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Résumé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Jason Clemens et Sean Speer
1. Le gouvernement du Québec a déposé son budget 2014‑2015 le 20 février 2014. Les données
budgétaires contenues dans le présent ouvrage n’en tiennent pas compte.
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L’endettement public du Québec : Ni remarqué, ni contrôlé
Speer • Institut Fraser 2014
2012-13). Pour réaliser ce plan plus ambitieux, il faudrait renoncer aux niveaux
de dépenses récents, notamment par le maintien de la croissance des dépenses
de programmes à 1 % par an pour la prochaine décennie (ce qui représenterait
une réduction des dépenses réelles par habitant) ou l’élimination de l’ensemble
des dépenses en immobilisations sur la même période. Ces autres scénarios
montrent qu’il faudra engager un débat approfondi sur le rôle du gouvernement
au Québec afin de réaliser un virage réel, et que ce virage passera nécessaire-
ment par d’importantes réformes de la prestation des services publics.
Globalement, cet ouvrage cherche à éclairer les Québécois sur la dette
publique de la province, la manière dont elle s’est accumulée, comment elle
se compare à celle d’autres provinces et États, et les mesures que l’on pourrait
prendre pour arriver à la maîtriser.
1. Le niveau d’endettement du Québec
Filip Palda, Hugh MacIntyre,
et Charles Lammam
1. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Le point sur la situation économique et
financière du Québec, Automne 2013, gouvernement du Québec. Disponible à : <http://www.finances.
gouv.qc.ca/documents/Autres/fr/AUTFR_lepointAut2013.pdf>.
2. Le gouvernement du Québec a annoncé son objectif de réduire la dette directe consolidée qui pas-
sera de 53,6 % du PIB en 2012-2013 à 45,0 % du PIB en 2025-2026, soit une baisse de 16 % de la dette
brute. Mais cet objectif devant être atteint sur une période de 14 ans, on peut difficilement dire qu’il
s’agit d’une priorité urgente. Voir ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Le point
sur la situation économique et financière du Québec, Automne 2013, gouvernement du Québec, p. D.17.
Disponible à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Autres/fr/AUTFR_lepointAut2013.pdf>.
Chapitre 1 dans Sean Speer (éd.). Endettement public du Québec : Ni remarqué, ni contrôlé, Cap sur la
prospérité du Québec. © 2014 Institut Fraser <http://www.fraserinstitute.org/fr>.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
3. Pour un article de référence sur la dette impliquant des impôts futurs, voir : Barro, Robert (1974).
« Are Government Bonds Net Wealth », Journal of Political Economy, vol. 82, no 6, p. 1095-1117. Pour
un article moins technique, voir : Law et Clemens (1998). « The Ricardian Equivalence Theorem: Back
to the Future? », Fraser Forum (février). Disponible à : <http://oldfraser.lexi.net/publications/forum/1998/
february/terminology.html, au 11 décembre 2013>.
4. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec. Disponible à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Comptespublics/
fr/CPTFR_vol1-2012-2013.pdf>.
5. L’un des articles les plus influents sur le lien entre la dette publique et la croissance économique est
signé par Carmen Reinhart and Kenneth Rogoff, professeurs à Harvard. Voir : Reinhart, Carmen, et
Kenneth Rogoff (2010). « Growth in a Time of Debt », American Economic Review, vol. 100, no 2, mai,
p. 573-78. Un examen de 44 pays sur une période de 200 ans a permis aux auteurs de constater qu’une
moindre croissance économique est associée à un fort endettement public. On a trouvé une erreur
de calcul dans leur analyse initiale, mais leur découverte du lien entre un fort endettement public et
une faible croissance économique est demeurée valable après la correction nécessaire. Pour connaître
la réaction des professeurs Reinhart et Rogoff à l’erreur détectée et les critiques de leur travail qui en
ont découlé, voir : Reinhart, Carmen, et Kenneth Rogoff (2013). « Debt, Growth and the Austerity
Debate », The New York Times, 25 avril. Disponible à : <http://www.nytimes.com/2013/04/26/opinion/
debt-growth-and-the-austerity-debate.html?_r=0>, au 22 juillet 2013. D’autres recherches ont également
conclu qu’il existe une corrélation négative entre la dette publique et la croissance. Pour plus de préci‑
sions, voir : Égert, Balázs (2012). Public Debt, Economic Growth and Nonlinear Effects: Myth or Reality?,
documents de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE no 993, Éditions OCDE;
Cecchetti, Stephen G., M.S. Mohanty, et Fabrizio Zampolli (2011). The Real Effects of Debt, document
de travail de la BRI no 352, Banque des règlements internationaux; Kumar, Manmohan S., et Jaejoon
Woo (2010). Public Debt and Growth, document de travail du FMI 10/174, Fonds monétaire interna‑
tional; Checherita, Cristina, et Philipp Rother (2010). The Impact of High and Growing Government
Debt on Economic Growth: An Empirical Investigation for the Euro Area, série des documents de travail
de la BCE no 1237, Banque centrale européenne.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
6. Égert, Balázs (2012). Public Debt, Economic Growth and Nonlinear Effects: Myth or Reality?, docu‑
ments de travail du Département des affaires économiques de l’OCDE, no 993, Éditions OCDE. Le
gouvernement du Québec a déposé son budget 2014‑2015 le 20 février 2014. Les données budgétaires
contenues dans le présent ouvrage n’en tiennent pas compte.
7. Les auteurs reconnaissent que les faibles taux d’intérêt enregistrés récemment ont aggravé la situation
et encouragé les gouvernements en général à s’endetter davantage en raison des faibles frais de service.
8. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec.
9. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
Dette nette
La figure 1.1, dont les données sous-jacentes sont présentées dans le tableau 1.1,
illustre l’évolution historique de la dette directe nette du Québec depuis 1990-
1991.10 En termes nominaux – c’est-à-dire compte non tenu de l’inflation –,
la dette directe nette de la province, qui était de 37,6 milliards de dollars en
1990-1991, est passée à 175,5 milliards de dollars en 2012-2013.
La figure 1.2 compare l’évolution de la dette directe nette du Québec
(selon les données des comptes publics) de 1990-1991 à 2012-2013 avec celles
de la taille de l’économie provinciale (mesurée par le produit intérieur brut ou
PIB), de la population et du niveau général des prix (l’inflation). L’information
est présentée sous forme d’un indice tenant compte des changements de chaque
variable de manière comparative. En attribuant à chaque variable une valeur
indicielle de départ de 100 (en 1990-1991), nous pouvons clairement voir leur
évolution ultérieure par rapport à la valeur de départ. La figure 1.2 montre que
la dette directe nette du Québec a enregistré une croissance considérablement
supérieure à celle du PIB, de la population et de l’inflation.
Tout comme les ménages, différents gouvernements peuvent suppor-
ter des niveaux d’endettement différents. Un indicateur clé de la capacité
10. Il importe de relever que le gouvernement du Québec a apporté des modifications à ses conven‑
tions comptables en 1997-1998, 2006-2007 et 2009-2010. Par conséquent, les données de la dette
directe nette ne sont pas strictement comparables sur l’ensemble de la période de 1990-1991 à 2012-
2013. Malgré ces déficiences, les auteurs ont utilisé les données des comptes publiques, car c’était la
seule source de données disponible couvrant l’ensemble de la période visée. Les modifications comp‑
tables de 1997-1998 ont augmenté la dette nette de 13,3 milliards de dollars; pour obtenir des infor‑
mations là-dessus, voir : ministère des Finances et de l’Économie du Québec (1998). Comptes publics
1997-1998, Volume 1, gouvernement du Québec. Disponible à : <http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/
bs13935>. Les modifications comptables de 2006-2007 ont augmenté la dette nette de 19,1 milliards
de dollars; pour obtenir des informations là-dessus, voir : ministère des Finances et de l’Économie du
Québec (2007), Le point sur la situation économique et financière du Québec, Automne 2007, gouverne‑
ment du Québec; ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2007). Comptes publics 2006-
2007, Volume 1, gouvernement du Québec. Disponible à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/
Comptespublics/fr/CPTFR_vol1-2006-2007.pdf>. Les modifications comptables de 2009-2010 ont accru
la dette nette de 7,6 milliards de dollars; pour obtenir des informations là-dessus, voir : ministère des
Finances et de l’Économie du Québec (2010). Comptes publics 2009-2010, Volume 1, gouvernement
du Québec. Disponible à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Comptespublics/fr/CPTFR_vol1-
2009-2010.pdf>.
9 Le niveau d’endettement du Québec
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11. Cette hausse s’explique en partie par des modifications que le gouvernement du Québec a apportées
aux conventions comptables applicables à la dette directe. Voir des précisions à la note de bas de page 10.
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12. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec; Statistique Canada (2013). Tableau 051-0001 de CANSIM – Estimations
de la population, selon le groupe d’âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires. Disponible
à : <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?id=0510001&pattern=&p2=37&stByVal=1&p1=1&tabMode=dataT
able&paSer=&csid=&retrLang=fra&lang=fra>; calculs des auteurs.
13. Statistique Canada (2013). Tableau 051-0001 de CANSIM – Estimations de la population, selon le
groupe d’âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires. Disponible à : <http://www5.statcan.
gc.ca/cansim/a26?id=0510001&pattern=&p2=37&stByVal=1&p1=1&tabMode=dataTable&paSer=&csid=&retrL
ang=fra&lang=fra>; Statistique Canada (2013). Tableau 384-0042 de CANSIM – Indicateurs sélection-
nés – ménages. Disponible à : <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?id=3840042&pattern=384-0037..384-
0042&p2=31&tabMode=dataTable&p1=-1&retrLang=fra&srchLan=-1&lang=fra>; calculs des auteurs.
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300
250
200
150
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1990-1991 1992-1993 1994-1995 1996-1997 1998-1999 2000-2001 2002-2003 2004-2005 2006-2007 2008-2009 2010-2011 2012-2013
14. Palacios, Milagros, et Charles Lammam (2013). « Canadians Celebrate Tax Freedom Day on June
10, 2013 », Fraser Alert, juin. Disponible à : <http://www.fraserinstitute.org/uploadedFiles/fraser-ca/Content/
research-news/research/publications/tax-freedom-day-2013.pdf>.
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Figure . : Dette directe nette du Québec en pourcentage du PIB de - à -
60
%
50
,0
49
40
Pour cent 30
%
,1
20 24
10
0 * * *
1990-1991 1992-1993 1994-1995 1996-1997 1998-1999 2000-2001 2002-2003 2004-2005 2006-2007 2008-2009 2010-2011 2012-2013
Nota : Le gouvernement du Québec a modifié ses méthodes comptables en 1997-1998, 2006-2007
*
et 2009-2010 ( ). Par conséquent, les données de la dette directe nette ne sont pas strictement
comparables sur l’ensemble de la période de 1990-1991 à 2012-2013. Malgré ces déficiences, nous
avons utilisé les données des comptes publiques, car c’était la seule source de données disponible
couvrant l’ensemble de la période visée. L’ancien système de gestion financière de Statistique
Canada comprend une série de données prenant fin en 2007-2008. Nous avons comparé ces
données avec celles des Comptes publics pour nous assurer que la tendance illustrée dans la
figure 1.1 est exacte sur la période de 1990-1991 à 2007-2008.
Source : Tableau 1.1.
15. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013 , Volume 1,
gouvernement du Québec; Agence du revenu du Canada (2013). Statistiques préliminaires – Édition
de 2013, gouvernement du Canada; calculs des auteurs.
16. La progressivité signifie qu’à mesure que le revenu d’une personne augmente, celle-ci verse une
plus grande proportion de ses revenus en impôts. Ainsi, pour l’année d’imposition 2013, l’impôt sur le
revenu des particuliers au Québec prévoit quatre taux d’imposition. Le régime fiscal de la province est
progressif : les contribuables à revenu élevé sont imposés à un taux d’imposition marginal plus élevé.
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Le niveau d’endettement du Québec
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17. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec; calculs des auteurs.
18. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1,
gouvernement du Québec; calculs des auteurs.
19. Les recettes fiscales fédérales comprennent celles provenant des impôts sur le revenu des particuliers
et des sociétés, et des impôts sur la production et les importations.
20. Ministère des Finances du Canada (2013). Comptes publics du Canada, 2013, Volume I, gouverne‑
ment du Canada.
21. Il y a plusieurs façons de calculer la part provinciale de la dette fédérale. Nos calculs utilisent la
contribution des provinces aux recettes fiscales fédérales puisque celle-ci reflète la distribution de la
charge fiscale entre les provinces. Nous avons appliqué, à la dette directe nette fédérale, une moyenne
quinquennale du pourcentage de la contribution du Québec aux recettes fiscales fédérales pour esti‑
mer la part du Québec de la dette fédérale. Les données disponibles les plus récentes étant celles
de 2009, nous avons fait la moyenne de 2005 à 2009. Statistique Canada (2011). Tableau 384-0004
de CANSIM – Recettes et dépenses du secteur des administrations publiques, comptes économiques pro-
vinciaux. Disponible à : <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?id=3840004&pattern=3840004..3840013
&p2=-1&tabMode=dataTable&p1=-1&retrLang=fra&srchLan=-1&lang=fra>.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
Synthèse
Le tableau 1.2 présente une synthèse des dettes directes du gouvernement pro-
vincial et des administrations municipales ainsi que la part du Québec de la
dette nette du gouvernement fédéral. Pour chaque palier de gouvernement, la
dette directe est exprimée en valeur totale, en pourcentage du PIB provincial
et par habitant.
22. Ce chiffre ne tient compte que de la dette à long terme et ne comprend pas la dette des autres
administrations locales, comme les conseils ou commissions scolaires (ministère des Finances et de
l’Économie du Québec (2013). Le point sur la situation économique et financière du Québec, Automne
2013, gouvernement du Québec, p. D.19).
23. La dette nette des administrations municipales du Québec en 2012-2013 est une estimation fondée
sur l’évolution historique du rapport entre la dette municipale brute et la dette municipale nette au
Québec de 1990-1991 à 2006-2007. Voir : Statistique Canada (2010). Tableau 385-0014 de CANSIM –
Bilan des administrations publiques générales fédérale, provinciales et territoriales et des administrations
publiques locales. Disponible à : <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a26?id=3850014&pattern=&p2=50&st
ByVal=1&p1=1&tabMode=dataTable&paSer=&csid=&retrLang=fra&lang=fra>; ministère des Finances et de
l’Économie du Québec (2013). Le point sur la situation économique et financière du Québec, Automne
2013, gouvernement du Québec: p. D.19; calculs des auteurs.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
* Pour faire une estimation de la dette directe nette des administrations municipales, les auteurs ont d’abord
calculé la moyenne quinquennale du rapport dette directe brute/dette directe nette en se fondant sur les
données les plus récentes disponibles auprès de Statistique Canada. Ils ont ensuite appliqué ce ratio aux
données sur la dette brute des administrations municipales tirées de la mise à jour fiscale et économique
de 2013 du Québec. Ce chiffre ne comprend que la dette à long terme et ne tient pas compte de la dette
des autres administrations locales, comme les conseils ou commissions scolaires.
Sources : Tableau 1.1. • Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Le point sur la situation
économique et financière du Québec, Automne 2013. • Statistique Canada (2010). Bilan des administrations
publiques générales fédérale, provinciales et territoriales et des administrations publiques locales, tableau 385-
0014 de CANSIM. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/a47>. • Statistique Canada (2013). Produit intérieur brut,
en termes de dépenses, provinciaux et territoriaux, tableau 384-0038 de CANSIM. <http://www5.statcan.gc.ca/
cansim/a26?id=3840038&pattern=&p2=-1&stByVal=1&p1=1&tabMode=dataTable&paSer=&csid=&retrLang
=fra&lang=fra>. • Statistique Canada (2013). Estimations de la population, selon le groupe d’âge et le sexe
au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, tableau 051-0001 de CANSIM. <http://www5.statcan.gc.ca/
cansim/a26?id=0510001&pattern=&p2=37&stByVal=1&p1=1&tabMode=dataTable&paSer=&csid=&retrLang=f
ra&lang=fra>. • Calculs des auteurs.
24. Certaines conséquences seraient sans doute plus graves que d’autres. Tant l’augmentation des
impôts et des taxes que l’endettement direct ralentiraient la croissance économique, alors que la réduc‑
tion des dépenses dans des secteurs moins essentiels poserait surtout un problème transitoire aux
anciens prestataires. Toutefois, les réformes des programmes peuvent à la fois réduire les dépenses et
améliorer les résultats.
25. Pour une analyse plus détaillée du passif de l’ensemble des administrations publiques et de la
source des estimations de la dette indirecte citées dans le présent article, voir : Palacios, Milagros,
Hugh MacIntyre, et Charles Lammam (à paraître). « Canadian Government Debt 2014: A Guide to
the Indebtedness of Canada and the Provinces », Institut Fraser.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
Garanties d’État
Les gouvernements garantissent les emprunts de sociétés fermes et de socié-
tés d’État pour faciliter leur financement à des taux inférieurs à ceux du mar-
ché. L’objectif est de stabiliser ces sociétés ou d’inciter leur établissement
dans une région donnée. En cas de faillite ou d’incapacité de la société de
s’acquitter de ses obligations financières, une garantie d’État deviendrait une
dette directe. Par exemple, le gouvernement provincial garantit la plus grande
partie de la dette d’Hydro-Québec.26 Par rapport aux autres provinces, les
garanties d’État du gouvernement du Québec – estimées à 40,0 milliards
de dollars en 2011-2012 – sont les plus élevées.27 Si le gouvernement du
Québec devait les honorer, cela exercerait une pression supplémentaire sur
les finances publiques.
32. Les retraites des fonctionnaires sont un autre exemple de passif non capitalisé.
33. Palacios, Milagros, Hugh MacIntyre, et Charles Lammam (à paraître). « Canadian Government
Debt 2014: A Guide to the Indebtedness of Canada and the Provinces », Institut Fraser.
34. Régie des rentes du Québec (2010). Analyse actuarielle du Régime des rentes du Québec au 31 décembre
2009, gouvernement du Québec. Disponible à : <http://www.rrq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/www.
rrq.gouv.qc/Francais/publications/regime_rentes/analyse_actuarielle_2009_fr.pdf>.
35. Pour un examen approfondi des effets des impôts et des taxes sur la croissance économique, voir :
Palacios, Milagros, et Kumi Harischandra (2008). « The Impact of Taxes on Economic Behaviour »,
dans Jason Clemens (éd.). The Impact and Cost of Taxation in Canada: The Case for Flat Tax Reform,
Institut Fraser, p. 3-32.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
Synthèse
Le tableau 1.3 synthétise les données sur la dette indirecte de la province présen-
tées dans cette section. De plus, pour donner une idée plus complète, la part du
Québec de la dette indirecte du gouvernement fédéral figure également dans le
tableau. La dette indirecte combinée du Québec – provinciale plus une part de
celle du gouvernement fédéral – totalise 626,5 milliards de dollars.
Le tableau 1.4 résume le total combiné des dettes directes et indirectes
du Québec – aux niveaux fédéral, provincial et municipal – pour l’exercice 2011-
2012.36 Ce total de 955,7 milliards de dollars représente 119 354 $ par habitant
ou 276,8 % du PIB provincial.
Conclusion
La dette directe du gouvernement du Québec était de 175,5 milliards de dol-
lars en 2012-2013, soit 49,0 % du PIB provincial, et cette part a augmenté ces
dernières années. Le tableau s’assombrit lorsqu’on tient compte de la dette
directe des administrations municipales et de la part de la dette directe du gou-
vernement fédéral revenant aux contribuables québécois. La dette directe nette
consolidée du gouvernement du Québec totalisait 307,0 milliards de dollars en
2012-2013, soit 85,8 % du PIB provincial.
La dette indirecte est un élément essentiel mais souvent négligé de l’en-
dettement public. Or à cet égard, une analyse rapide montre que les contri-
buables québécois font face à un endettement public – sous forme de garanties
d’État, d’éventualités, d’obligations contractuelles et d’engagements au titre
des programmes – encore plus important. On estime le total de l’endettement
public du Québec – y compris les dettes directes et indirectes de tous les paliers
de gouvernement – à 955,7 milliards de dollars en 2011-2012, ce qui représente
119 354 $ par habitant et 276,8 % du PIB provincial.
Compte tenu de la décision récente de Québec de reporter de deux ans la
date cible de l’équilibre budgétaire, l’endettement du gouvernement provincial
continuera probablement de s’accroître. Or cette croissance de la dette, qui met
en péril la croissance économique et le niveau de vie, menace ainsi la prospérité
future des Québécois.
36. On ne peut pas directement comparer le total de la dette directe du Québec indiqué dans le
tableau 1.4 aux chiffres présentés dans le tableau 1.2, car nous avons utilisé des sources différentes
dans ces deux tableaux, soit respectivement Statistique Canada et Le point sur la situation financière et
économique du Québec. Le tableau 1.4 se fonde sur une définition plus large des administrations locales
que le tableau 1.2. En outre, le chiffre de la dette directe municipale figurant dans le tableau 1.2 ne
comprend que la dette à long terme alors que celui du tableau 1.4 comprend également la dette à court
terme. Nous avons utilisé des sources différentes, Statistique Canada n’ayant pas encore publié les don‑
nées sur la dette des administrations municipales en 2012-2013 au moment de la rédaction de l’article.
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Le niveau d’endettement du Québec
Palda, MacIntyre, et Lammam • Institut Fraser 2014
Introduction
Comme il a été souligné dans le premier article du présent ouvrage, l’endette-
ment public du Québec est substantiel malgré le peu d’attention que le public
y a consacrée. La dette directe nette du Québec, qui s’élevait à 37,6 milliards de
dollars en 1990-1991, a atteint 175,5 milliards de dollars en 2012-2013.1 Cette
évolution révèle une tendance de croissance à long terme qui persiste malgré
l’adoption de la Loi sur l’équilibre budgétaire en 1996 et des tentatives de maî-
trise des dépenses.2
Cet article a pour objectif de comparer l’endettement du Québec avec
celui des autres provinces canadiennes et de certains États américains. La
comparaison permettra non seulement de révéler l’ampleur de la dette de la
Belle Province en la mettant en contexte, mais aussi de montrer que le manque
1. Il importe de savoir que le gouvernement du Québec a apporté des changements au traitement
comptable de ses finances en 1997-1998, 2006-2007 et 2009-2010. Par conséquent, les données de
la dette directe nette ne sont pas strictement comparables sur l’ensemble de la période de 1990-1991
à 2012-2013. Nous ne pouvons pas dire avec certitude quelle portion du passage de la dette de 37,6
à 175,5 milliards de dollars est attribuable à une augmentation réelle et laquelle s’explique par des
changements de méthodes comptables permettant simplement de constater une dette existante. Pour
obtenir des informations sur le changement effectué en 1997-1998, voir ministère des Finances et
de l’Économie du Québec (2006). Historique. Disponible à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/fr/page.
asp?sectn=8&contn=21>. Pour de plus amples informations sur le changement effectué en 2006-2007,
voir ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2007). Le point sur la situation économique et
financière du Québec, Automne 2007, gouvernement du Québec; ministère des Finances et de l’Écono‑
mie du Québec (2007). Comptes publics 2006-2007, Volume 1, gouvernement du Québec. Disponible
à : <http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Comptespublics/fr/CPTFR_vol1-2006-2007.pdf>.
2. Youri Chassin (2012). « La dette du gouvernement québécois », Institut économique de Montréal,
Le point, mars. Disponible à : <http://www.iedm.org/files/lepoint0312_fr.pdf, au 25 juillet 2013>.
Chapitre 2 dans Sean Speer (éd.). Endettement public du Québec : Ni remarqué, ni contrôlé, Cap sur la
prospérité du Québec. © 2014 Institut Fraser <http://www.fraserinstitute.org/fr>.
22
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
3. Un rapport de décembre 2012 préparé par un groupe de travail coprésidé par Paul Volcker, ancien
président de la Réserve fédérale américaine, et Richard Ravitch, ancien lieutenant-gouverneur de
l’État de New York, examine la situation financière de six États américains très peuplés, dont celui
de New York. Le rapport a signalé des problèmes structurels importants, dont la croissance insou‑
tenable des dépenses majeures telles que le programme Medicaid et les régimes de retraite des fonc‑
tionnaires. Voir : State Budget Crisis Task Force (2012). New York Report. Disponible à : <http://www.
statebudgetcrisis.org/wpcms/wp-content/images/NY-Report.pdf>.
4. Gouvernement de l’Ontario (2011). Remonter la pente pour un avenir meilleur, Budget de l’Onta-
rio 2011, ministère des Finances de l’Ontario, 29 mars. Disponible à : <http://www.fin.gov.on.ca/fr/budget/
ontariobudgets/2011/papers_all.pdf>.
5. Commission de réforme des services publics de l’Ontario (2012). Des services publics pour la popu-
lation ontarienne : cap sur la viabilité et l’excellence, gouvernement de l’Ontario, 15 février. Disponible
à : <http://www.fin.gov.on.ca/fr/reformcommission/chapters/report.pdf>.
6. Jason Clemens et Niels Veldhuis (2013). The State of Ontario’s Indebtedness: Warning Signs to Act,
Institut Fraser, janvier. Disponible à : <http://www.fraserinstitute.org/uploadedFiles/fraser-ca/Content/
research-news/research/publications/state-of-ontarios-indebtedness.pdf>.
23
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Endettement du Québec
Le Québec a commencé à enregistrer des déficits en 2008-2009. Sur cette
même période de cinq ans de 2008-2009 à 2012-2013, il a ainsi ajouté 10,9 mil-
liards de dollars à la dette provinciale.10 Sa dette nette a augmenté de 41,2 %
de 2007-2008 à 2012-2013, passant de 124,3 à 175,5 milliards de dollars après
la prise en compte de tous les facteurs, y compris les déficits accumulés. Le
gouvernement devait rétablir l’équilibre budgétaire à la fin du présent exercice.
Il a toutefois revu ce plan dans sa récente mise à jour économique et financière,
et prévoit maintenant des déficits de 2,5 milliards de dollars en 2013-2014 et
de 1,75 milliard de dollars en 2014-2015.11 Malgré ce report, à première vue, ses
finances publiques semblent plus saines que celles de l’Ontario (tableau 2.1).
Néanmoins, lorsqu’on tient compte de la taille de l’économie provinciale, cela
modifie la donne.
On compare couramment les endettements de différents territoires sur
la base de la dette en pourcentage du PIB. Cela s’explique par le fait que la
capacité de générer des recettes fiscales d’un gouvernement est directement
liée au niveau d’activité économique. Il est utile d’exprimer la dette d’un ter-
ritoire donné en pourcentage du PIB parce que ce ratio donne une idée de
7. Gouvernement de l’Ontario (2013). Créer des emplois et stimuler l’économie, Perspectives économiques
et revue financière de l’Ontario de 2013, ministère des Finances de l’Ontario, 7 novembre. Disponible à :
<http://www.fin.gov.on.ca/fr/budget/fallstatement/2013/>. Calculs des auteurs.
8. Gouvernement de l’Ontario (2013). Créer des emplois et stimuler l’économie, 7 novembre.
9. Gouvernement de l’Ontario (2013). Créer des emplois et stimuler l’économie, 7 novembre. Calculs
des auteurs.
10. Services économiques TD (2013). « Government Budget Balances and Net Debt As of November
29, 2013 », Groupe Financier Banque TD. Disponible à : <http://www.td.com/document/PDF/economics/
budgets/gov_budget_20131129.pdf>. Calculs des auteurs.
11. Ces chiffres correspondent à ceux du budget 2014‑2015, mais les autres données budgétaires dont
il est question dans le présent article ne reflètent pas les changements annoncés dans le récent budget
provincial.
24
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Figure . : Dette directe nette en pourcentage du PIB en -, par province
50 49,0 %
40 37,4 %
35,5 % 36,3 %
35,0 %
30 27,3 %
Pourcentage du PIB
25,4 %
20 17,3 %
10 6,7 %
−4,7 %
-10
Alberta Saskatchewan Colombie- Terre-Neuve- Manitoba Nouveau- Île-du-Prince- Nouvelle- Ontario Québec
Britannique et-Labrador Brunswick Édouard Écosse
Sources : Alberta Treasury Board and Finance (2013). Government of Alberta Annual Report, 2012-2013.
• Ministère des Finances de la Colombie-Britannique (2012). Public Accounts, 2011/12. • Ministère des
Finances du Manitoba (2013). Province du Manitoba : Rapport Annuel Pour l’exercice terminé le 31 mars
2013. • Ministère des Finances du Nouveau-Brunswick (2013). Comptes publics pour l’exercice terminé
le 31 mars 2013. • Ministère des Finances de Terre-Neuve-et-Labrador (2013). Budget 2013 : A Sound
Plan, a Secure Future. • Ministère des Finances de la Nouvelle-Écosse (2013). Public Accounts for the
Fiscal Year Ended March 31, 2013. • Ministère des Finances de l’Ontario (2013). Comptes publics de
l’Ontario 2012-2013. • Prince Edward Island, Department of Finance, Energy, and Municipal Affairs
(2013). Estimates of Revenue and Expenditure 2013-2014. • Ministère des Finances et de l’Économie du
Québec (2013). Comptes publics 2012-2013, Volume 1. • Ministère des Finances de la Saskatchewan
(2013). Public Accounts 2012-13. • Statistique Canada (2013). Produit intérieur brut, en termes de dépenses,
provinciaux et territoriaux, tableau 384-0038 de CANSIM. • Calculs des auteurs.
Figure . : Dette directe nette par habitant en -, par province
25 000
21 708 $
20 000 18 796 $
16 292 $
14 602 $ 14 765 $
Dollars (valeur nominale)
15 000 13 576 $
12 714 $
10 000 8 394 $
5 000 4 810 $
-5 000 −3 755 $
Alberta Saskatchewan Colombie- Manitoba Île-du-Prince- Nouveau- Nouvelle- Terre-Neuve- Ontario Québec
Britannique Édouard Brunswick Écosse et-Labrador
Sources : Figure 2.1. • Statistique Canada (2013), tableau de CANSIM 051-0001 – Estimations de la
population, selon le groupe d’âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, annuel.
Disponible à : <http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/demo02a-fra.htm>.
26
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
13. Pour en savoir davantage sur les expériences au Canada et aux États-Unis, voir : Jason Clemens, et
autres (2003). Tax and Expenditure Limitations: The Next Step in Fiscal Discipline, Institut Fraser; et
Benjamin Zycher (2013). State and Local Spending: Do Tax and Expenditure Limits Work?, American
Enterprise Institute, mai.
27
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
5,7 % 6,0 %
6
4 3,4 %
2
1,3 %
0
Alberta Saskatchewan Colombie- Manitoba Île-du-Prince- Nouveau- Ontario Nouvelle- Terre-Neuve- Québec
Britannique Édouard Brunswick Écosse et-Labrador
Source : Figure 2.1.
14. Marc Joffe (2013). Dette obligataire, États-Unis et Canada (2008 et 2011), base de données non
publiée du Centre d’études fiscales. Institut Fraser.
15. La dette publique comprend la dette publique brute ainsi que les dettes d’Hydro-Québec, des
municipalités, des universités autres que l’Université du Québec et ses constituantes et d’autres
sociétés d’État. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Plan budgétaire, Budget
2013-2014, gouvernement du Québec, p. D.20. Disponible à : <http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/
Budget/2013-2014/fr/documents/Planbudgetaire.pdf>.
16. Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2013). Le point sur la situation économique
et financière du Québec, Printemps 2013; Statistique Canada. Tableau 384-0038 de CANSIM – Produit
intérieur brut en termes de dépenses, par province et territoire. Disponible à : <http://www.statcan.gc.ca/
tables-tableaux/sum-som/l02/cst01/econ15-fra.htm>; calcul des auteurs.
28
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Québec
Vermont
Rhode Island
New Jersey
Alaska
New York
Hawaï
Maine
Connecticut
Massachusetts
Nouveau-Mexique
Californie
Illinois
Floride
Michigan
Pennsylvanie
Ohio
Géorgie
Caroline du Nord
Texas
New Hampshire
Missouri
Colorado
Tennessee
Nebraska
0 10 20 30 40 50
Pourcentage du PIB
Source : Marc Joffe (2013). Dette obligataire – États-Unis et Canada (2008 et 2011), base de données
non publiée du Centre d’études fiscales, Institut Fraser.
17. Dean Stansel et Fred McMahon (2013). Economic Freedom of North America 2013, Institut Fraser.
Disponible à : <http://www.fraserinstitute.org/uploadedFiles/fraser-ca/Content/research-news/research/
publications/economic-freedom-of-north-america-2013.pdf>.
29
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Il ressort clairement des données qu’il leur faudra à tous deux faire face
à leur fort endettement pour éviter que le service de la dette absorbe une part
considérable des recettes publiques et que cela nécessite des hausses d’impôts
et de taxes à l’avenir.
La dette obligataire du Québec (161 milliards de dollars) exprimée en
pourcentage du PIB, soit 46,6 %, dépasse de loin celle de tout État américain.
L’État du Vermont, dont la dette obligataire est la plus élevée aux États-Unis,
affiche un ratio dette obligataire/PIB de 17,1 %. La dette obligataire totale de
l’État de New York, soit 142,7 milliards de dollars, approche celle du Québec
sans l’égaler.18 Toutefois, lorsqu’on l’exprime en pourcentage du PIB, la situa-
tion est tout autre : elle ne représente que 12,3 % du PIB.
Il existe évidemment des différences dans la répartition des responsa-
bilités de dépenses des gouvernements au Canada et aux États-Unis. En règle
générale, le gouvernement fédéral et les gouvernements locaux américains
comptent pour une part plus importante des dépenses et de la dette que leurs
équivalents canadiens. Cela importe dans le cadre de notre comparaison, car
les responsabilités de dépenses des provinces étant supérieures à celles des
États, toutes choses étant égales par ailleurs, cela pourrait expliquer pourquoi
elles sont plus endettées que les États américains. Mais tout n’est pas égal
par ailleurs : les parts des recettes revenant aux provinces sont supérieures à
celles des États américains, et ces derniers, contrairement aux provinces cana-
diennes, n’ont pas à assumer les dettes des administrations locales. Malgré tout,
on constate toujours le fort endettement du Québec en utilisant ces autres
mesures de la dette, même si les écarts par rapport aux États les moins bien
classés sont moins importants qu’auparavant. Ainsi, le ratio dette obligataire/
PIB du Québec est de 61,2 %, contre des ratios des États allant de 8,1 % pour
le New Hampshire (le mieux classé) à 19,4 % pour l’État de New York (24e).
Lorsqu’on tient compte des dettes fédérales (réparties selon la population
plutôt que leur contribution aux recettes fédérales, pour maintenir la com-
parabilité avec les chiffres américains), le ratio du Québec passe à 105,1 %
(7e sur 25), ce qui approche des ratios américains allant de 138,4 % pour le
Nouveau-Mexique (25e) à 78,4 % pour l’Alaska (le mieux classé). Cependant,
si l’on retire de l’analyse la hausse extraordinaire de la dette fédérale américaine
de 2008 à 2011 (3,7 billions de dollars), le Québec recule au 23e rang sur 25.
Il ne fait donc relativement bonne figure à cet égard que grâce à la croissance
à deux chiffres qu’a commencé à enregistrer la dette fédérale américaine en
raison de la récente récession.
La comparaison selon une mesure par habitant (figure 2.5), illustre bien
le relativement fort endettement du Québec par rapport aux États américains.
Le fardeau de la dette par Québécois est plus du double de celui supporté par
18. Les données des États sont publiées en dollars américains. Aux fins de comparaison, nous avons
converti ces valeurs nominales en dollars canadiens selon le taux de change au 30 juin 2011, soit
1,0000 $ CA = 1,0380 $ US.
30
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Figure . : Dette obligataire par habitant en – comparaison entre le Québec
et des États américains
Québec
Alaska
New York
New Jersey
Vermont
Connecticut
Rhode Island
Massachusetts
Hawaï
Maine
Californie
Illinois
Nouveau-Mexique
Pennsylvanie
Floride
Ohio
Michigan
Géorgie
Caroline du Nord
Texas
New Hampshire
Colorado
Missouri
Tennessee
Nebraska
0 5000 10000 15000 20000 25000
En dollars canadiens par habitant
Nota : Les données des États sont publiées en dollars américains. Aux fins de comparaison, nous
avons converti ces valeurs nominales en dollars canadiens selon le taux de change au 30 juin 2011,
soit 1 $ CA = 1,0380 $ US.
Source : Marc Joffe (2013). Dette obligataire – États-Unis et Canada (2008 et 2011), base de données
non publiée du Centre d’études fiscales, Institut Fraser.
l’État américain le moins bien classé (20 162 $ contre 8 691 $ pour l’Alaska).
À l’autre extrémité, le Nebraska a la dette obligataire par habitant la plus faible,
soit 403 $. La dette obligataire par habitant de l’État de New York, soit 7 050 $,
est la deuxième en importance dans l’échantillon d’États américains analysé et
ne représente que 35 % de moins que celle du Québec.
Comme pour toute dette, des intérêts s’appliquent au solde impayé.
Ceux-ci absorbent des ressources dont le gouvernement pourrait se servir aux
fins d’allégement fiscal, pour financer d’autres priorités ou pour rembourser le
31
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Figure . : Intérêts sur la dette obligataire en pourcentage du total des recettes en –
comparaison entre le Québec et des États américains
Québec
Rhode Island
Connecticut
New York
Californie
Hawaï
Massachusetts
Illinois
New Jersey
Vermont
Texas
Floride
Géorgie
Nouveau-Mexique
Colorado
New Hampshire
Missouri
Caroline du Nord
Pennsylvanie
Michigan
Ohio
Maine
Alaska
Tennessee
Nebraska
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Pourcentage des recettes
Source : Marc Joffe (2013). Dette obligataire – États-Unis et Canada (2008 et 2011), base de données
non publiée du Centre d’études fiscales, Institut Fraser.
capital de sa dette. L’ampleur des frais de service de la dette est fonction tant de
la taille de la dette que des taux d’intérêt. Les taux d’intérêt sur la dette obliga-
taire américaine et canadienne ont été à des niveaux historiquement bas19, mais
ils ne peuvent qu’augmenter (il est peu probable que les taux se maintiennent
indéfiniment à ces niveaux). Une combinaison de dette croissante et de hausse
des taux d’intérêt pourrait donner lieu à une situation où les frais de service
de la dette siphonneraient les recettes publiques, contribuant à la montée des
déficits annuels et de la dette.
19. Marc Joffe (2012). Provincial Solvency and Federal Obligations, Institut Macdonald-Laurier, octobre, p. 34.
32
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Conclusions
L’aggravation de l’endettement de l’Ontario a beaucoup retenu l’attention, alors
que l’endettement du Québec a fait moins de bruit jusqu’ici. La comparaison
entre les deux est donc éclairante. L’Ontario a certes accumulé des déficits plus
importants ces cinq dernières années et sa dette totale est supérieure celle du
Québec, mais le ratio de la dette au PIB du Québec est supérieur de 12 % à
celui de l’Ontario, et sa dette par habitant dépasse celle de son voisin de 2 912 $,
soit presque 16 %. Comme le souligne l’article, le Québec est la province cana-
dienne la plus endettée compte tenu de ces chiffres.
L’article a également élargi l’analyse comparative à un certain nombre
d’États américains, y compris celui de New York, qui est l’un des États relative-
ment endettés au sud de la frontière. Les finances publiques de ce dernier ont
suscité une grande attention, entraînant la mise sur pied d’un groupe de travail
ayant pour mission d’étudier la « crise », mais force est de constater que la
situation du Québec est pire. Une comparaison pertinente fondée sur la dette
obligataire permet de conclure que la dette du Québec est bien plus élevée que
celle de l’État de New York selon toutes les mesures utilisées. La dette obliga-
taire de cet État représente 12,3 % du PIB, contre 46,5 % au Québec. Autrement
dit, le ratio dette obligataire/PIB du Québec est supérieur de 34 % à celui de
l’État de New York. On arrive à une conclusion similaire en comparant leurs
dettes obligataires par habitant : celle de l’État de New York (7 050 $) ne repré-
sente que 35,0 % de celle du Québec (20 162 $), ce qui se traduit par des frais
20. Par exemple, les rendements moyens des obligations négociables du gouvernement du Canada (sur
plus de 10 ans) se sont maintenus à moins de 4,0 % depuis janvier 2010. Ils n’ont jamais été aussi faibles
depuis les années 1950. Source : Banque du Canada, département des Études monétaires et financières.
33
Qu’en est-il ailleurs au Canada et aux États-Unis?
Joffe, Speer, et Fathers • Fraser Institute 2014
Introduction
Les deux articles précédents ont cherché à illustrer le niveau d’endettement
du Québec et à le comparer avec celui d’autres provinces canadiennes, dont
l’Ontario, et d’États américains, notamment celui de New York. Ils ont montré
à quel point la dette publique du Québec dépasse celle des autres provinces et
États étudiés (ci-après nommés « territoires »). Ils ont également révélé qu’il
est plus urgent pour la Belle Province de réduire son niveau de dette que pour
tout autre territoire étudié. Si le gouvernement ne réduit pas ses déficits, cela
compromettra la croissance économique future de la province et continuera à
l’exposer à un risque de taux d’intérêt considérable : la montée des taux se tra-
duirait nécessairement par de fortes compressions des dépenses et des hausses
de taxes et d’impôt, ou l’une de ces deux mesures.
L’objectif du présent article est d’expliquer l’évolution passée du budget
provincial du Québec (avec les déficits et la dette connexes) et son évolution
future possible. Alors que les deux premiers articles ont décrit le niveau d’en-
dettement actuel de la province, celui-ci explique brièvement comment on en
est arrivé là et ce qui pourrait se passer à l’avenir.
Il est difficile de prédire l’avenir. Nous ne voulons pas par là condamner
nos capacités, mais bien constater que l’avenir n’est jamais parfaitement pré-
visible. Cela vaut particulièrement pour les budgets publics, car les dépenses
publiques reflètent les choix des Québécois tels qu’ils sont exprimés par la voie
démocratique et mis en œuvre (peut-être imparfaitement) par leurs représen-
tants élus, et ces choix peuvent évoluer au fil du temps. Qui plus est, les facteurs
déterminants des résultats budgétaires – taux d’intérêt, taux de croissance éco-
nomique et d’inflation – sont susceptibles de fluctuer de manière inattendue.
Chapitre 3 dans Sean Speer (éd.). Endettement public du Québec : Ni remarqué, ni contrôlé, Cap sur la
prospérité du Québec. © 2014 Institut Fraser <http://www.fraserinstitute.org/fr>.
36
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
La crise financière mondiale de 2008 et ses répercussions sur les bénéfices des
sociétés, la création d’emplois et les dépenses publiques illustrent bien cette
incertitude. On peut aussi penser aux impacts budgétaires de catastrophes natu-
relles imprévisibles telles que l’ouragan qui a balayé le nord-est des États-Unis
en octobre 2012. Tout cela nous amène à respecter les prévisionnistes.
Nous commençons par la présentation d’un cadre permettant de com-
prendre les budgets des gouvernements. Il s’agit d’un cadre algébrique, mais
l’équation utilisée est moins importante que les idées fondamentales qui la
sous-tendent et qui sont bien connues par quiconque est chargé d’établir un
équilibre entre les revenus et les dépenses. Nous appliquons ensuite ce cadre
à l’évolution des finances publiques du Québec (données tirées des comptes
publics et des budgets du gouvernement). Cet exercice révèlera le rôle joué par
diverses sources d’endettement et nous donnera une idée de ce que pourrait
réserver l’avenir. Nous finirons enfin par un exercice prévisionnel.
Notre analyse s’appuie sur les travaux de Kneebone et Gres (2013), qui
ont envisagé différents scénarios d’évolution de la dette publique de l’Ontario.
Nous suivons leur approche méthodologique et puisons largement des expli-
cations dans leur étude. Nous ne revendiquons que les données utilisées pour
présenter le cas du Québec plutôt que celui de l’Ontario ainsi que toutes erreurs
éventuelles.
le taux d’intérêt applicable à sa dette : à mesure que les taux d’intérêt augmen-
tent, un ménage a plus de difficulté à financer ses dettes et cherche donc généra-
lement réduire ses dépenses. L’ensemble de ces principes s’applique également
aux gouvernements, dont le problème budgétaire ne se distingue pas beaucoup
de celui d’un ménage. Toutefois, contrairement à n’importe quel ménage, l’État
a une durée de vie illimitée et un gouvernement n’est donc jamais tenu de rem-
bourser sa dette tant que des prêteurs veulent bien lui consentir du crédit. En
outre, étant donné l’expansion économique continue en dehors des périodes
de récession, le gouvernement peut supporter une dette toujours croissante
à condition que la croissance de cette dernière ne dépasse pas trop celle de
l’économie sur une trop longue période, et à condition d’être capable de lever
des fonds et d’assurer le service de sa dette (ainsi que de supporter la charge
économique qui en découle, y compris la hausse des taux d’intérêt, l’utilisation
des recettes aux fins du service de la dette et la réduction de l’activité écono-
mique). Même ces mises en garde sont largement comparables aux problèmes
auxquels font face les ménages.
Ces réflexions ont amené les économistes à évaluer les budgets d’un
gouvernement en examinant notamment la manière dont ils réagissent aux
restrictions qui leur sont imposées par une équation de base. Ces évaluations
reposent sur ce que les économistes considèrent comme une équation simple :
D S − T 1 + R D−1 Autre
—— = —–— + —–— —–— + —–—
PIB PIB 1 + G PIB−1 PIB
Que nous apprend cette équation? Elle nous apprend avant tout que l’on devrait
évaluer l’ampleur de la dette contractée par un gouvernement en en comparant
le montant (D) à sa source fondamentale de recettes cet exercice-là, soit nos
revenus collectifs ou ce que les économistes appellent produit intérieur brut
(PIB).1 Nous désignerons le rapport de la dette au PIB (D/PIB) « fardeau de la
dette » publique. L’autre côté de cette équation indique les facteurs qui font
augmenter ou baisser ce fardeau.
Le premier terme entre parenthèses à droite de l’équation représente le
premier facteur. Celui-ci mesure l’écart entre les dépenses de programmes du
gouvernement (S) – les soins de santé, l’aide sociale et l’éducation sont les trois
principales – et les recettes fiscales qu’il perçoit (T). On évalue l’importance
de cet écart, appelé « solde primaire », par rapport à notre revenu collectif,
soit le PIB.
Si le solde primaire est positif (si S > T), on dit qu’il est en déficit et,
comme le montre l’équation, cela accroît la dette publique. S’il est négatif (S < T),
on dit qu’il est en surplus, et cela réduit la dette publique. Le solde primaire,
dont l’importance reflète les choix du gouvernement en matière de dépenses
1. Votre banquier effectue une comparaison similaire lorsqu’il calcule la gravité de votre niveau d’en-
dettement : il compare votre endettement à votre revenu.
38
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
et de fiscalité, jouera un rôle important dans l’analyse qui suit. C’est le principal
outil permettant aux gouvernements d’influer sur leur niveau d’endettement
pour que ce dernier pèse plus ou moins sur l’économie et exerce une contrainte
plus ou moins importante sur les choix fiscaux futurs.
Le deuxième terme décrit le prochain facteur influant sur l’ampleur du far-
deau de la dette. Il définit l’influence exercée par les choix des années antérieures
sur le fardeau de la dette : l’importance de cette influence est déterminée par deux
facteurs, dont le premier est l’ampleur du fardeau de la dette des années anté-
rieures (D−1 /PIB−1). Ce facteur est important pour le gouvernement dans l’exercice
en cours parce qu’il est tenu de payer des intérêts sur cette dette. Le taux d’intérêt
applicable est représenté par la lettre R. L’équation confirme une évidence intui-
tive, soit qu’un taux d’intérêt (R) élevé et une importante dette contractée dans
les années antérieures (D−1 /PIB−1) alourdiront le fardeau de la dette actuel (D/PIB).
Le deuxième terme à droite de l’équation confirme une autre évidence
intuitive. Puisque nous mesurons le fardeau de la dette par rapport à notre reve-
nu collectif, plus vite ce dernier croît, plus cela réduit le fardeau de la dette.2 Dans
l’équation, le taux de croissance de notre revenu collectif est représenté par le
dénominateur G, qui fait baisser le fardeau de la dette à mesure qu’il augmente.
Alors que l’importance du solde primaire reflète les choix du gouverne-
ment au pouvoir en matière de dépenses et de fiscalité, celle du deuxième terme
à droite de notre équation représente les limites qui lui sont imposées par les
gouvernements précédents et la conjoncture économique. Comme l’indique
l’équation, si R est supérieur à G, le gouvernement au pouvoir doit faire face à
l’héritage du passé – la dette déjà contractée – qui, de surcroît, alourdit le far-
deau de la dette au fil du temps. Lorsque le PIB progresse exactement au même
rythme que le taux d’intérêt payé sur la dette publique, le fardeau relatif de la
dette pesant sur l’économie demeure le même – en dehors des effets éventuels
d’un solde primaire positif ou négatif.
Le troisième terme à droite de l’équation est un résidu tenant compte
de changements autres que ceux représentés par les deux principaux termes
analysés ci-dessus. Bien que cet article traite de la dette nette, nous devons
maintenant faire une petite parenthèse pour expliquer ce qui fait varier ce résidu.
La dette nette du Québec correspond à la dette brute moins les actifs financiers.3
La valeur de ces actifs financiers est faible et ne fluctue pas beaucoup, ce qui
veut dire que les plus importants facteurs de variation de la dette brute s’ap-
pliquent également à la dette nette.4 Or les variations de la dette brute (donc de
2. Votre banquier est toujours très heureux d’apprendre que votre revenu a augmenté. En général, la
nouvelle le rend plus susceptible d’accéder à vos demandes de prêts supplémentaires.
3. Pour plus d’exactitude, la dette nette correspond à la dette brute moins les actifs financiers (nets des
autres éléments de passif).
4. Selon le budget de 2013-2014, les actifs financiers (nets des autres éléments de passif) s’élevaient à
16,273 milliards de dollars en 2011-2012 (8,9 % de la dette brute), et devaient atteindre 15,693 milliards
de dollars en 2017-2018 (7,5 % de la dette brute). Voir : ministère des Finances et de l’Économie du
Québec (2012). Plan budgétaire, Budget 2013-2014.
39
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
Le passé
La dette nette du Québec s’élevait à 47,0 % du PIB en 1997‑1998 et à 50,5 %
en 2012-2013.6 Cependant, il est difficile de faire des généralisations en raison
de deux importants changements de méthodes comptables sur cette période.
Comme l’indique le budget 2013‑14, la dette nette a : baissé de 1997‑1998
à 2005‑2006, passant de 47,0 % à 38,6 % du PIB; bondi de 5,4 points en
2006‑2007 et de 5,6 points en 2009‑2010 en raison des changements de
méthodes comptables; puis légèrement augmenté pour se situer à 50,5 %7 en
2012‑2013.8 La figure 3.1 utilise notre équation pour déterminer les sources
5. La dette brute fluctue également en fonction des variations des éléments suivants : placements,
prêts et avances; investissement net dans les réseaux; et « autres facteurs ». Toutefois, ces éléments
représentent de relativement petits montants et ne changent pas beaucoup au fil du temps.
6. Ces ratios sont fondés sur la « dette nette » telle qu’elle est présentée au tableau I.15 dans le bud-
get 2013-2014 du Québec et le volume I des Comptes publics 2012-2013. Voir : ministère des Finances
et de l’Économie du Québec (2012). Plan budgétaire, Budget 2013-2014; ministère des Finances et de
l’Économie du Québec (divers exercices de 2001‑2002 à 2012‑2013). Comptes publics, Volume I. Le
présent article utilise la même série de PIB que le budget de 2013-2014 pour des comparaisons le plus
justes possible. L’utilisation de cette série donne lieu à un ratio de la dette au PIB de 50,5 %, par rapport
au ratio de 49,0 % présenté dans le deuxième article de l’ouvrage, qui est calculé à l’aide du même chiffre
sur la dette nette, mais la série du PIB courant.
7. Révisé pour correspondre au chiffre figurant dans les Comptes publics 2012-2013. Voir : ministère
des Finances et de l’Économie du Québec (divers exercices de 2001‑2002 à 2012‑2013). Comptes
publics, Volume I.
8. Le présent article se fonde sur le budget 2013‑2014 de la province. Il ne tient pas compte des chan-
gements annoncés dans le budget 2014‑2015.
40
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
Pourcentage du PIB
1 Autre
0
-1 Solde
primaire
-2
-3
-4
-5
1998-1999 2000-2001 2002-2003 2004-2005 2006-2007 2008-2009 2010-2011 2012-2013
Nota : Nous ne montrons pas les exercices suivant immédiatement les changements de méthodes
comptables (2006-2007 et 2009-2010) parce que les calculs illustrés utilisent l’évolution d’une année
sur l’autre du ratio de la dette au PIB.
Sources : Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2012). Plan budgétaire, Budget 2013-2014.
• Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (divers exercices de 2001-2002 à 2012-2013).
Comptes publics, Volume I. • Statistique Canada (2013a). Estimations de la population, selon le groupe
d’âge et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, annuel (personnes sauf indication contraire),
tableau 051-0001. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>, au 20 novembre 2013. •
Statistique Canada (2013b). Indice des prix à la consommation (IPC), panier 2011, annuel (2002 = 100),
tableau 326-0021. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>, au 20 novembre 2013. •
Statistique Canada (2013c). Produit intérieur brut (PIB), en termes de revenus, comptes économiques
provinciaux, *Terminé*, tableau 384-0001. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>,
au 20 novembre 2013.
9. Ces calculs reposent sur des données financières présentées dans le budget 2013-2014 du Québec
et différents comptes publics. Voir : ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2012). Plan
budgétaire, Budget 2013-2014; ministère des Finances et de l’Économie du Québec (divers exercices de
2001‑2002 à 2012‑2013). Comptes publics, Volume I. Des modifications des règles comptables limitent
la période sur laquelle nous pouvons utiliser les chiffres précédents sur une base comparable. Le taux
d’intérêt utilisé dans nos calculs est une moyenne des taux payés par l’État sur de nombreux types de
titres de dette de différentes échéances. On le calcule en divisant les frais de service de la dette par le
montant de la dette de l’exercice précédent. Les données sur le PIB du Québec sont présentées par
année civile tandis que les données budgétaires sont présentées par exercice (du 1er avril au 31 mars).
Nous utilisons le PIB de l’année civile contenant neuf mois de l’exercice considéré.
41
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
ont réduit le ratio.10 Le ratio de la dette au PIB a augmenté au cours des exercices
où la hauteur des barres au-dessus de zéro dépasse celle de la barre au-dessous
de zéro. Ainsi, en 2001‑2002, le ratio de la dette a augmenté d’un peu plus de
0,8 point. La figure illustre trois sources d’endettement.
Les barres bleues indiquent la hausse du ratio de la dette qui est attri-
buable au deuxième terme de notre équation. Comme il a été expliqué ci-des-
sus, il s’agit des effets nets des taux d’intérêt et de croissance économique sur
la dette contractée. Le fait que ces barres se trouvent toutes au-dessus de la
ligne zéro indique que, sur toute cette période, les gouvernements successifs
du Québec ont été aux prises avec une réalité de taux d’intérêt sur la dette supé-
rieurs au taux de croissance économique (R > G). Autrement dit, sur l’ensemble
de cette période, les gouvernements ont fait face au fait que le service de la dette
ne cessait de faire augmenter le niveau de la dette par rapport aux recettes. La
somme des barres bleues montre que la dette héritée a augmenté le ratio de la
dette nette au PIB de 14,1 points de 1997‑1998 à 2012‑2013.
Pour maîtriser le problème des barres bleues, le gouvernement doit
prendre des mesures fiscales et gérer les dépenses de programmes de manière
à générer un solde primaire positif.11 Pour ce faire, ses recettes doivent être
supérieures aux dépenses de programmes. Dans la figure 3.1, les contributions
des soldes primaires aux variations du fardeau de la dette sont représentées par
la hauteur des barres rouges.
Le fait que les barres rouges se situent sous la ligne zéro depuis 1998‑1999
indique que, sur cette période, les choix des gouvernements successifs en matière
de fiscalité et de dépenses de programmes réduisaient le fardeau de la dette. Par
exemple, en 2007‑2008, le solde primaire a permis de réduire le fardeau de la
dette de 3,4 points de pourcentage. Cela a plus que compensé le fait que l’évo-
lution des taux d’intérêt et de croissance économique a augmenté le fardeau de
la dette d’environ 0,6 point (comme l’illustre la hauteur de la barre bleue), et
que les autres facteurs l’ont augmenté de 1,0 point de pourcentage (barre jaune).
La somme des barres rouges montre que les soldes primaires ont contribué à
réduire le ratio de la dette nette au PIB de 36,0 points de 1997‑1998 à 2012‑2013.
Les barres jaunes sont un résidu couvrant toute variation du ratio de
la dette qui n’est pas explicitement représenté par les deux premiers termes
(illustrés par les barres bleues et rouges). Leur somme montre que les « autres »
dépenses ont contribué à une hausse de 14,2 points du ratio de la dette nette au
PIB de 1997‑1998 à 2012‑2013.
Il est quelque peu difficile de distinguer les variations historiques du
ratio de la dette en raison des changements de méthodes comptables. Nous
pouvons observer une baisse du ratio de 1997‑998 à 2005‑2006 – il est passé
10. Nous ne montrons pas les exercices suivant immédiatement les changements de méthodes comp-
tables (2006‑2007 et 2009‑2010) parce que les calculs illustrés à la figure 3.1 utilisent l’évolution d’une
année sur l’autre du ratio de la dette au PIB.
11. En ce qui concerne notre équation, le premier terme, soit le solde primaire, doit être négatif.
42
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
L’avenir
À son niveau actuel de 50,5 %, le fardeau de la dette du Québec n’est pas négli-
geable et le service de la dette absorbe une part considérable des recettes pro-
vinciales. Toutefois, il faudrait analyser la situation en fonction non seulement
des conditions actuelles, mais aussi de ce que pourrait réserver l’avenir. Pour
établir des prévisions, il faut nécessairement poser des hypothèses. Les dif-
férents scénarios présentés dans cet article ne sont que quelques-uns parmi
d’autres, mais ils permettent de donner aux Québécois une idée des différentes
trajectoires que la province pourrait suivre et des types de mesures nécessaires
pour améliorer la situation de sa dette.
D’ici 2022‑2023, nous supposons que la croissance du PIB du Québec
sera de 3,5 % par an. Ce taux est légèrement inférieur au taux moyen de la
dernière décennie (3,7 %) et reflète le climat d’incertitude mondiale. Nous sup-
posons que le gouvernement sera en mesure de payer un taux d’intérêt moyen
de 6 % par an sur l’encours de la dette. Ce taux est inférieur à la moyenne des
taux qu’il a payés au cours de la décennie précédant la récession (6,8 %), mais
il reflète notre hypothèse que la dette portant intérêt à des taux relativement
élevés est remplacée par une dette portant intérêt à des taux relativement faibles.
L’écart entre ces valeurs (R > G de 2,5 points) est moins important que l’écart
moyen des 10 dernières années : nous supposons donc des conditions qui
entraîneraient une croissance du fardeau de la dette à un taux plus faible que si
nous utilisions les moyennes de la dernière décennie.
Nous supposons que les revenus autonomes (la somme de l’impôt sur le
revenu des particuliers et des sociétés, des recettes des taxes à la consommation et
d’autres sources de moindre importance) augmenteront à un rythme de 4,0 % par
an. Ce taux est légèrement inférieur au taux moyen des 10 dernières années (4,3 %)
et reflète encore une fois le climat d’incertitude mondiale.12 Nous supposons un
taux de croissance des transferts financiers fédéraux de 3,8 % par an qui est considé-
rablement plus faible que la moyenne de la dernière décennie (6,1 %). Cela reflète
notre attente de mise en application par le gouvernement fédéral de sa politique
12. Notre hypothèse selon laquelle le taux de croissance des revenus autonomes est supérieur d’environ
0,5 point au taux présumé de croissance du PIB cadre avec l’écart de 0,6 point qui a été observé sur la
période de dix ans précédente.
43
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
consistant à limiter la croissance des transferts, et tient compte des taux particuliers
annoncés pour le Transfert canadien en matière de santé et le Transfert canadien en
matière de programmes sociaux. En gros, nos hypothèses concernant la croissance
des recettes reposent sur l’absence de nouvelles taxes et de hausses des taux actuels
d’imposition autres que celles annoncées dans le budget 2013‑2014.
En ce qui concerne les dépenses, nous supposons que toutes les catégo-
ries de dépenses de programmes connaîtront les mêmes taux de croissance que
les 10 dernières années. Ainsi, nous supposons des taux annuels de croissance
des dépenses de 5,7 % en santé et en services sociaux, de 3,3 % en éducation et
culture, et de 3,6 % pour tous les autres programmes. De plus, en nous fondant
sur la moyenne des cinq dernières années, nous supposons que les immobili-
sations nettes ajoutent un montant de 4,7 milliards de dollars à la dette brute
chaque année. Enfin, nous utilisons les prévisions du Fonds des générations pré-
sentées dans le budget 2013‑2014 en y apportant des modifications importantes.
Plus précisément, nous incluons seulement la moitié des recettes prévues des
sources suivantes : électricité patrimoniale; redevances minières, pétrolières
et gazières; et taxe sur les boissons alcooliques. Nous utilisons également un
taux de rendement des placements plus faible (un taux de 4,1 %, fondé sur
les rendements des cinq dernières années, plutôt que le taux de 7,1 % déduit
du budget). Nous incluons seulement la moitié des recettes prévues de ces
sources parce que les montants figurant dans le budget représentent ce que le
gouvernement espère être en mesure d’attribuer au Fonds des générations. De
nombreux facteurs peuvent influer sur la capacité (ou la volonté) du gouverne-
ment de mettre en œuvre ces plans. Les dépenses réelles pourraient dépasser les
prévisions, l’efficience pourrait ne pas se matérialiser et les recettes pourraient
être inférieures à celles attendues. Même si les recettes de ces trois sources
correspondent en fin de compte aux prévisions, il est raisonnable de réduire le
montant attribué au Fonds étant donné l’incertitude de leur destination finale.
La ligne du statu quo dans la figure 3.2 illustre l’évolution du fardeau de la
dette selon ces hypothèses. Il est ainsi prévu que le ratio de la dette augmentera
à 57,2 % en 2022‑2023 par rapport à 50,5 % en 2012‑2013. Cette ligne reflète ce
qui arriverait sans changement des habitudes de dépenses actuelles en ce qui
concerne les programmes, le service de la dette et les immobilisations nettes.
Selon ce scénario, le service de la dette continue de croître et totalise 131 mil-
liards de dollars sur les 10 prochaines années.
Le gouvernement du Québec affirme être conscient de la menace que
pose l’endettement croissant. Dans son budget 2013‑2014, il a réaffirmé son
engagement à réduire le ratio de la dette brute au PIB à 45 % et sa dette repré-
sentant les déficits cumulés à 17 % d’ici 2025‑2026. La ligne « QC » dans
la figure 2 est l’une des trajectoires possibles de l’endettement net jusqu’en
2022‑2023 découlant de la cible de dette brute pour 2025‑2026. Cette tra-
jectoire s’appuie sur les prévisions de 2017‑2018 présentées dans le budget de
l’exercice dernier ainsi que les hypothèses suivantes : équilibre budgétaire à
44
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
Pourcentage du PIB 40
30
20
10
0
1999-2000 2001-2002 2003-2004 2005-2006 2007-2008 2009-2010 2011-2012 2013-2014 2015-2016 2017-2018 2019-2020 2021-2022
Nota : Nous ne montrons pas les années suivant immédiatement les changements de méthodes
comptables (2006-2007 et 2009-2010) parce que les calculs illustrés utilisent l’évolution d’une année
sur l’autre du ratio de la dette au PIB.
Sources : Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (2012). Plan budgétaire, Budget 2013-2014. •
Ministère des Finances et de l’Économie du Québec (divers exercices de 2001-2002 à 2012-2013).
Comptes publics, Volume I. • Statistique Canada (2013a). Estimations de la population, selon le groupe d’âge
et le sexe au 1er juillet, Canada, provinces et territoires, annuel (personnes sauf indication contraire), tableau
051-0001. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>, au 20 novembre 2013. • Statistique
Canada (2013b). Indice des prix à la consommation (IPC), panier, annuel (2002=100), tableau 326-0021.
<http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>, au 20 novembre 2013. • Statistique Canada
(2013c). Produit intérieur brut (PIB), en termes de revenus, comptes économiques provinciaux, *Terminé*,
tableau 384-0001. <http://www5.statcan.gc.ca/cansim/home-accueil?lang=fra>, au 20 novembre 2013.
13. Nous n’avons pas ajusté cette trajectoire pour tenir compte du fait que le gouvernement prévoit
maintenant un retour à l’équilibre budgétaire en 2016-2017, car la cible n’a pas changé.
45
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
Conclusion
Cet article a tenté de donner aux lecteurs une idée de l’évolution future possible
de la dette du Québec – qui est la plus importante au pays. Dans sa mise à jour
économique et financière la plus récente, le gouvernement provincial a reporté
46
Le passé et l’évolution possible de la dette publique du Québec
Emes et Speer • Institut Fraser 2014
of Tobacco Regulation: Forward to the Past. Il a par ailleurs signé une douzaine
d’articles parus dans le National Post, publié un article dans The World & I, et
fait la couverture de la revue The Next City, dans laquelle il a publié deux articles.
Plus de 20 articles de M. Palda non liés à son travail pour l’Institut Fraser ont
été publiés dans des revues économiques à comité de lecture, et il est très lu
selon les statistiques recueillies par la base de données en ligne RePEc (Research
Papers in Economics) d’articles en économie. Il est surtout connu pour avoir
exposé l’intérêt des politiciens à élaborer des lois sur le financement électoral et
découvert la perte de poids mort causée par l’évasion fiscale.
Remerciements
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Date de parution
Mars 2014
ISBN
978-0-88975-289-4
Citation
Speer, Sean, ed. (2014). L’endettement public du Québec: Ni remarqué, ni
contrôlé. Institut Fraser. <http://www.fraserinstitute.org>.
51
L’endettement public du Québec: Ni remarqué, ni contrôlé
Speer • Institut Fraser 2014
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© Maridav, BigstockMD (Quebec City)
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L’endettement public du Québec: Ni remarqué, ni contrôlé
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