Vous êtes sur la page 1sur 7

Fiche TD

Partie 1- Le juge compétent


Section 1- Convention de la Haye du 30 juin 2005 sur les accords d’élection de
for
I- Applicabilité de la Convention de la Haye du 30 juin 2005
A) Champ d’application temporel
La convention est entrée en vigueur le 30 juin 2005 et le 1er octobre 2015 pour l’UE.

B) Champ d’application matériel


Art 2 : la convention s’applique aux accords exclusifs d’élection de for conclus en matière civile et
commerciale. Elle s’applique entre professionnels, à la plupart des opérations commerciales relatives
aux biens et aux services.

C) Champ d’application spatial


Ratifiée par 32 E : par l’UE, Mexique, Monténégro, Singapour, Israël, Royaume-Uni.

Pour que la convention s’applique, il faut que l’une des parties soit domiciliée sur le territoire d’un
EM et l’autre sur le territoire d’un E contractant non européen, même si le tribunal élu est celui d’un
EM de l’UE.

II- Application de la Convention de la Haye du 30 juin 2005


A) Priorité au règlement Bruxelles 1 bis
Art 26.6.a de la convention de la Haye : dès lors que l’une des parties est signataire de la Convention
de la Haye et que les deux parties sont des membres de l’UE alors on applique le règlement Bruxelles
1 bis.

B) Validité de la clause attributive de juridiction


Art 3, c : la forme de l’accord doit être l’écrit ou tout autre moyen de communication qui rende
l’information accessible pour être consulté ultérieurement.

C) Application de la convention de la Haye


Art 5 : en cas de validité de la clause, le tribunal élu doit en principe connaître du litige.

Section 2- Le règlement Bruxelles 1 bis


I- Applicabilité du règlement Bruxelles 1 bis
A) Champ d’application temporel
L’article 66&1 du règlement Bruxelles 1 bis : ce règlement est applicable pour toutes les actions
intentées postérieurement à son entré en vigueur soit le 10 janvier 2015.

En l’espèce, l’action intentée se déroule en 2021.

Donc l’applicabilité ratione temporis est remplie.

B) Champ d’application matériel


Article 1er règlement Bruxelles 1 bis : ce règlement s’applique en matière civile et commerciale. Cette
matière civile et commerciale est une notion autonome du droit international privé européen.
Conformément à la jurisprudence de la cour (arrêt Henkel 1 octobre 2019), les rapports entre P privées
font a priori partie de la matière civile et commerciale.

En l’espèce le litige oppose deux sociétés, des personnes privés.


Donc le litige entre dans la matière civile et commerciale et n’entre dans aucun chef d’exclusion de
l’art 1&2 du règlement Bruxelles 1 bis (matière fiscale, douanières et administratives). Donc
l’applicabilité ratione materiae est remplie.

C) Champ d’application spatial


1) Clause attributive de juridiction
Article 25 règlement Bruxelles 1 bis : ce règlement est applicable si une clause attributive de
juridiction donne compétence à un EM de l’UE. De plus, la clause ne doit pas désigner une
compétence exclusive de l’art 22 ou 24 du règlement Bruxelles 1 bis.

En l’espèce, une clause attributive de compétence donne compétence à la juridiction d’un pays
membre de l’UE.

Donc l’applicabilité ratione loci est rempli. Tous les champs d’application du règlement Bruxelles 1
bis sont rempli, il est donc applicable pour déterminer le tribunal compétent.

2) Domicile du défendeur
Articles 5 et 6&1 règlement Bruxelles 1 bis : ce règlement est applicable quand le litige se rattache au
territoire d’au moins un EM, plus précisément si le domicile du défendeur se trouve au sein de l’UE.

En l’espèce le défendeur a son domicile dans un pays de l’UE.

Donc l’applicabilité ratione loci est rempli. Tous les champs d’application du règlement Bruxelles 1
bis sont rempli, il est donc applicable pour déterminer le tribunal compétent.

Pour les sociétés, article 63&1 : le siège social des société est assimilé au domicile défini en fonction
du lieu de leur principal établissement ou du siège statutaire

3) Compétences exclusives
Article 24 règlement Bruxelles 1 bis : ce règlement est applicable lorsqu’une compétence exclusive est
soulevée. Le règlement est applicable en matière de validité, de nullité ou de dissolution des sociétés/
PM, ou de validité des décisions de leurs organes.

En l’espèce, une compétence exclusive est soulevée.

Donc l’applicabilité ratione loci est rempli. Tous les champs d’application du règlement Bruxelles 1
bis sont rempli, il est donc applicable pour déterminer le tribunal compétent.

II- Application du règlement Bruxelles 1 bis


A) Compétence en cas de la clause attributive de juridiction
1) Validité de la clause attributive de juridiction
Article 25.1 règlement Bruxelles 1 bis : la convention attributive de juridiction doit en matière
commercial international, être conclu sous une forme qui soit conforme à un usage dont les parties ont
connaissance ou étaient censées avoir connaissance et qui est largement connu et régulièrement
observé dans ce type de commerce par les parties à des contrats du même type dans la branche
commerciale considérée.

En l’espèce, ….

Donc la clause attributive de juridiction est valide.

2) Compétence du juge
Article 25 règlement Bruxelles 1 bis : sont compétentes les juridictions désignées par la clause
attributive de juridiction.

En l’espèce la clause attributive de juridiction désigne les tribunaux de ….


Donc le tribunal compétent est …

B) Compétence générale, règle de principe


Article 4&1 règlement Bruxelles 1 bis : le principe fondamental est que la juridiction compétente est
celle de l’EM où le défendeur à son domicile, quel que soit sa nationalité.

En l’espèce, le défendeur a son domicile dans un pays de l’UE.

Donc le tribunal compétent est ….

C) Compétence spéciale, option de compétence


Outre le tribunal du défendeur, le demandeur dispose d’une option en faveur d’un autre tribunal
spécialement désigné en raison de lien de proximité avec le litige.

Art 7.1.a règlement Bruxelles 1 bis : une personne domiciliée sur le territoire d’un EM peut être
attraite dans un autre EM. En matière contractuelle, devant la juridiction du lieu d’exécution de
l’obligation qui sert de base à la demande.

Art 7.1.b règlement Bruxelles 1 bis : le lieu d’exécution de l’obligation qui sert de base à la demande
est :
- Pour la vente de marchandises, le lieu d’un EM où, en vertu du contrat, les marchandises ont été
ou auraient dû être livrées.
- Pour la fourniture de services, le lieu d’un EM où, en vertu du contrat, les services ont été ou
auraient dû être fournis.

1) Vérifions que la situation entre dans la matière contractuelle


Notion contractuelle est une notion autonome du droit international, définit par l’arrêt Jakob
Handte du 17 juin 1992 comme visant une situation dans laquelle il existe un engagement librement
assumé d’une partie envers une autre. De plus l’arrêt Phoenix dispose que la règle de compétence
spéciale en matière contractuelle repose sur la cause de l’action et non pas sur l’identité des parties.

Relèvent de la matière contractuelle :
- Arrêt Effer du 4 mars 1982 : la nullité du contrat rentre dans la matière contractuelle.
- Arrêt Profit Investment : l’action tendant à obtenir l’annulation du contrat et la restitution des
sommes indûment versées sur le fondement du contrat.

En l’espèce, il y a un contrat est conclu entre 2 P privées. L’action soulevée est une action ….

Donc la situation entre dans la matière contractuelle.

2) Vérifions si le contrat est un contrat de vente de marchandise ou un contrat de prestation de service


Contrat de vente de marchandise définit par l’arrêt Car Trim de 2010 comme le contrat dont
l’obligation caractéristique est la livraison d’un bien. De plus, le lieu de livraison est déterminé par le
contrat ou est le lieu de remise effective des marchandises.

Contrat de prestation de services définit par l’arrêt Falco de 2009 comme le contrat qui en
contrepartie d’une rémunération vient fournir un service.

En l’espèce, l’obligation caractéristique est ……………… ;

Donc le contrat est un contrat vente de marchandise / une fourniture de service.

3) Application de l’option de compétence


Article 7.1 règlement Bruxelles I bis : qu’une personne domiciliée sur le territoire d’un EM peut être
attraite dans un autre EM en matière contractuelle devant la juridiction du lieu d’exécution de
l’obligation qui sert de base à la demande. Qui est pour la vente de marchandise le lieu d’un EM où,
en vertu du contrat, les marchandises ont été livrées. Qui est pour la fourniture de services, le lieu d’un
EM où, en vertu du contrat, les services ont été ou auraient dû être fournis.

En l’espèce le contrat est un contrat de vente de marchandise / fourniture de servie. De plus, le lieu
d’exécution de l’obligation est….

Donc le tribunal compétent est ……

D) Compétence exclusives
Article 24&2 règlement Bruxelles 1 bis : il est prévu une règle de compétence exclusive au profit du
siège social de la P morale pour les questions de validité des décisions de leurs organes dès lors que
lesdites morales ont leur siège social dans un EM. ! Sont compétentes les juridictions de l’EM sur le
territoire duquel les sociétés ont leur siège social.

En l’espèce le siège social de la société se trouve….

Donc le tribunal compétent est le tribunal …..

Section 3- Épuisement des règles internationales


Si le règlement Bruxelles 1 bis n’est pas applicable car la clause d’attribution de juridiction n’est pas
valable et que le défendeur n’est pas dans l’UE et qu’il n’y a pas de compétence exclusive, alors on
passe au droit international privé.

Arrêt Scheffel 30 octobre 1962 et Pelassa 19 octobre 1959 : les règles internes de compétences sont
étendues dans l’ordre international, notamment les règles de compétences territoriales interne.

Art 42 CPC : La juridiction territorialement compétente est celle du lieu où demeure le défendeur.

Art 43 CPC : Le lieu où demeure le défendeur s'entend pour une P physique, du lieu où celle-ci a son
domicile ou, à défaut, sa résidence. Pour une P morale, du lieu où celle-ci est établie.

Art 46 CPC : le demandeur a une option de compétence. Il peut saisir à son choix, outre la juridiction
du lieu où demeure le défendeur :
- En matière contractuelle, la juridiction du lieu de la livraison effective de la chose ou du lieu de
l'exécution de la prestation de service.
- En matière délictuelle, la juridiction du lieu du fait dommageable ou celle dans le ressort de
laquelle le dommage a été subi.

Compétence exorbitante :
- Art 14 CC : l'étranger pourra être cité devant les tribunaux français, pour l'exécution des obligations
par lui contractées en France avec un Français. Il pourra être traduit devant les tribunaux de France,
pour les obligations par lui contractées en pays étranger envers des Français.

- Art 15 CC : un Français pourra être traduit devant un tribunal de France, pour des obligations par lui
contractées en pays étranger, même avec un étranger.

Partie 2- La loi applicable


Section 4- Convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de
marchandises
I- Champ d’application temporel de la CVIM
Art 100 CVIM : la convention s’applique à la formation des contrats conclus après son entrée en
vigueur. Elle est entrée en vigueur en France le 1er janvier 1988.

En l’espèce….

Donc l’applicabilité ratione temporis est remplie.

II- Champ d’application matériel de la CVIM


Articles 30 et 53 : énoncent respectivement les obligations du vendeur et celles de l’acheteur, ce qui en
ressort indirectement est la définition de vente comme l’engagement d’une partie à livrer une chose et
en transférer la propriété en échange d’un engagement à en payer le prix et à prendre livraison de la
chose.
Article 3&1 : précise que la convention s’applique lorsque le contrat porte sur des choses à fabriquer
ou à produire, à moins que la partie qui les commande ne doive fournir une part essentielle des
éléments matériels nécessaires.

Article 2.a : précise que la convention ne régit pas les ventes pour un usage personnel, familiale, ou
domestique, ce qui en ressort est qu’il s’agit forcément d’une vente entre professionnels

Donc le litige entre dans la matière civile et commerciale et n’entre dans aucun chef d’exclusion de
l’art 2 de la Convention (liste de contrats exclus). Donc l’applicabilité ratione materiae est remplie.

III- Champ d’application spatial de la CVIM


A) Article 1.1.a) CVIM
Art 1.1.a) CVIM : la Convention s’applique aux contrats de vente de marchandises entre des parties
ayant leur établissement dans des E différents, lorsque ces E sont des E contractants.

En l’espèce les E sont …

Donc l’applicabilité ratione loci est rempli. Tous les champs d’application de la convention sont
remplis, elle est donc applicable, c’est la CVIM qui est la loi applicable.

B) Article 1.1.b) CVIM


Art 1.1.b) CVIM : la Convention s’applique aux contrats de vente de marchandises entre des parties
ayant leur établissement dans des E différents, lorsque les règles du droit international privé mènent à
l’application de la loi d’un E contractant (Qd on applique Rome 1 et que la loi applicable est celle d’un
E contractant).

1) Applicabilité du règlement Rome 1


Champ temporel, article 28 règlement Rome I : le règlement Rome I s’applique aux situations
contractuelles civiles et commerciales ayant lieu à compter du 17 décembre 2009.

Champ matériel, article 1 règlement Rome I : le règlement Rome I s’applique dans des situations
comportant un conflit de lois aux obligations contractuelles relevant de la matière civile et
commerciale.
- Arrêt Kens de 2014 établit un principe de cohérence dans les transpositions (de conflit de
juridiction à conflit de loi) avec pour limite l’incohérence.
- Arrêt Ergo Insurance définit les obligations contractuelles comme une obligation juridique
librement consentie par une personne à l’égard d’une autre. Matière civile et commerciale définit
comme précédemment.

Champ spatial, article 2 règlement Rome I : l’application du règlement Rome I est universelle.

2) Application du règlement Rome 1


Voir Rome 1 pour le cas d’espèce.

En l’espèce, la loi désignée est celle d’un E contractant.


Donc l’applicabilité ratione loci est rempli. Tous les champs d’application de la convention sont
remplis, elle est donc applicable. La CVIM est donc la loi applicable au litige.

Section 5- Règlement Rome 1 (règles de conflit de loi)


I- Applicabilité du règlement Rome 1
A) Champ d’application temporel
Article 28 règlement Rome I : le règlement Rome I s’applique aux situations contractuelles civiles et
commerciales ayant lieu à compter du 17 décembre 2009.

B) Champ d’application matériel


Article 1 règlement Rome I : le règlement Rome I s’applique dans des situations comportant un conflit
de lois aux obligations contractuelles relevant de la matière civile et commerciale.

Arrêt Kens de 2014 établit un principe de cohérence dans les transpositions (de conflit de juridiction à
conflit de loi) avec pour limite l’incohérence. Arrêt Ergo Insurance définit les obligations
contractuelles comme une obligation juridique librement consentie par une personne à l’égard d’une
autre. Matière civile et commerciale définit comme précédemment.

C) Champ d’application spatial


L’article 2 du règlement Rome I : l’application du règlement Rome I est universelle.

II- Application du règlement Rome 1


Article 25 : règles d’articulation des conventions, Rome 1 donne priorité à la convention de la Haye
de 1955.

Art 3.1 : le contrat est régi par la loi choisie par les parties. Par ce choix, les parties désignent la loi
applicable à l’entièreté du contrat ou partiellement. Le choix des parties constitue un critère de
rattachement.

Art 3.3 et .4 : pose une limite au choix du droit applicable au contrat.

Art 4 : liste des lois applicables à défaut de choix par les parties de loi applicable à leur contrat. Règles
de conflits bilatérales pour plein de types de contrats différents.

Art 3.5 : la validité du consentement des parties quant au choix de la loi applicable est soumise aux art
10 et 11 et 13.
- Art 10 : validité du contrat est soumises à la loi qui serait applicable en vertu de Rome 1.
- Art 11 : validité de forme. Quand un contrat est conclu par des personnes se trouvant dans le
même pays, le contrat doit être conforme à la loi du pays où le contrat a été conclu ou doit être
conforme à la loi qui régit le contrat.
- Art 13 : un contrat conclu entre P se trouvant dans un même pays, une P physique qui serait
capable selon la loi de ce pays ne peut invoquer son incapacité résultant de la loi d'un autre pays.

Section 6- Convention de la Haye du 15 juin 1955 sur la loi applicable à la vente


d’objets mobiliers corporels

I- Applicabilité de la Convention de la Haye du 15 juin 1955


A) Champ temporel
Entrée en vigueur en France le 1er septembre 1964.

B) Champ matériel
Art 1 : la convention de la Haye est applicable aux ventes à caractère international de biens mobiliers
corporels et sont assimilés aux ventes les contrats de livraison d'objets mobiliers corporels à fabriquer
ou à produire, lorsque la partie qui s'oblige à livrer doit fournir les matières premières nécessaires à la
fabrication ou à la production.

C) Champ spatial
Elle a une vocation universelle et peut conduire à l’application de la loi d’un E non contractant.

II- Application de la Convention de la Haye du 15 juin 1955


Art 2.1 : le contrat est régi par la loi choisie par les parties dès lors que ce choix est exprès ou
indubitable.

Art 3&1 : à défaut de choix des parties, le contrat est régi par la loi de résidence habituelle du vendeur
si la commande a été reçue par un établissement de celui-ci.

Art 3&2 : si la commande a été reçue dans le pays de résidence habituelle ou d’un établissement de
l’acheteur, c’est cette loi qui s’appliquera.

Art 3&3 : dans le cas d’un marché de bourse ou d’une vente aux enchères, le contrat est régit par la loi
du pays où se trouve la bourse ou dans lequel sont effectuées les enchères.

Art 5 : la convention de la Haye ne s’applique pas à la capacité des parties, à la forme du contrat, au
transfert de propriété et aux effets de la vente à l’égard de toutes PP autres que les parties.

Vous aimerez peut-être aussi