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IDENTIFICATION ET VALIDATION
Évelyne Lande
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CoMI'[ABuJrt - CoNTRôLE - AuDrr / Tome 4 - Volume I- mars 1 998 (p. 107 à 127)
É,velyne LaNor
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOUDATTON DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICÂIION ETVALIDAITON
108
Introduction
La consolidation des comptes dans le secteur public a fait, ces dernières années, I'objet en France de
nombreuses expérimentations menées par des cabinets de conseil ou même par des Chambres régio-
nales des comptes t. Ces essais de consolidation s'insèrent dans un mouvement généralisé en faveur
de la consolidation dans le secteur public qui s'observe dans I'ensemble des pays de |OCDE, et plus
particulièrement dans les pays anglo-saxons.
Ces différentes expérimentations et recherches sur la consolidation posent le problème de la défi-
nition de I'entité comptable consolidée ; c'est-à-dire des éléments qui seront inclus dans les états
financiers consolidés .i l.,rt incidence sur l'image et l'information données par les états financiers
consolidés.
I.a problématique de la définition de l'entité comptable consolidée conditionne donc la perti-
nence de I'information consolidée, iest-à-dire son utilité pour un groupe d'utilisateurs donnés. Oç
l'analyse des expérimentations, en particulier celles menées en France, montre qu'en matière d'iden-
tification du périmètre de consolidation il existe un certain consensus pour adopter les critères utili-
sés dans le secteur privé des entreprises. Cette adoption peut se justifier en raison des nombreuses
études menées au niveau des groupes pour définir l'entité comptable consolidée et la reconnaissance
accordée aux états financiers consolidés des groupes de sociétés. Elle peut sembler malgré tout pâra-
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CoMprABIurÉ - CoNrnôrc * Auon / Tome 4 - Volume I - man 1998 (p. 107 à 127)
Évelyne Ltror
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDATTON DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICAIION ET VALIDAIION
109
sant les états financiers de leur ville. Lidentification des attentes des utilisateurs doit Dermeûre
d'identifier l'étendue de l'entité comptable. En eonséquence, cette première phase doit permettre de
cerner l'entité comptable en analysant les attentes des utilisateurs.
Suivant Jones et al. (1985) t, il existe trois catégories d'utilisateurs exrernes des rapports financiers
publiés par les villes :
-
les citoyens,
-
les organes de surveillance,
-
les investisseurs et créanciers.
Les citoyens peuvent être décomposés en deux groupes : les électeurs et les redevables, poursui-
vant des objectifs diftrenc puisque les premiers s'intéressent principalement au programme des
candidats et aux choix de finance publique réalisés ou à venir tandis que les seconds veulent avant
tout minimiser leur imposition et s'assurer que leur argent est employé à bon escient (Parron, 1985,
p. 96). Dans ce contexte, l'électeur, pour évaluer la responsabilité des élus en matière de gestion
(mise en perspective du programme et des réalisations efFectives), devrait porter son attention sur les
seules données financières de la collectivité ou retenir une approche de portefeuille. En effet, lorsque
il est plus opportun d'opter pour une
les élus sont impliqués dans la gestion de plusieurs entités,
vision d'ensemble des activités sous leur responsabilité. Cette position est soutenue par Patton
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IJanalyse des besoins des utilisateurs montre qu'ils poursuivent des objectifs parfois difftrents, ce
qui génère des difftrences au niveau de la finalité des états financiers consolid& et de la conceprion
de I'entité comptable consolidée, comme le souligne la figure 1 p"g. suivante. Ce schéma fait appa-
raltre trois finalités assignées aux états financiers :
- rendre compte des choix de gestion de I'ensemble des activités gérées par les élus (optique
des électeurs) ;
- rendre compte des choix financiers (optique des redevables, des organes de surveillance et des
investisseurs créanciers).
En raison des diverses findités assignées aux états financiers, la définition de l'entité comptable
consolidée suivant les normes du secteur privé ne permettrait pas de satisfaire l'ensemble des besoins
exprimés par les utilisateurs. En effet, la définition de l'entité comptable consolidée dans le secteur
privé se fixe sur un groupe d'utilisateurs privilégiés : l'investisseur financier et I'actionnaire. Dans
cette optique, ces investisseurs cherchent avant tout à déterminer quel est I'impact financier des
participations dans différentes entités. Naturellement, ces utilisateurs ne sont pas indifférents aux
choix de gestion car ils conditionnent la pérennité du groupe. Mdgré tout, ils demeurent plus atta-
chés aux conséquences de ces choix de gestion en termes financiers (valorisation du cours boursier,
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Il existe donc un antagonisme profond qui, par nature, permet de distinguer le secteur privé du
secteut public : la recherche du profit dans le premier câs et I'intérêt général dans le second cas. Il
apparalt que le périmètre de consolidation du secteur privé est trop restrictif pour le secteur public
car il ne permet de cerner qu'un seul des trois objectifs assignés aux états financiers par les utilisa-
teurs : rendre compte des choix financiers, au détriment des deux autres finalités : rendre compte de
la gestion et rendre compte du niveau de service public.
Face à ce constat de l'inadéquation de l'entité comptable du secteur privé pour le secteur public,
il apparaît nécessaire de privilégier une approche qui permette de satisfaire les besoins spécifiques du
secteur public. Cette optique a été privilégiée par le GASB (1994) et a servi de base de réflexion
pour définir une entité comptable publique spécifique à la situation des villes françaises.
CoMITABILITÉ - CoNTRôIE - Auorr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. lO7 à 127)
É,velyne L-uor
LE PERIMÈTRE DE CONSOLIDAIION DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTIFICAIION ET VALIDAIION
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La définition de l'entité comptable publique aux États-Unis a été normalisée pour la première fois
en 1981 par le NCGA 5 dans sa norme 3 définissant le périmètre du groupe locd 6. Toutefois, avant
cette norme, différentes définitions ont été avancées par plusieurs auteurs comme Coopers et
Lybrand (1975)7 erpar Holder (1980)'.
Ce tableau croise neuf critères de sélection deux à deux. Les questions 3,7, 6 et 4 font réftrence
à des critères d'ordre financier, tandis que les questions 8,5,2 et 9 font référence à des critères de
contrôle. Le croisement des critères deux à deux fait apparaître que, pour les personnes inrerrogées,
il est plus pertinent d'inclure les satellites au sein des comptes consolidés lorsque ces derniers sont
liés à la ville par des relations financières plutôt que par des relations de contrôle.
Les études et critiques postérieures à la publication de la norme 3 du NCGA ont été prises en
compte par le GASB rr, successeur du NCGA, qui a publié en 1991 la norme 14 donnant une
nouvelle définition de I'entité comptable12. Pour le GASB, cette définition de I'entité comptable est
surtout utile pour responsabiliser les élus dans un objectif de contrôle. Le devoir de rendre compte
des élus aux citoyens étant une donnée essentielle qui ne peut être réalisée sans la réintégration des
données comptables et financières des satellites de la collectivité locale.
Cette modification des objectifs assignés aux comptes publiés entralne de fait une évolution des
critères de contrôle qui passent du critère fondé sur la responsabilité de la surveillance (ouersight
reEonsability) à un critère fondé sur I'obligation de rendre compte financièrement (financial accoun-
tability) des activités menées par le groupe local, reprenant ainsi les conclusions de Shoulders
(1987). À ..m. fin, le GASB (1991) a défini plusieurs critères de contrôle (cf frgure 3) z
ColarrasIt.trÉ - CoNrRôLE - AuDtr / Tome 4 - Volume 1 - mars I 998 (p. lO7 à, I27)
Evelyne l"il.roE
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOUDA]TON DANS LE SECTEURPUBLIC: IDENTFICAilON ETVALIDAilON
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(1) fexpression < les deux bureauxsont substantiellement identiques > signifie que les organes dirigeants de l'organisation et de la collecti-
vité locale sont très proches, voire identiques.
CoprrranurrÉ - CoNTRôtr - AuDrr / Tome 4 - Volume I- mars I 998 (p. 107 à 127)
É,velyne l-lNor
LE PÉ,RIMÈTRE DE CONSOLIDATION DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTIFICATTON ET VALIDAIION
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1. La dépendance juridique ou le degré de validité de la structure juridique de I'organisation.
2.La dépendance de gestion qui s'observe lorsque la collectivité locale désigne la majorité des
membres dirigeants et si elle est capable d'imposer ses décisions à l'organisation.
3. La dépendance financière qui recouvre deux cas, la dépendance fiscale t3 de I'organisation vis-
à-vis de la collectivité locale et la dépendance ( contractuelle o lorsque les bénéfices ou déficits de
l'organisation reviennent à la collectivité locale.
4. Enfin, la dépendance économique lorsque I'organisation fournit de manière exclusive ou quasi
exclusive ses services à I'entité mère.
Le GASB retient des combinaisons lui permeftant de classer les entités périphériques de la collec-
tivité locale en quatre catégories par ordre croissant de contrôle :
1. Les entités exclues du périmètre.
2. Les entités apparentées à mentionner dans les notes annexes aux états financiers.
3. Les entit& présentées discrètement, en ce sens que les données financières de ces satellites
seront présentées dans une colonne distincte de celle de la collectivité locale.
4. Les entités inclues ou confondues dans les comptes de la collecdvité locale en raison des liens
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Cot'trranturÉ - CoNTRôrr - AuDrr / Tome 4 - Volume 1 - mars I 998 (p. 107 à 127)
É,velyne l,aNor
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDATION DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICAIION ET VALIDATION
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2. læ poids financier de la commune dans le financement des activités des satellites doit s'entendre
aussi bien des financements directs qdindirects, et ceci quelles que soient les modalités de finance-
ment : mise à disposition gratuite de locaux communaux, de personnel communal, panicipation
financière, subventions, convention de couvernrre des déficits de fonctionnement, etc. Malgré tout,
ce poids financier devra être analysé en deux parties, les conuibutions récurrentes pour le finance-
ment des satellites (par exemple, une subvention de fonctionnement) et les contributions plus alâ-
toires par le biais des garanties d'emprunt par exemple. Le premier type de financement correspond à
une participation financière classique même si la forme de ces panicipations est beaucoup plus diver-
sifiée que celles existant parmi les sociétés de capitaux. En revanche, le deuxième type de finance-
ment, en raison de son ciuactère aléatoire, s'assimile plus à des notions d'engagements financiers et est
donc à rattacher au périmètre de risque financier de la commune plutôt qu au périmètre de consoli-
dation comptable. Ceci ne veut pas dire qu il riy aura pas prise en compte de ce risque latent, mais
cette prise en compte prendra la forme de constatation de provisions si le risque est probable et iden-
dfiable et d'informations dans les notes annexes. En revanche, il ne semble pas nécessaire de consoli-
der l'ensemble des données financières pour les satellites faisant panie du périmètre de risque
financier en raison de la faiblesse des conuôles exercés par la commune (naturellement si les liens se
limitent à une mise en jeu de garanties). Par conséquent, en fonction de la nature du lien financier,
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3.1æ poids économique de la commune est mesuré par le degré de dépendance du satellite au
niveau de ses activités (fourniture exclusive ou quasi exclusive à la commune). Ce critère de contrôle
est en fait dépendant de deux autres critères, celui du financement ou celui des missions relevant des
attributions communales. Cette limitation est nécessaire, sinon le périmètre communal aurait inté-
gré un grand nombre d'entités travaillant de manière exclusive ou quasi exclusive pour le compte des
habitants de la commune, sans pour autant que ce service à la population fasse partie des attribu-
tions de la commune. Ce critère est surtout utile pour déterminer le niveau de contrôle des satellites
par la commune. Par exemple, un syndicat intercommunal peut exercer ses activités essendellement
pour la commune qui le contrôle de manière forte (cas de configuration où il existe une commune
centrale et des communes périphériques de faible importance), ou bien partager son acdvité enffe
plusieurs communes et, dans ce ç$, la commune ne peut exercer qu'un contrôle partiel.
4.l-avalidité du statut juridique du satellite repose sur la problématique de la reprise des opéra-
tions financières par I'entité gestionnaire. C'est le cas lorsqu'une société ou une association n'a pas
procédé aux formalités de publicité ou bien lorsque les réunions des organes de direction et de
contrôle n'ont pas lieu, etc. À noter que les budgets annexes s'intègrent partiellement sous cette
rubrique. En effet, juridiquement, ce sont des établissements publics industriels et commerciaux
ayant I'autonomie financière mais pas I'autonomie juridique. Ceci implique qu'ils ont leurs propres
documents comptables (budget principal, budget supplémentaire et compte administratif) avec
parfois des ressources propres (c'est le cas du budget d'assainissement), mais ils appartiennent à la
même entité juridique communale.
5. Enfin, le dernier critère faisant appel à la nature de I'activité est très certainement le plus diffi-
cile à cerner, tout en étant le plus spécifique au secteur public. En effet, les collectivités locales sont
astreintes à exercer un cerain nombre d'activités qui font partie de leurs attributions comme la
police, l'état civil, I'entretien de la voirie. Ces attributions sont très importantes et il est parfois diffi-
cile de les délimiter. De plus, certaines d'entre elles peuvent être déléguées à des structures auto-
nomes juridiquement et financièrement. C'est le c:rs en particulier des concessionnaires. Dans ce cas
particuliea il n est pas possible de considérer qu il y a prépondérance de la commune dans les assem-
blées ni que la participation financière de la commune puisse être un moyen de contrôle du conces-
sionnaire. En revanche, I'existence d'un cahier des charges fixant le montant du prix de vente
et d'autres conditions importantes au public implique un contrôle partiel et contractuel de
l'activité concédée.
Ces différents critères combinés entre eux permettent de classer les différentes entités en relation
avec la commune en fonction de leur dépendance plus ou moins forte. C'est ainsi qu il est possible
de séparer en cinq rubriques les satellites des villes par ordre d'importance du contrôle (cf frgare 4,
ci-contre).
l. I-es entités dayant pas dautonomie de gestion. Il dagit des satellites contrôlés de manière
- absolue (le satellite n'a pas d'existence juridique comme les budgets annexes ou les régies
directes),
- aclusiue lorsquil y a identité enue les personnes dirigeantes au niveau de la commune et de
I'entité comme cela peut arriver pour des associations paramunicipales.
2.1,6 entités n'ayant pas dautonomie financière mais possédant une autonomie datilre au
niveau de leur gestion. Il s'agit des satellites contrôlés de manière exclusive en raison de la prépon-
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Contrôle absolu
Iidentité est confondue
dans les comptes
de la comune
Prépondérance
Prépondérance Mission relevant
de la participation Exclusion
de la commune des attributions
dans les assemblées
financière du périmètre
communates
de la commune
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Contlôle exclusif
par la maltrise
des ressources
économioues
Poids réel
de la commune Convention de financement des déficits
Organisme apparenté
dans les décisions ou de prise de bénéfice ou garantie d'emprunt
de gestion
Risque financier
par mrse en cause
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financière
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Contrôle exdusif
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identiques
de la qestion
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CoMrTABIUTÉ - CoNrnôr-E - Aultr / Tome 4 - Volume 1 - mars I 998 (p. 107 à 127)
É,velyne l.aNoe
LE PERIMÈTRE DE CONSOLIDAIION DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICAT'ION ET VATIDAilON
t21
fait, les critères de contrôle et de responsabilité financière se recouvrent largement, mais il se peut
que, parfois, il existe des situations d'absence de contrôle avec mise en jeu de la responsabilité finan-
cière de la ville et inversement. Par exemple, une ville peut garantir un emprunt sans pour autant
qu il y ait contrôle de l'entité bénéficiant de la garantie d'emprunt. Ce critère de la responsabilité
financière e$ donc en fait largement fondé sur la conception de risque financier qui a été soumis de
la manière suivante aux villes :
o Un satellite d une uille est ane entité dont k uille est responsable financièrernent. Il y a responsabilité
financière lorsque la uille est responsable pour partie d.es pertes ou ?eut receuoir une paftie dcs bénëfces ou
hrsque I'mtité dépercd f.nancièrernent dz k uille poar son explnitation courante (subaenti.on d'exploita-
tion). >
' la troisième conception, enfin, a mis en jeu une notion spécifique au secteur public : la préro-
gative de puissance publique. Cette notion est, en particulier, utilisée par les Chambres régionales
des comptes dans leur recherche de la gestion de fait. Mais, pour la bonne compréhension de la
question, il aurait peut-être été plus utile de remplacer le terme de prérogative de puissance publique
par celui de service public délégué. La proposition soumise aux villes se présentait ainsi :
o Un satellite d'une aille est ane entité bénficiant dz prérogatiues dz puissance publique. Par exemple,
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3. Une entité bénéficiant d'un transfert de prérogative de puissance publique (Q213) o/o o/o o/o
47 40 13
Ces réponses montrent que les critères de contrôle et de responsabilité financière doivent finale-
ment être considérés conjointement, puisque les personnes interrogées mettent à égalité par leurs
réponses ces deux critères. Iæs villes souhaitent avoir une vision globale des activités gérées par er en
dehors des limites juridiques de la ville qu'elles contrôlent ou pour lesquelles elles sont responsables
financièrement.
Par conséquent, les personnes interrogées semblent attachées à une conception du satellite
proche de la définition établie par le secteur privé, mais en y ajoutant une touche spécifique ayant
trait aux répercussions pécuniaires de ces contrôles. Linfluence des cas de quasi-faillites de villes en
France n'est sans doute pas étrangère à ce comportement.
o C'est une entité autonorne assarùnt une actiaité d'intérêt général qui justife un soutien financier dz
la cornmune. Ce soutien implique que b satellite rendz des corn?tes sur lutilisation dz l'aidz et qu'il soit
contrôU. II existe un risque financier pour la comrnune si le satellite est mal géré et sil s'auenture dans dzs
opérations périlbuses. >
< Un satellite c'est une entité qai engage la responsabilité générale dz la collectiuité locale, et non ?as
seulement au niueau fnancier, sur tout ou partie des actiuités. ,
CoMITABILITÉ - CoNTRôLE - Auon / Tome 4 - Volume I - mars 1998 (p. 107 à 127)
É,velyne l"ttor
LE PE,RIMÈTRE DE CONSOUDAIION DANS I.E SECTEUR PUBLIC: IDENTIFICAITON ETVALIDATTON
t22
< Toute mtité locale ànnt Iz na.afra.ge aarait an impact irnmédiat sur les comptes dz la uille autrernent
que ?ar k axe professionnelle. ,
Le dernier critère ponant sur le transfert de prérogative de puissance publique a été quant à lui
rejeté par les personnes interrogées. Pourtant, cette définition intègre une dimension spécifique des
villes par le biais de la notion de prérogative de puissance publique. En effet, les villes possèdent un
ceftain nombre de prérogatives publiques qu elles peuvent transférer par le biais de conventions à
d'autres structures, qu elles soient privées ou publiques. Toutefois, ce trait caractéristique n'a pas été
retenu, sans doute en raison de la définition très large qui peut être donnée à la notion de préroga-
tive de puissance publique. Dans le cas présent, il aurait fallu la restreindre à l'utilisation du
domaine public pour râliser une activité publique déléguée par la ville. Les suggestions faites par les
personnes interrogées vont dans ce sens en insistant sur la notion de service public comme critère de
définition des satellites.
< Ce peut êne simplernent un organisrne priué dnns lzquel lz cornmune est représentée, dans lequel ellz
engage dzs fonds publics, sans poar autant qae cet organisme soit doté dz prhogatiuæ dc puissance
publique à condition toatefo^ quil remplisse une mission dinthêt général. ,
o Une mtité ayant ?our mission I intérêt public hcal m coordination auec la politique dz la aillc. ,
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Maire 92 Yo 88% 56
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Services financiers 85 88 Vo 48
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Secrétaire général 82 83 49
o/o
Autres - NSP 89 86 o/o
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CoMI'xABuxrÉ - Covrnôrn - Auotr / Tome 4 - Volume I - mars I 998 (p. 107 à 127)
Evelyne l-uor
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDAI]ON DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICATIoN ET VALIDATTON
r23
Il
apparaît que la notion de satellite est à la fois consensuelle et multiforme. À cet égard, la
proposition suivante résume bien la conception retenue par les personnes interrogées en intégrant
plusieurs axes d'analyse :
o Un satellite iest un organisme qui bênfficie dirnportanæs aidzs (directes ou indirectes) dz Ia collec-
tiuité, quidispose dhne réelle capacité dindêpendance dz dlcision et qai rnérite une attmtion toute
particulière dz la collzctiuité poar :
- prêumir les dlriues fnancières a maîniser lzs mgagernents à court, rnoyn et long terrne dz k
collectiuité. >
Il ressort donc que la notion de satellite est assez multiforme et qu il riest guère aisé de définir un
seul critère pour qualifier une entité de satellite, et qu il est nécessaire d. mÀre en jeu une série de
critères reliant le contrôle, le risque financier et la notion de service public. Ceci va dans le sens de la
proposition de définition de l'entité comptable consolidée présentée précédemment.
En fait, et ceci peut paraître esssz curieux au premier abord, les pourcentages favorables obtenus
Pour ces trois propositions sont nettement supérieurs à ceux observés pour la question précédente
pour définir la notion de satellite. On peut expliquer ce phénomène par le fait que la notion de
satellite ne peut pas vraiment se résumer à des définitions riintégrant que des aspects parfois partiels
des liens très complexes existant entre les collectivités locales et leurs satellites.
En revanche, et ceci quelle que soit la définition retenue du satellite, s'il existe une relation de
contrôle, de responsabilité financière ou bien de transfert de prérogative de puissance publique, alors
les personnes interrogées pensent très majoritairement qu il est nécessaire d'inclure des informations
pour pouvoir rendre compte de leurs activités '8.
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É,velyne LaloE
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDAIION DANS LE SECTEUR PUBLIC: IDENTFICAIION ETVALIDAIION
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On peut routefois norer que le critère de la responsabilité financière, et par là même la notion de
risque financier qui lui est sous-jacente, semble être le motif d'intégration des satellites le plus
important puisque 95 o/o des personnes interrogées répondent favorablement à cefte proposition. Par
conséquent, informer sur les répercussions financières semble être un souci majeur des personnes
interrogées, qu elles placent devant la nécessité de rendre compte des activités gérées (première
proposition recueillant 90 o/o d'avis favorables) et déléguées (troisième proposition recueillant I'adhé-
sion de seulement 73 o/o des personnes interrogées, pourcentage certes élevé, mais beaucoup moins
relativement aux deux premiers).
Iianalyse des réponses positives pour ces trois propositions en fonction de la nature des
personnes interrogées n'a pas permis de relever un comportement signitcativement différent des
élus par rapporr aux secrétaires généraux et aux services financiers. Toutefois, une analyse compara-
tive des réponses faites aux trois propositions permet de relever que ce sont les services financiers qui
sont les plus sensibles à la notion de responsabilité financière, les maires et les secrétaires généraux
donnant une importance sensiblement égale aux critères de contrôle et de responsabilité financière.
Pour ces derniers, il semblerait donc que le devoir de rendre compte intègre une dimension plus
large ne se limitant pas atu( seuls aspects pécuniaires. Pour autant, et cela peut paraître paradoxal, ce
sont les services financiers qui sont les plus sensibles à la troisième proposition avec 78 o/o d'avis
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o/o o/o
Maire 96% 96 71
Ces réponses montrent que les personnes interrogées sont très favorables à la publication d'infor-
mations supplémentaires et qu elles souhaitent retenir une définition multicritère des satellites
permettant de cerner avec plus de précision les liens pouvant unir la ville à ses satellites. De même, il
semblerait que les élus donnent autant d'importance aux critères de contrôle de la gestion et de
responsabilité financière, ce qui s'insérerait dans l'optique privilégiée par les citoyens sensibles aux
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Évelyne Lalror
LE PÉ,RIMÈTRE DE CONSOLIDATTON DANS I.E SECTEUR PUBLIC : IDENTFICAIIoN ET VALIDATION
informations financières leur permettant d'evaluer la gestion, le niveau de service rendu à la popula-
tion et les choix financiers privilégiés, par opposition aux invesrisseurs ou aux établissements
bancaires s'intéressant en priorité à la responsabilité financière.
Conclusion
Cet article a permis de mettre en parallèle les besoins des utilisateurs er la finalité des états finan-
ciers. Plus particulièrement, il a révélé que les utilisateurs externes (ciroyens, contrôleurs, investis-
seurs) poursuivent des objectifs diftrents à travers l'étude des états financiers, ce qui nécessairement
influence la conception de l'entité comptable. Il est ainsi apparu que les définitions retenues par le
secteur privé doivent être relativisées en fonction du contexte particulier des enueprises et des prin-
cipaux destinataires de I'information financière. Par conséquent, même si la pratique de la consoli-
dation au sein du secteur privé a permiq d'affner les critères de sélection appropriés à la définition
de I'entité comptable, cette expérience n'est pas toujours utile pour le secteur public évoluant avec
des contraintes différentes et devant satisfaire les besoins informationnels d'utilisateurs diftrents.
Il semble donc qu'une analyse pertinente du groupe local nécessite la prise en compre de ces spéci-
ficités tout au moins pour la définition de l'entité comptable.
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t. Isabelle DE KERVILE& n Démyrhifier la consolida- 2. Voir aussi GASB, Concept Staternent n" 1,
tion des compres >, La Gaz,ette des cornmunes, u Objectives of Financial Reporting u, Stamford,
l' mars 1993. Jean BotlNot et Yves Rsyr.lAuo, cT, 1987.
n la cpnsolidation des comptes locaux : la
pratique d'une approche sur mesure <, Ia Lettre 3. En France ce phénomène se multiplie en raison
du financier tenitorial" octobre 1991. Michel de la superposition aux communes d'organismes
I(roppn& n Comment consolider les comptes de de coopération intercommunale parfois à fiscalité
la commune en 1993 ? ,, Le Moniteur dzs ailles, propre comme les communaut& urbaines avec
décembre l992ljanvier 1993, p. 56-57. François une réparddon des compérences er activités qui
Paveru et Jean-Michel CHAnpENTnn, u Le n est pas toujours claire pour les citoyens.
CoMp'rÂBrurÉ - CoNTRôr-E - Auon / Tome 4 - Volume I - mrs 1998 (p. 107 à lZ7)
Évelyne l"utoE
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDAilON DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTIFICAIION ET VALIDATION
126
4. Sur cette notion voir Jacques MAGNET, Les comp- 14. Ces niveaux de reddition font également appel
ables publics, LGDJ, 151 p., 1995. Jacques aux méthodes d'intégration et de présenation
MacNET, La Cour dcs cornpæs : les institutions des comptes.
associées a les chambres régionales dcs comptes - 15. Seules les panies de ce questionnaire ayant trait
Tîaité dc h juridiction fnancière a dzs fonctions directement à I'entité comptable sont abordées
connetces, 3' édition, Berger-Levrault, 1986, dans cet article.
339 pages.
16. 303 réponses sw 842 questionnaires envoyés.
5. læ National Council on Governmental Accoun- Voir égalemenr : Évelyne IâNDE, u Linforma-
ting (NCGA) était l'organisme de normalisation tion Ênancière consolidée des comptes des villes
pour les villes américaines. et des satellites u, thèse de docorat, CNAM,
6. NCGA, Satement 3, u Defining the Govemmental 1996, pour plus de détails sur la méthodologie
Reponing Enriry u, 1981. de I'enquête, la répanition et la représentativité
7. cité par J. PerroN, 1987, op. cit., p. 16. de l'échantillon obtenu.
8. cité par J. PnrroN , 1987, op. cit., p. 14. 17. Ce questionnaire a été rempli par les maires, par
les secrétaires génératx ou par les services finan-
9. la responsabilité de surveillance est dérivée des
ciers, ce qui a permis de déterminer si les
pouvoirs de la collectivité et inclut I'interdépen-
réponses faites ont été influencées par un facteur
dance financière, la sélection de I'autorité
politique.
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significative, de rendre compte sur les quesdons donner à ces informations complémentaires :
fiscales, sens que cete liste soit limitative. Para- s'agit-il d'informations en annexe ou de comptes
graphe 9, NCGA, Satement 3. consolidés, etc.
CoMplABu-rrÉ - CoNTRôII - AuoIr / Tome 4 - Volume I - mars I 998 (p. lO7 à' 127)
É,velyne l"er.ron
LE PÉRIMÈTRE DE CONSOLIDATION DANS LE SECTEUR PUBLIC : IDENTFICATIoN ET VAIIDATToN
r27
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Rapport final, Contrat AFC-FNEGE,
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CoMpraBrurÉ - CoNTRôu - Auorr / Tome 4 - Volume I- mars 1998 (p. 107 \ 127)