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523 Q9.

Le rein : La filtration glomérulaire

 La FG est la phase initiale de la formation de l’urine (filtrat glomérulaire) par ultrafiltration du plasma.
 Il s’agit d’un transfert simultané d’eau et de solutés de la lumière capillaire glomérulaire vers l’espace urinaire de
la capsule de Bowman à travers la barrière de filtration.
 Le filtrat glomérulaire constitue l'urine primitive, il contient les mêmes composants que le plasma sauf les protéines
de poids moléculaire élevé.
 La FG est évaluée dans la pratique clinique par la clairance.
 Intérêt :
• Diagnostique : dans la recherche et la mesure d’une insuffisance rénale.
• Pronostique : apprécie la sévérité et l’évolution de la maladie rénale.

I- Les facteurs déterminants la FG :


« La FG dépend du DFG et de la nature des molécules qui traversent la barrière glomérulaire ».

A. La pression de FG :
 C’est la force motrice de la filtration.
 Elle se calcule à partir de la pression hydrostatique dans les capillaires glomérulaires (45mmHg) diminuée de
la pression hydrostatique dans la capsule de Bowman (10mmHg) et de la pression oncotique plasmatique dans
les capillaires glomérulaires (П = 25 - 35mmHg).
 La pression filtrante Pf est donc = ΔP - П = (45 - 10) - 25 = 10mmHg.
 La filtration diminue progressivement le long du trajet des capillaires glomérulaire car Pf diminue du fait de
l’augmentation de П des capillaires glomérulaires, puis s’annule quand П rejoint ΔP (équilibre de filtration).

B. Le débit de FG (DFG) :
 DFG = Kf x Pf = 120ml/min soit 180 l/j pour les 2 reins.
 Kf est le coefficient d’ultrafiltration qui dépend de la surface de filtration S et du coefficient de perméabilité
hydraulique du capillaire glomérulaire K. ] Kf = K x S.
 Le DFG évalue la fonction rénale et fait appel au concept de la clairance qui est le volume de plasma totalement
épuré d'une substance indicatrice (x) par le rein en unité de temps, elle est égale à [Ux] x V / [Px] :
- [Ux] : concentration urinaire de la substance en mg/l.
- [Px] : concentration plasmatique de la substance en mg/l.
- V : débit urinaire en ml/min.
 Le DFG est égal à la clairance de la créatinine ou de l'inuline.
*** La clairance de la créatinine = (140 - âge) x poids (kg) / 7,2 x créatininémie en mg/l (le tout x 0,85 si femme).

C. Facteurs influençant le DFG :


1. Le débit sanguin rénal : DSR.
 L’augmentation du DSR entraine une augmentation du DFG.
2. Les résistances artériolaires rénales :
 La vasoconstriction de l'AA entraine une diminution du DSR avec diminution de la pression hydrostatique capillaire,
d'où la diminution du DFG.
 La vasoconstriction de l'AE entraine une diminution du DSR, mais la pression hydrostatique augmente, d'où le DFG
reste presque normal ou diminue légèrement.
3. La pression artérielle systémique : PAS.
 Pour une PSA < 80 mmHg, le DSR et le DFG diminuent.
4. Le coefficient d'ultrafiltration Kf :
 Une diminution pathologique du Kf (GNA) entraine une diminution du DFG.
5. Autres facteurs :
 Une obstruction aigue incomplète des voies urinaires (ex. calcul) entraine une augmentation de la pression intra-
capsulaire de Bowman et donc une diminution du DFG.

D. Nature des molécules filtrées :


 La taille et la charge électrique des molécules conditionnent leur passage à travers la barrière glomérulaire.
II- Régulation de la FG :
1. Autorégulation :
 Autorégulation intrinsèque qui correspond à la réponse propre des fibres musculaire lisses des artérioles afférente
et efférente.
 Maintient un DSR et un DFG constants quand la PSA varie entre 80 et 180mmHg.

2. Régulation hormonale :
a. Les hormones qui diminuent le DFG :
 L’adrénaline et la noradrénaline : par vasoconstriction des artères rénales.
 L’angiotensine II : par vasoconstriction de l’artériole efférente.
 La vasopressine (ADH) : à forte dose, elle entraîne une vasoconstriction des artérioles afférente et efférente.
b. Les hormones qui augmentent le DFG :
 Le peptide atrial natriurétique : par vasodilatation de l’artériole afférente et vasoconstriction de l’artériole efférente.
 Les prostaglandines et la bradykinine : par vasodilatation des artérioles afférente et efférente.

3. Régulation nerveuse :
 Le système sympathique, par l’intermédiaire de la noradrénaline, entraîne une diminution du DFG.

III- Conclusion :
 La FG est le reflet de la fonction rénale, d’où l’intérêt de la surveillance de cette filtration au cours d’une maladie
générale pour dépister l’insuffisance rénale débutante.
 Cette filtration obéit à des mécanismes de régulation locaux et généraux très précis dont l’étude permet d’expliquer
certaines situations pathologiques et le mode d’action de certains produits pharmacologiques.
 L’estimation du DFG est utilisée cliniquement pour apprécier la sévérité ou l’évolution d’une maladie rénale, elle
repose sur le concept de la clairance et fait appel à la mesure de la clairance de créatinine.
Q9. Le rein : Les fonctions tubulaires

 L’urine primitive formée par la FG est transformée en urine définitive tout le long du tube rénal par des étapes de
réabsorption, sécrétion et excrétion entre les capillaires péri-tubulaires et la lumière tubulaire.
 Les mouvements de l'eau obéissent à un gradient osmotique, excepté dans les segments du néphron où la paroi est
imperméable à l'eau.
 Intérêt : les fonctions tubulaires permettent l’homéostasie hydro-électrolytique de l’organisme et jouent un rôle
primordial dans l’équilibre acido-basique.

I- Réabsorption tubulaire :
A. Au niveau du tube contourné proximal (TCP) :
 80% d’eau et de Na+ filtrés est réabsorbé au niveau du TCP, accompagnée d’une réabsorption de Cl-, HCO3-,
glucose, acides aminés et phosphates.
1. Réabsorption de Na+ et de l'eau :
 Au niveau du côté baso-latéral des cellules du TCP, la réabsorption de Na+ se fait par un mécanisme actif grâce
à la pompe Na+/K+ ATPase.
 Au niveau du côté apical des cellules du TCP, la réabsorption de Na+ se fait par un mécanisme passif soit par
co-transport sodium solutés ou contre-transport sodium hydrogène.
 Ceci va entrainer une réabsorption passive d'une quantité équivalente de Cl- et de 80% d'eau filtrée grâce au gradient
d'osmolarité créé. C'est une réabsorption iso-osmotique indépendante des minéralo-corticoïdes.
2. Réabsorption active du glucose :
 Dans les conditions normales (glycémie < à 1,8g/l), tout le glucose filtré est réabsorbé : il n'y a pas de glycosurie.
 Le glucose est réabsorbé au niveau du TCP par un transport facilité Na+ dépendant, accompagné de la réabsorption
des phosphates et des acides aminés par le même mécanisme.
 Pour une glycémie > 1,8 g/l, il y a glycosurie. Cette valeur représente le seuil rénal du glucose à partir duquel
il apparait dans les urines.
 A partir de 3 g/l, le débit de réabsorption devient stable et maximal : c'est le transfert maximal du glucose TmG.

*** Il faut savoir que le rein ne participe pas à la régulation de la glycémie.

B. Au niveau de l’anse de Henlé :


 La branche descendante :
- Réabsorption passive de 14% à 20% de l’eau filtrée, favorisée par l’augmentation de l’osmolarité du milieu
interstitiel. Cette réabsorption d’eau est responsable de l’augmentation de l’osmolarité du fluide tubulaire du
cortex à la médullaire : c’est le gradient osmotique cortico-papillaire.
 La branche ascendante fine : imperméable à l'eau.
- Réabsorption passive de NaCl et entrée passive de l'urée dans le tubule.
 La branche ascendante large : imperméable à l'eau.
- Réabsorption active de NaCl, responsable de la diminution de l’osmolarité du fluide tubulaire qui devient
hypo-osmotique.

C. Au niveau du tube contourné distal (TCD) :


 Dans le 1er segment du TCD : réabsorption active de Na+ et Ca++.
 Dans le 2ème segment du TCD : réabsorption active de Na+ et sécrétion de K+.

 L’ADH entraîne une augmentation de la perméabilité à l’eau à ce niveau.


 L’aldostérone favorise la réabsorption de Na+ et l'excrétion d'une quantité équivalente de K+ et H+.
 Le rein régénère des bicarbonates HCO3- par la formation d'ammoniac et l’excrétion d'acides (sécrétion d'H+ dans
le TCD et acidification des phosphates).

D. Au niveau du canal collecteur :


 Le canal collecteur cortical : exerce les mêmes fonctions que le 2ème segment du TCD.
 Le canal collecteur médullaire :
- Dans sa partie initiale : réabsorption massive d’eau dépendante de l’ADH et réabsorption faible de l’urée.
- Dans sa partie terminale : réabsorption massive d’urée et réabsorption faible d’eau.
 La perméabilité de ce canal à l’eau et l’urée est fonction de l’état d’hydratation de l’organisme :
• En cas de déshydratation :
- L'ADH est sécrétée entraînant une augmentation de la perméabilité à l'eau du canal collecteur.
- L'eau est alors réabsorbée de façon passive de la lumière tubulaire vers l'interstititum.
- Les urines définitives sont donc concentrées.
• En cas d'hyperhydratation :
- La sécrétion d'ADH est supprimée et le canal collecteur reste imperméable à l'eau.
- Les urines définitives sont donc diluées.
*** Le déficit en hormone antidiurétique ADH ou l’insensibilité des reins à cette hormone est à l’origine du diabète
insipide qui est une maladie caractérisée par l’inaptitude du rein à concentrer l'urine.

II- Sécrétion tubulaire :


 C’est le passage d’une substance, en général exogène, directement du sang vers la lumière tubulaire à travers les
cellules tubulaire. Ceci en plus de la FG d'où une clairance supérieure à celle de l'inuline.
1. Sécrétion active :
- Concerne principalement des anions ou des cations organiques et des substances exogènes.
- Différentes substances sont sécrétées suivant un mécanisme à seuil et à Tm : colorants, ATB, produits iodés
(principe de l'UIV).
2. Sécrétion passive : les principales substances sécrétées passivement par le rein sont :
- Les bases faibles (ammoniaque…), et les acides faibles (acide carbonique…).
- Le K+ : au niveau du TCD et du canal collecteur.

III- Conclusion :
 Le maintien de l’homéostasie du milieu intérieur se fait principalement grâce aux fonctions de réabsorption et de
sécrétion d’eau et des solutés au niveau des tubules.
 Le TCP réabsorbe environ 80% d’eau et de Na+ filtrés, accompagnée d’une réabsorption de Cl-, HCO3-, glucose,
acides aminés et phosphates.
 L’anse de Henlé joue un rôle très important dans les mécanismes de concentration et de dilution de l’urine.
 Le TCD et le canal collecteur réabsorbent, en fonction de l’état d’hydratation du sujet, de l’eau et Na+ et sécrètent
K+ et H+ sous l’influence de l’ADH et l’aldostérone. Ainsi, le rein participe dans la régulation de l’équilibre acido-
basique.
 Nombreuses applications : diabète sucré, diurèse forcée en toxicologie, diurétiques…

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