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Sur les dimensions des grandeurs électriques et

magnétiques
P. Joubin

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P. Joubin. Sur les dimensions des grandeurs électriques et magnétiques. J. Phys. Theor. Appl., 1896,
5 (1), pp.398-401. �10.1051/jphystap:018960050039801�. �jpa-00239921�

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398
Évaluons le changement de couple :

On voit combien ce changement est faible, même pour un change-


ment énorme de la période.

Pratiquement, il suffira de
prendre
Je détache le admettant que le
balancier, je le pèse (3gr, 7 5) et,
m oment d’inertie est le même que si les 2/3 de la masse environ
étaient à la circonférence, je fais souder un anneau de plomb de poids
convenable (4 grammes) autour de la jante du balancier. Quelques
essais permettent rapidement de l’équilibrer en coupant des petits
morceaux avec un canif.

Le balancier remis en place, le recouvrement s’effectue régulière-


ment, avec l’amplitude initiale, et persiste jusqu’à complet déroule-
ment du ressort moteur.

SUR LES DIMENSIONS DES GRANDEURS ÉLECTRIQUES ET MAGNÉTIQUES ;


Par M. P. JOUBIN.

Les dimensions des grandeurs électriques et magnétiques s’ex-


p riment provisoirement en fonction de quatre grandeurs fondamen-
tales : d’abord, celles de la mécanique générale L, T; puis, celle
d’une quantité purement électrique ou magnétique, K ou K’, pouvoirs
inducteurs correspondants. Rien n’indique a priof-i que ces grandeurs
puissent s’exprimer exclusivement au moyen des unités mécaniques,
c’est-à-dire que les phénomènes électriques ou magnétiques soient
d es manifestations de propriétés purement mécaniques d’un milieu.
Toutefois, la connaissance des dimensions de R et R’ serait d’un si
grand intérêt, et de nature à jeter une si vivre lumière sur toute une
classe de phénomènes encore si inconnus, qu’il m’a paru intéressant
d’admettre l’hypothèse précédemment énoncée et d’en tirer les con-
clusions qu’elle comporte.
Or, le probléme est moins indéterminé qu’il ne Ie paraît au premier
abord ; pour mieux dire, il est complètement déterminé si l’on part
’t

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de ce postulatu1 : Les g,-andeurs électriques et »zag)îétiques sont de

l a méme natur’e que celles de la mécanique rationnelle.


L’analyse suivante permet de s’en rendre compte : Supposons,
pour fixer les idées, que nous eussions exprimé toutes les quantités
en fonction de L, M, ’r et K. L’examen général du tableau ainsi
formé nous révèlera tout d’abord les faits suivants :
1 ° La masse 1VI n’entre qu’avec la puissance 1/2 :
2° Si la longueur L entre en même temps que M, c’est avec une
puissance fractionnaire ; l’exposant de L est entier ou nul si ne
figure pas ;
temps T ne figure que par des exposants entiers;
3° Le
Enfin, remarque capitale, chaque fois que la masse et la lon-
gueur figurent en même temps (par conséquent avec des exposants
fractionnaires) la dimension I1 s’introduit avec un exposant aussi
fractionnaire; sinon, cet exposant est entier.
De ces considérations générales nous allons déduire les dimensions
de K et K’ ; il suffit pour cela de remarquer que si, d’après notre
postulatum, ces grandeurs ne sont pas d’une autre nature que celles
que l’on rencontre ordinairement en mécanique rationnelle, leurs
dimensions sont nécessairement entières en L, M, T. D’où les deux
conclusions suivantes :
1 1 Les dimensions de K sont impaires en L et paires en T;
2° Le produit KK’ ayant pour dimensions L-2T2, K’ est impair en
L et 1VI, pair en T ; de plus, l’exposant de M a une valeur égale et de
signe contraire dans K et K’. Cette valeur est d’ailleurs néces-
sair ement --- 1, toutes les grandeurs de la mécanique ne contenant
la masse qu’à la première puissance. Nous pouvons le prendre égal
à + 1 pour K’ et -

1 pour K, car nous allons voir que la supposition


contraire reviendrait simplement, à intervertir K et K’. Nous avons
donc :

L’exposant de L peut être =h 3 ou ± ~ ; celui de T, ~ ~ ou 0, si


K et K’ sont des grandeurs mécaniques. On peut ainsi faire vingt-
quatre combinaisons dont douze seulement seront considérées comme
distinctes, les douze autres s’obtenant simplement en échangeant les
valeurs de K et K’. Or de ces douze combinaisons, une seuZe donne à
la fois pottî, Il et diinejîsioîîs ayant une signification
400

c’est la suivante

c’est-à-dire que K est un coefficient de compressibilité (inverse d’un


coefficient d’élasticité), et K’ une densité ; ce sont précisément les

grandeurs qui dans la formule de Newton V = ecZ donnent la vitesse


de propagation d’une onde. Ce sont celles qu’on eût été conduit a
à donner à K et K’ pour représenter la vitesse de propagation
d’une onde électromagnétique. Lord Kelvin a déjà observé que la

grandeur peut être considérée comme analogue à un coefficient


d’élasticité du milieu qui transmet les actions électriques.
Nous laisserons donc de côté l’autre solution consistant à échanger
entre elles les expressions de K et de Ii’.
Ces dimensions conduisent pour les grandeurs électriques et
magnétiques à des résultats intéressants. Définissons seulement les
grandeurs fondamentales.
I. -

Électrostatique.
1° Le champ H - ML -’ T -2~ c’est une pression (énergie de l’unité
de volume) ;
2° Le potentiel V ‘ MT -2, tension superficielle (énergie de l’unité
de surface) ;
3’ Densité d’électricité apparente (masse électrique) : densité super-
ficielle a, mémes dimensions que le champ; densité cubique P : varia-
tion de la pression par unité de longueur (ou force par unité de
volume), ML -~T -~ ;
4° Densité d’électricité vraie (quantité d’électricité) : densité super-
ficelle ~ Ka, dimensions 0, liée à la densité de masse, comme la
varifltion d’une grandeur en physique est liée à son coefficient de

cubique d - K, dimensions L-1; peut être considérée (en


Densité
1 B
1 A
..
P comme définie par l’opération cll =: po di même
K K Poi
t
posant p p dz
remarque que précédemment.
401

II. Électroî)agîîétisme.
-

1° Densité de courant (et densité de masse magnétique),


vitesse angulaire;
2° Champ magnétique H’ (et intensité d’ailnantation),
c’est unevitesse linéaire ;
3° Quantité de magnétisme : densité superficielle : quantité de
mouvement de l’unité de volume ~~ZL --2 T-1. Densité cubique : varia-
tion par unité de longueur de la même quantité ;
l~° Potentiel V’, énergie de l’unité de quantité de magnétisme ;
dimensions L2T -1 ;
5" Résistivité ML -1 T -1, moment de quantité de Illouven1ent par
unité de volume.
Remarques générales. Ces résultats selnblent devoir jeter quelque
-

lumière sur la nature des phénomènes électriques et magnétiques.


C’est ainsi qu’on est conduit immédiatement à rapprocher les forces
électrostatiques des forces capillaires ; il est inutile de rappeler les
expériences de M. Lippmann qui pourraient conduire directement à
cette conclusion.
En électromagnétisme, un courant électrique serait un mouvement
tourbillonnaire du milieu ; le champ en chaque point est la vitesse
du tourbillon. Or, j’ai montré que, dans un conducteur cylindrique
parcouru par un courant, le champ en chaque point intérieur est égal
à la densité du courant i multipliée par la distance à l’axe r; c’est
bien une vitesse, et de plus le mouvement tourbillonnaire se fait
d’une seule pièce autour de l’axe, la vitesse angulaire y est constante ;
au contraire, à partir de la surface, à l’extérieur, la rotation s’amortit

à mesure que la distance augmente.


Le résultat le plus frappant auquel on est conduit est le suivant :
la force électromagnétique d’un champ sur l’élément de volume d’un
courant est, en grandeur et en direction, la force centrifuge composée
due à la vitesse du champ H et à la vitesse de rotation du courant i,
étant donné que l’on compte la rotation i positivement en sens inverse
des aiguilles d’une montre (solénoïde d’Ampère). Ija formule de
Laplace n’est autre que celle de Coriolis.
Au point de vue le plus général, les phénomènes électroma-
gnétiques dépendent de la vitesse (angulaire ou linéaire); les phéno-
mènes électrostatiques, de l’accélération (variaticn de quantité de
magnétisme et force électromotrice induite, ou inversement).

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