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CHAPITRE 5

L’EXPRESSION DU PATRIMOINE GENETIQUE

Les protéines sont les acteurs clef du fonctionnement cellulaire. Ont pourrai dire que l’ADN
est la matière grise (le cerveau) de la cellule tandis que les protéines seraient les petites
mains qui réalisent les fonctions (les tâches) dans la cellule.

1) Une protéine c’est quoi ?


Une protéine est une macromolécule formée par l’assemblage de plus petite molécule
appelées d’acide aminé.

Il existe 20 acides aminés qui en s’assemblant dans une séquence précise forme la
protéine:
• Il existe plusieurs classes de protéines :
• Structural (comme l'actine ou la tubuline qui participent à l'architecture de la cellule,
la kératine qui constitue les cheveux) ;
• Enzymatique (comme l’amylase qui digère l’amylose ou l'ADN polymérase qui
recopie l'ADN) ;
• Hormonal (comme l'insuline qui régule la glycémie) ;
• Moteur (comme la myosine qui transporte des molécules dans la cellule) ...

Ainsi toutes les enzymes sont des protéines mais toutes les protéines ne sont pas des
enzymes !

2) La relation génotype-Phénotype
a) Définition
Génotype : Correspond à la caractéristique allélique.
Phénotype : Correspond au caractère visible ou déterminable qui résulte de l’expression du
génotype.
Exemple :
Les allèles A, B et O du groupe sanguin déterminent le génotype d’un individu.
0//0 ; 0//A ; O//B ; A//A ; B//B ou A//B sont les génotypes possibles d’un individu pour son
groupe sanguin.
A ; B ; O ou AB sont les quatre seuls phénotypes sont possibles
On peut définir le phénotype à 3 échelles :
• Moléculaire
• Cellulaire
• Macroscopique/clinique

Exemple de la drépanocytose :
L'hémoglobine est constituée de l’assemblage de deux protéines différentes dans le globule
rouge qui assure le transport et la distribution de l’oxygène aux cellules de l’organisme.
L'une des protéine est dite α (alpha) et est codée par un gène situé sur le chromosome
16 tandis que l'autre de type β (bêta), est codée par un gène du chromosome 11 .

Pour gène HBB codant la protéine beta il existe deux allèles : HbA et HbS.
Les génotypes possibles pour chaque individu sont donc HbA//HbA ou HbA//HbS ou
HbS//HbS.
Les individus de génotype HbS// HbS souffre d’une maladie appelé drépanocytose qui se
caractérise par une anémie sévère (manque de globule rouge) des accident vasculaire
cérébraux (AVC) ou encore des infections bactériennes grave. Sans traitement 80% des
malade meurent avant 15ans.

HbA 5’ ATG GTG CAT CTG ACT CCT GAG GAG AAG TCT 3’
HbS 5’ ATG GTG CAT CTG ACT CCT GTG GAG AAG TCT 3’

HbA Met-Val-His-Leu-Thr-Pro-Glu-Glu-Lys-Ser-
HbS Met-Val-His-Leu-Thr-Pro-Val-Glu-Lys-Ser-

L’allèle HbS se distingue de l’allèle HbA par une substitution A/T ce qui provoque dans la
protéine un changement d’acide aminé de la Glutamine en Valine.
• C’est le phénotype moléculaire
Un globule rouge normale a une forme de « Donut ».
Quand on regarde au niveau du globule rouge on constate que les patients drépanocytaires
montrent un globule rouge déformé avec une forme caractéristique en faucille.
• C’est le phénotype cellulaire.
$
• Les symptômes visibles de la maladie correspondent au phénotype macroscopique
ou clinique.

Le génotype détermine donc le phénotype moléculaire qui détermine le phénotype cellulaire


qui détermine le phénotype macroscopique ou clinique.

Pb : Quel mécanisme permet la réalisation d’un phénotype à partir d’un génotype ?


Le phénotype dépend du génotype mais le phénotype est réalisé par les protéines, la
question revient à dire : Comment passe-t-on du gène à la protéine ?

3) l’ARN messager (ARNm) intermédiaire entre ADN et protéine

a) Mise en évidence et différence avec l’ADN

Voir activité

L’ARNm (Acide Ribonucléique messager) est capable de migrer du noyau au cytoplasme en


passant par les pores nucléaires. Contrairement à l’ADN (double brin) l’ARNm est simple brin
et porte l’information du gène permettant la synthèse d’une protéine au niveau du
ribosome.
ADN ARN
Composition ATCG AUCG
BRIN double simple
Sucre desoxyribose Ribose
Localisation Noyau Noyau/Cytoplasme
Durée de vie Longue Courte

c) Transcription : Du gène à l’ARNm


Un gène : Séquence d’ADN avec un début et une fin qui code pour une ou plusieurs
protéines.

« Transcrire » en Français c’est recopier un message, une information, d’un format à un


autre.
Ainsi en biologie on appellera transcription le mécanisme par lequel l’ARN polymérase
recopie en ARN l’information d’un gène (ADN) par complémentarité de bases en remplaçant
la thymine par l’uracile.
Un gène possède un sens de transcription. La transcription démarre toujours en aval d’une
séquence de régulation appelé promoteur du gène.
Ainsi l’ARNm est complémentaire d’un brin de l’ADN qu’on dénommera brin transcrit et sa
séquence est identique à l’autre brin de l’ADN (le brin non-transcrit).

Ex :
Brin ADN transcrit (recopié par complémentarité) 5’- ATG CTC GAT GTC AGT TAT AGT-3’
Brin non transcrit (Séquence identique à ARNm) 3’- TAC GAG CTA CAG TCA ATA TCA-5’

Séquence ARNm: 5’- UAC GAG CUA CAG UCA AUA UCA-3’
e) Epissage de l’ARN

On appellera « codante » toute partie du gène permettant de synthétiser la protéine.


Contrairement aux procaryotes, le gène eucaryote est morcelé. C’est-à-dire que ces parties
codantes, les exons sont entre-coupés de parties non-codantes, les introns.

Lors de la transcription, l’entièreté du gène (Exons + Introns) est transcrite dans un ARN dit
pré-messager. Avant de sortir du noyau L’ARN doit se débarrasser des introns. On appelle se
processus l’épissage et il donne naissance à l’ARNm.

• L’ARN possède en 5’ de sa séquence une « coiffe » qui consiste en un ensemble de


protéines qui protègent l’ARN de la dégradation.

• Le 1er et le dernier exon ne sont pas entièrement codant. Il existe un 5’UTR et un


3’UTR qui sont des séquences de régulation.
UTR= Untranslated Region = Region non traduite (En protéine)

• La séquence codante est toujours comprise entre un codon START de séquence ATG
dans l’ADN et donc AUG dans l’ARN codant pour l’acide aminé méthionine et un
codon stop.

Codon : Séquence de 3 nucléotides qui code pour un acide aminé.


La transcription donne lieu à un ARN pré-messager composé de parties codantes, les exons
et de parties non codantes, les introns. Les introns sont supprimés et les exons sont
raccordés entre-eux pour donner l’ARNm qui est exporté dans le cytoplasme. C’est le
processus d’épissage.

Pb : Comment l’information génétique est-elle décodée ?

4) Décodage de l’information génétique : Le code génétique

a) Caractéristiques
Un codon est une séquence de 3 nucléotides

Il existe 64 codons possibles avec les 4 nucléotides composant l’ARN. Parmi ces possibilités :

• 61 conduisent à l’expression d’un acide aminé


• 3 sont des codon-stop UAG, UGA et UAA. Ils permettent d’arrêter la traduction.
• 1 codon start aussi dit codon d’initiation : le codon AUG qui code pour l’AA
méthionine.

Comme il n’y a que 20 acides aminés différents, plusieurs codons codent pour le même acide
aminé. On dit que le code génétique est redondant.

Par contre, le code génétique n’est jamais ambigu : un codon code pour un unique acide
aminé.
l’ADN étant universel (c’est la molécule de l’information génétique dans tous les êtres
vivants de la bactérie aux mammifères en passant par les végétaux sans exception), le code
génétique est lui aussi le même. Le code génétique est donc lui aussi universel.

Cette universalité de l’ADN et du code génétique est une propriété utilisée pour modifier
génétiquement des organismes en insérant de l’ADN de l’un dans l’autre …

Ex : Une sourie verte…!

Dans les années 60 un chercheur japonais a découvert un gène dans la méduse Aequorea
victoria qui code pour une protéine qui émet une fluorescence verte sous UV. Cette protéine
s’appelle la GFP (Green Fluorescent Proteine).

20 ans plus tard, un autre chercheur (américain) a l’idée de faire exprimer cette protéine par
des cellules ou de l’attacher à d’autres protéines pour suivre leur localisation cellulaire et
d’autres processus…

Se basant sur l’universalité du code génétique il sait qu’il peut insérer dans le génome de
n’importe quel êtres vivants le gène de la GFP et que celui-ci sera exprimé comme n’importe
quel gène et que la protéine sera normalement exprimée.

En 1994, la GFP est exprimée dans la bactérie E. coli et dans le ver Caenorhabditis elegans.
Quelques années plus tard, des souris vertes font la couverture du plus grand magazine
scientifique du monde.

Ces deux chercheurs ont eu le prix Nobel en 2008 et l’utilisation de la GFP (et d’autres
protéines fluorescentes maintenant) a révolutionnée la recherche biomédicale comme
jamais auparavant !

b) La dégénérescence du code génétique

En regardant attentivement le code génétique vous pouvez remarquer que la 3éme base du
codon n’a souvent pas d’importance !

Ex : l’AA proline est codé par les codons : CCA, CCU, CCG, CCC… Introduisez une substitution
(changement de nucléotide) dans la base 1 ou 2 et l’information change ! Pour la base 3
n’importe quel changement de nucléotide abouti à la même information.

On dit que le code génétique est dégénéré.


Le code génétique est le système de correspondance mis en jeu lors de la traduction de
l’information contenue dans l’ARNm en séquence d’acide aminés. Il est basé sur des
triplets de nucléotides appelés « codons ». Le code génétique est redondant, dégénéré et
universel.
La traduction débute au codon d’initiation ou codon START et s’arrête au codon STOP. Les
ribosomes qui sont les organites dont la fonction spécialisée et d’assurer la traduction de
l’ARNm en protéine en respectant le code génétique.

5) Un même génome et des phénotypes différents.

Pb : Comment avec un gène peut coder pour plusieurs protéines ?

a) La diversité des protéines : L’épissage alternatif

L’épissage alternatif correspond à la formation d’ARNm différents par recomposition des


exons après la transcription d’un même gène. Par ce processus, un gène peut coder dans
différentes cellules plusieurs protéines dont les fonctions sont différentes. L’épissage
alternatif est un moyen de diversifier le protéome (l’ensemble des protéines possible d’un
organisme) ainsi qu’un mécanisme permettant de faire varier l’expression des gènes.
Comment activer ou désactiver un gène en fonction du type cellulaire ?

b) L’expression différentielle des gènes

L’expression des gènes est sous influence de séquences régulatrices telles que le promoteur.
Des facteurs internes et externes modifient l’activité du promoteur et donc modifie
l’expression des gènes. Ainsi c’est la combinaison de gènes qu’exprime une cellule qui lui
donne sa spécialisation. Un neurone exprime une combinaison de gènes et donc de
protéines différentes d’un kératinocyte (cellule de peau) qui lui-même exprime une
combinaison de gènes différents d’un globule blanc etc.
Des gènes sont communs mais certains sont exprimés de manière spécifique pour chaque
type cellulaire.

L’épissage alternatif permet à un même gène d’exprimer une information génétique


différentes dans des cellules. Ajoutées aux influences de facteurs internes (hormones …) et
externes (condition de l’environnement) l’ensemble de ces mécanismes expliquent les
variations d’expression génique qui en retour explique les variations de phénotypes aux
différentes échelles (moléculaire, cellulaire et macroscopique) d’un organisme.

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