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Calcul des flèches d’une poutre sur 2 appuis simples

1. Analyse structurale : calcul du moment fléchissant

Charge linéaire du au poids-propre : g=25× 0,7 ×1=17,5 kN /m

Charge linéaire quasi-permanente : pqp =17,5+ 9+0,8 ×23=44,9 kN / m

Charge ponctuelle quasi-permanente : Pqp=1000 kN


2
Moment dû à la charge linéaire : M Ed ,qp 1=44,9 × 10,4 /8=607 kN . m

Moment dû à la charge ponctuelle : M Ed ,qp 2=1000 ×10,4 /4=2600 kN . m

2. Calcul de la flèche quasi-permanente, faut-il une contreflèche ?

Coefficient d’équivalence : 15
−4
Aire homogène : Ah =0,7 ×1+15 ×256 × 10 =1,08 m²

Position de l’axe neutre non-fissurée :

0,7 ×12 /2+ 15× 256 ×10−4 × 0,9


v= =0,64 m
1,08
Inertie homogène : I h=0,7 ×13 /3+15 × 256 ×10− 4 × 0,92−1,08 ×0,64 2=0,098 m 4

Moment de fissuration (expression simplifiée sans compter les armatures) :

b h2 3 0,7
M cr =f ctm =3,5 ×10 × =408 kN . m< 607+2600 kN . m
6 6
La poutre est fissurée, elle est en partie en condition fissurée. On doit donc calculer les
caractéristiques efficaces en section transversale pour évaluer les flèches fissurées.

Position de l’axe neutre fissuré :

15
(√ ( 256 ×10−4 ) +2 × 0,7 ( 256× 10− 4 × 0,9 )−256× 10−4 =0,59 m
)
2
x=
0,7 15
Inertie fissurée :

0,593 −4 2 4
I cr =0,7 × +15 × 256 ×10 ( 0,59−0,9 ) =0,084 m
3
Module d’élasticité instantané du béton : Ecm =35,2 GPa
Module d’élasticité à long terme du béton :

35,2
Ec ∞ = =11,7 GPa
1+ 2
On utilise la méthode B, qui est la plus efficace pour calculer la flèche maximale à mi-travée.

Flèche homogène dû à la charge linéaire :

607
a 11=0,104 × 10,42 × 6
×103 =6 mm
11,7 ×10 × 0,098
Flèche homogène dû à la charge ponctuelle :

3−4 × 0,52 2 2600 3


a 21= × 10,4 × 6
×10 =20 mm
48(1−0,5) 11,7 ×10 ×0,098
Flèche fissurée dû à la charge linéaire :

607
a 12=0,104 ×10,4 2 × 6
×103=7 mm
11,7 × 10 × 0,084
Flèche fissurée dû à la charge ponctuelle :

3−4 × 0,52 2 2600 3


a 22= × 10,4 × 6
×10 =23 mm
48(1−0,5) 11,7 ×10 ×0,084
Coefficient de répartition pour chargement de longue durée ( β=0,5 ) :
2
408
ζ =1−0,5 ( 607 +2600 ) =0,99

La poutre en condition fissurée sur la quasi-totalité de sa longueur (99%).

Flèche quasi-permanente : w=0,99 ( 23+7 )+ (1−0,99 ) ( 6+20 ) =30 mm

Le critère de limitation en flèche quasi-permanente est satisfait étant donné que la flèche de 30 mm
n’excède pas le 250ème de la portée, soit 41 mm. Donc pas besoin de contre-flèche.

3. Calcul de la flèche nuisible, sachant que la charge linéaire est mise en œuvre pendant la
réalisation des éléments fragiles et que 20% de la charge ponctuelle est apportée après
réalisation des éléments fragiles

Hypothèse de calcul :

 Humidité relative du milieu ambiant : 70% ;


 Temps écoulé entre décoffrage et mise en œuvre des éléments fragiles : 365 jours.

Moment sous poids-propre : M p=17,5 ×10,4 2 /8=237 kN .m

Moment sous charge permanente mise en œuvre avant ou avec les éléments fragiles (100% de la
charge linéaire et 80% de la charge ponctuelle) :

M c =9 ×10,4 2 /8+0,8 ×1000 ×10,4 /4=2202 kN . m


Moment sous charge permanente mise en œuvre après les éléments fragiles :
M r=0,2× 1000× 10,4/ 4=520 kN .m

Moment sous charge d’exploitation :

M q=23 × 10,42 /8=311 kN . m


Correspondance entre les notations FD P 18-717 et Eurocode 2 :
4
 Inertie efficace ou inertie fissurée : I e =I cr =0,084 m  ;
4
 Inertie homogène ou inertie non-fissurée : I h=0,098 m  ;
 Module d’élasticité instantané du béton : Ei =Ecm =35,2GPa
 Module d’élasticité à long terme du béton : E v =Ec ∞=11,7 GPa.

Attention, les caractéristiques en section doivent être calculée avec un coefficient d’équivalence de
15.

Flèche totale efficace fissurée :

10,4 2 237+ 2202+520 311


w et =
10 ( 11,7 ×0,084
+
35,2× 0,084 )
×10−3=34 mm

Flèche totale homogène non-fissurée :

10,42 237+2202+520 311


w ht =
10 (11,7 × 0,098
+
35,5 × 0,098 )
× 10−3=29 mm

Résistance moyenne en traction du béton : f ctm , fl=max {( 1,6−h ) f ctm ; f ctm }=3,51 MPa

Moment de fissuration : M cr =408 kN . m<237+2202+520+311=3270 kN . m

Coefficient de répartition pour la flèche totale :


0,5
408
ζ t=1− ( 3270 ) =0,647

Flèche totale : w t=0,647 ×37+ ( 1−0,647 ) 29=32 mm

Flèche efficace instantanée à déduire :

10,42 237+ 2202


w edi= (
10 35,2× 0,084
×10−3=9 mm )
Flèche homogène instantanée à déduire :

10,4 2 237+2202
w hdi = (
10 35,2 ×0,098
=8 mm )
Coefficient de répartition pour la flèche à déduire :
0,5
408
ζ d=1− ( 237+2202 ) =0,59

Expression de la flèche instantanée à déduire (FD P 18-717 § 7.4.3 (7) 2) :

w di =0,59 ×9+ (1−0,59 ) 8=9 mm


Flèche efficace à long terme à déduire :

10,42 237 2202


w edv = ( +
10 11,7 ×0,084 35,2× 0,084
=11 mm )
Flèche homogène à long terme à déduire :

10,4 2 237 2202


w hdv = ( +
10 11,7 × 0,098 35,2 ×0,098
=9 mm )
Flèche à long terme à déduire :

w dv =0,59 ×11+ ( 1−0,59 ) 9=10 mm

On prend en compte les effets du fluage à compter de la mise en œuvre des éléments fragiles au
moyen du coefficient d’interpolation temporelle assimilé au facteur cinétique de l’annexe B à
l’Eurocode 2 :
0,3
Ψ =( 365/ ( 858+365 ) ) =0,696
Avec :

 α 3=0,854 pour f cm=40+8> 35 MPa  ;


 h0 =2× 700/(2 ×700+2 ×1000)=412 mm ;
 β H =1,5 ( 1+ ( 0,0012× 70 )18) 411+250 ×0,854=858

Flèche à déduire : w d =9+0,696 ( 10−9 )=10 mm

Flèche nuisible : w=w t −w d=32−10=22 mm

Flèche limite pour une portée supérieure à 7 m : w lim ¿=14 mm + (10,4−7 )=17 mm <22mm ¿

Le critère de limitation en flèche nuisible n’est pas satisfait. On peut proposer de passer avec un
béton à haute performance (BHP) de type C60/75, ou bien intégrer des fumées de silice dans la
composition du béton, afin de limiter les effets du fluage.

4. Proposez une méthode pour le calcul de la flèche variable

Pour calculer la flèche variable il faut déterminer le coefficient de répartition avec les moments
permanents et variables afin de tenir compte de l’état de fissuration en section, puis calculer la
flèche avec la charge variable uniquement. Il faut prendre le module d’élasticité instantané du béton.
Calcul de la flèche quasi-permanente d’une coursive en console

1. Calcul du déplacement quasi-permanent à l’extrémité de la coursive

On raisonne dans ce qui suit pour une bande unitaire de 1 m, comprenant une seule nervure.

Charge linéaire du au poids-propre des nervures : g=25× 0,3 ×0,8=6 kN /m

Charge linéaire quasi-permanente sur les nervures : pqp 1=9,9+ 6=15,9 kN /m

Charge ponctuelle quasi-permanente dû à l’appui de la console sur les nervures :

22
Pqp 1=9,9 ×2+ 9,9× / 3=26,4 kN
⏟2
Effet de couple

Attention de ne pas oublier de compter l’effet de couple dans le calcul de la réaction d’appui de la
dalle en console à l’extrémité des nervures. Cet effet représente 25% de la charge dans notre cas
(ancrage sur 3 m), et est d’autant plus grand que la longueur d’ancrage est faible (dénominateur plus
petit).

2
Moment à l’encastrement de la dalle : M Ed ,qp 2=9,9 ×2 /2=19,8 kN .m
2
Moment à l’encastrement des nervures : M Ed ,qp 1=15,9 ×6 /2+26,4 × 6=445 kN . m

Module d’élasticité instantané du béton : Ecm =34,08 GPa

Module d’élasticité à long terme du béton :

34,08
Ec ∞ = =11,36 GPa
1+2
Coefficient d’équivalence à long terme : 17,61

On calcule tout d’abord la flèche à l’extrémité des nervures. On néglige la table de traction
constituée par la dalle pour simplifier les calculs.

Aire homogène des nervures : Ah 1=0,3× 1+ 17,61×19,6 × 10−4 =0,335 m ²

Position de l’axe neutre non-fissurée des nervures :

0,3 × 12 /2+15 ×19,6 × 10−4 × 0,9


v1 = =0,541 m
0,335
Inertie homogène des nervures :
I h 1=0,3 ×13 /3+17,61× 19,6 ×10−4 × 0,92−0,541× 0,3352=0,03 m4

Moment de fissuration des nervures :

I h1 0,03
M cr 1 =f ctm =3,21×10 3 × =210 kN . m< 445 kN . m
h−v 1 1−0,541
La poutre est fissurée, elle est en partie en condition fissurée. On doit donc calculer les
caractéristiques efficaces en section transversale pour évaluer les flèches fissurées.

Position de l’axe neutre fissuré des nervures :

17,61
(√ ( 19,6 ×10−4 ) +2 × 0,3 ( 19,6 ×10−4 ×0,9 ) −19,6 ×10−4 =0,354 m
)
2
x 1=
0,3 17,61
Inertie fissurée des nervures :

0,354 3 −4 2 4
I cr 1=0,3× +15 × 19.6× 10 ( 0,354−0,9 ) =0,015 m
3
On utilise la méthode B, qui est la plus efficace pour calculer la flèche maximale.

Pour simplifier le calcul de la flèche on retient le cas le plus défavorable pour le coefficient k , c’est-à-
dire la charge ponctuelle. En toute rigueur, il faudrait décomposer le calcul par type de chargement.

Flèche homogène des nervures :

445
a 11=0,33 ×6 2 × 6
× 103=16 mm
11,36 × 10 ×0,03
Flèche fissurée des nervures :

445
a 12=0,33× 62 × 6
×103=31mm
11,36 ×10 ×0,015
Coefficient de répartition des nervures pour chargement de longue durée ( β=0,5 ) :

209,6 2
ζ 1 =1−0,5 ( 445 ) =0,89

Flèche quasi-permanente : w 1=0,89 ×31+ ( 1−0,89 ) 15=29 mm

On calcule ensuite la flèche à l’extrémité de la dalle en console.


−4
Aire homogène de la dalle : Ah 2=0,2× 1+17,61 × 4 ×10 =0,207 m²

Position de l’axe neutre non-fissurée de la dalle :

0,3 × 12 /2+17,61 × 4 ×10−4 ×0,15


v 2= =0,102 m
0,207
Inertie homogène de la dalle :
I h 2=1× 0,23 /3+17,61× 4 × 10−4 × 0,152−0,207 × 0,1022=6,84 ×10−4 m4
On utilise la méthode B, qui est la plus efficace pour calculer la flèche maximale.

Moment de fissuration des dalles :

I h2 6,84 × 10−4
M cr 2 =f ctm =3,21× 103 × =22,3 kN .m>19,8 kN . m
h−v 2 1−0,102
La dalle n’est pas fissurée, la flèche totale est égale à la flèche homogène.

Flèche homogène des dalles :

19,8
a 21=0,25× 22 × 6 −4
× 103=3 mm
11,36 × 10 ×6,84 ×10
Flèche quasi-permanente : w 2=a 21=3 mm

Afin de calculer le déplacement total à l’extrémité de la coursive, il faut cumuler les valeurs des
flèches quasi-permanentes à l’extrémité des nervures et de la dalle en console, mais également
ajouter l’effet de la rotation des nervures qui accentue le déplacement absolu de la dalle.

Rotation homogène à l’extrémité des nervures :

Pqp 1 L2 pqp 1 L3 26,4 ×62 15,9 ×6 3 1


θ11 =( 2
+
6 )
/(Ec ∞ I h1 )=( 2
+
6
× )
11,36 ×106 ×0,03
=0 ,003 rad =0,17 °

Rotation fissurée à l’extrémité des nervures :

P qp1 L2 p qp 1 L3 26,4 ×6 2 15,9× 63 1


θ12= ( 2
+
6 ) (
/(E c ∞ I h 2)=
2
+
6
× )
11,36 ×10 6 × 0,015
=0 , 006 rad=0,34 °

Rotation quasi-permanente à l’extrémité des nervures :

θ1=0,89× 0,006+ ( 1−0,89 ) 0,003=0,0057 rad

Sachant que les section planes restent planes et que les déplacements sont petits, on peut écrire :

δ
tanθ 1 ≈ θ1= ⇒ δ=θ 1 c=0,0057× 2× 103=11 mm
c
Déplacement total à l’extrémité de la coursive : y=w1 +w 2+ δ=29+3+11=43 mm

Remarque  : l’effet de la rotation n’est pas à négliger, il représente près de 25% de la flèche totale du
système de la coursive constitué par les nervures et la dalle. Si on omet de calculer l’effet de la
rotation, alors on obtient une flèche totale de 32 mm qui est égale au 250 ème de la portée, ce qui
serait admissible réglementairement, or ce n’est pas le cas réellement  ! Un contrôleur rigoureux peut
faire la remarque et dans le meilleur des cas il faut refaire les calculs, dans le pire des cas il faut
démolir et reconstruire.

2. Le calcul des flèches est-il suffisant pour déterminer le déplacement à l’extrémité de la


coursive ? Si oui ou non, pourquoi ? Le phasage de réalisation (décintrage anticipé des
poutres, réalisation de la coursive en seconde phase) peut-il impacter le résultat ?
Comme vu précédemment, il faut également calculer la rotation à l’extrémité des nervures pour
évaluer le déplacement absolu de la coursive.

Le phasage de réalisation peut largement impacter les résultats. Par exemple, si l’on décintre les
nervures elles vont fléchir sous leur propre poids avant la réalisation de la dalle, la dalle va alors être
réalisée horizontale alors que les nervures auront déjà pris une rotation à leur extrémité. Ce qui sera
favorable à la réduction de la flèche totale à l’extrémité de la coursive. Ce type de phasage peut être
pris en compte dans certains logiciels de calcul et fortement impacter les résultats, il faut donc être
très vigilant au paramétrage par défaut des calculs phasés.

3. La coursive étant exposée aux intempéries, sachant qu’un caniveau de récupération des EP
est prévu au droit de la façade à l’extrémité des poutres en console, à quel critère faut-il être
vigilant ?

Il faut vérifier que les flèches sont compatibles avec les pentes réglementaires pour l’évacuation des
eaux pluviales. En effet, si la déformée de la coursive est trop importante et vient à neutraliser voire
inverser le sens des pentes, alors des « flashes » vont apparaitre les jours de pluie (stagnation de
l’eau). Dans le pire des cas, l’eau peut s’accumuler le long d’un acrotère de rive, surcharger la
coursive et la faire encore plus fléchir, ce qui aura tendance à accumuler encore plus d’eau !

Calcul de la flèche nuisible d’une dalle

1. Calcul de la flèche nuisible à partir des résultats des cartographies

La flèche nuisible est égale au cumul des déplacements : « phase 4 » + « phase 3 » - « phase 2 ».

On obtient donc : 8,3 + 12,1 – 4,2 = 16,2 mm.

2. Est-ce que la mise en œuvre d’une contre-flèche est une solution au non-respect du critère
de limitation en flèche nuisible ? Si oui ou non, quelle en est la raison ?

Une contreflèche n’a aucune utilité pour réduire la flèche nuisible étant donné qu’elle réduit la flèche
à déduire et la flèche totale de valeur identique, la différence entre les 2 sera donc inchangées.

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