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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

1. Généralités sur les pompes


On appelle pompe du nom italien « pompa » toute machine hydraulique qui sert à déplacer
les liquides d’une région de basse pression vers une région à haute pression. Son
fonctionnement consiste à produire une différence de pression entre la région d'aspiration et la
région de refoulement au moyen de l'organe actif (piston, roue,…etc.) de la pompe. Du point
de vue physique, la pompe transforme l'énergie mécanique en énergie hydraulique.
Les pompes en tant que machines, constituent l’épine dorsale des unités de pétrole de gaz.
Leurs défaillances implique de la dégradation de la productivité de ces derniers à cet effet
leurs choix et leurs installation doivent faire l’objet d’un soin tout particulier de la part des
services d’études, de même leur entretien requiert une des spécialistes très qualifiées, afin
qu’elles puissent assurer dans les meilleurs conditions un service continu pendant une longue
durée.

2. Classification des pompes


Les pompes, en général, sont partagées en deux grandes familles (Figure 1):

Figure 1 : Classification des pompes

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

Deux principaux types de machines fluidiques :


1/ machines à déplacement positif (ou statiques, ou volumétriques) :
Elles forcent le fluide à entrer (ou sortir) dans une chambre d’admission (ou de
refoulement) en changeant le volume de la dite chambre. Les pressions générées et le travail
effectué sont principalement le résultat de forces statiques.
Exemple: moteur à combustion interne d’une voiture, pompes à engrenages, le cœur
humain…etc.

2/ Turbomachines (machines fluidiques dynamiques) :


Sont conçues d’un ensemble d’ailettes orientées, d’angles bien précis, en un seul ou
plusieurs étages, positionnées autours d’un axe de rotation et formant un « rotor ». La rotation
de ce rotor produit des effets dynamiques qui sont la cause de l’extraction ou de l’apport
d’une quantité d’énergie bien déterminée au fluide.
Exemple: Hélices des propulseurs de bateaux ou d’avions, hotte de cuisines, pompes axiales
ou radiales, roues Pelton, turbines à réaction, éoliennes, turbine à air à haute vitesse qui fait
fonctionner les outils du dentiste…etc.

3. Pompes hydrauliques
3.1. Introduction
Dans un circuit hydraulique, les pompes jouent un rôle tout aussi important, lequel
s’apparente à celui joué par le cœur chez l’être humain. En effet, la pompe permet de faire
circuler, par l’intermédiaire de canalisations, un fluide hydraulique qui déplacera des charges
grâce à des vérins ou à des moteurs hydrauliques. La pompe joue un rôle de premier plan, car
c’est elle qui fournit l’énergie dans un circuit hydraulique.

3.2. Classification des pompes hydrauliques


Pour répondre à toutes les applications industrielles, plusieurs types de pompe ont été mis
au point. On peut toutefois regrouper toutes ces pompes sous deux grandes familles : les
pompes hydrauliques volumétriques et les pompes hydrauliques non volumétriques.

a) Pompes hydrauliques volumétriques


Les pompes hydrauliques volumétriques possèdent une étanchéité interne. Cela signifie
que l’orifice d’admission est séparé de celui de refoulement par des pièces mécaniques
rigides.

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L’étanchéité interne d’une pompe volumétrique rend cette dernière apte à être utilisée dans
les circuits servant à déplacer des charges.

b) Pompes hydrauliques non volumétriques


Les pompes hydrauliques non volumétriques n’ont pas d’étanchéité interne. En effet,
l’orifice d’admission n’est pas séparé de celui de refoulement par des pièces mécaniques
rigides. Ces pompes sont donc utilisées uniquement dans les circuits de transfert ou la masse à
déplacer se limite à celle du fluide en lui-même.

3.3. Principaux types de pompe hydraulique volumétrique


Il existe plusieurs types de pompe hydraulique volumétrique. A chaque type de pompe
correspondent une nature et un agencement particulier des pièces mobiles internes.
Cependant, quel qu'en soit le type, une pompe hydraulique remplit essentiellement le même
rôle, soit celui de faire circuler un liquide.
Le fonctionnement de tous les types de pompe repose sur le même principe. Lorsque la
pompe est mise en marche par une source motrice, les pièces mobiles internes se déplacent et
attirent l'air qui se trouve dans la canalisation du côté de l'admission de la pompe. Ce
mouvement des pièces internes crée un vide partiel. La pression atmosphérique agit alors sur
la surface du liquide contenu dans le réservoir en poussant ce fluide vers l'admission de la
pompe. Le fluide est ensuite entraîné par les pièces mobiles et finalement refoulé vers le
système hydraulique à actionner.

3.3.1. Pompes à engrenages


Les pompes hydrauliques volumétriques à engrenage sont de constitution simple parce
qu’elles ne possèdent que peu de pièces mobiles internes. Ce type de pompe présente
l'avantage d'être celui le moins coûteux. Cependant, ces pompes offrent un rendement
volumétrique ηv peu élevé. De plus, notez que les pompes à engrenage sont à cylindrée fixe.
Comme 1e nom l'indique, les pompes à engrenage renferment deux roues dentées qui
s'engrènent (s'engagent) l'une dans l'autre. Il existe deux catégories de pompe à engrenage:
Les pompes à engrenage extérieur ;
Les pompes à engrenage intérieur.

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a) Pompes à engrenages extérieurs


Ce type de pompe comporte un grand nombre de variantes qui diffèrent entre elles, soient
par : La disposition, soit par la forme des engrenages. Dans tous les cas, le principe consiste à
aspirer le liquide dans l’espace compris entre deux dents consécutives et à le faire passer vers
la section de refoulement. Les pompes à engrenages peuvent avoir une denture droite,
Hélicoïdale, ou encore à chevrons. Cette dernière solution présente l’avantage de rendre le
mouvement plus uniforme.

Les pompes à engrenage extérieur comportent une roue dentée menant et une roue dentée
menée. Ces roues tournent en sens opposé en s'engrenant l'une dans l'autre. En face de l'orifice
d'admission, les deux roues dentées se séparent en créant un vide partiel comblé par l'huile
provenant du réservoir. L'huile est ensuite transportée par les alvéoles formées par le creux
des dents elle corps de la pompe.
Des plaquettes assurent l'étanchéité axiale des alvéoles, c'est-à-dire qu'elles empêchent
l'huile de fuir par les côtés des alvéoles. Au fur et à mesure que les dents se réengagent,
l’huile est évacuée vers l’orifice de refoulement. Sous l’effet de la pression existant du côté de
refoulement de la pompe, les deux roues dentées sont poussées contre le corps de la pompe à
cause de l’espace existant entre la face des dents des roues dentées et le corps de la pompe.
L’espace disponible tend à s’amplifier à mesure que la pompe prend l’âge et s’use. Les pertes
volumétriques augmentent donc en fonction de l’usure de pompe. Il en résulte un faible
rendement volumétrique.

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 Fonctionnement
 Lors du désengrènement des deux pignons, les dents sortent de leur logement, il y a
augmentation de volume et aspiration.
 Lors du passage de l'huile entre les pignons et le corps de la pompe, il n'y pas de variation
de volume, c'est la phase de transfert.
 Lors du ré-engrènement des deux pignons, les dents rentrent dans leur logement, il y a
diminution de volume et refoulement. La réduction de volume entre deux dents lors du
ré-engrènement génère des pressions élevées. Cette différence de pression importante entre
l’admission et le refoulement implique des bruits et efforts alternés implique une réduction de
la durée de vie.

 Débit et performances

Le volume théorique refoulé en un tour : Vd 
4
D2
0 
 Di2 L

Où:
Do : le diamètre externe des pignons
Di : le diamètre interne des pignons
L : la largeur des pignons

 Si N est la vitesse de rotation, le débit théorique sera :


Qt  Vd N
Donc Qt est proportionnel à N, indépendamment de la pression.

 Ecoulement réel ⇒ fuites de liquide de la chambre de refoulement vers la chambre


d’admission ⇒ Qa < Qt
 Efficacité volumétrique :
Qa
v  100%
Qt

 Pressions ↑⇒ fuites ↑⇒ ηv↓


 Dispositif de sécurité : arrêt à pressions élevées (valve de sécurité).
 Pression de fonctionnement ∼ 80 bars (débit de 0.7 m3/min). Limites à 150 ∼ 200 bars.

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Exemple1 :
Une pompe à engrenage ayant un diamètre extérieur de 80 mm, un diamètre intérieur de
55 mm et une largeur de 25 mm. Si le débit réel de cette pompe à une vitesse de rotation de
1600 tr/min est de 95 l/min. Quel est son rendement volumétrique?

b) Pompes à engrenages intérieurs


Le principe général consiste à placer un des engrenages à l’intérieur de l’autre. Cette
disposition nécessite l’utilisation d’une pièce supplémentaire en forme de croissant qui permet
l’étanchéité entre les deux trains d’engrenages.

La roue à denture externe entraîne la roue à denture interne. Il est à noter que la roue à
denture externe est excentrique par rapport à la roue à denture interne et que les deux roues
dentées tournent dans le même sens.
Dans ce type de pompe, l'huile hydraulique est aspirée par les cavités créées lors du
désengagement des deux roues dentées. Le fluide devient prisonnier dans les alvéoles créées
par les dents de roues dentées et le croissant. Il est ainsi transporté jusqu'à ce qu'il soit refoulé
lorsque les dents se réengagent. Il existe également des pompes double ou triple à engrenage
interne à croissant.

3.3.2. Pompes à lobes


La pompe à lobes est une pompe volumétrique permettant de pomper des produits fragiles,
sensibles au cisaillement, liquides ou visqueux, chargés de particules molles ou dures.
L'action de pompage du principe de la pompe à lobes rotatifs est générée par la contre-
rotation de deux rotors à l'intérieur d'une chambre. Ils sont situés sur des arbres, qui sont à

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leur tour montés à l'intérieur d'une boîte à engrenages externe et supportés par des paliers; les
engrenages de distribution sont également situés sur les arbres. Les engrenages de distribution
transfèrent l'énergie de l'arbre d'entraînement à l'arbre entraîné, la synchronisation des rotors
se fait de telle sorte qu'ils tournent sans contact entre eux. Lorsque les rotors passent devant
l'orifice d'aspiration, la cavité générée augmente créant ainsi une diminution de la pression, ce
qui induit le fluide pompé à affluer dans le boîtier du rotor.

3.3.3. Pompes à Gerotor


C’est une variante de la pompe à engrenages internes (même principe de fonctionnement).
Le pignon interne compte une dent en moins que la roue externe. Les deux pignons sont
engrenés de sorte à créer deux espaces sans communication. Ceci permet de générer
l’alternance de l’admission et du refoulement. De même que les autres pompes à engrenages,
la pompe Gerotor :
- génère déplacement volumétrique fixe ;
- génère des efforts asymétriques ;
- opère à relativement faibles pressions ;
- efficacité de 50% à 75%.

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3.3.4. Pompes à palettes (lames)


Les pompes hydrauliques volumétriques à palettes sont fréquemment utilisées parce
qu'elles ont un bon rendement volumétrique (ηv). Elles offrent généralement un meilleur
rendement volumétrique que les pompes à engrenage. Elles sont toutefois plus coûteuses que
ces dernières. Les pompes, comme le nom l'indique, renferment des palettes. Celles-ci sont de
forme rectangulaire et sont introduites à l'intérieur du rotor par l'entremise de rainures
radiales. Les palettes peuvent donc se déplacer radialement.

 Fonctionnement
• Lors de la rotation les palettes s'éloignent de plus en plus du rotor ;
• Le volume augmente au fur et à mesure de la rotation ⇒ aspiration ;
• A la moitié de la rotation les palettes se rapprochent du rotor ;
• Le volume diminue ⇒ refoulement ;
• Il n'y a pas de phase de transport.

 Variantes :
Les palettes peuvent se plaquer contre la paroi du stator selon trois procèdes :
- À l’aide de ressorts installés dans la base des rainures.
- À l’aide de canaux de prise de pression et de piston qui permettent de plaquer les palettes sur
le stator à faible régime (à pressions élevées ⇒ frottement important des palettes sur le rotor
⇒ risque d’usure prématurée).
- Par effet de force centrifuge (pour des vitesses de rotation élevées > 600 tour/min).

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Il existe deux catégories de pompe à palettes :


les pompes à palettes à cylindrée fixe ;
les pompes à palettes à cylindrée variable.

1. Pompes à palettes à cylindrée fixe


Les pompes à palettes à cylindrée fixe se divisent en deux groupes :
les pompes à palettes à cylindrée fixe à rotor non balancé;
les pompes à palettes à cylindrée fixe à rotor balancé.

a) Pompes à palettes à cylindrée fixe à rotor non balancé


Les pompes à palettes à cylindrée fixe à rotor non balancé ont un principe de
fonctionnement relativement simple. Le rotor, dans lequel sont introduites les palettes, est
installé dans le carter de la pompe. Il est excentrique par rapport au centre du corps de la
pompe.

 Principe de fonctionnement
Dans ce type de pompe, le rotor est entraîné dans un mouvement de rotation grâce à l'arbre
d'accouplement relié à la source motrice de la pompe. La force centrifuge, ainsi créée, pousse
les palettes contre une couronne circulaire. Lorsque le rotor tourne, les palettes suivent le
contour de la couronne. Il est à noter que le chanfrein de la palette suit toujours le sens de
rotation. Il en est ainsi pour tous les types de pompe à palettes. A cause de l'excentricité du
rotor par rapport à la couronne, les palettes divisent l'espace compris entre le rotor et la
couronne en une série d'alvéoles. L'aspiration de la pompe se fait à l'endroit où les alvéoles

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augmentent de volume. Il se crée ainsi un vide partiel qui sera comblé par l'huile hydraulique
poussée dans ces alvéoles par la pression atmosphérique agissant dans le réservoir. L'huile
emprisonnée dans les alvéoles est ensuite acheminée vers l'orifice de refoulement de la
pompe. Par la suite, la diminution du volume des alvéoles force l'expulsion de l'huile vers
l'orifice de refoulement. Une force de poussée est appliquée sur le rotor de la pompe puisque
la pression existant du côté du refoulement est exercée d'un seul côté. A cause de ce
déséquilibre de force ainsi créé sur le rotor, ce type de pompe est appelé pompe à palettes à
rotor non balancé. Il est à noter que ce déséquilibre force entraîne une réduction de la
longévité de la pompe.

b) Pompes à palettes à cylindrée fixe à rotor balancé


Dans une pompe à palettes à cylindrée fixe à rotor balancé, la pression exerce une force sur
deux côtés opposés (180°) du rotor. Ainsi, l'opposition des forces créées par la pression
permet d'annuler l'effet de déséquilibre néfaste au roulement.

Le principe de fonctionnement des pompes à palettes à rotor balancé est le même que celui
des pompes à palettes à rotor non balancé. La seule distinction se trouve au niveau de la forme
de la couronne. En effet, cette dernière est de forme ovale. En fonctionnement, cela se traduit
par deux admissions et deux refoulements par tour du rotor. Les deux orifices de refoulement
sont opposés (180°), tout comme ceux d'admission, ce qui permet d'équilibrer les roulements
et autres pièces internes en rotation. Les pompes à palettes à rotor balancé résistent mieux aux

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montées de la pression du côté du refoulement. De plus, leur durée de vie est généralement
plus longue que celle des pompes à palettes à rotor non balancé.
Afin d'augmenter l'étanchéité au point de contact entre les palettes et la couronne, une
pression d'huile ou un ressort est appliqué sous les palettes afin que la force centrifuge pousse
les palettes contrôla couronne ou le corps de la pompe.

2. Pompes à palettes à cylindrée variable (commande direct)


Les pompes à palettes à débit fixe, qu'elles soient à rotor balancé ou non balancé,
présentent un inconvénient majeur : leur cylindrée et, par conséquent, leur débit sont fixes.
Dans un circuit hydraulique, le volume d'huile nécessaire pour alimenter les composants est
rarement constant. Lorsque le circuit requiert moins d'huile, l'excédent fourni par une pompe à
cylindrée fixe est évacué par la valve de sûreté. Il en résulte une perte de débit et
nécessairement un gaspillage d'énergie. Pour remédier à cette situation, on a recours à une
pompe à cylindrée variable. Les pompes à palettes à cylindrée variable permettent de fournir
un débit variable qui s'ajuste à la demande du circuit hydraulique. Voici en quoi consiste le
principe de fonctionnement de base de ce type de pompe. La pompe à débit variable fournit
un débit maximal. Lorsque le circuit hydraulique requiert moins d'huile, le débit excédentaire
fait augmenter la pression du côté du refoulement de la pompe. C'est cette augmentation de
pression qui réduit la cylindrée de la pompe.

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 Excentricité et débit:

L’excentricité maximale possible : Emax  Ds  Dr / 2 

Le déplacement volumétrique maximal est : Vd 
4
D 2
s 
 Dr2 L


En introduisant l’excentricité : Vd  Ds  Dr .E.L
2
Où:
Ds : le diamètre du stator
Dr : le diamètre du rotor
L : la largeur des roues
E : l’excentricité

Exemple 2 :
On souhaite qu’une pompe à palette ait un volume déplacé par cycle de 95 cm 3. Le diamètre
de son rotor est de 60 mm. Le diamètre de son stator est de 85 mm. La largeur des palettes est
de 50 mm. Quelle devrait être l’excentricité?

3.3.5. Pompes à pistons


 Description :
• Un système d’embiellage ;
• Un système de pistons ;
• Des clapets et des orifices d’aspiration ;
• Des clapets et des orifices de refoulement.

 Fonctionnement :
• Embiellage ⇒ transformation de la rotation de l’arbre en mouvement de va-et-vient du
piston.
• Quand le piston se rétracte (volume augmente), le clapet de refoulement se ferme et le clapet
d’aspiration s’ouvre ⇒ phase d’aspiration
• Quand le piston se déplace en réduisant le volume, le clapet d’admission se ferme et le
clapet de refoulement s’ouvre ⇒ phase de refoulement.

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Les pistons sont animés d'un mouvement de va-et-vient. Ces pompes sont donc quelquefois
appelées "pompes alternatives" à cause du mouvement alternatif des pistons à l'intérieur de
son cylindre pour créer une chambre à volume variable.
Les pompes à pistons offrent le meilleur rendement volumétrique et sont toutefois les plus
coûteuses.
Dans ce type de pompe, le fluide peut se trouver à des pressions élevées, de l'ordre
de 420 bars.

Il existe deux principes de montage des pistons dans le carter de la pompe :


 le montage radial,
 le montage axial.

1. Pompes à pistons radiaux


Les pistons sont disposés selon un rayon.
Les pompes à pistons radiaux se divisent en deux groupes :
1. les pompes à pistons radiaux à bloc cylindre tournant ;
2. les pompes à pistons radiaux à bloc cylindre fixe.
Les pompes à pistons radiaux à bloc cylindre tournant et à cylindre fixe contiennent des
pistons qui sont disposés radialement dans le bloc cylindre par l'intermédiaire d'alésage.

a) Pompes à pistons radiaux à bloc cylindre tournant


En tournant, le bloc cylindre crée une force centrifuge qui force les pistons à suivre la
couronne. La couronne est excentrique par rapport au bloc cylindre, ce qui engendre un
mouvement de va-et-vient des pistons dans leur alésage. En sortant du bloc cylindre, les
pistons créent un vide partiel qui sera comblé par l'huile hydraulique poussée par la pression
atmosphérique agissant dans le réservoir. L'huile est acheminée aux pistons par l'intermédiaire
d'un boisseau (tuyau s'emboîtant dans un autre) central fixe. La partie inférieure du boisseau
correspond à l'orifice d'admission lorsque la rotation est dans le sens horaire puisque les
pistons sont forcés de sortir de leur alésage vis-à-vis cet orifice. L'huile emprisonnée dans
l'alésage du piston est ensuite transportée vers l'orifice de refoulement qui correspond à la
partie supérieure du boisseau central. A cause de l'excentricité de la couronne par rapport au
bloc cylindre, les pistons entrent dans leur alésage et refoulent ainsi l'huile vers l'orifice de
refoulement.

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b. Pompes à pistons radiaux à bloc cylindre fixe


Le mécanisme d'entraînement consiste en un bloc poussoir raccordé à un vilebrequin.
Le mouvement excentrique du bloc poussoir vient ainsi engendrer un mouvement alternatif à
chacun des pistons.
Lorsqu'un piston sort de son alésage, son clapet d'admission s'ouvre pendant que son clapet
de refoulement se ferme. L'alésage du piston se remplit ainsi d'huile qui passe par le centre du
piston. L'huile provient de la chambre centrale.
Lorsqu'un piston entre dans son alésage, son clapet d'admission se ferme tandis que son
clapet de refoulement s'ouvre. L'huile contenue dans l'alésage du piston est alors expulsée
dans la chambre de refoulement, puis vers l'orifice de refoulement.

2. Pompes à pistons axiaux


Les pompes à pistons axiaux se divisent en deux catégories :
1. les pompes à pistons axiaux à axe droit ;
2. les pompes à pistons axiaux à axe brisé.

a. Pompes à pistons axiaux à axe droit


 Pompes à pistons axiaux à axe droit à cylindrée fixe
Les pompes à pistons axiaux à axe droit contiennent des pistons qui sont disposés axialement
dans le bloc cylindre.

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Les pistons sont introduits dans les alésages du bloc cylindre. L'autre extrémité des pistons,
appelée patin, est retenue à l'aide de la plaque de retenue.
L'arbre d'accouplement relié au bloc cylindre donne un mouvement de rotation au bloc
cylindre, aux pistons et à la plaque de retenue. En tournant, la plaque de retenue fait glisser les
patins des pistons sur la plaque de poussée qui est fixée dans le corps de la pompe. La plaque
de poussée, en plus d'être fixe, est inclinée. En tournant sur la plaque de poussée, les pistons
suivent l'angle d'inclinaison de cette dernière. Ils sont ainsi animés d'un mouvement alternatif
dans leur alésage.
Pendant la sortie des pistons des alésages, un vide partiel est créé, ce qui concorde avec le
passage des pistons vis-à-vis de l'orifice d'admission de la pompe. L'huile contenue dans le
réservoir est ainsi poussée par la pression atmosphérique dans les alésages du bloc cylindre.
Lorsque les pistons entrent dans leur alésage, ils forcent l'huile emprisonnée dans les
alésages à passer au travers l'orifice de refoulement de la plaque de distribution, puis à se
diriger vers l'orifice de refoulement de la pompe.

 Pompes à pistons axiaux à axe droit à cylindrée variable


Dans ce type de pompe, la plaque de poussée est toujours fixe mais son inclinaison peut
varier.
La plaque de poussée est maintenue à son angle maximal grâce à un ressort qui pousse sur
une plaque pivotante. La pompe fournit ainsi un débit maximal.

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

Lorsque la pression augmente du côté de l'orifice du refoulement, l'inclinaison de la plaque


de poussée est réduite, ce qui diminue la cylindrée.
La figure vous montre trois inclinaisons différentes de la plaque de poussée ainsi que les
trois cylindrées correspondantes.

Variation de la cylindrée d'une pompe à pistons axiaux à axe droit.

b). Pompes à pistons axiaux à axe brisé

 Pompes à pistons axiaux à axe brisé à cylindrée fixe


Le fonctionnement d'une pompe à pistons axiaux à axe brisé est sensiblement le même que
celui d'une pompe à pistons axiaux à axe droit.
La seule distinction réside dans le fait que l'arbre d'accouplement et le bloc cylindre
sont disposés selon un axe brisé.

Agencement de l'arbre d'accouplement et du bloc cylindre.

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

Dans ce type de pompe, la plaque de retenue est fixée sur l'arbre d'accouplement. Le bloc
cylindre est relié à l'arbre d'accouplement par l'entremise d'un joint universel. L'angle ainsi
créé force le mouvement alternatif des pistons dans leur alésage lors de la rotation de l'arbre
d'accouplement.

 Pompes à pistons à axe brisé à cylindrée variable


La variation de la cylindrée est obtenue en modifiant, à l'aide d'un volant, l'angle
d'inclinaison du bloc cylindre par rapport à l'arbre d'accouplement.

Variation de la cylindrée d'une pompe à pistons axiaux à axe brisé


Si:
S : la course d’un piston
D : diamètre de la plaque de fixation des pistons
A : sa surface
θ : l’angle d’inclinaison
np : le nombre de pistons de la pompe
S
cos  
D
Vd  np. A.S  np. A.D. tan 
Q  Vd .N  np. A.D.N . tan 

Si θ = 0 ⇒ Q = 0 , Si θ = θmax ⇒ Q = Qmax
Variation de θ ⇒ variation du volume déplacé et du débit.

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

Valeurs typique de θ : 0° à 30° pour les pompes à cylindrée variable.


entre 23° et 30° pour les pompes à cylindrée fixe

Exemple 3:
Trouver l’angle d’inclinaison d’une pompe à pistons axiaux qui fournit un débit de 1,25 L/s à
une vitesse de 2000 tr/min. Cette pompe possède 9 pistons de diamètre 12,7 mm disposés sur
une plaque à pistons de diamètre 130 mm. L’efficacité (le rendement) volumétrique de cette
pompe est de 94%.

3.4. Critères de sélection d’une pompe hydraulique


Les critères de sélection d'une pompe hydraulique volumétrique sont nombreux et leur
importance varié selon le circuit à alimenter.
Par exemple, les critères à considérer lors de la sélection d’une pompe qui alimentera une
machine-outil sont le niveau sonore peu élevé et la faible consommation d’énergie.
Cependant, pompe hydraulique utilisée à bord d'un avion doit avant être fiable et légère.
Notez que les critères qui suivent ne sont pas présentés par ordre d'importance, car
l'importance de ces critères varie d'une application à une autre.

a) Performances :
1. efficacité (ou rendement) :
✓volumétrique (ηv )
✓mécanique (ηm )
✓Totale (η) = efficacité volumétrique (ηm ) × efficacité mécanique (ηv).
3. Capacité
4. Bruits
5. cavitation

1. Efficacité (ou rendement) :


 Le rendement volumétrique η volumétrique
débit réel fourni par la pompe Q
v   a 100%
débit théorique fourni par la pompe Qt

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

Le rendement volumétrique exprime la proportion des fuites volumiques et des pertes par
glissement au sein de la pompe. Plus ces fuites et ces pertes sont faibles plus le rendement
volumétrique est élevé.

 Le rendement mécanique ηmécanique


Le rendement mécanique exprime les pertes d’énergie (ou de puissance) par frottements au
niveau des roulements et des éléments de liaisons ainsi que les pertes dues aux turbulences
dans le fluide.
couple théorique fourni par l ' arbre de la pompe CT
m   X 100%
couple réel fourni par l ' arbre de la pompe Ca
puissance théorique fournie par la pompe
m 
puissance réel fournie par la pompe

 Le rendement total ηtotal


Le rendement total d'une pompe hydraulique tient compte à la fois des pertes
volumétriques et des pertes mécaniques. L'équation mathématique du rendement total est la
suivante :
ηtotal= ηvolumétrique* ηmécanique

Exemple 4 :
Une pompe, possédant un volume déplacé par cycle de 80 cm3, fournit un débit 1,4 l/s pour
une vitesse de rotation de 1200 tr/min et une pression de 75 bars. Si le couple mécanique
fourni à la pompe vaut 110 Nm :
a- trouver le rendement total de la pompe.
b- déterminer le couple théorique nécessaire pour faire fonctionner la pompe dans ces
conditions.

2. Capacité (débit fourni par la pompe)


Dépend principalement des paramètres suivants :
• pression de refoulement: les pompes sont dimensionnées pour une pression de refoulement p
donnée. Si p ↑ ⇒ Qa↓.

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Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

• viscosité de l’huile:
- l’huile est le liquide généralement utilisé avec les pompes à déplacement positif
(hydraulique)
- viscosité μ de l’huile ↑ ⇒ Qa↑.
- μ est fonction de la température, T↓ ⇒ μ ↑.
- une ↑ de 20°C de la température de l’huile ⇒ ↓Q de 20%.
- l’effet de la viscosité sur le débit de refoulement est d’autant plus important que la
vitesse de rotation est faible.

• Ajustement et jeux de fonctionnement :


- les jeux de fonctionnement doivent être scrupuleusement respectés lors de la
fabrication.
- Jeux de fonctionnement ↑ ⇒ fuites ↑ ⇒ Qa↓.
- Idéalement ⇒ aucun jeu entre les éléments de la pompe (impossible).
- Les frottements, l’abrasion, les chocs…etc. autant de paramètres qui ↑ les jeux entre
les éléments de la pompe.
- exemple: doubler le jeu entre la surface interne du stator et les surfaces des pignons
d’une pompe à engrenages de 0.02 mm à 0.04 mm ⇒ 8 fois ↑ de fuites ⇒ Qa↓ 20%.
- l’effet des jeux de fonctionnement est d’autant plus important que la vitesse de
rotation est faible.

3. Bruit
• mesuré en décibels (dB)
• Indicateur de frottements anormaux ⇒ risque d’endommagement.
• cause aussi par les vibrations et les fluctuations du liquide
• les pompes à déplacement fixe (capacité fixe) sont plus rigides ⇒ moins de bruit
• pompes à capacité variable peuvent générées plus de bruit
• peut être dû à la présence de bulles d’air dans le liquide. 1% d’air dans le liquide peut
engendrer un changement de compressibilité important ⇒ bruit excessif et précurseur de la
cavitation.

Cours de SDHP Master 1/USTHB 20


Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

4. Cavitation
Suite à une brutale dépression dans le fluide, le gaz dissout dans l'huile se libère sous
forme de bulles de gaz. Soumises à un retour à la pression normale d'utilisation, les bulles
éclatent provoquant des micro-implosions qui arrachent les métaux. Peut être causée aussi par
la présence excessive d’air dans le liquide.

Causes possibles:
• Filtres colmatés ou filtration inadaptée
• Robinet d'isolement fermé
• Canalisation d'aspiration bouchée
• Mise à la pression atmosphérique de la bâche bouchée
• Viscosité trop importante de l'huile
• Niveau d'huile insuffisant
• Prise d'air dans le circuit d'aspiration

Conséquences :
• Détérioration des pompes
• Oxydation de l'huile
• Corrosion des organes hydrauliques

Quelques solutions :
• Utiliser des lignes (conduites) d’aspiration aussi courtes que possibles.
• Positionner les pompes aussi prés que possible du réservoir d’alimentation
• Maintenir les vitesses d’aspiration en dessous de 1.5 m/s.
• Utiliser une huile adéquate selon les recommandations du manufacturier.
• Assurer la propreté des filtres.
• Maintenir le niveau d’huile recommandé dans le réservoir.

b). Critères de sélection d’une pompe à déplacement positif


Afin de choisir une pompe pour un système hydraulique, il faut considérer :
• Les débits, les vitesses et les pressions de fonctionnement du système (type de moteur ou
vérin, pressions nécessaires…etc.)
• La comparaison des performances des différentes pompes adéquates au système
• La puissance totale requise pour la pompe

Cours de SDHP Master 1/USTHB 21


Chapitre 2 : Pompes hydrauliques

• Le réservoir, les conduites et autres accessoires adéquats pour la pompe sélectionnée.


• La fiabilité, la maintenance et la durée de vie de la pompe
• Le bruit
• Le coût
Comparaison de plusieurs choix et sélection ⇒ processus d’optimisation.

c). Quelques notions de maintenance pratique des pompes à déplacement positif


• Nettoyage des éléments métalliques de la pompe :
- nettoyage à la vapeur
- séchage à l’air comprime (sauf les roulements)
- huiler les pièces (avec la même huile que celle de la pompe)
- nettoyage des orifices de passage de l’huile
• Inspection des engrenages (rupture, corrosion, usure, piqures…etc.)
• Nettoyage, inspection et installation des joints :
- précaution à prendre concernant les solvants utilisés pour ne pas endommager le
matériau des joints.
- inspection de l’état des joints : rigidité, craquelures…etc. ⇒point d’aniline du
caoutchouc utilisé.
- lubrifier les joints avant installation, collage (colle adéquate) et orientation.
• Nettoyage et inspection des surfaces usinées du stator (casing) : inspection périodique
(rayures, usures, fissures) et nettoyage (particules métalliques).

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