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2020-2388722_3584.php

Loin de la diffusion du savoir descendante, de nouvelles formes d'organisation permettent


aux élèves d'être moins passifs et de s'impliquer davantage dans leur apprentissage. Selon
les neurosciences, se réapproprier ce qu'on est en train d'apprendre ou tester ses
connaissances pendant le cours sont la meilleure façon de mémoriser et de se concentrer.
Les études le prouvent, un enfant actif connaît d'ailleurs une activité neuronale plus intense.
Voici quelques idées de bonnes pratiques qui ne demandent qu'à être dupliquées par
l'Éducation nationale.
La classe inversée
Couramment pratiquée dans l'enseignement supérieur et dans les pays anglo-saxons, la
classe inversée commence à faire son apparition dans les collèges et les lycées sous une
forme adaptée. Finis les cours en classe et les devoirs à la maison : ce mode
d'apprentissage innovant inverse la répartition traditionnelle des activités scolaires. Plutôt
que de dicter les notions à maîtriser à des élèves qui écoutent passivement et de les laisser
seuls chez eux devant leurs exercices, l'enseignant leur fournit des « capsules » à étudier
chez eux, regroupement de ressources généralement sous forme de vidéos ou, pour les
plus âgés, de livres. Le temps libéré en classe est consacré à des exercices ou des projets
individuels ou collectifs. Même s'il a dû revoir « ses cours de A à Z », Grégoire, professeur
d'histoire-géographie dans un établissement privé du nord de Paris, tire un bilan positif de
ce nouveau mode d'organisation pratiqué depuis deux ans avec ses élèves de quatrième et
de troisième. « Les élèves sont plus autonomes, estime-t-il. Ils apprécient d'avoir des
supports différents et d'avancer à leur rythme en visionnant plusieurs fois ou en interrompant
les vidéos suivant leurs besoins. Plus ludique et plus libre, ce dispositif rend les classes plus
vivantes. Il permet au professeur d'aider l'élève à surmonter une difficulté précise mieux
identifiée au moment de son application et favorise le travail collectif. »

La classe accompagnée
Enseignante d'espagnol dans un collège à Rennes, Gwendoline pratique la classe
accompagnée depuis deux ans. La prof a adapté ce concept inventé par Alan Coughlin, prof
d'anglais en collège. Les apprentissages y sont organisés sous la forme d'un projet final afin
que les élèves puissent comprendre le sens de leur travail.

Présenté au début de chaque projet, l'objectif à atteindre est découpé en quatre parties
regroupant diverses activités inscrites sur une feuille de route. Pour le projet « avant et
maintenant », ses élèves de quatrième, qui avaient, par exemple, pour mission de réaliser
un autoportrait, devaient, entre autres, commenter une photo d'eux à l'oral, écrire un
autoportrait ou participer à un jeu sur leurs traits de caractère.

Pendant la classe accompagnée, chacun peut effectuer le contenu d'une partie dans l'ordre
et au rythme qu'il souhaite. Différentes ressources (ordinateurs, fiches explicatives,
dictionnaires, MP4, jeux de société, etc.) sont à la disposition des élèves pour effectuer des
recherches et mener à bien leur travail. À chaque partie terminée et validée, l'élève peut se
proposer comme expert, et aider ses camarades à terminer leur partie ou la corriger.
L'enseignante intervient en début, en cours et en fin de séance pour corriger ou guider
chacun en fonction de ses difficultés.

« Les élèves sont plus actifs et impliqués, apprennent à faire des choix par eux-mêmes,
avancent à leur rythme et suivant le type de mémorisation qui leur convient, dans un cadre
bien établi et rassurant : chercher et trouver par soi-même permet de mieux retenir ce qu'on
apprend, considère l'enseignante. La collaboration valorise même les élèves en difficulté,
qui peuvent expliquer aux autres ce qu'ils ont compris, et avoir avec moi des temps
individualisés pendant que les autres sont en groupe. Ils trouvent du sens à ce qu'ils font. »
Les quiz interactifs
EM Strasbourg, PSB, Neoma ou Skema, entre autres, plusieurs grandes écoles utilisent
des outils numériques simples pour tester les élèves pendant leur cours. Si les outils varient
(téléphone, boîtier électronique ou simples QR code indiqués sur une feuille de papier), le
principe est le même : les étudiants doivent, pendant une session, répondre en temps limité
à des questions simples projetées sur un tableau à propos des notions qui viennent d'être
abordées. Une fois le temps écoulé, le pourcentage de bonnes réponses s'affiche, les
scores étant suivant les cas anonymes ou non.

Un outil idéal pour rendre le cours plus interactif. Et vérifier en temps réel que les notions
enseignées sont bien assimilées en repérant et en se concentrant sur celles qui posent des
difficultés, voire susciter des débats sur les sujets évoqués.

Prof de mathématiques au lycée et créateur du programme de neuro-éducation


Neurosup, Éric Gaspar a mis au point un système plus artisanal mais tout aussi efficace. À
chaque fin de séquence d'apprentissage, l'enseignant revient sur le thème abordé et
commet une poignée d'erreurs. Munis de deux cartons (un vert pour vrai, un rouge
pour faux), les élèves lui tendent l'un d'eux pour affirmer ou infirmer son propos. Puis ils sont
interrogés sur leur choix. « C'est moins la réponse que le raisonnement qui importe ici, car,
pendant ce temps, le cerveau consolide les acquis », s'enthousiasme Éric Gaspar.

Baptisé adaptive learning, un dispositif mis en place par l'école de commerce Essca vise,
quant à lui, à personnaliser l'enseignement grâce à un quiz piloté par un algorithme.
Disponible sur la plateforme de l'école, ce « test de positionnement » est proposé aux
étudiants entre deux séances de cours. En fonction des réponses, un algorithme répartit la
classe en trois groupes de niveau. Moins l'étudiant est performant, plus il devra s'entraîner.
La programmation permet aussi de réorienter les étudiants dans un autre groupe en fonction
des progrès ou des difficultés rencontrées. Premier avantage : assimiler les notions à
connaître à son rythme. Mais le test s'adapte aussi aux différents types de mémorisation en
proposant des exercices, des vidéos, des podcasts ou des lectures afin de varier les sources
de contenus.

Apprendre à apprendre
Une fois qu'un enseignant a transmis des connaissances, encore faut-il que les élèves
sachent comment les retenir. Enseignante en physique-chimie dans un lycée corse, Marie-
Catherine a proposé à ses élèves de seconde une méthode de mémorisation s'appuyant
sur les apports des sciences cognitives afin qu'ils deviennent plus autonomes pour retenir
leurs leçons à la maison. Baptisé Apprendre à apprendre, son programme se décline en
plusieurs étapes. Avant tout, l'enseignante commence par expliquer aux lycéens comment
fonctionne leur cerveau, avant de leur exposer des outils de mémorisation adaptés.

Avant une séquence d'apprentissage, les élèves utilisent chez eux un outil numérique pour
prendre connaissance de l'essentiel des cours par de courtes vidéos, puis vérifier la
compréhension des notions exposées grâce à des QCM autocorrigés. Une fois en classe,
ils participent à la conception de nouveaux QCM liés à ces mêmes notions et reviennent sur
les points difficiles à cette occasion. Après le cours, ils doivent rédiger des fiches de
mémorisation sous la forme d'une carte mentale, sorte de schéma organisant en images et
en symboles les éléments principaux du cours. Lors du cours suivant, ils confrontent leurs
cartes à celles de leurs camarades. Une bonne façon d'accompagner les élèves pour
optimiser leur travail personnel de devoirs à la maison.

https://www.lepoint.fr/education/innovations-a-l-ecole-transformer-les-salles-de-classe-25-
08-2020-2388854_3584.php#

Loin des pupitres strictement alignés en rang d'oignons devant l'ancestral tableau noir, les
salles de classe peuvent être réorganisées pour s'adapter au mieux aux apprentissages.
Modification de l'agencement, mobilier ou outils innovants, et même étude en extérieur,
plusieurs dispositifs existent pour améliorer la concentration et l'autonomie, développer le
travail collectif ou mieux mettre en pratique les connaissances théoriques. Et ainsi optimiser
le temps passé en cours. Tour d'horizon des innovations à copier.
Les classes flexibles
Concept originaire d'Amérique du Nord, les classes flexibles1 proposent d'aménager une
salle de classe différemment. Première étape : se doter d'un mobilier innovant répondant
aux principes de base de l'ergonomie, qui, désormais banalisée dans les entreprises, peine
encore à passer les portes de l'école. En lieu et place des inconfortables et rigides chaises
en bois sur lesquelles les élèves sont contraints de rester sans bouger six heures par jour,
des galettes sur les chaises, poufs, ballons de Pilates, tabourets en forme de sablier ou
culbuto et autres assises variées sont installés devant les tables ou au sol. L'objectif ?
Travailler plus confortablement, diminuer l'agitation et favoriser ainsi sa concentration. Des
tables amovibles et adaptables en fonction des activités permettent aussi d'enrichir les
modes d'enseignement. Mais la classe flexible ne se réduit pas à un nouveau mobilier. Une
fois les notions théoriques délivrées en classe entière, la classe dispose d'espaces répartis
par activité, qui permettent aux élèves de circuler et de s'installer de façon autonome par
petits groupes à l'endroit le plus adapté à la mise en pratique de ce qu'ils viennent
d'apprendre.

L'apprentissage en extérieur
Pratiquée depuis les années 1950 en Allemagne, en Suède ou encore au Danemark, la
classe en extérieur développerait les capacités physiques sensorielles et sociales à vitesse
grand V. Selon les enseignants qui y ont eu recours, les élèves se montreraient par la suite
bien plus concentrés et moins agités que leurs pairs restés en salle de classe. Pas question
de reproduire forcément la configuration d'un cours à l'air libre. Le principe : organiser des
activités, sans perdre de vue le programme. Au Royaume-Uni, le choix est d'ailleurs laissé
aux professeurs de l'aborder, dans les proportions de leur choix, en extérieur.
« L'environnement n'est plus un objet de connaissance, mais un outil pédagogique à part
entière », affirme Matthieu Chéreau, coauteur de L'enfant dans la nature – Pour une
révolution verte de l'éducation. Au Danemark, une organisation a élaboré en 2006 un guide
téléchargeable sur Internet destiné aux enseignants : son contenu allie théorie en classe et
exploitation des connaissances assimilées dans la nature. Et si la campagne environnante
– ou les herbes folles aux abords de l'enceinte de l'école – permet aussi de sensibiliser les
élèves à l'environnement, la ville offre un terrain de jeu passionnant pour travailler sur le réel
(étude des transports, de l'urbanisme ou encore mathématiques).

La disposition en îlots
Délaissant les rangées de tables alignées en rang d'oignons, certains enseignants se
tournent vers une disposition en îlots des salles de classe. Répartis au hasard, par affinités,
par niveau, parce qu'ils rencontrent une difficulté identique, ou en mixant les élèves plus
avancés avec ceux qui le sont moins, les élèves sont réunis en groupe de quelques
personnes. Enseignante dans une classe multiniveau allant du CE2 au CM2, Magali* a mis
en place cette organisation pour permettre un apprentissage différencié et fondé sur la
coopération. Partagée en trois secteurs géographiques (CE2, CM1 et CM2), sa classe
accueille des groupes de travail qui comptent chacun un chef d'îlot, chargé de faire respecter
les règles de fonctionnement. Formé en fonction de critères multiples (points forts et points

1 https://www.lasalledesmaitres.com/amenagement-classe-flexible/
faibles, taille, sexe, tempérament, centres d'intérêt, affinités), chaque groupe est composé
de quatre élèves. À chaque séance, l'enseignante fournit à chaque îlot trois niveaux
d'exercice. L'élève peut choisir le niveau d'exercice ou faire les trois suivant son degré
d'avancement. Pour y parvenir, il travaille en coopérant avec ses camarades : aide (l'élève
travaille seul mais en demandant l'appui des autres en cas de difficulté), tutorat (un élève
avancé aide un élève en difficulté), entraide (plusieurs élèves travaillent sur un même
exercice) ou collaboration (un groupe travaille individuellement pour un projet commun), les
formes de travail collectif varient au gré de la demande du professeur. Chaque élève a aussi
la permission de se déplacer pour aller chercher de l'aide auprès d'un camarade d'un autre
groupe, et peut demander à changer d'îlot. De son côté, l'enseignante est libérée pour
remédier à une difficulté auprès d'un élève ou proposer une séance précise à un îlot.
« Grâce à ces différents dispositifs, non seulement chaque élève effectue un travail
différencié adapté à ses possibilités, mais il est en outre étayé par ses pairs », estime
Magali. Autonomie et maturité en progression, gain de confiance en soi, meilleure
connaissance des besoins et difficultés de chacun, climat de classe plus serein, les bienfaits
sont multiples.

L'utilisation du numérique
Tableaux interactifs, logiciels ou capsules vidéo… Le numérique et l'informatique s'installent
progressivement dans les salles de classe, complétant l'enseignement traditionnel. Conçu
par l'académie de Nancy-Metz en collaboration avec le CNRS et l'université de Lorraine, le
logiciel LyText est un dispositif de soutien à la préparation au baccalauréat de français 2 en
aidant l'élève à mieux construire son analyse des textes littéraires. Utilisable à distance pour
préparer une séance en amont, l'outil permet une manipulation active par le lycéen du texte.
Rassemblant des dizaines de textes au programme, LyText permet de visualiser le texte
tout en l'écoutant afin de découvrir l'extrait à son rythme et suivant l'approche la plus utile
pour lui. Première étape, « la découverte », qui rassemble différentes questions destinées
à effectuer une première compréhension du texte en faisant appel à la réaction spontanée
et subjective de l'élève. En deuxième lieu, l'élève est guidé pour mieux observer le texte
dans le détail : d'abord grâce à un lexique qui lui donne le sens des termes les plus difficiles ;
mais surtout par le biais d'un surlignage automatique des éléments importants, organisés
par catégorie. Champs lexicaux, figures de style, structure du texte… sont autant d'éléments
grisés pour aider à la compréhension. Enfin, une série de questions facilite sa
compréhension. « Le vrai plus de ce logiciel est l'étape de l'observation des éléments qui
composent le texte. D'habitude chronophage et fastidieuse pour l'élève, l'observation est
plus rapide. Le surlignage en simultané des différents éléments utiles à l'analyse permet
aussi de lui faire prendre conscience qu'il doit systématiser son analyse pour pouvoir
interpréter le texte, estime Marie, professeur de français au lycée. Reste au prof à l'aider
ensuite à les hiérarchiser pour qu'il choisisse les éléments les plus pertinents pour son
commentaire. »

*extrait de Différencier sa pédagogie - 19 expériences pratiques, éditions Canopé

2 https://lytext.atilf.fr/
https://www.lepoint.fr/education/innovations-a-l-ecole-apprendre-en-s-amusant-26-08-2020-
2389075_3584.php

Décrypté par les neuroscientifiques, le circuit de la récompense neuronale qui déclenche de


la dopamine en cas de satisfaction, de plaisir ou de nouveauté aurait un rôle dans la
motivation et la mémorisation des êtres humains. Dès lors, quel meilleur outil que le jeu pour
le stimuler ? Joignant l'utile à l'agréable, l'apprentissage par le jeu peut aussi être utile pour
développer le travail en groupe et la créativité. Libéré de la peur de se tromper, l'élève ose
prendre des risques et tenter de nouvelles solutions de résolution des problèmes. Autant
d'avantages qui incitent des enseignants à l'introduire pour compléter les apprentissages
traditionnels. Petit inventaire des initiatives à dupliquer par l'Éducation nationale.

Les plateaux de jeux


Encadré par Grenoble École de management, embauche-moi si tu peux est un jeu de
plateau destiné aux collégiens. L'objectif : s'entraîner pour développer ses compétences
comportementales et comprendre comment fonctionnent les relations humaines au sein
d'une entreprise afin d'avoir l'attitude adaptée avant son stage de troisième. Au début du
jeu, les trois joueurs sont répartis suivant trois rôles : un entrepreneur et deux postulants.
Après la présentation de l'entreprise par le recruteur, les postulants tirent au sort trois cartes
qualité : chacun doit les valoriser pour sa présentation. Grâce à une fiche de grille
d'évaluation, le chef d'entreprise leur attribue des points qui leur permettent d'avancer sur
le plateau. Des cartes défi sont ensuite tirées, auxquelles il faut répondre le plus rapidement
possible. Trois manches permettent à chacun d'endosser tous les rôles. Le gagnant est celui
qui a accumulé le plus de points.

Les jeux créatifs et de manipulation


Atelier proposé à des lycéennes par Grenoble École de management, le projet winning
girls a pour but d'imaginer des produits innovants répondant aux préoccupations de ces
jeunes filles. Le tout grâce à une séance de « cubification », sorte de Rubik's Cube géant à
faces thématiques, qu'on brasse pour aboutir à des associations inattendues. Autant de
sources d'inspiration pour élaborer des idées et développer sa créativité. Une fois élaboré,
le projet sera présenté à des investisseurs. Et permet de prendre conscience de ses atouts,
de son potentiel et de sa capacité à prendre la tête d'un projet. De la même façon, d'autres
projets utilisent des objets habituellement destinés aux jeux pour matérialiser les concepts
à assimiler, comme les Lego.

Les escape games


Afin de vérifier l'acquisition des connaissances théoriques et d'améliorer le travail en groupe,
Montpellier Business School a mis en place deux escape games. Imaginé par le
département des langues, le premier confronte deux groupes d'étudiants qui doivent trouver
un ensemble de codes pour ouvrir un cadenas en résolvant des énigmes. Proposé par les
enseignants du cours « culture, français et société », le suivant place les étudiants devant
un défi : sauver le Louvre d'une explosion à la suite d'une manifestation des Gilets jaunes.
Quel que soit le scénario, les défis proposés permettent de développer sa créativité,
d'améliorer la collaboration, de stimuler les étudiants et de mettre en pratique les
connaissances théoriques. Mis en place dans des espaces dédiés par l'école, les jeux
peuvent évidemment se décliner aussi dans des salles de classe classiques. Enseignante
de primaire en Seine-Maritime, Amandine a inventé plusieurs escape games pour ses
élèves de CM1 et CM2 disponibles sur son blog profissime. Proposé en début d'année, le
premier d'entre eux s'intitule la pyramide mystérieuse. Il met en scène le jeune Lucas, qui,
coincé dans une pyramide, ne dispose plus que d'une heure de batterie sur son téléphone
portable pour trouver comment s'en échapper. Pour l'aider, les élèves devront
résoudre 5 énigmes : message en hiéroglyphes à décrypter, grille de mots mêlés avec des
verbes à conjuguer au présent et au futur, jeu de dominos sur la mythologie à partir de la
lecture d'un texte, énigmes mathématiques avec des opérations à calculer et casse-tête sur
la position et la valeur des chiffres dans un nombre. De quoi réviser et mettre en pratique
les notions de l'année passée sans s'en rendre compte.

Les défis
Créé en 2013 par l'institutrice Ange Ansour et le chercheur en éducation François
Taddei, Savanturiers est un programme éducatif développé au sein du Centre de
recherches interdisciplinaires, qui promeut l'apprentissage par la recherche à l'école. Le
principe : s'appuyer sur les méthodes scientifiques d'investigation pour mieux apprendre à
travers des projets pédagogiques, des formations et des ressources et méthodologies
scientifiques. Dernier dispositif en date : les défis. Chaque semaine, pendant le confinement,
les enseignants ambassadeurs et mentors scientifiques savanturiers ont imaginé des défis
scientifiques à effectuer seul, en famille ou avec sa classe. Comment plonger un mouchoir
dans l'eau sans le mouiller pour les 5-7 ans, comment tester le cerveau de ses proches pour
les 8-10 ans, ou l'optique, la magie du quotidien pour les 11-13 ans, les énigmes étaient
reparties par tranche d'âge. Les chercheurs en herbe avaient une semaine pour trouver la
solution avant d'obtenir la résolution.
https://www.lepoint.fr/education/innovations-a-l-ecole-decouvrir-le-monde-de-l-entreprise-27-08-
2020-2389200_3584.php

Souvent critiquée pour ne pas confronter les élèves au monde professionnel, l'Éducation
nationale pourrait développer des initiatives couramment pratiquées dans les grandes
écoles, afin que les élèves se frottent à des situations concrètes. Inventaire à la Prévert des
dispositifs pédagogiques qui pourraient être reproduits au collège ou au lycée.

Découvrir un métier concrètement


Imaginé par l'Istec, le « voyage au centre des métiers », qui permet aux étudiants de l'école
de commerce parisienne de découvrir un métier, pourrait sans mal être aménagé pour les
élèves de troisième. Plutôt que de se contenter d'une semaine en entreprise, il permet de
se confronter sur le long cours à une profession précise. Après avoir déterminé un métier à
étudier, des groupes de quelques jeunes doivent rencontrer pendant plusieurs
mois 5 professionnels exerçant cette activité dans 5 entreprises et 3 secteurs différents,
qu'ils observent et interrogent précisément sur leurs activités concrètes.

Ils analysent ensuite des fiches métiers issues de différentes ressources (Apec, Pôle emploi,
etc.) afin de comprendre la réalité du marché de l'emploi pour ce métier. Un dispositif qui
permet de découvrir un métier de l'intérieur et de s'orienter vers des activités porteuses.
D'autres écoles proposent en outre de suivre pendant une semaine entière un professionnel
dans toutes ses activités pour se frotter à la réalité du terrain.

Être immergé virtuellement dans les entreprises


Campus de Grenoble de management dédié à l'expérimentation, Gem Labs contient
des « business lab », espaces qui reproduisent des lieux connectés pour mieux comprendre
le parcours d'un client de demain. Exemple parmi d'autres, le magasin connecté : écran
géant connecté qui scanne le visage des acheteurs pour déterminer leur sexe et leur âge,
spots de lumière connectés qui, à l'approche d'un client, diffusent des informations
concernant des produits sur des tablettes, ou cabine connectée où les vêtements, équipés
d'un capteur, transmettent des informations à une antenne dissimulée dans le mur et
diffusent des images de mannequin avec le produit essayé… L'endroit pourrait être visité
par des classes de tout niveau. L'objectif : se mettre dans la peau du client du futur, vivre le
futur fonctionnement des entreprises, mais aussi prendre conscience de l'utilisation des
données personnelles par ses dernières.

Proposée par l'école de commerce Neoma, une séance de réalité virtuelle permet de se
rendre virtuellement dans un magasin. Au programme : visite des espaces non autorisés au
public et écoute des collaborateurs afin d'en comprendre concrètement l'organisation.
Adaptable à partir du collège, le dispositif, qui rend accessible des entreprises normalement
fermées aux consommateurs, permettrait aux élèves de découvrir de l'intérieur les grands
groupes présents aux quatre coins du monde… en restant dans une salle de cours.

Simuler une expérience en entreprise


Comme plusieurs autres institutions, l'alliance Artem, qui regroupe les étudiants des Mines
de Nancy, de l'école d'art Ensad et de l'école de management ICN, leur propose de
participer à un scénario. Pendant une journée, la cinquantaine de participants s'adonne à
une séance de simulation de gestion de crise. Le principe : simuler une expérience
professionnelle en restant dans sa salle de classe pour inculquer les compétences à
acquérir à travers des situations concrètes.

Répartis en cinq groupes – préfecture, mairie, deux entreprises, journalistes et réseaux


sociaux –, les jeunes adultes endossent chacun un rôle précis, le temps de l'expérience, en
devenant provisoirement responsable logistique, directeur financier, adjoint municipal,
directeur de cabinet ou correspondant des pompiers de la préfecture. Le tout en temps réel.
La succession d'événements dramatiques les aide à développer le travail en équipe, la
réactivité, la flexibilité et la créativité indispensables au monde professionnel, tout en devant
résoudre une problématique précise et concrète du monde professionnel.

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