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Dictionnaire de La Méditerranée
Dictionnaire de La Méditerranée
Prétendre établir un état des lieux des connaissances actuelles sur la Méditerranée
est sans doute un pari risqué. Le cadre méditerranéen, conçu comme un espace
historico-géographique, est loin d’être escompté. Polymorphe, insaisissable,
fuyant, il est traversé par des perceptions multiples. Stratifiées, peu harmo-
nieuses sinon contradictoires, ces dernières restituent une image d’ensemble
extrêmement enchevêtrée, allant de certaines fausses évidences véhiculées
par les stéréotypes courants dans le sens commun, aux conceptions idéolo-
giques animées par des mobiles politiques, jusqu’aux subtilités interpréta-
tives et aux analyses savantes, parfois mâtinées d’incertitude et de pessimisme 9
épistémologique.
La Méditerranée est devenue un lieu commun. Mieux, une accumulation
Introduction
de lieux communs. Dans certaines visions spontanées, répandues à l’échelle
internationale et nourries essentiellement d’images véhiculées par les différents
médias (notamment le cinéma, la télévision, la publicité), l’espace médi
terranéen s’organise en général à partir d’un prototype qui a les traits d’une
image d’Épinal : un conglomérat de soleil, plages et rochers, mer bleue, mai-
sons traditionnelles, cuisine simple et naturelle, ruines archéologiques ; le tout
éventuellement agrémenté par quelques types humains aux allures passablement
folkloriques…
Des allusions à de prétendus caractères méditerranéens affleurent parfois dans
les discours les plus variés : des discussions de café aux débats politiques menés
dans les institutions internationales, avec leurs relais journalistiques. Une foule
de clichés « sauvages » contribuent ainsi à brouiller le cadre. Cuisine sobre et
salutaire, clientélisme, art de vivre, corruption, raison solaire, violence, chaleur
humaine, familialisme, sensualité, machisme, lenteur… L’inventaire des thèmes
et des poncifs antithétiques qui composent le caléidoscope méditerranéen pour-
rait aisément être poursuivi. Ils changent d’accent et d’intensité selon les posi-
tionnements et les orientations des locuteurs. Les procès sommaires expédiés par
certains observateurs extérieurs côtoient ainsi les autocélébrations de ceux qui
se définissent comme « méditerranéens », dans un jeu d’oppositions mais aussi
d’influences réciproques. Chaque point de vue compose en somme une image
de la Méditerranée qui passe par un filtre déformant. Le résultat est une sorte de
gigantesque anamorphose issue d’une multitude d’anamorphoses particulières.
Une vaste enquête réalisée par la Fondation Anna Lindh, visant à fournir un
instantané de l’opinion publique dans ce que le langage des institutions euro-
péennes caractérise comme « région euro-méditerranéenne », donne des indi-
cations intéressantes sur ces aspects. Sur la base de la méthodologie Gallup,
à l’automne 2012, environ 13 500 entretiens ont été menés avec des citoyens
de huit pays européens (Albanie, Belgique, Danemark, Allemagne, Irlande,
Italie, Pologne et Espagne) et de cinq pays non européens, définis selon les cri-
tères de l’enquête comme relevant de la Méditerranée méridionale ou orientale
(Égypte, Jordanie, Maroc, Tunisie et Turquie). Les résultats montrent que dans
tous ces pays, la Méditerranée, conçue en tant qu’espace doté de traits propres,
fait sens pour une très large partie des personnes questionnées. Un ensemble de
traits « positifs » sont considérés comme spécifiques à la région, avec des écarts
assez réduits entre les pays européens et les autres : pour 80 à 90 % des enquê-
tés, la Méditerranée est caractérisée par l’hospitalité, par un style de vie et d’ali-
mentation particulier et par une histoire et un héritage communs. Des traits
10 « négatifs » sont également répandus : 70 à 80 % des personnes interrogées per-
çoivent la Méditerranée comme lieu de résistance au changement, comme source
de conflit, marquée par l’insécurité. La recherche dévoile aussi des différences
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1. The Anna Lindh Report 2014. Intercultural Trends and Social Change in the Euro-Mediterranean
Region, 2014 [http://www.annalindhfoundation.org/sites/annalindh.org]. Voir P. Manchin, 2014 ;
M. Tozy, 2014.
sur la Méditerranée, en esquissant des thèmes qui reviendront souvent : l’équi-
libre, la mesure, la Méditerranée comme dispositif, comme « machine à faire
de la civilisation ». Celles d’Albert Camus et de Gabriel Audisio, dans lesquelles
l’évocation littéraire du paysage méditerranéen – de ces éléments faits de lumière
éclatante, de formes nettes, de mer nourricière – se mêle à une utopie de récon-
ciliation et de communication entre les peuples riverains, revivifiant le génie
méditerranéen sans barrières de langues et de religion 2. Mais il ne faut pas
oublier le poids de conceptions bien plus sombres, comme celle, très influente
à son époque, d’un Louis Bertrand qui, dans ses pamphlets et dans ses romans,
véhicule l’image d’une Méditerranée uniquement latine, hantée par le cauche-
mar des contacts avec l’autre et par la crainte de l’invasion. La liste des représen-
tations littéraires de la Méditerranée pourrait être allongée en faisant référence
à d’autres pays 3. Mentionnons au moins le modernisme et le noucentisme cata-
lans des premières décennies du xxe siècle, ou l’œuvre de Lawrence Durrell qui
a façonné une image littéraire de la Méditerranée pour de nombreux lecteurs
anglophones. Toutes ces représentations se configurent comme un palimpseste
où des écritures multiples cohabitent dans un mélange désordonné et s’ouvrent
sur d’autres moyens d’expression, de la peinture, à l’architecture, au cinéma 4.
On pourrait évoquer, à titre symbolique, les noms de Joan Miró, Le Corbusier
et de Manoel de Oliveira. 11
Les choses ne deviennent pas beaucoup plus simples si l’on se tourne vers la
seule recherche scientifique. Il y a d’abord un problème de quantité. L’invention
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de la Méditerranée au sein des sciences humaines et sociales remonte au moins
au xixe siècle 5. Une longue et complexe généalogie montre que la Méditerranée
a été utilisée depuis longtemps comme instrument analytique dans plusieurs
domaines : la géographie humaine, l’histoire, l’anthropologie… Bref, les études
méditerranéennes ont été massives. Le lecteur se retrouve désormais face à une
accumulation de connaissances produites par différentes générations de cher-
cheurs, au sein desquelles il est possible d’identifier plusieurs « solistes », rele-
vant de disciplines distinctes, reconnus par leur virtuosité et l’envergure de
leurs travaux, se détachant d’une foule de praticiens plus humbles mais souvent
non moins loquaces. Il existe désormais une énorme production, diversifiée et
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il s’agit d’exercer une vigilance réflexive constante sur les dérapages et les conta-
minations idéologiques qui guettent toujours l’approche scientifique. D’autre
part, il s’agit de jeter un regard distancié sur les discours de différents types qui
prennent la Méditerranée pour objet ; les stéréotypes du sens commun et les
topoi littéraires pourront ainsi être analysés et situés dans une perspective qui
est à même de comprendre les ressorts de leur naissance et de leur perpétuation.
Le problème est au demeurant plus général. Les écueils auxquels toute élabo-
ration scientifique sur la Méditerranée est confrontée se présentent également
ailleurs. Toute délimitation géographique, toute organisation des connaissances
et des procédures de comparaison à travers leur territorialisation s’expose aux
risques d’assumer de manière acritique des notions idéologiques. Une fois que
l’on décide d’adopter un cadre intermédiaire entre l’échelle locale et l’échelle
planétaire, l’on doit accepter de manier des catégories plus ou moins contami-
nées par leur histoire.
Certaines connotations de la catégorie « Méditerranée » expliquent probable-
ment la virulence des attaques qu’elle a expérimentées. La Méditerranée n’a pas
Les contours de cet espace ne sont pas fixés avec précision. Plusieurs conceptions
sont présentes : elles varient selon les disciplines, les écoles, les auteurs. Une vision
extrêmement étroite considère la Méditerranée essentiellement comme une mer.
C’est une vision de ce type qui prédomine dans les pages d’Élisée Reclus, l’un
des pionniers de la construction scientifique de la Méditerranée au xixe siècle 7.
Reclus préfère se focaliser exclusivement sur la mer, car « les flots incertains de
la Méditerranée ont eu sur le développement de l’histoire une importance bien
plus considérable que la terre même sur laquelle l’homme a vécu 8 ». Pour lui,
la Méditerranée est une « mer de jonction » qui met en communication trois
masses continentales et des peuples différents. La configuration de la mer, favo-
rable à la navigation, a été propice aux échanges économiques et intellectuels,
et a été un facteur facilitant le développement de la civilisation. Une perspec-
tive de ce type a été récemment défendue par l’un des plus importants historiens 15
actuels de la Méditerranée. Professeur d’histoire méditerranéenne à l’université
de Cambridge, David Abulafia est l’auteur d’un livre monumental 9 essentiel-
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lement consacré à la navigation, aux échanges commerciaux, aux interactions
religieuses et culturelles, aux guerres navales.
D’autres auteurs – et ce sont les plus nombreux – voient au contraire dans la
Méditerranée une région qui s’étend au-delà des rives et pénètre dans l’arrière-
pays, dans une mesure qui varie selon les perspectives des uns et des autres.
L’espace méditerranéen a été souvent pensé en fonction de critères géographiques
et climatologiques : le cœur de la Méditerranée coïnciderait avec l’aire de diffu-
sion de l’olivier et avec les régions dont le régime de précipitations est marqué par
des étés chauds et secs, et une saison froide relativement douce et plutôt humide.
Or, ces traits « méditerranéens » ne caractérisent qu’une étroite bande de terre,
située à proximité des côtes. Se dessine ainsi une Méditerranée certes assez cohé-
rente, mais trop rétrécie, laissant beaucoup d’espaces vides à proximité de la mer.
Une tradition de recherche, entamée par l’école géographique de Vidal de La
Blache, a proposé une vision plus large, en mettant au centre de l’attention les
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difficile de saisir les limites.
Une vision « large » et assez floue de la Méditerranée a caractérisé le courant
d’études qui s’est développé au sein de l’anthropologie britannique depuis les
années 1950. De nombreux travaux comparatifs, dirigés par Julian Pitt-Rivers
et John Peristiany durant plus de trente ans, ont mis l’accent sur des thèmes
unificateurs comme les valeurs sociales (honneur et honte, hospitalité, ami-
tié), la parenté et la famille, la relation des communautés locales avec les unités
sociales qui les englobent 15. Mais il s’agissait d’une forme de comparaison qui
n’aspirait pas à dessiner les traits d’une aire culturelle homogène. La création
d’une spécialité méditerranéenne en anthropologie avait surtout un but heuris-
tique : elle permettait d’échapper à l’enfermement dans des carcans nationaux
et à la césure entre l’Europe méridionale et le Moyen-Orient. Les justifications
d’un cadre unitaire à l’échelle méditerranéenne ne faisaient pas l’objet d’analyses
seule « vraie » Méditerranée, dont on peut saisir les limites avec précision, que des
discussions sans fin pour déterminer si telle ou telle région, telle et telle ville
peuvent être considérées comme étant incontestablement « méditerranéennes »
à l’aune de leur correspondance avec la représentation prototypique de la
Méditerranée – qu’elle soit de nature géographique, sociologique ou culturelle.
Il s’agit d’admettre que, du point de vue de la recherche, il n’y a pas de fron-
tières claires de la Méditerranée, mais que la région méditerranéenne s’estompe
en un enchevêtrement complexe, avec des recouvrements, des zones de transi-
tion, des dégradés. Surtout, il faut accepter l’idée qu’il y a plusieurs conceptions
scientifiques de la Méditerranée, selon les points de vue, les questions étudiées,
les disciplines. La focale analytique de la comparaison varie en fonction des
objectifs de la recherche. Il est ainsi envisageable de se limiter à un espace très
restreint, étroitement adjacent à la mer, ou bien de s’ouvrir à une Méditerranée
large, ou même à la Plus Grande Méditerranée chère à Braudel.
16. Pour un regard d’ensemble et un bilan sur cette tradition de recherche, voir A. Blok, Ch. Brom-
berger et D. Albera, 2001 ; D. Albera et M. Tozy, 2005 ; P. Bonte, 2012.
17. Y. Lacoste, 2006.
Soyons clairs : d’un point de vue scientifique la Méditerranée n’existe pas. Au
moins en tant que réalité donnée, en tant qu’espace préexistant qu’il s’agirait sim-
plement de décrire. Elle est inventée ou réinventée comme lieu d’appartenance
ou d’exclusion, à travers des récits qui créent une identité narrative, à même
d’être naturalisée. En tant qu’espace comparatif, la Méditerranée est au contraire
construite par les chercheurs, dans le but de faire avancer la connaissance. De ce
point de vue, l’espace régional méditerranéen peut être conçu comme un champ
épistémologique composite, qui permet de faire émerger certains phénomènes,
d’établir des similarités et des différences, d’identifier des circulations et des cou-
pures. Cependant, même dans cette version souple et feuilletée, la Méditerranée
ne peut prétendre à aucun monopole. D’autres cadres comparatifs, plus resser-
rés ou plus élargis (le cadre euro-asiatique, par exemple), sont tout aussi à même
d’éclaircir d’autres aspects qui demeureraient peut-être opaques dans un cadre
explicatif méditerranéen.
Conception du dictionnaire
Les considérations qui précèdent indiquent à la fois l’utilité potentielle d’un effort
de clarification et de mise en commun des connaissances comme celui que nous 19
tentons ici, et la difficulté extrême d’un exercice de ce type, qui constitue une sorte
de gageure intellectuelle. Pour nous orienter dans les eaux troubles des connais-
Introduction
sances sur la Méditerranée, nous avons opté pour une démarche distanciée et,
dans la mesure du possible, critique. À partir d’une approche pluridisciplinaire
et internationale, associant l’ensemble des disciplines des sciences humaines et
sociales, il s’est agi de tirer parti de l’évolution et des acquis de la recherche dans
les différents secteurs, de construire des passerelles entre des savoirs souvent par-
cellisés, de prendre la mesure des limites qui persistent encore aujourd’hui et de
saisir les défis intellectuels à venir 18.
Nous tentons, dans ce livre, de faire coexister et dialoguer les différentes
déclinaisons scientifiques de la Méditerranée. Dans le processus de sa fabrica-
tion, nous avons choisi de ne pas définir avec précision, en amont, les contours
Introduction
pective méditerranéenne en anthropologie, en géographie ou en histoire. L’objectif
n’était pas de fournir une biographie complète, mais de mettre en lumière l’ap-
port à l’étude de la Méditerranée. Dans d’autres cas, il s’agit d’écrivains qui ont
contribué à la définition de la Méditerranée comme entité collective, comme
mythe ou comme identité narrative. Enfin, d’autres notices sont consacrées
à des figures historiques ou mythologiques, considérées comme emblématiques.
Un cinquième axe porte sur les pratiques culturelles, conçues dans une pers-
pective large. Est ici explorée la culture au quotidien, cernée dans ses formes
régulières, répétées, qui présentent un « air de famille » par-delà les rives. Elles
concernent le corps, l’habillement, les jeux, les fêtes, les sports, mais aussi des
manifestations artistiques variées, populaires ou savantes (musique, peinture,
mosaïque, architecture, poésie). Dans tous ces cas, l’ancrage avéré de ces pra-
tiques dans l’espace méditerranéen ne signifie pas qu’elles soient empreintes
d’une quelconque « méditerranéité ». À y regarder de près, on se rend compte
que le jeu des circulations et des transferts dépasse souvent cet espace, même
si certaines de ces pratiques ont pu être chargées d’une valeur identitaire médi
terranéenne sur le plan émique. Plusieurs notices s’efforcent ainsi de dénouer
certains stéréotypes enracinés dans le sens commun.
Ce sont toutes ces facettes décrites, analysées et racontées dans cet ouvrage
qui donnent forme à un ensemble complexe fait de filiations communes et de
fractures réitérées, d’une trame de similitudes traversée par des différences et des
oppositions : ce que l’on peut appeler provisoirement « la Méditerranée ». On
l’aura compris, il s’agit ainsi d’interroger les visions de cet espace régional et les
tensions contradictoires qui le parcourent : entre uniformisation et fragmenta-
tion, entre échange et enfermement.
Regards comparatifs
ture large, évitant autant que possible les vides ; de l’autre, une orientation syn-
thétique échappant aux redondances.
L’architecture d’ensemble qui innerve tout l’ouvrage vise à impulser la compa
raison. Sans imposer une idée préconfectionnée de la Méditerranée, y compris
dans son extension géographique, nous avons demandé aux auteurs de couvrir
le thème qui leur était assigné de la manière le plus large possible. La tâche était
ardue, car il s’agissait de franchir les limites disciplinaires, chronologiques, spa-
tiales, qui renferment souvent la recherche. Au fil des années nous nous sommes
rendu compte combien ce travail était exigeant. Nous avons demandé un effort
considérable, de synthèse et d’ouverture, aux auteurs, et nous leur sommes rede-
vables du travail difficile qu’ils ont accompli.
Le projet de faire dialoguer les traditions disciplinaires, et de veiller à une
démarche comparative dans la charte éditoriale, a été confronté à plusieurs
écueils. Nous avons constaté dans quelques cas une frilosité à déborder des
strictes compétences disciplinaires, à renoncer au cabotage dans les eaux ter-
ritoriales d’une compétence spécialisée, pour s’aventurer plus au large, dans
des domaines moins familiers et sécurisés de la comparaison. À cela fait pen-
dant la relative rareté d’auteurs dotés d’un regard synoptique permettant
d’aborder la dimension méditerranéenne dans sa diversité à l’intérieur d’une
même discipline tout autant que dans une perspective pluridisciplinaire. Un
autre obstacle important a été l’inégale répartition des ressources humaines et
scientifiques entre le Nord et le Sud. Nous avons pu faire l’expérience des
limites du comparatisme entre espaces et temporalités. Au-delà de l’intention
affichée, il était souvent difficile de trouver des auteurs associant polyvalence
et spécialisation et pouvant aborder avec la même précision des époques et
des lieux différents. Abandonner des notices consacrées à des cités médi
terranéennes ou raccourcir drastiquement la liste des personnages embléma-
tiques, accepter des déséquilibres au sein d’une même notice ou en faire à plusieurs
mains sont les solutions que nous avons privilégiées, quitte à susciter parfois
une critique justifiée. Nos efforts pour éviter à la fois les oublis et les redon-
dances n’ont sûrement pas donné tous les résultats espérés. Certaines entrées
ont été impossibles à écrire, d’autres manquent à la suite des défections des
auteurs sollicités. Mais si elle veut paraître un jour, une entreprise de longue
haleine comme la nôtre doit se résigner à être, en quelque mesure, incomplète.
Ce questionnement aura un prolongement sous la forme d’un dictionnaire
électronique collaboratif ouvert aux communautés de chercheurs. Cet outil
devrait permettre de compléter et d’enrichir les résultats du travail que nous
présentons ici 19. 23
Introduction
Méditerranée : une Méditerranée particulière, saisie à travers le prisme des sciences
humaines et sociales. C’est un portulan, un insulaire, qui permet de circuler dans
la somme des savoirs accumulés sur cet espace. Le lecteur pourra y trouver le des-
sin de paysages épistémologiques variés, parfois inattendus ; il pourra constater
la pluralité des vues et des horizons, approfondir ses connaissances sur certains
points, peut-être s’étonner d’autres aspects. La forme dictionnaire, non hiérar-
chisée, lui permettra d’organiser le voyage de manière personnelle, en suivant le
fil de ses intérêts. Nous lui souhaitons bon vent !
Arles, 2010.
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Introduction
Ouvrage publié avec le soutien de la Direction générale de la Recherche de la Commission
européenne, dans le cadre du réseau d’excellence RAMSES² financé par le 6e Programme
Cadre (numéro de contrat CIT3-CT-2005‑513366).
Cet ouvrage relève de la seule responsabilité de l’éditeur et ses auteurs ; la Commission
européenne ne peut pas être tenue pour responsable de son contenu ni de son utilisation.