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Gestion d’un événement personnel – pour candidature à la formation Aide-Soignant de

septembre 2021

Ma grand-mère, aujourd’hui âgée de 87 ans, est invalide à 90% pour cause d’une maculopathie
(maladie des yeux, créant une cécité partielle). Elle a développé cette maladie lors de la
naissance de ma mère, il y a 60 ans. Elle reçoit pour cela, du gouvernement italien, une pension
d’invalidité.
Jusqu’en 2005, mon grand-père était encore vivant, et prenait soin de ma grand-mère : il
l’accompagnait à l’hôpital pour faire des analyses pour la maculopathie, des analyses pour son
cholestérol, et surtout pour faire des sessions de physiothérapie. En effet, elle a une deuxième
maladie qui réduit sa capacité motrice : la paresthésie (trouble du sens du toucher, regroupant
plusieurs symptômes, dont la particularité est d'être désagréables mais non douloureux :
fourmillements, picotements, engourdissements). Elle souffre de paresthésie à la jambe gauche,
ce qui l’empêche d’être autonome dans ses déplacements. C’est une maladie progressive, qui la
handicape dans ses déplacements. Depuis 5 ans, elle ne peut plus marcher sans son
déambulateur.
Depuis fin 2005, ma mère et moi avons décidé d’une solution alternative aux EPHAD, nous
prenons en charge nous-même ma grand-mère. Mes parents étaient déjà séparés en 2005. La
première année n’a pas été évidente : c’était ma dernière année de lycée, je passais l’équivalent
du baccalauréat en Italie. Ma mère travaillait, moi je consacrais mon temps à la fois à mes
études et à l’assistance de ma grand-mère. Deux fois par jour, je lui administrais des gouttes
pour les yeux (Collyre) car elle avait des difficultés à le faire seule. A chaque fois qu’elle me le
demandait, je mesurais sa pression car elle pouvait être sujette à des chutes de tension. Elle
pouvait avoir des malaises, surtout en hiver, quand elle réglait le radiateur à trop haute
température pour éviter d’avoir froid. Il nous est déjà arrivé, à ma mère et moi, que ma grand-
mère nous appelle en cas de malaise. Parfois, elle nous prévenait à l’avance et nous pouvions
l’aider en la remettant en position assise, pour aider à la circulation du sang, et en lui plongeant
les pieds dans une bassine d’eau froide. Parfois, il était déjà trop tard et je devais appeler une
ambulance (la Croix-Rouge en Italie) pour la prendre en charge et faire des analyses plus
précises. J’avais déjà mon permis, je gérais ses déplacements obligatoires (visites médicales,
séances de physiothérapie), et je faisais ses courses (je passais à la pharmacie pour ses
médicaments) avec elle quand elle le pouvait. Ce n’était pas toujours le cas, car elle pouvait
souffrir de moments de dépression en raison de son deuil. En résumé, la dépression s’ajoutait à
ses deux invalidités : la maculopathie et la paresthésie.
J’ai réalisé qu’en plus des efforts physiques et matériels que je pouvais faire, c’était nécessaire
d’avoir une communication vive et intime auprès d’elle. Je lui rappelais de bons souvenirs de sa
vie passée, et je l’ouvrais sur la possibilité de voyages à venir (qu’elle a fait plusieurs fois, dont 1
avec moi). Ces voyages étaient organisés par une association pour les gens âgés. Elle est ainsi
partie en Chine, en Russie, au Brésil, avec cette structure d’accompagnement : cela lui a
beaucoup plu et l’a aidé à passer cette période difficile.
Passée cette première période difficile de quelques années, j’ai réussi à sortir avec ma grand-
mère de plus en plus régulièrement, pour faire les courses, se promener, avec l’aide d’un
déambulateur. Nous cuisinions ensemble, tous les 2, pour nous et ma mère qui rentrait du
travail. Je faisais avec elle le nettoyage de la maison, en respectant son autonomie et son
rythme.

J’ai compris que par des activités physiques nécessaires à la prise en charge de sa santé, la
communication est encore plus importante. L’écoute, de ses problèmes et de ses douleurs, en
raison de son âge et de sa maladie, la soulageait et surtout lui donnait envie de continuer à
vivre, d’avoir des contacts avec les personnes qui l’ont toujours entouré, et de faire confiance à
l’autre.

Cette expérience d’aide et de soin auprès de ma grand-mère, combinée au parcours de mon


père, qui est devenu infirmier en réanimation après avoir été aide-soignant, ont suscité mon
intérêt vers la prise en charge de personnes âgées et/ou malades.
Aujourd’hui, alors que je vis en France depuis 2 ans, je continue à m’occuper des autres. Deux
de mes amis souffrent de problèmes handicapants : l’un est schizophrène-affectif, l’autre atteint
d’une grave dépression. Je suis présent à leurs côtés, je les aide régulièrement. Cet ami
dépressif a été l’un de mes anciens collègues : je l’ai aidé au travail, je l’ai formé comme
équipier polyvalent dans le restaurant où nous travaillions. Avec mon ami souffrant de
schizophrénie, je l’ai aidé à nettoyer son appartement quand il s’est retrouvé seul. Je maintiens
toujours un contact positif avec lui, honnête et sincère, pas trop direct, et toujours ouvert à
l’écoute.

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