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Enlace-moi
La série Crossfire
Édition J’ai lu
Day Sylvia
Enlace-moi
Flammarion
Agathe Nabet
prêts à défier le
destin pour être
ensemble. Je
pressentais
toutefois que ce
passé qui nous
avait déjà tellement
meurtris pouvait, à
tout instant, nous
rattraper.
à plus de 12 millions
d’exemplaires. Elle est n° 1
dans vingt pays, et ses
livres historiques,
paranormaux ou érotiques,
ont conquis un public
enthousiaste. Elle a été
nominée pour le prix
Goodreads du meilleur
auteur, et son œuvre a été
récompensée par le prix
Amazon dans la catégorie
« Meilleure romance de
l’année ». Elle a également
reçu le prix Romantic
Times et a été nominée à
deux reprises pour le
prestigieux RITA Award.
Elle est présidente de la
célèbre association
8/1100
Romance Writers of
America, à laquelle
participent 10 000
écrivains.
Du même auteur
aux Éditions J’ai lu
La série Crossfire
1 – Dévoile-moi
2 – Regarde-moi
Sommaire
Couverture
Identité
Copyright
Couverture
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
11/1100
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
12/1100
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Note de l’auteur
Remerciements
1
— Mon ange.
Sa main se crispa dans mes cheveux. Je
m’emparai à nouveau de sa bouche et le grat-
ifiai d’un baiser au goût de sel. Un baiser
passionné, éperdu, comme s’il devait partir
d’une seconde à l’autre et que je n’avais pas
le temps de me rassasier de lui.
— Eva, laisse-moi…
Il s’interrompit pour prendre mon vis-
age entre ses mains, puis plongea profondé-
ment la langue dans ma bouche
— Laisse-moi t’aimer.
— Je t’en supplie, soufflai-je, nouant les
doigts sur sa nuque. Ne cesse jamais de
m’aimer.
Son érection exerçait une pression
délicieuse sur mon clitoris.
49/1100
— Eva.
Il s’agenouilla, ses cuisses écartées
calées entre les miennes, son sexe épais et
dur oscillant sous son propre poids.
Mon corps entier se crispa de désir. Un
voile de sueur emperlait sa peau bronzée et
ses muscles parfaitement définis semblaient
avoir été sculptés dans un bloc de marbre. À
l’exception de son pénis, si brutalement
primitif, il incarnait l’alliance parfaite de la
force et de l’élégance. Un moulage de son
corps aurait permis de réaliser une statue
aussi belle que le David de Michel-Ange,
dans une version nettement plus érotique.
À vrai dire, Gideon Cross semblait avoir
été conçu dans le seul but d’affoler les
femmes.
55/1100
— Mon ange.
L’arôme du café me parvint avant même
que j’ouvre les yeux.
— Gideon ?
— Hmm ?
— S’il n’est pas 7 heures, ma vengeance
sera terrible.
Son rire me toucha en plein cœur.
— Il est tôt, mais il faut qu’on parle.
— Ah bon ?
Je soulevai une paupière, puis l’autre
pour savourer la vision de Gideon en cos-
tume trois pièces. Il était si appétissant que
j’eus aussitôt envie de le lui retirer… avec les
dents.
Il s’assit au bord de mon lit.
80/1100
— On déjeune ensemble ?
Je levai les yeux et croisai le regard franc
de Will Granger. Will était un nouvel assist-
ant et je l’avais aidé à trouver ses marques.
Avec ses rouflaquettes et ses lunettes noires
à monture carrée, il avait un look rétro,
145/1100
— Mieux.
— Serait-ce lié à la folle nuit de
débauche que tu as passée en compagnie
d’un mystérieux inconnu ?
Je refermai le tiroir de la hanche.
— Comment se fait-il que tu entendes ce
qui se passe dans ma chambre alors que moi,
je n’entends jamais ce qui se passe dans la
tienne ?
Il se tapota la tempe de l’index.
— C’est grâce à mon radar sexuel. J’en ai
un, moi.
— Ça veut dire quoi ? Que je n’en ai pas,
c’est ça ?
— Je crois plutôt que Cross a grillé tous
tes circuits au cours d’un de vos marathons
sexuels. L’endurance de ce type me stupéfie
157/1100
— Je l’adore.
— Bien, dit-il d’un ton satisfait. Il ne
s’agit que d’un échantillon de ce que ça pour-
rait être, évidemment.
Je sentis les battements de mon cœur
s’accélérer.
— Tu veux dire… de ce que pourrait être
l’endroit où nous habiterions ensemble ?
— On repartira de zéro, évidemment.
Bien que touchée par sa déclaration, je
ne pus m’empêcher de faire remarquer :
— C’était très risqué ce que tu as fait.
Emménager ici, entrer et sortir. Rien que d’y
penser, ça me rend nerveuse.
— Officiellement, quelqu’un loue cet ap-
partement. Il n’y a donc rien d’anormal à ce
que cet homme apporte ses meubles et
186/1100
— Et Cary ?
— Il y a un petit appartement pour les
invités, juste à côté de mon penthouse.
Je le dévisageai.
— Tu ferais ça pour Cary ?
— Non, je le ferais pour toi.
— Gideon, je…
Je m’interrompis, à court de mots, aba-
sourdie, et sentis quelque chose se trans-
former en moi.
— Ce n’est pas l’appartement qui te tra-
casse, observa Gideon. Je sens que tu as un
souci.
Je jugeai plus prudent de ne pas lui par-
ler tout de suite de Brett.
— Je dois sortir avec des copines,
samedi. Une soirée entre filles.
189/1100
— Tu es mon rêve…
Il captura mes lèvres et je me crampon-
nai à lui, l’entourai de mes bras et de mes
jambes, les doigts enfouis dans ses cheveux.
Le monde entier se réduisait à lui… à
son corps sur le mien… à sa voix rauque qui
me murmurait à l’oreille :
— J’aime que tu me désires autant… Je
ne supporterais pas que ce soit à sens
unique.
— Je suis avec toi, chuchotai-je avant de
l’embrasser avec fièvre. Toujours.
Gideon m’emprisonna la nuque de la
main tandis que l’autre me prenait la taille.
Se hissant au-dessus de moi, il fit glisser son
sexe sur ma fente d’une ondulation des
212/1100
Je le repoussai.
— C’est comme ça que tout le monde en
parlera !
— Tu as pris un abonnement au Cross
Trainer alors que tu en as déjà un à
l’Équinoxe et que tu suis des cours de krav
maga. Tu peux m’expliquer pourquoi ?
Je lui tournai le dos pour enfiler mon
slip, histoire de ne pas me disputer avec lui
fesses nues.
— C’est différent.
— Pas du tout.
Je lui fis de nouveau face et sentis un
objet tombé de mon sac se briser sous mon
talon, ce qui accrut mon irritation.
238/1100
Tu m’as envoûtée.
251/1100
— Maman !
— Des dangers d’autant plus nombreux
que tu es une très jolie jeune femme,
continua-t-elle. Tu côtoies des hommes in-
fluents. Ce n’est pas toujours un gage de
sécurité…
— Où sont-ils cachés, maman ?
— Tu n’es pas obligée de me parler sur
ce ton. J’ai juste essayé de…
— Tu ferais peut-être mieux de partir,
l’interrompis-je d’un ton glacial.
— Dans ta Rolex, lâcha-t-elle.
Sa révélation me fit l’effet d’une gifle.
Je vacillai et posai la main sur ma
montre, cadeau de Stanton et de ma mère
pour mon diplôme de fin d’études. J’entre-
tenais l’idée bêtement sentimentale de la
272/1100
— Mon ange.
La voix de Gideon et la douceur de ses
mains me tirèrent du sommeil. Je grommelai
une protestation quand il me fit basculer sur
le flanc, puis je sentis la chaleur de son corps
dans mon dos. Il m’enlaça et m’attira plus
près.
Étroitement serrée contre lui, la joue
posée sur son bras, je sombrai de nouveau
dans le sommeil.
— Eva.
À en juger par son ton, il ne se conten-
terait pas de cette simple réponse.
— Je lui pardonnerai, soupirai-je.
Comme toujours. Je n’ai pas vraiment le
choix parce que je l’aime et qu’elle croit agir
dans mon intérêt, même si elle se trompe.
Mais là, avec cette histoire de montre…
— Continue.
— Ça a brisé quelque chose dans notre
relation. Et même si je parviens à tourner la
page, il y aura toujours une fêlure. C’est ça
qui fait le plus mal, en fait.
Gideon demeura silencieux un long mo-
ment, la main posée sur ma hanche, l’autre
me caressant tendrement les cheveux.
285/1100
— Tu le salueras de ma part.
— D’accord. Je l’embrasserai même
pour toi.
— Si c’est de ma part, arrange-toi pour
que ce ne soit pas trop humide.
— Il faut toujours que tu me gâches le
plaisir. Au fait, tu te souviens que tu m’avais
demandé de faire des recherches sur le bon
Dr Lucas ? Jusqu’à présent je n’ai stricte-
ment rien trouvé. Apparemment, en dehors
de son boulot, il ne fait pas grand-chose. Pas
d’enfants. Sa femme est toubib aussi – elle
est psy.
Je jetai un coup d’œil à Gideon pour
m’assurer qu’il n’écoutait pas.
— Sérieux ?
— Pourquoi ? C’est important ?
313/1100
— Ça va, tu t’éclates ?
— Oui, me répondit-elle, un sourire
radieux aux lèvres. Je te remercie de m’avoir
présenté ton cousin.
— De rien, dis-je, sans prendre la peine
de préciser que Martin n’était pas mon cous-
in. Je peux te demander un truc à propos de
Michael ?
— Je t’en prie.
— Megumi m’a dit que tu étais sortie
avec lui avant de le lui présenter. Qu’est-ce
qui ne t’a pas plu chez lui ?
— Aucune alchimie entre nous. Beau
gosse. Bon job. Malheureusement, je n’avais
pas envie de coucher avec lui.
— Largue-le, conseilla la fille qui se
trouvait derrière Lacey.
406/1100
— Je sortirais ma queue et je la
caresserais tout en m’occupant de toi, pour
qu’on soit aussi excités l’un que l’autre.
— Ton manque de respect pour le re-
vêtement cuir de cette voiture est effarant,
déclarai-je.
Je m’assis sur le siège conducteur. Il me
fallut une bonne minute pour trouver com-
ment l’avancer.
La voix de Gideon s’éleva des enceintes
de la voiture.
— Alors ? Ta première impression ?
Évidemment. Il avait synchronisé mon
portable avec le Bluetooth de la voiture. Il
pensait vraiment toujours à tout.
— Cher, répondis-je. Tu es fou de me
laisser conduire ce truc.
518/1100
— En effet.
J’allais m’engager dans le couloir men-
ant à la chambre d’amis quand ma mère
émergea du couloir qui se trouvait de l’autre
côté du séjour – et desservait ma chambre et
celle de Cary. Je m’immobilisai, surprise de
la voir vêtue d’une jupe et d’un chemisier qui
m’appartenaient.
— Maman ? Qu’est-ce que tu fais ici ?
Ses yeux rougis demeurèrent braqués
sur un point au niveau de ma taille. Elle était
si pâle que je crus d’abord qu’elle avait forcé
sur le maquillage – ce qui ne lui ressemblait
pas. Je réalisai alors qu’elle avait utilisé mon
maquillage. Bien qu’on nous ait parfois
prises pour des sœurs, mes yeux gris et mon
teint discrètement cuivré (que je tenais de
584/1100
— Souvenir de quoi ?
— Du meurtre de Barker.
Je croisai le regard sagace de Graves.
— Vous voulez dire que ce Yedemsky
pourrait être responsable de la mort de
Nathan ? Mais alors… qui a tué Yedemsky ?
Elle soutint mon regard.
— Tout indique qu’il a été exécuté par la
mafia russe.
— C’est une supposition ou vous en êtes
sûrs ?
Je voulais vérifier qu’ils avaient la
preuve que Gideon n’avait rien à voir avec la
mort de Nathan.
Je savais que c’était lui qui avait tué
Nathan, pour me protéger. Et je savais aussi
qu’il ne commettrait jamais un meurtre pour
630/1100
— Gideon, je…
Je demeurai sans voix.
— Quand c’est toi qui le prononces, ça
veut dire arrête. Quand c’est moi, ça veut
dire ne t’arrête jamais. Quoi que tu me
fasses, je veux que tu continues, ajouta-t-il
en me caressant la joue.
— Laisse-moi faire, soufflai-je en me
positionnant au-dessus de lui.
— Oui, mon ange.
Ses doigts abandonnèrent ma fente, et
une seconde plus tard, je m’empalai sur son
sexe.
— Doucement, murmura-t-il, ses pau-
pières voilant à demi son regard tandis qu’il
se léchait les doigts avec une sensualité qui
me bouleversa.
678/1100
— Et le beau-frère ? demandai-je.
Qu’est-ce qu’il est devenu ?
— Je suis allé le trouver et je lui ai dit
que si par malheur il décidait d’ouvrir un
cabinet ou s’il s’en prenait à un autre enfant,
je consacrerais tout mon temps et tout mon
argent à le poursuivre en justice au civil et au
pénal pour le compte de ses victimes. Peu de
temps après, il s’est suicidé.
Il débita cette dernière information d’un
ton si dénué d’inflexion que les poils se
hérissèrent sur ma nuque. Un courant froid
me traversa et je frissonnai.
Il me frotta les bras pour me réchauffer,
mais ne m’attira pas contre lui.
— Hugh était marié. Il avait un enfant.
Un petit garçon.
693/1100
— Heu…
— Ne t’inquiète pas, murmura-t-il, ses
pensées prenant un tour nettement plus
charnel. Ce sera amusant.
— Mais oui, bien sûr.
Glissant un bras autour de mes hanches,
l’autre sous mes omoplates, Gideon me
souleva et me fit basculer sur le lit avant de
s’allonger sur moi.
— Fais-moi confiance.
Je voulus répondre, mais il me fit taire
d’un baiser.
— Auriez-vous un moment à
m’accorder ? demanda-t-il sans me lâcher la
main.
— Je crains que ce ne soit pas possible
aujourd’hui, répondis-je en me libérant.
L’immensité du hall et les nombreuses
allées et venues offraient un certain an-
onymat, mais avec Deanna qui risquait de
rôder dans les parages, j’avais tout intérêt à
me montrer prudente.
— J’ai un déjeuner et je pars tout de
suite après le travail.
— Demain peut-être ?
— Non, je quitte la ville. Pas avant lundi.
— Vous quittez la ville. Avec Cross ?
J’inclinai la tête de côté et le dévisageai
un instant, m’efforçant de lire en lui.
792/1100
— Non.
Je la dévisageai, incrédule.
Elle détourna la tête et les diamants qui
ornaient ses oreilles capturèrent la lumière,
étincelant de tous leurs feux.
— Tu ne comprends pas.
— Alors explique-moi. S’il te plaît,
maman.
— Un jour, peut-être, dit-elle en me re-
gardant de nouveau. Quand tu seras moins
fâchée contre moi.
Je sentis poindre un début de migraine.
— Très bien. Je suis fâchée parce que je
ne comprends pas et tu refuses de t’expliquer
parce que je suis fâchée. C’est ce qui s’appelle
se retrouver dans une impasse.
Son expression se fit suppliante
808/1100
— Je sais.
À partir de là, nous filâmes directement
à l’aéroport. Après un bref contrôle de sécur-
ité, nous nous arrêtâmes sur le tarmac.
Gideon s’effaça pour me laisser monter à
bord d’un de ses jets privés. La cabine était
luxueuse sans rien de tapageur. Il y avait un
long canapé à droite, une table et des chaises
à gauche. Le steward était jeune et beau, et
sur le revers de son gilet étaient brodés le
logo de Cross Industries, ainsi que son
prénom, Eric.
— Bonsoir, monsieur Cross. Mademois-
elle Tramell, nous salua-t-il avec un grand
sourire. Désirez-vous boire quelque chose
avant le décollage ?
823/1100
— Oh.
Je jetai un coup d’œil au petit couloir
desservant plusieurs portes à l’arrière de
l’avion. L’une d’elles était sans doute celle
des toilettes, l’autre celle d’un bureau et la
troisième… celle de la chambre.
— On a combien de temps à tuer ?
demandai-je.
— Des heures, ronronna-t-il.
— Waouh ! De quoi te faire des tas de
choses, champion !
Il secoua la tête.
— Tu oublies que ce week-end, c’est moi
qui te fais ce que je veux. Nous avons passé
un marché.
— Y compris pendant le voyage ? J’ai
comme l’impression que ce n’est pas juste.
826/1100
— Embrasse-moi.
Ses lèvres s’incurvèrent sur un sourire
tandis qu’il s’exécutait.
— Aime-moi, exigeai-je en enfonçant les
ongles dans ses hanches.
— Je t’aime, mon ange, murmura-t-il,
accompagnant ses paroles d’un coup de
reins. Je ne fais que ça.
— Bonjour, champion.
— Bonjour, mon ange, répondit-il en dé-
posant un baiser sur ma joue avant de s’as-
seoir au bout de la table à ma gauche.
Un employé de l’hôtel apporta le petit
déjeuner, assura le service et disparut aussi
rapidement qu’il était apparu.
Je regardai Gideon, la façon dont la
brise tropicale jouait dans sa crinière
sombre. Tranquillement assis, si viril et
désinvolte, il ne ressemblait en rien à l’ar-
rangement préformaté que je venais de lire.
— Rien de ce que contient ce document
ne m’incitera à rester mariée avec toi,
déclarai-je en posant la main sur le contrat
que j’avais refermé.
894/1100
— Absolument.
— Tu me donneras les coordonnés que
je l’ajoute à ma liste.
— C’est toi qui organises la lune de
miel ?
Je me levai et nous nous dirigeâmes vers
la salle de repos pour aller prendre un café.
— Oui, répondit-il avec un sourire en
coin. Steven planche sur la cérémonie depuis
tellement longtemps que je lui abandonne
les préparatifs, mais la lune de miel, c’est
pour moi !
Il semblait très heureux, lui aussi, et je
savais exactement ce qu’il ressentait. Sa
bonne humeur rendit ce début de journée
encore plus agréable.
921/1100
— Tu ne comprends pas.
Il passa sa serviette en papier sur ses
lèvres qui, s’il s’avisait de sourire, avaient le
don de transformer des femmes sensées en
gamines gloussantes et hystériques.
— Ce n’est pas seulement le message,
c’est un ensemble, Eva. Tu me laisses un
message pour me dire que tu penses partager
un appart avec Cross après avoir annoncé à
ta mère que c’était déjà convenu et avant de
disparaître de la surface de la Terre pendant
tout le week-end. J’en déduis que tu te
contrefiches de ce que j’ai pu ressentir.
— Ce n’est pas vrai !
— Pourquoi voudrais-tu t’encombrer
d’un colocataire si tu comptes emménager
avec ton mec, de toute façon ? lâcha-t-il,
933/1100
— Ah, bon ?
Je m’écartai, lui attrapai la main gauche
et lui glissai au doigt l’alliance que je venais
de lui acheter. Je dus légèrement forcer pour
lui faire franchir la dernière jointure. Gideon
était demeuré parfaitement immobile, et lor-
sque je le relâchai pour lui permettre de con-
templer sa bague, il laissa sa main là où elle
était quand je la tenais, comme s’il s’était
pétrifié sur place.
Inclinant la tête de côté, j’admirai l’alli-
ance. Je trouvais qu’elle lui allait à la perfec-
tion. Comme il ne disait toujours rien, je rel-
evai les yeux et découvris qu’il regardait sa
main comme s’il ne l’avait encore jamais vue.
Mon cœur se serra.
— Elle ne te plaît pas.
966/1100
— Eva.
Mes doigts s’enfoncèrent dans les
coussins du canapé. Son sexe long, dur me
comblait complètement, et mon ventre
plaqué contre l’accoudoir intensifiait la
sensation.
Incliné au-dessus de moi, il m’enlaça et
planta les dents dans mon cou. Ce symbole
de possession primitif fit se contracter mes
muscles intimes.
Gideon gronda et fit courir ses lèvres sur
mon cou, sa barbe naissante m’irritant la
peau.
— C’est tellement bon d’être en toi. J’ad-
ore te baiser, Eva.
— Gideon.
— Donne-moi tes mains.
971/1100
— Je t’aime.
— Gideon.
Penchant la tête en arrière, je lui offris
ma bouche afin qu’il chasse ma mauvaise
humeur d’un baiser.
Le contact de ses lèvres sur les miennes
ne cesserait jamais de me bouleverser. La
tête me tournait un peu quand il s’écarta
pour me murmurer :
— J’ai rendez-vous avec Petersen ce soir.
Je t’appelle en sortant de son cabinet et on
décide de ce qu’on fait pour dîner.
— D’accord.
— Je peux lui demander un rendez-vous
pour nous deux jeudi, suggéra-t-il.
— Je préférerais le jeudi suivant. J’aim-
erais vraiment reprendre nos séances, mais
986/1100
— Vraiment ? demanda-t-elle en
s’écartant, le sourire aux lèvres. Il en a égale-
ment parlé à Richard – j’ai trouvé cela char-
mant de sa part. J’ai commencé les préparat-
ifs. Je pensais au mois de juin, chez Pierre,
évidemment. Nous…
— Je suggérerais décembre au plus tard,
l’interrompis-je.
Ma mère écarquilla les yeux.
— Ne sois pas ridicule, Eva, voyons. On
ne peut pas organiser un mariage en si peu
de temps. C’est impossible !
— Dis à Gideon que tu envisages notre
mariage au mois de juin de l’année
prochaine, dis-je en haussant les épaules. Tu
verras bien ce qu’il te répondra.
1057/1100
— À tomber, approuvai-je.
— Raide, renchérit-elle avec un sourire.
Je la trouvai plus belle que jamais. Plus
douce, plus aimable. Aussi éblouissante que
d’ordinaire dans sa robe de dentelle rouge
qui lui découvrait une épaule, ses cheveux
sombres encadrant son visage aux traits
délicats. Prendre ses distances avec Chris-
topher Vidal lui avait été bénéfique. Et le fait
d’avoir un nouvel homme dans sa vie devait
aider aussi.
— Je vous ai aperçue avec Gideon tout à
l’heure. Et j’ai remarqué votre bague.
— Vous auriez dû faire un saut à notre
table.
— J’étais en train de manger ma mousse
au chocolat.
1077/1100