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ECO 112 : LES FONDAMENTAUX DE LA MACROECONOMIE

Enseignants responsables de l’UE :


OKEY Mawussé Komlagan Nézan
Maître de Conférences Agrégé en Sciences économiques
E-mail: mokey@univ-lome.tg
mawusseo2000@gmail.com

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SEANCE N° 4

Chapitre 2 : La comptabilité nationale

Le circuit macroéconomique (suite)

Les comptes nationaux

Objectif : analyser les relations économiques entre l’économie nationale et le reste du monde

2.3. Le circuit dans une économie ouverte : les interdépendances entre les nations :
2.3.1. Caractéristiques et schéma

Les économies nationales sont largement ouvertes sur l'extérieur. La prise en compte de l'extérieur
dans le circuit de l'économie nationale permet de rendre compte des interdépendances
économiques entre les nations, c'est à dire des relations entre les résidents regroupés dans les
catégories d'agents de l’espace national (ménages, entreprises et administrations) et les non-
résidents représentant le Reste du monde (ou Extérieur).

Les rapports économiques entre les nations se traduisent par des échanges de produits, de
travailleurs, de capitaux et de monnaies. Ces échanges sont enregistrés dans la balance des
paiements qui est un document qui récapitule les opérations entre un pays et le reste du monde.
Ces opérations concernent :

- d'une part les biens, les services et les transferts courants qui sont répertoriés dans la balance
courante et,
- d'autre part les investissements directs, les investissements de portefeuille, les prêts, les crédits
commerciaux et les avoirs de réserves (tels que les devises, l'or et le DTS) qui sont rangés dans
la balance des opérations financières.
La Figure 4 permet de représenter les principaux flux monétaires entre les résidents et les non-
résidents de la façon suivante :

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Achats de biens et service C

Achats d’actions et
A
I crédits épargne S
placée

Entreprises Institutions financières Ménages

intérêt intérêt

Crédit et Intérêts et dépenses


publiques
prélèvements obligatoires

Administration

Revenus versés (salaires, dividendes et intérêts) Y


Economie nationale Extérieur

A = autofinancement Flux sortants Flux entrants

Figure 4
2.3.2 Les mécanismes du circuit dans une économie ouverte
Les hypothèses

Pour analyser le fonctionnement de cette économie, on considère uniquement les échanges de


biens et services entre un pays et le reste du monde, c'est à dire les exportations et les importations.
Les exportations (X) sont des biens et services produits sur le territoire national et vendus à
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l'extérieur ; elles constituent une demande extérieure et font partie des emplois de l'économie
nationale. Par contre, les importations (M) sont des biens et services achetés à l'extérieur et qui
contribuent à l'accroissement de la production nationale ; elles représentent une offre extérieure
faisant partie des ressources du pays.

Les relations

Toute transaction économique qui lie deux parties signifie que l’acheteur (le demandeur) accorde
la même valeur que le vendeur (l’offreur) au bien qui change de main. Adoptons ce principe au
raisonnement macroéconomique et remarquons que si cela est vrai pour chaque transaction, cela
est aussi vrai pour l’ensemble des transactions ou encore pour la somme des transactions. Cela
nous amène à affirmer que dans les transactions effectivement réalisées, l’offre globale est égale à
la demande globale.

L’offre globale est la somme de la production nationale et des importations (Y + M, où M


représente les importations en provenance du reste du monde et Y, la production nationale). De
même, la demande globale peut se décomposer en quatre composantes majeures : C + I + G + X,
avec : I = Investissement des entreprises domestiques ; G = consommation publique (des
administrations publiques) ; X = exportations vers le reste du monde.

L’offre globale étant égale à la demande globale, nous avons donc l’identité (comptable)
fondamentale qui résume à la fois la provenance et les emplois des ressources :

Y+M=C+I+G+X

Nous pouvons réécrire cette identité de la façon suivante :

Y=C+I+G+X–M

Le terme (X – M) est la différence entre les exportations et les importations appelée « soldedes
échanges extérieurs » de biens et services ou balance commerciale. Le solde peut être positif : on
dira qu’il est excédentaire. S’il est négatif, on parlera d’un « déficit extérieur » (en matière
d’échanges de biens et services). Nous utiliserons pour le qualifier, le terme de demande extérieure
nette (étant entendu que cette demande peut être positive, négative ou nulle).

L’égalité a surtout l’avantage de nous montrer la ventilation du produit agrégé Y. Elle représente
également l’optique de la demande globale dans le cadre d’une économie ouverte. Elle signifie

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donc que le revenu issu de la production (Y) permet de satisfaire aux besoins intérieurs de
consommation privée (C), d’investissement (I), de demande publique (G), et de satisfaire à la
demande extérieure nette (X-M)

2.3.3. Les implications de la prise en compte de l'extérieur

Les relations d'équilibre présentées ci-dessus permettent de mettre en évidence sous différents
aspects, les conséquences sur l’économie nationale, des liaisons existant entre l'économie d'un
pays et l’extérieur (le Reste du monde).

L'analyse en termes d'absorption


On désigne par absorption intérieure, la demande ou la dépense intérieure. Partant de la relation
d’équilibre fondamentale, on a :

Y=C+I+G+X-M
Soit C+I+G=A, avec A désignant l’absorption intérieure et soit X-M=BC, avec BC, la balance
commerciale. On a :
Y = A + BC
D’où BC = Y – A
Selon cette relation, il apparaît que le solde des opérations sur biens et services est égal à la
différence entre la production nationale (ou le revenu) et l'absorption intérieure.

- si BC < 0 => A > Y (ou Y < A) et M > X


Une balance commerciale déficitaire signifie donc que la production nationale est insuffisante
pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures de consommation, d’investissement et de
dépenses publiques. En d’autres termes, cela signifie que le pays produit moins qu’il n’en faut pour
satisfaire ses besoins intérieurs.
- si BC > 0 => A < Y (ou Y > A) et X > M ;
Une balance commerciale excédentaire signifie donc que la production nationale est plus que
suffisante pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures privées de consommation,
d’investissement et de dépenses publiques. En d’autres termes, le pays produit plus qu’il n’en faut
pour satisfaire ses besoins intérieurs.
- Si BC = 0 => A = Y

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Une balance commerciale équilibrée signifie donc que la production nationale est juste suffisante
pour couvrir les dépenses (la demande) intérieures privées de consommation, d’investissement et
les dépenses publiques. En d’autres termes, le pays produit exactement ce qu’il faut pour satisfaire
ses besoins intérieurs.

L'approche par le solde épargne investissement

En rapprochant l’optique de la demande et l’optique en termes d’utilisation du revenu, on obtient :

C + I +.G +X - M = Y = C + S + T – F

On a donc : X-M=S-I +T-(G+F)

Cette relation signifie que la balance commerciale est égale au solde entre l’épargne et
l’investissement.

Une balance commerciale déficitaire signifie que l’épargne intérieure est insuffisante pour couvrir
les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne moins qu’il n’en faut pour financer ses
dépenses d’investissement. Dans ce cas le pays est débiteur vis-à-vis de l’extérieur (sa dette
augmente).

Une balance commerciale excédentaire signifie que l’épargne intérieure est plus que suffisante
pour couvrir les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne plus qu’il n’en faut pour
financer ses dépenses d’investissement. Dans ce cas le pays est créditeur vis-à-vis de l’extérieur
(ses créances augmentent).

Une balance commerciale équilibrée signifie que l’épargne intérieure est juste suffisante pour
couvrir les besoins intérieurs d’investissement. Le pays épargne exactement ce qu’il faut pour
financer ses dépenses d’investissement.

Dans la relation X-M=S-I +T-(G+F), X-M représente le secteur extérieur ; S-I représente le secteur
privé et T-(G+F) représente le secteur public.

Dans cette économie, Y, C, I, S, G, X, M, T et F désignent respectivement, le revenu national, la


consommation, l'investissement, l'épargne, les dépenses publiques, les exportations, les importations,
les impôts et les transferts.

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ACTIVITES 4:

1. Partant de l’exercice d’application de la séance précédente, on suppose qu'AFRI entretient


désormais des relations avec l’extérieur :

- le montant des exportations de biens et de service X est de 56;


- le montant des importations de biens et de servies M est de 60 à raison de 44 pour les biens de
consommation finale et 16 pour les biens d'investissement;
- la production des entreprises nationales s'élève à 300, dont 48 destinés à l'investissement national
- les salaires sont égaux à 250 ;
- les ménages consomment 80% de leur revenu, et épargnent le reste sous forme d'actions et
d'obligations.
a) Indiquer la relation d'équilibre des emplois et des ressources et donner sa signification.
b) calculez le solde de la balance commerciale. Interprétez et analysez le résultat obtenu.
c) Caractérisez et appréciez les relations que l'on peut établir entre les principaux agrégats
2. Soit une économie sans monnaie de type keynésien simple (à prix et taux d’intérêt
constants) dans laquelle les impôts et les importations sont liés à l’activité économique. Le
fonctionnement de cette économie est exprimé d’une manière synthétique par les deux relations
suivantes :
(1) Y=C+I+G+X-M
(2) Y=C+S+T-F

1. Définissez et expliquez les deux relations.


2. Déterminez le revenu national disponible Yd. Expliquez pourquoi Yd peut être considéré comme
un critère d’évaluation de la politique de redistribution (ou de revenu) mise dans l’économie.
3. Formalisez et spécifiez cette économie en mettant en évidence les différentes équations
caractéristiques du modèle et précisant la nature des différentes variables.

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