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Q42.

Acides nucléiques : structure, rôle et anomalies en pathologie humaine

 Toutes les cellules vivantes possèdent des acides nucléiques représentés, selon le pentose qu’ils contiennent,
par l'acide ribonucléique (ARN) et l'acide désoxyribonucléique (ADN).
- L'ADN : localisé dans le noyau des cellules, constitue le support de l’information génétique dont il assure
la transmission lors de la division cellulaire (réplication).
- L'ARN : participe à l’expression de l’information génétique (transcription).

 Intérêt :
- En biologie moléculaire.
- Des anomalies, notamment les macro-lésions ou les micro-lésions, peuvent intéressée les acides nucléiques
et se traduire par certaines pathologies chez l’individu et la transmission à la descendance si elles intéressent
les cellules germinales.

I- Structure des acides nucléiques :

A. Structure générale :
 Les acides nucléiques sont formés de la répétition d'un module de base, le nucléotide, associant 3 molécules :
 L’acide phosphorique (H3PO4).
 Un pentose : désoxyribose (ADN) ou ribose (ARN).
 Une base azotée, purique ou pyrimidique :
- Puriques : Adénine (A), Guanine (G).
- Pyrimidiques : Cytosine (C), Thymine (T) chez l’ADN, Uracile (U) chez l’ARN.

B. ADN :
1. Structure primaire :
 Longue chaine non ramifiée faite d’une succession de nucléotides.
2. Structure secondaire :
 2 filaments complémentaires et antiparallèles sont enroulés l'un sur l'autre, en double hélice.
- Antiparallèles : disposés dans des directions opposées (5’→ 3’ et 3’→ 5’).
- Complémentaires : les 2 hélices sont réunies par des liaisons hydrogènes qui se forment entre les bases
azotées complémentaires : l’adénine est reliée à la thymine et la guanine est reliée à la cytosine.
3. Structure tertiaire :
 L'ADN est associé à des protéines basiques, ou histones, et la double hélice subit un enroulement hélicoïdal
secondaire pour former une fibrille élémentaire.
 La fibrille subit un nouvel enroulement pour former la fibre.
 Lors de la mitose, l'enroulement est maximal formant des chromosomes bien individualisés.

C. ARN :
 L'ARN a une structure générale voisine de celle de l'ADN, pourtant il existe 3 différences essentielles :
- Le pentose est le ribose et non le désoxyribose.
- L’uracile remplace la thymine.
- L’ARN existe naturellement sous forme d'une seule chaîne poly-nucléotidique : monocaténaire.
 Il existe 3 types d’ARN :
1. ARNm (messagers) :
- Il se forme au contact de l'ADN et son rôle consiste à transcrire une séquence d'ADN puis de transporter
l'information génétique recueillie du noyau vers le cytoplasme.
- Il va ensuite se placer sur une unité d'assemblage des protéines, le ribosome, où il sera traduit pour élaborer
une séquence d’acides aminés nécessaires à la synthèse des protéines.
2. ARNr (ribosomiques) :
- Il participe à la constitution des ribosomes, qui constituent la tête de lecture de l'information génétique transcrite
par l'ARNm.
3. ARNt (de transfert) :
- Il possède une double spécificité, l’une pour l’acide aminé, l’autre pour l’ARNm (anticodon : permet de connaître
le codon de l’ARNm).
- C’est un vecteur qui va reconnaître les acides aminés dans le cytoplasme pour les amener jusqu'au brin d'ARNm
où s’effectue la synthèse protéique.
II- Rôles :
A. ADN :
 L'ADN est le support de l'information génétique.
 Il est donc nécessaire, pour assurer la conservation des espèces, que :
- Sa biosynthèse conduise à des molécules filles répliques identiques à la molécule parentale : c’est la réplication.
- Son intégrité soit maintenue dans les cellules : c'est la réparation.
 L'ADN nucléaire doit transmettre cette information au cytoplasme où les protéines sont synthétisées.

B. ARN :
 L’ARNm se rend dans le cytoplasme où il va servir de matrice pour la synthèse protéique.

III- Anomalies en pathologie humaine :


A. Au niveau de l’ADN :
1. Macro-lésions :
• Délétion : perte d’un segment d’ADN avec rétablissement de continuité de la double hélice.
• Amplification : multiplication de séquences normalement uniques.
• Inversion : changement d’orientation d’un segment.
• Fusion des gènes : 2 cassures dans 2 gènes avec transposition de l’un dans l’autre.
2. Micro-lésions : mutations.
 Mutation sans changement du cadre de lecture : mutation par substitution (changement d’un nucléotide par un autre),
elle peut être :
• Silencieuse : donne un codon qui désigne le même acide aminé.
• Conservatrice : donne un acide aminé ayant les mêmes propriétés que celui d’origine.
• Faux sens : donne un acide aminé totalement différent, ce qui pourrait retentir sur l’activité de la protéine.
• Mutation sur codon stop : donne une élongation de la chaine peptidique.
• Mutation faisant apparaitre un codon stop : donne un raccourcissement de la chaine peptidique.
• Mutation sur les introns : perturbation des phénomènes d’excision et d’épissage ce qui donne une protéine
aberrante.
 Mutation avec changement du cadre de lecture : par addition ou suppression de nucléotides non multiple de 3,
ce qui donne un décalage aussi bien au niveau de l’ADN que de l’ARN.

B. Au niveau de l’ARN :
 Les anomalies de l’ARN peuvent entraîner des perturbations de la synthèse protéique.
 L’ARNm reproduit toutes les anomalies du brin d’ADN.
 La mutation de l’ARN est moins grave que celle de l’ADN, car il a une durée de vie brève contrairement à l’ADN
qui est fixe et se transmet de génération en génération.

IV - Conclusion :
 La biologie moléculaire est un ensemble de techniques permettant d'étudier la structure des acides nucléiques
(ADN et ARN) et le contrôle de leur expression.
 Ses applications sont très nombreuses aussi bien dans les laboratoires de diagnostic clinique (biochimie, hématologie,
génétique, bactériologie, parasitologie...) que dans les laboratoires de recherche ou dans l'industrie pharmaceutique.

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