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Ronsard, « 

Ode à Cassandre »

Mignonne, allons voir si la rose


Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,


Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ! ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,


Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

Du Bellay, « Las, où est maintenant... »

Las, où est maintenant ce mépris de Fortune ?


Où est ce cœur vainqueur de toute adversité,
Cet honnête désir de l’immortalité,
Et cette honnête flamme au peuple non commune ?

Où sont ces doux plaisirs qu’au soir sous la nuit brune


Les Muses me donnaient, alors qu’en liberté
Dessus le vert tapis d’un rivage écarté
Je les menais danser aux rayons de la Lune ?

Maintenant la Fortune est maîtresse de moi,


Et mon cœur, qui soulait être maître de soi,
Est serf de mille maux et regrets qui m’ennuient.

De la postérité je n’ai plus de souci,


Cette divine ardeur, je ne l’ai plus aussi,
Et les Muses de moi, comme étranges, s’enfuient.
Ronsar, „Oda za Kasandru“

Hajdemo, draga, videt sad


da li ta ruža čiji sklad
ugleda novog dana cik
sačuva, dok se spušta mrak,
odežde svoje nabor lak
i je li sveža kao tvoj lik.

Vaj! pogledaj za jedan tren,


draga, taj lepi izgled njen,
vaj! vaj! gde gubi svoju moć!
O prirodo, ti mučiš svet
kad i ovakav jedan cvet
u zoru rođen mre pred noć!

Stog, draga moja, mene čuj,


dok tvog života traje ruj
i sreće dok ti blista čas,
beri, o beri svoju mladost:
Kao i ovom cvetu, starost
stamniće tvoga lica kras.

Preveo Kolja Mićević

Di Bele, „Vaj, gde je sad…“

Vaj, gde je sad prezir lika Fortunina,


To srce što svaku nedaću savlada,
I ta želja časna, besmrtnosti rada,
I časni taj plamen kog ne zna svetina?

Gde su blage slasti, što u noćnoj tmini


Davahu mi Muze, dok slobodne jave,
Na obodu reke, ćilimu od trave,
Njihov ples ja vodih, sam na mesečini?

Sad Fortunu imam ja za gospodara,


A srce, kog želeh nekad za vladara,
Rob stotinu zala, kajanje ga steže.

Briga nemam više zbog budućih dana


Nit ima u meni božanskoga plama
I Muze od mene kao stranci beže.
Prevele Željka Janković i Nađa Đurić

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