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IUA – SP/Master 2 A.I.

D AKPA Inès-Lucienne 03/01/23


Année universitaire 2020-2021

PREMIERE PARTIE : HISTORIQUE ET ETAT DES LIEUX DES RELATIONS


IVOIRO-ARABIQUE

CHAPITRE I : Historique de la coopération ivoiro-arabique [deadline : 28/01/23]

I. Contexte politico-historique en Côte d’Ivoire de 1993 à 2018 (+ analyse de l’évolution de sa


politique étrangère)

Jonglant entre de période sombre et semblant d’accalmie, c’est à partir de 1993 que le paysage politique
et social de la Côte d’Ivoire a connu moult visages. Nous pouvons cependant en dégager deux phases :
d’une part, une phase de grande instabilité agrémenté de plusieurs crises d’intensités variables de 1993 à
2011, et d’autre part, une période globalement caractérisée par une certaine accalmie de 2011 à nos jour.

A. De Felix Houphouët-Boigny à la chute de Laurent Gbagbo

1. De l’ère Houphouëtienne à l’ère bédiéenne

https://news.abidjan.net/articles/383974/la-politique-etrangere-de-la-cote-divoire-de-felix-houphouet-boi-
gny-a-laurent-gbagbo-ruptures-et-continuites-faire-bloc-autour-du-president-laurent-gbagbo-pour-etre-
un-pays-respecte

Sous l’ère Houphouët, deux fils conducteurs guident la politique étrangère ivoirienne : d’une part, « La
Côte d’Ivoire, Amie d’un seul - la France -, ennemie de personne » qui a progressivement évolué en « la
Côte d’Ivoire, Amie de tous, ennemie de personne » (1980 à 1993) d’autre part.
De 1958 à 1985 environ, dans un contexte internationale dominé par le conflit Est-Ouest (la guerre
froide), la loi du plus fort prévaut. Solidement guidé par les préoccupations nationales de l’époque, la paix
et le développement, le premier fil conducteur de la politique étrangère ivoirienne traduit la volonté de
Félix Houphouët-Boigny de protéger le pays des multiples coups d’Etat qui ont ralenti ses voisins. Ainsi,
pour assurer la protection du pays, le Président Félix Houphouët-Boigny a fait usage d’une diplomatie de
prudence. En effet, il choisit de rester sous la tutelle française et préfère que la Côte d’Ivoire soit plutôt la
queue d’un éléphant au lieu d’être la tête d’une souris1. La défense ivoirienne est ainsi confie à la France,
mieux placée pour faire face aux menaces d’antan.
C’est en 1981, avec l’arrivée au pouvoir François Mitterrand, premier président socialiste, que la politique
étrangère ivoirienne nuance sa position face à son ami, la France. En effet, l’arrivé des socialistes au pou-
voir entrain un choc idéologique que supporte difficilement Félix Houphouët-Boigny. C’est ainsi qu’il dé-

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laurent-gbagbo-ruptures-et-continuites-faire-bloc-autour-du-president-laurent-gbagbo-pour-etre-un-pays-res-
pecte

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cide de diversifier ses partenaires économiques et diplomatiques au détriment de son allié de longue date.
Ce qui explique la transition de « amie d’un seul » à « amie de tous ». Depuis, la doctrine de la politique
étrangère n’a plus connu de changement.

· Président Félix Houphouët-Boigny dit ceci : «j’ai plus peur de mes amis que de mes ennemis».
· Au soir de sa vie, le Président Félix Houphouët-Boigny a pratiqué la Diplomatie du « cabri mort
». Elle consistait, face à la mévente du cacao et du café, principaux produits d’exportation du
pays, à dénoncer sans ménagement la duplicité entre tous les camps quant il faut asservir les pe -
tits. Son âge avancé lui permettait de dire des vérités qu’il aurait hésité à dire auparavant.
· Menace extérieure d’origine étatique.
· Une économie dépendante de l’aide étrangère sur plusieurs domaines : « D'une part dans le do-
maine de la santé, notamment pour la lutte contre le SIDA, car on estime que 10% de la popula -
tion adulte est infectÈe. Lors de la visite de Michel Roussin et de Philippe Douste-Blazy en aout
93, la France promit une aide de 300 millions de francs français. La Croix-Rouge, l'UNICEF et le
PNUD étaient également présents en permanence en Cote d'Ivoire an d'aider le gouvernement
dans ce domaine, entre autres. D’autre part et surtout, sur le plan financier et monétaire, une véri-
table crise opposait la zone franc au FMI et aux institutions de Bretton Woods. La récession qui
frappait l'Afrique de l'Ouest (l'Afrique est le seul continent à s’être appauvri dans les années 80)
rend délicate le maintien de la parité du franc CFA avec le franc français xÈe en 1948 (1 FCFA =
2 FF), pourtant réarmée lors de la réunion des ministres des Finances de la zone franc n sep-
tembre 1993. » op cit B. Bayle
· Diplomatie de développement2.
Arrivée de Bédié + politique étrangère menée :
• Henri Konan Bédié, le président de l'Assemblée nationale, est selon l'article 11 de la constitution
celui qui doit succéder a Houphouët au cas où celui-ci ne pourrait achever son mandat 3
jusqu’aux prochaines élections.

· « obtient assez rapidement une amélioration des perspectives économiques, une diminution de
l'inflation et effectue une tentative d'éliminer la dette extérieure. Contrairement à Félix Hou-
phouët-Boigny, qui a su avec prudence éviter tout conflit ethnique et a même permis l´accès aux
postes de l´Administration publique à certains immigrants venus de pays voisins, sous l’ère Bé -
dié, des intellectuels mettent en exergue le concept de l´ivoirité. Ce concept est défini d´abord
comme l´affirmation de la souveraineté et de l´autorité du peuple ivoirien face aux menaces de
dépossession et d´assujettissement notamment dans les domaines de l´immigration ou des pou-
voirs économique et politique […] L’exacerbation des tensions politiques et sociales, les actes de
défiance à l´autorité de l´État de la part des opposants mais également l´emprisonnement de plu-
sieurs leaders de l´opposition politique, instaurent un climat fortement tendu qui conduit en dé -
cembre 1999 au renversement d’Henri Konan Bédié par des soldats mécontents ».
· La menace ne vient plus seulement de l’extérieur, l’armée ivoirienne s’est retournée contre la Ré-
publique, ce qui ruine la politique étrangère et la soumet aux caprices de la politique intérieure (la
politique extérieure est l’otage des préoccupations nationales) 4.

2
ibid
3
Bernard Bayle. Côte d’Ivoire 1993-2003: Autopsie d’une déchirure. Presses universitaires de la Méditerranée, 302
p., 2007, 978-2-84269-779-2. hal-03151900
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· Préoccupations nationales de l’époque : construction de l’Etat de droit et réaffirmation de la sou-


veraineté nationales.
· « Diplomatie de l’iroko » ou de l’assurance car il ne craint aucune menace extérieure, son action
est tournée vers l’extérieure sur la légitimation de son pouvoir (ibid).
· Diplomatie de légitimation (ibid)

2. A l’ère Gbagboienne

· « De Félix Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo, l’on est passé d’un environnement international
dominé par la guerre froide à celui imprimé par la mondialisation. Cette mutation a beaucoup in-
fluencé la politique étrangère de la Côte d’Ivoire. Avec la multiplication des acteurs sur la scène
internationale, la nouvelle doctrine, la Côte d’Ivoire, Amie de tous, ennemie de personne, éprouve
des difficultés à se stabiliser. La volonté de la Côte d’Ivoire de diversifier ses partenaires l’expose
à des menaces réelles. Malgré son attachement à la paix et à la coopération pacifique, elle a fini
par sombrer dans une crise militaro-politique dont les foyers sont, il faut le reconnaître dans des
pays dits amis, ayant une histoire commune avec notre pays ».
· Coopération internationale plus complexe du fait de la multiplication des acteurs (non-étatique et
su-nationaux) et de la mondialisation : ami et ennemie ont plusieurs visages. On parle d’une
grande rupture dans l’environnement stratégique mondiale.
· Tous se complexifie aussi à l’intérieur du pays ce qui a des répercussions sur les préoccupations
nationales qui se sont à leur tour accru. Les outils de mise en œuvre de la politique étrangère de la
Côte d’Ivoire que sont la Diplomatie et la Défense sont fortement influée par l’évolution.
· Préoccupations nationales : sécurité, consolidation de la démocratie, réhabilitation de la paix, dé-
fense de la souveraineté nationale, réconciliation nationale, paix avec nos voisins, lutte pour l’in-
dépendance économique,… Le président oriente les préoccupations nationales vers la sécurité, la
consolidation de la démocratie, la réhabilitation de la paix, la défense nationale, la réconciliation
nationale, la paix avec les voisins.
· Qu’est-ce que Gbagbo cherche de l’extérieur ? Qu’attend-t-il de l’extérieur ?
· Diplomatie de la précaution dite de l’orphelin (il n’est pas un homme de réseau),le président pro-
meut une diplomatie du respect mutuel et de la section du cordon ombilical avec l’ancienne puis-
sance coloniale française (ibid). Avec le Président Laurent Gbagbo se déploie la diplomatie de la
survie de la Nation ivoirienne.
· « Au cœur de ses relations avec l’extérieur, il place le respect mutuel et la défense de la souverai-
neté de la Côte d’Ivoire. A l’ère gbagboienne, la Nation ivoirienne est menacée de disparition.
Des bandes armées à la solde de puissances non identifiables et sous influence tentent de la dépe -
cer et la soumettre à la prédation. Sa souveraineté est menacée, ses Institutions également. Face à
la menace de disparition de notre pays, face au refus des grands de ce monde d’apporter un sou -
tien ferme à notre pays dans quête de liberté, l’armée ivoirienne joue son rôle républicain. Elle ne
peut compter que sur son propre génie. La nécessité de disposer d’une véritable politique de dé -
fense nationale s’impose »5.

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B. La politique étrangère ivoirienne sous Ouattara

1. Alassane Ouattara : quête de reconstruction depuis 2011

· Le président Alassane Ouattara va initier une reconstruction post-crise qui explore une voie
étroite avec une politique étrangère de captation de rente et d’ouverture de la Côte d’Ivoire à la
mondialisation. Par cette interaction réciproque entre la diplomatie économique et les nécessités
de développement, il réinvente une nouvelle formule de sortir de crise. SOURCE : https://
hal.science/hal-02937107/document

2. Diplomatie actuelle

Le troisième, Alassane Ouattara, prend à soixante-neuf ans la tête d’un pays affaibli : l’économie est « en
panne sèche » (p. 176), la société « en lambeaux » (p. 175). Les défis sont immenses. Il faut mobiliser
l’aide extérieure et rassurer les investisseurs internationaux. Il faut créer une nouvelle armée en démilita-
risant les milices. Il faut juger les crimes de guerre, notamment ceux commis par les forces pro-Ouattara
dans l’ouest du pays à Duékoué. Il faut enfin tourner la page de l’ivoirité et (re)construire une citoyenneté
ivoirienne porteuse de sens.

La doctrine depuis le début des années 1980, n’a pas changé : «la Côte d’Ivoire est l’amie de tous et l’en-
nemie de personne». Elle entend ainsi être libre de choisir avec qui elle coopère sans recevoir de leçon de
qui que ce soit. Elle est attachée au respect de sa souveraineté.
Dans la conduite de nos relations avec le reste du monde, il convient de noter qu’en dehors de la doctrine,
tous les autres éléments (l’environnement international, la diplomatie et la défense) ont subi de profondes
mutations.
Ceux-ci placent à la tête de leur groupe, le général Robert Guéï devenu par ce fait, chef de l´État de Côte
d´Ivoire. Bédié s´exile en France. Le régime issu du putsch est marqué durant son éphémère pouvoir par
des troubles militaires et civils. Le pouvoir militaire réduit néanmoins la criminalité et la corruption en
usant parfois de méthodes expéditives. Il appelle les partis politiques et la société civile à la rédaction d
´une nouvelle constitution et fait organiser en octobre 2000, les élections présidentielles. De nombreuses
candidatures à la présidence de la République dont celles d’Henri Konan Bédié et de Alassane Dramane
Ouattara sont éliminées par la Cour suprême. Le général Robert Guéï qui se proclame vainqueur du scru-
tin est chassé par des manifestations de rue. De violents affrontements opposent également durant
quelques jours des militants du FPI à ceux du RDR. Ces différentes manifestations de rue se soldent par
environ 180 morts. La Cour suprême proclame les résultats et déclare vainqueur, Laurent Gbagbo. Celui-
ci initie un forum de réconciliation nationale puis nomme un gouvernement d’union nationale. Mais le 19
septembre 2002, un nouveau coup d´État se déclenche puis se transforme en rébellion armée. Le MPCI
qui crée plus tard le MJP et le MPIGO forme avec ces dernières composantes le mouvement des Forces
nouvelles (FN) qui occupe 60% du territoire nord de la Côte d´Ivoire. Robert Guéï est assassiné dans des
circonstances non encore élucidées. Les pourparlers entamés à Lomé (Togo) permettent d´obtenir le 17

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octobre 2003, un accord de cessez-le-feu qui ouvre la voie à des négociations sur un accord politique
entre le Gouvernement et le MPCI sous l´égide du président du Togo, Eyadéma.

Ces négociations échouent cependant sur les mesures politiques à prendre en dépit de réunions entre les
dirigeants de la CEDEAO à Kara (Togo), puis à Abidjan et à Dakar. 10 000 casques bleus de l´ONUCI
dont 4 600 soldats français de Licorne sont placés entre les belligérants. Dans une nouvelle initiative, la
France abrite à Linas-Marcoussis du 15 au 23 janvier 2003, sous la présidence Pierre Mazeaud, Président
du Conseil constitutionnel français, secondé par le juge sénégalais Keba Mbaye, une table ronde de forces
politiques ivoiriennes et obtient la signature de l´accord de Linas-Marcoussis.
Cet accord prévoit la création d´un gouvernement de réconciliation nationale dirigé par un premier mi -
nistre « fort » nommé par le Président, après consultations des autres partis politiques, l´établissement d
´un calendrier pour des élections nationales crédibles et transparentes, la restructuration des forces de dé-
fense et de sécurité, l´organisation du regroupement et du désarmement de tous les groupes armés, le rè-
glement des questions relatives à l´éligibilité à la présidence du pays et à la condition des étrangers vivant
en Côte d´Ivoire. Un comité de suivi de l´application de l´Accord, présidé par l´ONU, est institué.
Cet accord est suivi par plusieurs autres, conclus en Afrique et mis en oeuvre par les gouvernements suc-
cessifs de Seydou Diarra, Charles Konan Banny et Guillaume Soro nommé 1er ministre à l´issue de la si-
gnature de l´accord politique de Ouagadougou conclu entre Laurent Gbagbo et Soro Guillaume, sous l
´égide de Blaise Compaoré, facilitateur. Concrètement, des programmes spécifiques ayant pour vocation
de conduire la sortie de crise sont mis en oeuvre par le gouvernement ivoirien. Il s´agit d´un dispositif
technique comprenant notamment, le Centre de commandement intégré (CCI) le désarmement des com-
battants, le Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire, le Comité national de
pilotage du redéploiement de l´Administration (restauration de l´autorité de l´État sur l´ensemble du terri-
toire et reprise de fonctionnement des services publics), l´Office national d´identification (identification
des populations et des électeurs) et la Commission électorale indépendante (organisation des élections). »
3. Evolution de la politique étrangère ivoirienne
SOURCE : https://news.abidjan.net/articles/383974/la-politique-etrangere-de-la-cote-divoire-de-felix-
houphouet-boigny-a-laurent-gbagbo-ruptures-et-continuites-faire-bloc-autour-du-president-laurent-gbag-
bo-pour-etre-un-pays-respecte
« La politique étrangère de la Côte d’Ivoire est fondée sur deux doctrines au cours de "l’ère Houphoué-
tienne". C’est-à-dire au cours de la période allant de 1958 à 1993. En effet, il faut noter que de 1958 à
1985 à peu près, le fil conducteur de la politique étrangère ivoirienne était : la Côte d’Ivoire, Amie d’un
seul, ennemie de personne, ou plus explicitement, «la Côte d’Ivoire, amie de la France, ennemie de
personne». Ce choix selon le Président Félix Houphouët-Boigny a été fait pour des motifs économiques
largement illustrés par les accords de coopération de 1961. En d’autres termes, dans ses rapports avec le
reste du monde «Félix Houphouët-Boigny préfère que la Côte d’Ivoire soit plutôt la queue d’un éléphant
au lieu d’être la tête d’une souris». Toutefois, du début des années 1980 à l’an 1993, année de son décès,
la politique étrangère de la Côte d’Ivoire repose davantage sur la doctrine suivante : la Côte d’Ivoire,
Amie de tous, ennemie de personne. Ce changement de cap est motivé par des raisons idéologiques car il
intervient après le choc idéologique de 1981 en France. Félix Houphouët-Boigny qui supporte difficile-
ment l’arrivée des socialistes au pouvoir, diversifie ses partenaires économiques et diplomatiques. Peu
importe si certains nouveaux amis gênent la France ou pas. Depuis cette date, la doctrine de la politique
étrangère n’a pas changé.

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II. Sous l’angle de la Péninsule Arabique : Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis et Qatar

Arabie Saoudite
L'Arabie Saoudite est un pays de la péninsule arabique divisé en 13 régions administratives. La langue
officielle est l'arabe. La très grande majorité de la population est de confession musulmane sunnite.

Au plan de l'organisation des pouvoirs, il s'agit d'un État unitaire. Le régime politique est une monarchie
autoritaire; l'essentiel des pouvoirs est entre les mains du monarque qui a des pouvoirs importants; ce
type de régime s'oppose à une monarchie constitutionnelle.

Le rôle joué par les pays occidentaux dans le développement pétrolier favorise le rapprochement qui
s'effectue avec les États-Unis. Cette relation est un élément important de la politique extérieure saou-
dienne tout au long de la période. Mais celle-ci a d'autres volets, sa richesse faisant de l'Arabie saoudite
un acteur de premier plan au sein du monde arabe. Ses dirigeants refusent par exemple de joindre le
Pacte de Bagdad à sa création, en 1955. Ils envoient également des troupes lors des différents conflits
avec Israël et recourent à « l'arme » pétrolière contre l'Occident en guise de représailles en 1973. L'Ara-
bie saoudite conserve néanmoins de bons rapports avec l'Ouest. Face à la montée des islamistes radi-
caux, elle prône une approche modérée. Rendus inquiets par l'invasion du Koweït par l'Irak, en 1990, ses
dirigeants appuient la coalition dirigée par les États-Unis qui interviendra militairement contre l'agres-
seur l'année suivante. Cette décision lui attire des critiques au sein du monde arabe. Les relations avec
l'Occident peuvent aussi s'accompagner de tensions, les liens entre des organisations terroristes,
comme Al-Qaïda, et l'Arabie saoudite éveillant les suspicions à l'endroit de celle-ci, particulièrement à la
suite des événements du 11 septembre 2001. La rivalité avec l’Iran, la crise avec le Qatar, la création du
groupe État islamique et la situation en Syrie et au Yémen constituent des défis pour la diplomatie saou -
dienne qui est très active au XXIe siècle.

Qatar et EAU
Le Qatar est une monarchie dirigée depuis l’indépendance en 1971 par la famille Al Thani. L’influence du
Qatar est indéniable dans la Région : les printemps arabes ont marqué une étape dans la stratégie d’af -
firmation régionale entamée par l’Emir père, Cheikh Hamad et poursuivie par le fils, actuel Emir. Grâce à
l’audience de la chaîne Al Jazira, l’émirat s’est fait le chantre des révolutions et du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes. Le début de règne de l’actuel Emir avait été marqué par plusieurs événements :
les tensions avec les autres monarchies du Golfe entrainant le rappel de leurs Ambassadeurs suite aux
accusations d’immixtion dans leurs affaires intérieures portées contre le Qatar. L’opposition frontale du
Qatar à l’Arabie saoudite dans les instances régionales et en particulier en Egypte, avec le soutien appor-
té aux frères musulmans, alors que les militaires au pouvoir en Egypte étaient soutenus par les autres
monarchies. Le Qatar s’est illustré sur la scène internationale par le rachat de clubs sportifs en Europe,
par des prises de participations dans de nombreuses places financières internationales et par l’organisa -
tion de nombreuses manifestations sportives internationales dont l’obtention de l’organisation de la
coupe du monde de football 2022.

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Le Qatar conserve des relations étroites avec plusieurs puissances internationales, particulièrement les
États-Unis qui y opèrent une base. Les interventions de ces derniers en Irak et en Afghanistan reçoivent
d'ailleurs l'appui du gouvernement qatari. Celui-ci est perçu avec méfiance, notamment par d'autres
pays du golfe, pour son approche modérée face à l'Iran et aux Frères musulmans. Aussi, des tensions
persistantes existent avec l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Égypte. Au début du
XXIe siècle, Doha se distingue en participant à plusieurs initiatives de paix et en étant l'hôte d'é véne-
ments d'envergure internationale comme la Coupe du monde de football de 2022.

Les Emirats sont est une monarchie dirigée depuis l’indépendance en 1971 par les familles Al Nayan et
Al Maktoum. L’influence des Emirats Arabes Unis est indéniable dans la Région. Sur le plan économique,
moins nanti que les autres Monarchies, les Emirats auront su capitaliser d’autres atouts en diversifiant
l’économie notamment en faisant de Dubaï un Hub aéroportuaire et un pôle touristique. Abu Dhabi est
devenu une plaque de conférences internationale notamment sur l’environnement et Sharjah un pôle
culturel. Bien que participant aux différentes coalitions militaires au Yémen, en Syrie et en Irak, les Emi-
rats Arabes Unis jouent un rôle plutôt discret s’attelant à entretenir les meilleures relations avec les
autres monarchies et s’accommodant de l’influence iranienne dans la Région, pays avec lequel il a de
très bonnes relations économiques et commerciales. (jusqu’à la crise diplomatique récente entre l’Iran
et l’Arabie Saoudite).

III. Genèse d’une coopération bilatérale par la Côte d’Ivoire et par les pays de la péninsule ara-
bique (qu’est ce qui les a motivé ?)

A. Côte d’Ivoire et Arabie Saoudite


Etablissement des relations diplomatiques en 1993. Les deux Etats partagent mutuellement une Représen-
tation Diplomatique.
B. Côte d’Ivoire, Qatar et Emirats Arabes Unis

CHAPITRE II : Etat des lieux et modus operandi de la coopération ivoiro-arabique


[deadline : 07/02/23]

I. Etat des lieux des interactions des personnes clés dans le processus de ces coopérations

A. Rôle et impact des acteurs de la coopération ivoiro-saoudienne

SOURCE : https://afrikipresse.fr/l-arabie-saoudite-olivier-kapo-la-cote-divoire-et-l-afrique/
Depuis l’établissement de leurs relations diplomatiques en 1993, le rapprochement entre la Côte d’Ivoire
et l’Arabie saoudite s’est accéléré avec l’arrivée du Président Alassane Ouattara au pouvoir. Le ministre
d’État saoudien chargé des pays africains, Ahmad Ben Abdelaziz Kattan, lors de sa visite à Abidjan, a

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tenu à souligner le prestige dont jouit le Président ivoirien Alassane Ouattara auprès du Roi saoudien et
du Prince héritier. En septembre 2019, lors d’une visite d’État à Djeddah, à l’invitation du roi Salmane,
Alassane Ouattara a rencontré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Ibrahim Abdulaziz Al Assaf,
et le président du Fonds Saoudien de Développement (FSD), Ahmed Bin Ageel Al Katib. Cette rencontre
a permis de renforcer la coopération entre les deux pays. Récemment, le gouvernement ivoirien a adopté
un décret portant ratification de l’Accord-cadre de coopération entre les deux pays signé le 5 février 2021
à Abidjan. La Côte d’Ivoire aura ainsi plus facilement accès au FIS (Fonds d’Investissement Saoudien). À
l’image de ce que fait le Qatar, la diplomatie sportive fait partie des nouveaux domaines investis par le
prince héritier Mohammed Ben Salmane. L’ancien footballeur international Olivier Kapo s’appuie sur ses
relais en Arabie saoudite pour développer à Abidjan son centre de formation inspiré de celui des clubs
professionnels comme le PSG ou Auxerre.

S.E.M Alassane OUATTARA a effectué une visite officielle en Arabie saoudite en décembre 2015,
participé en 2012 à Djeddah au sommet extraordinaire de l’OCI, en janvier 2015 aux obsèques du Roi
Abdallah à Riyad et en mai 2017 à la rencontre entre les USA et les Etats membres de la Communauté is-
lamique.

B. Rôle et impact des acteurs la coopération bilatérale de la Côte d’Ivoire face au Qatar et
aux Emirats Arabes Unis

II. Modus operandi des coopérations bilatérales ivoiro-arabique

A. Les outils ou termes mis en œuvre dans la coopération ivoiro-saoudienne

SOURCE : https://afrikipresse.fr/l-arabie-saoudite-olivier-kapo-la-cote-divoire-et-l-afrique/
L’influence de l’Arabie saoudite en Afrique se joue de quatre manières : 1) l’influence religieuse 2) les
dons aux pays africains 3) les prêts 4) un réseau de diplomates expérimentés implanté en Afrique depuis
plus de cinq décennies. Selon Benjamin Augé, « le Royaume ne semble toujours pas envisager l’Afrique
comme une zone de projection de son économie » et « les initiatives économiques y restent encore très
timides. » L’Arabie Saoudite se contente de quelques investissements dans des secteurs-clefs (chimie, pé-
trole, solaire). En revanche, elle accentue sa présence dans l’agriculture afin d’acquérir des terres arables
pour assurer les besoins en nourriture du Royaume. Peu présente économiquement et militairement,
l’Arabie saoudite déploie en Afrique un activisme diplomatique important, notamment dans sa zone d’in-
fluence (bande sahélienne, particulièrement en Mauritanie, Corne de l’Afrique, Afrique du Sud,
Egypte…), où elle multiplie les appuis politiques et financiers. Si elle contribue au financement du G5
Sahel (devenu un « G4 » depuis le départ du Mali), elle ne s’engage pas dans une coopération opération-
nelle et la livraison de matériel, contrairement aux Emirats Arabes Unis (EAU).
L’influence saoudienne s’appuie sur 4 vecteurs-clefs : le FSD, la BID, l’OPEP et l’Islam. Créé en 1975, le
FSD (Fonds Saoudien pour le Développement) attribue à l’Afrique, sous forme de dons ou de prêts, 52 %
des sommes décaissées, soit plus de 4 milliards de dollars destinés à financer la santé, l’école, l’accès à

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l’eau et à l’électricité, etc. 18 pays d’une Afrique de l’Ouest élargie, – puisqu’on y retrouve la Somalie, le
Gabon ou le Tchad -, bénéficient des financements du FSD. Au Sahel, la Mauritanie, l’un des piliers de la
politique africaine du royaume wahhabite depuis longtemps, est le principal bénéficiaire des crédits du
FSD. Autre vecteur d’influence, la Banque Islamique de Développement (BID), créée en 1973 et dont le
siège est à Djeddah. Si la BID compte 57 pays membres actionnaires, Ryad, qui détient 23,5 % du capital,
y joue un rôle important. L’Afrique reçoit actuellement 23 % des fonds consentis par la BID. L’influence
de l’Arabie saoudite est aussi très importante au sein de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole), dont 7 pays africains sur 14 sont membres. Autre vecteur d’influence, l’Islam, qui, spirituelle -
ment et politiquement, confère à l’Arabie saoudite un poids symbolique fort en Afrique.

La Côte d’Ivoire a adhéré en décembre 2015 à la coalition internationale de lutte contre le terrorisme ini-
tiée par l’Arabie saoudite qui comprend 34 pays.
Plusieurs personnalités des deux pays ont échangé des visites de travail depuis l’établissement des rela-
tions diplomatiques en 1993 tant en Côte d’Ivoire qu’en Arabie Saoudite.
Don de diverses natures de l’Arabie Saoudite aux structures islamiques ivoiriennes pour la réhabilitation
des mosquées, caravanes médicale et éducatives en 2013.
B. Les outils ou termes mis en œuvre dans la coopération bilatérale de la Côte d’Ivoire face
au Qatar et aux Emirats Arabes Unis
SEM Alassane OUATTARA a participé en septembre 2014 à la conférence organisée par la BOAD et
l’UEMOA avec des partenaires économiques privés. Au nombre des promesses faites, on peut retenir :
· Projet de construction de postes de contrôle juxtaposes au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’ivoire
et en Guinée-Bissau
· Le projet de la boucle ferroviaire Abidjan-Niger
· Projet de construction de l’Autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou.
Par ailleurs, au titre des visites des personnalités, S.E.M le Premier Ministre SORO KIGBAFORI
GUILLAUME, a rencontré en mai 2008, dans le cadre d’une visite effectuée au Moyen-Orient, les Auto-
rités émiraties pour faire le point de la situation socio-politique et envisager les domaines de coopération
possibles entre les deux pays. En retour, une haute délégation ministérielle et des hommes d'affaires des
Emirats Arabes Unis ont séjourné à Abidjan les 21 et 22 avril 2009. La délégation était conduite par
SEM. Sheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, Ministre des Affaires Etrangères des Emirats Arabes Unis.

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