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Question : Comment les protéines sont-elles synthétisées à partir des ARNm ? Et quelles sont
les différentes échelles du phénotype ?
C’est en 1948, par Albert Claude, qu’ont été observé pour la première fois des ribosomes, mais
ils ne seront réellement identifiés comme tels que deux ans plus par Henry Borsook.
1) L’initiation, qui consiste en la fixation des deux sous-unités du ribosome sur l’ARNm et d’un
ARNt, porteur de l’acide aminé Méthionine codé par AUG.
Def ARNt : L'acide ribonucléique de transfert, ou ARN de transfert, ou encore ARNt, est un court
ARN, long de 70 à 100 nucléotides, qui intervient lors de la synthèse des protéines dans la cellule. Les
cellules vivantes contiennent quelques dizaines de sortes d'ARNt, chacune d'elle étant dédiée au
transfert de l'un des 20 acides aminés au ribosome, la machine cellulaire responsable de l'assemblage
des protéines à partir de l'information génétique contenue dans l'ARN messager. Leur fonction dans la
cellule est d'assurer la correspondance entre l'information génétique portée par l'ARN messager, et les
acides aminés contenus dans la protéine codée par cet ARN messager (ARNm). Ils sont donc les acteurs
clés de la traduction du code génétique.
2) L’élongation, au cours de laquelle se fixe un autre ARNt porteur d’un deuxième aa et où se
met en place de la première liaison peptidique en ces deux premiers aa. Le ribosome se déplace le
long de la chaîne nucléique en opérant la même activité formant ainsi une chaîne polypeptidique.
3) La terminaison a lieu lorsque le ribosome rencontre l’un des codons stop () ne codant pour
aucun aa. Les deux sous-unités se détachent alors et la chaîne polypeptidique est libérée.
Def Myopathie Congénitale : Maladies du muscle dans lesquelles, dès la naissance, la fibre
musculaire est plus fragile car sa structure est modifiée. La diminution de la force musculaire se
manifeste à la naissance ou plus tardivement.
Def Biopsie : Prélèvement d'un fragment de tissu sur un être vivant en vue d'un examen
microscopique. Une fois prélevé, idéalement dans un centre spécialisé, le fragment musculaire est
conditionné dans des milieux spécifiques pour être étudié morphologiquement en microscopie avant
de bénéficier d’analyses biochimiques voir génétiques, généralement à des fins thérapeutiques
(établissement d’un diagnostic médical).
En comparant les séquences, on observe qu’une simple substitution de base azotée donne
lieu à un tout autre aa. En effet, le codon GTC en position 4 devient GGC chez le patient 2 codant pour
la Glycine au lieu de la Valine comme chez l’individu sain, tandis que le codon GAG codant pour l’acide
Glutamique chez l’individu sain devient AAG et code pour la Lysine chez le patient 1.
Les protéines s’assemblent ensuite pour former les sarcomères, éléments constitutifs de base
des myofibrilles, structures cellulaires responsables de la contraction des fibres musculaires. La
répétition des sarcomères dessine, tout le long de la myofibrille, une striation régulière, visible au
microscope électronique. Une mutation dans la séquence codant pour la formation de ces protéines
dérègle l’assemblage des sarcomères et la cellule musculaire s’en trouve alors impactée. On observe
effectivement une malformation de la cellule, où le noyau se trouve au milieu, chez l’individu atteint
d’une myopathie centronucléaire.
Consigne
Question : Quels sont les mécanismes biologiques à l’origine de cette grande diversité de
protéines ?
Le génome contient environ 21 000 gènes codant pour environ 100 000 protéines. Ces chiffres
nous laissent à penser qu’à partir d’un seul gène peuvent être produits plusieurs protéines.
Nonobstant, tous ces gènes sont présents dans chaque cellule, alors que toutes les protéines ne le
sont pas. Chaque cellule est spécialisée dans une fonction qui lui est propre de par la synthèse de ses
protéines. En effet, ce sont les protéines qui constituent la première vitrine du phénotype
(moléculaire).
On observe ainsi dans un même organe plusieurs types cellulaires ayant des fonctions
spécifiques engendrées par la différente expression du code génétique au sein de ces cellules. Par
exemple, le cerveau est composé de neurones, chargés de transmettre de multiples commandes au
corps via des messages électriques et chimiques, et de cellules gliales avec les astrocytes, chargés
d’approvisionner les neurones en nutriments, les oligodendrocytes, participant à la synthèse de la
gaine de myéline, et les microglies ayant un rôle dans l’immunité.
Dans le document 1, on peut voir une comparaison des tailles et des concentrations des ARNm
produits dans différentes cellules du cerveau et dans l’organe complet. On constate que les trois gènes
étudiés s’expriment dans les neurones et dans les astrocytes. Cependant, excepté pour le gène gapdh
qui se trouve de façon équivalente dans les deux types cellulaires, les ARNm correspondant au gène
th présents dans le cerveau total sont nettement dus à l’expression de ce gène dans les neurones,
tandis que ceux correspondant au gène gfap ont pour origine les astrocytes. On imagine alors
l’importance de ces gènes, et donc des ARNm associés, dans le rôle de chacune de ces cellules.
C’est grâce à l’épissage alternatif qu’un même gène est capable de produire différentes
molécules d’ARNm à partir d’un même code initial. Le document 2 nous montre une comparaison
entre l’ARNpm du gène cgrp avec les molécules d’ARNm associées, produites par différents types
cellulaires et aboutissant à la production de protéines aux fonctions différentes (calcitonine =
hormone, CGRP = neuromédiateur). On observe sur les graphiques que certaines parties des
séquences d’ARNm sont les mêmes que l’ARNpm initial. Or, on distingue également les différences
entre les deux séquences produites. En effet, environ 200 paires de bases distinguent ces deux
séquences et que les correspondances avec l’ARNpm initial ne sont pas les mêmes d’une molécule à
une autre.
Un autre facteur que le code génétique est à l’œuvre dans la différenciation cellulaire, on parle
d’épigénétique.
Dans le cas des abeilles, voici l’extrait d’un article expliquant comment le mécanisme de
méthylation de l’ADN participent aux différences phénotypiques au sein d’une population ayant le
même génome :
“D’autres molécules telles que des DNMT3 sont trouvées dans la gelée royale. Il
s’agit de méthyltransférases de novo de type 3 qui transfèrent des groupes méthyles sur
les cytosines de l’ADN (au niveau de promoteurs de gènes notamment). Ces méthylations
modifient l’expression de gènes différemment selon leur localisation mais le mécanisme
précis n’est pas connu.
Des chercheurs ont étudié le méthylome (la répartition des groupes méthyles dans
le génome) du cerveau de l’abeille Apis mellifera [1, 2]. Environ 550 gènes présentent des
différences significatives de méthylation entre la reine et l’ouvrière ce qui peut contribuer
à leurs différences phénotypiques. La majorité des méthylations sont rapportées dans des
gènes impliqués dans le développement embryonnaire et le fonctionnement du système
nerveux, ils ont un rôle critique dans ces fonctions cellulaires.
[…] Par exemple, la méthylation d’exons de gènes codant des histones induit
l’expression de différents variants d’histones, qui jouent des rôles distincts dans les
processus de réparation cellulaire, division, etc. Chez les abeilles, les méthylations des
cytosines, et l’expression des variants d’histones qu’elles induiraient, concourraient à
modifier l’état de condensation de la chromatine et donc l’accessibilité de l’ADN aux
machineries cellulaires, expliquant ainsi la mise en place de différents phénotypes.
Ces processus épigénétiques vont induire non seulement une expression différentielle des
gènes entre l’ouvrière et la reine mais aussi une diversité de variants induisant différents
transcrits. Ces mécanismes épigénétiques expliquent que des phénotypes aussi différents
puissent être mis en place à partir d’un même génome.”