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C. Principe de la précontrainte :
La précontrainte est un état de sollicitation du béton et de l’acier appliqué lors de la
construction, avant que d’autres sollicitations agissent sur la structure. L’acier est mis en
traction au moyen d’un dispositif spécifique : cet effort est transmis au béton qui est ainsi mis
en compression. Le terme « précontrainte » indique que le béton est mis en compression avant
que la structure entre en fonction.
Précontraindre une construction, c’est la soumettre, avant application des charges, à des forces
additionnelles déterminants des contraintes telles que leur composition avec celles provenant
des charges donne en tous points des résultantes inférieures aux contraintes limites que la
matière peut supporter indéfiniment sans altération.
La précontrainte permet d’augmenter sensiblement la rigidité d’une structure en béton armé,
tout en rendant possible la pleine utilisation d’aciers à très haute résistance. En effet, des
armatures avec une limite d’écoulement qui atteint 3-4 fois celle des armatures ordinaires
peuvent être produites à des coûts très intéressants, mais ne peuvent pas être utilisées
efficacement dans le béton armé ordinaire puisque les déformations (déplacements et fissures) à
l’état limite de service seraient trop importantes.
1) Expérience simple
Une expérience simple peut être faite avec des morceaux de sucre qui peuvent représenter les
voussoirs préfabriqués d’un pont à voussoirs.
Prenons huit morceaux de sucre que nous assemblerons par juxtaposition suivant leur grande
face disposée horizontalement .
Appliquons une force à mi portée jusqu’à
l’effondrement. On constate que la ruine se produit
par ouverture du joint inférieur des morceaux 4 et 5
, comme si l’effort P était appliqué au-dessus du
noyau central.
Retournons l’ensemble dans le sens vertical ; on
constate alors que la charge Q2 est plus grande que
Q1.
Déplaçons la position du point d’application de
l’effort P vers le bas,
l’effort de ruine Q3 est encore plus élevé : Q3 >
Q2 > Q1.
On constate donc que la force portante est
améliorée par : Une plus grande inertie ( Q2 > Q1)
Une excentricité de l’effort P dirigé vers le bas
( Q3> Q2)
D. Qualités et défauts du béton précontraint
Comme principaux avantages du béton précontraint, on peut citer :
Une meilleure utilisation de la matière puisque contrairement au béton armé, il n’il n’y a pas de
béton tendu inutile.
Le béton situé autour des armatures de précontrainte est toujours comprimé, on limite ainsi le
risque de corrosion des aciers.
Les armatures à haute limite d’élasticité utilisées en béton précontraint sont moins chères, à
force égale, que les aciers de béton armé.
L’effort de précontrainte, agissant en sens inverse des charges extérieures, limite les déformées.
On obtient ainsi une diminution des flèches des poutres et donc une diminution de leur hauteur.
La possibilité d’assembler des éléments préfabriqués sans échafaudage ni bétonnage de
deuxième phase : ponts construits avec des voussoirs préfabriqués posés en encorbellements
successifs…
La possibilité de franchir de plus grande portée qu’avec des ouvrages en béton armé.
Comme inconvénient on retiendra :
La nécessité de fabriquer des bétons plus résistants principalement avant 28 jours ;
La nécessité de disposer d’un personnel qualifié pour la vérification de la pose des gaines et
câbles et pour la mise en tension des câbles.
L’obligation d’attendre que la mise en tension soit faite pour pouvoir décintrer ou décoffrer.
Des calculs en général plus complexes que pour les ouvrages en béton armé.
E. Types de précontrainte
1) La précontrainte par post-tension
Dans la précontrainte par post-tension, l’acier est mis en tension après le durcissement du
béton. Cette opération s’effectue ainsi (fig. 1.1) :
1. Des gaines de précontrainte en tôle ondulée ou en matière synthétique (polyéthylène ou
polypropylène) sont placées dans le coffrage avant le bétonnage. L’armature de précontrainte
se trouve dans ces gaines, qui la séparent du béton frais lors de sa mise en place, ou sera
introduite dans les gaines après le bétonnage. A chaque extrémité, l’armature de précontrainte
est dotée de têtes d’ancrages chargées de transmettre la force de précontrainte au béton.
2. Après le bétonnage et une fois le béton durci, les câbles sont mis en tension. Pour ce faire,
un vérin hydraulique est placé en face d’une des têtes d’ancrage pour tirer sur le câble (fig. 1.3).
C’est ainsi que le béton est mis en compression.
3. Une fois la force désirée atteinte, qui peut être contrôlée en mesurant l’élongation du câble
de précontrainte par rapport au béton, le câble est ancré à la tête d’ancrage et le vérin
hydraulique démonté.
4. La dernière opération consiste à injecter l’espace entre la gaine et l’armature de façon à
empêcher la corrosion de cette dernière. En général, on utilise un coulis de ciment qui, une fois
durci, garantit également une bonne adhérence et une bonne transmission des efforts entre
l’acier de précontrainte et le béton, tout comme pour une armature ordinaire (précontrainte avec
adhérence). Dans ce cas, l’acier et la gaine doivent présenter des nervures suffisantes à leur
surface. Si l’adhérence n’est pas nécessaire, l’injection peut se faire au moyen de graisse ou de
cire pétrolière (précontrainte sans adhérence).
Parfois, le câble de précontrainte n’est pas placé à l’intérieur du béton. Son comportement est
alors identique à celui d’un câble de précontrainte sans adhérence (précontrainte extérieure).
Les dispositifs de précontrainte qui, comme il a été mentionné plus haut, équipent les
extrémités des câbles pour permettre l’introduction de la force dans le béton peuvent être soit
des ancrages mobiles soit des ancrages fixes (fig. 1.2).
Dans le premier cas, le câble peut se déplacer par rapport à la tête au moment de la mise en
tension à cause de l’allongement du câble sous la force de précontrainte (en réalité le béton se
déforme aussi, mais son raccourcissent est généralement négligeable par rapport à
l’allongement de l’acier). Une fois ce mouvement effectué, le câble est fixé à l’ancrage. La tête
d’ancrage consiste généralement en une plaque d’acier située dans une niche à la surface du
béton, sur laquelle vient s’appuyer le vérin hydraulique pendant la mise en tension. Il est
important de tenir compte de l’encombrement du vérin lors de l’établissement du projet d’une
structure précontrainte. Pour éviter la corrosion de l’ancrage, on bétonne normalement ensuite
la niche dans laquelle se trouve l’ancrage de telle sorte que le câble est complètement noyé
dans le béton.
Au niveau de la tête d’ancrage fixe, l’armature de précontrainte est fixée à l’ancrage avant la
mise en tension du câble. Dans ce cas aussi, une plaque d’acier est utilisée pour répartir l’effort
de compression sur le béton. A la différence des têtes mobiles, les têtes fixes, ne doivent pas
être accessibles à un vérin de mise en charge et peuvent directement être noyées dans le béton.
Photos de poutres précontraintes par poste tension :
2) La précontrainte par pré-tension
Dans la précontrainte par pré-tension, l’armature de précontrainte est mise en tension avant la
mise en place du béton selon la séquence suivante :
1. L’armature de précontrainte est mise en tension sur une structure rigide, le banc de
préfabrication. Le procédé est similaire à la mise en tension d’une corde d’instrument de
musique.
2. Le béton est ensuite mis en place. Puisqu’elle n’est pas séparée du béton par une gaine,
l’armature de précontrainte adhère au béton grâce aux aspérités de sa surface, exactement
comme une armature en acier ordinaire.
3. Une fois que le béton a suffisamment durci et que la résistance nécessaire est atteinte,
l’armature de précontrainte est coupée à l’extrémité des éléments de béton et le cadre de mise
en tension est déchargé. La force de précontrainte est transmise au béton grâce à l’adhérence
entre l’acier et le béton, qui empêche l’armature de se raccourcir.
Les bancs de mise en précontrainte sont des structures importantes, dont le poids et les
dimensions peuvent être très grands. C’est pourquoi, la précontrainte par pré-tension est
difficilement applicable sur le chantier et s’applique généralement aux structures préfabriquées
en usine.
Par rapport à la post-tension, la pré-tension a l’avantage important d’être économique. En effet,
elle ne nécessite ni gaines, ni têtes d’ancrage ni injection des câbles
Photos d’éléments précontraints par pré-tension :
F. Exposé de vidéos sur le béton précontraint :
La précontrainte Freyssinet.mp4
La+précontrainte+dans+les+ouvrages+d’art.mp4
vidéo dalle alvéolée.mp4
G. Notations
Les notations concernent les paramètres suivants :
Les actions
Les sollicitations
Les contraintes
La géométrie
1) Actions
Les principales actions qui sollicitent un ouvrage sont :
G : charges permanentes
Q : charges variables quelconques
E : séisme
S : neige
W : vent
T : température
F : action accidentelle
2) Sollicitations
M : moment fléchissant
Mg : dû aux charges permanentes
Mq : dû aux charges variables
Mu : moment de calcul en ELU
N : effort normal autre que la précontrainte
T : moment de torsion
V : effort tranchant ( mêmes indices que pour M) ( V pour vertical)
P : effort normal dû à la précontrainte.
3) Contraintes
fe : limite élastique des aciers passifs
fprg : limite de rupture garantie de l’acier de précontrainte
fpeg : limite d’élasticité de l’acier de précontrainte
fcj : résistance caractéristique du béton à la compression à j jours
ftj : résistance caractéristique du béton à la traction à j jours
σs : contrainte de traction dans l’acier passif
σp : contrainte de traction dans l’acier de précontrainte
σbc : contrainte de compression du béton
σbt : contrainte de traction du béton
τ : contrainte de cisaillement
4) Géométrie
5) Autres valeurs
Eij : module d’élasticité instantanée du béton à j jours
Es : module d’élasticité longitudinale des aciers passifs
Ep : module d’élasticité longitudinale des aciers actifs
Єbc : raccourcissement relatif du béton comprimé
Єs : Allongement relatif de l’acier passif
Єp : allongement relatif de l’acier de précontrainte
6) Unités
Le système légal est le système international dit SI, les unités de base intéressant le béton
précontraint sont : Le mètre
Le kilogramme pour les masses
La seconde pour le temps et les unités secondaires qui en découlent
Le newton pour les forces ; c’est la force qui communique à un corps de masse 1 Kg une
accélération de 1m/s2
On utilise couramment :
Le kilonewton (KN) égale à 1000 N et le méganewton (MN) égale à 106N
Le pascale (Pa) pour les contraintes = 1N/m2 ou le Kilopascal ( KPa) égale à 1000 Pa, le
Mégapascal (MPa) égale à 106 Pa.
On utilise quelque fois : Le N/mm2 = 1 MPa
Le newton mètre ( N.m) pour les moments ou le Kilonewton-mètre ( KN.m) et le MN.m
Correspondance avec les autres unités :
Forces : 1 Kg= 9.81 N ; 1 t= 9.81 KN
Contraintes : 1 bar= 100 KPa=0.1MPa, 1 MPA=10 bars 1kg/cm2 = 98.1 KPa = 0.0981 MPa
7) Prospective en matière d’ouvrages d’art
En ce qui concerne le béton précontraint, on peut retenir :
Une plus grande standardisation pour les petits et moyennes portées avec un emploi plus
fréquent du béton précontraint que du béton armé.
Une progression de l’utilisation de ponts précontraints à caisson ou de ponts à haubans. Une
plus grande recherche esthétique.
Emploi de béton et d’acier de plus grande résistance
Les coûts des matériaux et de la main d’œuvre augmenteront de façon importante. Il sera de
plus en plus fait appel à la préfabrication, à des procédés de construction simplifiés ou
automatiques.
Chapitre 2 Les aciers
Les aciers utilisés dans le béton précontraint sont de deux natures différentes : Les aciers actifs
qui créent et maintiennent la précontrainte sur le béton ;
Les aciers passifs nécessaires pour reprendre les efforts tranchants pour limiter la fissuration ;
les aciers de montage pour constituer une cage d’armatures maintenant les autres aciers.
A. Aciers de précontrainte
L’augmentation des résistances des aciers de précontrainte a été une condition nécessaire pour
le développement du béton précontrainte.
En effet pour des aciers dont la limite élastique est de l’ordre de 200 à 400 MPa, les pertes de
précontrainte peuvent représenter 50% à 80% de cette limite élastique.
Il a fallu développer des aciers de haute limite élastique ( 1400 à 1600 MPa) pour que ces
mêmes pertes ne représentent plus que 15 à 20%. A ce moment-là le béton précontraint est
devenu compétitif avec le béton armé et l’acier.
1) Type d’aciers de précontrainte
Les aciers de précontrainte ont été classés par :
Catégorie : fils, barres, torons
Classes de résistance
a. Catégorie d’aciers de précontrainte
i. Les fils
On distingue :
Les fils d’aciers rond et lisses de symbole L
Les fils autres que ronds et lisses de symbole L
Les diamètres varient de 4 à 12.2 mm, ils sont livrés en couronne d’un diamètre minimum de
250 fois leur diamètre.
Les diamètres les plus courants en poste tension sont 5, 7 et 8 mm
Les fils non lisses sont surtout utilisés en précontrainte par pré-tension où de bonnes conditions
d’adhérence sont recherchées. Il est en particulier interdit d’utiliser des fils ronds et lisses pour
la pré- tension.
Exemples de fils (fascicule 4 du CCTG)
Fils tréfilés à froid en acier à haute résistance pour béton précontraint
diamètre section tolérance classe Fr Fe Relaxation à 1 000 Fr % N
4 12.6 2% 1770 22.3 20 F/Fr , RN
heures en % TRB 3.5
% 25 5
5 19.6 1770 34.7 31 0.6 4.5 1 (L) (L)
5 19.6 1670 32.7 29
6 28.3 1670 47.3 42 0.7 8 2.5
7 38.5 1670 64.3 57 3
7 38.5 -2% 1570 60.4 54 (L)
8 50.2 1670 84 75 0.8 12 4.5
8 50.3 1570 79 71 20
12.2 117.0 1570 184 165 (L)
Désignation des fils tréfilés
5. 1670 - TBR- L Y (X) ; représente un fil de diamètre 5 mm de classe 1670 et de sous classe
TBR , autre que rond et lisse produit par la société Y dans l'usine X .
La désignation conventionnelle des fils tréfilés à froid comporte 5 symboles qui indiquent
respectivement :
- le diamètre nominal,
- la classe de résistance,
- la sous-classe de relaxation,
- le symbole L (fil lisse) L (fil autre que rond et lisse)
- l´usine productrice.
Fils trempés et revenus en acier à haute résistance pour béton précontraint
diamètre section tolérance classe Fr Fe Relaxation à 1000 Fr % % N
( MPa) ( KN) ( KN) heures en %
5 19.6 4 % 1570 30. 27 F/Fr TRB 4 25 4
8 (L
6 28.3 44. 39 0.6 1
)
4
-4 %
7 38.5 60. 53
4
8 50.3 79. 70 0.7 2.5 20
0 (L
10 78.5 123 108 )
.0
12.2 117 184 161 0.8 4.5
.0
- 40.0 62. 55
8
- 50.0 78. 69
5
Désignation des fils trempés et revenu
FTR. 40 - 1 570 - TBR - L - Y (X) représente un fil trempé et revenu, dont la section nominale
est 40 mm2 la classe 1 570, la sous-classe de relaxation TBR. autre que rond et lisse, produit
par la société Y dans son usine X.
ii. Les torons
Les torons sont constitués d’un ensemble de 3 ou 7 fils enroulés en hélice en usine. Ce
façonnage appelé tronnage conduit à un câble relativement souple, mais dont les fils restent
solidaires dans toutes les opérations de manutention des torons.
Les torons à 3 fils de faible section ( 13.6 mm2) ne sont utilisés qu’en précontrainte par pré-
tension. Les autres torons ( à 7 fils) sont utilisés en pré-tension ( bonnes qualités d’adhérence )
et en post- tension.
Les torons les plus utilisés en poste tension sont à 7 fils, 6 fils en hélice autour d’un fil central,
de diamètre : ( Le diamètre est le diamètre du cercle circonscrit aux fils dans une section droite du toron) :
- 12.4 mm nominal, de 93 mm2 de section constituée de fils de 4.2 mm enroulé sur un fils
de 4.3 mm, souvent dénommé T13.
- 15.2 mm nominal, de 139 mm2 de section constituée de 6 fils de 5 mm enroulé sur un fil
de 5.2 mm, souvent dénommé T15.
- Les 7 fils « super » de 12.9 mm ( 100 mm2) et de 15.7 mm ( 150 mm2)
Comme en général, les résistances des aciers croissent en sens inverse des diamètres, les torons
ont des limites élastiques supérieures au fils de 7 ou 8 mm , offrant des sections plus
importantes et des résistances supérieures à poids égal, les torons ont pris une place
prépondérante sur le marché des aciers de précontrainte.
Toutes les relaxations ρ1000, à 1000 heures et à 0.7 fprg valent 2.5% pour les aciers TBR et 8% pour les aciers RN ( fils ou torons).
3) Autres caractéristiques
a. Résistance à la fatigue
Les armatures de précontrainte sont plus sensibles à la fatigue que les armatures de béton armé
car :
Elles travaillent à des taux de contrainte élevée, de l’ordre de 60% à 65% de leur résistance et
70% de leur limite élastique, aussi bien sous moment minimum que maximum, c’est-à-dire de
façon permanente.
Les aciers de béton armé HA400, de limite élastique 400 MPa ont une résistance de 550 MPa,
ils travaillent en état limite de service à 275 MPa soit 50% de la rupture en valeur absolue.
Les armatures de précontrainte sont soumises à des surtension sous charges variables qui sont
d’autant plus répétés que l’ouvrage est un pont situé sur voie à grand trafic.
La fatigue d’un matériau se définit comme l’endommagement de sa structure et de sa texture,
provoqué par les variations de déformation que lui impose les actions variables.
Le problème de fatigue se pose rarement pour le béton tant que la contrainte ne dépasse pas
0.5fc28, ce qui est pratiquement toujours le cas en béton précontraint.
Dans une armature, l’endommagement se traduit par des microfissures qui peuvent se
transformer rapidement en fissures pouvant entrainer la rupture de l’armature.
b. Corrosion sous tension
Une armature tendue est plus sensible à la corrosion qu’au repos. C’est la raison pour laquelle
une attention toute particulière est apportée à la protection des armatures de précontrainte par
des enrobages importants, une limitation des contraintes de traction du béton au niveau de
l’armature, une injection soignée des gaines de câbles.
Des désordres importants sont apparus sur des ouvrages qui seraient dus à la corrosion sous
tension.
c. Coefficient de dilatation thermique
Le coefficient de dilatation est de 10-5 par degré.
d. Coefficient d’adhérence des torons : η = Ψ = 1.3
e. Autres caractéristiques
D’autres caractéristiques des aciers de précontrainte sont utilisés ou utiles à connaitre telle :
La relaxation à 1000 heures pour les calculs de pertes de précontrainte
L’allongement garanti sous charge maximale Ag, qui représente la capacité de déformation
total de l’armature avant que ne soit engagé le processus de déformation plastique localisé
0
qui conduit à la rupture appelé striction ; la valeur courante de Ag est 30 /00 ;
Le coefficient de striction Zg représente la réduction relative de l’aire de la section droite de
l’éprouvette dans la section de rupture lors de l’essais de traction. Pour les armatures
courantes, cette réduction de section par striction est de 25%.
B. Armatures passives
1) Généralités
Les armatures passives par opposition aux armatures actives de précontrainte, sont des
armatures comparables à celles du béton armé ; on retrouve :
Des armatures de traction pour les zones tendue de béton en classe II et III
Des armatures de peau
Des armatures d’effort tranchant ( cadre, épingles, étriers , barres longitudinales )
Des armatures de construction
Les aciers utilisés sont les aciers courants à haute adhérence de béton armé des classe FeE40 et
FeE50.
2) Diagramme contrainte déformation
La limite élastique fe des acier FeE40 est 400 MPa ; on distingue deux types :
a. Les aciers de type I
Dits aciers à paliers, correspondent à des
aciers naturellement durs et qui
représentent la grande majorité des aciers
de béton armé utilisés.
b. Les aciers du type II
Ce sont des aciers écrouis par torsion ou
traction pour améliore leur capacité.
La limite d’élasticité conventionnelle de
ce type d’acier correspond à un
allongement résiduel de 2‰.
Chapitre 3 Les bétons
Le béton est un matériau qui offre les particularités suivantes :
Il est composé des matériaux abondants dans la nature et facilement disponibles directement
comme les graviers et les sables ou indirectement comme le ciment .
Il est facile à mettre en Œuvre dans un moule de forme quelconque ; on dispose pour cela
d’un temps suffisant ( ½ h à 1 heure)
Il est compatible avec d’autres matériaux, spécialement l’acier
Il a une bonne durabilité
A. Composition du béton
Il est composé de ciment, sable, gravier, eau et éventuellement adjuvants. Les qualités
recherchées sont en général :
La résistance mécanique à la compression simple et pour certains cas, la résistance à
la traction , la résistance aux chocs.
La résistance aux agents agressifs tels que l’eau de mer, les eaux séléniteuses, les
eaux acides, les produits industriels.
La maniabilité, c’est-à-dire la facilité de mise en Œuvre ( mais résistance et
maniabilité agissent en sens contraire !)
La déformabilité instantanée et différée, le retrait ( fissures)
C. Résistance du béton
1) Résistance à la compression simple
2) Résistance caractéristique
3) Facteurs influençant la résistance des bétons
4) Résistance à la traction
D. Autres caractéristiques du béton
1) Déformations instantanées
Le béton n’a un comportement élastique que pour des contraintes ne dépassant pas la moitié de
la contrainte de rupture. Au-delà, la déformation croit plus vite jusqu’à la rupture pour des
déformations de 2.5 à 4 0/00 .
Pour améliore la mise en place du béton, ses caractéristiques ou sa durabilité, on peut être
amené à ajouter des produits e fable quantité ( quelques kg/m3 ) lors de la confection du béton.
Des entraineurs d’air qui, facilitant la création de bulles d’air, donnent des bétons isolants et
plus résistants au gel.
Les plastifiants destinés à améliorer la fluidité du béton pour sa mise en place
Les retardateurs de prise pour les bétonnages de longue durée, les reprise de coulage , es
bétonnage en grande masse ( en étalant dans le temps l’émission de la chaleur de prise), les
bétonnages par temps chaud.
À vide σs = 0 σi = 0
En charge σs = -Mv/I = σi = 6M/(bh2)
-6M/(bh2)
Appliquons à la poutre une précontrainte centrée d’intensité F . les contraintes sur fibres
extrêmes ont pour valeurs ( avec la convention des signes M est négatif) :
À vide σs = σi = F/bh
En charge σs = F/bh – 6M/bh2
σi = F/bh + 6M/bh2
On doit avoir sur toutes les fibres 0 < σ < σ́ b quel que soit le cas de charge. Il est évident que
l’état à vide n’est pas déterminant. En effet, F étant une compression, on a :
0< F/bh < F/bh -6M/bh2 ( d’après la convention de signe -6M/bh2 est une compression donc
positive) ; On doit vérifier les deux conditions suivantes :
1. σs = F/bh – 6M/bh2 < σ́ b
2. σi = F/bh + 6M/bh2 > 0
la deuxième équation donne : F > -6M / h soit à la limite F = -6M/h
pour que la deuxième équation soit vérifiée, il faut que ( en remplaçant F par -6M/h) :
-12M/bh2 = σ́ b. Si nous fixons b arbitrairement, on peut en tirer : h > √ −12 M /b σ́ b)
Si l’on prend pour h la valeur minimale h=√ −12 M ∕ b σ́ b , on obtient le diagramme
de contraintes suivants :σ´ b = σbm
NB : Cette solution du problème est correcte sur le plan théorique mais anti économique,
car elle engendre à vide des compressions inutiles sur la fibre supérieure qui est déjà
comprimée par les surcharges.
B. 2ème solution
e
la condition 1 est indépendante de F, on en tire :
1/bh -6 e0/bh2 > 0 d’où e0 = h/6 c’est la limite du noyau central
En faisant e0 = h/6, on obtient :
À vide 1. σs = 0
2. σi = F ( 1/bh + 6e0/bh2) = 2F/bh < σ́ b F < σ́ b (bh)/2
Les 3. σs = -6M/bh2 < σ́ b
4. σi = 6M/bh2 + 2F /bh > 0 F > -3M/h
contraintes
en charge
deviennent
−6 M
précédemment : h ≥
√ b σ´b
en prenant pour h la valeur minimale, ces contraintes peuvent être représentées par les
diagrammes ci-après :
Chapitre 5 perte de précontrainte
La contrainte de travail des aciers ne peut être déterminée de façon réglementaire comme en béton
armé par exemple, où la contrainte admissible des aciers est limitée à une fraction de la limite
élastique.
En effet, certains phénomènes qui n’avaient pas d’action sur la contrainte de l’acier en béton armé,
interviennent de façon non négligeable, tel le frottement à la mise en tension des câbles, le recul à
l’ancrage, la non-simultanéité de mise en tension des différents câbles, le retrait du béton, la
relaxation des aciers, le fluage du béton. Les trois premières pertes sont instantanées, les trois dernières
sont des pertes différées, c’est-à-dire qu’elles atteignent leur valeur maximale au bout d’un certain
nombre de mois
, voire d’années.
La mise en tension des câbles de précontrainte s’effectue grâce à l’action de vérins
hydrauliques. Au point le plus sollicité du câble, on évitera d’atteindre une valeur trop proche
de la rupture de l’acier, c’est pourquoi on a fixé réglementairement une traction maximale de
d’assurance de qualité, cette valeur peut être prise égale à : σp0 = Min ( 0.85fprg ; 0.95fpeg)
Pour les barres, la tension à l’origine est prise égale à : σp0 = 0.7fprg
Pour les tirants d’ancrage dans le sol ( murs de soutènement, pieux…) on retiendra comme
valeur de mise en tension :
• Pour les tirants provisoires : σp0 = 0.7fpeg
On dispose d’une marge de sécurité de 20% sur la rupture d’un câble, d’un toron ou d’un fil
pour couvrir les incertitudes de mesure de pression du vérin, de correspondance entre pression
et effort de traction, de frottement parasite ; ce qui peut entrainer des variations de contrainte
dans les différents torons d’un même câble.
Comme par suite des pertes, la contrainte de traction ne peut que diminuer dans le temps,
l’épreuve de la mise en tension est une garantie de résistance du câble en service.
a. Frottement courbe
Si f représente le coefficient de frottement, p la force latérale radiale, par unité de longueur, le
frottement par mètre linéaire vaut :Φ = -f p = -f F / r
dF = Φ ds = -f F ds / r = -f F dα d’où dF = -f F dα F = F0 e -fα
La valeur de α à prendre en compte est représentée par la somme des variations d’angle du
câble entre l’ancrage et le point étudié.
On détermine α en additionnant les angles du câble avec l’horizontale en chaque
point d’inflexion, à son extrémité et au point étudié.
Les valeurs des coefficients f et φ varient suivant la nature du câble et la nature des
ingrédients utilisés pour améliorer le glissement.
Exemple : considérons la section d’un câble situé à 60 m de l’ancrage actif et une variation
totale d’angle de 30°, avec f = 0.18 et φ = 0.0020 nous obtenons la formule
F = F0 (e -0.18 PI/6 – 0.002*60) = 0.807 F0
Action du
glissement à
l’ancrage sur la
contrainte dans
l’acier de
précontrainte.
• σpi est la tension initiale de l’acier, c’est-à-dire après pertes instantanées, fprg la
contrainte de rupture garantie, μ0 un coefficient pris égale à :
• 0.43 pour les aciers TBR
• 0.3 pour les aciers RN
Pertes ( avec une tension à l’origine = 0.8 f prg) Dalle Poutre à câble filant de 100
En % de fprg Hors frottement… 12 10
Frottement 14 26
En MPa Hors frottement. 200 175
(classe Frottement 250 450
Contrainte
finale : En
66 54
% de
λ …. 0.07 0.13
On pourra retenir, pour λ, une valeur forfaitaire moyenne de 0.1 pour la détermination de la précontrainte P.
Chapitre 6 la flexion en état limite de service
A. Généralités
Après avoir déterminé les sollicitations appliquées à la section fléchie, suivant les cas on est
amené à faire :
Soit une détermination de la section ; choix de la forme de la section ( rectangulaire ou en Té),
détermination du coffrage ( largeur hauteur…), calcul de l’effort de précontrainte et de
l’excentricité du câble moyen.
Soit une vérification des contraintes du béton en compression et en
traction. Examinons sur un cas simple les étapes qui ont mené au béton
précontraint.
Soit une poutre sur deux appuis, soumise à un moment de flexion M(x), la section la plus sollicité est à
mi portée pour une charge répartie uniforme.
Si le matériau est homogène, la distribution des contraintes est linéaire. Le béton étant un matériau
qui résiste mal à la traction et bien à la compression, d’où l’idée de rajouter un effort de
compression qui supprimerait les tractions.
Si l’on soumet la section à un effort de compression P centré, la contrainte ajoutée est constante et vaut
P/S. déterminons P tel que la contrainte résultante soit toujours positive ou nulle.
σmin = P/S - M v’ / I = 0
σmax = P/S - M v / I < contrainte admissible du béton sur la fibre supérieure.
Pour une section rectangulaire, le fait de rajouter la précontrainte P, augmente la contrainte maximum,
ce qui peut être préjudiciable.
Par contre si l’effort agit en sens inverse du moment M, on peut trouver une solution économique. Ceci
peut être obtenu en excentrant la précontrainte vers le bas d’une valeur e0.
Exemple numérique :
Soit la section rectangulaire de 50cm * 120 cm , soumise à un moment extérieure M = -80
Tm Qu’elle est la valeur de la précontrainte :
Dans le cas d’une précontrainte centrée
Dans le cas d’une précontrainte excentrée vers le bas ( e0 = 45 cm)
Grace à l’excentrement on peut diminuer l’effort de précontrainte et la contrainte maximum du béton.
En reprenant les notions de moment maximum et de moment minimum, on peut essayer de déterminer
la précontrainte minimum P et l’excentricité e 0, il peut alors se présenter deux cas :
L’excentricité est réalisable, c’est-à-dire que les câbles excentrés resteront à l’intérieure du béton.
Nous dirons que la section est sous-critique.
L’excentricité calculée est telle que le câble serait à l’extérieure du béton ; on n’aurait pas
l’enrobage suffisant pour éviter la corrosion, la section serait dite surcritique. L’excentricité est
alors limitée à la valeur ( v’- d’).
B. Classes de précontrainte
Pour assurer l’intégrité du béton, il faut éviter les fissures qui peuvent être nuisibles aux aciers de
précontrainte pour des raisons de corrosion, on a été amené pour les premières constructions en béton
précontraint à interdire toute contrainte de traction de flexion dans le béton. Et la contrainte devait être
positive et égale à 8% de la contrainte maximale du béton.
Une association de concepteurs et de réalisateurs du secteur privé, appelée association scientifique
pour la précontrainte, élabora en 1965 des recommandations pour le calcul et l’exécution des ouvrages
précontraints dite ASQP 65. Ces recommandations introduisirent la notion de classe de précontrainte :
Classe I : béton entièrement comprimé en tout point de la section
Classe II : béton tendu à contrainte de traction limitée inférieure à la résistance à la traction du béton
Classe III : la valeur de la contrainte de traction n’a pas d’importance sous charges de courte durée,
mais ne dépasse pas la valeur de la classe II sous charges permanentes.
L’administration à son tour, introduisit la notion de classe de précontrainte par une instruction de
1973. Par la suite le BPEL a repris la notion de classes, comme suit :
La classe I ; qui est d’un recours exceptionnel pour des ouvrages tels que tirants, parois de réservoirs
circulaires, pièces très sollicitées à la fatigue, pour laquelle aucune contrainte de traction n’est admise
sous l’effet des combinaisons rares.
La classe II ; qui est destinée plus particulièrement aux éléments exposés à une ambiance agressive (
cas de certains bâtiments industriels ) et ceux qui comportent de nombreux joints. Elle se caractérise
par une contrainte de traction admissible.
La classe III ; intéresse essentiellement les pièces en atmosphère peu agressive tels les éléments de
bâtiments courants. Sous l’action des combinaison quasi permanentes la contrainte de traction est
limitée ; dans les autres combinaisons il n’y a pas de limites à la traction du béton.
Pour la valeur de la précontrainte de calcul suivant le BPEL, on doit considérer les deux cas des
précontrainte maximum P1 et minimum P2.
C. La flexion en classe I
Nous examinerons successivement :
La vérification d’une section donnée lorsque la valeur de P de la précontrainte est son excentricité
sont connues ;
La détermination de la section de béton
La détermination de P et e0
1) Vérification d’une section
Le calcul se fera en supposant le matériau homogène puisqu’il n’y a pas de traction. On désigne par :
P : la valeur de la précontrainte
e0 son excentricité , comptée positivement vers le haut
v et v’ la distance de centre de gravité de la section à la fibre la plus comprimée et la plus tendue.
I : le moment d’inertie de la section par rapport à son centre de gravité
S l’aire de la section
Mmax : le moment maximum agissant sur la section
Mmin : le moment minimum
Les contraintes se calculent par la formule classique de la résistance des matériaux :
• σ = P/S + Mv/I
Nous distinguerons, pour mieux appréhender l’action de la précontrainte, la contrainte de compression
moyenne due à P σ = P/S et la contrainte de flexion due à l’excentricité de cette précontrainte qui vaut :
P e0 v / I ou P e0 v’ / I
Représentation graphique des contraintes en tout point de la section.
Exemple numérique :
Soit une section rectangulaire de 50 cm * 120 cm , soumise aux combinaisons sous combinaisons rares
à un moment minimum Mmin = 125 Tm et à un moment maximum Mmax = 320 Tm
Le béton a une résistance à la compression fc28 de 30 MPa. Les contraintes admissibles en classe I
sont :
Contrainte admissible à la compression = 0.6 fc28 = 18 MPa
Contrainte admissible à la traction = 0 MPa
Les valeurs de la précontrainte et de son excentricité sont données égales à : P= 510 T, e0 = 0.44 m
Soit : c la distance du centre de pression au centre de gravité pour une contrainte nulle en fibre
inférieure
Et c’la distance du centre de pression au centre de gravité pour une contrainte nulle en fibre
supérieure.
• On a P/S + P c /(I/v) = 0, d’où c = I / (S v’) = ρ v avec ρ = I / (S v v’)
De même : P/S – P c’/ (I/v’) = 0 d’où c’= ρ v’
• c = ρ v et c’ = ρ v’
Le moment résistant du béton par rapport au centre de gravité vaut Pe1, dans le cas (1) et P e2 dans le
cas (2). On passe du cas (1) au cas (2) par adjonction d’un moment M. la différence des moments
résistants Pe1
– Pe2 est égale à ce moment extérieure M soit : Δe = e2- e1 = M / P
On retiendra que l’action d’un moment positif M relève le centre de pression de la valeur M/P.
L’application du moment minimum Mmin va déplacer le centre de pression d’une valeur algébrique égale
à Mmin / P, pour que la contrainte reste positive sur la fibre supérieure σv = P/S + Pe0 + Mmin v/I, le centre
de pression doit se situer au-dessus du point d’ordonnée – c’, ce qui se traduit par l’inégalité :
e0 + Mmin / P > - c’
De même sous l’action du moment maximum Mmax, pour que la contrainte reste positive sur la fibre
inférieure σv’= P/S - Pe0 v’/I - Mmax v’/I, le centre de pression doit rester en dessous du point
d’ordonnée + c d’où l’inégalité : e0 + Mmax / P < c
d. Détermination de la précontrainte minimum (section sous critique)
La précontrainte minimum sera obtenue lorsque les inégalités précédentes deviennent des égalités :
e0 + Mmin / P > - c’
e0 + Mmax / P < c
Ce qui donne (Mmax – Mmin) / P = c + c’, or c = ρ v et c’= ρ v’, d’où P = Δ M / ρ (v + v’)
Pmin = Δ M / ρ h (14-3)
3) Section surcritique
Si l’excentricité ainsi calculée est telle que le câble n’a plus d’enrobage minimum, la section est dite
sur- critique, l’excentricité en valeur algébrique, sera limitée à :
Pour v’ est prise en valeur absolue : e0 = -v’+ d’: e0 = c- Mmax / P ; P = Mmax/(c + v’-d’) , d’où
P = Mmax / (ρv + v’ – d’) (14-5), (avec v’ en valeur absolue)
Dans la pratique, on calcule les deux précontraintes sous critique et sur-critique par les formules 14-3
et 14-5, et on retiendra la valeur maximale des deux valeurs calculées.
La section sera dite sur critique si la précontrainte sur-critique est supérieure à la précontrainte
sous critique.
On constate que la section sera sur critique pour de faibles valeurs de Δ M, par rapport au
moment maximum Mmax, c’est-à-dire pour des charges variables faibles.
En section sur critique :
Sous moment maximum, le centre de pression atteint l’ordonnée +c.
Sous le moment minimum, la contrainte minimum admissible n’est pas atteinte
σ <f/γ
Cette méthode dite aux contraintes admissibles a pratiquement disparue de tous les règlements
de béton armé ou précontraint utilisés actuellement. Ceci pour plusieurs raisons :
La contrainte de ruine f, dépend d’un certain nombre de paramètres tels que la limite
élastique du matériau si elle existe, l’allongement à la rupture du matériau. En effet, l’existence
d’un grand allongement à la rupture est un critère de sécurité supplémentaire grâce à la «
ressource » dont dispose la section. ( c’est la notion de ductilité)
L’inéquation ci-dessus ne tient pas compte suffisamment des augmentations
accidentelles de telle ou telle sollicitation, en particulier dans le cas où les contraintes ne sont
pas proportionnelles aux actions appliquées.
On peut citer à ce sujet le cas d’une cheminé soumise à la flexion composée, par son poids
propre G et par l’action du vent de résultante H.
σ = 14 MPa σ = -2 MPa
σ = 16 MPa σ = -4 MPa
Un dépassement de seulement 25% de l’action du vent entraine une contrainte de traction de -4
MPa.
La contrainte de ruine est atteinte et l’on s’aperçoit que le coefficient de sécurité de 2 sur les
contraintes se traduit en fait par un coefficient de sécurité sur les charges de 1.25 seulement.
D’où le danger d’une telle définition.
Cette méthode de calcul ne tient pas compte de la nature des charges et de leur risque de
dépassement. Ainsi, les charges permanentes ont très peu de chance d’être dépassées de façon
importante. Alors que les charges du vent et séisme compte de leur caractère aléatoire et la
méconnaissance de leur valeur peuvent changer de manière substantielle.
fk = fm – k . s
Où k représente un coefficient correspondant à la probabilité d’occurrence.
Pour les actions caractéristiques, une définition basée sur les mêmes principes est difficilement
applicable devant la méconnaissance de la valeur moyenne et de l’écart type d’une action.
3.3. Vérification
La vérification d’un ouvrage se traduira par une relation du type :
4) Sollicitations de calcul agissante < sollicitation résistante Sa < Sr
Avec une sollicitation agissante de la forme : Sa= ∑ ψi . γi . Qi
Où : Qi : représente la valeur caractéristique de l’action i γi : un coefficient de pondération de
cette action
ψi : un coefficient de non occurrence simultanée de deux ou plusieurs actions à leur valeur
caractéristique au même instant. En effet la probabilité pour avoir en même temps la charge
d’exploitation et le vent à leur valeur caractéristique est plus faible que d’avoir la charge
d’exploitation caractéristique seule.
Ainsi, pour une combinaison d’actions dues à la charge permanente Qg, aux charges
d’exploitation Q1 et au vent W, on aura par exemple la sollicitation de calcul suivante :
5) Sa= γG . Qg + γQ1 . Q1 + ψ1. γw.
Qw (2.1)
Ou
6) Sa = γG . Qg + γw . Qw + ψ2. γQ1. Q1
(2.2)
Dans la formule 2.1, la charge d’exploitation Q1 est l’action de base agissant avec sa valeur
caractéristique. Le vent étant une action d’accompagnement affecté d’un coefficient ψ1
inférieure à 1.
Résistance de calcul :
La sollicitation résistante de calcul d’un matériau est définie par : S (fk/γm)
En appliquant les hypothèses, on a donc, à l’état limite ultime, sur un diagramme linéaire : Les
déformations єb du béton
Les variations de déformation Δє3 des aciers de précontrainte comptées à partir du retour à 0 de
la déformation du béton adjacent.
3. Contraintes normales de calcul de flexion en état limite ultime
4.1. Béton
La contrainte de calcul en état limite ultime du béton est déduite de la courbe contrainte
déformation du béton dans une affinité parallèle à l’axe des contraintes et de rapport 0.85/ γb .
γb = 1.5 pour tous les cas de combinaison sauf pour les combinaisons accidentelles où γ b = 1.15.
le diagramme de calcul contrainte déformation est le suivant :
Ce diagramme composé d’une parabole et d’un rectangle est appelé diagramme parabole
rectangle. Il est remplacé par un diagramme simplifié rectangulaire.
La valeur de γp retenue par le BPEL est 1.15, la contrainte de calcul σ p , se déduit de l’un des
diagrammes suivants :