II – Mécanisme de l’expression de l’information génétique :
L’information génétique est située dans le noyau et la synthèse des protéines se réalise
dans le cytoplasme.
1 - Une relation entre ADN et protéine
Les protéines sont des macromolécules essentielles au fonctionnement des cellules. Ex :
l’hémoglobine assure le transport du dioxygène dans l’organisme. Elles sont formées d’une
succession de petites molécules les acides aminés.
Des mutations sur la séquence nucléotidique de la Beta globine entrainent une
modification de la séquence en acides aminés de la protéine. Ceci prouve que les protéines
sont le produit de l’expression d’un gène.
Comment un gène permet il la synthèse d’une protéine ?
2 - De l’ADN à la protéine :
La thymine est une base azotée spécifique de l’ADN. L’utilisation de Thymine tritiée
(radioactive) permet de localiser le lieu d’incorporation des nucléotides dans l’ADN, c’est
à dire le noyau.
L’incorporation d’un acide aminé au sein d’une protéine s’effectue toujours dans le
cytoplasme, même si le rôle des nouvelles protéines se situe dans le noyau ou à l’extérieur
de la cellule (ex : enzymes digestives).
Comment une information contenue dans le noyau permet-elle la synthèse de
protéines dans le cytoplasme ?
En 1951, Brachet démontre qu’il existe une relation entre l’activité de synthèse des
protéines et la présence dans la cellule d’ARN, un acide nucléique proche de l’ADN. Les
deux photographies ci-dessus montrent :
1/6
L’assemblage des acides aminés n’est pas réalisé directement au contact de l’ADN,
un intermédiaire est nécessaire entre l’ADN et les protéines. Cet intermédiaire est
de l’ARN (acide ribonucléique). Il est beaucoup plus petit que l’ADN et peut traverser les
pores de la membrane nucléaire. Il est le vecteur de l’information génétique, pour cette
raison il est appelé ARN messager (ARNm).
3- De l’ADN à l’ARNm à la protéine :
En 1961 Jacob et Monod mettent un terme à l'énigme du passage de l'ADN à la protéine
: l'ADN est d'abord transcrit dans le noyau en une copie appelée ARN messager qui
est transférée dans le cytoplasme pour y être traduite en séquences d'acides aminés.
a - De l’ADN à l’ARNm : Transcription
Lors de la transcription, l’ARN est synthétisé par l’ARN polymérase (enzyme), à partir
de nucléotides libres et d’énergie. Elle a lieu dans le noyau.
L’information contenue dans un gène est copiée par complémentarité de bases avec un des
deux brins d’ADN, le brin transcrit (ou brin matrice). La molécule d’ARN ainsi produite et
nommée pré-ARNm. Elle subit ensuite une maturation dans le noyau et devient l’ARNm -
Maturation du pré-ARNm : modification de cette molécule (suppression de certaines
portions non codantes, ajout de séquences « protectrices » à ses extrémités), qui est
exporté dans le cytoplasme à travers la membrane nucléaire où elle dirige la synthèse
d’une protéine.
 Observation au microscope de la transcription de l'ADN

c - Différence entre l’ADN et ARN :

b - Detaille de la transcription :

 L’ADN est l’abréviation d’acide DésoxyriboNucléique et l’ARN signifie acide

RiboNucléique. Cette différence provient du sucre qui compose ces molécules : le ribose
est présent dans l’ARN et le désoxyribose dans l’ADN.

 Une autre différence est celle du nombre de brin : la molécule d’ARN est
Le brin d’ARN est synthétisé dans le sens 5’ vers 3’
« monocaténaire », elle n’a qu’un seul brin alors que l’ADN est dit « bicaténaire », c’est-à-
dire composé de deux brins en double hélice.

2/6
  Enfin, une des principales différences survient au niveau de la composition de la chaîne
nucléotidique. Toutes les deux sont composées de nucléotides mais certains diffèrent. Les
brins d’ADN sont composés de quatre nucléotides : Cytosine (C), Guanine (G), Adénine (A)
et Thymine (T). L’ARN, lui, est aussi composé de quatre nucléotides : Cytosine (C), Guanine
(G), Adénine (A) et Uracile (U). Nous remarquons donc que la thymine est remplacée par
l’uracile chez l’ARN. Cette formation respecte aussi une règle de complémentarité :
l’adénine s’associe avec l’uracile et la cytosine avec la guanine.
Les travaux de Nirenberg et Matthaei (1961) débutent après la découverte d'une enzyme
capable de polymériser, in vitro, des ribonucléotides pour former une chaîne ayant les
propriétés de l'ARNm.
Ces auteurs ajoutent à un milieu contenant des précurseurs (les 20 acides aminés), un
ARN de synthèse ne contenant que des nucléotides à Uracile (U). Ce polymère "poly 'U' "
déclenche la synthèse d'un polypeptide monotone (poly 'Phe') constitué uniquement
d'acides aminés "phénylalanine". Avec le même type d'expérience, d'autres polypeptides
"monotones" sont obtenus avec d'autres ARN de synthèse :

ARN de Synthèse Poly U Poly A Poly C

Polypeptide Polymère de Polymère de Polymère de

obtenu Phénylalanine Lysine Proline

4 – Relation ARNm – protéines :

a - Les travaux de Nirenberg et Matthae

En essayant des combinaisons de divers triplets de ribonucléotides, de laboratoires ont,

en l'espace de 2 ans, décrypté toutes les combinaisons du code génétique.

3/6
 b - La découverte du code génétique : Les ARN outils de la traduction : l’assemblage des acides aminés fait intervenir de
Le « langage » d’un gène et de l’ARNm s’exprime avec un alphabet à quatre lettres (les nombreux acteurs, dont les principaux sont des ARN et ribosomes.
quatre sortes de nucléotides), tandis que le « langage » d’une protéine s’exprime avec un
alphabet à 20 lettres (les 20 acides aminés). Il est donc impossible qu’un nucléotide soit Type d’ARN Quantité relative en % Nombre de nucléotides
spécifique d’un acide aminé.
ARNr (ribosomal) 80 3700
L’élaboration de polynucléotides synthétiques a permis de découvrir qu’une combinaison
de 3 nucléotides, offrant 64 possibilités différentes (43) d’acides aminés, était le système ARNt (de transfert) 15 75

mis en œuvre au sein de la cellule. ARNm (messager) 5 variable

On appelle code génétique ce système de correspondance entre les codons de l’ARNm et
les acides aminés.
Le code génétique présente plusieurs propriétés :
α – ARNt :
- il est redondant (ou dégénéré) : plusieurs codons codent pour le même acide aminé (sauf
ARN de transfert
pour la méthionine et le tryptophane),
est une petite chaîne
- il est non ambigu : à un codon donné, correspond un seul et unique acide aminé,
nucléotidique
- il est universel : il est le même pour tous les êtres vivants (ou presque…).
caractérisée par un
site de fixation d’un
acide aminé
spécifique et un site
de fixation d’un
codon de l’ARNm qui
correspond à l’acide
aminé.

β – Les ARNr :
Les ARNr sont des
éléments constitutifs
des ribosomes
responsables de
synthèse de protéines.

5 – De l’ARNm à la protéine : Traduction

a – Les éléments cellulaires intervenant dans la traduction :

4/6
 b - Mécanisme de la traduction
Pour synthétiser la protéine, il faut :
• ARNm = information (la recette)
• Ribosome = machine à assembler les acides aminés
• Acides aminés = pièces de construction  Elongation :
• ARNt (ARN de transfert) = molécules qui transportent les acides aminés du Après fixation des ARNt les acides aminés qu’ils transportent sont reliés entre eux par
cytoplasme au ribosome où ils sont assemblés en protéine. une liaison covalente (liaison peptidique).

 Initiation :
Le brin d'ARNm s'attache au ribosome. En fait, il s’attache d’abord à la petite unité.
C’est à ce moment que la grosse unité vient se fixer. Donc, les deux unités ne
s’assemblent que lorsque l’ARNm se fixe à la petite unité. Deux ARNt peuvent se
fixer par leur anticodon sur l’ARNm au niveau du ribosome (un sur la zone appelée site P
et l’autre sur la zone appelée site A).
Chaque ARNt se fixe par son anticodon sur trois nucléotides de l’ARNm. Ces trois
nucléotides de l’ARNm constituent ce qu’on appelle un codon.

5/6
 c – Conclusion :

 Terminaison :
Tous les ARNm se terminent par le codon (triplet de bases) UAA, UAG ou UGA =
codons STOP. Lorsque le ribosome atteint un codon STOP, une enzyme (facteur de
terminaison) s'y fixe et détache l'ARNm du ribosome.

6/6