au glissement en base, on parle alors
communément de séisme allégeant.

3.6. Méthode de Calcul d’autres codes

On signale que les autres codes disponibles pour la conception antisismique des systèmes
de murs renforcés (p.ex., FHWA 1996, AASHOTO 1998, NCMA 1998) suivent une approche
pseudo-statique pour déterminer la force terrestre latérale totale derrière le mur.
La méthode de calcul vise à dimensionner l'ouvrage avec une sécurité satisfaisante pour
le séisme pris comme référence sur le site, vis-à-vis tant de la stabilité externe que pour des
déformations ou de la stabilité interne. Elle ne prétend pas, si la secousse devait être plus
forte, privilégier un type de rupture plutôt qu'un autre : les incertitudes sur les valeurs réelles
des caractéristiques en cause rendraient en effet une telle option difficile à maitriser.
Le séisme étant considéré comme un cas de charge accidentel, tous les coefficients de
sécurité usuels sont, pratiquement, réduit de 25%.
Dans la méthode pratique on admet que l'accélération maximale moyenne dans le massif
est donnée par : am/g = (1.45 – a0/g) a0/g
Où a0 est l'accélération au niveau du sol (Figure 3.9). La valeur de am peut être minorée si
le terrain n'est pas très ferme.

45
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

Figure 3.9 a/Efforts pris en compte pour la vérification de la stabilité externe d'un massif de
soutènement

b/Stabilité interne : mode de répartition de l'effort dynamique interne entre les armatures

Stabilité externe

On la vérifie en ajoutant la poussée des terres derrière le massif la poussée dynamique


supplémentaire Eae (calculée avec la formule classique de Mononobé Okabé) et l'effort
d'inertie E, lié au poids W du massif (Figure 3.9.b). Comme l'accélération ne peut pas être
maximale au même instant en tout point du massif et du terrain qu'il soutient, ces deux
efforts sont calculés en fait pour 0.5 am/g, selon l'usage pour les murs poids.

Stabilité interne

On calcule un effort dynamique global Ed, lié au poids Wa de la zone active par la relation :
Ed = Wa am/g . En gros Ed =0.2am/g H² pour les massifs courants. Ed se répartit entre les
armatures au prorata de leur surface d'adhérence, produit de leur largeur par la longueur
comprise dans la zone résistante (Figure 3.9.a). Il s'ajoute aux efforts de traction statiques
(calculés sans intervention de Eae et Ed).
Les tensions supplémentaires n'étant pas directement liées aux contraintes verticales, on
réduit forfaitairement de 20%( de façon très conservatrice) la charge verticale prise en
compte dans la vérification de l'adhérence.

3.7. Conclusion

Sur le plan pratique, les méthodes de prise en compte d’une sollicitation sismique dans
le dimensionnement d’un ouvrage en sol renforcé n’ont que très rarement évolué depuis près
de 30 ans. Ainsi, l’Eurocode 8 s’appuie sur la même méthode que les anciennes normes

46
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique

AFPS90 ou PS92, dite pseudo-statique ou de Mononobe-Okabe. Cette méthode s’appuyant


sur une carte détaillant les différentes zones de même degré de sismicité.
A l’opposé des méthodes pseudo-statiques, les modèles numériques sont de plus en plus
utilisés, bénéficiant aujourd’hui de nombreux résultats d’expériences en laboratoire, ils font
preuve d’une grande précision et permette un traitement dynamique beaucoup plus poussé du
phénomène.

47
CHAPITRE 04

MODELISATION NUMERIQUE
BIDIMENSIONNELLE
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

CHAPITRE 4

MODELISATION NUMERIQUE
BIDIMENSIONNELLE

4.1. Introduction
Les études expérimentales présentent l'inconvénient du coût, du temps de conception et
de réalisation. Elles sont également axées sur la définition de nouveaux paramètres de
modélisation ou de dimensionnement due à l'utilisation de nouveaux éléments de
renforcements, de nouveaux panneaux de revêtement, ….etc. Les études analytiques se
limitent à définir de nouveaux modèles d'ancrage pour de nouveaux types de renforcement.
Par contre, la modélisation numérique, bidimensionnelle et tridimensionnelle par différentes
techniques (éléments finis, différences finies) permet d'analyser la stabilité, la déformation et
l'influence de plusieurs paramètres en tout point du modèle dans un temps raisonnable.

4.2. Eléments bibliographiques

La modélisation numérique des ouvrages en Terre Armée a débuté dès les années 1970
par des modèles simplifiés et sur des murs renforcés par des renforcements métalliques
inextensibles. Les premières modélisations ont été consacrées à la reproduction des résultats
expérimentaux. Puis, l'évolution des méthodes numériques au fil des années a permis
d'effectuer des analyses plus fines par l'étude du comportement de ces structures et de
l'influence de chaque élément et de leurs paramètres sur la stabilité et la sécurité. Cette
évolution permet aujourd'hui d'aborder un calcul tridimensionnel sans difficultés théoriques.
Néanmoins, la lourdeur et le coût élevé d'un tel calcul limitent son utilisation.

4.2.1. Modélisation des murs en sols renforcés

Modélisation tridimensionnelle

Les ouvrages en sol renforcé par des bandes d'armatures mises en place en respectant des
espacements horizontaux et verticaux, représentent des problèmes tridimensionnels.
Cependant, le calcul numérique tridimensionnel présente l'inconvénient d'être à la fois long,
couteux et complexe. Pour ces raisons, la modélisation de ce type d'ouvrage a été le plus
souvent, ramenée à l'étude d'un problème bidimensionnel. Les éléments de renforcements
discontinus sont modélisés par une plaque équivalente continue en prenant en compte une

47
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

épaisseur et un module élastique équivalent. Aujourd'hui la puissance des outils


informatiques est de plus en plus importante et permet d'effectuer les calculs
tridimensionnels les plus complexes avec une difficulté moindre. L'intérêt du calcul
tridimensionnel réside dans une modélisation plus réaliste de plusieurs paramètres.

Modélisation bidimensionnelle

Les premières études ont été effectuées par la méthode des éléments finis et elles ont été
focalisées sur la reproduction des résultats expérimentaux. Corté (1977) a effectué, à l'aide
du logiciel ROSALIE, l'étude d'un mur en Terre Armée, avec un sol élastique linéaire et une
adhérence parfaite entre le sol et les armatures. Les hypothèses assez simplistes adoptées
dans ce calcul ont conduit l'auteur à ne comparer que qualitativement ses résultats à ceux
d'expérimentations en vraie grandeur et d'essais sur modèles réduits.

Au début des années 1980, les calculs numériques sont utilisés pour des études
paramétriques et pour mettre en évidence l'influence des différents éléments de la Terre
Armée. La plupart des auteurs ont étudié l'influence de la géométrie du mur et des éléments
de renforcement sur le comportement et la stabilité des massifs renforcés.

4.2.2. La méthode des éléments finis (Chaoui, 1992 et Unterteiner, 1994)

La méthode des éléments finis est une méthode de calcul numérique approchée qui
consiste à transformer par l'application d'un principe variationnel, les équations
différentielles du problème physique en un système linéaire d'équations algébriques. Le
milieu réel est remplacé par un milieu équivalent.
La méthode des éléments finis suppose que les principes suivants sont connus:

La géométrie du matériau à modéliser (structure et sol).


Les conditions aux limites du problème.
Détermination des contraintes initiales (mécanique et hydraulique).
Les chargements à appliquer.
La loi de comportement pour chaque matériau;
Les conditions aux interfaces.

Corte 1977, Schlosser et al, 1985. Untereiner 1994, ont obtenu des résultats satisfaisants
en traitant le problème d'un mur en Terre Armée par la méthode des éléments finis en
déformations planes. Le modèle le plus utilisé est le modèle de plaque plane qui est constitué
des éléments suivants :

Des éléments de barre ou de massifs pour représenter l'inclusion;


Les éléments de contact pour décrire l'interface;
Des éléments de continuité pour décrire le mouvement du sol.

On note E le module d’Young des bandes de renforcement, S et I respectivement l’aire de


la section et le module d’inertie de flexion. On note de plus d la distance entre deux
48
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

armatures du même lit. Pour des éléments de barre, on donne des caractéristiques
équivalentes (Figure 4.1) Eeq , Seq et Ieq telles que :

Eeq Seq = E S / d
Eeq Ieq = E I / d

Figure 4.1. Plaque équivalente pour la modélisation d’un lit d’armatures

Les dimensions recommandées pour le maillage d’un mur de soutènement en Terre Armée
sont représentées dans la figure 4.2.
Les observations expérimentales montrent comme on a déjà mentionné dans le chapitre 2
que la variation de traction dans les armatures est forte prés du parement : il faut donc
prévoir un maillage fin dans cette zone et augmenter peu à peu la taille des éléments en
s’éloignant du parement.

Figure 4.2. Dimensions recommandées pour le maillage d’un mur en Terre Armée.

49
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.3. L’outil de simulation numérique Plaxis V.8.2


Le logiciel Plaxis est un code de calcul aux éléments finis représente certainement un
optimum actuel sur les plans scientifique et pratique en l'analyse dynamique.
Scientifiquement, c'est un outil d'analyse non linéaire en élastoplasticité non standard, avec
prise en compte des pressions interstitielles (et même consolidation non linéaire), doté de
méthodes de résolution et d'algorithmes robustes, éprouvés, ainsi que des procédures de
choix automatique évitant des choix délicats à l'opérateur peu averti. Bien que très fiable sur
le plan numérique, le code fait appel à des éléments à haute précision (triangle à 15 nœuds),
ainsi qu'à des processus de pilotage de résolution récents (méthode de largeur d'arc).

4.3.1. Modélisation de l'action dynamique

La charge dynamique est généralement appliquée le long du substratum de la structure.


Cette action peut être représentée par une force ou une accélération variable en fonction du
temps.
Dans la programme Input; il faut spécifier quel est le système de chargement qu'on va
choisir pour représenter l'action dynamique par l'option de (Set dynamic load system). Dans
le programme de calcul on peut traiter la charge dynamique de plusieurs façons (harmonique
ou arbitraire; on peut même modéliser un séisme réel).

a. Chargement harmonique

Figure 4.3.Chargement harmonique

50
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Figure 4.4.Fenêtre de commande d'une excitation harmonique

b. Chargement arbitraire

Le Plaxis nous donne la main de simuler n'importe quel séisme par l'utilisation du fichier
en SMC (Strong Motion CD-ROM), ce programme est utilisé par (U.S Géological Survey
National Strong Motion Program); et il est possible de porter plus de 200 valeurs par
seconde. Ce programme porte toutes les informations d'un séisme ou d'une vibration (la date,
le site, la station, l'amplitude, la fréquence la magnitude…..).

Figure 4.5.Fenêtre d'insertion d'un fichier accélérogramme


51
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Figure 4.6.Accélérogramme arbitraire

c. Application d’un chargement pseudo-statique

Le calcul pseudo-statique se fait par application d’une force A.g comme présentée ci-
dessus (Figure 4.7)

Figure 4.7. Application d’une force pseudo statique

4.3.2. Les conditions aux limites

Pour les conditions aux limites, les déplacements horizontaux et verticaux sont bloqués à
la base du modèle et seuls les déplacements horizontaux sont bloqués sur les côtés latéraux ;
On utilise aussi les bandes absorbantes qui permettent d’absorber les incréments des
contraintes sur les parois de la surface modélisée pour éviter le phénomène de la réflexion
des charges dynamiques .Dans le Plaxis on peut activer cette option par le choix du (standard
absorbent bondaries) du menu charge.

52
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.4. Présentation du modèle numérique

Le mur étudié de 6m de hauteur est composé initialement, horizontalement et


verticalement de 4 écailles superposées et renforcés par 8 niveaux de renforcements
métalliques de 4.2 mètres de longueur (voisine 0,7 Hm ; Hm : Hauteur mécanique) ;
l’espacement vertical est normalisé en fonction de la longueur du lit inférieur Linf et de la
hauteur mécanique : Sv = Linf /Hm = 0.7 m « FHWA » ). Les panneaux sont modélisés
comme des plaques carrés de 1,5 m sur 1,5 m.

4.4.1. Simulation de la construction du mur

Afin de reproduire les étapes de construction de la structure réelle, la mise en place du


remblai renforcé et du remblai général est modélisée par des couches de 0.3 à 0.4 m en
plusieurs phases:

Phase 1 : mise en place de la première écaille, de la première et deuxième couche et


installation de la première armature entre les deux couches de remblai renforcé
(équilibre).
Phase 2 : mise en place de la troisième et quatrième couche, installation de la
deuxième armature entre les deux couches de remblai renforcé (équilibre).
Phase 3 : mise en place du deuxième panneau, de la cinquième et sixième couche de
remblai et installation de la troisième armature entre les deux couches de remblai
renforcé.

Ces phases sont répétées jusqu'à 6 mètres de hauteur du mur. Le compactage des
différentes couches de sol n'est pas pris en compte dans le calcul de référence.

4.4.2. Modèles constitutifs et paramètres géotechniques de modélisation

a. Le sol

Le modèle est constitué de trois sols différents : Remblai renforcé ; Remblai général; Sol
de fondation;
On a adopté comme valeurs de référence des différents paramètres les données
présentées dans le Tableau 4.1. Ces valeurs sont des caractéristiques typiques des sols que
l’on peut retrouver dans les exemples présentés dans « DIPTERA » de CETE de l’Est, dans
(SETRA, 1979).

53
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Tableau 4.1 : Caractéristiques géotechniques du sol


Remblai Remblai Sol de
Paramètres
renforcé général fondation
Poids volumique ( ) kN/m³ 18 18 20
Cohésion (c) kPa 0 10 10
Angle de frottement interne ( ) degré 36 30 30
Angle de dilatance ( ) degré 6 0 0

Coefficient de Poisson ( ) 0,3 0,3 0,3

Module d'Young (E) MPa 50 30 50


Modèle de comportement Mohr Coulomb Mohr Coulomb Mohr Coulomb

*La cohésion du sol renforcé est prise égale à 1 dans ce code de calcul, afin de faciliter le
déroulement des calculs.

Le modèle de comportement utilisé pour simuler le remblai renforcé et le remblai général


est un modèle linéaire élastique parfaitement plastique avec le critère de plasticité de Mohr-
Coulomb .
Ce modèle de comportement est caractérisé par cinq paramètres: les paramètres élastiques
(E: module d'Young, : le coefficient de poisson) et les paramètres plastiques ( : angle de
frottement, C: la cohésion, et : angle de dilatance).

b. Les écailles, les joints et la semelle du parement

Conformément au guide du SETRA (1979), les écailles sont constituées de béton vibré
confectionné en centrale. On prend en compte les dimensions des écailles standards : 150 x
150 x 22 cm, pour une surface nominale de 2,25 m². Pour tous les composants en béton, on
adopte un comportement élastique linéaire.
Dans le calcul, on représente l’articulation entre deux écailles successives par des joints
auxquels on attribue des caractéristiques faibles pour représenter la souplesse du parement
(en flexion). Les caractéristiques sont données dans le tableau suivant :

Tableau 4.2 Caractéristiques des écailles en béton

Semelle du
Paramètres Ecaille joint
parement
Modèle de comportement Elastoplastique
Poids volumique ( ) kN/m³ 25 20 23
Coefficient de Poisson ( ) 0,2 0,2 0,2
Module d'Young (E) MPa 10000 10 10000

54
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Les panneaux sont modélisés en utilisant des éléments plaques représentés par l'objet
plate dans le logiciel PLAXIS. Ils sont définis par leur rigidité de flexion, leur raideur
normale et leur moment fléchissant maximal (Tableau 4.2).

c. Les armatures de renforcement

Les armatures considérées dans le modèle de référence sont des armatures à haute
adhérence. Dans le modèle numérique 2D les bandes sont simplifiées est considérées
comme des armatures continues.

Tableau 4.3 Caractéristiques des renforcements

Paramètres Valeur de référence


Modèle de comportement Elastoplastique
Largeur ( mm ) 50
Epaisseur (mm) 4
Résistance en traction à la rupture (KN) 100
Résistance en compression à la rupture (N) 10
Module d’Young (Mpa ) 210.000
Aire de la section ( m²) 2.10-4

Les caractéristiques équivalentes sont déterminées comme suit :


Eeq Seq = E S / d = 60.000 KN/m
Eeq Ieq = E I / d = 0.08 KN.m2 /m ; d = 70 cm

d. Les Interfaces

Sol / écaille

Des éléments d’interface ont été modélisés sur un seul côté des panneaux afin de simuler
la raideur et le frottement à l’interaction parement en béton / sol. L’angle de frottement est
supposé égal à 2/3 de l’angle de frottement du sol.

Sol / armature

Afin de simuler le frottement à l’interaction sol-structure on a modélisé des éléments


d’interface sur les deux cotés de la plaque. Le coefficient d’interaction est pris égal à 0.90.

55
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.4.3. Critères d’analyse

Deux critères sont utilisés pour étudier le comportement d’un mur de soutènement, la
déformation (Etat Limite de Service «ELS») et la stabilité (Etat Limite Ultime «ELU»). La

déformation du sol renforcée U est calculée en déterminant le point qui subit le plus de
déplacement.
L’analyse de la stabilité des murs a été effectuée par le calcul du coefficient de sécurité
(Fs). Ce facteur est calculé par la méthode de c- réduction. Dans cette approche, les
paramètres de résistance du sol (frottement et de cohésion) sont progressivement réduits
jusqu’à la rupture de la structure. Le coefficient de sécurité est alors donné par :

é
Fs =
é à

4.5. Résultats de la modélisation numérique

Figure 4.8. La structure modélisée au Plaxis

56
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.5.1. Déformation et stabilité

Le calcul du facteur de sécurité Fs montre une stabilité importante du mur (Tableau 4.4).

Tableau 4.4. Résultats de calcul de référence

ELS ELU
U = 8.53 mm Fs = 1.99
Ux = 1.71 mm
Uy = 8.53 mm

Figure 4.9. Déplacement sous poids propre

57
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Figure 4.10. Déplacement horizontal sous poids propre

4.5.2. Lignes des tractions maximales

L’analyse des résultats numérique montre que les efforts de traction maximum calculés
sur les différents niveaux de renforcement sont situés sur des points localisés prés du
parement (Figure 4.11.a). Ces points ne coïncident pas avec la ligne des tractions maximales
déduite de mesures effectuées sur ouvrages instrumentés et préconisée dans certaines normes
(SETRA A991 ; Recommandations CLOUTERRE 1991 ; Schlosser et al. 1993 ; NF P 94
220-1998) . Cependant, la répartition des efforts de tractions le long des différents lits
d’armatures dans le calcul numérique, montre que le mur peut être présenté par deux zones.
Ces deux zones sont limitées par la ligne des tractions maximales définie dans la norme NF
P 94 220 (Figure 11.b) ;

Zone où les tractions sont élevées et quasi-constantes située à proximité du parement.


Elle peut être assimilée à la zone active définie dans la norme NF P 94 220.
Zone où les tractions sont faibles en allant vers la queue des renforcements. Elle peut
être assimilée à la zone résistante (zone d’adhérence) définie dans la norme NF P 94 220.

58
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

a. Ligne des tractions maximales b. Répartition des efforts de tractions

Figure 4.11. Efforts de traction le long des armatures

4.5.3. Mode de rupture

L’analyse à l’ELU montre que la rupture se produit par glissement du bloc renforcé dû
au défaut d’adhérence au niveau des lits de renforcement à la base du mur.

Figure 4.12. Mode de rupture du mur à l’ELU

59
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.6. Calcul sous l’action dynamique

4.6.1. Application d’un chargement dynamique

Un calcul dynamique sous le séisme réel existant dans la bibliothèque du logiciel d’une
magnitude de 5.4 et un pic de 239.90 cm2 /s (figure 4.13) donne les résultats suivants (figure
4.14) :

Figure 4.13. Accélérogramme d’un séisme réel (225.smc)

Figure 4.14. Déplacement horizontal sous charge dynamique

60
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.6.2. Application d’un chargement pseudo-statique

On fait un calcul pseudo-statique pour une valeur de l’accélération horizontale égale à


0.25g m/s2 .

Figure 4.15. Déplacement horizontal sous charge pseudo statique de 0.25 g

Le déplacement horizontal calculé par la méthode dynamique (72.56 mm) est supérieure à
celui calculé par la méthode pseudo-statique (45.89 mm), d’où on conclu l’insuffisance de
cette dernière.

4.6.3. Variation des efforts axiaux de traction

La figure 4.16 montre que Les efforts axiaux de traction calculés par la méthode pseudo-
statique sont supérieurs à ceux calculés par la méthode dynamique ; comme il a été
mentionné au chapitre précédent. On constate aussi que les valeurs maximales sont prés du
parement.

61
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Effort de traction (KN/m)


30,00
25,00
20,00
15,00 Pseudo-statique
10,00 Poids propre
5,00 Dynamique
0,00
0,00
0,33
0,62
0,92
1,21
1,51
1,80
2,10
2,40
2,69
2,99
3,28
3,58
3,87
4,20
Longueur (m)

Figure 4.16. Variation de l’effort de traction au niveau du 3éme lit en fonction du


chargement

4.7. Calcul d’un mur de soutènement en béton armé

5.7.1. Prédimensionnement

Hauteur du mur H= 6 m
Epaisseur moyenne du mur = 0,4 m
Semelle : largeur = 3 m ; Hauteur = 0.5 m ; on prend D = 1m
Caractéristiques mécaniques : E = 10.000 Mpa
= 25 KN/m³
= 0.2

Figure 4.17. Prédimensionnement d’un mur de soutènement en béton armé

62
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Concernant les caractéristiques mécaniques du sol (remblai et sous semelle) on va prendre


les mêmes valeurs du mur en Terre Armée.

Figure 4.18. La structure d’un mur de soutènement en béton armé modélisée

4.7.2. Résultats de calcul

Figure 4.19. Déformation d’un mur de soutènement en béton Armé

63
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

Tableau 4.5. Résultats de calcul d’un mur de soutènement en béton armé

ELS ELU
U = 24.94 mm Fs = 1.72
Ux = 8.97 mm
Uy = 24.64 mm

Figure 4.20. Déplacement horizontal d’un mur de soutènement en béton armé


sous poids propre

Figure 4.21. Déplacement horizontal d’un mur de soutènement en béton armé


sous charge pseudo statique de 0.25 g

64
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

4.8. Comparaison des résultats pour les deux types de murs

On fait un calcul pseudo-statique pour des valeurs de l’accélération horizontales allant de 0


à 0. 30g m/s2, les résultats obtenus sont récapitulés dans les deux tableaux suivants :

Tableau 4.6 . Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement en Terre Armée

Accélération
Déplacement horizontal
Calcul horizontale sismique Coefficient de sécurité
(mm)
(m/s2)
01 0 1.71 1.99
02 0.10 11.85 1.62
03 0.15 20.57 1.45
04 0.20 31.64 1.32
05 0.25 45.89 1.19
06 0.30 73.26 1.10

Tableau 4.7. Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement en béton armé

Accélération
horizontale sismique Déplacement horizontal
Calcul Coefficient de sécurité
(mm)
(m²/s)

01 0 8.97 1.72
02 0.10 13.53 1.44
03 0.15 25.25 1.32
04 0.20 43.50 1.23
05 0.25 64.44 1.12
06 0.30 90.32 1.01

La lecture des résultats obtenus pour les deux types de mur de soutènement (Figure 4.19 –
4.20) permet de conclure ce qui suit :

Les déplacements horizontaux pour un mur en Terre Armée soumis à différentes


valeurs d’accélération sont inférieurs à ceux d’un mur en béton armé.
Les coefficients de sécurité pour un mur en Terre Armée sont supérieurs à ceux d’un
mur en béton armé.
Pour de faibles sollicitations sismiques les relations entre déplacement et accélération
en tête d’ouvrage sont quasi identiques entre les deux techniques, Pour de fortes

65
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

sollicitations sismiques l’augmentation de déplacement pour le mur renforcé est plus


faible en comparaison de celle du mur en béton armé ce qui parait très intéressant.

100
Déplacement horizontal (mm)
80

60

40 Mur en Terre Armée


Mur en Béton armé
20

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 4.22. Déplacement horizontal en fonction de l’accélération

2,5
Coefficient de sécurité

1,5

1 Mur en Terre Armée


Mur en Béton armé
0,5

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 4.23. Coefficient de sécurité en fonction de l’accélération

4.9. Conclusion

Cette étude numérique effectuée a permis de déduire quelques résultats importants :

La ligne des tractions maximales définie par le calcul numérique d’un mur en Terre
Armée est localisée au niveau du parement.
L’analyse à l’ELU montre que la rupture se produit par glissement du bloc renforcé
dû au défaut d’adhérence au niveau des lits de renforcement à la base du mur.

66
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle

L’insuffisance des résultats de la méthode pseudo-statique pour décomposer le


problème.
Les efforts axiaux de traction calculés par la méthode pseudo-statique sont supérieurs
à ceux calculés par la méthode dynamique.
Le mur de soutènement en Terre Armée résiste mieux face aux charges dynamiques
qu’un mur en Béton Armé.

67
CHAPITRE 05

ETUDE PARAMETRIQUE
Chapitre 5 Etude paramétrique

CHAPITRE 5
ETUDE PARAMETRIQUE

5.1. Introduction
Ce chapitre présente un certain nombre d’études paramétriques visant à cerner
l’influence de certains paramètres sur les résultats des simulations numériques
concernant un mur de soutènement en Terre Armée. Ces études sont basées sur la
première modélisation utilisant des paramètres de référence.

5.2. Les paramètres de modélisation

5.2.1. L’élément

L’utilisateur doit sélectionner des éléments triangulaires à 6 ou 15 nœuds pour


modéliser les couches de sol et autres éléments de volume. L’élément par défaut est le
triangle à 15 nœuds. Il fournit une interpolation du quatrième ordre pour les
déplacements et l’intégration numérique se fait sur douze points de Gauss (points de
contrainte). Pour le triangle à 6 nœuds L’interpolation est d’ordre deux et l’intégration
numérique se fait sur trois points de Gauss.
Le type d’éléments pour les éléments de structure est automatiquement compatible
avec le type d’éléments de sol choisi.

Figure 5.1 : Position des nœuds et des points de contrainte dans les éléments de sol

Le triangle à 15 nœuds est un élément très précis qui a produit des résultats en
contraintes de haute qualité sur différents problèmes, comme par exemple le calcul de
la rupture de sols incompressibles. L’utilisation des triangles à 15 nœuds implique une

68
Chapitre 5 Etude paramétrique

consommation de mémoire assez élevée, et les calculs et la manipulation sont donc un


peu ralentis. C’est pour cela qu’un type d’éléments plus simple est également
disponible.
Le triangle à 6 nœuds est un élément relativement précis donnant de bons résultats
pour les analyses standard en déformation, à condition d’utiliser un nombre suffisant
d’éléments. On change les éléments de 6 nœuds à 15 nœuds et on compare les
résultats obtenus aux résultats du modèle de référence.

80
Déplacement horizontal

60
(mm)

40
15 Noeuds
20 6 Nœuds

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.2. Déplacement horizontal en fonction de l’accélération 6/15 nœuds

2,5
Coefficient de sécurité

1,5

1 15 Nœuds

0,5 6 Noeuds

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.3. Coefficient de sécurité en fonction de l’accélération 6/15 nœuds

69
Chapitre 5 Etude paramétrique

30,00

Effort de traction (KN/m)


25,00
20,00
15,00
6 Nœuds
10,00
15 Noeuds
5,00
0,00
0,00
0,26
0,53
0,79
1,05
1,31
1,58
1,84
2,10
2,36
2,63
2,89
3,15
3,41
3,68
3,94
4,20
Longueur (m)

Figure 5.4. Effort de traction au niveau du 3éme lit sous 0.25 g - 6/15 nœuds

On constate une diminution importante pour les moyennes et fortes charges


sismiques du déplacement horizontal ainsi que l’effort de traction au niveau des
renforcement.

5.3. Les paramètre du sol

5 .3.1. Influence de la cohésion

Les matériaux de remblai recommandés pour la construction des ouvrages sont en


principe dépourvus de cohésion. L’introduction d’une cohésion non nulle est
cependant nécessaire pour des raisons pratiques et réalisation de calcul. Elle peut
améliorer la convergence numérique. Il faut donc apprécier le biais que cela introduire
sur les résultats. On se propose de comparer les résultats pour quatre valeurs 0.2
(valeur minimale accéptée par Plaxis) – 5- 10 et 20 Kpa. On applique un chargement
pseudo – statique de 0.25 g.

60
Déplacement horizontal

50
40
30
(mm)

20
10
0
0,2 1 3 5 10 20
Cohésion C (Kpa)

Figure 5.5. Influence de la cohésion du sol sur le déplacement horizontal

70
Chapitre 5 Etude paramétrique

1,35

Coefficient de sécurité
1,3
1,25
1,2
1,15
1,1
1,05
0,2 1 3 5 10 20
Cohésion C (Kpa)

Figure 5.6. Influence de la cohésion du sol sur le coefficient de sécurité

30,00
Effort de traction (KN/m)

25,00

20,00
C = 0.2 Kpa
15,00 C = 1 Kpa
10,00 C = 5 Kpa
C = 10 Kpa
5,00
C = 20 Kpa
0,00
0,00
0,13
0,33
0,53
0,72
1,02
1,21
1,41
1,61
1,80
2,00
2,20
2,40
2,69
2,89
3,12
3,31
3,61
3,81
4,00
4,20

Longueur (m)

Figure 5.7. Influence de la cohésion du sol sur l’effort de traction (3éme lit sous 0.25g)

Le calcul sans cohésion donne un déplacement en tête et un éffort de traction au


niveau des renforcement important alors que le calcul avec cohésion donne un
déplacement et un effort de traction beaucoup plus limités et les coefficients de
sécurité sans cohésion sont plus faibles que ceux avec cohésion ; donc négliger la
cohésion est de toute façon du côté de la sécurité. On constate qu’à partir de 10 Kpa la
cohésion n’a pas d’influence.

5.3.2. Influence de l’angle de frottement interne

En fait le calcul avec les valeurs suivantes de l’angle de frottement interne du


remblai renforcé : 40° - 30° - 25°. Pour le chargement, on a appliqué une force
pseudo – statique de 0.25g mais pour les valeurs de : 30° - 25° on obtient la rupture
de l’ouvrage ; a cet effet an va appliquer une force pseudo – statique de 0.20g.

71
Chapitre 5 Etude paramétrique

40

Déplacement horizontal (mm)


35
30
25
20
15
10
5
0
25 30 36 40
Angle de frottement

Figure 5.8. Influence de l’angle de frottement sur le déplacement horizontal

1,45
1,4
Coefficient de sécurité

1,35
1,3
1,25
1,2
1,15
1,1
1,05
25 30 36 40
Angle de frottement

Figure 5.9. Influence de l’angle de frottement sur le coefficient de sécurité

30,00
Effort de traction (KN/m)

25,00

20,00

15,00 = 40°
10,00 = 36°

5,00 = 30°

0,00
0,00
0,30
0,59
0,89
1,18
1,48
1,77
2,07
2,36
2,66
2,95
3,25
3,54
3,84
4,20

Longueur (m)

Figure 5.10. Influence de l’angle de frottement sur l’effort de traction


(3éme lit sous 0.20g)

72
Chapitre 5 Etude paramétrique

On constate la diminution importante de la déformation et de la stabilité du mur


avec la diminution de l’angle de frottement et l’augmentation de l’effort de traction au
niveau des renforcements. On constate aussi que moins de 30° l’angle de frottement
n’a pas d’influence.

5.3. 3. Influence du module de déformation du sol

On fait le calcul pour trois valeurs :


E = 30.000 KN/m2 - E= 70.000 KN/m2 - E= 100.000 KN/m2

52
Déplacement horizontal (mm)

50
48
46
44
42
40
38
30 50 70 100
Module de déformation (KN/m2)

Figure 5.11. Influence du module de déformation du sol sur le déplacement horizontal

30,00

25,00
Effort de traction (KN/m)

20,00
E = 30 KN/m2
15,00
E = 50 KN/m2
10,00
E = 70 KN/m2
5,00 E = 100 KN/m2

0,00
0,00
0,30
0,59
0,89
1,18
1,48
1,77
2,07
2,36
2,66
2,95
3,25
3,54
3,84
4,20

Longueur (m)

Figure 5.12. Influence du module de déformation du sol sur l’effort de traction


(3éme lit sous 0.25g)

73
Chapitre 5 Etude paramétrique

On constate la diminution du déplacement horizontal avec l’augmentation du


module de déformation du sol. Concernant la stabilité du mur on a trouvé presque la
même valeur du coefficient de sécurité. La variation de l’effort de traction au niveau
du renforcement est négligeable.

5.4. Les paramètres géométriques

5.4.1. Influence de la hauteur du mur

Pour étudier l’influence de la hauteur du mur, un modèle de 10.5 m de hauteur a été


simulé, il est composé, à la verticale de 7 panneaux superposés et renforcé par 14
niveaux d’armatures de 8 m de longueur. Les paramètres de référence sont utilisés
dans ce modèle numérique.

La figure 5.13 montre le déplacement horizontal du mur sous une charge pseudo-
statique 0.25 g.

Figure 5.13. Déplacement horizontal d’un mur de 10.5 m sous 0.25 g

74
Chapitre 5 Etude paramétrique

Les figures 5.14 et 5.15 montrent que malgré l’augmentation des valeurs des
déplacements horizontaux avec l’accélération pour le mur de 10.5 m de hauteur, sa
stabilité est toujours vérifiée.

250
Déplacement horizontal (mm)

200

150

Mur de 6 m
100
Mur de 10.5 m
50

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.14. Influence de la hauteur du mur sur le déplacement horizontal

2,5

2
Coefficient de sécurité

1,5

Mur de 6m
1
Mur de 10.5 m
0,5

0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.15. Influence de la hauteur du mur sur le coefficient de sécurité

75
Chapitre 5 Etude paramétrique

5.5. Les paramètres de séisme

5.5.1. Influence de degré de sismicité

On va faire une comparaison pour les trois zones de sismicité suivantes :


Zone de faible sismicité : 0.15 g
Zone de moyenne sismicité : 0.25 g
Zone de forte sismicité : 0.35 g

100
Déplacement horizontal (mm)

80

60

40

20

0
0 0,15 0,25 0,35
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.16. Influence de degré de sismicité sur le déplacement horizontal

2,5
Coefficient de sécurité

1,5

0,5

0
0 0,15 0,25 0,35
Accélération a.g ( m/s² )

Figure 5.17. Influence de degré de sismicité sur le Coefficient de sécurité

76
Chapitre 5 Etude paramétrique

35,00

30,00

Effort de traction (KN/m) 25,00

20,00 0g
15,00 0.15 g

10,00 0.25 g
0.35 g
5,00

0,00
0,00
0,20
0,39
0,59
0,79
0,98
1,18
1,38
1,58
1,87
2,17
2,76
3,25
3,74
4,20
Longueur (m)

Figure 5.18. Influence de degré de sismicité sur l’effort de traction (3éme lit)

Les résultats présentent une augmentation importante de l’effort de traction au


niveau du renforcement pour la moyenne et forte valeur de l’accélération, et une
augmentation importante du déplacement horizontal à la tête du mur avec la
diminution du coefficient de sécurité.

5.6. Conclusion

Cette étude paramétrique a permis de définir les paramètres qui influencent le


comportement dynamique du mur en Terre Armée ainsi que l’importance de chaque
paramètre. Les conclusions déduites de cette étude sont :
La comparaison entre les éléments triangulaires à 6 nœuds et 15 nœuds montre
une différence dans les valeurs de déplacement horizontal et l’effort de
traction au niveau du renforcement, cette différence est importante en
augmentant l’action sismique.
Concernant les paramètres du sol, la cohésion et l’angle de frottement
présentent l’influence la plus significative sur la stabilité et la déformation du
mur.

77
Chapitre 5 Etude paramétrique

La comparaison entre le comportement de deux modèles de mur de hauteur


différentes (6 m et 10.5 m) montre que même si les contraintes et les
déformations sont différentes entre les deux modèles, la stabilité vis-à-vis au
actions dynamiques est assurée.
La stabilité de mur vis-à-vis l’augmentation de l’action sismique est vérifiée.

78
Conclusion générale et perspectives

CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVES

Cette étude nous a permet de rassembler plusieurs connaissances sur les ouvrages
de soutènement spécialement en Terre Armée, leur comportement et les différentes
approches de calcul sous l’action sismique.

Les simulations numériques qui ont été mises en œuvre pour analyser le
comportement de deux types de mur de soutènement : en béton armé et Terre Armée
sous des sollicitations dynamiques d’origine sismique, et les études paramétriques qui
ont mis en évidence l’influence de chaque paramètre sur le comportement dynamique
d’un mur de soutènement renforcé par des armatures métalliques ; nous a permis de
montrer plusieurs points étudiés lors de notre recherche bibliographique notamment :
La souplesse des murs de soutènement en Terre Armée et sa mieux résistance
aux actions dynamiques par rapport aux murs en béton armée.
Le rôle très important de l’angle de frottement et la cohésion dans la stabilité
des murs en sol renforcé.
L’insuffisance de méthode pseudo – statique vu qu’elle est basée sur une
valeur constante de l’accélération.

La propriété de souplesse des structures en Terre Armée et leur résistance aux


effets des vibrations, aussi bien répétées qu'accidentelles justifie leur utilisation très
répandue dans plusieurs pays exposés aux tremblements de terre dont beaucoup en ont
déjà connu les effets, sans aucun dommage. Ils sont utilisés aussi pour supporter des
installations de criblage et de concassage, ou bien comme ouvrages de protection
contre des risques d'explosions. De nombreux murs en Terre Armée soutiennent aussi
directement des voies ferrées où le trafic est intense.

79
Conclusion générale et perspectives

Perspectives

Procéder à une modélisation numérique tridimensionnelle pour l’étude de la


stabilité d’un mur de soutènement en Terre Armée soumis à des sollicitations
dynamiques.
Etudier l’influence de type de renforcement et l’interaction sol-renforcement
sur le comportement dynamique d’un mur de soutènement en sol renforcé.

80
References bibliographiques

AASHTO (2002). "Standard spécification for Highway Bridges", 17 th Edition,


Américan Association of state Highway and transporation officials, Washington , DC,
USA.

Abdelkader Abdelouhab (2010) . Institut national des sciences appliquées de Lyon :


Comportement des murs en Terre Armée – modélisation physique, analytique et
numérique des renforcements extensibles. Thèse de Doctorat.

AFNOR (1998). NF P 94-220-0 : Renforcement des sols - Ouvrages en sols rapportés


renforcés par armatures ou nappes peu extensibles et souples - Partie 0 : Justification
du dimensionnement.

AFNOR (1998). NF P 94-220-1 : Renforcement des sols - Ouvrages en sols rapportés


renforcés par armatures ou nappes peu extensibles et souples - Partie 1 :
Renforcement par des armatures métalliques en bande - Justification du
dimensionnement.

AFNOR (1998). NF P 94-220-2 : Renforcement des sols - Ouvrages en sols rapportés


renforcés par armatures ou nappes peu extensibles et souples - Partie 2 :
Renforcement par des armatures métalliques en treillis - Justification du
dimensionnement.

AFNOR (2007). NF EN 14475 : Exécution des travaux géotechniques spéciaux -


Remblais renforcés.

AFNOR (2009). NF P94-270 : Calcul géotechnique Ouvrages de soutènement


Remblais renforcés et massifs en sol cloué.

AFPS (2003) : Le séisme du 21 Mai 2003 en Algérie. Rapport de mission de


l’association française du génie parasismique.

Ahmed Seddiki (2008). Université de M’sila : Analyse de la stabilité des pentes sous
séisme, mémoire de Magister.

Bathurt and Hatami (1998) . Seismic Analyis of a geosynthetic reiforced wall.


Geosynthetic Internationnal,vol 5.

BETBEDER-MATIBET J. et DOURY JL (1997). - Constructions parasismiques -


Techniques de l’ingénieur.

BISH P (2002). – EUROCODE 8 (Constructions parasismiques) - Techniques de


l’ingénieur .
Chau Truong-Linh (2010). Université de Paris Est : Effet de la corrosion des
armatures sur le comportement des murs en remblai renforcé par éléments
métalliques, Thèse de Doctorat.

FHWA (1996). "Mechanically stabilized earth and reinforced soil slopes and
construction guidelines", Federal High Way Administration, Demonstration Project
82 , Elias V , and B.R.Christopher, Washington.DC ,USA.

Malorie Jacquelin (2005-2006). Institut supérieur de Bâtiment et des travaux publics


.Conception et calcul des murs de soutènement en Terre Armée

Maxime Soude (2012). Université Blaise Pascal - Clermont II France : Etude du


comportement dynamique d’un massif en sol renforcé par géotextile Alvéolaire
M3S® . Thèse de Doctorat.

Pecker A. (1984). Dynamique des sols –Presses de l’école nationale des ponts et
chaussées, Paris.

Philipponat G. et Hubert B. (1997). Fondations et ouvrages en Terre. Edition Eyrolles.

Philipe Mestat et Michel Prat : Ouvrages en interaction .AFPC. Emploi des éléments
finis en génie civil, germes sciences.

PLAXIS (2002) : Finite Element code for soil and rock analyses. Professional Version
Balkema / Rotterdan / Brookfield.

PROFRACTAL (Ingineering & Consulting)(2000). La conception des murs de


soutènement.

Reinforced Earth Co., 1990,1991,1994; 2 Collin et al.,1992; 3Eliahu and Watt, 1991;
4 Stewart etal., 1994; 5 Sandri, 1994; 6 Sitar, 1995; 7 Tatsuoka et al., 1996; 8 Ling et
al., 1997;9 Ling et al.,1989; 10 Ling et al., 2001

RPA 1999 (Version 2003). Règlement Parasismique Algérien.

Schlosser F. (1991) . Murs de soutènement, Techniques de l’ingénieur.

Schlosser F. et Unterreiner Ph. (1994). Renforcement des sols par inclusions,


Techniques de l’ingénieur.

Schlosser F. et Guilloux A. (1979). Le frottement sol-armature dans les ouvrages en


terre armée. Colloque international sur le renforcement des sols. Paris.
Schlosser F. et Long N. T. (1972). Comportement de la Terre Armée dans les
ouvrages de soutènement.

Schlosser F. (1972). "La Terre Armée recherche et réalisation".Bull.Liaison Labo.


Ponts et chaussés N°62. Paris. Décembre 1973.

Schlosser F. (1973). "Etude du comportement du matériau Terre Armée


".Ann.IT.B.T.P,supp. N°304.Paris.Avril 1973.

Schlosser F. et Vidal H. (1969)." La Terre Armée" . Bull. Liaison Labo. Pont et


Chaussées N°41. Paris. Nov 1969.

SETRA (1979). Les ouvrages en Terre Armée : recommandations et règles de l'art -


Guides techniques.

SETRA (1994). Les ouvrages en Terre Armée: guide pour la surveillance spécialisée
et le renforcement. Paris.

Terre Armée (1989). : Les ouvrages en Terre Armée dans les régions sismiques.
http://www.terrearmee.com.

Terre Armée (1986b). Murs de soutènement en terre armée,


http://www.terrearmee.com.

Terre Armée (1989). Développement mondial de la terre armée.


http://www.terrearmee.com

Yelles Chaouche (2004) : sismicité en Algérie et tectonique des plaques. Algérie


équipement N°07.

Zghina Hakim (2007). Université de Batna : Comportement dynamique d’un talus


renforcé par des géotextiles, mémoire de Magister.

Vous aimerez peut-être aussi