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THESE ASMA (Repaired)
THESE ASMA (Repaired)
DÉPARTEMENT DE CHIMIE
THÈSE
THÈME :
Devant le jury :
Présidente : Mme. Louisa ARIBI-ZOUIOUECHE Pr. U.B.M. Annaba
Examinateurs Mr. Zidane BRANES Pr. U.B.M. Annaba
:
Mr. Mounir AZOUZ M.C.A. U.M.C.M. Souk-Ahrass
Mme. Loubna FERCHICHI M.C.A. U.B.M. Annaba
DEDICACE
Au soleil qui éclaire mes journées. À la lune qui illumine mes nuits.
Aux étoiles qui épanouissent ma vie.
À ma famille.
REMERCIEMENTS
Avant toute chose, je remercie Dieu de m’avoir mis sur la bonne voie et de m’avoir aidé
durant mon travail.
Je remercie toute ma famille qui m’a donné l’appui pour avancer dans mes recherches.
Je remercie tous les gens qui ont participé à l’achèvement de ce travail, Pr. Abd El-
HafidDJEROUROU directeur du laboratoire LSBO ; Pr. Abdel-Waheb DJILANI ex-
enseignant-chercheur au laboratoire LSBO.
Je remercie le professeur Joseph VERCAUTERENde l’université de Montpellier d’avoir
réalisé les différentes analyses spectrales.
Je remercie le professeur Amadou DICKO de l’université de Lorraine pour ses conseils et
son aide.
Je remercie Imane NEGAB responsable dulaboratoire pharmacotoxicologie, SAIDAL,
MEDEA d’avoir réalisé les différents essais biologiques.
Finalement, je remercie mes meilleurs amis de m’avoir aidé, soutenue et encouragé durant les
durs moments.
RESUME
Ce travail de recherche fait l’objet d’une étude ethnobotanique et chimique d’une plante
abondante sur le territoire algérien mais qui n’est pas valorisé jusqu’à nos jours. Le figuier de
barbarie ou Opuntia ficus-indicaest très étudié pour les vertus thérapeutiquesrévéléespar ses
cladodes, ses fruits, ses graines et aussi ses fleurs, et qui ont étéacquis par de nombreux
principes actifs en particulier les flavonoïdes. Ce travail comprend deux parties. La première
concerne l’étude bibliographique et la deuxième est consacrée à l’étude expérimentale des
fleurs de cette plante. L’étude chimique de l’extrait méthanolique des fleurs a montré une
forte teneur en flavonoïdes et une présence d’un produit majoritaire qui a été par la suite
séparé et identifié en tant que isorhamnetine-3-O-robinobioside. L’étude de l’activité anti-
inflammatoire et l’activité antispasmodique de cet extrait et du produit séparé a montré des
résultats positif et proche, ce qui nous a permis de conclure que c’est la molécule
d’isorhamnetine-3-O-robinobioside qui est responsable des activités biologiques procurées
par les fleurs du figuier de barbarie.
This research is the subject of an ethnobotanical and chemical study of an abundant plant in
the Algerian territory but is not valued until today. Prickly pear or Opuntia ficus-indica is
investigated for therapeutic benefits revealed by its cladodes, fruits, seeds and also its flowers,
which were acquired by many active compounds especially flavonoïds. This work includes
two parts.The first is the literature study and the second is devoted to the experimental study
of the flowers of this plant. The chemical study of the methanol extract of flowers showed
significant content of flavonoïds and presence of a major product which was separated then
identified as isorhamnetin-3-O-robinobioside. The study of anti-inflammatory activity and
antispasmodic activity of the extract and the separated product showed positive and close
results, which allowed us to conclude that the isorhamnetin-3-O-robinobioside molecule is
responsible for the biological activities procured by the flowers of the prickly pear.
هذاالبحث هو موضوع دراسة اثنونباتية و كيميائية لنبتة متواجدة بكثرة في األراضJJي الجزائريJJة لكن لم يتمتقييمهاحتىJJاليوم.
يتم درسالتينالشJJJوكيأو Opuntia ficus-indicaمن أجلفوائدهالعالجيةالتيكشJJJفت عنهااأللواح،الفواكJJJه،البJJJذور،وكJJJذلك
الزهور،والناتجةعلى العديد Jمن المكونات النشطة وخاصة مركبات الفالفونويد .يتكون هJJذ االعمJJل من جJJزأين .الجJJزءاألول
هو عبJارة عندراسJةببليوغرافيةأما الجJزء الثJاني فخصJص للدراسJة التجريبيJة على زهJور هJذا النبJات .أظهJرت الدراسJة
الكيميائية Jلمستخلص الميثانول للزهور على وجود نسبة عالية من مركبات الفالفونويد باإلضافة إلى مركب رئيسي ،الذي تم
فصJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJله و التعJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJرف عليJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJه كمJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJJركب isorhamnetin-3-O-
.robinobiosideأظهرتدراسةالنشاطالمضادلاللتهابوالمضادللتشنجلمستخلصالميثانولوكذلك المركب علىنتائجإيجابيةوقريبة
من بعضها،مما سمح لنا أن نستنتج أنمركب isorhamnetin-3-O-robinobiosideهوالمسؤولعناألنشطةالبيولوجية الJJتي
تمتلكها زهور التين الشوكي.
CoA : Coenzyme A
COX : Cyclooxygénases
DNID : Diabete-Non-Insulino-Dependant
ODS : Octadecyl-silica
PG : Prostaglandines
UV : Ultra-Violet
i
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Sélection de plantes contenant des flavonoïdes.......................................................6
Tableau 2. Structure moléculaire de chaque groupe de flavonoïdes.......................................12
Tableau 3. Systèmes de solvants pour chromatographie sur couche mince de gel de silice des
flavonoïdes................................................................................................................................17
Tableau 4.Les changements affectés aux spectres UV des Flavones et Flavonols..................22
Tableau 5. Les changements affectés aux spectres UV des Isoflavones, Flavanones et
dihydroflavonols.......................................................................................................................23
Tableau 6. Déplacement chimique en 1H et 13C de certains solvants RMN............................24
Tableau 7. RMN 1H déplacements chimiques des flavonoïdes...............................................25
Tableau 8.RMN 13C déplacements chimiques des flavones....................................................25
Tableau 9. Table des conditions de la chromatographie liquide à haute performance............54
Tableau 10. Spectroscopie RMN (500 MHz, CD3OD) pourle composé (6)...........................63
Tableau 11. Données spectrale (UV) et chromatographique (CLHP) des composés détectés
dans l’extrait méthanolique des fleurs d’O. ficus-indica selon De Leo et al............................65
Tableau 12. Teneur des différents extraits en polyphénols totaux..........................................67
Tableau 13. Teneur des différents extraits en flavonoïdes totaux...........................................68
Tableau 14. Effet de l’extrait méthanoliquedes fleurs de figuier de barbarie et
l'isorhamnétine-3-O-robinobioside sur l'œdème induit par la carragénine chez la souris........68
Tableau 15. Effet de l’extrait methanoliquedes fleurs de figuier de barbarie et
l'isorhamnétine-3-O-robinobioside sur les spasmes induitspar l'acide acétique.......................69
ii
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Structure de l’enchaînement benzo-γ-pyrone...........................................................11
Figure 2. Les principales voies de la biosynthèse des flavonoïdes à travers une série de
modifications enzymatiques......................................................................................................15
Figure 3. Spectre UV de la plupart des flavonoïdes................................................................19
Figure 4.Les changements induits par l’acétate de sodium sur les flavonoïdes......................20
Figure 5. Les changements induits par le borate sur les flavonoïdes.......................................20
Figure 6.Les changements induits par le chlorure d’aluminium sur les flavonoïdes...............20
Figure 7. Distribution géographique d’Opuntia ficus-indica dans le monde...........................39
Figure 8.Profil chromatographique de l’extrait méthanolique des fleurs de figuier de barbarie
...................................................................................................................................................62
Figure 9.Profil chromatographique de l’extrait méthanolique des fleurs d’O. ficus-indica
selon De Leo et al.....................................................................................................................65
Figure 10.Courbe d’étalonnage de l’acide gallique.................................................................67
Figure 11. Courbe d’étalonnage de la catéchine......................................................................68
iii
INTRODUCTION
Tout au long du Moyen Âge, la maladie a souvent été attribuée à la présence de mauvais
esprits. Les herbes auraient été dotées de pouvoirs magiques et spirituels qui étaient capables
1
Introduction
de débarrasser les individus de ces mauvais esprits. Aujourd’hui, cette théorie semble quelque
peu archaïque, mais pendant des siècles, les herboristes traditionnels maintenus qu’une herbe
botanique se compose de force spirituelle latente de l’énergie qui la donnait à la personne ou
l’animal qui la consommer.
En outre, les herboristes ont pensé que la force de vie qui existait au sein des herbes a été
largement caractéristique de l’habitat physique de la plante. L’herbe donnait un pouvoir de
guérison qui rappelle de son caractère particulier et son rapport à la nature selon la théorie des
signatures.
Compte tenu des évolutions radicales en médecine au cours des siècles, la plupart des
herboristes modernes ont jeté ces théories éthérées en faveur d’une compréhension plus
scientifique. D’autres ont intégré les théories traditionnelles à la médecine pour l’élaboration
d’une théorie scientifique quasi-spiritualisée du mécanisme d’action derrière la médecine
botanique.
La découverte des phytonutriments, aussi appelés composés phytochimiques, dans les plantes
a été saluée comme l’un des résultats les plus importants dans la recherche à base des plantes.
Les herbes brutes sont constituées de nombreux composés phytochimiques. Chaque produit
chimique est partiellement ou totalement responsable d’une fonction spécifique. Cependant, la
diversité chimique et la variabilité des composants au sein de l’herbe brute sont quelque peu
déconcertantes à l’établissement médical parce que la structure chimique de l’herbe contraste
directement celui des médicaments généré dans les laboratoires modernes. Contrairement à
2
Introduction
leurs homologues à base de plantes, les produits pharmaceutiques d’origine naturelle, sont des
entités moléculaires généralement simples constitués d’un composé chimique isolé et purifié.
L’existence de plusieurs agents dans une plante donnée peut offrir de nombreux avantages.
D’abord, en raison de la large gamme de composants dans une herbe, ces herbes sont
généralement employées de manière multifonctionnelle dans le traitement d’une ou plusieurs
maladies. Deuxièmement, il est considéré par certains herboristes que l’émergence de
nouvelles maladies et les cibles de patients élargissent le rôle de certains agents dans l’herbe.
Ces agents qui pourraient avoir été préalablement identifiés comme inactifs peuvent plus tard
assumer un rôle de plus grande proportion.
Les plantes médicinales contiennent plusieurs composants qui pourraient être responsables
des effets thérapeutiques [1], citons par exemple l’Arnica montana L. (Astéracées) qui est
connue pour son activité anti-inflammatoire en raison de sa capacité à élaborer des lactones
sesquiterpéniques, comme hélénaline et dihydrohélénalineinhibant l’activation du facteur de
transcription NF-kappa B responsable de la transcription de gènes impliqués dans l’activation
des médiateurs de l’inflammation.
H
H H
O O
H
O O
O OH O H H
Hélénaline Dihydrohélénaline
Glycyrrhiza glabra (Fabacées) contient les glycyrrhizine (mélange des sels de calcium et de
potassium de l’acide glycyrrhizique) et l’acide glycyrrhétiniquequi sont les constituants
responsables de la cicatrisation d’ulcère, notant aussi que ces composés, en particulier l’acide
glycyrrhétinique, ont montré une activité anti-inflammatoire locale importante.
OH HOOC
HOOC
HOOC OH
O O O
OH OH
H H
HO O
H H
HOOC O O HO
H H
3
Introduction
OH
OH
O
H H O OH
Parmi les phytonutriments étudiés, on note les flavonoïdes qui constituent le groupe le plus
large des composés phénolique qui se produisent couramment en plante. Ce groupe contient
plus que 8 000 composés connus et il est en croissance en raison de la grande diversité
structurelle résultant de l’hydroxylation, la méthoxylation, la glycosylation, et l’acylation.
Les flavonoïdes sont les pigments responsables des nuances jaunes, orange et rouge dans les
plantes florales qui sont aussi des facteurs importants pour la croissance, le développement et
la défense des plantes. Plusieurs flavonoïdes sont dotés d’activités biologiques par exemple :
anti-inflammatoire, antiallergique, anti-ischémique, antiplaquettaire, immuno-modulateur, et
des activités anti-tumorales [2 – 4]. Ils peuvent également inhiber plusieurs enzymes, y
compris les lipooxygénases et les cyclooxygénases, les monooxygénases, la xanthine oxydase,
succinoxydase des mitochondries, la phospholipase A2, les topoisomérases, et les protéines
kinases [5-6]. Les activités biologiques des flavonoïdes sont considérées comme étant
principalement due à leurs propriétés antioxydantes [7-8], en limitant la production des
dérivés réactifs de l’oxygène (DRO) et/ou en les piégeant.
4
Introduction
comme remèdes pour leur teneur en flavonoïdes ; certains sont énumérés dans le tableau 1
[12]
Les propriétés bénéfiques des plantes médicinales riches en flavonoïdes ne peuvent pas être
affectées exclusivement à ces composés, puisque d’autres composants présents dans la plante
peuvent contribuer directement ou afficher un rôle ''permissif'' qui améliore l’effet des
flavonoïdes, ce qui fait que l’essentiel à l’étude des flavonoïdes est d’avoir les moyens
disponibles pour leur séparation.
La flore algérienne est très riche en plantes médicinales qui sont utilisées depuis des siècles
dans le traitement de diverses maladies. Parmi ces plantes on trouve le figuier de barbarie, très
répandu aux déserts et autour de la côte algérienne. Le figuier de barbarie connue sous le nom
scientifique Opuntia-ficus-indica est cultivé en Algérie pour ses délicieux fruits mais il est
aussi utilisé en médecine traditionnelle. Ses fleurs sont séchées, moulus puis mélangées avec
du miel pour traiter les bronchites et l’asthme. Elles sont aussi utilisées comme infusion pour
traiter les calculs rénaux.
Ce travail fait l’objet d’une étude ethnobotanique et chimique du figuier de barbarie en plus
d’une étude in vivodes activités pharmacologiques de ses fleurs tel que l’activité anti-
inflammatoire et l’activité antispasmodique pour vérifier leur utilisation traditionnelle et
déterminer les phytonutriments responsables de ces activités.
5
Introduction
6
Introduction
7
Introduction
Références
[1] Bone, K., Mills, S. (2013). Principles and practice of phytotherapy: modern herbal
medicine. Elsevier Health Sciences.
[2] Prior, R. L., Cao, G. (2000). Flavonoids: diet and health relationships.Nutrition in Clinical
Care, 3(5), 279-288.
[3] Ielpo, M. T. L., Basile, A., Miranda, R., Moscatiello, V., Nappo, C., Sorbo, S., Laghi,
E.,Ricciardi, M. M., Ricciardi, L.,Vuotto, M. L. (2000). Immunopharmacological properties
of flavonoids.Fitoterapia, 71, S101-S109.
[4] Craig, W. J. (1999). Health-promoting properties of common herbs. The American
journal of clinical nutrition, 70(3), 491s-499s.
[5] Samman, S., Wall, P. M. L., Frmakalidis, E. (1999). Flavonoids and other phytochemicals
in relation to coronary heart disease. In: Basu, T. K., Temle N. J., Garg, M. L. (Eds.).
Antioxidants in Human Health and Disease. CABI, 175-183.
[6] Dugas, A. J., Castañeda-Acosta, J., Bonin, G. C., Price, K. L., Fischer, N. H., Winston, G.
W. (2000). Evaluation of the total peroxyl radical-scavenging capacity of flavonoids:
structure-activity relationships. Journal of Natural Products, 63(3), 327-331.
[7] Zandi, P., Gordon, M. H. (1999). Antioxidant activity of extracts from old tea
leaves. Food Chemistry, 64(3), 285-288.
[8] Pietta, P. G. (2000). Flavonoids as antioxidants. Journal of natural products,63(7), 1035-
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[9] Karakaya, S., EL, S. N. (1999). Quercetin, luteolin, apigenin and kaempferol contents of
some foods. Food Chemistry, 66(3), 289-292.
[10] Peterson, J., Dwyer, J. (1998). Flavonoids: dietary occurrence and biochemical
activity. Nutrition Research, 18(12), 1995-2018.
[11] Pietta, P. G. (1998). Flavonoïds in medicinal plants. In: Rice-Evans, C., Packer, L. (Eds.)
Flavonoïds in Health and Disease. Marcel Dekker, pp. 61-109.
[12] Pietta, P. G., Gardana, C., Pietta, A. (2003). Flavonoïds in medicinal plants. In: Rice-
Evans, C. A., Packer, L. (Eds.) Flavonoïds in Health and Disease. CRC Press, pp. 43-69.
8
1ère PARTIE :
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I :ETUDE
PHYTOCHIMIQUE DES
FLAVONOIDES
1 ère Partie : Etude Bibliographique
1. Classification
Selon les différences structurales spécifiques, les flavonoïdes sont classés en six grandes
catégories : les flavonols, les flavones, les flavanones, les flavanols, les anthocyanidines et
isoflavanones [2]. Les flavones et les flavonols représentent environ 80 % des flavonoïdes
connus. La structure moléculaire de chaque groupe de flavonoïdes est donnée dans le tableau
2 [3].
Les groupes hydroxyles présents sur les trois anneaux sont des sites potentiels pour des liens
vers des hydrates de carbone. Les flavonoïdes qui sont liés à une ou plusieurs molécules de
sucre sont connus en tant que flavonoïdes glycosides, alors que ceux qui ne sont pas
conjugués à des molécules de sucre sont appelés aglycones. A l’exception des flavan-3-ols,
les flavonoïdes se produisent dans les plantes et la plupart des aliments entant que glycosides
[4].
3'
2' 4'
8 B
O 2 5'
7 1'
A C 6'
3
6
5 4
O
11
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Lutéoline 5, 7 -OH,
O
Flavonols Quercétine 5, 7, 3’, 4’ –OH
Ginkgo biloba, Thea sinensis, Vaccinium
O
macrocarpon, Vitis vinifera
OH Kaempférol 5, 7, 4’–OH
O Ginkgo biloba, Raphanussativus, Thea sinensis,
Vitis vinifera
O
Flavanols Catéchine5, 7, 3’, 4’ –OH
Thea sinensis, Vitis vinifera
O
OH
O
Anthocyanidin Apigenidine
e +
O
OH
Isoflavanones O Génistéine5, 7, 4’–OH
Soya hispida, Stellaria media, Pueraria lobata,
Sophora japonica
O
12
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les flavonoïdes sont synthétisés par la voie métabolique des phénylpropanoïdes, dans laquelle
l’acide aminé phénylalanine est utilisé pour produire le 4-coumaroyl-CoA [5]. Ceci peut être
combiné avec le malonyl-CoA pour obtenir le véritable squelette des flavonoïdes, un groupe
de composés appelés chalcones, qui contiennent deux noyaux phényle. La fermeture du cycle
conjugué des chalcones résulte sous la forme familière des flavonoïdes, une structure en trois
anneaux.
La voie métabolique se poursuit à travers une série de modifications enzymatiques pour
donner les flavanones, les dihydroflavonols, et les anthocyanes. Cependant,Wallace et
Grisebach [6] ont défini que les chalcones sont les précurseurs directs de plusieurs composés
flavonoïques tels que flavanes, flavanones, les flavones, les flavonols, les isoflavones, les
anthocyanines, proanthocyanidines (tanins), et une foule d’autres polyphénols (figure 2).
La quatrième étape est la formation de chalcone qui se produit par une décarboxylation du 4-
coumaroyl-CoA puis condensation avec trois molécules de malonyl coenzyme A, par la
chalcone synthase (CHS) pour produire un intermédiaire polycétide qui est ensuite soumis à
cyclisation et aromatisation. Le malonyl-CoA est formé à partir de l’acétyl-CoA par l’acétyl-
CoA carboxylase (ACC).
13
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Une réaction de désaturation formants une double liaison entre C-2 et C-3 du cycle C est
impliqué dans la formation de deux autres types de flavonoïdes : les flavones et les flavonols
qui se diffèrent par l’absence ou la présence d’hydroxyle en C-3
- Les Flavones sont obtenues à partir des (2S)-flavanones par l’action des flavones
synthases I et II (FNS I et FNS II).
- Les Flavonols sont obtenues à partir des (2R,3R)-dihydrovlavonols par l’action
des flavonols synthases (FLS)
Ces substances subissent une série de réactions de modification telle que la glycosylation, la
méthylation, l’acylation et aussi la sulfation pour donner naissance à de nombreuses
molécules[7].
14
1 ère Partie : Etude Bibliographique
OH OH
PAL C4H 4LC
HOOC NH2
HOOC HOOC COSCoA
Phenylalanine Acide cinnamique Acide 4-coumarique 4-coumaroyl-CoA
3×
Malonyl CoA CHS
OH OH OH
HO O HO O HO OH
FNS I CHI
FNS II
OH O OH O OH O
Apigénine Naringénine IFS Naringenine chalcone
Flavone Flavanone Chalcone
F3H
OH OH
HO O HO O HO O OH
FLS
OH OH
OH O OH O OH O
OH
kaempférol Dihydrokaempférol
Flavonol Dihydroflavonol 2-hydroxyisoflavanones
DFR IFD
OH OH
HO O
HO O HO O
LAR
OH OH
OH O
OH OH OH
OH
Afzelechine Leucopelargonidine Genistein
Proanthocyanidine Leuroanthocyanidine Isoflavone
ANS
OH OH
+
HO O HO O
ANR
OH OH
OH OH
Epiafzelechine Pelargonidine
Proanthocyanidine Anthocyanidine
Figure 2.Les principales voies de la biosynthèse des flavonoïdes à travers une série de modifications enzymatiques : L-
phénylalanine ammoniac-lyase (PAL), cinnamate 4-hydroxylase (C4H), 4-coumarate : CoA ligase (4CL), chalcone synthase
(CHS), chalcone isomérase (CHI), flavones synthase I et II (FNS I et FNS II), Flavanone 3β-hydroxylase (F3H),, flavonols
synthase (FLS), Dihydroflavonol 4-reductase (DFR), anthocyanidine synthase (ANS), leucoanthocyanidine reductase (LAR),
anthocyanidine reductase (ANR), isoflavone synthase (IFS), isoflavone deshydratase (IFD).
15
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Pour l’extraction des flavonoïdes, les solvantssont choisis en fonction du type requis. Les
flavonoïdes moyennement polaires (par exemple, les isoflavones, les flavanones, les flavones
et les flavonols, méthylés) sont extraits avec du chloroforme, dichlorométhane, éther
diéthylique ou acétate d’éthyle, tandis que les glycosides et les flavonoïdes aglycones très
polaires sont extraits avec des alcools ou mélanges d’alcool-eau.
Une procédure pratique et souvent utilisée est l’extraction par solvants séquentiels. Une
première étape, avec du dichlorométhane, par exemple, va extraire flavonoïdes aglycones et
moins de matériaux polaire et une étape ultérieure avec un alcool va extraire les flavonoïdes
glycosides et les constituants polaires[7].
16
1 ère Partie : Etude Bibliographique
apparaissent comme des taches sombres. En 365nm, en fonction du type de structure, ils
présentent des fluorescences jaunes, verts, bleus ou noirs, qui sont intensifiées et modifiées
par l’utilisation de réactifs de pulvérisation[9].
Tableau 3.Systèmes de solvants pour chromatographie sur couche mince de gel de silice des
flavonoïdes [7].
Echantillons Eluant
Flavonoïdes aglycones EtOAc – i-PrOH – H2O, 100 : 17:13
EtOAc – CHCl3, 60 : 40
CHCl3 – MeOH, 96 : 4
Toluene – CHCl3 – MeCOMe, 8:5:7
Toluene – HCOOEt – HCOOH, 5:4:1
Toluene – EtOAc – HCOOH, 10:4:1
Toluene – EtOAc – HCOOH, 58 : 33 : 9
Toluene – EtCOMe – HCOOH, 18:5:1
Toluene – Dioxane – HOAc, 90 : 25 : 4
Flavonoïdes glycosides n-BuOH – HOAc – H2O, 65 : 15:25
n-BuOH – HOAc – H2O, 3:1:1
EtOAc – MeOH – H2O, 50 : 3:10
EtOAc – MeOH – HCOOH – H2O, 50 : 2:3:6
EtOAc – EtOH – HCOOH – H2O, 100 : 11:11:26
EtOAc – HCOOH – H2O, 9:1:1
EtOAc – HCOOH – H2O, 6:1:1
EtOAc – HCOOH – H2O, 50 : 4:10
EtOAc – HCOOH – HOAc – H2O, 100 : 11:11:26
EtOAc – HCOOH – HOAc – H2O, 25 : 2:2:4
THF – Toluene – HCOOH – H2O, 16:8:2 : 1
CHCl3 – MeCOMe – HCOOH, 50 : 33 : 17
CHCl3 – EtOAc – MeCOMe, 5:1:4
CHCl3 – MeOH – H2O, 65 : 45 : 12
CHCl3 – MeOH – H2O, 40 : 10:1
MeCOMe – Butanone – HCOOH, 10:7:1
MeOH – Butanone – H2O, 8:1:1
Flavanone aglycones CH2Cl2 – HOAc – H2O, 2:1:1
Flavanone glycosides CHCl3 – HOAc, 100 : 4
CHCl3 – MeOH – HOAc, 90 : 5:5
n-BuOH – HOAc – H2O, 4:1:5 (phase supérieure)
Isoflavones CHCl3 – MeOH, 92 : 8
CHCl3 – MeOH, 3:1
Isoflavone glycosides n-BuOH – HOAc – H2O, 4:1:5 (phase supérieure)
Dihydroflavonols CHCl3 – MeOH – HOAc, 7:1:1
17
1 ère Partie : Etude Bibliographique
La méthode de choix pour l’analyse qualitative et quantitative des flavonoïdes est CLHP qui
peut séparer les différentes classes des flavonoïdes (flavones, flavonols, isoflavones,
anthocyanines, etc.) mais selon une phase stationnaire, un solvant, et un gradient bien
optimisés.
De nombreuses séparations sont exécutées sur gel de silice octadécylsilylé (ODS, RP-18, ou
C18 ou phase-inverse). Les flavonoïdes Glycosides sont élués avant les aglycones avec cette
phase stationnaire, et les flavonoïdes possédant plusieurs groupes hydroxyles sont élus avant
leurs analogues moins substitués.
Les Phases normales (gel de silice non modifiée) sont rarement employées, sauf pour les
séparations occasionnelles des flavonoïdes aglycones faiblement polaires, les flavones, les
flavanones polyméthoxylés ou isoflavones.
Les solvants les plus fréquents utilisés pour l’élution sont des mélanges d’acétonitrile-eau ou
méthanol-eau, avec ou sans de petites quantités d’acide. Occasionnellement, d’autres solvants
tels que le tétrahydrofuranne, l’isopropanol ou le n-propanol sont utilisés. Les modificateurs
d’acide sont nécessaires pour supprimer l’ionisation des groupes hydroxyles phénoliques, ce
qui donne des pics plus nets avec moins de trainé [10].
L’identification des structures des flavonoïdes faite appel à différentes techniques telles que :
spectrométrie de masse (SM), spectrométrie de résonance magnétique nucléaire (RMN),
spectrométrie UV-visible et bien d’autres techniques qui nous fournissent des indications
utiles quant à la nature des flavonoïdes et leur mode de substitution.
5.1. UV-Visible
La spectroscopie UV est une technique majeure pour l’analyse de la structure des flavonoïdes.
Le principe de cette technique est basé sur l’utilisation de réactifs spécifiques tels que
méthylate de sodium, l’acétate de sodium, l’acétate de sodium / acide borique, du chlorure
d’aluminium et du chlorure acide d’aluminium / acide chlorhydrique ; qui réagissent avec un
ou plusieurs groupements fonctionnels sur le noyau de flavonoïde. L’addition de chacun de
ces réactifs séparément à une solution alcoolique de flavonoïde induit des changements de
structure importants dans le spectre UV permettant de localiser les substituants sur le squelette
des flavonoïdes [11-12].
18
1 ère Partie : Etude Bibliographique
3'
2' 4'
Bande II
8 B Bande I
O 5'
7
A C 6'
6
5
O
(1, Benzoyl Cinnamoyl)
200 300 400 500
λ(nm)
Figure 3.Spectre UV de la plupart des flavonoïdes
Tous les groupes hydroxyles sur les noyaux des flavonoïdes sont ionisés dans une certaine
mesure par la base forte le méthylate de sodium. Ainsi, pour les flavonoïdes les plus
hydroxylés, décale à longueur d’onde sont observées dans les deux groupes.
L’acétate de sodium est une base plus faible que le méthylate de sodium et a tendance à
ioniser de manière significative que les groupes hydroxyles phénoliques plus acides (figure
4).
OH OH OH+
B
OH+ O HO O HO O
A
OH O OH O OH O
Figure 4.Les changements induits par l’acétate de sodium sur les flavonoïdes
5.1.3. Les changements induits par le borate
19
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Un mélange d’acétate de sodium et d’acide borique est utilisé pour la détection de groupes
ortho-di-hydroxylés dans tous les flavonoïdessauf les anthocyanidines et les anthocyanes
(figure 5).
OH
Borate
HO O
OH
OH O
Le chlorure d’aluminium forme des complexes avec les groupements fonctionnels tels que le
5-hydroxy-4-céto, 3-hydroxy-4-céto et ortho-di-hydroxyle. Le complexe céto-aluminium est
plus stable en milieu acide que le complexe ortho-di-hydroxyle qui est plus labile (figure6).
+
OH O Al OH
OH O OH
HO O HO O HO O
AlCl3 aq. HCl
OH O O O O O
2+ 2+
Al Al
Figure 6. Les changements induits par le chlorure d’aluminium sur les flavonoïdes
Chaque classe de flavonoïdes subit des changements différents qui sont résumés dans les
tableaux 4 et 5.
20
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Tableau 4.Les changements affectés aux spectres UV des Flavones et Flavonols [9]
Déplacement (nm)
Réactifs Interprétation
Bande I Bande II
304-350 240-285 Flavones
MeOH
353-385 240-285 Flavonols
(+) 40-65 sans diminution dans l’intensité - 4’-OH
(+) 50-60 avec diminution dans l’intensité - 3-OH en absence de 4’-OH dans les flavonols
NaOH Diminution de l’intensité des bandes avec le temps 3,4’-OH et/ou 3,3', 4’-OH dans les flavonols
présence de pic entre 320-330 - 7-OH
Absence de pic entre 320-330 - 7-OR
(+) 5-20. Peut diminuer en présence
- d’oxygénation en 6 ou 8 dans les 7-OH
NaOAc
flavones
Dégradation du spectre avec le temps 5, 6, 7 ou 5, 7, 8 ou 3,3', 4' tri-OH
NaOAc/H3BO3 (+) 12-30 Augmente avec un petit changement Ortho di OH (6,7 et 7,8)
(+) 35-55 - 5-OH en absence de 3-OH
AlCl3/HCl (+) 17-20 - 5-OH avec une oxygénation en 6
(+) 50-60 - 3-OH ou 3,5 di-OH dans les Flavones
(+) 30-40 au-delà de celle observée avec AlCl 3/HCl - Ortho di-OH sur B
AlCl3 (+) 20-25 - Ortho di-OH sur A
(+) 10 au-delà de celle observée avec AlCl 3/HCl - Ortho OH, OMe en 3', 4'
Tableau 5.Les changements affectés aux spectres UV des Isoflavones, Flavanones et dihydroflavonols [9]
Déplacement (nm)
Réactifs Interprétation
Bande I Bande II
300-340 240-270 Isoflavones
MeOH
300-340 270-295 Flavanones et dihydroflavonols
NaOMe - Absence de déplacement Absence de OH sur cycle A
1
ère
Partie : Etude Bibliographique
22
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les solvants RMN les plus fréquemment utilisés pour l’analyse des flavonoïdes sont hexa-
deutéro-diméthyl-sulfoxyde (DMSO-d6) et tetra-deutero-methanol (CD 3OD). Pour l’analyse
des flavonoïdes relativement non-polaires, des solvants tels que hexa-deutero-acetone
(acétone-d6), le deutéro-chloroforme (CDCI3), le tétra-chlorure de carbone (CCl4), et penta-
deutero-pyridine ont trouvé une certaine application. Le choix du solvant RMN peut dépendre
de la solubilité de la substance à analyser, la température des expériences de RMN, la
viscosité du solvant, et la facilité avec laquelle le flavonoïde peut être récupéré à partir du
solvant après analyse [7].
Le but d’une analyse RMN 1H c’est d’enregistrer les déplacements chimiques et les
intégrations, fournissant des informations sur le nombre relatif d’atomes d’hydrogène.
Appliquée sur les flavonoïdes, cette méthode peut aider à identifier les
aglycones,lesgroupementsacyle, le nombre de monosaccharides, et la configuration
anomérique des monosaccharides. Cependant, pour la plupart des flavonoïdes les
informations fournies par une expérience RMN 1H (tableau 7) sont insuffisantes pour
13
l’élucidation de la structure complète. Ainsi, des expériences de RMN C (tableau
8)combinées à diverses expériences de RMN 2D sont recommandées.
23
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Valeur de δ Valeur de δ
Position Position
(p.p.m) (p.p.m)
H-5 7.7-8.2 H-2 (flavones) 5.0-5.5
H-6 5.7-6.4 H-3 (flavones) proche de 6.3
H-8 5.9-6.5 H-3 (dihydroflavonols) 4.1-4.3
H-2 (isoflavones) 7.6-7. 9 H-3 (flavonones) proche de 2.8
H-2 (dihydroflavonols) 4.8-5.0 H- Methoxyl 3.5-4.1
6. Activités pharmacologiques
6.1. Propriétés anti-oxydantes
La propriété des flavonoïdes la mieux décrite est leur activité antioxydante et leur capacité à
piéger les radicaux libres [19-25]: radicaux hydroxyles (OH·), anions superoxydes (O2. -)et
radicaux peroxylipidiques, selon la réaction suivante :
Flavonoïde (OH) + R.→ flavonoïde (O.) + RH acides
Les radicaux libres apparaissent dans plusieurs situations, telles que :
L’anoxie : qui engendre la production de l’anion superoxyde (O2. -).
L’inflammation : qui correspond à la production d’anions superoxydes (O2. -)
L’auto-oxydation des lipides.
Les flavonoïdes inactivent stabilisent les radicaux libres grâce à leur groupement hydroxyle
(C3-OH) fortement réactif. Ils sont également capables de chélater les ions métalliques qui
peuvent renforcer ces effets délétères par la production des radicaux hydroxyles (OH·) [26-
27].
24
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les flavonoïdes sont des inhibiteurs enzymatiques à l’égard de l’aldose réductase [28-32], de
la phospholipase A2 [33-34] et des enzymes de l’inflammation : la cyclooxygénase [35-36] et
la lipooxygénase [37-39].
Les flavonoïdes agissent sur les vaisseaux sanguins sous forme d’activité vitaminique « P »
[40]. Cette activité intervient dans le maintien d’une perméabilité vasculaire normale [41-42].
Ils sont, de ce fait, utilisés dans certains états pathologiques caractérisés par un défaut
affectant la perméabilité vasculaire [43-44].
Les flavonoïdes sont également connus pour leurs effets antiallergiques[45]. Ils agissent par
inhibition des enzymes qui favorisent la libération d’histamine à partir des mastocytes et des
basophiles[46-49]. En outre, la quercétine exerce un puissant effet inhibiteur de la libération
d’histamine à partir des mastocytes [50].
25
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Hespéridine
Les flavonoïdes sont capables de protéger la muqueuse gastrique contre divers agents
ulcérogènes. L’hypolaetine-8-glucoside, flavonoïde présent dans diverses espèces du genre
Sideritis, présente une activité anti-ulcérogène significative [60].
HO
HO
O
HO O
OH
OH
HO O
OH
OH O
Hypolaetine-8-glucoside
La naringine et la quercétine exercent également une activité anti-ulcérogène mise en
évidence chez le rat dont l’ulcère gastrique a été induit par l’éthanol. Il a été suggéré que la
quercétine exerce ses effets cytoprotecteurs grâce à un complexe impliquant la stimulation de
la prostaglandine et l’inhibition de la production de leucotriènes via la production de mucus et
ses propriétés antioxydantes [45].
HO
O
OH
HO O
OH O O
HO
O
HO
OH O
OH
Naringine
6.7. Autres effets biologiques
26
1 ère Partie : Etude Bibliographique
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33
CHAPITRE II :ETUDE
ETHNOBOTANIQUE ET CHIMIQUE
DE L’ESPECE
1 ère Partie : Etude Bibliographique
1.1.1. Classification
Cactus ficus-indica L.
Opuntia ficus-barbarica A.Brger
Synonyme (s) :
Opuntia megacantha Salm-Dyck
Arbuste potentiellement élevé 3-5m ou plus avec un grand tronc, 60-120cm de long et tiges
verte (cladodes ou raquettes), généralement obovales à oblongues, les plus grands sont de 28-
60cm de long, 15-40 cm de diamètre, et 2-2,5 cm d'épaisseur, parsemées d’aréoles espacées
35
1 ère Partie : Etude Bibliographique
de 2-6 cm centimètres, elliptiques-oblongues, 2-7 mm de long, 3-4 mm de large qui porte des
épines, généralement blanc ou beige à brun pâle, penché et diffusé, droit, subulés aplaties, à
1,2- 4 cm de long, 0,6-0,9mm de large à la base ; et des sétules barbelées jaune, courtes,
aileron, facilement délogés, épines à feuilles caduques.
Chaque Aréole, produit généralement une seule fleur de 5-7 cm de long et large, jaune à
orange-jaune avec des centres rougeâtres ou verdâtres. Elle a un ovaire infère qui se produit
sous les pièces du périanthe et les étamines. Le nombre d’ovules et de semence possible est de
150-400. Le stigmate se produit au-dessus des étamines et est adapté pour l’atterrissage
d’insectes. Comme pour beaucoup de fleurs, le nectar s’accumule à la base d’un style
épaissie. Les nombreuses étamines sont disposées en spirale, et leurs mouvements
thigmotropisme facilité l’autopollinisation, soit une moyenne d’environ 250 000 grains de
pollen sont produits par fleur.
36
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les fruits sont de plusieurs couleurs (rouge à pourpre et jaune à orange), charnues, juteuses,
comestibles, généralement ovales, 5-10 cm de long, 4-9 cm de diamètre, avec un faible
ombilic sans épines, ou parfois avec des épines ; graines irrégulièrement discoïdes, gris ou
beige 3-5 mm de diamètre.
Cette plante est cultivée à partir du niveau de la mer de 1,800 jusqu’à 4,500 pieds, sa floraison
est au printemps et ces fruits persistent pour plusieurs mois.
2. Origine et distribution
Opuntia ficus-indica a été longtemps cultivé dans les régions semi-arides de l’Amérique
centrale et l’Amérique du Sud mais aujourd’hui il est répandu dans toutes les régions arides et
semi-arides du monde. Sa distribution dans le monde entier a commencé au 15ème siècle en
Europe et en Afrique du Nord pour l’élevage en masse des cochenilles. Il a été ensuite
propagé vers le bassin méditerranéen, en particulier les îles, Micronésie, Australie, Afrique
tropicale et Afrique du sud, les États-Unis, les Caraïbes, l’Asie tempérée, les Seychelles et à
Hawaï(figure 7) [2]. Cette distribution généralisée est due à la relative facilité de
multiplication végétative [7] et parce que les cladodes détachés peuvent rester en vie pendant
plus de 12 mois et former facilement de nouvelles racines lorsqu’ils sont placés dans un sol
humide.
37
1 ère Partie : Etude Bibliographique
3. Ecologie [2]
3.1. Sol
Opuntia ficus-indica tolère une grande variété de conditions de croissance et différents types
de sol si la croissance est limitée dans son environnement naturel par des sols pauvres et la
sécheresse. Il préfère généralement les sols sableux profonds, souvent sur des pentes avec un
pH de 6 à 7,5. Les sols argileux qui sont mal drainés ou deviennent gorgés d’eau sont à éviter.
Comme avec la plupart des cactus, un drainage adéquat est essentiel pour une bonne
croissance et il ne peut pas résister à tout engorgement prolongé. Les racines sont tolérantes à
modérer la salinité du sol.
3.2. Climat
Cette plante subtropicale se trouve dans les zones de 0 à 2600 m avec une température
annuelle moyenne de -10 à 26 ° C. Elle est sensible à la température de congélation au-
dessous de -6 ° C et tolère les hautes températures jusqu’à 65 ° C. Elle ne se développe pas
bien quand c’est ombragé mais elle pousse mieux en plein soleil.
4. Composition chimique
38
1 ère Partie : Etude Bibliographique
CH2OH
O OH O O
OH OH OH OH OH OH
OH OH
OH OH OH
COOH
OH O OH O
CH3 OH OH OH
OH OH OH
Les fruits sont une source importante de vitamine C (de 180 jusqu’à 300mg/Kg)[10] et de
potassium (199mg/ 100g de matière sèche)[11].En outre, la couleur rouge-violet de la pulpe
des fruits est due à la présence des pigments bétacyanines et la couleur jaune et due
auxpigments bétaxanthines[12].
O O
H
N
HO OH O O
H
N
HO OH
+
N O
HO
O
O O
+
HO N O
HO OH
OH O
Les fleurs sont de couleurs jaunes dues à leur teneur en flavonoïdes glycosides tels que
l’isorhamnetine, kaempférol et quercétine[13].
39
1 ère Partie : Etude Bibliographique
OH
OH OH
HO O HO O
O O
OH O OH OH O OH
O O
O O O O
OH OH
OH OH
HO OH HO OH
OH OH
Quercetine 3-O-rutinoside Kaempférol 3-O-rutinoside
OMe
OH OH
OH HO O
HO O
O
OH O OH
O O
OH O OH O O
O OH
OH
OH HO OH
OH OH OH
Quercetine 3-O-glucoside Isorhamnetine 3-O-robinobioside
OMe
OMe
OH
OH
HO O HO O
O O
OH O OH OH O OH
O O
OH OH
OH OH OH OH
Isorhamnetine 3-O-galactoside Isorhamnetine 3-O-glucoside
OH
HO O
O
OH O OH
O
OH
OH
Kaempférol 3-O-arabinoside
40
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les graines sont connues pour leur huile (13,6%) riche en acide gras insaturé (73,4% acide
linoléique, 12% acide palmitique, 8,8% acide oléique et 5,8% acides stéariques) en plus de sa
teneur enβ-sitosterolet en vitamine E [14-16]. En outre l’endosperme des graines est riche en
arabinanes [17], tandis que le péricarpe est constitué du D-xylanes [18].
COOH
COOH
Opuntia ficus-indica se classe parmi les plantes les plus utilisées en médecine traditionnelles
partout dans le monde.
À Curaçao, les cladodes sont pelées et réchauffés, puis placés sur le corps pour "tirer la
douleur", ils sont censés avoir des propriétés analgésiques. En raison de leur effet légèrement
astringent, une infusion des cladodes hachées est prisepour arrêter la diarrhée et la dysenterie.
Cette infusion est également bue comme un remède contre la rage. Des cataplasmes du cactus
sont appliqués sur la zone du foie dans les cas de troubles du foie.
Une décoction des cladodes pelées et coupées en cubes est bue pour soulager les maux
d’estomacs légers. Elle est utilisée, aussi, comme un lavement pour les problèmesintestinaux.
Sucrée, elle est souvent bue pour surmonter les affections respiratoires et les fortes fièvres. En
outre, les cladodes étaient autrefois un traitement pour la gonorrhée. Cette même infusion peut
être appliquée à l’extérieur sur les boutons et diverses maladies de la peau et aussi pour
l’inflammation de l’œil. Dans la région aride, la pulpe fraîche des fruits est consommée pour
apaiser la soif.
41
1 ère Partie : Etude Bibliographique
Les fleurs de figuiers de Barbarie bénéficient également d’une réputation comme un remède
pour les problèmes urinaires. En Sicile, une décoction de fleurs est largement utilisée comme
un puissant diurétique. En Afrique du Nord, les fleurs sont combinées avec des graines d’orge
et de la soie de maïs pour traiter l’obstruction urinaire. Elles sont incluses dans la
Pharmacopée britannique de plantes en tant que médicament ayant des effets astringent et
anti-hémorragiques et peuvent être utilisées pour la colite, la diarrhée et l’hypertrophie
prostatique.
6. Activités pharmacologiques
6.1. Antiulcéreuse
6.2. Anti-inflammatoire
H H
HO
β-Sitostérol
42
1 ère Partie : Etude Bibliographique
6.3. Diurétique
Galati et al.,ont étudié l’effet diurétique d’un extrait de 15 % à partir des fleurs, fruits et
cladodes d’Opuntia ficus-indica. L’extrait des cladodes a montré l’effet diurétique le plus
élevé tandis que les niveaux d’urée dans le sang et l’urine sont demeurés inchangés. Cet effet
a été principalement attribué à la forte teneur des cladodes en potassium (548 mg / kg) [24].
Galati et al., ont constaté que les taux de cholestérol, LDL et de triglycérides plasmatiques
aux niveaux des rats ont été fortement réduites après 30 jours d’une administration
quotidienne (1 g / kg) de cladodes lyophilisées d’Opuntia ficus-indica L. Mill. Cet effet est
généralement attribué à la forte teneur des cladodes en fibres, bien que d’autres principes
actifs (tels que bêta-carotène, vitamine E et le β-Sitostérol) peuvent être impliqués [25]. Huile
de graines de cactus à des rats (25 g / kg) diminue le cholestérol plasmatique total et LDL
(VLDL) sans effet sur les concentrations de HDL cholestérol [26].
Bêta-carotène
HO
Vitamine E
6.5. Hypoglycemique
Différente préparation des tiges d’Opuntia ficus-indica (grillé ou cru) ont été étudiés pour
leurs effets hypoglycémiants sur 8 patients atteints d’un diabète de type 2 (non insulino-
dépendant, DNID). Le taux de glucose sérique a diminué dans tous les patients après
l'ingestion d’Opuntia ficus-indica, pour atteindre des niveaux statistiquement significatifs
[27].
43
1 ère Partie : Etude Bibliographique
6.6. Anti-oxydante
Les fruits du cactus ont une forte activité anti-oxydante conférée par la présence de vitamine
C, bêta-carotène, flavonoïdes et bétalaïnes [28-29]. L'extrait de fruits a une activité anti-
oxydante deux fois plus élevée que les poires, pommes, tomates, bananes, raisins blancs, et
semblable aux raisins rouges [30]. D’autres études ont montré que les bétaxanthine et les
bétanines possèdent des propriétés anti-oxydantes étant plus élevé que pour l'acide ascorbique
[10].
6.7. Autres
Les fleurs de cactus sont réputées pour être utile dans le traitement d’hyperplasie bénigne de
la prostate (HBP). Une étude a évalué la capacité des extraits des fleurs de cactus (extraits
d'éthanol et extrait de dichlorométhane) d’exercer un effet sur l'HBP grâce à l'inhibition du
processus de la peroxydation des lipides, l'aromatisation des androgènes et la réduction de la
testostérone. L’extrait des fleurs de cactus inhibé l'activité de l'aromatase 5alpha-réductase
dans les cultures de fibroblastes de prépuce, et également dans des homogénats de placenta
humain et de la prostate [31].
44
1 ère Partie : Etude Bibliographique
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47
2ème PARTIE :
ETUDE EXPERIMENTALE
2 ème Partie : Etude expérimentale
1. Echantillonnage
Les fleurs du figuier de barbarie ont été récoltées à la région de Séraïdi à Annaba au mois de
Mai puis laissées à l’ombre pour sécher.
Les fruits ont été récoltés au mois de Juillet, mixés puis filtrés pour récupérer les graines qui
ont été bien lavées à l’eau puis séchées à l’ombre.
2. Méthodes
2.1. Screening phytochimique
Alcaloïdes : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un tube
contenant 5ml H2SO4 à 1 % et chauffés au bain-marie pendant 2min. Après filtration,
quelques gouttes du Réactif de Mayer sont ajoutées au filtrat [1].
Formation d’un précipité blanc à beige
Composés phénoliques : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un
tube contenant 5ml d’éthanol à 70 % chauffés au bain-marie pendant 2min. Après
filtration, quelques gouttes de FeCl3 à 5 % sont ajoutées au filtrat [1].
Apparition d’une couleur bleu-vert ou vert.
Flavonoïdes : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un tube
contenant 2,5ml HCl à 1 % et chauffés au bain marie pendant 3min. Après filtration, le
filtrat et rendu basique par l’ajout de 2,5mL de NaOH à 5 % [2].
Apparition d’une couleur jaune
Coumarine : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un tube
contenant 5ml eau distillé, couvert d’un papier filtre imbibé avec NaOH à 1N et porté
à ébullition pendant quelques minutes. Le papier filtre est examiné sous UV- 366
Apparition d’une fluorescence jaune-vert [3].
Quinones : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un tube et
humectés avec HCl à 20 % puis laissés macérer dans 3ml ether-chloroforme (v : v)
pendant 24H. Après filtration, le filtrat et rendu basique par l’ajout de NaOH à 10 %
[4]
Apparition d’une couleur rouge au violet.
49
2 ème Partie : Etude expérimentale
Terpènes et stérols : 0,5g de plante sèche coupée en morceaux sont placés dans un
tube contenant 5ml d’éther et laissés macérer pendant 24H. Après filtration, le filtrat
est évaporé à sec puis le résidu est dissout dans 1ml acide acétique anhydre, ensuite
quelques gouttes de H2SO4 concentré sont ajoutées aux parois du tube [4].
Apparition d’une couleur mauve virant au vert
100g de plante sèche coupée en morceaux ont été placés dans un erlenmeyer avec 1L
méthanol-eau (80 : 20), et laissés macérer à l’ombre. Après 24H le mélange a été filtré et le
filtrat a été condensé au rotavapeur, ensuite la phase aqueuse a été extraite dans une ampoule
à décanter avec deux fois 500ml de dichlorométhane-propanol (3 : 2, v/v). La phase organique
a été séchée sur Na2SO4 puis évaporée à sec au rotavapeur.
Plante pulvérisée
Condensation
Extrait aqueux
2× 500ml CH2Cl2/C3H7OH
Phase organique Phase aqueuse
50
2 ème Partie : Etude expérimentale
100g de plante sèche coupée en morceaux ont été placés dans un erlenmeyer avec 1L
méthanol-eau (80 : 20), et laissés macérer à l’ombre. Après 24H le mélange a été filtré et le
filtrat a été condensé au rotavapeur, ensuite la phase aqueuse a été extraite dans une ampoule
à décanter avec deux fois 500mL acétate d’éthyle puis deux fois 500ml butanol. Les deux
phases organiques ont été séchées séparément sur Na2SO4 puis évaporées à sec au rotavapeur.
Plante pulvérisée
Condensation
Extrait aqueux
2× 500ml EtOAc
2× 500ml ButOH
51
2 ème Partie : Etude expérimentale
Les Plaques CCM utilisées sont des feuilles d'aluminium (20 × 20 cm), préalablement
recouvertes de gel de silice 60 F254 qui ont été découpées en petit rectangle (10 × 5cm) puis
marquées avec un crayon à 1,5 cm de l’extrémité de la plaque.Une petite quantité de l’extrait
a été déposée avec un capillaire sur le trait de base. Les plaques sont placées verticalement
dans des chambres d’élutions contenant différents solvants (tableau 3) à différentes
proportions puis laissées développer jusqu’au trait de front à 1cm de l’extrémité de la plaque.
Les plaques ont été séchées à température ambiante puis développées sous la lampe UVà 254
nm ensuite à 366 nm. Finalement la plaque qui a montré une bonne séparation a été pulvérisée
avec le réactif de détection (chlorure d’aluminium à 1% dans l’éthanol) puis laissée séchéeà
température ambiante, ensuite elle est révéléeà nouveau sous la lampe UV à 360 nm. La
couleur et le rapport frontal (facteur de rétention Rf) de chaque tache (composé) ont été notés.
La valeur du Rf pour chaque substance est la distance qu'il a parcourue divisée par la distance
du front de solvant. Habituellement, le centre de chaque tâche est le point pris pour la mesure.
La valeur du Rfa été calculée selon la formule suivante[5]:
L’extrait dichlorométhane/propanol des fleurs a été dissout dans une petite quantité de
méthanol puis séparé sur colonne chromatographique classique, en utilisant une colonne en
verre remplit avec gel de silice (Si-60) traversée par un flux d’éluant (500mL) composé
d’acétate d’éthyle-méthanol-eau (85 : 10 : 5, v/v) puis un autre flux d’éluant (400mL)
méthanol-eau (50 : 50, v/v). Des fractions de 5ml ont été récupérées dans des tubes puis
analysées en parallèle par CCM. Finalement, les fractions semblables ont été regroupées et
évaporées à sec au rotavapeur et les produits purs ont été conservés au frais jusqu’à
l’utilisation pour les analyses spectroscopiques ou la détermination de l’activité biologique.
52
2 ème Partie : Etude expérimentale
50g de fleurs sèches coupées en morceaux ont été macérées dans 800mL méthanol et 200mL
d’eau distillée pendant 24h à température ambiante. L’extrait a été filtré puis condensé au
rotavapeur à 37°C sous pression réduits, ensuite séché au lyophilisateur. Une quantité du
lyophilisat a été conservée pour les tests biologiques.
Pour l’analyse chromatographique, 20mg du lyophilisat ont été dissout dans 1ml méthanol-
eau (v : v) puis 20μl de la solution ont été injectés dans CLHP (waters 486 Tunable
Absorbance Dedector) et la séparation a été réalisée selon les conditions décrites dans le
tableau 9.
53
2 ème Partie : Etude expérimentale
1g de plante sèchea été macéré dans 8mL de méthanol et 2mL d’eau distillée pendant 24h
puis filtré.
Dans une fiole jaugée de 20mL, placer 1mL de l’extrait ou du standard (dilué au 1 :10) avec
10mL du réactif de Folin-Ciocalteux (diluer au 1 :10) et 8mL de carbonate de sodium Na2CO3
à 7,5%. Le mélange est incubé à 23°C pendant 2h puis l’absorbance est mesuréà l’aide d’un
spectrophotomètre à 760nm[6].
Le standard utilisé est l’acide gallique préparé dans l’eau distillée à différentes
concentrations : 500, 450, 400, 350, 300, 250, 200, 150, 100, 50, 25 et 0mg/L. Les résultats
obtenus sont exprimés en mg équivalent d’acide gallique par gramme de matière sèche
(EAG/g MS)
1mL de l’extrait ou du standard est versé dans une fiole jaugée de 10mL avec 4mL d’eau
distillée et 0,3mL de nitrite de sodium NaNO 3 à 5%. Après 5min 0,3mL de chlorure
d’aluminium AlCl3 à 10% sont ajoutés au mélange puis le tout est ajusté avec l’eau distillée
jusqu’au trait de jauge. La solution est bien mélangée puis l’absorbance est mesurée à 510nm
à l’aide d’un spectrophotomètre[7].
54
2 ème Partie : Etude expérimentale
Des souris Albinos mâles saines pesant 17-24g, obtenus à partir de l'Institut Pasteur (Alger,
Algérie) ont été gardées dans des cages en plastique approuvés, avec des couvercles de treillis
métallique, à une température de 24 ° C, humidité de 50% et ont été exposés à un cycle de
lumière de 10h. L'alimentation et l'eau ont été fournies ad libitum pendant toute la durée de
l'étude. Toutes les procédures ont été effectuées en conformité avec les orientations de l'Union
européenne pour l'expérimentation animale (2007/526 / CE)
Dix souris saines ont été réparties au hasard en 2 groupes (n = 5). Le premier groupe a reçu
per os l'extrait méthanolique d’Opuntia ficus-indica et le second groupe a reçu
l’isorhamnétine-3-O-robinobioside à une dose de 5000 mg / kg dissous respectivement dans
l'eau. Les animaux ont un accès libre à la nourriture et l'eau, et ils ont été observés pour les
symptômes et la mortalité pendant 48 h.
L'inflammation est un processus dynamique qui est déclenchée en réponse à des lésions
mécaniques, des brûlures, des infections microbiennes, et d'autres stimuli nocifs qui peuvent
menacer le bien-être de l'homme. Ce processus implique des changements dans la circulation
sanguine, une augmentation de la perméabilité vasculaire, la destruction des tissus par
l'activation et la migration des leucocytes avec synthèse de dérivés réactifs de l'oxygène, et la
synthèse des médiateurs inflammatoires locaux, tels que les prostaglandines (PG), les
leucotriènes et d'activation des plaquettes facteurs induits par la phospholipase A2,
cyclooxygénases (COX), et lipoxygenases.
Différents traitements sont décrits pour l'inflammation, ceux qui sont synthétisés tels que les
anti-inflammatoires stéroïdiens (corticoïdes) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS), ou bien ceux qui sont naturel extrait des plantes comme la quercétine qui inhibe les
prostaglandines, leucotriènes et les médiateurs de l'histamine [8].
55
2 ème Partie : Etude expérimentale
Pour déterminer cette activité des modèles expérimentaux d'inflammation aiguëin vivo sont
connus tels que l’œdème de la patte et l’œdème de l’oreille. Le test appliqué dans notre
travail est celui de l’œdème de la patte provoqué par la carraghénanequi évoque une réponse
aiguë locale puissante avec un profil biphasique[9]principalement provoquée par l'histamine,
sérotonine, et les prostaglandines.
Les souris ont été pesées et répartis aléatoirement en six lots de 5. L’œdème de la patte a été
provoqué chez les souris par injection sous-cutanée de 0,025 ml de la carraghénine à 1%
préparé dans une solution saline à 0,9% dans la région plantaire de la patte postérieure
gauche, 1 heure avant l'administration per os des traitements.
Après 4 heures, les souris ont été tuées et les pattes ont été coupées au niveau du tibio-tarsien,
pesées puis comparées avec les pattes saines [10].
Le pourcentage d'œdème a été calculé en utilisant la formule suivante:
MPPG – MPPD
% œ d è me= ×100
MPPD
D’où :
MPPG = moyenne du poids des pattes gauche
MPPD = moyenne du poids des pattes droite
Le test de contorsion est un procédé chimique utilisé in vivo pour induire une douleur
d'origine périphérique par injection d’un agent irritant les membranes séreuses
péritonéale ;tels que la phénylbenzoquinone [11],l'acide acétique [12], la bradykinine [13]
l'acétylcholine [14], adrenaline [15],l'adénosine-triphosphate, le chlorure de potassium, la
tryptamine [16] ou l’oxytocyne [17] ; et qui se caractérise par des contractions abdominales,
torsion des muscles dorsoabdominal, et une réduction de l'activité motrice et l'incoordination
motrice. Ces comportements sont considérés comme des réflexes [18] et comme une preuve
de la douleur viscérale (ou douleur peritoneovisceral) [19].
Les médicaments les plus fréquemment utilisés dans le traitement desspasmes musculaires
viscérales sont les substances qui détendent les muscles lisses et les substances analgésiques
(tels que l’opioïdes ou AINS). Dans le traitement des coliques néphrétiques et biliaires, les
AINS à utilisation parentérale sont plus efficace que les antispasmodiques ou les analgésiques
opioïdes[20].
Les souris ont été pesées et réparties aléatoirement en six lots de 5. L’injection intra-
péritonéale de 0,1 ml l’acide acétique à 1%, chez la souris provoque une réaction douloureuse
qui se manifeste par des mouvements de torsion de l’abdomen, avec étirement des pattes
postérieures (spasmes). Cette dernière est apaisée après 30 minutes, lors de l'administration
par voie orale des traitements
57
2 ème Partie : Etude expérimentale
Le pourcentage d'inhibition dans chaque groupe a été calculé selon la formule suivante [12]:
MCLC – MCLT
% ∈hibition= ×100
MCLC
D’où :
MCLC = moyenne de spasmes du lot du contrôle
MCLT = moyenne de spasmes du lot traité
3. Résultats et discussions
3.1. Screening phytochimique
L’analyse sur couche mince des extraits d’acétate et butanol des fleurs du figuier de barbarie a
révélé la présence d’un produit majoritaire en commun facilement séparable.
La révélation de la plaque avec le chlorure d’aluminium a permis de noté sur UV-366nm une
coloration jaune des taches, ce qui signifie que ces produits appartiennent à la famille des
flavonoïdes et peuvent être de types flavone ou flavanol(selon tableau 4).
1 1
2 2
3 3
4 4
5 5
6 7 6
7 58
8 8
9 9
10 10
CH2Cl2/C3H7OH Acétate Butanol
Graines
1
2
3
CH2Cl2/C3H7OH
CHCl3-MeOH (95: 5)
Note :Dans ce travail on s’est intéressé seulement à la séparation des flavonoïdes extraits des
fleurs (obtenue par la première méthode d’extraction). Les flavonoïdes extraits des graines
peuvent être eux aussi séparé mais sur des plaque préparative au lieu de la colonne vue que
c’est des petites quantités.
59
2 ème Partie : Etude expérimentale
L’analyse par HPLC de l’extrait méthanolique des fleurs a confirmé la présence d’un seul
produit majoritaire en comparaison avec les autres produits présents dans les fleurs selon le
chromatogramme. Le composé (8)surCLHPcorrespond au composé(6) sur la plaque CCM vue
que la phase stationnaire de CLHP est une phase inverse R-18.
60
2 ème Partie : Etude expérimentale
Leproduit majoritaire séparé sur colonne chromatographique (composé 6) est analysé par
RMN H1, C13, DEPT, HMBC, UV- visible. Les autres composés n’ont pas été bien purifiés
sauf le composé 4 et le composé 5, mais ces dernierssont de faible quantité (Pour les spectres
voir ANNEXES).
sa6+MeOH
sa6+MeOH+NaOH
4 sa6+MeOH+NaOH+5mn
Absorbance
+NaOH 270 2
pic
0
322, 391 5
sa6+MeOH+NaOAc+H3BO3
4
Absorbance
+NaOAc / 268 3
H3BO3 2
365 => + 10 pas de orhto
1
di-OH (6,7
0
sa6+MeOH
1,0
0,8
Absorbance
absence de 3- 0,2
0,0
OH
200 250 300 350 400 450 500
Longueur D'ande
Les spectres UV présentés ci-dessus ont confirmé que le composé (6) est un flavonoïde de
type flavonol, substitué en position 5, 7 et 4’ par des groupements OH.
61
2 ème Partie : Etude expérimentale
Composé (6)
Position δc type δH (J in Hz) HMBC
2 150.733
3 135.481
4 179.165
5 162.779
6 99.975 6.1, s 5, 7, 8, 10
7 165.907
8 94.977 6.3, s 6, 7, 9, 10
9 158.690
10 105.594
1’ 123.955
2’ 114.529 7.9, s 2, 9, 3’, 6’
3’ 148.160
4’ 158.287
5’ 116.065 6.9, d (8.4) 2, 1’, 3’, 6’
6’ 122.857 7.6, d (8.4) 2, 2’, 4’
OCH3 56.734 3.9, s 3’
62
2 ème Partie : Etude expérimentale
OMe
3' O-CH3
OH
4'
HO 7 O
5 3 O-glycosides
H-6’"
OH O
H-1’" H-Glycoside
H-2’ H-8 H-6
H-5’
H-6’ H-1"
C=C
CH2
C=O
HC=C
HC=C
O-C-O O-CH CH3
O-CH3
Selon le DEPT on remarque la présence d’un pic CH 3, un pic O-CH3, 2 pics O-C-O, 8 pics O-
CH, 5 pics HC=C (Ar), un pic CH2, 9 pics C=C (Ar) et un pic C=O, ce qui fait 28 atomes de
carbones.
63
2 ème Partie : Etude expérimentale
Lorsqu’on compare le chromatogramme de l’étude réalisée par De Leo et al., en 2010 avec
notre chromatogramme on remarque que le composé (6) correspond à notre composé (8).
En plus que l’absorbance de la molécule des ondes Ultra-Violet des deux composés sont les
mêmes à 255 et 355nm, ce qui signifie que les deux composés sont identique et que le produit
majoritaire qu’on a séparé des fleurs de figuier de barbarie est l’isorhamnetine 3-O-
robinobioside
64
2 ème Partie : Etude expérimentale
OMe
OH
HO O
O
OH O OH
O
O O
OH
OH
HO OH
OH
1.2
f(x) = 0.11 x − 0.24
1 R² = 1
0.8
Absorbance
0.6
0.4
0.2
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Concentration acide gallique (mg/L)
65
2 ème Partie : Etude expérimentale
Selon les résultats décrits dans le tableau 12, on remarque que le taux des polyphenols
présents dans les fleurs du figuier de barbarie est important dans les trois extraits tandis que
pour les graines, le taux des polyphénols est faible pour les trois extraits.
0.9
0.8
f(x) = 0.08 x − 0.22
0.7 R² = 0.99
0.6
Absorbance
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Concentration catéchine (mg/L)
Selon les résultats décrits dans le tableau 13, on remarque que l’extrait acétone-eau (80 :20),
présente le taux de flavonoïdes le plus important, malgré que dans notre travail, on s’est
intéressé à l’extrait méthanol-eau (80 :20)
Aucune souris morte n’a été observéependant les 48h, ce qui signifie que l’extrait
méthanolique de la plante et l’isorhamnetine 3-O-robinobioside ne sont pas toxiques à la dose
de 5000 mg / kg.
Selon les résultats obtenus au cours de l’analyse (tableau 14), l’extrait méthanolique des
fleurs du figuier de barbarie a diminué le volume de la patte des souris traitées en
comparaison avec le volume de la patte des souris non traitées. L’isorhamnétine-3-O-
robinobioside, flavonoïde isolé des fleurs, à la dose de 5000 mg / kg a montré une inhibition
de l’œdème à 77,51% plus importante que l’extrait méthanolique qui est de 53, 88% et celle
du Diclofenac à 12mg/K (AINS de référence), ce qui signifie que l’isorhamnétine-3-O-
robinobioside a pu inhibé l'histamine, les sérotonine, et les prostaglandines libéré par la
carraghénane.
Selon les résultats obtenus au cours de l’analyse (tableau 15), l’extrait méthanolique des
fleurs du figuier de barbarie et l’isorhamnétine-3-O-robinobioside, à la dose de 5000mg/
kg,ont montré une inhibition de spasmesà des pourcentages très proche 78,39% et 79,17% qui
ressemble à celui du Phloroglucinol (antispasmodique de référence) 74,26%, ce qui signifie
que l’extrait méthanolique et l’isorhamnétine-3-O-robinobioside ont pu inhiber les médiateurs
endogènes tels que les prostaglandines,libérés par l’acide acétique,qui contribue à
l’augmentation de la sensibilité des nocicepteurs.
67
2 ème Partie : Etude expérimentale
68
2 ème Partie : Etude expérimentale
Références
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69
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Profiling the chemical content of Opuntia ficus-indica flowers by HPLC–PDA-ESI-MS and
GC/EIMS analyses. Phytochemistry Letters, 3(1), 48-52.
70
CONCLUSION GENERALE
L’Opuntia ficus-indica connue sous le nom de figuier de barbarie est une plante de la
famille des cactacées, très cultivée en Algérie pour ses délicieux fruits, mais qui est aussi
Conclusion générale
connue pour ces vertus thérapeutiques. Notre travail de recherche est centré sur la valorisation
de cette plante, essentiellement ses fleurs qui sont moins étudiées par rapport à ses fruits, ses
cladodes et ses graines.
L’objet de notre travail a porté sur le dosage et la séparation des composés phénoliques
présents dans les fleurs, puis l’étude biologique de ces derniers dans le but de confirmer ou
infirmer l’utilisation traditionnelle de ses fleurs.
Les fleurs de figuier de barbarie sont utilisées en médecine traditionnelle dans diverses
applications, soit pour traiter l’asthme, soit pour soulager les douleurs de la prostate et les
douleurs des calculs rénaux (coliques néphrétiques).
L’étude phytochimique des fleurs du figuier de barbarie a montré la présence des
composés phénoliques. Le dosage de ces composés dans les extraits méthanolique et
cétonique a confirmé que ces extraits sont riches en flavonoïdes qu’en polyphénols.
L’analyse CLHP de l’extrait méthanolique a montré la présence d’un composé majoritaire
qui a été séparé par la suite par chromatographie sur colonne et ce dernier a été analysé par
UV-visible et RMN et a été identifié en tant que isorhamnetine-3-O-robinobioside, un
flavonoïde de type flavonol.
L’étude de l’activité anti-inflammatoire et l’activité antispasmodique in vivo de l’extrait
méthanolique et de l’isorhamnetine-3-O-robinobioside en comparaison avec des médicaments
de référence, ont montré que l’isorhamnétine-3-O-robinobioside peut être considéré comme
un AINS à un effet antispasmodique et que ce dernier est le produit responsable de ces
activités dans les fleurs.
En conclusion, notre étude a identifié le phytonutriment responsable des activités anti-
inflammatoire et antispasmodique des fleurs du figuier de barbarie, déjà connues en médecine
traditionnelle. L’isorhamnetine-3-O-robinobiosidepeut en posséder d’autres activités qui ne
sont pas encore connues mais qui peuvent être étudiées par la suite, vu que les fleurs du
figuier de barbarie sont devenues une nouvelle source à partir de laquelle on peut extraire
cette molécule.
72
ANNEXES