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Maria Papadima
Université d’Athènes
LE RETRADUCTEUR:
UN TRADUCTEUR PAS COMME LES AUTRES?
1 S. Monod, « Traduire une traduction? », Palimpsestes 2006, numéro hors série, p. 275.
2 Ibidem.
3 Ibidem.
4 A. Berman, Pour une critique de traductions: John Donne, Gallimard, Paris 1995, p. 85.
5 J.J. Zaro Vera, F.R. Noguera (dirs.), Retraducir: una nueva mirada. La retraducción de textos
Revista de traducció, literatura i arts 2007, no 1, pp. 1–10, en ligne: http://www.fti.uab.cat/doletia
na/1Documents/1Skibinska.pdf (consulté le 12.09.2011).
10 Y. Gambier, « La Retraduction, retour et détour », Meta 39, 1994, no 3, pp. 413–417.
19
M. Ballard, op. cit., pp. 44–45.
20
Ibidem, p. 50.
21 H. Meschonnic, Éthique et politique du traduire, Verdier, Lagrasse 2007, p. 133.
22 Le Monde, 9 janvier 2009.
23 B. Raffel, « Translating Cervantes: una vez más », Cervantes: Bulletin of the Cervantes of
nieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, t. 1, Éditions du Seuil, Paris 1997, pp. 17–28.
26 Ibidem, p. 25.
27 Ibidem, p. 26.
28 G. Genette, Seuils, Éditions du Seuil, Paris 1987, p. 76.
29 Ibidem, pp. 76–77.
30 H. Nyssen, Du texte au livre, les avatars du sens, Nathan, Paris 1993, p. 43.
Le monstre « a non seulement toujours été du genre masculin, mais toujours été cachalot » (…)
Moby-Dick « est pourvu de terribles dents », Melville s’est inspiré pour le baptiser d’un fameux ca-
chalot blanc qui croisait dans le Pacifique et « Dick » est le diminutif de Richard, « un garcon, donc »
(…) « Bref, ce monstre est à l’évidence un monstre mâle, ce qui est caractéristique de l’univers de
Melville et qui renvoie à l’homosexualité, l’un de ses thèmes récurrents »31.
qui fait de lui un retraducteur, avec tout ce qui implique cette position », confirme
Berman33.
Conscients de cette lignée dont ils sont les derniers membres, tant le tra-
ducteur de la dernière en date Saison en enfer que la traductrice du dernier Don
Quichotte en langue grecque, dédient leur traduction, le premier « à la mémoire de
tous les traducteurs grecs de Rimbaud »34, la seconde « aux traducteurs. Tous ceux,
nous tous, des Don Quichottes, qui depuis des millénaires (…) nous transposons
des mots, des notions, des idées en nous transvasant »35.
À l’instar de Skibińska qui parle de la famille des textes dont le membre
fondateur serait l’œuvre originale36, je parlerai de la famille de traducteurs. Mais
cette famille n’a pas toujours la même nationalité et ne partage pas toujours la
même langue maternelle, sa langue de communication étant principalement celle
de l’œuvre originale, « port d’attache » de cette famille polyglotte. Berman avoue
en tant que praticien sa dette envers la traduction allemande de l’œuvre de Roa
Bastos, ou la traduction espagnole de Schleiermacher, toutes deux antérieures à la
sienne37. Sokratis Kapsaskis, le traducteur grec d’Ulysses de Joyce, nous confie
dans sa préface: « Je dois avouer que, bien que j’aie traduit de l’original, je ne
serais certainement pas arrivé à finir ce travail (…) si je n’avais pas eu recours à la
traduction française pour résoudre les difficultés que je rencontrais »38. Il se réfère
également à la consultation de la traduction allemande, en la considérant comme
« le luxe d’une troisième version »39. Nous étant penchés sur la chaîne traductive
lusophone de Kavafis, nous avons constaté à notre grande surprise que les traduc-
teurs se référaient plus souvent aux traductions alloglottes (françaises, anglaises,
italiennes, espagnoles) qu’aux traductions portugaises antérieures; ils n’hésitaient
pas à en faire la critique, les condamner ou les louer et même nommaient comme
précurseurs des traducteurs d’autres langues que la leur40, avouant avoir travaillé
dans leur sillage.
33
Ibidem, p. 80.
34
« Stous Ellines metafrastes tou Rembo » (trad. M.P.), A. Rimbaud, Une Saison en en-
fer/Mia Epochi stin kolassi, édition bilingue, trad. Ch. Liontakis, Ekdosseis Gavriilidis, Athènes
2004.
35 « Stous metafrastes. S’olous aftous, olous emas tous Don Kichotes pou chilieties tora (…)
metagisoume lexis, ennies, idees ke metakenonomaste » (trad. M.P.), M. de Cervantes, Don Quijote
de la Mancha, t. 1, trad. M. Panayotidou, Vivliopolion tis Estias, Athènes 2009, p. 37.
36 E. Skibińska, op. cit., p. 5.
37 A. Berman, op. cit., pp. 84–85.
38 « prepei na πo oti, par’olo pou metefrassa apo to prototypο, theoro veveo oti den tha kata
ferna na oloklirosso afti thn ergassia an (…) den katefevga sti galliki metafrassi » (trad. M.P.),
J. Joyce, Odysseas, trad. S. Kapsaskis, Kedros, Athènes 1990, p. 7.
39 Ibidem.
40 Voir: M. Papadima, « Konstantinos Kavafis en portugais: Traduction, retraduction(s) réécri-
ture », [dans:] E.F. Couthinho (dir.), Beyond Binarism. Discontinuities and Displacements: Studies
in Comparative Literature, Aeroplano editora, Rio de Janeiro 2009, pp. 440–449.
Summary
The aim of this paper is to specify the characteristics of the retranslator as opposed to those
of the translator. The term retranslation is used in the sense of a “new translation of a text in one or
more than one languages”.
The phenomenon of retranslation accompanies translation from its first steps; consequently
translators and retranslators share the same long history. The patron saint of translators St Jeronimo,
the first of retranslators himself with his work on the Bible, defined retranslator’s characteristics.
A retranslator who takes over the translation of an already translated text will definitely ques-
tion, criticize or praise the work of translators that preceded his/her own, asserting a place in the
translators’ family. Selectively talkative he/she frequently furnishes his/her work with a peritext that
allows us to get a glimpse of this peculiar writer with his/her complicated personality, who is the
translator.
Key words: retranslation, retranslator, translation’s chain, translation’s project, critic, contest-
ing, review, peritext