Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
«La lecture est l’un des apprentissages les plus intensifs auxquels est soumis un enfant.» (Photo Loic
Venance. AFP)
Interview. Le chercheur Grégoire Borst cosigne une étude sur les pièges de la lecture.
Recueilli par Catherine Mallaval
Syllabique, phonétique, globale, mixte… Que de querelles sur la meilleure façon d’apprendre à lire.
Avec un petit regain à chaque rentrée, comme en témoigne - entre autres - le dernier petit pavé d’une
orthophoniste, Colette Ouzilou, dans la face de l’Education nationale : Dyslexique… vraiment ? Et si
l’on soignait l’école. Les méthodes de lecture mises en cause.
Mais, au fond, la méthode est-elle si importante ? Les difficultés (voire les échecs) de certains sont-
elles directement imputables aux manuels ? Une étude conduite par les chercheurs de l’historique
Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l’enfant de la Sorbonne permet de
mieux comprendre, au cœur du cerveau, ce qui peut faire trébucher un enfant quand il se lance à la
conquête de cette activité exclusivement humaine qu’est la lecture (1). Entretien avec le chercheur
Grégoire Borst qui signe ce travail avec Olivier Houdé.
Quel problème ?
Au départ, notre cerveau n’a pas de zone spécialisée dans la reconnaissance visuelle des mots, qui va se
mettre en place au cours de la lecture. Il y a des zones du langage, pas de la lecture. Des neurones,
jusque-là consacrés à la reconnaissance d’objets, notamment, vont petit à petit se «recycler» dans la
reconnaissance des lettres. Et cela quel que soit l’alphabet, le nôtre, le cyrillique, etc. C’est ce qu’ont
mis en évidence il y a quinze ans les travaux du professeur français Stanislas Dehaene.