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L'Afrique : du
Sahel et du Sahara à la Méditerranée,
Chapitre 2 : Brigitte Dumortier (dir.), L’Afrique : du Sahel et du Sahara à la
Méditerranée, Armand Colin, 2017
Les États africains du Maghreb appartiennent :
Au sud du Sahara, l’ethnie est souvent mobilisée pour décrire les groupes humains
initialement différenciés selon les phénotypes établis par l’anthropologie physique
coloniale, puis selon des critères identitaires créés par l’anthropologie culturelle.
Puis l’islam se propage au sud du Sahara par les caravanes et marchands, puis, plus
tard, par la conversion de souverains subsahariens qui forcèrent celle de leurs sujets.
Arrivée de l’islam sur les côtes africaines à l’est par la mer Rouge via les marchands
de la péninsule Arabique.
le pèlerinage à la Mecque
Il est encore plus dur d’avoir une idée de la part des agnostiques et des athées parmi
les populations catégorisées comme musulmanes. Dans certaines sociétés, la religion a
une place importante et exerce une pression sociale (même en Tunisie, longtemps
considérée comme le pays le plus laïc du monde arabe).
On évoque souvent le réveil religieux dans notre espace, mais il y a une importance de
groupes sociaux revendiquant une sécularisation au nom de la liberté individuelle —>
sont visibles parfois dans l’espace public : pique-niques organisés pendant le ramadan
par le « mouvement des déjeûneurs ».
Également : micro-sociétés ibadites dans des territoires très localisés (île de Djerba en
Tunisie, le Mzab dans le Sud de l’Algérie, le djebel Nefousa en Libye).
Dans la majeure partie des pays du Maghreb, les constitutions font de l’islam la
religion de l’État. A part la Mauritanie, toutes garantissent la liberté religieuse, malgré
les évènements récents :
victoires électorales de partis islamistes : Parti Justice et Développement au
Maroc
Mais les principes des lois religieuses des Egyptiens chrétiens et juifs
la législation qui régit leur statut personnel et et leurs affaires religi
pratique religieuse et de l’établissement de lieux de culte.
Egypte
Constitution de 2014 Cependant, la reconnaissance d’un pluralisme religieux et limité aux G
Au Sahel, la référence constitutionnelle à l’islam n’est pas affirmée. Dans les textes,
on ressent l’influence du droit français : cela se traduit par la séparation de l’Église et
de l’État et par l’affirmation de la laïcité.
Pays, texte Place de la religion dans la Constitution
Cependant, ces cadres juridiques ne sont pas toujours respectés. Ils ne suffisent pas à
endiguer une violence qui frappe les non-musulmans (les coptes en Egypte) et les
musulmans.
1. Taïeb, en 2004 dit que les création d’Israël va détruire en deux décennies de très
anciennes communautés. —> Migrations juives tunisiennes et marocaines vers Israël.
Les Juifs de Tripolitaine fuient quant à eux les pogroms en Libye.
En Tunisie : 100 000 Juifs à lla fin des années 1940 —> Aujourd’hui : 1500. Ils
vivent surtout à Djerba et à Zarzis.
En Algérie : 130 000 Juifs dans les années 1950. En 1962 : 120 000 quittent le
pays. Départs massifs qui continuent jusqu’aux années 1990 au moment de la guerre
civile (L’armée du Front Islamique du salut gagne les élections).
Egypte : 1920 = 60 000 Juifs. Mais le nassérisme, la guerre des Six Jours ont
provoqué le départ massif de cette communauté. Il n’en reste plus qu’un petit nombre
à Alexandrie et au Caire.
Dans les pays où la part des musulmans est très importante (Algérie, Egypte, Libye,
Maroc, Mauritanie, Mali, Niger, Somalie, Soudan, Tunisie), les chrétiens sont
principalement des étrangers. Les flux migratoires d’Afrique subsaharienne
contribuent à augmenter le nombre de chrétiens vivant dans les Etats du Maghreb.
Dans les pays où la part de musulmans est de l’ordre d’un peu plus de la moitié
(Erythrée, Burkina Faso, Tchad) : gradients nord-sud. Part plus importante au nord et
inférieure au Sud où il y a plus de chrétiens.
Dimension raciale qui se rajoute à une domination fondée sur un critère religieux.
Ex : En Mauritanie, la population dans son intégralité est musulmane, les Maures noirs
(Haratins) étaient les esclaves des Maures blancs (Beïdanes). 1981 : Interdiction de
l’esclavage. Récemment : pénalisation de l’esclavage. Mais les Haratins sont toujours
discriminés et on estime que 4% de la population est soumise à l’esclavage héréditaire.
Les Chrétiens au sein des pays du Sahel sont majoritairement catholiques. Mais
présence aussi du protestantisme :
Les missions des églises évangéliques nord-américaines sont très présente en Afrique
de l’Ouest. Elles touchent Afrique du Nord et Sahel où le prosélytisme est souvent
proscrit et les conversions au christianisme risquées.
Ainsi, au Maroc, 300 évangélistes anglophones tolérés ont été expulsés en 2014 et un
converti marocain a été condamné pour prosélytisme (condamnation levée en appel).
Les coptes se réclament de la filiation de l’Egypte pharaonique. La croix copte est une
réinterprétation chrétienne de l’hiéroglyphe de la Vie. Le calendrier copte dérive de
celui de l’Egypte antique. Les coptes sont organisés en Eglise autocéphale ayant son
propre patriarche (comme toutes les Eglises d’Orient).
Décembre 2016 : Attentat meurtrier contre une église copte du Caire (29 morts).
Avril 2017 : attentats contre deux églises coptes à Tanta et à Alexandrie (45
morts).
III – De la Méditerranée au Sahara, une aire linguistique arabophone dominante
Mais double héritage qui n’a pas fait disparaître le substrat berbère.
La répartition des dialectes ne se calque pas sur les frontières nationales. Ainsi, le
dialecte de l’Ouest de la Libye est plus proche de l’arabe tunisien que de celui parlé
dans l’est du pays. On ne parle pas le même dialecte dans le delta du Nil qu’en haute
Egypte. En outre, différences entre parlers citadins, ruraux, bédouins.
40% au Maroc
25 % en Algérie
6 % en Libye
Mise en place d’un enseignement du berbère —> Débats sur la graphie pour choisir la
transcription des langues de tradition locale : graphie latine (universalité), arabe
(conforme au contexte arabo-musulman), ou Tifinagh (alphabet antique qui avait
disparu puis qui a été réactivé sous la forme du néo-tifinagh par des linguistes militants
de la cause berbère).
Au Moyen-Age, les tribus berbères résistent au pouvoir des califes. Les dynasties
berbères musulmanes locales contrôlent la région. Ainsi, l’essentiel de la population
du Maghreb est constitué de Berbères arabisés. Des communautés berbérophones, dont
la plupart parle arabe aujourd’hui, ont perduré du Maroc artlantique à l’oasis de Siwa à
l’ouest de l’Egypte et de la Méditerranée au Sahel.
Les berbères sont arabisés un peu par la force (en Algérie après l’indépendance, en
Libye sous Kadhafi). Mais ils revendiquent la reconnaissance de leurs droits culturels.
—> soulèvements :
Les frontières ne coïncident pas avec les frontières linguistiques. Les limites des aires
arabophone et berbérophone passent par le nord des Etats du Sahel (peu peuplé, aride).
Le Sud de ces pays est plus peuplé et participe de la diversité ethnolinguistique de
l’Afrique subsaharienne où il faut distinguer « la langue du marché » de celle de
l’administration ou de l’école.
des langues sont comprises par un grand nombre de personnes. C’est le cas du
bambara qui fait office de langue véhiculaire.
La plupart des habitants du Sahel parlent deux ou plusieurs langues, mais peu
maîtrisent la langue officielle.
1. B) La place du français
2. La francophonie
Dans les États d’Afrique du Nord (Maroc, Tunisie), le français reste une langue
privilégiée. En Egypte, elle reste une langue de prestique.
En Algérie, après l’indépendance : politique d’arabisation = recours à des instituteurs
égyptiens et mise en avant de l’arabité dans le discours officiel sur l’identité nationale.
Elle refuse d’être membre de l’OIF qu’elle considère comme un élément du néo-
colonialisme à la solde des intérêts français. Dans les années 2000, elle amorce un
rapprochement avec cette institution, sans y adhérer, pour ménager à la fois islamistes
et nationalistes. Pour le Maroc, la francophonie est un avantage dans sa diplomatie en
Afrique subsaharienne, ce qui pousse l’Algérie à se repositionner sur la question.
1. b) Les francophones
Dans certains pays, l’action des islamistes conduit à une progression de l’arabe
(Tchad). Cela passe surtout par l’ouverture d’écoles coraniques privées dispensant un
enseignement d’arabe.
Conclusion
Islam et langue arabe = facteurs d’unité et source de diversité compte tenu de la
multiplicité du Coran et des variétés dialectales de l’arabe.