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Effets quadrupolaires dans la résonance magnétique

nucléaire des alliages dilués


Annie Blandin, J. Friedel

To cite this version:


Annie Blandin, J. Friedel. Effets quadrupolaires dans la résonance magnétique nucléaire des alliages
dilués. J. Phys. Radium, 1960, 21 (10), pp.689-695. �10.1051/jphysrad:019600021010068900�. �jpa-
00236357�

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J.E JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM ,
TOME 21, OCTOBRE 1960, 689.

EFFETS QUADRUPOLAIRES
DANS LA RÉSONANCE MAGNÉTIQUE NUCLÉAIRE DES ALLIAGES DILUÉS

Par A. BLANDIN ET J. FRIEDEL,


Service de Physique des Solides, Faculté des Sciences. 2014

Orsay.

Résumé. Les fortes variations d’intensité de la résonance magnétique nucléaire dans les
2014

alliages dilués sont dues à la variation de densité électronique 039403C1 créée à grande distance par les
impuretés dissoutes. Aux noyaux distants de r d’une impureté, 039403C1 a la forme :
Cte cos (2kF r + ~) /r3

et donne lieu à un gradient de champ ayant la même variation avec la distance et une constante
dépendant fortement du caractère s, p ou d des fonctions d’onde au niveau de Fermi du métal
pur. Les différents cas (alliages d’Al, Cu) étudiés expérimentalement sont discutés sur la base de
cette théorie. Des conclusions analogues ont été obtenues simultanément par Kohn et Vosko [18].

Abstract. The strong intensity changes in the nuclear magnetic resonance of dilute alloys
2014

are the consequence of the electronic density oscillations 039403C1 which are created at large distances
by the dissolved impurities.
For a nucleus at a distance rfrom an impurity, 039403C1 is proportional to the function cos (2kF r + ~) /r3
and gives field gradients of the same asymptotic form, multiplied by a constant depending strongly
on the s, p or d character of the Bloch wave functions at the Fermi level of the pure metal. The
experimental results for Cu or Al base alloys are discussed. Analogous conclusions have been
simultaneously obtained by Kohn and Vosko [18].

I. Introduction. 2013
Les résultats
expérimentaux ci sont évalués au paragraphe 6.. Enfin le para-
de Bloembergen et Rowland
[1] et de Rowland [2] graphe 7 rassemble les résultats obtenus et les com-
sur les alliages à base de cuivre et d’aluminium pare aux résultats expérimentaux.
indiquent de très forts abaissements de l’intensité
des raies de résonance magnétique nucléaire du II. Les résultats expérimentaux. Dans les
2013

cuivre ou de l’aluminium pour de très faibles con- alliages de cuivre et d’aluminium [1, 2], les raies de
centrations d’impuretés. Ces résultats impliquent résonance nucléaire ne sont pratiquement pas dé-
l’existence de forts gradients de champ électrique placées et gardent la même largeur que dans les
au voisinage des impuretés suffisants pour rendre métaux purs ; mais leur intensité décroît très rapi-
inobservables les résonances des voisins (jusqu’aux dement pour de très petites concentrations
7es voisins dans certains cas). ( 0,1 %) d’impuretés. Ceci s’explique dans un
L’origine de ces gradients de champ a été assez modèle du « tout ou rien » imaginé par Bloembergen
mal comprise jusqu’à présent. L’objet de cet article et Rowland [1, 2, 3]. L’impureté crée des gradients
est de montrer qu’ils ne peuvent être créés par des de champ q : pour tous les noyaux soumis à un
effets purement élastiques [3], mais qu’ils sont la gradient de champ,supérieur à une valeur qo déter-
conséquen,ce des oscillations de charge électronique minée de sorte que le déplacement du 1er ordre
créées par les impuretéscers oscillations étudiées dans la fréquence de résonance des raies statellites
par Friedel [4] ont permis d’expliquer les variations (3 j2 --- -> 1 j2 ;
-
3 j2 - - - 1 j2 pour un spin
du déplacement de Knight dans les alliages [5] et nucléaire I ==
3/2) soit de l’ordre de la largeur de
les propriétés magnétiques des alliages à impuretés raie, les raies satellites ont des fréquences de réso-
de transition [6]. Elles donnent des gradients de nance trop différentes et les atomes ne participent
champ à grande distance de la forme plus à l’intensité totale. Si q qo, au contraire, il
n’y a aucun effet. L’intensité I de la résonance
où A et cp sont des constantes. A dépend fortement correspondant aux raies satellites doit alors suivre,
aux petites concentrations c, une loi de la forme :
de la nature des fonctions d’onde au niveau de
Fermi.
Dans le paragraphe 2, les principales conclusions
expérimentales sont sommairement rappelées. Le n étant le nombre d’atomes entourant une’ impu-

paragraphe 3 traite des effets élastiques, le para- reté et soumis à un gradient de champ supérieur
graphe 4, de la diffusion des électrons de Bloch par à qo. Cette loi est bien vérifiée et donne des valeurs
une impureté, dans une méthode de Wigner-Seitz de n de 98 et 130 pour les alliages AI Zn et AI Mg
étendue. On en déduit les variations de densité pour une valeur de qo égale à 6.1021 cnr3.
électronique et les gradients de champ ( § 5). Creux- Dans le cas des alliages Cu Zn, c’est un -effet du

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019600021010068900


690

second ordre qui est observé. Le modèle de Bloem- IV. structure électronique d’une impureté dans
bergen et Rowland doit être meilleur dans ce cas, l’approximation de Wigner-Seitz. La variation
-

car les gradients décroissent vite sur les premiers de densité électronique créée en un point autour
voisins et les déplacements de fréquence dépendent d’une impureté et le gradient de champ que l’on en
des carrés des gradients de champ. Il donne n = 18 déduit dépendent fortement de la position du point
pour qo 1,5.1023 cm-3. Les valeurs de qo sont
=
dans la cellule de Wigner-Seitz auquel il appartient.
calculées en prenant de même que Rowland [3] la Il faut donc, ainsi que cela sera vérifié dans les
valeur critique du déplacement de fréquence égale conclusions, traiter la perturbation due à l’impu-
à 5 kilocycles. reté avec précaution, c’est-à-dire en dehors de
l’approximation des électrons libres (1).
III. Rôle des déformations élastiques. Bloem-
-
La méthode présentée ici est une extension de la
méthode de Wigner-Seitz [10]. Un traitement ana-
bergen [3] a étudié l’effet des déformations élas-
tiques : celles-ci produisent un gradient de champ logue a déjà été utilisé par Roth [11]. -Une démons-
à la distance r
tration simple en est présentée ici. Elle est basée
essentiellement sur le fait que les surfaces d’énergie
constante sont sphériques. ,

Soit
est le changement relatif du rayon d’équilibre a de
l’impureté par rapport au rayon rA de la matrice. la fonction de Bloch de vecteur d’onde k, où u(r, k)
À est un facteur numérique lié à la matrice qui est périodique. L’équation donnant u(r, k) est :
tient compte de la distorsion des couches atomiques
internes dans le réseau perturbé. Pour expliquer les
résultats expérimentaux, il est nécessaire de
prendre des valeurs des égales à 30 et 60 pour
l’aluminium et le cuivre. Mais, en traitant comme En développant y(r, k) et E(k) en série de k, on
une déformation élastique la présence d’une impu- cherche de manière générale les solutions de l’équa-
reté B dans la matrice A, on trouve pour le rayon tion de Schrôdinger d’énergie E sous la forme :
d’équilibre a [7] :
où 17 n’opère qu’à droite. On obtient ainsi :
où XA et xB sont les compressibilités de A et B
et x 1 + v/2(1 - 2v), v étant le module de
= Dans l’approximation de Wigner-Seitz, E ne
Poisson de la matrice A. La différence rB -

rA est dépend que de k2 et dans chaque cellule assimilée


donnée par la variation de paramètre cristallin à une sphère, u(r, k) a la symétrie de révolution
avec la concentration mesurée aux rayons X, par autour de k ; alors les solutions de
exemple [8]. Da.ns le cas des alliages AI Zn et Al Mg,
alors que rA 1,58 Á on trouve pour a respecti-
=

_
vement : 1,56 A et 1,70 A. Les effets sont très vérifient l’équation (2).
différents alors que les nombres n tirés des mesures Si k est tel que E(k2) == E, les solutions de
de N. M. R. sont du même ordre : 98 et 130. Claire-
ment, les gradients de champ créés dans le cristal
par la distorsion élastique due aux atomes B ne sont solutions de (2).
permettent pas de comprendre ces résultats. En particulier, elles peuvent prendre la forme :
De récentes expériences d’Averbuch et al. [9] ont
confirmé ce point de vue : en effectuant la réso-
nance magnétique nucléaire sur du cuivre écroui où Yr est l’harmonique sphérique usuelle et h(kr)
et en mesurant aux rayons X les distorsions du la fonction de Bessel sphérique régulière à l’origine.
cristal, on peut obtenir une mesure expérimentale En prenant l’origine au centre d’une cellule ato-
du facteur X ; on trouve pour le cuivre, comme mique8’, les solutions (4) ont la symétrie sphé-
ordre de grandeur, X ci 1, au lieu due = 60 pro- rique (lm) à l’intérieur de la sphère centrale : en
posé par Bloembergen. effet, dans l’expression de û(r, i p ), p n’inter-
--

L’ensemble de considérations permet de con-


ces vient que sous la forme r . p.
clure qu’il faut chercher ailleurs l’origine des impor- Si on introduit une impureté dans la cellule cen-
tants gradients de champ que l’on observe dans les
alliages. L’explication donnée ici est que les gra- (1) On pourrait se demander s’il n’y a pas un effet simi-
dients de champ sont créés par le changement de laire dans le cas du Knight shift des alliages dilués. En fait,
répartition électronique autour des impuretés. il n’en est rien (cf. appendice).
691

trale, créant un potentiel perturbateur VP(r), Le terme principal pour grand r de cpr est :
l’équation (2) est transformée en :

En définissant l’opérateur

l’équation (5) est remplacée par :


où = A r- et les fonctions u(r, In) sont norma-

Dansl’approximation de Wigner-Seitz et avec lisées à l’unité dans l’unité de volume.


un potentiel V p(r) sphérique et nul à l’extérieur de On en tire, en utilisant le fait que
la sphère de Wigner-Seitz, u(r, ; il7) et
Wp(r, -

iV) ne dépendent que de r et d/dr et


l’équation (3) devient : -

.
On peut analyser les solutions d’énergie donnée Il vient alors pour
en fonctions de symétrie (lm) à l’intérieur de la
sphère : -

à l’extérieur de la sphère, elles seront de la forme :


et en terme principal
prenant le pour grand r; par
intégration par parties :
Les quantités 81 sont exactement les analogues
des déphasages dans la théorie de la, diffusion de
pardcules non soumises à um potentiel périodique..
On» peut les calculer soit en ajustant les fonc-
tions cpr et leurs dérivées à la surface de la sphère
de Wigner-Seitz, soit en résolvant l’équation (6) : carré et
où [u(K)]2 signifie fonction u au non
si l’on se borne, dans le développement de E(k) r
et de u(r, k) aux termes du second ordre en k, module au carré ; KF =
kF r-,
r
kF et 03B4Fl sont le
l’équation (6) devient vecteur d’onde et le déphasage l au niveau de
Fermi. Pour des. électrons libres, le résultat serait
simplement :
où m* est la masse effective de bas de bande.
Si
résultat qui peut s’établir directement (Friedel [4])
et se mettre sous la forme :

oc et cp étant déterminés par :

L’équation (7) justifie l’emploi d’électrons libres,


en particulier dans les calculs de résistivité des
alliages [4, 12].
V. Variations de densité électronique et gradients Les oscillations de densité électronique données
de champ. - De la forme (6) des fonctions d’onde par (8) ou (9) ne dépendent que des fonctions
se déduit la variation totale de densité électro- d’onde et de la diffusion au niveau de Fermi. Comme
nique A pA(r) au point r pour grand r. elles sont obtenues dans l’approximation à un élec.
692

tron, on peut se demander quelle est leur validité sphère : on peut alors confondre dp(R) avec sa
et si l’interaction coulombienne entre électrons ne forme asymptotique A,p(R) :
modifie pas profondément ces résultats. On peut
montrer qu’il n’en est rien et qu’à grande distance,
on trouve des résultats analogues en tenant compte
de l’interaction. La contribution importante vient des charges à
Une autre question est de savoir l’erreur com- proximité du noyau Ri et on limite l’intégrale
mise en confondant la valeur asymptotique pour donnant G(Ri) à la sphère de Wigner-Seitz entou-
grand r avec la valeur exacte. En fait, on peut rant Ri (1). A l’ordre 1/Ri, on peut négliger la varia-
vérifier que, même pour la distance r correspondant tion de R dans le terme en 1/Rf de App(r) et
aux premiers voisins, la formule (9) est assez bonne, confondre KF avec Kf kir Ri/Ri. On obtient
=

dans le cas d’électrons libres. On peut donc raison- alors :


nablement espérer qu’il en est de même dans le
cas des électrons de Bloch.

0 P(R) étant la variation de densité électronique avec :


en R, Z la charge de l’impureté écrantée par la

répartition Ap(R), le tenseur de champ gradient et


en Ri créé par les champs extérieurs au noyau est
alors :

oc et q sont définis par (9).


Le d’électrons libres donnerait exactement
cas
[1. =1 ainsi qu’un calcul direct peut le montrer.
supposant que la répartition de charges a la
En
symétrie de révolution autour de Ri (ce qui est U. représente donc l’influence de la structure de
vrai en moyenne à la limite des grands Ri), on bandes au niveau de Fermi du métal pur.
obtient pour la composante suivant Ri :
VI. Évaluation des gradients de champ. - Le
calcul numérique des gradients de champ nécessite
la connaissance des constantes cc, q et U:
« et y ne dépendent que des
où P2,est le polynôme de Legendre d’ordre 2, r et 0 déphasages au
sur la figure 1. niveau de Fermi ; ils peuvent en principe être
ayant la signification donnée calculés en connaissant le potentiel et raccordent
les fonctions d’onde à la surface de la sphère de
Wigner-Seitz entourant l’impureté. Mais la con-
naissance exacte du potentiel de l’impureté n’est
pas essentielle : en effet, pratiquement seuls les
déphasages s et p sont appréciables et on impose
d’autre part deux conditions, la règle de Friedel [4]:

FIG. 1.

qui garde sa validité dans l’approximation utili-


La plus grande partie de la charge est située sée [11] et la portée moyenne du potentiel. On
dans la cellule de Wigner-Seitz entourant l’impu- peut donc utiliser un potentiel assez grossier et
reté et possède la symétrie sphérique dans l’appro- obtenir des résultats acceptables.
ximation de Wigner-Seitz utilisée ici. Pour cal- Les déphasages utilisés dans le cas des alliages
culer G(Ri), on peut donc procéder comme suit : de cuivre ont été calculés par Blatt [12] dans
comme la charge Z écrantée est pratiquement l’approximation des électrons libres et avec un
concentrée dans la cellule centrale, on considère potentiel en puits carré de rayon rs, en tenant
une sphère (S) ayant approximativement les di- compte de l’effet de taille : cela revient à remplacer
mensions de la sphère de Wigner-5eitz et contenant dans la règle de Friedel la différence de valence Z
exactement une charge : pntrA impureté et la matrice par

L’ensemble de cette charge et de la charge Z à (1) Ceci n’est vrai que pour des densités électroniques
assez fortement concentrées sur les noyaux (ce qui est le
écranter donnent un gradient de champ nul à
cas pour les métaux considérés plus loin). L’appendice B
grande distance (à l’ordre 1/ Rf). Il suffit alors traite le même problème
avec des électrons libres : les
d’évaluer l’irflnence de Ap(R) à l’extérieur de la gradients sont alorsbeaucoup plus faibles.
693

où z est la valence de la matrice. Le tableau I Dans le casde l’aluminium, le caractère p est


donne les valeurs de oc et q ainsi calculées pour les important ainsi que le montrent les calculs de
alliages de cuivre. Il est à noter la forte variation Heine [15]. Un calcul par la méthode des ondes
de oc avec Zeff qui devrait pouvoir être observée planes orthogonalisées donne mA1 ~ ,5 (voir Appen-
expérimentalement. dice C). En fait, pour expliquer les résultats expéri-
-
mentaux, une valeur de MA1 égale à 15 est nécessaire.
TABLEAU I Cette différence n’est pas étonnante car le calcul
ondes planes orthogonalisées tient mal compte
Valeurs des constantes oc et p dans les alliages de cuivre par
du fait que certaines régions de la surface de Fermi
pour lesquelles 17E(k) est petit ont un caractère p
très marqué. Un calcul plus détaillé serait néces-
saire, en sortant de l’approximation de Wigner-
Seitz. Mais alors le calcul de la diffusion devient
délicat.
Dans le cas du cuivre, les caractères p et d
Pour les alliages d’aluminium n’ayant pas les
doivent être importants. En tenant compte uni-
valeurs calculées de déphasages, on a simplement quement de la partie d des fonctions d’onde, il
faudrait un caractère d de l’ordre de 0,1 pour
ajusté les valeurs de do et 8 x de manière à satisfaire rendre compte de la valeur déduite de l’expérience
la règle de Friedel et obtenir la résistivité
mesurée [13] qui, dans F approximation de Wigner- {Mcu~30.
Seitz, est donnée par la même formule que pour
des électrons libres [14] : VII. Comparaison aux résultats expérimentaux.
-- Avec la valeur MA1 15, les gradients de champ
=

pour les voisins d’un atome de zinc ou de magné-


sium sont donnés dans le tableau III. La limite qo
Cette méthode doit être assez bonne car le rayon
d’écran dans l’alu,minium est plus petit que celui du TABLEAU III
cuivre et l’influence des déphasages d, déjà peu
importante dans le cas du cuivre, doit être négli- Valeurs des gradients de champ (en 1021
dans les alpages AI Zn et Al Mg
cm-3)
geable. Le tableau II donne les valeurs trouvées.
TABLEAU II

Valeurs de 8°’ d1, x et p


dans les alliages Al Zn et Al Mg
(O en u03A9 cm par at. %)

a été choisie égalq à 6, 1021. cm-4 ainsi que


Rowland [2] le suppose. On obtient en particulier
Le coeffic*,ent (l. dépend des fonctions d’onde au des gradients pour les premiers voisins égaux à 78
niveau de Fermi du métal pur. C’est une constante et 125 .1021 cm-3. Rowland donne la valeur, limite
pour chaque série d’alliages. Un rapide calcul de 120.1021 cm-3 pour observer une déformation
numérique montre que les effets observés dans de la raie de résonance par effet du second ordre.
l’aluminium et le cuivre ne peuvent ’être expliqués Cet effet est effectivement observé dans le
si l’on ne tient compte que de la partie s des fonctions cas, Al Mg, mais non dans le cas AI Zn. L’ensemble
de ces résultats en particulier la variation du
périodiques u(r, kKF). (Dans le cas du cuivre, on
obtiendrait une valeur de (l. voisine de l’unité.) nombre n de 98 à 130 pour Zn et Mg est bien
y dépend très fortement du caractère (1) p et d expliquée par le modèle proposé.
des fonctions d’onde. Dans le cas des alliages Cu Zn, il est nécessaire
d’avoir des gradients de 150.1021 cm-3 aux sites
(1) Les caractères s, p, d... des fonctions u(r, K) est des premiers et seconds voisins. Avec MCU == 30, on
ainsi défini. Soit : obtient pour les premiers, deuxièmes et troisièmes
voisins les valeurs de q : 225, 155 et 25.1021 cm-3.
les fonctions u(r, .K Us(T) ... étant normalisées à l’unité dans En conclusion on peut dire que les résultats
l’unité de volume, on a : expérimentaux sont qualitativement bien compris
par la théorie ci-dessus. La principale imprécision
1 a, 19 est la mesure du caractère a. vient de la valeur numérique du coefficient (1., qui
694

(On a utilisé le fait que ApF(r) sommé tout


est estimé assezgrossièrement à 5 pourAll’aluminium. sur

Mais les valeurs de 15 et 30 pour et Cu sont l’espace est égal à Z.)


qu’un calcul détaillé La composantes radiale du champ est :
raisonnables et on peut penser _

des fonctions d’onde au niveau de Fermi donnerait


des résultats voisins de ces nombres.
Deux’faits essentiels caractérisent cette théorie :
d’une part l’influence de la structure des bandes est d’où le gradient :
qui seraient obtenus
d’amplifier fortement les effetseffet
avec des électrons libres. Un analogue est sans
doute la cause des très fortes réductions d’intensité
de résonance nucléaire observées dans les semi-
conducteurs InSb et GaSb [16] contenant de à grande distance de l’impureté :
petites concentrations d’impuretés. D’autre part,
l’existence d’interactions à grande distance dans
les métaux (7,5 A pour le cas Al Mg) est soulignée.
Ce fait est à rapprocher des interactions entre et
impuretés magnétiques dans les alliages dilués
Cu Mn [6]. Dans les deux cas, les effets à grande
distance ne dépendent que de la diffusion au niveau
de Fermi. Le gradient G(R) ainsi calculé est le gradient
total créé par les charges extérieures et sur le
A : Sur le déplacement de Knight. - noyau ; le gradient Go(R) créé par les charges
Appendice extérieures est donc :
Aux sites d’un noyau, u(r, k) ne dépend de k que
sous la forme k2 ; en effet, dans u(r, k), k apparaît
sous la forme k2 ou (k. r) multiplié par une fonction
finie pour r 0. Ce résultat est d’ailleurs évident
=

il
car, dans l’approximation de Wigner-Seitz, n’y
a

aucune direction privilégiée.


Les fonctions xmi (Ri) et Qml (Ri) sont donc, en
Dans le cas d’électrons libres, le coefficient u est
dehors de la sphère centrale : donc égal à 1.

X’lm(ri) ==
Y’ml(03A9) jl(k, Ri) u(Ri, k2)
Appendice C : Calcul de uA1. - Dans l’approxi-
Qlm (ri) =
Yî0) [cos 8& h(k, Ri) -sin 81 nz(k, Ri)] u(Ri,k2) mation des bandes sphériques, on prend comme
fonctions d’onde approchées les fonctions :
et le changement relatif de densité au point r, et
au niveau da Fermi est :
où ’Y 18’ 03C82s, 03C82pB sont les fonctions d’onde atomiques
de l’ion Al+++ calculées par Hartree [17]. Les
coefficients a,., a2s et a2p sont déterminés de façon
que Fk(r) soit orthogonale aux fonctions atomiques
internes. oc est un coefficient normalisant la fonc-
tion Tk(r) à l’unité dans l’unité de volume.
C’est exactement la même formule que dans le Dans le système d’unités atomiques, les valeurs
cas d’électrons libres [5]. des coefficients pour k =
kF sont :

Appendice B : Calcul du gradient de champ pour


des électrons libres. Si les électrons ne sont pas
-

et
soumis à un potentiel périodique, la répartition de
charge électronique àpf(r) autour de l’impureté à
la symétrie sphérique. LP potentiel en .R est alors : En analysant [03C8k(r)]2 en harmoniques sphé-
riques, et en reportant dans (13), on en tire :
03BCA1 ~ 5.

Manuscrit reçu le 4 mai 1960.


695

RÉFÉRENCES
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1956.

REVUE DES LIVRES

DESTOUCHES (J. L.) et AESCHLIMANN (F.), Les systèmes de formulées. Ensuite, la question d’objectivité des notions de
corpuscules en théorie fonctionnelle (1 vol.17,5 x 24 cm, discernabilité et d’indiscernabilité est posée ;,: comme la
126 pages. Actualités Scientifiques, Hermann, Paris,1959). substituabilité des corpuscules dépend des résultats de
Ce troisième ouvrage constitue avec les deux premiers mesure, une réponse négative semble plus juste. Si la
(La quantification en théorie fonctionnelle, Gauthier-Villars, Mécanique ponctuelle admet le principe de discernabilité
etfonctionnelle
la Mécaniqueadopte
ondulatoireattitude
l’in discern
plus abilit : laThéorie
souple é,
Paris, 1956. Corpuscules et champs en théorie fonc- une :mladiscer-
tionnelle, Gauthler-Villars, Paris, 1958.) Les fondements nabilite ni 1 indiscernabilite ne sont Cette ques-
d’une nouvelle tliéorie microphysique intitulée Théorie fone- adéquates.
se trouve alors liée aux conditions de limitation : on
tionnelle, proposée par M. J. L. Destouches. Dans les deux tion
distingue le cas non relativiste du cas relativiste où la loi
premiers livres, seul est envisagé le cas d’un corpuscule des signaux intervient. On arrive ainsi à la conclusion que
unique, mais comme ce qui a un intérêt physique fait la des signaux et la théorie de l’atomisme ne se
intervenir un grand nombre de corpuscules, l’étude des théorie
contredisent pas et qu’il existe une théorie consistante qui
systèmes de corpuscules paraît nécessaire. Enfin le principe de Pauli est mentionné som-
On découvre dans ces livres le souci d’une recherche de
les englobe.
mairement.
cohérence interne et les efforts de construction d’une base
Au chapitre suivant, les auteurs établissent les équations
solide de la Théorie, qui est présentée sous une forme
rarementde trouvée dans lesautres livresde Physique : fondamentales duleurs
propres et système. Leondulatoire
rôles ont caractère objectif
été soulignés. des fonc-de
Profondément
l’esprit de synthèse et de
l’esprit règne partout dans ces tions
de rigueur règne différente de
ces
de la ondulatoire
Mécanique des systèmes
ouvrages,
q
qui appliquent la Logique à la Physique Théo- différente
Schrödinger, la Théorie fonctionnelle n’exige pas la consi-
Dans le premier
conduisent à représenter corpuscule dération
chapitre de celui-ci, les auteurs répètent
deéquations
l’espace fictif
pour de configuration ; on dispose de
les raisonsqui les un
plusieurs
un.système, analogue
décrire le système,
principe fondamental de la Mécanique clas-
qui est ce

par fonction, et définissent rigoureusement un,système,


fonction
une
partie d’un système et
sique des
corpuscule par la considé- sique des systèmes au
systèmes de points maté-riels. la Mécanique clas-
une un
ration d’un ensemble fondamental de,grandeurs univalentes avec la Théorie de points matériels.
de Schrôdinger (Mécanique Lesraccordements
relativiste),
non

complètes. On y trouve enfin les raisonnements


nécessité d’une ordination formelle des corpuscules formant
la
dede fusion)
sur
Dirac (Mécanique
ont fourni relativiste)
déterminer la forme des
aux de Deéléments
auteursetles Broglie (Théorie
nécessaires
fondamentales
le système pour équations
Lede l’ouvrage,
chapitre estsuivant qui
consacréoccupe une partie considérable
à l’étude de la prévision, pro-
(principe
et les
,

de la masse). Ensuite, les ondes à phase linéaire


ondes limites déduites du principe d inertie sont
blême principal de la Physque, puisqu’il est la connexion
entre la Théorie et l’Expérience. La prévision s’exprime mentionnées.
Les considérations sur lala structure -11
Les considérations sur
aux calculs.
consacres
structure du centre de
gravité en
,

par une fonction de probabilité qui dépend de ce que l’on


cherche à prévoir et de ce que l’on sait sur le système.
L’élément de prévision, qui est une fonctionnelle de l’onde Mécanique
autour moyenne et ont suggère
classiquel’onde aux auteurs de définir
barycentrique.
autour du centre de gravite en Mécanique
Les mouvements
physique, obéit à une équation intégrale dont la forme classiquerèlatives
Pondent aux équations d’ondes d’écart et d’ondes
corres-
explicite est donnée. Comme le phénomène de création et
d’annihilation des corpuscules se produit réellement dans
les expériences la fin de ce chapitre est réservée à son
étude. Les auteurs l’ont traité par la méthode de décom-
en
ecomplète Théorie
roisieme livre fonctionnelle.
forme une base
avec les deux premiers une base
Cette nouvelle théorie
se de la Théorie fonctionnelle.
position.
Le chapitre 3 concerne l’indiscernabilité des corpuscules
de même espèce. Le principe de Dalton de l’atomisme est pourmontre
Pour lal’approche
meilleure en ouvrantdesdeschamp
fécondedescription
d’une théorie du
perspectives
phénomènes nouvelles
physiques
fondamental.
et

renforcé, les relations de discernabilité et d’indiscernabilité PHAM XUAN YEM.

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