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[04/08 à 08 

:14] Mlle BIVIGOU. : JOURNAL OFFICIEL N°122 DU 8 JUILLET 2021

Arrêté N° 00071/PM du 08/02/2021 portant création, organisation et fonctionnement de la Task-


force réforme foncière

[04/08 à 08 :15] Mlle BIVIGOU. : Chapitre Ier : De la création et des missions

Article 1er : Le présent arrêté porte création, organisation et fonctionnement de la Task-force réforme
foncière.

Article 2 : Il est créée et placée sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, une Task-
force réforme foncière, ci-après désignée, « Task-force ».

Article 3 : La Task-force a pour mission de concevoir et mettre en œuvre la réforme foncière.

A ce titre, elle est notamment chargée :

-de définir et clarifier les objectifs à atteindre pour concevoir et mettre en œuvre la réforme
foncière ;

-d’arrêter la méthode de travail et prioriser les actions à mener pour la conception et la mise en
œuvre de la réforme foncière ;

-d’apporter un appui technique dans la conception du nouveau Code de l’urbanisme et dans la


délivrance et la régularisation des actes de propriété foncière ;

-d’apporter un appui technique aux collectivités locales dans l’adoption et la mise en œuvre de leurs
Schéma Directeur d’Aménagement Urbains et de leurs Plans d’Occupation des Sols ;

-de soumettre au Comité d’Orientation Stratégique du Conseil National du Plan d’Accélération de la


Transformation, les arbitrages nécessaires à la réalisation des objectifs ;

-d’accompagner les administrations et institutions compétentes dans la mise en œuvre des


arbitrages validés par le Comité d’Orientation Stratégique du Conseil National du Plan d’Accélération
de la Transformation ;
-de produire des rapports d’activités destinés aux ministres concernés, au Premier Ministre et au
Conseil National du Plan d’Accélération de la Transformation.

Gabon, le foncier fait toujours couler autant d’encre et de salive. Alors que d’un lieu à un autre,
l’accaparement des terres par des dignitaires ou des étrangers fait jaser, le ministre de l’Habitat
assure que l’Etat ne vend pas des terres aux non gabonais. Une task force sur la réforme foncière
devrait permettre de mieux réguler le secteur.

Abel Nang Ekomiye sur le plateau de « Face à vous ». © Capture d’écran/Gabonreview

«D’ici 2023, l’Etat mettra à disposition des populations, aussi bien des logements sociaux que des
parcelles constructibles, à des prix très abordables», a informé le ministre de l’Habitat et de
l’urbanisme, Olivier Abel Nang Ekomiye, lors de son passage à l’émission « Face à vous ». Aux
difficultés liées à l’obtention des titres fonciers, s’imbriquent très souvent des litiges fonciers. Si la
zone de Malibé dans la commune d’Akanda en est un exemple assez évocateur, les populations
souvent lésées et l’opinion pointent du doigt une sorte d’impuissance de l’Etat face à la résolution de
ces conflits fonciers. Or, selon la loi sur les Domaines de 1963 qui régit le secteur jusqu’à présent, «la
terre appartient à l’Etat».

«L’Etat ne peut pas vendre à un étranger»

Si dans les faits des étrangers se prévalent d’avoir obtenu leurs titres fonciers de l’Etat le ministre de
l’Habitat assure que l’Etat ne peut pas vendre la terre à un étranger. © D.R.

Selon Olivier Abel Nang Ekomiye, l’attribution des terres dans le pays à l’instar d’autre du monde,
obéit à des critères d’éligibilité. Le ministre affirme que l’Etat ne vend pas des terres à des coûts
exorbitant. «Ce sont les particuliers qui spéculent», a-t-il déclaré. «On est dans une économie libre,
les gens ont le droit de vendre leurs biens aux prix qu’ils veulent», a-t-il évoqué. Il n’est d’ailleurs pas
rare de voir ici et là, des terrains à vendre à des coûts allant jusqu’à 100 millions de francs CFA et au-
delà. Ces parcelles chères et souvent très prisées, sont dans plusieurs cas, acquises par des «
dignitaires », mais surtout, par des étrangers souvent opérateurs économiques qui disposent de
pouvoirs d’achat conséquents.
Ces transactions soulèvent quelques inquiétudes, d’aucuns estimant qu’elles portent atteinte aux
droits fonciers des nationaux autant qu’elles compromettent leur sécurité. «C’est une tendance
inquiétante», regrettait récemment Donald dont le père compte vendre une bonne partie du terrain
familial à des syro-libanais. Considérant que ces acquisitions étrangères entravent les efforts faits par
des familles modestes pour laisser des terres en héritage à leurs progénitures, il estime que le
gouvernement doit d’avantage réguler le secteur d’autant plus que dans d’autres cas, des étrangers
se prévalent d’avoir obtenu des terrains selon la démarche légale. «Un non gabonais peut acquérir
un terrain d’un autre gabonais, par contre l’Etat ne peut pas vendre à un étranger», a soutenu le
ministre de l’Habitat sans doute, pour couper court.

Moment de l’émission »Face à vous ». © Capture d’écran/Gabonreview

«Le droit coutumier de propriété n’existe pas»

Selon Abel Nang Ekomiye, dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT), une task
force sur la réforme foncière est prévue et devrait permettre d’élaborer un Code de l’urbanisme
autour duquel, s’articuleront d’autres textes qui délimiteront les droits et les obligations de chacun
dans le domaine. «Cette task force permettra de résoudre une bonne partie des litiges qui minent le
foncier», a promis le ministre. «Si vous achetez la terre à quelqu’un d’autre, vous ne l’avez pas
acheté au bon propriétaire», a souligné le ministre selon qui, l’État a le droit de céder des terres pour
la réalisation de projets jugés d’utilité publique.

Plusieurs habitants de Libreville notamment, se sont pour ainsi dire, déjà vus chassés de leurs terres
soit par de nouveaux propriétaires fonciers à qui l’État a cédé le titre foncier, soit par l’Etat. S’il est
vrai que dans le cas des projets d’utilité publique les populations sont indemnisées pour rendre
moins pénible leur déguerpissement, la démarche se heurte souvent à des risques de conflits,
plusieurs populations revendiquant des terres ancestrales sur la base du droit coutumier. Mais Abel
Nang Ekomiye affirme qu’il n’en n’est rien. «Tout ce qui est droit coutumier de propriété n’existe pas.
Ils ont été spécifiquement exclus par la loi gabonaise», a-t-il soutenu.

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