Vous êtes sur la page 1sur 13

Asthmes professionnels

Définition :(Vandenplas O, 2003)


•Maladie caractérisée par une inflammation des
voies aériennes, une obstruction bronchique
variable et une hyperréactivité bronchique dues à
des causes et des situations attribuables à un
environnement professionnel particulier
•Deux types d ’asthme professionnel :
–asthme professionnel immunologique (avec période de
latence)
–asthme professionnel non immunologique (sans période
de latence)
Asthme professionnel :
• L’asthme professionnel avec période de latence : Le plus
fréquent. Il comporte une période de latence nécessaire à la
sensibilisation précédent l’installation de l'asthme.

• L’asthme professionnel sans période de latence : le syndrome


d’irritation bronchique est attribuable à l’exposition à de fortes
concentrations de substances irritantes.
Les anglo-saxons l'appellent «Réactive Airways Dysfunction
Syndrome »(RADS) lorsqu’ il survient après une exposition aiguë
unique.

PHYSIOPATHOLOGIE:
1/Le mécanisme allergique :

•comparable à celui des asthmes allergiques aux pneumallergènes


habituels de l’environnement.

•Les composés de haut poids moléculaire (protéines d’origine animale


ou végétale) induisent la production d’IgE spécifiques

•les agents de bas poids moléculaire (produits chimiques), se


comportant comme des haptènes, induisent une sensibilisation
immunologique en se combinant avec une protéine dans l’organisme
pour acquérir le caractère antigénique complet.
PHYSIOPATHOLOGIE:
2/Le mécanisme irritatif :

• Suite au contact avec le produit irritant, il se produit


une vasoconstriction reflexe par stimulation des
récepteurs sensoriels des bronches.
3/Le mécanisme pharmacologique :
• Certains agents professionnels, agissent comme des
substances pharmacologiques
• Ce mécanisme intervient lors des intoxications par les
insecticides organo-phosphorés qui se caractérisent par un
bronchospame induit par une surcharge en acétylcholine
suite à l’inhibition de la cholinestérase.

Etiologies de l’asthme
professionnel avec période de
latence :
• Asthme par sensibilisation à un allergène de
haut poids moléculaire :

• Produits d’origine animale: phanères, secrétions,


poils…
• Produits d’origine végétale: farines, pollens,
poussières de bois…
• Autres protéines
Etiologies de l’asthme
professionnel avec période de
latence :
• Asthme par sensibilisation à un allergène de
bas poids moléculaire :
• Composés chimiques synthétiques : isocyanates,
anhydrides, amines, aldéhydes, persulfates …
• Composés chimiques naturels : bois, colophane
• Métaux : Pt, Co, Cr, Ni

ONAP ( 1996 - 2002)


Principales étiologies (hommes + femmes)

Farine
Isocyanates 19,1 %
13,0 %
Persulfates alcalins 6,9 %
Latex
6,7 %
Aldéhydes
5,6 %
Acariens 3,7 %
Poussières de bois 3,3 %
Alpha-amylase
2,9 %
Poils, prot. animaux 2,7 %
Métaux 2,5 %
0 5 10 15 20
ONAP ( 1996 - 2002)
Principales étiologies (hommes + femmes)

Colles et vernis
2,4
Chlore et chloramines
1,9
Ammoniums
quaternaires 1,8

Amines aliphatiques
1,7
Poussières de céréales 1,3

Poussières textiles 0,9


0 0,5 1 1,5 2 2,5

ONAP ( 1996 - 2002)


Principales étiologies (femmes)

Persulfates alcalins

Latex 16,5 %

Aldéhydes 15,5 %
9,0 %
Isocyanates
6,1 %
Farine 5,4 %
Ammoniums quaternaires
4,1 %
Acariens 3,8 %
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
Diagnostic de l’asthme professionnel :

1/L’interrogatoire :

La chronologie des crises par rapport au travail :


–crises au travail ou juste après le travail de crises de dyspnée permet
de suspecter l’origine professionnelle de l’asthme.
–Mais le plus souvent, les crises sont retardées par rapport à
l’exposition et surviennent le soir ou la nuit comme les asthmes non
professionnels.(biphasiques)
–La symptomatologie peut être réduite à une toux nocturne isolée.
–Équivalents d’asthme (CHARPIN)
–L’amélioration de la symptomatologie voire sa disparition pendant les
week-end, les vacances et sa réapparition lord de la reprise du travail.

2/L’examen clinique :

•La symptomatologie doit être évocatrice d’un asthme


à savoir, une bradypnée expiratoire et présence de
sibilances à l’auscultation, en sachant que l’examen
peut être tout à fait normal s’il est fait à distance de
l’exposition au risque.

3/L’enquête professionnelle :

• Elle doit concerner :


• Le(s) poste(s) occupé(s): faire une bonne étude de poste de
travail
• Les produits manipulés : nature du produit, ses conditions
d’utilisation et sa présentation.
• Les conditions de travail : aération, vase clos, système
d’aspiration, hygiène des locaux, durée d’exposition…
• La disponibilité ou pas de moyens de protection individuelle.
• Présence de cas similaires dans l’entourage professionnel.

3/Les examens para cliniques :


–La spirométrie : avant et après le travail, à la recherche d’une
diminution du VEMS, dimintion du Tiffeneau, ou des DEM.
–Le test de provocation à l’acétylcholine ou à la métacoline :
L’importance de l’HRBNS est mesurée par la dose de métacholine qui
provoque une chute de 20 % du VEMS.
•Elle peut être normale si elle est prise à distance de l’exposition et elle
élimine le diagnostic d’asthme si elle est normale lors de sa mesure au
décours de l’exposition.
–Le test de provocation spécifique : qui doit se faire en milieu
spécialisé.
–Les tests immunologiques :
•Les tests cutanés qui explorent la composante allergique du produit.
• Recherche d’une hyper éosinophilie.
5/Le test d’éviction :

• Le test est positif lorsqu’on note l’amélioration ou la disparition de la


symptomatologie lors du retrait du sujet de toute exposition à l’agent
causal et la réapparition ou l’aggravation des symptômes à la reprise
du travail.

• Cependant cette rythmicité disparait si l’asthme est ancien et en cas


d’usage abusif de corticoïdes.

Caractéristiques de l’asthme
professionnel :
• Pas de spécificité clinique :
• toux, sifflements thoraciques, HRBNS,
« infections » bronchiques à répétition
• Symptômes en relation avec l’activité pro. :
• pas asthme au travail, mais asthme lié au travail
• Interrogatoire peut parfois être très évocateur
(rythme professionnel net initialement, puis moins
franc)
• EFR :
• TVO
• HRB (test à la méthacholine)
Le traitement :


•Le meilleur traitement de l’asthme professionnel est
l’éviction du risque, qui peut entrainer une rémission
totale de la symptomatologie.

•En cas de crise, le traitement fait appel à :


oxygénothérapie, anti- histaminiques, antibiotiques
pour éviter les surinfections, corticoïdes.

Prévention :
Elle vise l’élimination ou la réduction du risque.
A/ Prévention technique :
-Prévention technique collective :
• Remplacement du produit en cause par autre produit
moins dangereux.
• Travail en vase clos ou en circuit fermé.
• Assurer une bonne ventilation des locaux de travail.
• Réduction du niveau d’empoussiérage par l’aspiration des
poussières et fumées toxiques à la source d’émission, les
forages humides.
• Automatisation des procédés technologiques.
• Mesures de la concentration du toxique dans l’atmosphère
de travail.
Prévention technique individuelle :

• Elle sera mise en œuvre en complément à la précédente ou


lorsque les moyens collectifs restent insuffisants ou
inadaptés.

• Elle consiste essentiellement en des dispositifs de


protection respiratoires (masques filtrants ou isolants) en
fonction des caractéristiques du produit.

B/ La prévention médicale :
• La visite médicale d’embauche :
• Il faut écarter les sujets présentant des affections cardiorespiratoires
chroniques et ceux qui ont déjà développé une sensibilisation au
produit manipulé.
• Pratiquer un bilan (téléthorax, EFR) qui serviront de référence lors
des examens périodiques ultérieurs.
• La visite médicale périodique :
• Comporte un interrogatoire et un examen clinique complet, à la
recherche de symptômes cliniques débutants.
• L’EFR de contrôle pour détecter des diminutions des débits
ventilatoires, notamment une réduction du VEMS.
• Téléthorax à la recherche de signes de distension.
La réparation :

• L’asthme professionnel est réparé dans 16 tableaux de


maladies professionnelles indemnisables.
Syndrome de Brooks
ou
Syndrome de Dysfonctionnement
Réactif des Voies Aériennes
ou
RADS « Réactive Airways Dysfunction Syndrom »

 Apparaît dans les 24 heures suivant l’inhalation aiguë et unique d’un produit irritant
à forte concentration avec persistance des symptômes pendant au moins trois mois.

 Il a été décrit initialement par Brooks en 1985 et répond à huit critères précis:

1-Absence documentée d’antécédents respiratoires.


2-Début des symptômes après une exposition unique et spécifique à l’agent concerné.
3-Exposition à un gaz, des fumées, des poussières ou des vapeurs, de nature irritante et
présents à haute concentration.
4-Début des symptômes apparaissant dans les 24 heures suivant l’exposition et persistant
pendant au moins 3 mois.
5-Symptomes évocateurs d’asthme avec toux, sibilances et dyspnée.
6-Tests fonctionnels pulmonaires montrant une obstruction bronchique.
7-Positivité du test à la métacholine, témoignant d’une hyperréactivité bronchique non
spécifique.
8-Élimination des autres pathologies respiratoires.

PREVENTION :
Prévention primaire :
Elle repose sur l’élimination ou la réduction du risque, elle comporte :
Ø prévention technique :
1/ collective :
- Remplacement d’un produit toxique ou agent allergisant par un autre moins
dangereux.
- Travail en vase clos ou en circuit fermé.
- Modifications des machines et automatisation des procédés de fabrication.
- Ventilation appropriée des locaux
- Aspiration à la source, etc.
2/ individuelle :
 Complément à la précédente, ou lorsque les moyens collectifs restent insuffisants ou
inadaptés.
 protection respiratoire +++
Ø Prévention médicale :
Éducation et information ,du salarié face au risque encouru dans leur profession et aux
moyens de s’en protéger.

Vous aimerez peut-être aussi