La nature dans

l’économie politique

Sylvie FAUCHEUX
Professeur en sciences économiques
MIP & LIRSA, CNAM (France)
La nature & le développement durable

Le développement durable met l’accent sur

l’interdépendance entre trois sphères —
l’économique, le social et l’environnemental.
Plus particulièrement, RESPECTER DES « LIMITES
ÉCOLOGIQUES » se présente comme l’une des
conditions essentielles pour la durabilité d’un
parcours de développement économique et social.

2 La Nature dans l'économie politique - Sylvie FAUCHEUX

L’histoire de la pensée économique
Si l'intérêt de la science économique pour
la nature s'est fortement accru depuis les
années 1970, cet intérêt n'est toutefois pas
né de rien.
Il s'est en fait nourri de différentes
contributions de l'histoire de la pensée
économique.
Ce sont aussi elles qui expliquent les
différentes orientations dans les politiques
de DD contemporaines.

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De la « Mère nature »
Nous allons donc retracer les différentes approches
de la nature:
 Depuis les écrits des « PHYSIOCRATES » au milieu
du 18ème siècle sur la nature comme « source
unique de richesse » …,

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Le circuit économique des Physiocrates

L’Ecole des Physiocrates, avec à sa

tête François QUESNAY qui était
médecin à la Cour, estiment que la
richesse ne peut provenir que de
la terre (c’est-à-dire, la nature).

L’ouvrage de référence est le

célèbre Tableau économique de
Quesnay, datant de 1759 et
représentant l’économie d’une
nation de façon circulaire.

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Le circuit économique Physiocratique

Richesses de la
nature (La Terre)

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La vision Physiocratique de la valeur

"Toutes les denrées de l'Etat sortent directement ou

indirectement des mains du fermier. C'est la terre qui
produit toutes les choses excepté le poisson, encore faut-il
que les pêcheurs qui prennent le poisson soient entretenus
du produit de la terre." (CANTILLON, 1755).
"Que le souverain et la nation ne perdent jamais de vue
que la terre est l'unique source des richesses."
(QUESNAY, 1774).

"La terre est la mère de tous les biens"

(MIRABEAU, 1760)

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Les économistes classiques 1770-1870

Les Classiques, depuis Adam Smith An Inquiry into the

Nature and Causes of the Wealth of Nations 1776, jusqu’à
environ 1870, accordent à la nature une place de choix dans
leur théorie de la production.
UN RÔLE MOTEUR, TANT DANS L'INDUSTRIE QUE DANS L'AGRICULTURE

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La nature conjointement avec l'homme
 « … dans la culture de la terre, la nature travaille
conjointement avec l'homme… ». (SMITH 1776)

 « Qu'est ce que les instruments naturels de l'industrie?

Ce sont les instruments que la nature a fournis
gratuitement à l‘homme et dont il se sert pour créer des
produits utiles ». (SAY 1817)

 « N’y a-t-il pas la terre elle-même, ses forêts, ses eaux et

toutes les richesses naturelles qui sont sur sa surface et
en-dessous ? Ces richesses sont l’héritage commun du
genre humain… ». (MILL 1848)

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La nature assiste partout l’homme….
« La nature ne fait-elle rien pour l'homme qui travaille
dans les manufactures ? Les propriétés du vent et de
l'eau qui actionnent nos machines et qui aident à la
navigation ne sont-elles rien ? La pression
atmosphérique et la compressibilité de la vapeur qui nous
permettent de faire fonctionner les moteurs les plus
prodigieux ne sont-elles pas des dons de la nature ? [….]
On ne peut mentionner aucune manufacture dans
laquelle la nature n'assiste pas l'homme, et, qui plus est,
ne le fasse généreusement et gratuitement. »
- David RICARDO (1821).
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