Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Etude Du Comportement
Etude Du Comportement
Mémoire de Magister
Option : Construction en zones sismiques
Pour obtenir le diplôme de Magister en : Génie Civil
Thème
Présenté par
ZEROUAL FARIDA
Mémoire soutenu le………………….
Devant le jury composé de :
graduation.
sa réalisation.
Pour sa disponibilité.
Ce travail sera approfondi pour le type de mur de soutènement en Terre Armée ; et l’action
de type sismique parmi les trois sollicitations dynamiques classiquement rencontrées dans le
domaine de génie civil à savoir les séismes ; les explosions et les chocs.
Après avoir présenté, dans une première partie, une synthèse bibliographique concernant
les ouvrages de soutènement notamment en Terre Armée, l’action sismique, les méthodes
de calcul sous sollicitations dynamiques et la modélisation bidimensionnelle en éléments
finis.
On a procédé, dans une deuxième partie, à une simulation numérique au moyen du code de
calcul en éléments finis Plaxis V 8.2, le chargement sismique est appliqué par deux méthodes
: pseudo-statique et dynamique pour analyser la différence. Un mur de soutènement
classique en béton armé a été aussi étudié dans les mêmes conditions à titre de
comparaison.
Une étude paramétrique a été effectuée aux fins de voir l'influence de chaque paramètre sur
le comportement dynamique de ce type de mur de soutènement.
Mots clés : mur de soutènement, Terre Armé, sollicitations dynamiques, séisme, éléments
finis, modélisation numérique, Plaxis.
.
. ( )
8.2 V
. :
.
:
·
Summary
The behavior of the reinforced soil face the stresses of seismic origin has been the subject
of several studies. Research in this field is very active, and many contributions Asian
(especially Japanese) are in the area.
This thesis focuses on the study, by means of two-dimensional numerical modeling the
behavior of a retaining wall subjected to dynamic loads.
The study will be detailed for the type of retaining wall Reinforced soil, and the seismic
action type from the three dynamic stresses typically encountered in the field of civil
engineering namely earthquakes, explosions and shocks.
This was done in a second part, a numerical simulation using the computer code finite
element Plaxis 8.2 V, the seismic loading is applied by two methods: pseudo-static and
dynamic analysis of the difference. A wall of reinforced concrete retaining classic was also
studied under the same conditions for comparison.
A parametric study was conducted for the purpose to see the influence of each parameter
on the dynamic behavior of this type of retaining wall.
Keywords: retaining wall, reinforced soil, dynamic loads, earthquake, finite element
numerical modeling, Plaxis.
Tables des matières
Introduction générale …………………….........................…………….1
Notations
Hm : Hauteur mécanique
Rv : résultante verticale par mètre longitudinal de parement au centre de la base du massif
L : longueur de l’armature
M : moment résultant au centre de la base du mur par mètre de parement
v : contrainte verticale
W : poids propre
e : excentricité
: contrainte de cisaillement
T : effort de traction
b : largeur de l’armature
dT : frottement mobilisable
v0 : Contrainte verticale initiale
: la constante de Lamé
G : le module de Coulomb
K : module compressibilité
E : le module d'Young
: la densité du massif
: le poids volumique
H : hauteur du mur
I : Moment d’inertie
Ieq : moment d’inertie equivalent
Eeq : module de déformation équivalent
S : surface
Seq : surface équivalente
: coefficient de poison
Fs : coefficient de sécurité
d : distance entre les armatures
U : déplacement
Ux : déplacement horizontal
Uy : déplacement vertical
a : accélération
am : accélération maximale moyenne
A : coefficient d’accélération de zone
Kad : coefficient de poussée des terres (statique et dynamique)
Pad : pression active dynamique
kh , kv: coefficients pseudo-statiques horizontal et vertical
q : surcharge verticale uniforme
Vp : vitesse de propagation des ondes de cisaillement
Vs : vitesse respective de propagation des ondes de compression
: rotation fictive
Gk,sup : valeur caractéristique des charges permanentes défavorables
Gk,min : valeur caractéristique des charges permanentes favorables
2,i.Qki : valeur quasi-permanente de l’action variable défavorable d’accompagnement i
AED : valeur de calcul d’une action sismique
Ed : incrément dynamique de poussée des terres
Wm : poids du massif en sol renforcé
Eae : poussée dynamique supplémentaire
Ed : effort dynamique global
Abréviations
LCPC : Laboratoire centrale des ponts et chaussées
SETRA : Société d’étude de la Terre Armée
GTR : Guide technique de réalisation
CGS : Centre national de recherche
Introduction générale
Introduction générale
Les mouvements de terre sont parmi les phénomènes géodynamiques les plus répandus et
souvent les plus graves à la surface de la terre. Ils provoquent une modification naturelle et
continuelle du relief et se produisent ou se réactivent généralement de façon inopinée,
notamment lors des tremblement de terre (séisme, explosions souterraines ou sous marines,
etc .), et/ou lors des périodes pluvieuses intenses avec des précipitations prolongées et de
l'action conjuguée de facteurs géologiques et géomorphologiques divers. Les secousses
sismiques, phénomène naturel souvent catastrophique, engendre des instabilités de terrains et
parfois des effondrements de structure se trouvant dans le voisinage immédiat.
Ce problème constitue à l'heure actuelle l'une des préoccupations majeure des ingénieurs
chargés de la conception parasismique des ouvrages.
La stabilisation des massifs de sol se fait généralement, soit par la construction d'un
ouvrage de soutènement, ce procédé rentre dans le domaine de la structure, soit par l'ajout
d'éléments de renforcement au sol en place, ce procédé appartient au domaine de la
géotechnique. Toutefois, il existe des méthodes qui utilisent ces deux domaines
simultanément, c'est le cas des massifs en sol renforcé. Ce sont des ouvrages de soutènement
construits par renforcement d'un sol de remblai. La Terre Armée est l'un des premiers types
d'ouvrages inventés dans cette catégorie. Il s'agit d'un massif de remblai granulaire mis en
place par couches successives horizontales entre les quelles sont disposés des éléments de
renforcement.
L'objet de ce travail de mémoire est donc d'étudier la stabilité d'un mur de soutènement
soumis à des sollicitations dynamiques.
Pour atteindre notre objectif on a entamé une étude bibliographique sur Les ouvrages de
soutènement, la Terre Armée, la sismologie, le calcul dynamique, la méthode des éléments
finis, ainsi que la modélisation numérique.
1
Introduction générale
2
CHAPITRE 01
CHAPITRE 1
1.1. Introduction
Les ouvrages de soutènement sont des structures conçues pour créer un dénivelé entre des
terres en leur amont et en leur aval. La conception de ce type d’ouvrage peut être très variée,
allant des murs poids en béton ou en maçonnerie aux parois ancrées, en passant par les murs
en sol renforcé.
Le domaine des sols renforcés s’est développé à partir des années 1970, et fait, depuis,
l’objet de nombreuses recherches. Ces ouvrages sont formés d’un massif de sol dans lequel
sont disposés des éléments de renfort et se caractérisent par une certaine souplesse.
Les ouvrages de soutènement sont des structures liées au sol pour les quelles l’action de
celui-ci intervient doublement :
Ces ouvrages qui sont considérés généralement comme éléments secondaires par rapport
à d’autres ouvrages d’art (ponts,….) restent cependant délicats et demandent un soin
particulier depuis la conception jusqu’à la réalisation.
Un ouvrage de soutènement peut retenir soit des terres en remblai, c’est-à-dire rapportées,
soit le terrain en place. On dit, dans ce dernier cas, qu’il s’agit d’un ouvrage de soutènement
en déblai. Il en existe une grande variété, se caractérisant par des fonctionnements différents
et conduisant à des études de stabilité interne spécifiques. Les systèmes de soutènement
peuvent être classés en trois grandes catégories :
Tous ces ouvrages ont en commun la force de poussée exercée par le massif de sol
retenu. Cette force de poussée est généralement reprise soit par le poids de l’ouvrage de
soutènement (tableau 1.1), soit par l’encastrement de l’ouvrage de soutènement (tableau 1.2),
soit par des ancrages (tableau 1.3).
Mur en Terre Armée Le sol retenu est renforcé par des inclusions souples
résistant à la traction. Ouvrage souple qui supporte les
tassements différentiels du sol de fondation.
4
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
Mur en parois moulées Mur construit dans le sol en place, avant toute excavation,
par bétonnage d’une tranchée remplie de boue pour en
assurer la stabilité. Il fonctionne par encastrement total ou
partiel dans le sol de fondation.
Rideau de palplanches, encastré dans Ouvrage flexible pou lequel l’interaction structure-sol
le sol de fondation retenue a une influence prépondérante sur le
comportement de l’ouvrage.
5
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
6
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
La Terre Armée est un procédé de construction qui a été développé à partir de 1963 par
Henri Vidal, Ingénieur des ponts et chaussés et architecte, qui marque par cette invention une
date très importante dans la conception des soutènements et plus généralement dans celle du
renforcement des sols en faisant participer complètement le sol à la stabilité de l'ouvrage.
Les ouvrages réalisés avec la technique Terre Armée sont essentiellement de deux types :
murs de soutènement et ouvrages porteurs comme les culées de ponts .Les renforcements
utilisés généralement dans ces deux types d'ouvrages sont des bandes métalliques.
Cependant, dans les environnements agressifs, ces armatures sont remplacées par des bandes
géosynthétiques non corrodables qui présente une extensibilité plus importante.
7
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
8
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
transmet aux armatures par le biais du frottement les efforts qui se développent dans la
masse ; celles-ci se mettent alors en traction, améliorant les caractéristiques du sol suivant la
direction où elles sont placées.
Ce phénomène essentiel impose donc l'utilisation d'un matériau de remblai frottant ayant
un bon coefficient interne de frottement de façon à pouvoir jouer les efforts normaux qui
s'exercent sur des lits d'armatures, donc le sol purement cohérent comme les argiles est
écarté.
Chacun des éléments d'une structure en Terre Armée (Figure 1.4) a une influence directe
sur sa stabilité et ses performances :
a. Les armatures
Le choix de la répartition et des longueurs des armatures résulte du calcul de la stabilité :
interne du massif : Elles doivent posséder les caractéristiques suivantes :
Ils étaient initialement sous forme de bandes métalliques galvanisées lisses (tôle coupée
de 60 à 80 mm de largeur et de 3 mm d'épaisseur), leur mode de production a évolué vers le
9
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
laminage à chaud à partir de 1975, permettant de développer des armatures nervurées dites
de haute adhérence (Figure 1.5a) :d'autres types d'armatures métalliques, tels que les treillis
soudés (Figure 1.5b), ont été développés et utilisés dans les structures en Terre Armée.
Cependant, ce sont les armatures à haute adhérence qui sont aujourd'hui les plus utilisées
dans le monde lorsque les caractéristiques du sol et l'environnement le permettent.
On signale que les armatures en acier inoxydable ou en alliage d'aluminium ont été
abandonnées suite aux effondrements des ouvrages dont les armatures ont été trouvées
fortement endommagées par la corrosion.
b. Remblai général
Le remblai général est le remblai de sol qui constitue l'arrière du mur. Il n'est pas renforcé
par des armatures et ne fait pas partie du massif.
Il peut être d'origine naturelle ou industrielle, ils ne doivent contenir ni terre végétale, ni
matière putrescible (qui peut pourrir), ni déchets domestiques: La qualité de ce matériau
répond aux critères exigées dans le cahier des charges du point de vue géotechnique
(granulométrie, corrosion, poids volumique, angle de frottement interne et autre) , mise en
œuvre , chimique et électrochimique :Ces différents critères sont détaillés ci-dessus:
Critères géotechniques:
Le critère défini et le suivant : tous les matériaux comportant moins de 15% d'éléments
inférieurs à 80 m sont acceptés sous réserve qu'ils ne comportent pas d'éléments supérieurs
à 250 mm ( en particulier , la détermination de la courbe granulométrique des éléments fins
par sédimentation et la mesure de l'angle de frottement du sol ne sont pas nécessaires ), Il y
10
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
Critères éléctro-chimiques
La durée de service d'un ouvrage en Terre Armée renforcé avec des armatures
métalliques est conditionnée par la durabilité de ces armatures , qui dépend des critères
chimiques et électrochimiques du sol .La durabilité des armatures enterrées dans le sol est
estimée à partir de la vitesse de corrosion , qui est fonction de divers facteurs : nature du sol,
nature des ions de l'eau interstitielle, résistivité ,PH, teneur en sels solubles .C'est pourquoi
des critères électrochimiques ont été établis afin de garantir un vieillissement lent et contrôlé
des structures.
Pour les armatures métalliques et dans le cas des ouvrages courants hors d'eau, les
remblais doivent répondre aux critères suivants :
Il convient de ne pas utiliser de matériaux d'origine marine ou gradués dans des estuaires en
eaux saumâtres, sauf après lavage à l'eau douce. Les matériaux d'origine minière (schistes
houillers) doivent être analysés car ils peuvent comporter des teneurs excessives en sulfures
ou en sulfates.
Ils sont utilisés pour maintenir le sol en place du mur mais ils ne jouent aucun rôle de
soutènement. Ils sont généralement en béton, mais ils peuvent être en métal, en bois, en
béton sec moulé ou autre matière (Figure 1.6). Les panneaux les plus utilisés sont les écailles
cruciformes en béton (Figure 1.7).
11
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
Ce sont des plaques d'environ 850 kg et de 1,5 de largeur et de hauteur .lors de leur mise
en place, elles sont imbriquées les une dans les autres par un système de goujons verticaux
destinés à faciliter le montage et à assurer la continuité de la pose.
L'ensemble donne au parement une flexibilité verticale du même ordre que celle des
éléments en forme de fines plaques cintrées initialement conçues par H.Vidal. Les
possibilités de rotation autour des goujons permettent de réaliser des murs courbes avec des
écailles standard jusqu'à 20 m de rayon .La forme, la texture et la couleur de la surface
extérieur des écailles peuvent être modifiées pour donner des aspects architecturaux
différents pour chaque mur.
12
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
e. Plots d'appuis
Ils sont fabriqués à base d'élastomères chargées et nervurés. Ils sont insérés entre deux
écailles successives d'une même colonne afin de procurer un espacement suffisant et d'éviter
ainsi d'avoir des points de contact béton contre béton, pouvant créer des épaufrures .Ils
assurent aussi la compressibilité du système de parement, indispensable au bon
fonctionnement de la Terre Armée.
f. Filtre en géotextile
Il est utilisé pour couvrir les joints entre les panneaux .il est placé à l'arrière des par les
joints et permet l'écoulement de l'eau qui est en excès.
g. Semelle de réglage
C'est une semelle en béton non armé utilisé pour garantir un niveau de planéité approprié
pour placer la première rangée d'écailles.
h. Connexion panneau/armature
Pour les armatures métalliques, il s'agit généralement d'un système de chape métallique
encastrée dans le béton des écailles lors de leur préfabrication (amorces: sont de même
nature que le métal utilisé pour les armatures). Les armatures munis d'un trou à leur
extrémité sont solidarisées aux écailles par un boulon.
13
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
(a) (b)
Figure 1.11. Etalement (a) et le compactage (b) de la couche du remblai au-dessus d’un lit
d’armatures
14
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
Ces étapes sont répétées jusqu'à atteindre la hauteur voulue du mur en prenant soin de
mettre en place le filtre en géotextile à l'arrière des panneaux et les plots d'appuis sur chaque
panneau.
En 2004, suite au recensement effectué sur les routes nationales, on a relevé 528
ouvrages en Terre Armée en France métropolitaine.
On estime aujourd’hui à plus de 50 000 le nombre d’ouvrages en terre armée dans le
monde (soit 40 000 000 m²), dont plus de 10 000 culées de ponts (d’après la statistique en
2010 de la Société Terre Armée).
15
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
Les matériaux de remblai font l’objet de spécifications ; le calcul d’un degré d’agressivité
est proposé dans les différentes normes ; ce calcul intègre divers éléments et permet
d’évaluer la vitesse de corrosion et donc de dimensionner les ouvrages pour prendre en
compte la durée de vie demandée.
Par ailleurs, diverses mesures de suivi des ouvrages sont mises en place : pose d’armature
témoin, inspections. Mais ces mesures sont coûteuses, et ne sont pas toujours suffisantes face
à l’hétérogénéité des phénomènes de corrosion et la rapidité des phénomènes de ruine.
Pour tenir compte de la corrosion des armatures dans le dimensionnement des ouvrages en
Terre Armée, le concepteur applique des règles adaptées à la fois au site et à la durée de
service souhaitée. Plus la vérification de la conformité du remblai aux critères chimiques et
électrochimiques recommandées.
La grande souplesse du massif obtenu; qui peut supporter des déformations importantes
(essentiellement tassement différentiels), ce qui permet de réaliser des ouvrages fondés
directement sur les sols de fondation compressibles ou sur des pentes peu stables;
La grande résistance vis-à-vis des efforts statiques et dynamiques;
L'utilisation systématique d'éléments préfabriqués (armatures, parement) qui accélère la
construction et qui ne nécessite qu'un matériel très léger;
L'esthétique des ouvrages dont le parement se prête à des traitements architectoniques
variés;
Le coût relativement faible.
Ces avantages ont conduit à une large utilisation de cette technique dans divers domaines
du Génie civil (Figure 1.8).
a. ouvrages ferroviaires
Ils sont utilisés dans de nombreux pays pour le chemin de fer ou le métro : Conflans-
sainte Honorine en région parisienne 400 m de longueur; linge de Ganville-Westmead
(Sydney Australie) 1 km de long et atteint parfois 7 m de hauteur; mines de Tavistock dans
le Transvaal Afrique du Sud; ligne conduisant au centre de Dublin Irlande. Hormis quelques
constructions spécifiques, l'application de la technique Terre Armée fait appel à la même
technologie qu'en infrastructure routière, même si le souci de sécurité tend parfois à faire
augmenter la durée de vie et les coefficients de sécurité pour les ouvrages ferroviaires.
16
Chapitre 1 Notions générales sur les ouvrages de soutènement
b. ouvrages routiers
c. ouvrages hydrauliques
La résistance aux sollicitations très sévères telles que les crues, les fortes marées de la
glace, la houle, les tempêtes, les efforts de la glace et les chocs divers (bateaux, épaves, etc),
la rapidité d'exécution, en particulier pour les travaux effectués en zone de marnage grâce à
l'exécution simultanée de remblai mènent à une utilisation variée en site fluvial ou maritime.
Aussi l'utilisation d'armatures géosynthétiques non corrodables et la possibilité de la
construction de murs de quai en Terre Armée effectuée entièrement sous l'eau, ont permis
d'élargir cette technique dans les environnements salins et maritimes (marinas, port de
pêche).
La technique Terre Armée est très utilisée pour répondre à des besoins d'aménagement
dans les sites industriels classiques et spécifiques tel que les silos de stockage de charbon ou
de minerai, les murs de décharge, les postes de criblage et de concassage.
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ET
JUSTIFICATION
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
CHAPITRE 2
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT ET
JUSTIFICATION
2.1. Introduction
Cinq modes de rupture, illustrés à la figure 2.1 peuvent être rencontrés dans les ouvrages
de soutènement :
Les quatre premiers types de rupture sont relatifs à l’instabilité externe de l’ouvrage, la
rupture des éléments structuraux constituant l’instabilité interne. L’étude de la stabilité
externe d’un ouvrage de soutènement fait appel à des concepts et à des méthodes de calcul
qui sont communs à l’ensemble des ouvrages. Par contre, l’étude de la stabilité interne est
assez spécifique à chaque type d’ouvrage. On va baser dans notre étude sur les murs de
soutènement en Terre Armée.
18
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
19
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Les résultats des études expérimentales et numériques ont montré que, dans le cas des
renforcements métalliques, un mur en Terre Armée se comporte comme un massif cohérent,
souple et peut admettre sans désordre irréversible des tassements différentiels. Le mur en
Terre Armée transmet au sol de fondation des contraintes quasi-linéaires dues à son propre
poids (W) et aux effets des surcharges et des poussées latérales qui le sollicitent. La
contrainte de référence appliquée à la base et nommée v est calculée par la formule de
Meyerhof dans la norme NF P 94-270- 2009 (Figure 2.2)
v = ; avec e =
M : moment résultant au centre de la base du mur par mètre de parement (NF P 94-220).
Figure 2.2. Répartition des contraintes dans le sol de fondation d'un mur en Terre Armée
On exprime la contrainte de cisaillement exercée par le sol sur chaque face de l'armature
par la relation : =
20
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
La base de la mécanique du renforcement du sol a été bien comprise par Henri Vidal et
a été expliquée en détail dans ses premières publications comme Mc Kittrick l’a reconnu en
1978. Une schématisation du fonctionnement mécanique est donnée par la Figure 2.4. Le
chargement axial sur un échantillon de matériau granulaire dense produit une expansion
latérale (a). En raison de la dilatation, la déformation latérale est plus de la moitié de la
déformation axiale. Toutefois, si des éléments renforcés inextensibles sont placés dans la
masse du sol, l’expansion latérale est empêchée, et le comportement global est analogue à ce
qu’on observerait si une contrainte latérale avait été imposée au sol. Cette charge latérale
équivalente est égale à la pression des terres au repos (Ko v). Andersen (2005) note
finalement que le « sol renforcé est donc un matériau composite ». Le sol se retrouve sous
l’effet du chargement vertical dans un état de sollicitation satisfaisant le critère de Coulomb.
21
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Zone active située près du parement dans laquelle la contrainte tangentielle (de
cisaillement) exercée par le sol sur chaque face de l'armature est dirigée vers la parement
(le massif de sol est en état d'équilibre limite et pousse sur le parement, mettant ainsi les
armatures en traction : la terre à tendance à «entrainer» les armatures ou ces dernières à
«retenir» le sol).
Zone résistante dans laquelle la contrainte tangentielle est dirigée vers l'intérieur et le
sol a tendance à retenir les armatures (les armatures s'ancrent en travaillant à
l'arrachement, de manière à absorber l'effort de traction aux quelles elles sont soumises).
Figure 2.5. Répartition des tractions dans les armatures d'un mur en Terre Armée
Cette ligne est la surface de rupture potentielle de l'ouvrage. Sa partie supérieure est
verticale est située à une distance du parement inférieure à 0,3 fois la hauteur du mur .La
position de cette ligne est fonction du type d'ouvrage, de la nature du sol, de la disposition
des armatures et de la rigidité du parement et des armatures.
La zone active est de dimension plus réduite que le coin de Coulomb, ce qui constitue une
différence essentielle de comportement entre un mur en Terre Armée et un mur –poids en
béton; les dernières expérimentations sur des ouvrages en vrai grandeur ont monté que les
efforts au parement tp peuvent atteindre 85% de Tmax dans la partie supérieur des murs et
jusqu'à 100% à la base du mur.
22
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Les principaux facteurs influant sur le frottement sont le poids volumique du sol, l'état
de surface de l'armature, le poids des terres au dessus de l'armature et le phénomène de
dilatance empêchée du sol (Figure 2.6). Le phénomène de dilatance correspond à
l'augmentation des déformations volumiques du sol granulaire dense (bien compacté) sous
l'effet de contraintes de cisaillement. Lorsque ce phénomène est empêché par la masse de sol
environnante, il en résulte une augmentation des contraintes normales appliquées sur
l'armature, et donc un surcroit de résistance.
23
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Figure 2.8. Influence des poids des terres sur f* dans un essai d'extraction
24
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
La partie 4.7 de la norme NF P 94270 définit les états limites ultimes et de services à
considérer pour la vérification de stabilité d’un ouvrage de soutènement. A savoir :
les états-limites d’instabilité externe locale, par glissement de l’ouvrage sur sa base ou
par poinçonnement du sol de fondation ;
l’état-limite d’instabilité générale, par grand glissement de la zone d’implantation de
celui-ci, le long d’une ligne de rupture extérieure à l’ouvrage ;
les états-limites d’instabilité interne de l’ouvrage ;
l’état-limite d’instabilité mixte, par un mécanisme de rupture similaire à celui de
l’instabilité générale en considérant des lignes de rupture interceptant à la fois les zones
extérieures à l’ouvrage et les différents lits de renforcements.
L’ensemble de ces justifications fait intervenir l’utilisation des facteurs partiels de sécurité
venant pondérer les efforts sollicitants, les paramètres mécaniques des matériaux constitutifs
et les efforts résistants.
La stabilité interne est vérifiée au niveau de chaque lit d'armatures; les efforts de traction
générés dans les armatures doivent être inférieurs à la résistance au frottement d'interface
sol/armature et à la résistance en traction de l'armature.
La stabilité externe est traitée comme n'importe quelle stabilité de mur de soutènement
(par exemple mur poids). La poussée des terres se calcule sur l'écran fictif parallèle au
parement, situé à l'arrière des armatures. La justification se fait par rapport au
poinçonnement et au glissement à la base du mur sur le sol de fondation ainsi qu'au
renversement du bloc.
La stabilité globale du site est considérée comme un problème des pentes, la justification
se fait par rapport au glissement.
La stabilité mixte concerne la vérification de l'équilibre de rupture de toute surface de
rupture potentielle recoupant les armatures à l'intérieur du massif. (Figure 2.10a).
Il convient cependant de considérer à part le cas des ouvrages dans les quels les
armatures sont longues comparées à la hauteur mécanique (L > H). Il peut y avoir alors
propagations de la rupture à l'intérieur du massif en Terre Armée, qui par la suite de sa
souplesse, ne peut plus être considéré comme un bloc rigide (Figure 2.10.b). Ce phénomène
doit être pris en compte dans les calculs de stabilité externe, où on limitera à H la largeur du
mur dont on étudiera la stabilité (LCP SETRA, 1979).
25
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Figure 2.10 a. Modes de ruine des murs en remblai renforcés par éléments métalliques
26
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
La justification consiste à vérifier que pour chaque combinaison d'actions, les résistances
de calcul des éléments constitutifs ou celles mobilisées par les phénomènes mis en jeu
(Adhérence sol-armature, cisaillement du sol) sont supérieures ou égales aux sollicitations de
calcul provenant des actions pondérées.
Suivant les deux modes possibles de désorganisation d'un massif en Terre Armée:
La stabilité interne est justifie lit par lit. Elle se fait en vérifiant au niveau de chaque lit
d'armatures que les tractions maximales et les tractions au parement sont inférieures tout
d'abord à la résistance au frottement d'interface et ensuite à la résistance caractéristique à
long terme de l'armature :
Avec
27
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
Cette justification est faite selon le même principe que celui employé pour la vérification
de stabilité générale et les surfaces de rupture considérées ne se situent par contre qu’au sein
de l’ouvrage.
Comme pour un mur de soutènement, la stabilité externe d’un ouvrage renforcé concerne
la stabilité vis-à-vis du glissement sur sa base et du poinçonnement de son sol support
(Figure 2.11).
Chaque vérification consiste ainsi à s’assurer que la résultante pondérée des efforts
sollicitants (Poussée des terres, surcharges exercées sur l’ouvrage…) soit inférieure à la
résultante pondérée des efforts résistants (Résistance au cisaillement le long de la base de
l’ouvrage, capacité portante du sol.
Cette justification est commune à tous les ouvrages de soutènement et consiste à vérifier
la stabilité de la zone d’implantation de l’ouvrage vis-à-vis d’un risque de grand glissement.
Pour cela, on considère différentes surfaces de rupture le long desquelles le grand glissement
est susceptible de se produire. Cette surface de rupture délimite ainsi deux zones, un volume
de sol situé au-dessus de la surface susceptible de glisser (aussi appelé « bloc actif ») et le
reste du massif situé en dessous de la surface de rupture (appelé « bloc passif »). La stabilité
du bloc actif est alors assurée si la résultante pondérée des efforts sollicitants (poids propre
du bloc, surcharges appliquées au bloc…) est inférieure à la résultante pondérée des efforts
résistants (Résistance au cisaillement le long de la surface de rupture …). La stabilité
générale concerne une zone d’environ trois fois la hauteur active de l’ouvrage de part et
d’autre. Elle peut prendre en compte un site dans sa globalité et s’avère particulièrement
importante pour les ouvrages implantés sur de fortes pentes. La figure 2.12 illustre ce
mécanisme de ruine.
28
Chapitre 2 Principe de fonctionnement et justification
de stabilité générale.
Cette justification consiste à vérifier la stabilité du massif selon le même principe que la
stabilité générale et vis-à-vis de surfaces de rupture interceptant non seulement la zone
extérieure à l’ouvrage mais aussi le volume de l’ouvrage.
29
CHAPITRE 03
CHAPITRE 3
3.1. Introduction
Les trois sollicitations dynamiques les plus fréquemment rencontrées dans le domaine du
génie civil sont le séisme, l’explosion et le choc.
Le phénomène de choc est souvent présenté comme un diagramme force-temps ou
contrainte-temps, où la courbe peut être approchée par un signal d’entrée de type impulsion.
C’est un signal d’une grande amplitude pour une durée très brève de l’ordre de quelques
millisecondes. La notion de chocs en génie civil suscite généralement deux cas de figure que
sont l’impact sur un ouvrage d’un véhicule ou l’impact d’un bloc rocheux issu d’un
éboulement. Cette sollicitation dynamique de choc a ainsi fait l’objet d’une étude poussée,
notamment sur d’éventuelles modélisations analytiques et numériques
Le phénomène d’explosion est la sollicitation la plus complexe à analyser. Une explosion
peut se résumer à la propagation d’une onde de pression dans un environnement (air, sol…),
et impose à celui-ci, d’importantes altérations de volume ou de température. Les travaux de
recherche nécessitent des besoins financiers ou matériels importants.
Notre étude sera basée sur l’action sismique, on va présenter dans ce chapitre des notions
générales concernant les séismes. On abordera ensuite les différentes méthodes de calcul.
30
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
se produit alors une propagation d’ondes dans la croûte terrestre, soit un séisme. Son
mécanisme de déclenchement par accumulation progressive de contrainte et libération
brutale par glissement d’un demi-bloc sur l’autre a été proposé par H. Reid à la suite du
grand séisme de San Francisco (1906). La figure 3.1 présente le mécanisme de déformation
d’une faille élémentaire.
Si de nombreux paramètres existent pour caractériser un séisme, les plus récurrents dans
la littérature sont les suivants :
La magnitude M. Elle évalue l’énergie libérée au foyer du séisme. Elle est définie comme
le logarithme décimal de l’amplitude maximale des ondes sismiques sur un sismogramme et
se quantifie sur l’échelle de Richter. A titre d’exemple, le séisme le plus puissant mesuré à ce
jour a eu lieu au Chili, le 22 mai 1960, sa magnitude étant de 9,5 sur cette échelle.
L’intensité I. Elle permet de classifier qualitativement les séismes, par observation des
dégâts causés. Elle s’échelonne de 1 à 12 selon l’échelle de Mercalli, 12 correspondant à des
dégâts catastrophiques.
31
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
sismogramme est la caractérisation la plus explicite d’un tremblement de terre, qui présente
l’avantage de pouvoir être directement utilisé dans un calcul dynamique.
Propagation verticale. A une certaine profondeur, il existe une couche dont la roche a des
caractéristiques nettement plus élevées que celles des sols susjacents. L’onde sismique se
propageant dans la roche va, en heurtant la surface de discontinuité entre les 2 milieux, être
réfractée. Les lois de Snell montrant que le rapport d’admittance étant très faible, l’onde se
propagera dans les couches de sol suivant un trajet subvertical. En progressant vers la
surface, la diminution des caractéristiques provoque une réfraction continue et le trajet de
l’onde devient quasiment vertical.
On distingue différents types d’ondes (figure 3.2). Les ondes de volume incluant les ondes
P et S et les ondes de surface dites de Raylegh ou de Love. Ces ondes se traduisent par un
déplacement vertical Edz et horizontal Edx du sol, entraînant également des rotations E . Ces
composantes de l’action sismique sont décrites sur la figure 3.3.
32
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Une sollicitation sismique est aussi caractérisée par la célérité associée à la propagation
d’une onde sismique dans le sol. Elle dépend des caractéristiques mécaniques du matériau
traversé par l’onde. On distingue Vp et Vs, les vitesses respectives de propagation des ondes
de cisaillement et de compression dans le matériau, telles que :
Vp = Vs = Avec :
K= G=
.( ) .( )
33
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Est définie en un site donné par la probabilité qu'au cours d'une période de référence (par
exemple probabilité annuelle), une secousse sismique atteigne ou dépasse en ce site une
certaine intensité (qu'il s'agisse d'intensité macrosismique ou de paramètre du mouvement
du sol : accélération maximale, vitesse, etc.).
Même si la prévention reste le plus sûr moyen de limiter les conséquences d'un grand
séisme, l'objectif ultime du sismologue doit rester la prévision des plus grands avec une
produire dans un intervalle de temps spécifié. Cette approche n'est malheureusement pas très
fiable en domaine méditerranéen car l'activité sismique y est trop irrégulière et la sismique
historique pas toujours bien connue.
Ces nombreuses observations exigent un investissement scientifique et technique
important. Une dizaine de séisme ont pu être ainsi prévus, en général de magnitude moyenne
5 à 6. La prévision la plus réussie fut celle du séisme chinois du Liaoning du 4 février 1975.
Mais l'année suivante, malgré deux ans de surveillance, le séisme catastrophique de
Tangshan faisait plusieurs centaines de milliers de morts.
L'Algérie a de tout temps été soumise à une activité sismique intense avec comme
résultats des pertes humaines et matérielles importantes dommageables non seulement aux
individualités et collectivités locales, mais également au pays tout entier. Le désastre de
Chelef en 1980 a réveillé les consciences, c'est ainsi le centre national de recherche
appliquée en génie sismique (CGS) est crée en 1985. De nombreuses règles et
recommandations ont été éditées : RPA 88-98-99-2003.
34
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Compte tenu de sa localisation dans une zone de convergence de plaques, l’Algérie est une
région à forte sismicité. L'activité sismique se concentre essentiellement dans la région nord
du pays. Elle est connue depuis le 02 Janvier 1365 date à laquelle s'est produit le séisme
d'Alger. Au cours de son histoire, L'Algérie a subi plusieurs séismes destructeurs (Figure
3.5). Parmi les plus notables, on peut citer : 1715, séisme d’Alger, 20000 morts ; 1954
séisme d’Orléansville (EL Asnam), magnitude 6,7, 1 200 morts; 1980 séisme d’El Asnam,
magnitude 7,1, 2600 morts; 2003, séisme de Boumerdes, magnitude 6,8, 2300 morts.
35
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
kh = A (%g)
kv = ± 0.3 kh
Ces coefficients sont appliqués au mur et au remblai retenu ainsi qu’aux charges
d’exploitation éventuelles supportées par le remblai selon les combinaisons (kh,kv) et (kh,-
kv). Le coefficient A, appelé coefficient d’accélération de zone, est fonction de la zone
sismique et du groupe d’ouvrages considérés. Ce coefficient est défini dans le tableau 3.4
ci-après.
Tableau 3.1. Valeurs du coefficient d’accélération de zone selon le RPA (version 2003)
Zone
I IIa IIb III
Groupe
1A 0,15 0,25 0,30 0,40
1B 0,12 0,20 0,25 0,30
2 0,10 0,15 0,20 0,25
3 0,07 0,10 0,14 0,18
L’article 10.4.1 du RPA préconise que les murs de soutènement en béton armée dont la
hauteur est inférieur ou égale à 6 mètres peuvent être justifiés sous sollicitations sismiques
avec un calcul statique équivalent en utilisant la pression active dynamique globale du sol
qui s’exerce à l’arrière du mur et qui est donnée par :
avec
Kad : coefficient de poussée des terres (statique et dynamique)
: poids volumique du sol de remblai
: angle de frottement interne du remblai sans cohésion du mur sur laquelle s’exerce Pad
H : hauteur de la paroi vertical à l’arrière du mur sur laquelle s’exerce Pad
: angle de la surface du remblai sur l’horizontale
: arctg (kh / (1+kv)).
Lorsque le remblai supporte une surcharge verticale uniforme q, la poussée dynamique est
égale à :
36
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
– Le prisme de rupture derrière le mur et délimité par cette surface se comporte comme un
corps rigide.
– La fiction du sol est entièrement mobilisée le long de cette surface de rupture.
– L’analyse pseudo statique est réalisée à partir de la théorie de l’état limite.
Dans le cadre des études sur des ouvrages réels, l’incidence d’une sollicitation sismique
s’observe de deux manières. Soit au travers d’analyses visuelles post-sismique sur des
ouvrages à échelle 1, soit par reproduction sur des modèles en laboratoire à différentes
échelles. En plus de l’évaluation des déformations des ouvrages, les observations visuelles
ont souvent permis de mettre en avant la bonne résistance des ouvrages en sol renforcé en
raison de leur « souplesse », d’autres observations ont comparée une meilleure résistance par
rapport aux ouvrages rigides de type béton armé comme illustré dans la Figure 3.6. Il est
important de souligner que de telles observations permettent d’enrichir l’expérience des
concepteurs mais rarement de faire évoluer les règles de dimensionnement. Les
caractéristiques mécaniques ou topographiques du site (matériau, présence d’eau, géométrie
du talus avant sollicitation…) ou les composantes de la sollicitation sismique réellement
appliquée à l’ouvrage sont difficiles à déterminer. Il en résulte ainsi une méconnaissance du
comportement mécanique de ces ouvrages pendant les séismes.
37
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Figure 3.6. (gauche) Résistance d'un ouvrage terre-armée après un séisme de magnitude 7,5 à
Tecoman au Mexique en 2003 – (droite) Etat d’un quai du port de Tecoman.
Aujourd’hui des essais à échelle 1 sont assez répandus. Ces expérimentations consistent à
reproduire un dénivelé de terre repris par un ouvrage de soutènement renforcé par différentes
formes d’inclusions (longitudinales [NAK et al. 08] ou tridimensionnelles [LES et al. 09]) et
disposé sur une table vibrante. L’ensemble du dispositif, dans le cas d’échelles très
inférieures à 1, peut alors éventuellement être disposé en centrifugeuse afin de pallier
certains problèmes de similitude [Ling et al. 2004]. Les résultats de ces essais permettent de
mener des études plus « fines » quant à l’influence des différents paramètres mécaniques de
l’ouvrage (matériau de remplissage, disposition et densité des renforcements…) sur sa
réponse mécanique en conditions sismiques.
L'auscultation des ouvrages qui ont réellement subi des tremblements de terre est
essentielle car elle constitue la seule véritable confirmation, en vrai grandeur, que leur
conception et dimensionnement sont satisfaisants.
Distance de
Acc Hauteur
Pays Magnitude l'épicentre Effet du séisme
horiz (g) du mur
(km)
Gemona
Italy 6,4 25 4 non
1976
Leige 5 0,8 0,2 6 non
38
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Belgique
1983
Honshu
Tassement en
Japon 7,7 80 0,1
quelques cm
1983
N.Ziland 6.3 30 6 non
Toho oki
Japon 6,7 40 0,22 5,5 non
1987
Loma prieta
Mouvement de
USA 7,1 11 0,4 10
pic de 0,2%H
1989
Kushiro-
Oki
7,8 40 0,3 4,4 non
Japon
1993
Craquement
84 0,3 17
Northridge des panneaux
USA 6,7 Déformation
1994 61 0,1 16 aux milieux du
mur
Hyogoken- Mouvement de
nanbu pic de 30 cm +
6,9 16 >0,8 6
Japon craquement
1995 des panneaux
Nisqually
2001 6,8 23 >0,25 4 Effondrement
USA
Actuellement, la plupart des problèmes de sismicité sont abordés selon une approche
numérique. Les outils les plus couramment utilisés sont des logiciels de calcul reposant sur
les méthodes aux éléments ou aux différences finies ainsi que sur les méthodes aux éléments
discrets. Le choix de modélisation aux éléments discrets est rarement retenu en raison des
grandes dimensions du modèle à considérer lors d’un problème sismique (ouvrage, zone de
talus amont, zone de talus aval, les différentes couches de sol…), une telle modélisation
requiert donc un temps de résolution très important. Les méthodes aux éléments finis ou aux
différences finies étant plus adaptées aux modélisations de grande échelle, elles sont les plus
courantes dans la littérature.
39
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Parmi les problématiques parues à ce jour, la plupart d’entre elles se concentrent sur
l’élaboration de modèles plus réalistes d’interaction sol-structure (ISS), servant notamment
dans l’étude du comportement des fondations d’ouvrages de génie civil soumises à des
sollicitations sismiques. Dans le domaine des ouvrages en sol renforcé (généralement ceux
utilisés en soutènement), les modélisations numériques permettent non seulement
d’améliorer la conception de ces ouvrages, mais aussi de pouvoir apprécier l’ampleur des
éventuelles déformations ou encore les modes de ruine potentiels de ces ouvrages.
D’autres travaux, comme ceux de Green et al. [GRE et al. 03] ou Cai et al. [CAI et al. 95]
ont permis des comparaisons avec les méthodes de traitement pseudo-statique comme celle
de Mononobe - Okabe, tout en concluant sur l’intérêt du traitement dynamique d’une
modélisation numérique. A l’issue de leurs travaux, les principales conclusions sont les
suivantes :
il en est ressorti que les contraintes induites à l’arrière du mur par le sol soutenu sont
sensiblement différentes des pressions calculées par la méthode pseudo-statique. Ces
divergences de résultats sont liées au fait que le remblai soutenu n’a pas un
mouvement monolithique, comme le supposent les textes normatifs ;
les efforts de traction dans les couches de renforcement sont cumulatifs tout au long
de la simulation de l’évènement sismique ;
les efforts maximaux augmentent avec la valeur de l’accélération mais cette
augmentation n’est pas uniforme sur la hauteur de la structure. Cependant, les
variations étant minimes, cela explique la prise en compte d’une constante moyenne
d’accélération pour l’ensemble de l’ouvrage en méthode pseudo-statique ;
les efforts dans le renforcement sont bien plus grands lorsqu’ils sont calculés par des
méthodes pseudo-statiques.
Le séisme est la seule sollicitation dynamique dont le contexte normatif précise des
procédures de calcul permettant le dimensionnement d’ouvrage en sol renforcé. Depuis
l’arrêté du 22 octobre 2010, les règles issues de l’Eurocode ont remplacé celles de l’AFPS90
jusque là utilisées. La procédure de calcul fait l’objet d’une annexe détaillée dans les normes
françaises actuelles (Annexe I de la norme NF P94270, ou EC8-5). Elle est traitée selon une
approche pseudo-statique dite de Mononobe - Okabe.
40
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Les normes AFPS 90 et PS92 ainsi que la norme Eurocode 8 parties 1 et 5 indiquent
comme acceptable une méthode statique équivalente encore appelée pseudo-statique. Cette
méthode est un dérivé de l’analyse spectrale.
Les hypothèses de calcul et les vérifications de stabilité à effectuer sont les mêmes que
pour un calcul statique. Seuls changent les efforts appliqués, qui sont définis en fonction des
caractéristiques du séisme potentiel, donc de la zone sismique considérée.
Le calcul pseudo-statique s’appuie sur la méthode de Mononobe-Okabe définie comme
suit : au cours d’un séisme, un élément de volume est soumis à l’accélération g de la
pesanteur, aux accélérations horizontale kh et verticale ± kv du séisme (aussi appelés
coefficients sismiques kH et kV).
Le poids apparent résulte de la superposition des forces correspondant à ces 3
accélérations.
On fait subir à l’ensemble {mur-sol} une rotation fictive d’angle de telle sorte que le
poids apparent soit vertical, comme représenté sur la figure 4.2 , avec :
= arctan ( )
±
Dans le cas d’une sollicitation sismique, la combinaison suivante doit être vérifiée :
Chaque effort dépend des valeurs des coefficients sismiques kH et kV. En raison du signe
positif ou négatif du coefficient kV, la combinaison sismique implique donc deux calculs
différents présentés comme suit :
Le premier calcul regroupe les efforts suivants indicés a :
FHa = kH .Wm
FVa = kV .Wm
Eda = f ( a)
avec Wm, le poids du massif en sol renforcé et a, la rotation fictive pour la valeur positive
de kV.
Le second calcul regroupe les efforts suivants indicés b :
FHb = kH .Wm
FVb = - kV .Wm
Edb = f ( b)
avec Wm, le poids du massif en sol renforcé et b, la rotation fictive pour la valeur négative
de kV.
d. Coefficients sismiques kH et kV
L’expression des coefficients sismiques permet le calcul des forces d’inertie appliquées au
massif.
L’expression de ces coefficients dépend de plusieurs paramètres définis ci-après :
- le type de spectre (Type 1 ou Type 2) défini pour le séisme considéré,
- le rapport m = aVg / ag issu du type de spectre,
- la classe de sol support (A, B, C, D ou E) de l’ouvrage,
- le paramètre de sol S associé à la classe de sol support de l’ouvrage ainsi qu’au type de
spectre,
- le coefficient d’amplification topographique ST associé à la topographie de la zone
d’implantation de l’ouvrage,
- un paramètre r lié aux tolérances de l’ouvrage à d’importants déplacements.
Les principales informations concernant ces paramètres sont disponibles dans les
différentes parties de l’Eurocode 8.
42
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
On remarquera par ailleurs que ce dernier coefficient r de tolérance aux déplacements met
en avant l’intérêt des structures en sol renforcé pour faire face à des sollicitations sismiques
par rapport à des structures plus rigides de type béton armé. En effet, en considérant les
valeurs extrémales de r, une sollicitation sismique peut voir sa valeur de calcul divisée par
2,0 pour des structures tolérantes aux déplacements (généralement le cas de la majorité des
ouvrages en sol renforcé) tandis que ce coefficient prend la valeur de 1,0 pour les structures
« rigides ».
Les expressions des coefficients sismiques kH et kV sont alors les suivantes [NF P 94270] :
e. Méthode de Mononobe-Okabe
Et on peut écrire la poussée globale du sol et d’une charge uniformément répartie au-
dessus du remblai [NF P 94270] :
43
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Il est important de décomposer la poussée des terres en une poussée statique d’une part et
un incrément dynamique de poussée d’autre part, car leur point d’application n’est pas à la
même hauteur sur le mur, comme illustré sur la figure 3.8. Comme pour le calcul non
sismique, la force de poussée statique du remblai est à appliquer au tiers de la hauteur du
mur, la force de poussée statique due à une surcharge sur le remblai est à appliquer à mi-
hauteur. Bien que dans la réalité, l’incrément dynamique soit appliqué à une hauteur
comprise entre le tiers et la moitié de la hauteur, en pratique, on considère sa hauteur
d’application à mi-hauteur.
Il est à noter qu’une action hydrodynamique du remblai arrière sur le mur est à prendre
en compte lorsque le cas se présente. Elle est à additionner à l’incrément dynamique de
pression statique et son calcul est défini dans les annexes de l’Eurocode 8-5.
44
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
f. Vérifications
Les vérifications à effectuer et les hypothèses de calcul (mur-poids indéformable) sont
les mêmes que pour un calcul statique classique, en considérant comme chargement
additionnel l’incrément dynamique de poussée statique des terres à l’arrière du remblai, ainsi
que l’effet d’inertie exercé sur le mur définis par les efforts FHi ou FVi avec i égal à a ou b
suivant le signe que prend le coefficient kV.
Le coefficient sismique vertical est pris positif ou négatif pour obtenir le cas le plus
défavorable lors de certaines vérifications :
On signale que les autres codes disponibles pour la conception antisismique des systèmes
de murs renforcés (p.ex., FHWA 1996, AASHOTO 1998, NCMA 1998) suivent une approche
pseudo-statique pour déterminer la force terrestre latérale totale derrière le mur.
La méthode de calcul vise à dimensionner l'ouvrage avec une sécurité satisfaisante pour
le séisme pris comme référence sur le site, vis-à-vis tant de la stabilité externe que pour des
déformations ou de la stabilité interne. Elle ne prétend pas, si la secousse devait être plus
forte, privilégier un type de rupture plutôt qu'un autre : les incertitudes sur les valeurs réelles
des caractéristiques en cause rendraient en effet une telle option difficile à maitriser.
Le séisme étant considéré comme un cas de charge accidentel, tous les coefficients de
sécurité usuels sont, pratiquement, réduit de 25%.
Dans la méthode pratique on admet que l'accélération maximale moyenne dans le massif
est donnée par : am/g = (1.45 – a0/g) a0/g
Où a0 est l'accélération au niveau du sol (Figure 3.9). La valeur de am peut être minorée si
le terrain n'est pas très ferme.
45
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
Figure 3.9 a/Efforts pris en compte pour la vérification de la stabilité externe d'un massif de
soutènement
b/Stabilité interne : mode de répartition de l'effort dynamique interne entre les armatures
Stabilité externe
Stabilité interne
On calcule un effort dynamique global Ed, lié au poids Wa de la zone active par la relation :
Ed = Wa am/g . En gros Ed =0.2am/g H² pour les massifs courants. Ed se répartit entre les
armatures au prorata de leur surface d'adhérence, produit de leur largeur par la longueur
comprise dans la zone résistante (Figure 3.9.a). Il s'ajoute aux efforts de traction statiques
(calculés sans intervention de Eae et Ed).
Les tensions supplémentaires n'étant pas directement liées aux contraintes verticales, on
réduit forfaitairement de 20%( de façon très conservatrice) la charge verticale prise en
compte dans la vérification de l'adhérence.
3.7. Conclusion
Sur le plan pratique, les méthodes de prise en compte d’une sollicitation sismique dans
le dimensionnement d’un ouvrage en sol renforcé n’ont que très rarement évolué depuis près
de 30 ans. Ainsi, l’Eurocode 8 s’appuie sur la même méthode que les anciennes normes
46
Chapitre 3 Calcul sous l’action dynamique
47
CHAPITRE 04
MODELISATION NUMERIQUE
BIDIMENSIONNELLE
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
CHAPITRE 4
MODELISATION NUMERIQUE
BIDIMENSIONNELLE
4.1. Introduction
Les études expérimentales présentent l'inconvénient du coût, du temps de conception et
de réalisation. Elles sont également axées sur la définition de nouveaux paramètres de
modélisation ou de dimensionnement due à l'utilisation de nouveaux éléments de
renforcements, de nouveaux panneaux de revêtement, ….etc. Les études analytiques se
limitent à définir de nouveaux modèles d'ancrage pour de nouveaux types de renforcement.
Par contre, la modélisation numérique, bidimensionnelle et tridimensionnelle par différentes
techniques (éléments finis, différences finies) permet d'analyser la stabilité, la déformation et
l'influence de plusieurs paramètres en tout point du modèle dans un temps raisonnable.
La modélisation numérique des ouvrages en Terre Armée a débuté dès les années 1970
par des modèles simplifiés et sur des murs renforcés par des renforcements métalliques
inextensibles. Les premières modélisations ont été consacrées à la reproduction des résultats
expérimentaux. Puis, l'évolution des méthodes numériques au fil des années a permis
d'effectuer des analyses plus fines par l'étude du comportement de ces structures et de
l'influence de chaque élément et de leurs paramètres sur la stabilité et la sécurité. Cette
évolution permet aujourd'hui d'aborder un calcul tridimensionnel sans difficultés théoriques.
Néanmoins, la lourdeur et le coût élevé d'un tel calcul limitent son utilisation.
Modélisation tridimensionnelle
Les ouvrages en sol renforcé par des bandes d'armatures mises en place en respectant des
espacements horizontaux et verticaux, représentent des problèmes tridimensionnels.
Cependant, le calcul numérique tridimensionnel présente l'inconvénient d'être à la fois long,
couteux et complexe. Pour ces raisons, la modélisation de ce type d'ouvrage a été le plus
souvent, ramenée à l'étude d'un problème bidimensionnel. Les éléments de renforcements
discontinus sont modélisés par une plaque équivalente continue en prenant en compte une
47
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Modélisation bidimensionnelle
Les premières études ont été effectuées par la méthode des éléments finis et elles ont été
focalisées sur la reproduction des résultats expérimentaux. Corté (1977) a effectué, à l'aide
du logiciel ROSALIE, l'étude d'un mur en Terre Armée, avec un sol élastique linéaire et une
adhérence parfaite entre le sol et les armatures. Les hypothèses assez simplistes adoptées
dans ce calcul ont conduit l'auteur à ne comparer que qualitativement ses résultats à ceux
d'expérimentations en vraie grandeur et d'essais sur modèles réduits.
Au début des années 1980, les calculs numériques sont utilisés pour des études
paramétriques et pour mettre en évidence l'influence des différents éléments de la Terre
Armée. La plupart des auteurs ont étudié l'influence de la géométrie du mur et des éléments
de renforcement sur le comportement et la stabilité des massifs renforcés.
La méthode des éléments finis est une méthode de calcul numérique approchée qui
consiste à transformer par l'application d'un principe variationnel, les équations
différentielles du problème physique en un système linéaire d'équations algébriques. Le
milieu réel est remplacé par un milieu équivalent.
La méthode des éléments finis suppose que les principes suivants sont connus:
Corte 1977, Schlosser et al, 1985. Untereiner 1994, ont obtenu des résultats satisfaisants
en traitant le problème d'un mur en Terre Armée par la méthode des éléments finis en
déformations planes. Le modèle le plus utilisé est le modèle de plaque plane qui est constitué
des éléments suivants :
armatures du même lit. Pour des éléments de barre, on donne des caractéristiques
équivalentes (Figure 4.1) Eeq , Seq et Ieq telles que :
Eeq Seq = E S / d
Eeq Ieq = E I / d
Les dimensions recommandées pour le maillage d’un mur de soutènement en Terre Armée
sont représentées dans la figure 4.2.
Les observations expérimentales montrent comme on a déjà mentionné dans le chapitre 2
que la variation de traction dans les armatures est forte prés du parement : il faut donc
prévoir un maillage fin dans cette zone et augmenter peu à peu la taille des éléments en
s’éloignant du parement.
Figure 4.2. Dimensions recommandées pour le maillage d’un mur en Terre Armée.
49
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
a. Chargement harmonique
50
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
b. Chargement arbitraire
Le Plaxis nous donne la main de simuler n'importe quel séisme par l'utilisation du fichier
en SMC (Strong Motion CD-ROM), ce programme est utilisé par (U.S Géological Survey
National Strong Motion Program); et il est possible de porter plus de 200 valeurs par
seconde. Ce programme porte toutes les informations d'un séisme ou d'une vibration (la date,
le site, la station, l'amplitude, la fréquence la magnitude…..).
Le calcul pseudo-statique se fait par application d’une force A.g comme présentée ci-
dessus (Figure 4.7)
Pour les conditions aux limites, les déplacements horizontaux et verticaux sont bloqués à
la base du modèle et seuls les déplacements horizontaux sont bloqués sur les côtés latéraux ;
On utilise aussi les bandes absorbantes qui permettent d’absorber les incréments des
contraintes sur les parois de la surface modélisée pour éviter le phénomène de la réflexion
des charges dynamiques .Dans le Plaxis on peut activer cette option par le choix du (standard
absorbent bondaries) du menu charge.
52
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Ces phases sont répétées jusqu'à 6 mètres de hauteur du mur. Le compactage des
différentes couches de sol n'est pas pris en compte dans le calcul de référence.
a. Le sol
Le modèle est constitué de trois sols différents : Remblai renforcé ; Remblai général; Sol
de fondation;
On a adopté comme valeurs de référence des différents paramètres les données
présentées dans le Tableau 4.1. Ces valeurs sont des caractéristiques typiques des sols que
l’on peut retrouver dans les exemples présentés dans « DIPTERA » de CETE de l’Est, dans
(SETRA, 1979).
53
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
*La cohésion du sol renforcé est prise égale à 1 dans ce code de calcul, afin de faciliter le
déroulement des calculs.
Conformément au guide du SETRA (1979), les écailles sont constituées de béton vibré
confectionné en centrale. On prend en compte les dimensions des écailles standards : 150 x
150 x 22 cm, pour une surface nominale de 2,25 m². Pour tous les composants en béton, on
adopte un comportement élastique linéaire.
Dans le calcul, on représente l’articulation entre deux écailles successives par des joints
auxquels on attribue des caractéristiques faibles pour représenter la souplesse du parement
(en flexion). Les caractéristiques sont données dans le tableau suivant :
Semelle du
Paramètres Ecaille joint
parement
Modèle de comportement Elastoplastique
Poids volumique ( ) kN/m³ 25 20 23
Coefficient de Poisson ( ) 0,2 0,2 0,2
Module d'Young (E) MPa 10000 10 10000
54
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Les panneaux sont modélisés en utilisant des éléments plaques représentés par l'objet
plate dans le logiciel PLAXIS. Ils sont définis par leur rigidité de flexion, leur raideur
normale et leur moment fléchissant maximal (Tableau 4.2).
Les armatures considérées dans le modèle de référence sont des armatures à haute
adhérence. Dans le modèle numérique 2D les bandes sont simplifiées est considérées
comme des armatures continues.
d. Les Interfaces
Sol / écaille
Des éléments d’interface ont été modélisés sur un seul côté des panneaux afin de simuler
la raideur et le frottement à l’interaction parement en béton / sol. L’angle de frottement est
supposé égal à 2/3 de l’angle de frottement du sol.
Sol / armature
55
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Deux critères sont utilisés pour étudier le comportement d’un mur de soutènement, la
déformation (Etat Limite de Service «ELS») et la stabilité (Etat Limite Ultime «ELU»). La
déformation du sol renforcée U est calculée en déterminant le point qui subit le plus de
déplacement.
L’analyse de la stabilité des murs a été effectuée par le calcul du coefficient de sécurité
(Fs). Ce facteur est calculé par la méthode de c- réduction. Dans cette approche, les
paramètres de résistance du sol (frottement et de cohésion) sont progressivement réduits
jusqu’à la rupture de la structure. Le coefficient de sécurité est alors donné par :
é
Fs =
é à
56
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Le calcul du facteur de sécurité Fs montre une stabilité importante du mur (Tableau 4.4).
ELS ELU
U = 8.53 mm Fs = 1.99
Ux = 1.71 mm
Uy = 8.53 mm
57
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
L’analyse des résultats numérique montre que les efforts de traction maximum calculés
sur les différents niveaux de renforcement sont situés sur des points localisés prés du
parement (Figure 4.11.a). Ces points ne coïncident pas avec la ligne des tractions maximales
déduite de mesures effectuées sur ouvrages instrumentés et préconisée dans certaines normes
(SETRA A991 ; Recommandations CLOUTERRE 1991 ; Schlosser et al. 1993 ; NF P 94
220-1998) . Cependant, la répartition des efforts de tractions le long des différents lits
d’armatures dans le calcul numérique, montre que le mur peut être présenté par deux zones.
Ces deux zones sont limitées par la ligne des tractions maximales définie dans la norme NF
P 94 220 (Figure 11.b) ;
58
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
L’analyse à l’ELU montre que la rupture se produit par glissement du bloc renforcé dû
au défaut d’adhérence au niveau des lits de renforcement à la base du mur.
59
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Un calcul dynamique sous le séisme réel existant dans la bibliothèque du logiciel d’une
magnitude de 5.4 et un pic de 239.90 cm2 /s (figure 4.13) donne les résultats suivants (figure
4.14) :
60
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Le déplacement horizontal calculé par la méthode dynamique (72.56 mm) est supérieure à
celui calculé par la méthode pseudo-statique (45.89 mm), d’où on conclu l’insuffisance de
cette dernière.
La figure 4.16 montre que Les efforts axiaux de traction calculés par la méthode pseudo-
statique sont supérieurs à ceux calculés par la méthode dynamique ; comme il a été
mentionné au chapitre précédent. On constate aussi que les valeurs maximales sont prés du
parement.
61
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
5.7.1. Prédimensionnement
Hauteur du mur H= 6 m
Epaisseur moyenne du mur = 0,4 m
Semelle : largeur = 3 m ; Hauteur = 0.5 m ; on prend D = 1m
Caractéristiques mécaniques : E = 10.000 Mpa
= 25 KN/m³
= 0.2
62
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
63
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
ELS ELU
U = 24.94 mm Fs = 1.72
Ux = 8.97 mm
Uy = 24.64 mm
64
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
Tableau 4.6 . Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement en Terre Armée
Accélération
Déplacement horizontal
Calcul horizontale sismique Coefficient de sécurité
(mm)
(m/s2)
01 0 1.71 1.99
02 0.10 11.85 1.62
03 0.15 20.57 1.45
04 0.20 31.64 1.32
05 0.25 45.89 1.19
06 0.30 73.26 1.10
Tableau 4.7. Résultats de calcul pseudo-statique pour un mur de soutènement en béton armé
Accélération
horizontale sismique Déplacement horizontal
Calcul Coefficient de sécurité
(mm)
(m²/s)
01 0 8.97 1.72
02 0.10 13.53 1.44
03 0.15 25.25 1.32
04 0.20 43.50 1.23
05 0.25 64.44 1.12
06 0.30 90.32 1.01
La lecture des résultats obtenus pour les deux types de mur de soutènement (Figure 4.19 –
4.20) permet de conclure ce qui suit :
65
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
100
Déplacement horizontal (mm)
80
60
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
2,5
Coefficient de sécurité
1,5
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
4.9. Conclusion
La ligne des tractions maximales définie par le calcul numérique d’un mur en Terre
Armée est localisée au niveau du parement.
L’analyse à l’ELU montre que la rupture se produit par glissement du bloc renforcé
dû au défaut d’adhérence au niveau des lits de renforcement à la base du mur.
66
Chapitre 4 Modélisation numérique bidimensionnelle
67
CHAPITRE 05
ETUDE PARAMETRIQUE
Chapitre 5 Etude paramétrique
CHAPITRE 5
ETUDE PARAMETRIQUE
5.1. Introduction
Ce chapitre présente un certain nombre d’études paramétriques visant à cerner
l’influence de certains paramètres sur les résultats des simulations numériques
concernant un mur de soutènement en Terre Armée. Ces études sont basées sur la
première modélisation utilisant des paramètres de référence.
5.2.1. L’élément
Figure 5.1 : Position des nœuds et des points de contrainte dans les éléments de sol
Le triangle à 15 nœuds est un élément très précis qui a produit des résultats en
contraintes de haute qualité sur différents problèmes, comme par exemple le calcul de
la rupture de sols incompressibles. L’utilisation des triangles à 15 nœuds implique une
68
Chapitre 5 Etude paramétrique
80
Déplacement horizontal
60
(mm)
40
15 Noeuds
20 6 Nœuds
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
2,5
Coefficient de sécurité
1,5
1 15 Nœuds
0,5 6 Noeuds
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
69
Chapitre 5 Etude paramétrique
30,00
Figure 5.4. Effort de traction au niveau du 3éme lit sous 0.25 g - 6/15 nœuds
60
Déplacement horizontal
50
40
30
(mm)
20
10
0
0,2 1 3 5 10 20
Cohésion C (Kpa)
70
Chapitre 5 Etude paramétrique
1,35
Coefficient de sécurité
1,3
1,25
1,2
1,15
1,1
1,05
0,2 1 3 5 10 20
Cohésion C (Kpa)
30,00
Effort de traction (KN/m)
25,00
20,00
C = 0.2 Kpa
15,00 C = 1 Kpa
10,00 C = 5 Kpa
C = 10 Kpa
5,00
C = 20 Kpa
0,00
0,00
0,13
0,33
0,53
0,72
1,02
1,21
1,41
1,61
1,80
2,00
2,20
2,40
2,69
2,89
3,12
3,31
3,61
3,81
4,00
4,20
Longueur (m)
Figure 5.7. Influence de la cohésion du sol sur l’effort de traction (3éme lit sous 0.25g)
71
Chapitre 5 Etude paramétrique
40
1,45
1,4
Coefficient de sécurité
1,35
1,3
1,25
1,2
1,15
1,1
1,05
25 30 36 40
Angle de frottement
30,00
Effort de traction (KN/m)
25,00
20,00
15,00 = 40°
10,00 = 36°
5,00 = 30°
0,00
0,00
0,30
0,59
0,89
1,18
1,48
1,77
2,07
2,36
2,66
2,95
3,25
3,54
3,84
4,20
Longueur (m)
72
Chapitre 5 Etude paramétrique
52
Déplacement horizontal (mm)
50
48
46
44
42
40
38
30 50 70 100
Module de déformation (KN/m2)
30,00
25,00
Effort de traction (KN/m)
20,00
E = 30 KN/m2
15,00
E = 50 KN/m2
10,00
E = 70 KN/m2
5,00 E = 100 KN/m2
0,00
0,00
0,30
0,59
0,89
1,18
1,48
1,77
2,07
2,36
2,66
2,95
3,25
3,54
3,84
4,20
Longueur (m)
73
Chapitre 5 Etude paramétrique
La figure 5.13 montre le déplacement horizontal du mur sous une charge pseudo-
statique 0.25 g.
74
Chapitre 5 Etude paramétrique
Les figures 5.14 et 5.15 montrent que malgré l’augmentation des valeurs des
déplacements horizontaux avec l’accélération pour le mur de 10.5 m de hauteur, sa
stabilité est toujours vérifiée.
250
Déplacement horizontal (mm)
200
150
Mur de 6 m
100
Mur de 10.5 m
50
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
2,5
2
Coefficient de sécurité
1,5
Mur de 6m
1
Mur de 10.5 m
0,5
0
0 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3
Accélération a.g ( m/s² )
75
Chapitre 5 Etude paramétrique
100
Déplacement horizontal (mm)
80
60
40
20
0
0 0,15 0,25 0,35
Accélération a.g ( m/s² )
2,5
Coefficient de sécurité
1,5
0,5
0
0 0,15 0,25 0,35
Accélération a.g ( m/s² )
76
Chapitre 5 Etude paramétrique
35,00
30,00
20,00 0g
15,00 0.15 g
10,00 0.25 g
0.35 g
5,00
0,00
0,00
0,20
0,39
0,59
0,79
0,98
1,18
1,38
1,58
1,87
2,17
2,76
3,25
3,74
4,20
Longueur (m)
Figure 5.18. Influence de degré de sismicité sur l’effort de traction (3éme lit)
5.6. Conclusion
77
Chapitre 5 Etude paramétrique
78
Conclusion générale et perspectives
CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVES
Cette étude nous a permet de rassembler plusieurs connaissances sur les ouvrages
de soutènement spécialement en Terre Armée, leur comportement et les différentes
approches de calcul sous l’action sismique.
Les simulations numériques qui ont été mises en œuvre pour analyser le
comportement de deux types de mur de soutènement : en béton armé et Terre Armée
sous des sollicitations dynamiques d’origine sismique, et les études paramétriques qui
ont mis en évidence l’influence de chaque paramètre sur le comportement dynamique
d’un mur de soutènement renforcé par des armatures métalliques ; nous a permis de
montrer plusieurs points étudiés lors de notre recherche bibliographique notamment :
La souplesse des murs de soutènement en Terre Armée et sa mieux résistance
aux actions dynamiques par rapport aux murs en béton armée.
Le rôle très important de l’angle de frottement et la cohésion dans la stabilité
des murs en sol renforcé.
L’insuffisance de méthode pseudo – statique vu qu’elle est basée sur une
valeur constante de l’accélération.
79
Conclusion générale et perspectives
Perspectives
80
References bibliographiques
Ahmed Seddiki (2008). Université de M’sila : Analyse de la stabilité des pentes sous
séisme, mémoire de Magister.
FHWA (1996). "Mechanically stabilized earth and reinforced soil slopes and
construction guidelines", Federal High Way Administration, Demonstration Project
82 , Elias V , and B.R.Christopher, Washington.DC ,USA.
Pecker A. (1984). Dynamique des sols –Presses de l’école nationale des ponts et
chaussées, Paris.
Philipe Mestat et Michel Prat : Ouvrages en interaction .AFPC. Emploi des éléments
finis en génie civil, germes sciences.
PLAXIS (2002) : Finite Element code for soil and rock analyses. Professional Version
Balkema / Rotterdan / Brookfield.
Reinforced Earth Co., 1990,1991,1994; 2 Collin et al.,1992; 3Eliahu and Watt, 1991;
4 Stewart etal., 1994; 5 Sandri, 1994; 6 Sitar, 1995; 7 Tatsuoka et al., 1996; 8 Ling et
al., 1997;9 Ling et al.,1989; 10 Ling et al., 2001
SETRA (1994). Les ouvrages en Terre Armée: guide pour la surveillance spécialisée
et le renforcement. Paris.
Terre Armée (1989). : Les ouvrages en Terre Armée dans les régions sismiques.
http://www.terrearmee.com.