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INTRODUCTION

Tout individu a droit à une nationalité. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité,
ni du droit de changer de nationalité. C’est par ces brèves dispositions que l’article 15 de la déclaration
universelle des droits de l’homme de 1948 confère à chaque individu, partout dans le monde, le droit
à un lien juridique avec un Etat. La nationalité non seulement donne à un individu le sens de son
identité mais, en outre, lui donne droit à la protection de l’Etat et lui confère de nombreux droit civils
et politiques.

Malgré l’imposant corpus d’instruments internationaux relatifs à l’acquisition, la perte ou le


déni de citoyenneté, de nombreuses personnes dans le monde n’ont pas de nationalité : elles sont
apatrides. Selon la convention relative aux apatrides en son article 1, un apatride est une personne
qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation. Autrement dit ce
sont des personnes incapables de prouver leur attachement à un pays par lequel leurs droits
fondamentaux sont protégés.

Ces situations sont provoquées souvent par plusieurs phénomènes tels que la dislocation d’un
Etat en petits pays, l’instabilité sociaux politiques dans certains pays du fait des guerres où conflits
armés internes poussant les personnes à l’exile. C’est pourquoi le nombre des apatrides croit chaque
année dans le monde entier et leur condition de vie devient de plus en plus difficile.

Partant de ce constat l’on serait en droit de se demander si un apatride est une personne sans
droit. En d’autres termes, la jouissance des droits est-elle dépourvue aux personnes apatrides ?

Cette question ne peut pas trouver une réponse affirmative parce que le droit international
détermine un statut pour les apatrides, dont il importe de connaitre les mécanismes.

C’est en toute logique que nous tenterons de démontrer que les apatrides sont a priori des
personnes dépourvu de droits (I), mais qui au sens du droit international bénéficient de certains droits
(II).

I-L’APATRIDE, UNE PERSONNE DEPOURVUE DE DROITS

L’apatride est une personne sans nationalité(A) qui ne bénéficie pas de protection étatique(B).

A-DEFAUT DE NATIONALITE

La nationalité est le lien de rattachement d’un individu à un Etat en application de sa législation. C’est
une marque d’appartenance à un pays et permet au national de jouir pleinement de ses droits. En
d’autres termes, la nationalité est le droit d’avoir des droits et toute personne est sensée avoir une
nationalité. Pourtant, les apatrides sont des personnes dépourvues de nationalité, donc dépourvues de
droits. En effet, l’apatride ne peut en principe jouir d’aucun droit.

C’est un problème juridique qui entraine de nombreuses difficultés au quotidien. Les personnes
qu’aucun pays ne reconnais comme son citoyen n’ont la plupart du temps ni papiers d’identité, ni
documents de voyage. Régulièrement, elles n’ont pas accès aux droits fondamentaux puisque ceux-ci
sont souvent liés à la nationalité. Un enfant apatride ne peut en principe aller a l’école ni étudier, ni
travailler de manière légale, ni voyager. L’ouverture d’un compte bancaire ou sa marier sont souvent
impossibles pour les apatrides. C’est dans ce sens que Monsieur ABDULLAH vivant aux émirats
Arabes Unis affirmait : « Nous ne pouvons obtenir d’emploi déclaré, nous ne pouvons nous déplacer,
nous sommes comme des navires sans port d’attache. De plus, l’accès à l’éducation et au soin n’est
pas aisé. Je n’ai pas pu achever mes études secondaires ni aller en faculté. Je ne peux consulter de
médecin que dans une clinique privée et non dans les hôpitaux publics. »

Cet exemple démontre aisément l’inexistence juridique des apatrides, déchus de tous les droits même
ceux inhérents à la nature humaine tels que le droit à la santé, le droit à l’éducation, le droit de vote, le
droit d’association, de participation, le droit d’avoir résidence une permanente et bien d’autres.

Par ailleurs, dans certains pays, les personnes qui n’ont pas de papier de d’identité comme les
apatrides, sont systématiquement emprisonnées. Ainsi l’apatride ne peut participer à la vie socio-
politique du pays de sa résidence parce qu’il n’est pas citoyen de cet Etat.

En plus de ne pas pouvoir bénéficier de ses droits, il est dépourvu également de toute protection
étatique

B-ABSENCE DE PROTECTION ETATIQUE

L’apatride, personne dite invisible juridiquement n’apparait sur aucun document officiel. En effet,
n’ayant pas de statut juridique précis, il ne bénéficie d’aucune protection étatique.

La protection étatique consiste, pour l’Etat, à protéger ses ressortissants. Il va s’en dire que cette
protection est admise aux personnes qui répondent au nom de cet Etat c'est-à-dire les nationaux, les
étrangers et de façons générales ses ressortissants.

II- L’APATRIDE, UNE PERSONNE AYANT DES DROITS

L’apatride étant une personne humaine, il est nécessaire de protéger les droits et libertés fondamentaux
qui lui sont reconnus (A), sans toute fois oublier qu’il a l’obligation de respecter les lois et règlements
du pays d accueil (B).

A- LA NECESSITE DE PROTEGER L’EXERCICE DES DROITS ET LIBERTES

FONDAMENTALES

Il découle de la déclaration universelle des droits de Lhomme de 1948, que tout homme
possède des droits naturels et inaliénables du simple fait d’être humain et qui ne doivent être l’objet
d’aucune violation.

C’est dans cette optique que la convention du 28septembre 1954 ,relative au statut des apatrides
énonce que les droits fondamentaux de l’homme s’appliquent a toutes les personnes quelque soit leur
statut ou le type de permis de séjour dont elles bénéficient dans un territoire donné. Aussi aucun
apatride ne doit-il se voir infliger un traitement plus défavorable que celui accordé a tout étranger
possédant une nationalité. En effet, les articles 17, 18 et 20 de la convention exigent que les étrangers
et les apatrides accèdent aux emplois rémunérés dans les mêmes conditions. Aussi la convention en
Ses articles 21 , 22 et 26 soutient que tout comme l’étranger, l’apatride doit avoir accès a l éducation
publique , au logement , ainsi qu’a la liberté de circulation .

Cependant, pour garantir ces droits, les Etats parties appliqueront ces dispositions aux apatrides sans
discrimination de race, de religion ou du pays d’origine conformément a l’article 3 de la convention.
Les Etats contractants sont également incité à accorder aux apatrides résidants, le même régime que
celui des ressortissants, notamment la liberté de choisir sa religion , d accéder aux tribunaux et de
beneficier de la securite sociale selon les articles 4 ,16 et 24 .

Par ailleurs , larticle 27 de la convention exige que lEtat dacceuil octroie les pieces dindentite aux
apatrides mais la delivrance de ces pieces nimpliquera pas loctroie de la nationalité ;cest egalement
dans cette même vision que l’article 28 demande que les titres de voyages leurs soient attribues afin
qu’ils puissent voyager a extérieur du pays et faire également du commerce . De plus, chaque état
partie, en vertu de l’annexe de la convention s’engage a reconnaitre les titres de voyage émis par les
autres états membres .

B- L’OBLIGATION DE RESPECTER LES LOIS ET REGLEMNET DU PAYS D’ACCUEIL

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