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COURS DE TURBOPOMPES ET

TURBOCOMPRESSEURS

SECTION : MACHINE II
Khalid HIDARA
PARTIE 1 : GENERALITES ET DESCRIPTIFS

 Les pompes sont des appareils qui servent à aspirer, refouler ou comprimer
les fluides.
 Lorsque l'appareil sert à comprimer un gaz, il est nommé compresseur.
 Lorsqu'il "comprime" un liquide, il est nommé pompe.
LES POMPES
Classement des pompes

Les pompes véhiculant des liquides se divisent en deux catégories principales:


 Les pompes centrifuges : le mouvement du liquide résulte de
l’accroissement d’énergie qui lui est communiqué par la force centrifuge.
 Les pompes volumétriques : l’écoulement résulte de la variation d’une
capacité occupée par le liquide
Les pompes centrifuges
Les pompes centrifuges
1. Principe de fonctionnement

Une pompe centrifuge est constituée par:


• une roue à aubes tournant autour de son axe
• un distributeur dans l'axe de la roue
• un collecteur de section croissante, en forme
de spirale appelée volute.
Le liquide arrive dans l'axe de l'appareil par le
distributeur et la force centrifuge le projette vers
l'extérieur de la turbine. Il acquiert une grande
énergie cinétique qui se transforme en énergie
de pression dans le collecteur où la section est
croissante.
L'utilisation d'un diffuseur (roue à aubes fixe) à la
périphérie de la roue mobile permet une
diminution de la perte d'énergie.
Les pompes centrifuges
1. Principe de fonctionnement
Les pompes centrifuges
2. Amorçage

Les pompes centrifuges ne peuvent s'amorcer seules.


L'air contenu nécessite d'être préalablement chassé. On peut utiliser un réservoir annexe placé en charge
sur la pompe pour réaliser cet amorçage par gravité.
Pour éviter de désamorcer la pompe à chaque redémarrage il peut être intéressant d'utiliser un clapet anti-
retour au pied de la canalisation d'aspiration.
Les pompes centrifuges
3. Caractéristiques

Les hauteurs manométriques totales fournies ne peuvent dépasser quelques dizaines de mètres. Pour
dépasser ces valeurs on utilise des pompes centrifuges multicellulaires où plusieurs roues sont montées en
série sur le même arbre. Le refoulement d'une des pompes communique avec l'aspiration de la pompe
suivante.
Il est également possible de coupler en série
plusieurs de ces pompes.
Le rendement est de l'ordre de 60 à 70 %: il est
inférieur à celui des pompes volumétriques.
Les pompes centrifuges
4. Utilisation
Ce sont les pompes les plus utilisées dans le domaine industriel à
cause de la large gamme d'utilisation qu'elles peuvent couvrir,
de leur simplicité et de leur faible coût.
Néanmoins, il existe des applications pour lesquelles elles ne
conviennent pas:
• utilisation de liquides visqueux: la pompe centrifuge
nécessaire serait énorme par rapport aux débits possibles.
• utilisation de liquides "susceptibles" c'est-à-dire ne supportant
pas la très forte agitation dans la pompe (liquides alimentaires
tels que le lait).
• utilisation comme pompe doseuse: la nécessité de réaliser des
dosages précis instantanés risque d'entraîner la pompe en
dehors de ses caractéristiques optimales.
Ces types d'application nécessitent l'utilisation de pompes
volumétriques.
Par contre contrairement à la plupart des pompes
volumétriques, les pompes centrifuges admettent les suspensions
chargées de solides.
Les pompes centrifuges
5. Réglage de débit
Trois moyens sont possibles:
• variation de la vitesse de rotation de la
pompe par un dispositif électronique
• vanne de réglage située sur la canalisation
de refoulement de la pompe pour éviter le
risque de cavitation: suivant son degré
d'ouverture, la perte de charge du réseau va
augmenter ou diminuer ce qui va entraîner la
variation du point de fonctionnement
• réglage en "canard" avec renvoi à
l'aspiration d'une partie du débit.
Le réglage du débit est important pour des
besoins dus au procédé mais aussi pour se
placer dans des plages de fonctionnement
où le rendement est meilleur.
Les pompes volumétriques
Les pompes volumétriques
1. Généralités
Une pompe volumétrique se compose d'un corps de pompe parfaitement clos à l'intérieur duquel se
déplace un élément mobile rigoureusement ajusté. Leur fonctionnement repose sur le principe suivant:
• exécution d'un mouvement cyclique
• pendant un cycle, un volume déterminé de liquide pénètre dans un compartiment avant d'être refoulé à
la fin.
Ce mouvement permet le déplacement du liquide entre l'orifice d'aspiration et l'orifice de refoulement.
Les pompes volumétriques sont généralement auto-amorçantes. Dès leur mise en route elles provoquent une
diminution de pression en amont qui permet l'aspiration du liquide. Il est nécessaire néanmoins d'examiner la
notice du fabricant.
Les pompes volumétriques permettent d'obtenir des hauteurs manométriques totales beaucoup plus élevées
que les pompes centrifuges. La pression au refoulement est ainsi plus importante. Le débit est par contre
généralement plus faible mais il ne dépend pratiquement pas des caractéristiques du réseau.
Le rendement est souvent voisin de 90 %.
On distingue généralement:
• les pompes volumétriques rotatives : Ces pompes sont constituées par une pièce mobile animée d’un
mouvement de rotation autour d’un axe, qui tourne dans le corps de pompe et crée le mouvement du
liquide pompé par déplacement d’un volume depuis l’aspiration jusqu’au refoulement.
• les pompes volumétriques alternatives: la pièce mobile est animée d'un mouvement alternatif.
Les pompes volumétriques rotatives
1. Pompes à palettes libres

Fonctionnement : un corps cylindrique fixe communique avec les


orifices d'aspiration et de refoulement. A l'intérieur se trouve un
cylindre plein, le rotor, tangent intérieurement au corps de la
pompe et dont l'axe est excentré par rapport à celui du corps. Le
rotor est muni de 2 à 8 fentes diamétralement opposées deux à
deux, dans lesquelles glissent des palettes que des ressorts
appuient sur la paroi interne du stator. Le mouvement du rotor fait
varier de façon continue les différentes capacités comprises entre
les cylindres et les palettes en créant ainsi une aspiration du
liquide d'un côté et un refoulement de l'autre.
Caractéristiques et utilisation : ce sont des pompes caractérisées
par des débits allant jusqu'à 100 m3.h-1 et des pressions au
refoulement de 4 à 8 bars. Elles conviennent aux liquides peu
visqueux.
Avantages : pas de brassage ni d’émulsionnage du liquide
pompé, débit régulier, marche réversible de la pompe.
Inconvénients : usure du corps par frottement des palettes,
difficile pompage des produits visqueux.
Les pompes volumétriques rotatives
1. Pompes à palettes libres
Les pompes volumétriques rotatives
2. Pompes à engrenages
Fonctionnement : Elle est constituée par deux engrenages tournant à l’intérieur du corps de pompe. Le principe
consiste à aspirer le liquide dans l’espace compris entre deux dents consécutives et à le faire passer vers la
section de refoulement.
Caractéristiques et utilisation : ce sont des pompes qui peuvent atteindre des pressions au refoulement de l’ordre
de 5 à 30 bars. Les débits peuvent atteindre 300 m3.h-1 . La hauteur manométrique maximale est de 50 à 200 m
CE. Elles n’admettent pas le passage de particules solides sous peine de destruction. Elles sont utilisées pour les
produits autolubrifiants et alimentaires.
Avantages : débit régulier, pas de clapets nécessaires, marche de la pompe réversible.
Inconvénients : nombreuses pièces d’usure, pas de particules solides dans cette pompe ni de produits abrasifs, la
présence de traces de solide ayant pour effet d’accélérer l’usure mécanique des pignons et de diminuer
l’étanchéité entre le corps de pompe et les dents.
Les pompes volumétriques rotatives
3. Pompes à rotor hélicoïdal excentré
Fonctionnement : elles sont composées de deux engrenages hélicoïdaux : le rotor tourne à l’intérieur du stator.
Le mouvement tournant excentré du rotor permet de véhiculer le produit pompé.
Caractéristiques et utilisation : Ces pompes peuvent atteindre des pressions au refoulement de 20 à 60 bars. Le
débit est de 500 m3.h-1. Elles sont utilisées notamment pour les produits pétroliers et les produits alimentaires. Son
utilisation pour alimenter les filtres-presses est fréquentes.
Avantages : passage de particules solides, de produits abrasifs et de boues, débit régulier, marche de la
pompe réversible.
Inconvénients : pas de marche à sec de la pompe, maintenance assez difficile et coûteuse, encombrement
important.
Les pompes volumétriques rotatives
4. Pompes péristaltiques
Fonctionnement : l’effet de pompage est obtenu par la compression d’un tube en élastomère par des galets
fixés sur le rotor. Les galets, en se déplaçant, entraînent le liquide jusqu’au refoulement.
Caractéristiques et utilisation : elles permettent de pomper des liquides très abrasifs et chargés à un débit
pouvant aller à 50 m3.h-1. La pression au refoulement est de 15 bars. La hauteur manométrique maximale est de
160 m CE. Elles s'utilisent pour les produits chimiques et alimentaires.
Avantages : utilisation comme pompe doseuse possible.
Inconvénients : débit limité, refoulement très saccadé, température d’utilisation assez faible.
Les pompes volumétriques rotatives
4. Pompes péristaltiques
Les pompes volumétriques rotatives
5. Pompes à lobes
Fonctionnement : Les pompes à lobes sont des pompes volumétriques, à amorçage automatique. La rotation
régulière des couples de lobes crée un vide au niveau du côté aspiration déterminé par le sens de rotation de
l'entraînement. Ce vide attire le liquide dans le compartiment de pompe. Lorsque la rotation se poursuit, le
liquide pompé est refoulé par les lobes, longe la paroi de la pompe et arrive dans la zone de refoulement. Une
rotation de l'entraînement permet – de refouler jusqu'à six volumes de remplissage, – en fonction du type de
lobes. Lorsque le lobe est immobilisé, la pompe est pratiquement étanche.
Caractéristiques et utilisation :
Débit de refoulement jusqu’à 1440 m³/h, Hauteur de refoulement - en fonction du type - jusqu'à160 m.
Les pompes à lobes peuvent être utilisées dans une variété d'applications, comme : Polymères, Revêtement de
papier, Savons et and tensioactifs, Peintures et teintures, Applications pharmaceutiques, Applications
alimentaires.
Avantages : Les pompes à lobes sont souvent utilisées dans les applications alimentaires car elles transfert les
particules solides sans endommager le produit, la taille des particules pouvant être pompées sont souvent plus
grandes dans les pompes à lobes que dans les autres pompes volumétriques, Les fluides de faible viscosité
peuvent être manipulés sans diminution sensible de ses performances, Pas de contact métal sur métal.
Les pompes volumétriques alternatives
5. Pompes à lobes
Les pompes volumétriques alternatives
1. Pompes à piston
Fonctionnement : son principe est d'utiliser les variations de volume occasionnés par le déplacement d'un piston
dans un cylindre. Ces déplacements alternativement dans un sens ou dans l'autre produisent des phases
d’aspiration et de refoulement.
Quand le piston se déplace dans un sens le liquide est comprimé: il y a fermeture du clapet d'admission et
ouverture du clapet de refoulement. Le fonctionnement est inverse lors de l'aspiration du liquide dans la pompe.
Une membrane est parfois liée au piston.
Caractéristiques et utilisation : elles ne conviennent que pour des débits moyens de l’ordre de 80 m3.h-1.
L'intérêt des membranes est l'utilisation avec des produits chimiques corrosifs, abrasifs ou acides. La pression au
refoulement peut aller jusqu'à 25 bars.
Avantages : fonctionnement à sec sans dommage, bon rendement (> 90%).
Inconvénients : débit limité, viscosités assez faibles, pompage de particules solides impossible: la pompe ne
fonctionne bien que si l'étanchéité est parfaite entre le cylindre et le piston.
Les pompes volumétriques alternatives
1. Pompes à piston
Les pompes volumétriques alternatives
1. Pompes à piston
Les pompes volumétriques alternatives
2. Pompes doseuses
Fonctionnement :
Elles sont essentiellement à piston et (ou) à membrane. L'introduction d'un débit bien déterminé de liquides est
rendu possible grâce à un dispositif précis de réglage de la course du piston et de sa fréquence.
Elles ont des débits relativement faibles (de quelques L.h-1 à quelques m3.h-1) et peuvent mettre en œuvre des
pressions au refoulement allant jusqu'à 300 bars.
Elles sont auto-amorçantes mais n’acceptent que des viscosités faibles.
Les principales applications sont :
- le dosage fin de produits chimiques
- l'injection de carburant pour les véhicules automobiles
Equation générale de l’écoulement
Equation générale de l’écoulement
1. Ensemble du circuit
Soit le circuit ci contre contenant une
pompe utilisée pour véhiculer un
liquide depuis un réservoir d’aspiration
vers un réservoir de refoulement.
Equation générale de l’écoulement
1. Ensemble du circuit
L’équation générale d’écoulement s’écrit:
WT = (v ²2 - v ²1) / 2 + (p2 - p1)/ρ + g (z2 - z1) + J

Cette équation s’exprime généralement en hauteurs:


HT = WT / g.

Ce qui donne:

HT = (p2 - p1) / ρ g + (z2 - z1) + (v ²2 - v ²1) / 2g + Ja /g + JR /g + Jp / g


Equation générale de l’écoulement
1. Ensemble du circuit
HT = (p2 - p1) / ρ g + (z2 - z1) + (v ²2 - v ²1) / 2g + Ja /g + Jr /g + Jp / g
On définit:
- HU : la hauteur utile engendrée par la pompe pour satisfaire le circuit
extérieur uniquement,
HU = HT - hp
- HP : la hauteur piézométrique,
HP = (p2 - p1) / ρ g
- Hg : la hauteur géométrique,
Hg = z2 - z1
- HS : la hauteur statique, qu’on peut lire sur un manomètre en bas du
circuit à l’arrêt (avantage).
HS = HP + Hg
- Hd : la hauteur dynamique,
Hd = (v ²2 - v ²1) / 2g
- Hm : la hauteur manométrique (manomètre),
Hm = (p’r - p’a) / ρ g
Equation générale de l’écoulement
2. A l’intérieur de la pompe uniquement
On peut écrire :
HT = (p’r - p’a) / ρ g + (v ²r - v ²a) / 2g + zr - za + hP
HT = Hm + Hd ppe + Hg + hP

La différence d’altitude entre zr et za est négligeable.


De même on considère que Vr = Va puisque la section d’écoulement
est supposée constante : Hd = 0,
Donc : HT - hP = HU = Hm
La hauteur manométrique que l’on peut lire sur les manomètres,
représente la hauteur utile engendrée pour satisfaire le circuit.
Equation générale de l’écoulement
3. Données relatives
En pratique, on se réfère généralement à des pressions relatives (par rapport à
la pression atmosphérique) et on mesure les hauteurs par rapport à la pompe.
Le niveau de la pompe étant considéré niveau 0.
L’expression va alors devenir :
HT - hP = HU = [(p2 - p0 )/ ρ g+ (z2 - z0) + hr ] - [(p1 - p0 )/ ρ g + (z1 - z0) + ha ]
soit en valeurs relatives :
HU = [ p’2 / ρ g + z’2 + hr ] - [ p’1 / ρ g + z’1 + ha ]
Avec :
p’2 / ρ g + z’2 + hr : Hauteur pratique de refoulement

p’1 / ρ g + z’1 + ha : Hauteur pratique d’aspiration

HU = H’r - H’a
Attention : tenir compte des signes des z et p,
Puissances
Puissances
1 .Puissance totale fournie à la pompe (Puissance motrice)
PT = C w
2 .Puissance absorbée par le fluide.
Pa = PT - pertes par frottement (mécanique)
Pa = Qm.g.HT
Avec : HT : hauteur totale engendrée par la pompe.
Si on considère qu’il existe des fuites dans la pompe, de débit i (à cause des jeux), alors la puissance
absorbée par le fluide devient : P’a = ( Qm + i ). g. HT
Pour une même puissance mécanique absorbée par la pompe et donc une même puissance absorbée
par le fluide, la hauteur totale sera diminuée.
Inversement, si on veut assurer une hauteur totale constante, il faudra fournir une puissance mécanique
supérieure lorsque l’on a trop de jeux.
Nota : Les jeux prennent de l’importance sur les pompes basse pression.
3 .Puissance utile (à la sortie de la pompe).
PU = Pa - pertes dans la pompe (du fluide)
PU = Qm g HU
Rendements
Rendements

Rendement manométrique
λm = Hm / HT = PU / Pa.

Rendement volumétrique
λv = Qm / (Qm + i).

Rendement organique
λo = Pa / (Pa + Pfrottement) = Pa / PT.

Rendement global
λ = λm. λv. λo
Principe général des turbo machines
ou relation d'Euler
Principe général des turbo machines ou relation
d'Euler
Soit un mobile de révolution selon l’axe xx’ à la
surface duquel se déplace un liquide canalisé de
débit massique Qm.
A l’entrée, on a r1 et a1 et à la sortie, r2 et a2.
a : vitesse tangentielle du liquide .
Il a été démontré, d’après l’équation de la
continuité, que si pendant une période dt un
élément dm entre en 1, alors ce même élément
(son équivalent) sort en 2.
Principe général des turbo machines ou relation
d'Euler
En considérant dm comme un point matériel, on définit δ comme étant le moment cinétique de dm tel que :
δ = m. r. a
D’après le théorème du moment cinétique on a : dδ / dt = Ca
Ca : moment des forces extérieures, autrement dit, Ca est le couple appliqué au mobile.
d δ / dt = dm.[r2a2 - r1a1] / dt avec dm / dt = Qm
d’où : Qm [r2a2 - r1a1] = Ca
On sait que : Pa = Qm g HT = Ca. ω (si on néglige les pertes mécaniques).
ω : vitesse angulaire du mobile, donc ω = u / r avec u la vitesse tangentielle du mobile
Donc : Pa = Ca. ω = Qm [a2r2 - a1r1]. ω soit donc Qm. [a2u2 - a1u1]

Cette expression correspond à l’étude intérieure de la turbo machine, par opposition à la relation de HT trouvée
précédemment qui correspondait aux besoins extérieurs de la turbo machine.
Cette relation est valable pour tous les écoulements dans la machine et pour tous les types de fluide.
Poussée axiale
Poussée axiale
En considérant les composantes axiales (b) de la vitesse
du fluide dans le rotor, on peut en déduire la valeur de la
poussée dynamique axiale Fd due à l’action du rotor sur le
fluide.
A l’équilibre (en marche), la force Fd est parallèle à l’axe
et s’oppose à l’accroissement de la quantité de
mouvement de l’élément dm entre la section 1 et 2 qui
s'écrit : dq / dt = dm / dt. (b2 - b1).
(q = m. v, dq = dm (b2 - b1), dq / dt = dm / dt. (b2 - b1)
en accroissement)
On a donc : Fd + dm / dt. (b2 - b1) = 0
soit Fd = Qm (b1 - b2)
Si par ailleurs Fs (poussée statique) est connue, on a la
poussée totale sur le rotor :
F = Fs + Qm (b1 - b2)
Fs : Action des pressions entrée et sortie sur le rotor.
Ceci est applicable à toutes les turbo machines.
Etude des pompes centrifuges
Etude des pompes centrifuges
1. Présentation et rappel

La pompe centrifuge est une turbo machine à


écoulement radial. Le mobile rotatif est appelé rouet.
Le fluide arrive au centre à une faible vitesse radiale, et est
pris en charge par le rouet qui lui communique une
énergie cinétique.
Le fluide se retrouve ainsi dans le collecteur (enveloppe
extérieure) où l'énergie cinétique est transformée en
énergie piézométrique par le diffuseur.
En sortie du diffuseur, une volute collecte le liquide pour le
diriger avec une vitesse constante vers la tubulure de
refoulement
Etude des pompes centrifuges
2. Hypothèses

- Entrée : indice 1 et sortie : indice 2


- Composantes du vecteur vitesse
a : composante tangentielle
b : composante axiale
c : composante radiale
- Le fluide entre parallèlement à l’axe et sur l’axe (au
centre) donc a1 et c1 = 0.
La relation d’Euler devient :

On constate que HT, la hauteur totale engendrée par la


pompe, est indépendante de la masse volumique du
fluide mais dépend directement de a2 et de u2 soit de N
la vitesse de rotation
Etude des pompes centrifuges
3. Conclusions

Si la vitesse de rotation de la pompe est constante, alors la hauteur


engendrée doit l'être également quelque soit le fluide véhiculé.
Par contre les pressions d’entrée et de sortie elles, dépendent du
fluide puisque Δp = ρ g Hm
Exemple pratique à l’amorçage : Hm = 300 m
Avec de l'air ρ = 1, 3 kg / m3 Δp = 300. 1, 3. 9, 81 = 0, 039 b
Avec de l'eau Þ ρ = 103 kg / m3 Δp = 300. 103. 9, 81 = 30 b
Etude des pompes centrifuges
4. Schéma général

En 0 : S0 = π / 4. (d ²e - d ²i)
En 1 : S1 = π d1. e1
En 2 : S2 = π d2. e2
- En 0 : écoulement axial : vitesse axiale = b0
- En 1 : écoulement radial : vitesse radiale = c1
- En 2 : écoulement radial : vitesse radiale = c2
c2 est appelée vitesse « débitante » à travers la section S2
De 0 à 1, le fluide ne reçoit pas d’énergie, il y a juste
modification du sens d’écoulement pour entrer
dans l’aubage (circulation dans un coude).
On a : QV = S0b0 = S1c1 = S2c2
Etude des pompes centrifuges
5. Epure des vitesses

On définit :
- v2 : vitesse absolue du fluide par rapport au corps
- c2 : composante radiale de v2
- a2 : composante tangentielle de v2
- u2 : vitesse périphérique du rouet
- w2 : vitesse relative du fluide par rapport au rouet
On a : v2 = u2 + w2
Entrée :
Connaissant le débit QV de la pompe, ses dimensions et sa vitesse de rotation (donc u1
et v1) on en déduit w1 qui est tangent à l’aube (pour éviter les chocs).
Sortie :
- c2 est connu (c2 = QV / S2) ainsi que u2.
- Le profil de l’aile impose la direction de w2.
- On détermine a2 avec Euler donc on a v2.
On pose : β2 l’angle entre u2.et w2. Il s'agit en fait de l'inclinaison de l'aubage du rouet.
Etude des pompes centrifuges
6. Caractéristiques théoriques : HT = f (QV)

On va chercher à exprimer HT en fonction du débit et de la vitesse de rotation de la pompe, puis on va étudier


cette équation en fonction de l’angle de sortie du rouet β2.
a) HT = (a2u2) / g
b) a2 = u2 - w2 sin (b2 - 90°), soit a2 = u2 + w2 cos b2 puisque sin (b2 - 90°) = - cos b2
c) c2 = w2 cos (b2 - 90°) , soit c2 = w2 sin b2 puisque cos (b2 - 90°) = sin b2
d’où : w2 = c2 / sin b2
d) QV = S2. c2 soit c2 = QV / S2
donc : w2 = QV / (S2. sin b2) QV et

On peut donc écrire HT sous la forme : HT = AN² + BNQV (u dépendant de N).


Etude des pompes centrifuges
6. Caractéristiques théoriques : HT = f (QV)

On peut donc écrire HT sous la forme : HT = AN² + BNQV (u dépendant de N).


Pour une vitesse N donné (u = cste) HT = f(QV) est une droite. HT = A' + B'QV
- origine pour QV = 0 HT = u22 / g
- Pente : elle dépend de cotg b2, autrement dit de la forme du rouet.
3 cas peuvent se présenter :
- b = 90° aubage radial (w2 = c2)
- b < 90° aubage tourné vers l’avant du mouvement.
- b > 90° aubage tourné vers l’arrière du mouvement.
Remarque : Pour un rouet donné (b = cste), si la vitesse de la pompe varie, l’origine varie mais aussi la pente de la
droite.
Choix du rouet.
On constate d'après les courbes que le rouet à aubage radial présente une instabilité au niveau de son débit à
cause de la pente nulle de sa caractéristique. Ce rouet ne peut donc pas être utilisé.
A priori les deux autres types de rouets sont exploitables.
Etude des pompes centrifuges
7. Courbes de puissance

Pa = Qm g HT
Qm = QV. ρ Donc : Pa = QV ρ g (AN² + BNQV) = A''N²QV + B''NQV²
Pour une vitesse donnée : Pa = A''' QV + B''' QV² (équation du second ordre).
Allure de la courbe.
Pour b > 90°, dans HT = A' + B'.QV, B' < 0 donc dans Pa = A''' QV + B''' QV² B''' < 0 : parabole.
Pour b < 90°, Dans HT = A' + B'.QV, B' > 0 donc dans Pa = A''' QV + B''' QV² B''' > 0 : parabole.
Pour b = 90°, Dans HT = A' + B'.QV, B' = 0 donc dans Pa = A''' QV + B''' QV² B''' = 0 : droite.
Etude des pompes centrifuges
7. Courbes de puissance

Limites d’utilisation
On constate que la puissance diminue alors que le débit augmente pour β > 90°.
En fait ces courbes théoriques représentent la fonction du second degrés défini ci dessus.
La zone de fonctionnement correspondant à la réalité est limitée par le débit maximum que peut accepter la
pompe. On ne parle alors plus de parabole mais d'allure parabolique.
Exemple numérique :
Pour une pompe fonctionnant dans une gamme de 0 à 150 m3/h, ayant pour caractéristique HT = - 0.15 QV + 120,
on a Pa = 0 pour QV = 0 et QV = 800 m3/h.
Etude des pompes centrifuges
7. Courbes de puissance

Courbes de puissance
Choix du rouet.
Si on utilise la pompe pour un débit QV1, la puissance absorbée
prend une valeur "raisonnable" pour les trois types de rouet.
Si le débit augmente jusqu'à QV2, on voit que pour l'aubage avant,
la puissance s'emballe très rapidement provoquant une sur intensité
au niveau du moteur d'entraînement.
On a pu voir précédemment que le rouet à aubage radial ne
convenait pas à cause de l'instabilité de débit.
On constate ici qu'il se produit la même chose au niveau de la
puissance pour le rouet à aubage avant.
Etude des pompes centrifuges
7. Courbes de puissance

Courbes de puissance
Choix du rouet.
De plus, si on compare à égalité de débit et de hauteur totale deux
rouets de types arrière et avant, on constate que le rouet type AR
(β > 90°) tourne plus vite que celui de type AV (β < 90°).
Pourtant la vitesse absolue de sortie du liquide v2 pour le rouet de
type AV (β < 90°) est supérieure à celle du type AR (β > 90°) (pour la
même section S2).
Explication :
HT = (a2u2) / g = (a’2u’2) / g
Comme u’2 > u2 a’2 < a2 donc v’2 < v2
Etude des pompes centrifuges
7. Courbes de puissance

Conclusion sur le choix du rouet.


- Avec un rouet de type AV (β < 90°), le fluide sort avec une forte
énergie cinétique (charge dynamique élevée). Il faudra
nécessairement placer un divergent ou diffuseur à la sortie sinon
cette énergie risque de s’amortir avec des pertes importantes dans
la conduite de refoulement.
- Avec un rouet de type AR (β > 90°), on pourra éventuellement se
dispenser de diffuseur car l’énergie cinétique est plus faible, par
contre la charge piézométrique est plus importante (HT est la
même).
Les pompes à aubage arrière qui développent surtout de l’énergie
de pression sont les plus employées dans la construction des
pompes centrifuges.
Etude des pompes centrifuges
8. Etude du diffuseur

Principe.
Le diffuseur a pour rôle de transformer la charge dynamique à la
sortie du rouet en charge piézométrique
(énergie cinétique => énergie potentielle).
Indices :
- Entrée diffuseur : 2 (sortie rouet)
- Sortie diffuseur : 3
Il est constitué par un canal fixe de section croissante.
QV = S2.v2 = S3.v3 Or : s3 > s2 donc v3 < v4
On pose : S2 / S3 = v3 / v2 = k
k : coefficient de réduction de vitesse (k < 1).
Etude des pompes centrifuges
8. Etude du diffuseur

Principe.
Si on considère z3 = z2 et en négligeant la perte de charge dans le
diffuseur, on peut appliquer la relation de Bernoulli (pas de travail):

Or V3 = kV2, donc :

Donc, si par exemple k = ½ , les ¾ de la charge dynamique sont


transformés en charge piézométrique (pour avoir une
transformation totale il faudrait S3 infinie).
Etude des pompes centrifuges
8. Etude du diffuseur

Réalisation.
S2 = π.d2 e2 et S3 = π.d3 e3
donc S3 > S2 même si e3 = e2
Remarque : e3 peut être supérieur à e2 pour accentuer l’efficacité.
( pente < 7 à 8°).
Conclusion : Le diffuseur est concentrique au rouet. La présence
d’ailettes de guidage n’est pas indispensable mais s'il y a beaucoup
de débit, on a intérêt à les prévoir pour réduire et pouvoir négliger
les pertes de charge.
Dans ce cas, le profil des ailettes est dessiné selon une équation
bien précise : r = r0 e (c / a) . θ
Etude des pompes centrifuges
9. Etude de la volute

Elle a pour rôle de collecter le liquide à la sortie du diffuseur et de le


diriger avec une vitesse constante v4 vers la tubulure de
refoulement. Elle a une forme de coquille d’escargot.
Indice : 4
Soit qv le débit à travers la section droite s de la volute située à la
distance angulaire q de l’origine de la volute :
qv = s. v4
Le débit qv étant réparti uniformément sur le pourtour du diffuseur,
on peut écrire pour un angle θ :
qvθ = (Qv / 2π). θ donc : qv = s. v4 = (Qv / 2π). θ

La section de la volute augmente donc proportionnellement à


l’abscisse angulaire θ .
Si la section est circulaire :
Etude des pompes centrifuges
9. Etude de la volute

Remarques:
- Volute diffuseur : Si la section de passage (s) de la volute croît
davantage que ne l’exprime la relation précédente, par exemple si
s = kθα (avec a >1) la vitesse v4 diminue lorsque q augmente et la
volute joue le rôle de diffuseur.
- Sur les pompes de petite taille, la volute collecte le fluide
directement à la sortie du rouet et elle se prolonge par un cône
diffuseur dont le rôle est de ralentir la vitesse au profit de la pression.
Il remplace le diffuseur concentrique.
Etude des pompes centrifuges
10. Caractéristiques réelles

Ce sont les courbes Hm = f(QV) qui représentent les variations de la hauteur manométrique
(lue sur les manomètres) en fonction du débit dans la conduite.
Rappel : Hm = Hu, si on néglige Hd dans la pompe.
Hu = HT - Jp, (Jp : pertes de charge dans la pompe).
Etude des pompes centrifuges
10. Caractéristiques réelles
Etude des pertes de charge dans la pompe
Elles varient avec le débit et ont deux origines :
- pertes de charge par viscosité dues aux frottements (dans rotor, diffuseur et volute) de la forme : k.QV².
- pertes de charges dues aux chocs de la forme : k’(QV - QVn)², c’est à dire qu’elles se produisent lorsque la pompe
refoule à un débit autre que le débit normal QVn pour lequel elle a été conçue.
Si on additionne ces deux types de pertes, on trouve une équation de le forme A.QV² - B.QV +C.
A étant positif, cela donne une courbe parabolique avec à l'origine pour QV = 0, h = C.

Frottement

Chocs
Etude des pompes centrifuges
10. Caractéristiques réelles
Tracé des caractéristiques réelles
On ne considèrera que le cas du rouet à aubage arrière (b > 90°).
HU = Hm = HT - pertes,
On trouve donc une équation du second degrés.
M : point de fonctionnement avec refoulement fermé, Hm = 0,6.(u2²/g).
QVv : débit à vide.
Etude des pompes centrifuges
10. Caractéristiques réelles
Tracé des caractéristiques réelles
Attention, cette courbe n'est toujours valable
que pour une seule vitesse de rotation. En
général les constructeurs donnent un réseau
de courbes pour une gamme de vitesse.
Etude des pompes centrifuges
10. Caractéristiques réelles
Tracé de la puissance utile
Puissance utile : PU = Pa - Ppertes pompe.
Pa = A''' QV + B''' QV² second degrés.
Ppertes = QV.ρ.g (A.QV² - B.QV +C) 3eme degrés.
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.
Les caractéristiques de fonctionnement
a ) La pompe.
Elle a été définie précédemment, c’est la courbe Hm = f(QV) = (P2 – P1)/ρg.
b ) Le circuit résistant.
Il comprend essentiellement :
- un réservoir d’aspiration..
- un réservoir de refoulement.
- une conduite reliant ces deux réservoirs.
La hauteur résistante s’exprime ainsi :
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.

Elle correspond à la hauteur utile engendrée par la pompe et elle se


décompose en deux hauteurs :
- La hauteur résistante statique qui caractérise l’installation
Hrs = (p2 - p1) / ρg + (z2 - z1) + (v ²2 - v ²1) / 2g
Ce terme est indépendant du débit.
- La hauteur de pertes qui caractérise la résistance de la conduite.
Ces pertes peuvent être de deux types, linéaires ou singulières.
D’une manière générale, dans une conduite la somme des pertes Js +
Jl s’exprime selon la forme J = k.QV². On les transforme en longueur de
tuyaux supplémentaire : h = J / g, soit h = (k.QV²) / g.
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.
Le point de fonctionnement
HR = HRS + h pertes
Le point de fonctionnement est à l’intersection des deux caractéristiques :
Hr = Hm.
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.
Réglage du débit
On peut agir sur la hauteur résistante en jouant sur la soupape de refoulement (pertes de charge). On constate
alors que le point de fonctionnement se déplace, ce qui a pour conséquence de faire varier le débit en conservant
une vitesse de rotation constante.
On peut également faire varier le débit en faisant varier la vitesse de rotation de la pompe. La méthode est plus
rationnelle car il y a moins de pertes de charge.
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.
Stabilité de fonctionnement
Pour une bonne stabilité de fonctionnement, HRS doit toujours être inférieur à
Hm0. En effet, dans le cas contraire non seulement la pompe ne débite pas
au démarrage (HRS > Hm0) mais en plus il y a effet de pompage du débit.
Figure précédente : HRS < Hm0
si HR augmente, QV diminue et Hm augmente donc le point de
fonctionnement s'est juste déplacé.
Figure ci contre : HRS > Hm0, il y a deux points de fonctionnement possibles.
Supposons QV1, le débit demandé.
Si HR augmente, QV diminue et Hm également donc le débit diminue encore
et tend vers 0.
Le débit devenant trop faible, il est nécessaire d'avoir une régulation qui va
agir sur la vitesse pour faire augmenter QV.
Il augmente alors rapidement jusqu’à QV1 (à cause de l’angle faible entre les
deux courbes) et le dépasse éventuellement. Le débit étant alors trop élevé,
la régulation le fait chuter.
En définitive, le débit oscille entre 0 et QV1. Il y a pompage.
Etude des pompes centrifuges
11. Débit dans les conduite, point de fonctionnement.
Couplage de deux turbo-pompes en parallèle

Si les deux pompes sont identiques


La caractéristique résultante est la somme des deux
caractéristiques. Par contre, le débit ne double pas.

Si les deux pompes sont différentes


- Si QV > QVc, alors QV = QV1 + QV2 mais QV1 est différent de
QV2.
Il y a déséquilibre des charges. Par contre, les hauteurs sont les
mêmes.
- Si QV < QVc, alors la pompe 1 ne débite pas, elle tourne à
vide.
En plus, la pompe 2 débite et refoule dans la pompe 1 (Hm >
Hm1) d’où la nécessité d’un clapet de non retour sur les deux
pompes.

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