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Universidad Veracruzana

Facultad de Idiomas
Licenciatura en Lengua Francesa

El pensamiento sociocultural de los primeros traductores del Quijote al


francés, siglos XVII y XVIII
Que para obtener el grado de
Licenciado en Lengua Francesa

Presenta
Saúl Isaías Chacha Antele

Directora de contenido:
Dra. Irene Marquina Sánchez
Co-director:
Dr. Horacio González López
Director de lengua:
Raymundo Arcos

Xalapa, Veracruz Marzo, 2018


INDEX
I. Premier chapitre.- Problématique……………………………………2
1. Introduction……………………………………………………………………………2
2. Justification……………………………………………………………………………6
3. Objectifs……………………………………………………………………………….7
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
4. Antécédents…………………………………………………………………………..7
5. Questions de recherche……………………………………………………………..8
6. Survol………………………………………………………………………………….6
II. Deuxième chapitre.- Cadre théorique………………………………9
1. Les paratextes.- définition, utilisation et types de paratextes…………………...9
2. La perception sociale de la traduction en France.- la naissance de la traduction
moderne et l’origine du mot traduction ; la traduction et son rapport avec la
littérature ; Boudain, l’exemple des belles infidèles………………………….…..13

III. Troisième chapitre.- Cadre méthodologique…………………….19

3.1 L’analyse des paratextes des traductions………………………………………..23

3.1.1 La traduction d’Oudin……………………………………………………………..23

3.1.2 La traduction de Filleau de Saint-Martin………………………………………..26

3.1.3 La traduction de Florian…………………………………………………………..29

IV. Conclusions…………………………………………………………...36

V. Bibliographie…………………………………………………………...39

VI. Annexes

1
I. Premier chapitre.- Problématique
1.1 Introduction 
L’Universidad Veracruzana créée en 1944, est devenue la principale
institution d’éducation supérieure dans l’état de Veracruz et l’une des institutions
publiques des plus importantes au Mexique [ CITATION Hue17 \l 2058 ]. Elle offre
cinquante-trois programmes d’étude repartis dans les cinq domaines de
connaissance : sciences humaines, sciences techniques, sciences de la santé,
sciences biologiques et l’art. Notre programme éducatif, la Licence en langue
Française qui appartient au domaine des sciences humaines, a par but la
formation des futurs professionnels dans cette langue. Le plan d’étude est basé
sur quatre axes de formation intégrale : la didactique, la traduction, la littérature et
la culture-civilisation. Cette formation permettra à l’étudiant de langue française
d’acquérir les savoirs pertinents que lui permettront d’enseigner le français et la
culture francophone à des publiques divers ainsi que de traduire adéquatement du
français à l’espagnol.

De ces quatre axes, trois ont capté nôtre intérêt et ont retenu notre
attention : la littérature, la traduction la culture-civilisation. Nous croyons que
l’apprentissage d’une langue ne peut pas être dissocié des éléments de culture et,
la littérature étant un élément de la culture propre à la langue se prête à divers
type d’étude qui ont une incidence dans la formation intégrale du professionnel en
langes-cultures.

Quant à nos intérêts personnels autour des axes de notre licence, la


littérature et la traduction, deux aspect qui vont de pair tout au long de l’histoire
moderne, sont ceux qui ont retenu le plus notre attention. Des emprunts littéraires
se produisent entre l’Espagne et la France, pays qui rivalisent politiquement, mais
qui en même temps sympathisent quand il s’agit de la littérature. Un clair exemple
de ceci est Le Quichotte de Cervantes[ CITATION Saa82 \l 2058 ], chef d’œuvre de la
littérature espagnole largement connu par ses multiplies traductions en plusieurs
langues ; parler du Quichotte, en d’autres mots est évoquer une époque qui a servi

2
comme source inspiratrice pour ce chef d’œuvre de la littérature de la langue
espagnole.

Le Moyen-âge, époque où le royaume d’Espagne a connu les histoires des


quêtes dans des royaumes étranges ou peu connus, des histoires des chevaliers
montants qui sauvent la demoiselle des dragons ou des bêtes ayant des pouvoirs
inconnus et évidement, les joutes entre ces chevaliers. Cependant, la
caractéristique qui est très présente dans l’œuvre du Quichotte est l’esprit
chevaleresque et toutes les valeurs que l’accompagnent [CITATION Del13 \l 2058 ]
[ CITATION Meg90 \l 2058 ].

Nous ne pouvons pas négliger que toute époque et toute société sont
guidées par une série de valeurs qui leur donnent leur spécificité et que ceci se
reflète dans les époques littéraires de toute société. Cela dit que la morale de la
société espagnole du XVIIème siècle fut marquée par la gratitude, la courtoisie, la
patience, le courage, la vérité, l’honnêteté, la fidélité et le sens du devoir [ CITATION
Mon05 \l 2058 ].

L’axe central des sociétés, au Moyen-Âge en Europe occidentale et pendant


l’époque du Quichotte en Espagne, était l’Eglise [ CITATION Ali15 \l 2058 ][CITATION
Gig08 \l 2058 ]. Les vies des personnes tournaient autour de l’église car celle-ci
représentait la suprême source d’autorité étique, civique et morale, bref, ni la
Couronne ni les sujets représentants de la Couronne ne pouvaient pas échapper à
cette puissance, en d’autres mots, même la figure la plus importante était le Roi,
puisque qu’il était la figure représentative du pouvoir politique. En plus, l’église était
la responsable de régler le comportement des personnes en établissant des règles
morales absolues et la réaction par rapport à ces règles était une acceptation
absolue qui ne hésitait au moment de les exécuter [ CITATION Mol12 \l 2058 ]. Quant
au rôle des femmes du XVIIème siècle, il restait très restreint. Les femmes
devaient se dédier en corps et en esprit à la maison et à tout ce qui était au tour de
la maison, en d’autres mots, leurs époux et leurs enfants, elles n’avaient pas accès
au monde extérieur.

3
Une femme virtuose signifie de l’époque devait être chaste, pure, sereine,
belle, modeste, soumise, obéissante et évidemment accomplir ses tâches
principales d’épouse et de mère, tandis que les hommes ayant plein accès au
monde extérieur, ils accomplissaient les tâches de proviseur et gardien de la
maison. Cervantes revalorise les rôles dans ses œuvres ; pour lui, le sexe des
personnages est peu important, le sexe est laissé de côté pour être remplacé par
les valeurs de chaque personnage. Pour lui, l’importance de chaque personnage
dans l’histoire est donnée par les valeurs qu’ils montrent et la façon dont ils
évoluent dans l’histoire[ CITATION Vél16 \l 2058 ].

Comme nous avons déjà mentionné, l’homme était guidé par les valeurs de
l’esprit chevaleresque et l’un de ces plus grands exemples est l’écrivain même du
Quichotte : Miguel de Cervantes Saavedra. Selon Louis Viardot [CITATION Mig63 \l
2058 ], un des traducteurs de l’espagnol vers le français du Quichotte, Cervantes,
un homme qui, tout au long de sa vie en général et au long de sa captivité en
Alger, a montré des caractéristiques extraordinaires ; d’après les déclarations
d’onze gentilshommes, il était loyal, noble, vertueux, d’excellent caractère,
courageux, avec une conduite noble, chrétienne et honnête qui rendaient envieux
les autres gentilshommes qui avaient été captifs avec lui. Certaines déclarations
affirment que parmi les gentilshommes captifs, personne d’autre n’ai fait autant de
bien aux autres captifs que Cervantes, car il s’agissait d’un homme d’honneur,
spirituel et prudent, des vertus qui attiraient davantage les hommes qui
s’approchaient de lui. En effet, ces qualités et ces vertus que nous venons
d’esquisser chez Cervantes, correspondent à la manière idéale de se tenir en
société par les hommes du XVIIème siècle.

À partir de la vidéo « El Quijote en España, Hispanoamérica y


Francia »[ CITATION Mar16 \l 2058 ] illustrant l’accueil du Quichotte dans ces trois
régions, nous avons découvert que le Quichotte, représentait l’objet de fascination
pour plusieurs royaumes d’Europe, cependant, sans aucun doute la France est
celui à qui cette œuvre a le plus touchée car, d’après les textes que nous avons pu
récupérer, ce sont les français qui l’ont traduit et réédité le plus. Le Quichotte reste

4
avant tout, l’un des symboles de la littérature universelle, surtout car ce chef-
d’œuvre a créé au tour de soi toute une génialité littéraire grâce aux figures
littéraires évoquées et aux innovations qu’elle a fait par rapport aux
caractéristiques de la littérature qui lui précédait : d’abord, il s’agit du premier
roman polyphonique, toute la littérature précédente se caractérisait par le
monologuisme, et ensuite les personnages ne sont pas des êtres sans aucune
importance, mais leur complexité est révélée par des dialogues qui correspondent
à la formule narrative de Cervantes[ CITATION Vél16 \l 2058 ].

Fohr et Puyau [ CITATION Foh08 \l 2058 ] expliquent dans son article que le
Quichotte peut s’interpréter comme une source inspiratrice pour les grands
écrivains de ces royaumes, cependant, comme nous avons déjà mentionné, le
pays où il était plus florissant le phénomène du Quichotte est la France. Le
Quichotte a sans aucun doute marqué la trajectoire littéraire de tant d’écrivains
français parmi lesquels nous pouvons citer Sorel, Flaubert, Stendhal, Balzac,
Daudet, Rostand et d’autres. Fohr et Puyau expriment que ne restant pas limitée à
la littérature, le Quichotte a inspiré aussi d’autres domaines tel que la peinture, la
musique, le théâtre et la danse[ CITATION Foh08 \l 2058 ] .

La première traduction du Quichotte apparaît en 1612 en Angleterre par


Thomas Shelton et deux ans plus tard apparaît la première traduction en France,
laquelle a été effectuée par le célèbre César Oudin, traducteur et interprète royal et
aussi premier hispaniste de son époque, à qui la France doit l’honneur d’ouvrir les
frontières pour ce chef-d’œuvre qui a confirmé son succès car au XVIII on trouve
36 éditions [ CITATION Foh08 \l 2058 ].

Dans ce mémoire, nous avons choisi d’aborder l’étude de paratextes qui


conforment les éditions de notre corpus. Nous pouvons dire que les paratextes, ou
textes périphériques, nous offrent des informations synthétisés à propos du
contenu de l’œuvre. Cette information est très importante dans le moment de la
pré-lecture et elle est matérialisée dans le titre, le sommaire, le prologue et
d’autres éléments ; ces éléments peuvent-être conçus comme le premier contact
avec le texte et ce premier contact offre des réponses au lecteur. D’après [ CITATION

5
Cas15 \l 2058 ], il y a d’autres éléments paratextuels qui sont considérés par le
lecteur au moment de choisir un texte et qui font partie des expectatives de la pré-
lecture parce qu’ils ont une importante signification dans la pragmatique émetteur-
récepteur : l’auteur, la couleur et la forme de la couverture, l’illustration de la
première page, la collection à laquelle le livre appartient, le genre du livre et
d’autres.

Dans ce mémoire, nous présentons trois chapitres dont le Premier,


l’Introduction, où nous montrons l’idée générale de notre thématique, ainsi que nos
objectifs, justification et antécédents de notre problématique. Dans notre deuxième
chapitre, le cadre théorique, nous montrons la théorie basique de notre mémoire à
propos des paratextes. Et dans le troisième chapitre, la méthodologie et
présentations de données, nous développons les analyses des paratextes que
nous avons proposés pour résoudre la problématique ainsi que la méthodologie
que nous avons suivie.

1.2 Justification
Ce mémoire est inscrit dans le projet de recherche intitulé « La traducción
en paratextos: perspectivas sobre la traducción literaria en Lenguas
Modernas a partir del siglo XVI » du Cuerpo Académico : Civilidad, Literatura y
Sociedad, CA-UV 394. Dans ce mémoire nous cherchons à distinguer la pensée
socioculturelle des premiers traducteurs du Quichotte en France pendant le
XVIIème et le XVIII siècle manifestée dans les paratextes qui lui ont permis son
grand succès en France, car comme nous avons déjà mentionné, avant le
XVIIIème la France possédait déjà 36 éditions des traductions de l’œuvre [ CITATION
Foh08 \l 2058 ].

Le Quichotte constitue un tournant, c’est-à-dire, un point de référence qui


marque une séparation, un changement dans quelque chose, dans ce cas, dans la
littérature. Le Quichotte, en tant qu’œuvre littéraire, représente non seulement une
nouvelle forme et une nouvelle structure narrative qui n’avaient jamais été vues
jusqu’à ce moment, mais il représente, aussi, l’apparition d’une nouvelle logique

6
narrative qui fait que cette œuvre puisse être considérée comme le premier roman
moderne, dans le sens de rationalité qui possède ce dernier terme.

Le Quichotte, en tant qu’œuvre littéraire, a été largement étudié et abordé


de divers points de vue, surtout, prêtant attention aux domaines liés à l’aspect
linguistique, discursif et littéraire de l’œuvre. Cependant, notre intention, tout au
long de ce mémoire, se centre à montrer un autre aspect de l’analyse littéraire,
mais que dans ce cas étudie ce qui entoure le texte écrit par Cervantes, en bref,
les paratextes.

Nous considérons que les apports de ce mémoire traitant la traduction et


l’accueil d’une des plus grands œuvres tant de la littérature hispanique que de la
littérature universelle pendant le XVIIème siècle pourrait contribuer humblement
aux acquis culturels, historiques et littéraires des étudiants de la licence en langue
française et ouvrir les portes à des nouvelles voies de recherches dans le champ
littéraire et traductologique en général, et en particulier dans le champs des
paratextes

1.3 Objectifs
1.3.1 Objectif principal

Distinguer la pensée socioculturelle tenue par les premiers traducteurs en


Français de l’œuvre espagnole  El Quijote, dans les préfaces, prologues,
avertissements du traducteur et d’autres, comprenant ceux-ci dans la catégorie
de Paratextes.

1.3.2 Objectifs particuliers

Analyser les paratextes des traductions des publications du Quichotte en


français.

1.4 Antécédents

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Meregalli(1990), nous dit que le personnage du Quichotte et son fidèle
« Escudero » Don Sancho Panza, très rapidement sont devenus célèbres en
Espagne et ailleurs. Et cette célébrité peut être aperçue car des auteurs français
ont utilisé dans leurs œuvres les images du Chevalier Errant et son Escudero,
parmi les plus connus nous trouvons : Sorel avec le Berger extravagant, Flaubert
avec Bouvard et Pécuchet, Stendhal, Balzac, Daudet avec Tartarin de Tarascon et
Rostand avec Cyrano.

Dans le monde de la traduction, il est très important de connaître que le


Quichotte en France est un thème qui intéresse à beaucoup de personnes,
puisque la France est le pays où il existe un grand nombre de traductions et de
rééditions du Quichotte (Martinez, 2016). Nous avons trouvé un article appelé Le
Quichotte et La France - Histoire(s) d’une fascination ancestrale [ CITATION Foh08 \l
2058 ], publié dans le site de l’Ambassade de France en Espagne nous montrant
tous le panorama de la relation existante entre le Quichotte et la France

Nous avons récupéré aussi un livre qui serait essentiel au niveau théorique
et méthodologique pour notre mémoire : Seuils[ CITATION Gen01 \l 2058 ], livre
consacré spécialement aux paratextes. Cette œuvre théorise sur les types de
paratextes existants, elle définit aussi le concept et la façon dont nous pouvons les
étudier afin d’arriver à notre but.

Par rapport aux antécédents liés à notre sujet, l’analyse des paratextes,
nous n’avons trouvé aucun mémoire dans le Repositorio Institucional de la
Universidad veracruzana, cependant ils existent des mémoires liés à la littérature,
la traduction et la culture-société.

1.5 Question de Recherche


Quelles idées socioculturelles par rapport à la langue, à l’œuvre et à la traduction
sont contenues dans les paratextes des premiers traducteurs du Quichotte en
français ?

8
II. Deuxième chapitre.- Cadre théorique
2.1 Les paratextes.- définition, utilisation et types
Comme notre regard est fixé sur l’analyse des paratextes des traductions du
Quichotte, il sera nécessaire d’établir certains concepts qui serviront d’axes
conceptuels sur lesquels nous pourrons appuyer notre lecture interprétative du
travail, nous récupèrerons des aspects reliés à notre recherche et qui ont été lus
lors de la récupération de la littérature lié au thème.

D’abord, il faut commencer avec le concept de paratexte, lequel est établit


et définit par Gérard Genette. Genette définit le paratexte comme « aquello por lo
cual un texto se hace libro y se propone como tal a sus lectores, y, más
generalmente, al público »[CITATION Gen01 \l 2058 ]. D’après Genette, une œuvre
littéraire est un ensemble d’énoncés verbaux qui rarement est présenté déshabillé,
sans l’accompagnement de certains productions qui se placent autour du texte
avec l’intention de le présenter au public est de lui assurer une place dans ce
public :

La obra literaria consiste, exhaustiva o esencialmente, en un texto, es decir


(definición mínima) en una serie más o menos larga de enunciados verbales
más o menos dotados de significación. Pero el texto raramente se presenta
desnudo, sin el refuerzo y el acompañamiento de un cierto número de
producciones, verbales o no, como el nombre del autor, un título, un
prefacio, ilustraciones, que no sabemos si debemos considerarlas o no
como pertenecientes al texto, pero que en todo caso lo rodean y lo
prolongan precisamente por presentarlo, en el sentido habitual de la
palabra, pero también en el sentido fuerte: por darle presencia, por asegurar
su existencia en el mundo, su “recepción” y su consumación, bajo la forma
[…] de un libro. [CITATION Gen01 \p 7 \l 2058 ]

Genette explique que para est un préfix qui marque la proximité et la


distance ; la chose para ne se trouve pas aux deux côtés d’une frontière, la chose

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para est la frontière même. Dans le domaine littéraire, il assure que la chose para
plus, qu’être une frontière, est seuil ou un vestibule qui offre à n’importe qui la
possibilité d’entrer ou de sortir, comme il l’appelle, une sorte de « zone indécise »
entre le dedans et le dehors sans une limité rigoureuse ni à l’intérieur (le texte)  ni
à l’extérieur (le discours du monde par rapport au texte). Genette reprend la
définition de Philippe Lejeune : « frange du texte imprimé qui, en réalité,
commande toute la lecture » [CITATION Gen01 \p 8 \l 2058 ] ; cette frange est un lieu de
pouvoir sur le public, utilisée par l’auteur et ses alliés pour commander la lecture.

Genette remarque que dans l’étude de ce type d’éléments il faut contempler


certains aspects dont l’analyse permet de définir le statut d’un message
paratextuel quoi que ce soit. Ces aspects décrivent des caractéristiques spatiales
(Où se trouve le paratexte ?), temporelles (Quand est qu’il est apparu ?),
substantielles (Est-il verbal ou non ?, pragmatiques (Qui est le destinateur et qui
est le destinataire ?) et fonctionnelles (Pour quoi ?) [CITATION Gen01 \p 10 \l 2058 ].

S’il s’agit d’un message matérialisée, le paratexte est placé dans quelque part
et nous pouvons le situer par référence au texte : autour du texte, dans l’’espace
du volume, comme titre ou préface et parfois insert dans les interstices des textes
comme le titre des chapitres ou certaines notes [CITATION Gen01 \p 10 \l 2058 ].

La situation temporelle du paratexte peut-être définie en association avec


celle du texte. Comme point de référence est prise la date de la première édition
ou édition originale, certains éléments du paratexte sont de production antérieur :
prospectes, annonces de « próxima aparición », ou d’éléments liés à la
prépublication dans des journaux ou magazines. Les plus fréquents apparaissent
en même temps que le texte : le paratexte original. Ils existent d’autres cas où ils
apparaissent après la première édition ou dans des rééditions plus lointaines. Si ce
dernier cas de paratextes apparaît après la mort de l’auteur, ils sont nommés
paratextes posthumes et s’il s’agit de paratextes publiés pendant la vie de l’auteur,
ils sont nommés anthumes [CITATION Gen01 \p 11 \l 2058 ].

Dans le statut substantiel, il faut considérer que les paratextes sont, dans la
plupart, d’ordre textuel : titres, préfaces, interviews, énonces d’extension diverse,

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avec un élément en commun : le statut linguistique du texte. En plus, la valeur
paratextuelle ayant par d’autres types de manifestations doit être considérée :
manifestations iconiques (illustration), manifestations matérielles (par exemple,
tout ce qui procède de l’élection typographique) ou manifestations purement
factuelles, par conséquent, un paratexte qui ne consiste pas à un message
explicite, mais à un fait dont la seule existence apporte un autre élément au texte
et a une valeur très grand dans la réception du texte : L’âge et le sexe de l’auteur,
l’appartenance à une académie, l’obtention d’un prix littéraire et d’autres, ce sont
des évidences importantes qui caractérisent le paratexte factuel. Plus
fondamentalement, autour d’une œuvre, l’existence d’un contexte implicite qui
précise ou modifie un peu ou beaucoup la signification est en rapport avec ce type
de paratextes : contexte de l’auteur, contexte générique, contexte historique,
etcetera [CITATION Gen01 \p 12-13 \l 2058 ]

Le statut pragmatique est défini par les caractéristiques de la situation de


communication : la nature de l’expéditeur et du destinataire, le dégrée d’autorité et
de responsabilité du premier, la force illocutoire de son message, et d’autres.
L’expéditeur est défini par son attribution putative et sa responsabilité assumée. Le
destinataire peut se définir comme le public ; certains éléments paratextuels sont
dirigés au grand public comme c’est le cas du titre ou d’une interview tandis que
d’autre sont dirigés de façon plus particulière aux lecteurs du texte, il s’agit d’une
préface ou d’un prologue [CITATION Gen01 \p 13-14 \l 2058 ].

La force illocutoire est un élément qui est très présent dans ce type de
paratextes. Le nom de l’auteur ou la date de publication sont des éléments qui
peuvent être transmis par un élément paratextuel. En même temps, un élément
paratextuel peut aussi faire connaître l’intention ou la façon d’interpréter de l’auteur
ou l’éditeur. Les préfaces et l’indication du genre de certaines couvertures de livres
ont cette fonction : Si « roman » apparaît dans la couverture, cela ne veut pas dire
« ce livre est un roman », mais « nous vous prions de lire ce livre en tant qu’un
roman ». De la même façon, si l’auteur écrit un pseudonyme et le titre, il ne veut
pas transmettre «  mon nom est x et ce livre s’appelle y », mais « j’ai choisi x par

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pseudonyme et moi comme auteur de ce livre, j’ai choisi titrer ce livre x et y »
[CITATION Gen01 \p 15 \l 2058 ].

L’aspect fonctionnel du paratexte a un rapport très proche avec la force


illocutoire. Le paratexte, à exception de certains cas, est un discours qui
subordonné à une autre chose qui assume la fonction de sa raison d’exister.

Cualquier investidura estética o ideológica (“bello título”, prefacio-


manifiesto), cualquier coquetería, cualquier inversión paradójica que pone el
autor; siempre un elemento de paratexto está subordinado a “su” texto, y
esta funcionalidad determina lo esencial de su conducta y de su existencia
[CITATION Gen01 \p 16 \l 2058 ].

Genette [ CITATION Gen01 \l 2058 ] remarque une discordance entre l’aspect


fonctionnel et les statuts de lieu, de temps, de substance et de pragmatique. Ces
aspects peuvent être décrits théoriquement tandis que les fonctionnalités d’un
paratexte non.

Las elecciones funcionales no son del orden alternativo o exclusivo


del o bien/o bien; un título, una dedicatoria, un prefacio, una entrevista
pueden perseguir diversos fines a la vez, elegidos del repertorio más o
menos abierto, propio de cada tipo de elemento; el título tiene sus
funciones, la dedicatoria las suyas, el prefacio presenta otras, o a veces las
mismas, sin prejuicio de especificaciones más fuertes: un título temático
como La guerra y la paz no describe su texto de la misma manera que un
título formal como Epístolas o Sonetos, lo que está en juego en una
dedicatoria de ejemplar no es igual en una dedicatoria de obra, un prefacio
tardío no persigue los mismos fines que un prefacio original, ni un prefacio
alógrafo que un prefacio autoral, etc. [CITATION Gen01 \p 16 \l 2058 ].

12
2.2 La perception sociale de la traduction en France.- La naissance
de la traduction moderne et l’origine du mot traduction ; la
traduction et son rapport avec la littérature ; Boudain, l’exemple
des belles infidèles

Berman [ CITATION Ber88 \l 2058 ] dans son article de De la translation à la


traduction  nous met en contexte pour comprendre ce qui se passait au XVIème
siècle, le siècle où les traducteurs ont commencé à traduire de choses différentes
de celles que l’on traduisait avant.

Berman [CITATION Ber88 \p 23 \l 2058 ] commence l’article en introduisant


l’extrait d’un ouvrage de Jacques Amyot, dont le thème principal est l’apparition du
terme « traduction », qui remplace celui de « translation » gardé par le monde
anglo-saxonne. Amyot [CITATION Ber88 \p 23 \l 2058 ] ) mentionne que la Renaissance
se proclame par un accroissement énorme des traductions, qui n’a pas de point de
comparaison qu’à celui qui a eu lieu dans la seconde moitié du XXème siècle. Il
pense aux facteurs qui se trouvent à l’origine de cet accroissement : l’essor de
l’imprimerie, la redécouverte de l’antiquité et l’intérêt accru pour les littératures
étrangères contemporaines, de la même façon la Réforme est à l’origine de
nombreuses traductions et retraductions lues profondément.

Il croit qu’à cette époque, ce phénomène correspond à ce que les


théoriciens pourraient appeler une illimitation du champ de traduction. Il fait la
comparaison entre le Moyen Age et le XVIème : avant les personnes traduisaient
seulement des auctoritates : des grands textes consacrés par l’Eglise et la Clergie.
À la Renaissance le panorama change. Le champ de ce qui est traduisible devient
illimité : le texte, le genre du texte, la langue d’origine n’importent pas, tout est
considéré bon pour le nouveau champ de la traduction. Cette illimitation du champ
de la traduction représente évidemment une augmentation vertigineuse des textes
traduits.

Le grand nombre de ces textes produit une création : un public pour lequel
lire signifie lire des traductions et en conséquence, un livre était avant tout une

13
œuvre traduite. Amyot assume qu'à la Renaissance, les nouvelles auctoritates
sont les traductions, et comme le traduit fait autorité, tout le monde traduit. Amyot
remarque, de nouveau, que tout le monde est pris par l’impulsion de traduire, de
traduire tout, n’importe quoi et n’importe la façon de le faire. À l’époque, il y a des
traductions de livres dont on connaît à peine la langue d’origine, et surtout qui ont
été effectuées sans aucun principe, et par conséquent, il existe un énorme nombre
de mauvaises traductions ([CITATION Ber88 \p 24-25 \l 2058 ].

Étienne Dolet [CITATION Ber88 \p 25 \l 2058 ] essaie de définir les principes qui
devraient être suivis par tout traducteur dans un bref texte appelé  De la manière
de bien écrire d'une langue en l'aultre, lequel doit être lu pour l’effort de
délimitation du champ traductologique. Au XVIème siècle, il apparaît pour la
première fois apparaît un terme spécifique qui désigne l’acte de traduire.

Ici où Berman reprend le discours et commence à expliquer qu’au Moyen-


âge, l'acte de traduire n’avait pas un terme exacte pour le designer, mais les
Français utilisait tant d’autres : le plus courant était celui de translation, avec le
verbe correspondant translater, le français médiéval avait espondre, turner, mettre
en romanz, enromanchier, et translater [CITATION Ber88 \p 26 \l 2058 ] Berman assure
que l'acte de «traduire», comme tel, existait déjà; mais, pris dans un double
réseau, il n'avait ni visage propre, ni nom unique. En conséquence, la notion de
fidélité n'était pas non plus la même que la nôtre.

D’après Berman [CITATION Ber88 \p 28 \l 2058 ], cette non-délimitation se voit


déjà à l'Antiquité grecque et romaine. Berman explique que les Grecs, avaient
deux mots pour désigner l’acte de traduire, orale et écrite: meîapherein et
hermeneuein d'abord, puis, metaphrazein. Les deux premiers verbes ont donné en
français métaphore et herméneutique, si metaphrazein n'est pas passé à la langue
française, mais il existe un terme très proche, paraphraser, acte avec lequel la
traduction se trouve si proche. Berman explique que les Grecs situaient la
traduction dans trois champs différents : la métaphore, l’herméneutique et la
paraphrase, mais il croit que la traduction peut-être un cas à part de ces activités.

14
Berman [CITATION Ber88 \p 34 \l 2058 ] introduit l’explication suivante avec la
question : « entre la puissance translative de l'anglais et la puissance traductive de
l'allemand, qu'en est-il de la langue française et de son rapport à la «traduction»? »
(Berman, 1988, p.34), et puis, il commence à expliquer que la traduction se centre
sur l’action de traduire : en plus cette action, comme toutes celles composés de
-duction, est une action transformant. Pour Berman la langue allemande conçoit la
«traduction» comme un jeu entre le propre et l'étranger, la langue anglaise la
conçoit comme une mise en circulation de signifiés hors de toute référence au
proche et à l'étranger, et la langue française, elle, voit dans l'acte de traduire
l'acclimatation adaptatrice de l'étranger.

Berman continue avec une explication de ce qui se passait où Moyen-âge


avec les traductions : ce que les hommes du XVIe siècle ont à dire sur la
traduction n'est que la reprise de ce que Cicéron et saint Jérôme ont écrit sur le
thème.

Ce qui est nouveau, c'est que tout le monde parle de la traduction. Les
traducteurs accompagnent leurs travaux de préfaces, d'explications,
d'épitres dédicatoires, voire de poèmes, où ils présentent leurs traductions
au public et à leurs commanditaires. Les arts poétiques et les traités de
rhétorique ne manquent pas de consacrer des chapitres entiers à la
traduction. […] Plus qu'objet de connaissance, la traduction est pour les
hommes de la Renaissance objet de discours. […] Mais cet objet est bien
particulier. D'abord, la pauvreté théorique des discours sur la traduction au
XVIe siècle est contrebalancée par une grande richesse métaphorique. Tout
se passe comme si la Renaissance ne pouvait cerner la traduction et le
traducteur que par une multiplicité déroutante d’images (Berman, 1988,
p.39).

Verrier (Verrier, s.f) pense dans son article de La littérature française au


miroir de la littérature espagnole  que pour la grandeur, puis la décadence de
l’influence espagnole dans les lettres françaises, il est intéressant de mettre en
rapport deux mouvements marquants du XVIIe siècle, témoins de ce changement

15
de regard : au début du siècle source importante à « corriger » et à « franciser »
avec laquelle il faut rivaliser, tout comme en politique ; la littérature espagnole
constitue à la fin du siècle un répertoire de clichés où puise une culture française
qui se considère sans rivale.

Verrier (Verrier, s.f) reprend l’idée des préfaces de traductions décrites chez
Berman et ajoute d’autres éléments : « les traducteurs adoptent dans leurs
préfaces un regard parfois admiratif, ou plus critique, souvent lié à un refus
d’admirer la littérature du rival politique » (Verrier, s.f., p.2); Il y a cependant une
tendance de la part des traducteurs de « franciser » les œuvres. Les changements
plus réguliers sont ceux de localité ou une adaptation à des règles permettant
d’améliorer les ouvrages. En cette période, d’après Verrier, les Espagnols et les
Italiens étaient très créatifs, cependant la caractéristique qui représentait bien aux
Français était la supériorité linguistique et stylistique de sa langue, une pensé très
rependue parmi les traducteurs de l’époque

Verrier (Verrier, s.f, p.2) constate qu’à cette époque il existe une admiration
des traducteurs français par rapport aux « belles inventions » espagnoles,
lesquelles sont audacieux en utilisant des nouvelles formes de récit et d’autres
caractéristiques par rapport aux personnages. Il coïncide avec Berman dans l’idée
que les Français utilisent les modelés littéraires d’autres littératures pour
développer la leur : d’abord les Anciens, et après les Italiens et les Espagnols. Les
traducteurs Français savent apprécier les auteurs espagnols et leurs créations, et,
en conséquence, les traductions commencent à apparaître.

Verrier (Verrier, s.f., p.4) explique qu’il existe une émulation de la littérature
espagnole chez les Français, laquelle veut montrer les défauts des œuvres
espagnoles afin d’amener ces œuvres à un tel état de perfection que les
Espagnols n’auraient jamais rêvé. Verrier (Verrier, s.f., p.4) croit que pour les
Français la littérature espagnole est un ensemble d’histoires et de genres
nouveaux qui sont dignes d’être intégrés dans sa littérature tout en respectant ce
que les Français appellent « le goût français », ce phénomène est appelé :
francisation (Verrier, s.f., p.4).

16
Un clair exemple de ce qui est expliqué par Verrier, ce sont Les nouvelles
Morales, en suite de celles de Cervantes, tirées de l’espagnol de don Diego
d’Agreda et mises en nostre langue (Agreda y Vargas, 1621). Il s’agit de la
traduction du recueil de nouvelles de Diego de Agreda y Vargas, un recueil paru à
Valence en 1620, intitulé Novelas morales útiles por sus documentos.[ CITATION
Agr20 \l 2058 ]. Guiomar Hautcœur[ CITATION Hau02 \l 2058 ] remarque que la
traduction réalisée par Jean Boudain fait partie des célèbres « belles infidèles » qui
apparaissent durant le XVIIe siècle.

Hautcœur [CITATION Hau02 \p 435 \l 2058 ], explique qu’il existe deux principes
qui caractérisent le style littéraire français : le principe de clarté et le principe de
brièveté. Le premier est appliqué à la nouvelle espagnole par différents moyens :
les traducteurs ajoutent des explications par rapport au vocabulaire et à la syntaxe.

L’idéal de clarté est appliqué à la nouvelle espagnole par différents moyens.


Des ajouts explicatifs sont fournis par le traducteur pour ce qui est du
vocabulaire. Baudoin substitue par exemple une périphrase explicative à ce
qu’Agreda désigne sous le simple mot de casa de conversación
(littéralement : maison de conversation) : « [...] ce logis [nous dit le
traducteur] estoit comme une Académie destinée au passe-temps des
jeunes hommes ». [CITATION Hau02 \p 435 \l 2058 ]

Le deuxième principe vise le choix des mots essentiels pour exprimer ce


que l’on veut exprimer. Aux yeux des Français l’espagnol est caractérisé par un
excès, lequel doit être réduit dans la traduction. Un exemple du principe de
brièveté se trouve dans la commande suivante et sa traduction :

Agreda : « [...] y haciendo mayores extremos que le habían costado sus


desdenes, esperaba la deseada respuesta midiendo el tiempo en minutos y
haciéndosele cada uno siglos de dilación ». [CITATION Hau02 \p 437 \l 2058 ]

Baudoin : « Le roy attendait de ses nouvelles avec toute l’impatience qu’on


sçaurait dire ». [CITATION Hau02 \p 437 \l 2058 ]

17
D’autres modifications effectuées par le traducteur afin d’amener l’œuvre au
goût français étaient :

a) Atténuation du « tragique » de l’original espagnol

Baudoin fait des modifications qui lui semblaient sensibles pour le public
français. Il fait une réduction de l’aspect charnel décrit dans l’original. Il omette les
détails sanguinaires et élimine les scènes de massacre (Hautcœur, 2002, p.438-
439).

b) Respect du décorum

L’une des caractéristiques des nouvelles d’Agreda est la mise en écart de la


noblesse et la richesse de la vertu. Le comportement des nobles personnages
présents dans les novelas espagnoles est totalement différent de celui des
personnages dans les romans héroïques. Et ce fait est une contradiction aux yeux
de Baudoin : « l’imperfection des personnages nobles, ingrédient « réaliste » de la
novela, est donc effacée dans sa traduction qui préfère demeurer dans le registre
idéaliste instauré par la perfection morale du personnage » (Hautcœur, 2002,
p.439).

c) Mise à l’écart du contexte contemporain

Baudoin s’applique à effacer, dans sa traduction, tout ce qui renvoie dans


l’original au contexte contemporain. Aussi la suppression des innombrables
traits connotant l’univers proche du lecteur a-t-elle pour effet d’établir, dans
la version française, une distance entre l’intrigue fictive et le cadre historique
référentiel (Hautcœur, 2002, p.440).

18
III. Troisième chapitre.- Cadre méthodologique

D’après Horacio Gonzalez[CITATION Gon18 \l 2058 ], la traduction littéraire, tant


dans ses premières manifestations historiques, que dans ses manifestations plus
actuelles, a respecté, a obéi —stricto sensu des deux termes— différentes idées,
au même temps liées, à son tour, à différents concepts.
Bien que ces idées et concepts se sont dirigés vers divers thèmes —dans le
sens que ce dernier terme acquiert dans de théories d’analyse historique-
conceptuel, dans de théories d’analyse sémantique, ou dans de théories d’analyse
grammaticale [ CITATION Pik91 \l 2058 ]—, il s’agit d’idées et de concepts
essentiellement sociaux, en conséquent, il s’agit d’idées et de concepts qui
s’inscrivent dans de ces appareils sémantiques et sémiotiques avec lesquelles la
société s’interprète à elle-même, dans ses divers moments historiques.
Ces idées et concepts peuvent être observés dans les idées et concepts sur
l’amour, sur la virilité, sur la femme, sur la méchanceté et la bonté, et sur les
diverses couches sociales de la société Espagnole du XIV, dans El Libro del buen
Amor, del Arcipreste de Hita [ CITATION Vil13 \l 2058 ].
Dans le même sens, ces idées et concepts peuvent être vu dans La Celestina
de Fernando de Rojas, de la fin du XVème siècle et le début du XVIème, et
évidemment dans Le Quichotte de Cervantes du XVIIème [ CITATION Gon18 \l
2058 ].
La traduction littéraire a été liée aux idées et concepts socialement tenus, dans
un moment historique donné, par au moins deux sociétés différentes : cette société
dans laquelle l’œuvre littéraire émerge comme une de ses plus remarquables
manifestations culturelles, et cette société qui reçoit la traduction de cette œuvre,
non pas comme un simple apport à son ‘horizon culturel’, mais comme une œuvre
qui doit être lue par les membres de cette société comme requis pour situer à cette
dernière dans un trajet idéal et idéalisé, qui conduirait ver le progrès humain et
social aussi idéal ou idéalisé[ CITATION Gon18 \l 2058 ].
À l’intérieur d’une société donnée, dans un moment historique donné, une
œuvre littéraire, sa traduction et la lecture des deux, impliqueraient un pas vers le
progrès —pro: vers l’avant+ gressus: avancer—, lequel serait formulé comme

19
partie d’un ensemble des concepts basiques de l’appareil sémantique et
sémiotique grâce auquel la société —ou, plutôt, un de ses secteurs—
s’interprèterait à elle-même, comme partie de sa propre quête de s’imprimer, en
elle, le sens particulier ou significat impliqué dans ce particulier concept de
Progrès [ CITATION Gon18 \l 2058 ].
Ainsi, la traduction littéraire a été liée aux idées et concepts socialement tenus
dans un moment historique donné, tant par la société dans laquelle s’origine
l’œuvre littéraire que par la société qui reçoit sa traduction. Ces idées et concepts,
parmi tant d’autres thèmes configurent ce qui serait la relevance d’une œuvre
littéraire ; la littérature comme une activité socio-culturel ; le littéraire ; et le lecteur
et sa fonction dans une société et dans son développement [ CITATION Gon18 \l
2058 ].
La méthode d’investigation —investigation : in= en + vestigium= vestige : aller
au vestige— qui correspond à la perspective ici tracée, se dirige vers
l’identification, analyse et interprétation de ces idées et concepts sociales qui, en
qualité d’éléments sémantiques et sémiotiques, sont liés à la traduction d’une
œuvre littéraire donné. Dans le sens antérieur, cette méthode de recherche opère
sur corpus —corpi— intégrés par les notes introductoires, les préfaces, les lettres
—épitres— aux lecteurs ou aux éditeurs, les dédicaces ou dans n’importe quel
type de textes extérieures à l’œuvre littéraire, susceptibles d’exposer telles idées
ou concepts. Dans multiples sens, la méthode d’investigation suivie par ce travail,
est de type formel, c’est-à-dire, opère sous formes sémantiques et sémiotiques
[ CITATION Gon18 \l 2058 ].

En premier lieu nous avons réalisé dans le cadre théorique une introduction sur
les paratextes qui ne prétend pas être exhaustive, mais les présenter de façon
générale, pour cet objet nous avons suivi la proposition d’un des auteurs plus
importants par rapport à la théorie des paratextes grâce aux apports qu’il fait en
définissant les fonctions des paratextes, Gérard Genette. Et en deuxième lieu nous
avons réalisé un parcours qui prétend présenter, de la même façon, la conception

20
socioculturelle de la littérature tenue en France par les traducteurs de l’époque où
le Quichotte a eu le meilleur accueil.

Ayant établit ces deux points, nous avons procédé, avant de commencer
avec l’étude et commentaires de ces traductions, à réunir et lire les textes
introductoires, qui font partie de ce que nous appelons paratextes, des éditions des
traductions qui étaient les plus représentatives afin d’identifier des éléments
lexicales et de structures discursives dont les significats puissent signaler les idées
ou les concepts socioculturelles tenues par les traducteurs. Nous nous centrons
sur les préfaces (prologues, avertissement du traducteur, épitre et d’autres inclus
dans cette catégorie) car ces paratextes sont le type d’unité discursive qui a la plus
haute probabilité d’offrir les significats, les idées, les notions sur lesquelles ce
mémoire est axé.

Pour ce mémoire nous avons intégré deux corpus différents composés par
les traductions qui, de notre point de vue, sont les plus pertinentes pour ce
mémoire car il s’agit des traductions qui comptaient avec une préface, c’est
nécessaire de rappeler au lecteur que nous sommes en train d’étudier les
paratextes des traductions. Tandis que le premier de ces deux corpus est un
corpus général, global si le public veut le considérer de cette façon, le deuxième
est un corpus plus spécifique car nous avons pris en considération certains
facteurs comme l’accueil de ces œuvres, et des questions de temps et de lieu.

Pour intégrer le premier corpus nous avons choisi six traductions du


Quichotte en français, lesquelles nous avons considéré comme les plus appropriée
pour les objectifs poursuivi par ce travail de recherche. D’abord, nous avons choisi
la traduction de César Oudin qui était l’interprète du roi et le premier hispaniste en
France ; commandée par le roi, cette traduction fut publiée en 1614, il s’agit de la
seconde traduction du Quichotte à niveau mondiale, la première étant celle de
Thomas Shelton de l’espagnol à l’anglais, publiée en 1612. Ensuite, nous avons
choisi la traduction de François de Rosset, traducteur et écrivain de poésie et
d’ouvrages romanesques. Celle-ci fut publiée en 1618 et en plus elle est la
deuxième en français. La troisième traduction proposée est celle de François

21
Filleau de Saint-Martin, le premier tome des quatre qui constitué le Quichotte est
publié en 1678. La quatrième traduction choisie est celle réalisée par Jean-Pierre
Florian, un très connu écrivain neuve de Voltaire. Elle est publication posthume
lancée en 1799. Subséquemment, nous proposons la traduction d’Henri Bouchon
Dubournial, un ingénieur et mathématicien, il traduit cet œuvre et l’intitule
« Œuvres Choisies De Cervantes » pour la publier en 1807. En dernier lieu, nous
avons choisi la traduction de G. Delaunay publiée en 1821.

Pour intégrer le deuxième corpus, le plus spécifique, nous avons pris en


considération certains facteurs; par exemple, concernant les textes abordés, la
popularité que ces traductions ont eue lors de son époque, et par rapport à des
facteurs externes, des questions de temps et lieu.

D’abord, nous avons intégré la traduction réalisée par César Oudin car elle
est la première traduction en français, par conséquent, il s’agit de la traduction qui
ouvre les portes en France au Quichotte et qui, d’après Serge Fohr et Jean-luc
Puyau[ CITATION Foh08 \l 2058 ], a été l’une des plus populaires traductions pendant
les deux siècles suivants à son apparition. En plus, elle est réalisée par un
personnage tant important comme l’interprète des rois Henri IV et Louis XIII et l’un
des premiers hispanistes en France. En second lieu, la traduction de Filleau de
Saint-Martin qui détrône celle de César Oudin et en dernier lieu celle de Florian,
des traductions moins populaires que la première, mais de toute façon populaires
pour ces époques ; ces trois traduction sont considérées comme les trois
traductions plus populaires lors de ces deux premiers siècles de l’arrivée du
Quichotte en France. Notre intention est de présenter, dans la mesure du possible,
ces textes réunis, de façon que l’on puisse apprécier son analogie et son
intertextualité.

L’importance de ces paratextes repose fondamentalement sur le fait que, en


premier lieu, il existe une préoccupation et un effort pour justifier la raison pour
laquelle le traducteur a choisi telle ou telle œuvre et a décidé de la traduire. Et en
second lieu, il existe une préoccupation pour justifier aux lecteurs français les plus
exigeants les changements qu’il a réalisé afin de pouvoir transformer une œuvre

22
qui est née dans le goût des Espagnols et qu’elle devienne une œuvre adéquate
pour le goût des Français avec toutes les caractéristiques que ceci demande : la
clarté, la brièveté, et la supériorité de la langue française dans ses dimensions
poétique, rhétorique et grammaticale. Les traducteurs de cette époque ont utilisé
ces textes pour pouvoir contacter le lecteur et lui expliquer et lui proposer ses
intentions, ses concepts théoriques ou ses réflexions à propos des questions qui
sont nées dans la conversation du texte original et processus de traduction.

3.1 L’analyse des paratextes des traductions

Après avoir exposé la théorisation sur laquelle s’appuie notre proposition d’analyse
d’éléments paratextuels, nous pouvons, à continuation, passer à l’analyse d’un
passage d’un élément paratextuel. Ainsi, l’analyse suivant, dans un premier
moment, sera centré seulement dans un passage d’un élément paratextuel, et,
dans un second moment, ceci s’étendra au paratexte pris dans son intégrité.

Dans une première étape, l’analyse se centrera sur la description de la première


page du texte étudié. Après la description antérieure, l’analyse apparaitra sous la
forme d’un commentaire interprétatif.

3.1.1 La traduction d’Oudin

D’abord, la première page présente les éléments informatifs suivants : le


titre de l’œuvre, l’auteur du livre, une sorte de petit avertissement du traducteur, la
présentation du traducteur, une petite image et l’information liée à la maison
éditoriale. L’avertissement mentionne le type de traduction effectuée (dans ce cas,
une traduction littérale) et la personne à qui a été dédiée cette traduction (le roi).
Peu après, nous trouvons une épitre du traducteur au roi et ensuite, nous trouvons
le prologue écrit par Cervantes. Toutes ces pages n’ont pas de numérotation. La
numérotation commence à partir du premier chapitre du roman, un système de
numérotation décimal a été utilisé. Les notes du traducteur ont été placées aux

23
côtés du texte et des lettres ont été choisies pour montrer qu’il s’en agit. La table
de chapitres est trouvée presqu’à la fin du livre et est suivie par l’extrait du privilège
du Roi.

À continuation nous présentons l’analyse de l’épitre d’Oudin, en


commençant avec une citation et le commentaire lié à cette citation :

Sire. Si’eusse bien desiré que vostre majesté eust peu lire et entendre ce
cheualier errant en sa propre langue, mais le temps et les affaires ne l’ayãt
pas encore peu permettre, ie me suis auisé, apres auoir voyagé en sa
compagnie quasi par tout son pays, et estant de retour en France ; de luy
monstrer a parler avec nos François […] (Cervantes de S., 1614)

Oudin dans son épitre commence à s’excuser avec le roi pour ne pas avoir
pu lui montrer le Quichotte avant, excuses qui en même temps s’interprètent
comme des motivations pour le traduire, ce qui lui a donné la motivation finale est
la lecture (sa compagnie) du Quichotte lors de son voyage en Espagne et il montre
dans cette partie des indices qui exposent la pensée qui domine à l’époque « de lui
montrer à parler avec nous français ».

[…] Le voicy donc SIRE, qui, comme sanct Helme, paroist apres ceste
tempeste (que tous les gens de bien ont tant apprehendee) pour doner du
plaisir a ceux qui ne l’ont point encor veu […] (Cervantes de S., 1614)

Ensuite, il présente l’œuvre déjà traduite et la compare avec Saint Helme et


sa protection aux marins lors des tempêtes, et dans ce cas, nous interprétons cette
comparaison (la tempête) comme le temps où l’œuvre du Quichotte n’était pas
encore arrivée en France, il assure que toutes les personnes de bien ont tant à
comprendre (de l’œuvre) et mentionne que le Quichotte est venu pour donner du
plaisir à ceux qui ne le connaissent pas encore ou que n’ont pas encore voulu le
connaître. Dans cette dernière ligne nous voyons très présente la volonté de
convaincre au lecteur qui ne connaît pas l’œuvre à la lire.

 […] Ie ne le veux pas faire plus braue qu’il est, la veue en descuurira le fait,
seulement ie diray que la lecture (si on la met a profit) sauuera la perte du

24
temps, que plusieurs consomment a fueilletter les Romans fabuleu […]
(Cervantes de S., 1614)

Ensuite, Oudin donne les raisons pour lire sa traduction, il ne le veut pas
faire plus brave, mais la lecture va le découvrir au four et à mesure qu’il lit. Lire le
Quichotte, pour Oudin, il s’agit d’une façon pour le lecteur de se sauver de la perte
de temps, ce qui n’arrive pas avec les romans fabuleux, lesquelles sont feuilletées.

 […] Et si vostre Majesté ne desdaigne de luy ietter vne fauorable et douce


œillade, peut estre luy esmouuera il quelque enuie de gouster sa langue
originelle, en laquelle il a bien meilleure grace qu’en la nostre : car ie
confesse librement que ie luy en oste beaucoup, tant par mon insuffisence,
qu’außi parce que des liures semblables, se doiuent plustost interpreter de
vive voix, que non pas traduire. […] (Cervantes de S., 1614)

Oudin espère que le lecteur, le roi, va aimer tant le Quichotte, qu’il va vouloir
apprendre la langue originale, l’espagnol, car le Quichotte en espagnol s’apprécie
d’une façon différente ce qui n’arrive pas avec le français. Il justifie cette affirmation
en disant que d’abord, il a été insuffisant au moment de traduire et qu’il y a des
livres semblables qui doivent s’interpréter en vive voix, ne pas les traduire.

 […] Que si d’auenture, Vostre Majesté desire vn iour d’en venir a ce point,
ie m’assure qu’elle en receura du contentement : ce luy sera une chose fort,
facil et comme en jouant, et pour cest esffect il ne manquera pas une infinité
de personnes qui seront beaucoup plus capable que ie ne suis, que l’on y
pourra appeller : encore qu’en bonne volonté, au travail et diligence, ie ne le
cederay a aucun […] (Cervantes de S., 1614)

Oudin lui assure que s’il décide d’apprendre l’espagnol, pour lire le
Quichotte en sa langue maternelle évidemment, une infinité des personnes ne
manquera pas pour lui enseigner L’ESPAGNOL, parce qu’il veut prendre ce travail.

 […] Il plaira donc a vostre Majeste donner a ce cheualier vne place entre
vos moindres soldats, o}u il fera la faction du mieux qu’il luy sera poßible, si
ce n’est a combattre ce sera a l’entretenir et luy faire passer quelques

25
heyres ennuyeuses : et s’il obtient ceste grace, il aura bien la hardiesse de
la demander außi pour celuy qui a eu tant de temerité que de le presenter,
lequel se iette en toute humilité aux pieds de vostre Majesté, comme Son
tres-humble, tres-obeissant et tres-fidele subjet. CESAR OVDIN (Cervantes
de S., 1614)

Il espère que le roi laissera entrer au Quichotte dans ses moindres soldats,
mais ce n’est pas à combattre, mais pour l’entretenir, pour lui faire passer des
bonnes heures. Il dit au roi, que si le Quichotte obtient cette grâce, il espère que
celui qui a été le responsable de faire la première traduction de l’œuvre de
Cervantes, et de le présenter en toute humilité aux pieds du roi. Il finit son épitre.

3.1.2 La traduction de Filleau de Saint-martin

La traduction de Filleau de Saint-Martin commence avec le titre « Histoire


de l’admirable Don Quichotte de la manche ». Il a traduit les quatre tomes de
l’œuvre et dans ce cas il a ajouté la légende « tome premier ». Ensuite nous
trouvons l’image d’un vase et des tampons à chaque côté de cette image. Il
indique le lieu où l’œuvre a été publiée et la maison éditoriale, dans ce cas : à
Paris, chez Claude Barbin, au Palais sur le Perron de la sainte Chapelle. Ensuite
nous trouvons l’année, 1678 en numérotation romaine et le message « Avec
privilège du Roy ».

Dans la page suivante nous trouvons, comme dans le cas d’Oudin, une
épitre de quatre pages dédiée à monseigneur le Dauphin. Après cette épitre, nous
trouvons un petit avertissement de deux pages qui dans la traduction précédente
n’est pas présente. Ensuite, nous trouvons la table de chapitres du premier tome,
suivie par le texte du livre en question. Il faut mentionner que dans ces premières
pages nous n’avons trouvé aucun type de numérotation jusqu’au commencement
du livre. Nous avons trouvé aussi que même s’il y a des petites marques du type
« S eiij », le traducteur n’a pas mis aucune note du traducteur comme dans le cas
de la traduction précédente.

26
À continuation nous présentons l’analyse de l’avertissement de Filleau de
Saint-Martin, de la même façon que dans la partie antérieur, nous allons
commencer avec une citation et le commentaire lié à cette citation :

Il y a déjà long-temps qu’il a paru en France une traduction de l’Histoire de


Don Quichotte, composée en Espagnol par Michel de Cervantes ; mais
comme le langage est déjà vieux, & que le Traducteur s’estoit entierment
attaché à l’original, & l’avoit rendu mot pour mot, croyant peut-estre que ce
qui est bon dans une langue ne peut pas manquer de l’estre dans une autre.
(Cervantes de S., 1678)

L’avertissement commence en remarquant l’existence d’une traduction plus


ancienne du Quichotte, Filleau de Saint-Martin fait une critique à cette traduction,
cependant, en même temps il écrit les raisons qui l’ont mené à réaliser une
nouvelle traduction : le langage vieux et la littéralité de l’ancienne traduction.

Jay crû qu’on pouvoit entreprendre une Traduction nouvelle, & je me suis
dispensé d’estre aussi exact que luy, parce que -& que le stile en auroit plus
de force. (Cervantes de S., 1678)

Il annonce que dans ses plans se trouvait la réalisation d’une nouvelle


traduction et il se dispense d’être aussi exact que lui (le traducteur) et procède à
donner les explications pour affirmer ceci : la mode et le goût des Français ont déjà
changé et la façon de parler des espagnols demande une autre expression en ce
français de 1768. Ce que le traducteur veut est de traduire comme dans le style de
l’école de traduction franco-canadienne et il l’exprime de la façon suivante : « j’ay
donc tache d’accommmoder tout cela au genie et au goust des francois, sans
m’éloigner pourtant du sujet, et ne me licenciant qu’aurant que j’ay crû qu’il estoit
necessaire, et que le stile en auroit plus de force ».

On y trouvera quelques endroits qui sentent encore sentent encore


l’Espagnol; mais outre qu’il y a des choses qui échapent, j’ay crû qu’une
Traduction doit toûjours conserver quelque odeur de son original, & que

27
c’est trop entreprendre que de s’écarter entierement du caracter de son
Auteur (Cervantes de S., 1678).

Peu après, il continue à expliquer sa traduction ; il mentionne que même si


le texte est en français, il y aura des parties en espagnol et il explique pourquoi.
Pour lui, une traduction doit conserver quelque chose de l’original et ne doit pas
s’écarter entièrement du caractère de l’auteur, cette notion nous rappelle à la
définition que Nida propose pour le terme de traduction « reproducir en la lengua
terminal el mensaje de la lengua original por medio del equivalente más próximo y
más natural, primero en lo que se refiere al sentido, y luego en lo que atañe al
estilo ».

 Veritablement pour les Vers que je trouve un peu durs dans l’Espagnol, &
dont la matiere m’a paru fort seiche, peu-estre faute de les bien entendre ;
j’en ay changé une partie, tant pour les reduire à la manière de nôtre
versification, que pour leur donner des liaisons necessaires, & rendre le
sens plus net. (Cervantes de S., 1678)

La partie suivante de l’avertissement concerne

à la résolution des problèmes de traduction des vers s’avérant difficiles pour le


traducteur ; il mentionne que pour les résoudre : « j’en ay changé une partie, tant
pour les reduire à la manière de notre versification, que pour leur donner des
liaisons nécessaires, et rendre le sens plus net ».

Mais j’ay pû aisément me tromper, car je ne suis pas des meilleurs Poëtes.
Il y a encore quelques discours que je crains bien qui soient ennuyeux, les
Auteurs Espagnols moralisent en toutes rencontres, & ne font mesme pas
scrupule de méler les Maximes les plus saintes avec des boufoneries ; mais
je n’ay osé les suprimer entierement, & j’en ay seulement retranché une
partie & sur tout ce que j’ay veu qui ne faisoit point de beauté au sujet, & je
ne sçay mesme si je n’en ay point trop conservé, ou si je n’ay point fait un
mauvais choix. (Cervantes de S., 1678)

28
Il s’excuse au cas où il se trompe car il affirme qu’il n’est pas des meilleurs
poètes ; il exprime ses inquiétudes par rapport au style des auteurs espagnoles car
ceci ne correspond pas au gout des français et de ne pas être des meilleurs
poètes dans la partie suivante. Il a utilisé un procédé pareil à celui qu’il avait utilisé
avec les vers difficiles pour résoudre cette problématique : il a supprimé la partie
qui rend moins beau au sujet. Cependant, il hésite sur s’il a fait le bon choix et a
bien atteint à son but.

Enfin, si je n’ay pas reüssidans mon dessein, je prie ceu qui liront cette
Traduction de me faire grace en faveur de l’intention que j’ay euë de les
divertir. (Cervantes de S., 1678)

Filleau termine son avertissement en disant que même s’il n’arrive à son
but, la seule intention qu’il avait au moment de prendre cette initiative est de
divertir au lecteur et il prie au lecteur d’au moins lui faire grâce.

3.1.3 La traduction de Florian

Dans la première page de la traduction de Florian, nous trouvons le titre de


l’œuvre « don Quichotte de la Manche » et le tome, dans ce cas il s’agit du premier
tome. Dans la page suivante, l’éditeur liste les lieux où les personnes peuvent
acheter cette traduction. Peu après en couverture, de nouveau le titre de l’œuvre
et la langue de laquelle a été traduit « de l’espagnol de Michel de Cervantès ».
Ensuite, le nom du traducteur, une note indiquant qu’il s’agit d’une œuvre
posthume et le tome. Nous suivons avec un tampon qui peut-être appartient à la
maison, puis nous trouvons les données de l’imprimerie : le nom, la ville, l’adresse
et l’année où le livre a été publié.

Dans la page suivante il y a un avertissement du traducteur de huit pages


numérotées en utilisant le système romain, après l’avertissement, nous trouvons le
prologue original de l’œuvre et en dernier lieu nous trouvons le premier chapitre de
l’œuvre qui est numéroté avec le système de numération décimal. Le traducteur
n’a pas ajouté de notes que seulement dans l’avertissement et le prologue original.

29
Et dans la page postérieure à la fin du premier chapitre, nous trouvons la table de
chapitres.

À continuation nous présentons l’analyse de l’avertissement de Florian, de


la meme façon que dans la partie concernant les paratextes d’Oudin et de Filleau
de Saint-Martin, nous allons commencer avec une citation et le commentaire lié à
cette citation :

Lorsque dans la vie de Cervantes, imprimée à la téte de Galatée, j’ai jugé


sévèrement la traduction françoise de don Quichotte, je n’avois point le
projet d’en essayer une nouvelle. Depuis que j’ai succombé à cette
tentation, il ne m’est plus permis de parler de la traduction ancienne. Elle
existe ; et quel que soit le jugement que l’on porte de la mienne, don
Quichotte dans notre langue méritoit plus d’un traducteur. (Cervantes de S.,
1799)

Le premier paragraphe de l’avertissement de Florian commence et pointe


trois signalements : d’abord qu’il considère que le chef d’œuvre de Cervantes était
la Galatée non pas le Quichotte, en deuxième lieu qu’il a jugé sévèrement la
traduction française du Quichotte (élément aussi trouvé dans l’avertissement de
Filleau de Saint-Martin et en dernier lieu qu’il n’avait pas planifié de faire une
nouvelle traduction. Mais comme il a succombé à la tentation de réaliser cette
tâche, il s’interdit lui-même de parler de la traduction ancienne car ce qui lui
intéresse est de, d’une certaine façon, convaincre au lecteur de lire sa traduction
et au lieu de parler de celle-ci, il se justifie en faisant un commentaire qui nous
montre aussi la grand importance que semble avoir le Quichotte pour ce traducteur
et ceci en se voit aussi tout au long de l’avertissement car Florian le remplie
d’éloges dédiés à Cervantes et son œuvre.

Le principal but de mon travail à été l’espoir de faire sentir une vérité qui ne
me semble pas assez connue ; c’est que don Quichotte, indépendamment
de sa gaieté, de son comique, est rempli de cette philosophie naturelle qui,
en livrant au ridicule de vains préjugés, n’en respect que plus la saine
morale. Tout ce que dit le héros, semble dicté par la sagesse pour faire

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aimer la vertu ; son délire meme n’est qu’un amour mal entendu de cette
vertu. Don Quichotte est fou dès qu’il agit, il est sage dès qu’il raisonne  ; et
comme il est toujours bon, on ne cesse point de l’aimer ; on le sait insensé,
et on l’écoute. (Cervantes de S., 1799)

Puis, il présent le but principal de son travail. Il veut faire connaître une
vérité qu’il considère comme peu connue ou qu’il trouve comme une vérité caché
qui se montre seulement à certains lecteurs: le Quichotte au-delà de sa gaité et
son génie comique, il est rempli d’une philosophie naturelle de la saine morale.
Florian considère que les mots dits par don Quichotte sont remplis de sagesse et il
nous invite à, de la même façon qu’il le fait, aimer la vertu, et que le délire de cet
héros est un amour mal entendu de cette vertu. Pour lui, les qualités
qu’accompagnent très le Quichotte sont folie, sagesse et bonté, c’est pourquoi
Florian pense que les français ne cessent pas de l’aimer et continue à donner
d’autres raisons.

Cervantès est peut-être le seul homme qui, par une invention aussi neuve,
aussi différente de tout ce que l’on connoissoit, ait forcé ses lecteur de
suivre long-temps, sans se fatiguer, les actions d’un extravagant dont on se
moque sans cesse, et qu’on ne peut jamais mépriser, dont on plaint toujours
le délire, et dont on admire souvent la raison. (Cervantes de S., 1799)

Dans la partie suivante, Florian fait un commentaire sur Cervantes et le


travail si inventif et si différent qu’il a fait, comme d’autres auteurs et traducteur de
l’époque qui pensaient que tant Cervantes que les espagnols en général était
créatifs. D’après Florian, Cervantes a longtemps forcé ses lecteurs à suivre les
actions extravagantes de ce héros, n’ayant pas eu un effet négatif car le publique
se montre intéressé par un aspect auquel Florian met l’accent et qui semble très
important pour lui : La dualité raison-folie.

Je n’ignore point que plusieurs personnes d’esprit et de goût aiment peu ce


livre célebre. Je n’ai pas besoin de leur démontrer qu’un ouvrage traduit tant
de fois dans toutes les langues de l’Europe, et par-tout avec un succès égal,
renferme nécessairement un très éminent mérite : mais je voudrois que ma

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traduction pût leur donner une idée de cette réunion si rare de la morale et
de la gaieté, de la finesse et du naturel, de l’imagination la plus brillante, et
de la diction la plus pure. Je voudrois encore rappeler à ces personnes si
difficiles que Cervantes écrivoit au seizieme siecle, lorsque le goût de la
scholastique régnoit encore dans toute l’Europe, lorsque les nations les
plus policées ne lisoient que les monstrueux romans de chevalerie, et que
les François n’avoient pas méme leur Astrée. (Cervantes de S., 1799)

Peu après, il se demande pourquoi il y a des personnes « d’esprit et de


gout » aiment peu ce livre tellement connue et tellement très bien accueilli par
toute l’Europe et elles devraient, selon sa perception du livre, le lire, c’est le mérite
que le Quichotte a gagné pour avoir un tel succès. Puis il commence avec son
travail de persuader au lecteur de lire sa traduction ; Il veut montrer que sa
traduction réussi à bien mener au français les éléments de cet œuvre qui la
caractérisent : la réunion si rare de la morale, de la gaité, de la finesse, du naturel,
de l’imagination la plus brillante et de la diction la plus rare. Et il procède à faire
réfléchir les lecteurs pour les inviter à lire le livre en montrant le contexte un peu
difficile : l’époque où Cervantes a écrit, la courante philosophique dominante à
l’époque dans le continent, le genre littéraire qui prédominé et l’absence du chef-
d’œuvre de la littérature française.

Cette Réflexion, ce me semble, doit inspirer quelque admiration pour


l’homme qui inventa dès-lors le personnage si original de Sancho, les
intéressants épisodes de Dorothée, du Captif, du touchant Cardenio,
modele depuis imité par le paintre de Clémentine ; pour l’auteur qui remplit
son livre de caracteres tous différents quoique presque tous aimables, et
qui, sachant si bien nous attendrir lorsqu’il lui plaît, sait encore nous donner
des leçons de vertu, et nous faire rire longs-temps sans jamais risquer
d’alarmer la pudeur la plus délicate. (Cervantes de S., 1799)

Il continue avec son travail de convaincre au lecteur à lire et de montrer la


génialité de ce livre : Cervantes a été bien ingénieux en remplissant son livre de
personnages tous différents qui ont une importance dans cette histoire et ils le

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démontrent en faisant attendrir le public alors qu’ils donnent de leçons de vertu ou
font rire tous les publics.

En abrégeant des éloges suspects dans la bouche d’un traducteur, je me


hâte de convenir que l’on peut être rebuté par quelques plaisanteries
prolongées ou répétées, par quelques tableaux peu agréables. Cervantes
n’a pas toujours échappé au goût de son siecle, et celui de sa nation n’est
pas en tout point ressemblant au nôtre. D’ailleurs il m’est bien démontré que
Cervantes fit d’un seul jet la premiere partie de son ouvrage, sans même se
donner la peine de relire ses brouillons. Beaucoup d’oublis de sa part
prouvent jusqu’à l’évidence cette assertion. (Cervantes de S., 1799)

Florian est conscient que dans la vie de Cervantes il n’y a pas eu toujours
des éloges, il a été critiqué fortement. Il semble mettre en rapport ceci avec les
défauts de l’œuvre. Pour lui Cervantes n’a pas révisé ses brouillons et cela lui a
beaucoup couté : il y a beaucoup d’oublis de la part de Cervantes.

N’espérant point faire passer dans ma langue les continuelles beautés qui
compensent si fort ces taches légeres, j’ai cru devoir les affoiblir, en
adoucissant certaines images, en changeant quelquefois des vers trop
éloignés de notre goût, sur-tout en supprimant les répétitions, et abrégeant
les digressions, neuves sans doute lorsqu’elles parurent, mais devenues
aujourd’hui communes, enfin en serrant beaucoup les récits, et suppléant
par la rapidité à des ornements que je ne pouvois rendre. (Cervantes de S.,
1799)

Subséquemment il déclare de ne pas pouvoir espérer pour faire passer les


beautés qui compensent les erreurs que Cervantes a commis en sa langue et
commence à expliquer le processus traductologique des belles infidèles :
atténuation de certaines images ou scènes, abréviation des vers trop longs et des
digressions qui ne correspondent pas au gout des français de l’époque de Florian.

Les admirables romans de Clarisse et de Grandissons nous ont été donnés


ainsi : leur gloire n’en a pas souffert ; et les personnes tolérantes, qui

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n’exigent pas que tout traducteur se dépouille de son bon sens et de son
goût, peuvent s’en rapporter à mon amour pour Cervantes de l’extréme
attention que j’ai mise à ne retrancher de son ouvrage que ce qui n’auroit
pas semblé digne de lui dans le mien. (Cervantes de S., 1799)

Au contraire du Quichotte, il y a des œuvres qui n’ont pas souffert. Et ceci a un


rapport avec le public qui les a accueillis, un public très tolérant, qui n’est pas
exigeant avec le traducteur et qui laisse le traducteur faire tout ce qu’il veut sans lui
rapprocher ce processus. Dans ce processus il déclare avoir pris ce qui lui semble
digne pour son œuvre, un phénomène qui se voit tout au long de l’époque des
belles infidèles.

Puisse mon zele me faire pardonner par ceux qui savent l’espagnol la
hardiesse d’avoir abrégé un livre que j’admire autant qu’eux, que je trouve
comme eux un chef-d’œuvre d’esprit, de finesse, de grace ! Mais la grace
des mots dans un idiome n’a pas toujours son équivalent dans un autre ; et
l’on doit alors, ce me semble, supprimer ce qui seroit longueurs sans cette
grace des mots. (Cervantes de S., 1799)

Il demande le pardon de ceux qui savent l’espagnol et offre son zèle comme
justification car il a pris la hardiesse d’avoir abrégé un livre qu’il admire beaucoup
et qu’il considère un chef d’œuvre d’esprit, de finesse et de grâce. Cependant il dit
que la grâce des mots dans une langue n’a pas toujours son équivalent dans une
autre, et ce qu’il a du faire est de supprimer ce qui serait long sans la grâce des
mots.

Je n’espere guere que cet humble aveu m’attire l’indulgence de tous les
lecteurs pour les libertés que je me suis permises : cette crainte est un motif
de plus pour répéter qu’on trouvera de moins imparfait dans ma traduction
reste toujours, malgrés mes soins, infiniment au dessous de l’original, c’est
l’élégance continuelle et l’heureux mélange de tous les styles. Cervantes
s’éleve souvent jusqu’au ton le plus oratoire, le plus poétique, lorsqu’il fait
parler don Quichotte ; il imploie le langage naïf et piquant de la véritable
comédie dans les réflexions de Sancho ; il sait trouver une autre manière

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aussi naturelle, aussi gaie, mais cependant différente, quand il amene sur la
scene des pâtres ou des chevriers ; et il revient, sans qu’on s’en
apperççoive, à son rôle d’historient, dans une prose claire, facile,
quelquefois un peu abondante, mais toujours harmonieuse. Je souhaite que
l’on s’y en apperçoive en me lisant : je n’en avertirois pas si je pouvois
l’espérer. (Cervantes de S., 1799)

Il sait qu’il a pris beaucoup de libertés au moment de traduire et n’espère


pas que les lecteurs seront indulgents ; Il se met dans un rôle humble et déclare
que même s’il a pris beaucoup de soins lors de la traduction, celle-ci reste
infiniment au-dessous de l’original car cet original à des grands charmes comme
l’élégance continuelle et l’heureux mélange de tous les styles. Tout au long de cet
avertissement nous pouvons rendre compte que Florian a pu trouver différentes
façons de faire des éloges à l’œuvre de Cervantes. Il a trouvé tous les éléments
qui lui ont semblé les plus importants et les plus distingués et ceci est la génialité
du Quichotte, le génie de l’invention.

35
IV. Conclusions

Le présent mémoire a eu comme objectif principal DE distinguer la penséE


socioculturelle tenue par les premiers traducteurs en Français de l’œuvre
espagnole « El Quijote », dans les préfaces, prologues, avertissements du
traducteur et d’autres, comprenant ceux-ci dans la catégorie de Paratextes, et
comme objectif particulier analyser les paratextes des traductions des publications
du Quichotte en français, deux objectifs profondément liés car pour arriver à notre
objectif principal, nous avons d’abord atteint notre objectif particulier.

Comme nous avons pu voir tout au long de ce mémoire, la préface, élément


littéraire appartenant à la catégorie des paratextes, est un lieu de contact entre la
personne qui écrit la préface (l’auteur, le traducteur ou peut-être l’éditeur) et le
public. Dans le cas particulier de notre objet d’étude, des préfaces écrits par des
traducteurs, où ces traducteurs ont mis, de façon consciente ou inconsciente, une
technique et une théorie traductologique et littéraire qui permettent d’observer
quelle est la pensée de l’époque, la conception de l’art et les idées par rapport à
l’esthétique.

La préface (ici insérés le prologue, l’avant-propos, l’avertissement du


traducteur et d’autres) est aussi un lieu où l’écrivain expose et exprime, à part cette
technique et cette théorie traductologique et littéraire, ses intentions, ses émotions,
ses buts et ses raisons pour se lancer dans une entreprise, dans ce cas, telle que
la traduction d’une œuvre littéraire de la taille du Quichotte. La préface est aussi un
guide qui essaie d’orienter la compréhension de la lecture et du texte, où l’écrivain
va exposer son idéologie et ses intentions tout dans l’intérêt d’expliquer au lecteur
les circonstances du texte.

Pour atteindre les objectifs nous avons dû réunir des traductions contenant
une préface écrite par le traducteur. Nous avons continué avec la révision, la
lecture et la relecture des paratextes en général et en particulier des préfaces afin
de comprendre d’abord le texte dans l’aspect linguistique car il s’agit du français
appelé moyen français, et comme nous en tant qu’étudiants de la licence en
langue française savons, la langue évolue et principalement l’aspect lexicale
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change. Puis, nous avons dû lire en nouveau, mais dans cette lecture nous avons
réalisé la lecture et l’analyse interprétatif de ce que les traducteurs disent.

Cette lecture et cette analyse interprétative nous a mené évidemment à atteindre


nos objectifs. De façon générale, nous avons pu observer que, d’après ces
traducteurs, il existait vraiment en France une admiration très rependue par rapport
à l’œuvre. Cette admiration se voit manifeste par exemple quand Oudin compare
le Quichotte à Saint Helme ou par exemple dans la préface de Florian, époque où
la popularité du Quichotte était déjà constituée, il trouve un milliard d’éloges tant
pour l’œuvre que pour l’écrivain. En plus, nous avons observé de façon implicite
qu’il existait un désir de démontrer quelle traduction était supérieure et en même
temps quelle traduction a éveillé l’intérêt de lire le Quichotte chez le public.

En fonctions de nos objectifs général et particulier, nous avons pu observer les


traits de la pensée socioculturelle par rapport à la langue plus présents dans la
préface de Filleau de Saint-Martin : il témoigne une conscience de l’évolution de la
langue à travers le temps et c’est pour cela qu’il justifie sa traduction en disant que
les façons de parler et de s’exprimer d’aujourd’hui des Français et Espagnols sont
totalement différentes aux façons de parler et de s’exprimer de ces deux peuples il
y a cinquante ans.

Par rapport aux idées socioculturelles liées à l’œuvre, par exemple chez Florian
nous avons pu observer qu’il existe une claire admiration par rapport à l’œuvre et
un exemple est le traducteur qui a pu encenser au Quichotte de très diverses
façons. Cependant, nous avons pu aussi observer qu’il existe encore une partie de
la population qui se résiste à lite le Quichotte. Chez Oudin, il exprime cette
admiration dans la comparaison qu’il réalise entre le Quichotte et Saint Helme.

Par rapports aux idées socioculturelles liées à la traduction, Oudin et Filleau de


Saint-Martin remarquent l’importance du Goût français. Le trait particulier de la
traduction à cette époque était effectivement l’adaptation des œuvres au gout
français « lui montrer à parler avec notre français » (Cervantes de S., 1614)
comme dit Oudin et Filleau de Saint-Martin exprime « j’ay donc tache

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d’accommmoder tout cela au genie et au goust des francois »[CITATION Cer78 \t \l
2058 ].

Nous offrons ce mémoire comme un tournant dans les lignes de recherche de la


Licence en Langue Française. Nous espérons que les futurs diplômés pourront
explorer des nouvelles voies de recherche dans le champ littéraire et
traductologique en général, et en particulier dans les champs des paratextes et
remarquer l’intérêt et l’importance des paratextes, éléments responsables de
soutenir et perpétuer le texte, un champ peu étudié.

Comme conclusion personnelle, je pourrais dire que ce mémoire a été très


enrichissant des divers points de vue : historiquement, socio-culturellement et
littérairement. D’abord j’ai pu connaître les relations de rivalité-admiration qui
s’entrelacent entre la France et l’Espagne et la façon dont l’un a pu contrattaquer
l’influence de l’autre, la façon dont ces deux peuples peuvent se décrire,
s’interpréter eux-mêmes et se construire à travers la littérature de l’autre,
l’importance d’éléments que la plupart des fois sont ignorés par les lecteurs.

38
V. Bibliographie
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Diego de Agreda y Varga et mises en nostre langue. (J. Boudain, Trad.) Paris:
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41
VI.- Annexes
6.1 Paratextes de la traduction d’Oudin

42
43
6.2 Paratextes de la traduction de Filleau de Saint-Martin

44
45
} 46
47
6.3 Paratextes de la traduction de Florian

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