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SOMMAIRE

I - Préface. P3

II - L'origine du monde en chiffres. P6

III - L'origine de la Terre. P9

IV - L'origine de l'humain. P 13

V - L'origine des religions monothéistes. P 19

VI - L'origine de la civilisation occidentale. P 29

VII - Comment la France en est arrivée là ? P 35

VIII - Ici et maintenant, la spiritualité. P 61

IX - Ici et maintenant, la République. P 69

X - Nous, ici et maintenant. P 83


X-1 - Une société néolibérale. P 87
X-2 - Les résistants. P 105
X-3 - Dès la naissance. P 113
X-4 - Via l'école. P 117
X-5 - Via l'environnement sociétal du jeune. P 126
X-6 - Tout naturellement par le travail salarié.
X-6-a -Travail et technosciences. P 132
X-6-b - Le travail, gagne-pain. P 151

X-7 - L'argent. P 163

X-8 - La maladie, la mort. P 168

XI - Conclusion. P 179

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A Rémi Fraisse, tué par la République en protégeant la vie.

« Quand on considère les richesses dont la bienfaisante nature a


comblé le Genre humain, et l'intelligence ou la raison dont elle l'a
gratifié pour lui servir d’instrument et de guide, il est impossible
d'admettre que la destinée de l'homme soit d'être malheureux sur la
Terre ; et quand on considère qu'il est essentiellement sociable, par
conséquent sympathique et affectueux, il n'est pas plus possible
d'admettre qu'il soit naturellement méchant.
Cependant, dans tous les temps et dans tous les pays, l'Histoire ne nous
montre que troubles et désordres, vices et crimes, guerres et
révolutions, supplices et massacres, catastrophes et calamités.
Mais si ces vices et ces malheurs ne sont pas l'effet de la volonté de la
Nature, il faut donc en chercher la cause ailleurs.
Cette cause n'est-elle pas dans la mauvaise organisation de la Société ?
Et le vice radical de cette organisation n'est-elle pas L'Inégalité, qui lui
sert de base ? »
Cabet, préface de « Voyage en Icarie », 2d édition, 1840.

Première édition 12/2017, cette seconde édition a bénéficié des critiques de mes 100
premiers lecteurs. Merci.
Si vos écrits correspondent à notre ligne éditoriale, nous pouvons les éditer, contactez-
nous : edition.inuitinui@gmail.com

L’œuvre originale de la page de garde est publiée avec l’aimable autorisation de


l’auteur « CAFOUI ».

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I - Préface

Y a-t-il une possibilité d'éviter l'effondrement, comme tant


d’autres civilisations du passé ? En prenant les humains tels qu'ils sont,
avec leurs milliards de neurones, leurs hormones et leurs instincts ; en
tenant compte de leurs histoires et de leurs habitudes sociétales, pourrons-
nous trouver de nouvelles pistes d'évolution ? Sont-elles forcément
tranchantes et radicales ?

Je me plongerai dans notre Histoire afin d'y chercher des explications, j'y
piocherai aussi ce qui peut nous inspirer. Et je mettrai en lumière ce qui
se fait, se vit au présent. En évitant autant que possible, les projections
catastrophistes car une observation rationnelle, et subjective, de notre
présent est bien assez parlante. Mes remarques, écrits, critiques, idées ont
été découverts dans les textes et paraboles de précieux ancêtres. Je ne les
citerai pas tous ; j'écris ce qui me touche, « en mon âme et conscience »,
ici et maintenant. J'écris simplement pour le plus grand nombre afin que
se colportent les idées, les idéaux couchés sur la page/paysage. Comme
la bonne santé fut colportée par les Simples avec leurs remèdes naturels
dit de « bonne-femme », terme à l’origine floue mais pour moi,
clairement, sans connotation macho-péjorative.

J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet.


Sur les 100 milliards d’humains ayant vécu sur Terre bien peu sont morts
paisiblement. L'Histoire est une succession de tragédies, notre époque est
juste dans la continuité. La tragédie, c'est étymologiquement, le sacrifice
du bouc. Autrefois, ce rite permettait à l'humain de regarder en face sa
nature mortelle. Aujourd’hui, le déni de la mort ou de la maladie ne les
ont pas fait disparaître. Au contraire, l'angoisse existentielle est plus forte,
elle empêche de raisonner. L'humanité est désorientée devant
l’apocalypse en cours. C'est une chance pour une alternative.
Avant une civilisation pouvait disparaître sans en impacter une autre à
l'autre bout du monde. Maintenant notre modèle totalitaire de
développement occidental, historiquement Anglais, Français, Allemand,
est en voie de mondialisation. Il entraîne la disparition de la biodiversité
et la vie sur Terre semble condamnée.
L'humanité est incompréhensible, elle vit sur une planète d'abondance et
elle organise le manque. Elle vit dans un environnement merveilleux et

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ne prend plus le temps de la contemplation. Elle existe et perdure grâce à
la coopération et organise la compétition.

Il est étrange que la majorité des gens s'épatent d'une tour Eiffel.
Au-delà de la problématique phallique d'une humanité complexée, les
souffrances accumulées des mineurs, des fondeurs, des métalliers, des
serruriers, des charpentiers, l'obéissance et l'asservissement à un délire
ostentatoire me sautent aux yeux et perturbent mon admiration. Que ce
tas de ferraille soit devenu le symbole du pays reconnu comme celui des
« droits de l'homme » m’interroge ; comme les défaites successives du
prolétariat m’interrogent sur les stratégies à adopter pour organiser un
autre avenir.

La sélection par la bêtise est à la base de notre organisation, nous vivons


en « Médiocratie » (Lire Alain Deneault). Pourtant il existe des humains
avec des pensées éclairées, je citerai leurs mots. D’autres ont fait de leur
vie des exemples, ils illuminent les ténèbres de nos sociétés mercantiles.
On me demandera qui je suis pour me permettre d’aborder ces sujets.
Je réponds que je suis citoyen d'un état libre et que quelque faible
influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit
d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire.

Je réponds avec Edward Said : « L’expert ne se préoccupe pas de ce que


son savoir génère. On peut très bien être géologue, chercher du zinc ou
du cuivre au Katanga, mais être totalement incompétent quand il s’agit
de penser les incidences de cette pratique à l’échelle du Congo.
L’industrie ne veut pas qu’ils soient compétents, car ce n’est pas dans
son intérêt. A l’inverse, l’intellectuel agira en “amateur”, c’est-à-dire en
aimant son sujet et en se sentant concerné par toutes ses dimensions, ce
qui appelle nécessairement à l’interdisciplinarité ».

J'ai emprunté à Rousseau. Ses idées, ses paradoxes sont stimulants ; il est
pour la démocratie directe mais la pense impossible dans un état trop
grand, il préfère la démocratie représentative mais est contre car elle
engendre des élus légiférant pour leurs propres intérêts. Mais, je ne l'adule
pas pour autant, il croit au « Deus ex-machina » et c'est un fieffé
misogyne, il n'est que de son époque.
J'emprunterai à bien d'autres en gardant un sens critique. Hugo se prenait

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pour le Messie, Proudhon, si génial qu'il fût aussi, était aussi antisémite
que Voltaire. Tout humain ancré sur son piédestal perd humilité et doute
créatif en s'accordant avec son temps. Face à des personnalités aussi
puissantes à leur époque, je ne suis qu'un « porteur d'eau ».
Paradoxalement, étant un inconnu pétri de doutes, j'écrirai certainement
moins de bêtises qu'eux. Et je compte sur mes lecteurs pour me critiquer.

L’urgence des injustices quotidiennes m'impose une réaction/résistance


contre ceux qui nous nuisent, certains s'y retrouveront, d'autres me
dénigreront. C'est normal, l'humain confie souvent sa vie, ses espoirs, au
pharaon, au messie, au leader, au président plutôt que de chercher lui-
même des réponses à ses problèmes.

« Quand tous vont au dérèglement, nul ne semble y aller. Qui s'arrête et


fait remarquer comme un point fixe, l'emportement des Autres. Il est bien
naturel que les humains s'occupent de détruire la marque. »
Rousseau

Objet kitsch de 1925.


Quand une marque
détourne un symbole
millénaire et se
l’approprie pour faire sa
pub. Le Svastika,
symbole de bonne fortune,
de bon présage, d’origine
Hindoue.
Aussi récupéré par les
nazis… un peu avant.
(Lire Valérie Arrault,
L’empire du kitsch)

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II - L'origine du monde en chiffres.

« Celui qui maîtrise le passé maîtrise le futur, celui qui maîtrise


le présent contrôle le passé. » G. Orwell, 1984

Pour savoir où l'on va, il me paraît nécessaire de savoir d'où l'on vient.
Enfin savoir sans être sûr de savoir ; un savoir scientifique est toujours
relatif.
Notre temps de vie est court. Un arbre peut vivre 2000 ans, un requin du
Groenland 400 ans, un perroquet 100 ans, une morue 80 ans.
Par rapport aux 13,819 milliards d'année de notre univers, nos rondes
journées sont vraiment très courtes.

« Et ce qui chante et contemple en vous est encore fixé dans les limite de
ce premier instant qui sema les étoiles dans l'espace » K. Gibran, 20 ans,
avant l'hypothèse du Big-bang.

Le Big-bang, mes cellules, ma conscience sont nés à cet instant-là.


L’explosion originelle a enfanté :
Le temps qui depuis s’écoule.
La matière qui nous constitue, appelée baryonique, elle serait du
vide en vibration.
La matière noire, sur laquelle la matière visible allait s'agglomérer.
La matière noire permettrait aux galaxies de ne pas s’écarteler à cause de
leur rotation. Elle s’observerait par défaut, en regardant comment un
rayon lumineux serpente en passant à sa proximité, on reste incapable
d'en penser la composition.
D’autres champs/particules.
L’énergie noire, celle qui expliquerait l’expansion accélérée de
l’univers. Elle est aussi nommée énergie du vide car les astronomes font
appel aux physiciens pour découvrir le Graal : relier la mécanique
quantique de l’infiniment petit et la relativité générale de l’infiniment
grand.
Et plus concrètement, l'hydrogène de mon verre d'eau.
Et ensuite les neutrinos se sont dispersés.
Puis la lumière fut, 300 000 ans après l’explosion originelle.

« Désormais notre Patrie doit être l'Univers » Flora Tristan, 1850

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Bien après sont nés des trous noirs supermassifs. Selon des scientifiques,
un trou noir, un puit d’attraction gravitationnel dont rien ne sort,
deviendrait au bout d'un certain temps un trou blanc, une étoile de Planck.
Au-delà d'une certaine quantité de matières avalées le trou noir vomira ce
qu’il a absorbé. Si nous n'avons encore pas pu observer ce phénomène
c'est que le temps dans le trou noir s’écoule beaucoup plus lentement, à
cause de la gravité. D'autres pensent que la limite de notre univers serait
les bords d'un trou noir et notre environnement en 3D, une projection
holographique.

Les trous noirs éructent un peu de matière via le rayonnement de Hawkins,


des étoiles supermassives naîtront ; elles enfanteront à leur tour la
majorité des atomes qui nous constituent.
La matière, le soleil, une table, nous, etc., n'est qu'un minuscule concentré
d'énergie perdu dans un espace vide gigantesque. La distance entre noyau
et électron étant très grande, même les plus grands cerveaux sont
essentiellement composés de vide, à 99,99%.
La matière, dont les étoiles, composent notre univers pour à peine 5% de
sa masse/énergie ; on ignore les 95 % restant. La matière est issue des
molécules, des amas d'atomes, les plus courantes dans cet univers sont le
dihydrogène H2 et l'eau H2O.

Notre univers aurait 10 mille milliards d’étoiles, certaines deviendront


des étoiles à neutrons. Ces astres dessinent sur le ciel du désert une toile
que Michelangelo, le contemplatif, ne renierait pas.
C'est de la mort d’étoiles, elles explosent, que naissent les atomes les plus
lourds comme l'or. A chaque seconde, une naissance et une mort. La vie
doit s’éteindre.

Notre système solaire est à la périphérie de notre galaxie, sur un bras


d'une de ses spirales. Notre galaxie, comme les autres galaxies serait
enveloppée d'une cotonneuse bogue de matière noire et elle tourne autour
d'un trou noir qui est à son origine ; via ses éructations. J'aime son petit
nom à notre galaxie : la voie lactée, c'est poétique et terre à terre, un sein
nourricier à l'origine de toute vie.

Notre vaisseau spatial est baptisé TERRE. Notre sphère tourne sur elle-
même à 1700 km/h et autour du soleil à 107 000 km/h. Notre système

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solaire se déplace dans notre galaxie à 90 000 km/h et enfin (?) notre
galaxie tourne en entraînant notre Soleil à une vitesse de 860 000 km/h.
Des Musulmans Soufi, les derviches tourneurs, dansent en tournant sur
eux-mêmes, en tendant la main droite vers les cieux afin d'en capter la
rotation, ils la transmettent au sol par la main gauche, et ce depuis le XIIIe
siècle ; les Grecs vers -300 avaient un rite proche.

Notre étoile/soleil est plutôt petite, elle est classée dans les naines jaunes.
Elle est née de l'explosion de deux précédents soleils beaucoup plus
massifs. L'étude d'éléments semi-denses le prouverait car notre soleil
n'est pas assez massif pour amalgamer en son sein des atomes aussi lourds.
Des civilisations amérindiennes donnaient un nom à la mère du soleil :
Coatlicue.

Le soleil pèse 99,86% de la masse totale du système solaire et Jupiter, la


plus grosse planète, est gazeuse et pèse 75% de la masse totale des autres
planètes. La Terre,
vulgaire agglomérat de
poussières cosmiques,
serait âgée de 4,54
milliards d'années. Puis
après une collision avec
une planète de la
dimension de Mars, la
Lune serait née.

Coatlicue

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III - L'origine de la Terre.

Notre planète est au centre de l'univers.


Notre Terre est unique, comme notre Soleil, comme les Autres.
D’une façon co(s)mique, on peut dire qu’Aristote avait raison et
l'inquisition aussi, et ce n’est en rien remarquable.
Dans un univers homogène et isotrope, à très grande échelle, quel que
soit l'endroit d’où l'on observe, on voit la même chose.
Le centre peut-être partout, et nulle part.

TERRE.
Son nom de baptême serait une erreur du Moyen-Âge. A cette époque, on
pensait que la terre était plus étendue que la mer. Par contre personne ne
pensait qu’elle était plate, c’est une rumeur du XIXe siècle.
Océane, Planète bleue, serait plus juste ou Bactéria.
Les bactéries sont la plus importante biomasse terrestre. On pourrait
émettre l’hypothèse que nous sommes une bactérie. En tout cas, sans elles
nous ne serions pas là.
Sans les mitochondries transmises par les mères, et nées d’un ancien
mariage entre une cellule et une bactérie, nos cellules ne seraient pas
alimentées.
La vie sur Terre se développe depuis près de 4 milliards d'années. De
l'eau liquide, grâce au soleil et à la chaleur interne de la Terre, des acides
aminés extra-terrestres, du feu, de l'argile, du mystère et la vie est arrivée.
Certaines hypothèses plaident pour la panspermie, c'est à dire l'arrivée de
la vie via les comètes. Certains gaz rares n'étaient pas sur terre, ils ont été
apportés par des comètes, comme une partie de nos océans.

Entre 3,7 et 3,5 milliards d'années, la vie s'est développée dans l'eau,
océans ou gouttes, et dans les roches. Les cyanobactéries se sont
multipliées, elles sont à l'origine d'une partie de l'oxygène. Cet oxygène
a ensuite permis la naissance des algues rouges, il y a 1,2 milliards
d'années, puis des plantes aquatiques puis des premiers animaux marins,
il y a 640 millions d'années.
Comme l'oxygène manquait dans l'eau, la vie est arrivée sur la terre ferme
avec des algues, des champignons, puis il y a 440 millions d'années avec
les premières plantes en symbiose avec des mycéliums (champignons)
puis les fougères et les conifères.

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Actuellement, les arbres produisent la moitié de l'oxygène que nous
respirons grâce à la photosynthèse. En plus, en consommant du dioxyde
de carbone, il fabrique du bois. Il va même jusqu'à créer des centaines de
litres d’eau grâce aux atomes qu’il assemble en son sein.
L'autre moitié de notre comburant provient toujours de l'océan, du
phytoplancton.

Les végétaux se nourrissent et grandissent grâce à une stratégie opposée


à celle de l'homme. Nous mangeons de l'énergie concentrée alors que les
arbres s'étalent le plus possible pour puiser de toutes petites quantités
d'énergie via de gigantesques capteurs. Si l’on additionne la surface des
feuilles et des racines en contact avec l'environnement qui les nourrira,
on arrive à des surfaces gigantesques de plusieurs milliers de mètres
carrés pour de grands arbres.
Même un petit épi de blé et son système racinaire sont reliés à plus de
500m². En comparaison, l'intestin humain a une surface de contact avec
les aliments mesurant environ 400m².

Il y a 360 millions d'années les animaux ont envahis la terre ferme. Les
mammifères, 220 millions d'années, ont pu apprécier les premières fleurs
vers 130 millions d'années. Un vrai coup de bol, n'est-ce pas ? Elles se
reproduisent comme nous, ou presque, un pistil est l'attribut femelle, une
étamine l'attribut mâle.
La vie, malgré tout, la vie, quoiqu'il arrive : la vie a subi 6 extinctions
massives. La dernière est celle des dinosaures, ils dominèrent la terre
entre -265 millions d'années et -65 millions d'années. On pense que les
oiseaux sont à classer comme Sauriens, ils sont les descendants de
dinosaures herbivores et granivores. Comme eux, ils paradent en étalant
leur éclatant plumage.

La ressource sur laquelle repose notre civilisation est l'or noir, c'est un
héritage préhistorique. Il y a 350 millions d’années, le carbonifère a créé
les hydrocarbures à la base de notre modèle de civilisation. Un super
continent regroupait pratiquement toutes les terres émergées.
L'atmosphère riche de 34% d'oxygène permettait à des libellules de 1,50
mètre de virevolter entourées d'une flore luxuriante comme des fougères
de 30 m. Les champignons ne savaient pas encore décomposer la lignine
de bois, plus abondante que dans nos troncs d’arbres actuels. Le CO2 fut

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capté par les plantes puis enterré par le temps, les hydrocarbures étaient
cachés loin sous terre car sur terre, ces molécules limitent la vie du sol en
le stérilisant.
Ces molécules d’hydrocarbures sont hyper-collantes, elles rendent
allergiques au pollen. Elles collent à l'herbe et l’humain, en bout de chaîne,
s'en nourrit, cela participe à une perte de diversité de notre flore
bactérienne intestinale.
Cela peut-il expliquer l’augmentation des maladies auto-immunes et
inflammatoires ?

Nous aurions dû laisser les hydrocarbures à leur place, mais l’humain à


l’obsession des trous. L'humain creuse pour l'uranium. La terre ne
suffisant pas l’humain ira creuser les mers pour récupérer des nodules
polymétalliques. L'énergie nucléaire est l'autre ressource adulée ; elle est
surtout tellement parfaite pour la guerre. Le plutonium préhistorique
n'existait plus qu'à l'état de trace ; il a été ressuscité par nos glorieux
scientifiques pour le bien de l’humanité.
Notre présent est modelé par notre passé. Nos illusions de toute puissance
nous font croire que nous avons inventé des technologies révolutionnaires
alors que nos « inventions » ne sont que le fruit de millions d’années
totalement chaotiques. De ce chaos, nous sommes nés.

Rifaines en révolte

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Des lithophones.
Il est possible qu'aux temps de
la préhistoire, dans les grottes,
les stalactites, les stalagmites, les
draperies stalagmitiques aient
servi de lithophones, par exemple
à Le Portel (Ariège, 12.000
ans), Rocamadour (Lot, 25.000
ans).
On y voit des traces de
percussion
(Source Wikipédia).

Vénus de Hohle
Fels, il y a 40000
ans, Vallée de Ach
(Allemagne).

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VI - L'origine de l'humain.

Nous sommes des êtres de carbone et d'eau. Cette alliance


carbone/eau est à l'origine de toute vie. La centaine de variétés d'atomes
disponibles dans l'univers n'a pas permis au hasard de trouver une autre
base. Pour l'instant.
Chez un substrat humain, les colonies de bactéries, environ 3 kg, vivent
en coopération, en symbiose.
Je dors la nuit dans l'ombre de la Terre. Depuis un siècle, on a une heure
de sommeil en moins, le travail surpasse le naturel.
Je respire l'oxygène des algues et des arbres.
De nombreuses espèces, plantes et animaux, descendent de la même
souche ; de nombreux êtres vivants sont adeptes de la reproduction
sexuée.

Mais, entre ces deux organismes vivants, végétal ou animal, il existe une
différence fondamentale ; contrairement à une plante, un mammifère est
un concentré d'énergie. Organisé en tube, autour d'un axe, bouche/anus,
il doit se nourrir de calories pour maintenir sa température corporelle ;
aussi un avantage pour résister aux infections fongiques.
Certains animaux ont des stratégies d'économie : un boa, animal à sang
froid, peut se nourrir une fois tous les 6 mois. Faire beaucoup avec peu
comme un arbre.
Mais cela est si éloigné de la pensée et du corps des mammifères humains
que ce concept est peu accessible.

En analysant les caractères communs les plus anciens on peut essayer de


remonter le cours du temps.
Vers moins 640 millions d’années, j’étais une éponge, puis j'ai été
poisson, je me reproduis comme lui en distribuant généreusement mes
semences mâles dans un milieu marin. Puis vers 220 millions d'années
nous nous séparâmes de nos cousins rongeurs. Toujours selon des
hypothèses, évoluant selon les fossiles trouvés, vers 125 millions
d'années nos ancêtres appartenaient à la même famille que les chiens. Puis
vers 60 millions d'années, c'est de la famille des lémuriens dont nous nous
sommes séparés. Vers 40 millions d'années nos cousins dauphins sont
retournés dans l'eau, nous sommes restés sur terre.
A la suite d'une apocalypse ayant fait succomber les plus gros dinosaures,

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vers 65 millions d'années, une niche écologique est apparue. Bien que
déjà présent en nombre, nos ancêtres mammifères s'y sont engouffrés.
Après quelques millions d'années, ils ont donné naissance aux premiers
grands singes d'Afrique, il y a 22 millions d'années.

Je ne descends pas du singe. Je suis un singe descendant de bipèdes.


En fait nos ancêtres, de 13 millions d'années vivaient déjà dressés, comme
d'autres grands singes. Ils s'accrochaient aux branches et évoluaient
souvent verticalement. Nous, les Homos, serions restés debout tandis que
d'autres singes se seraient remis à quatre pattes.

La supposition actuelle est que les mammifères humains descendent


d'une souche commune avec l'Homo Pan paniscus, le bonobo, le Gorille
et l'Homo Pan troglodytes, le chimpanzé dont on ne se serait séparé que
depuis 8 millions d’années. Considérer « Homo sapiens » comme une
espèce exceptionnelle est une vantardise d'experts du XIXe siècle.
A l'origine les premiers hommes étaient noirs. Ils ont quitté le continent
Africain par petits groupes. Ce qui a fait perdre du capital génétique aux
émigrés.
Parmi ces émigrés, certains dégénérés sont devenus blancs. Cette tare est
devenue un avantage pour capter plus de vitamine D. D'autre ont les yeux
bridés, sans raison objective, c'était peut-être un critère de beauté dans
une communauté.
La blondeur ou un menton vertical n'ont pas d'autres explications, en l'état
actuel de nos connaissances, qu'un effet de mode.
Les barbes viriles sont aussi liées à une sélection naturelle liée à la mode.
En effet, nos ancêtres noirs avaient perdu leurs poils et une bonne partie
de leurs poux. Quelle ingratitude, les poux ont contribué à notre
convivialité ; et contribuent toujours, chez les singes, à lier le groupe
grâce à l’épouillage.
Pour la couleur jaune/cuivré, il faut chercher du côté de l'original Africain.
C'est dans la population des Bushmen que l'on trouve la plus grande
variété génétique au monde. En effet, il y a plus de différences de
chromosomes entre deux frères du désert du Kalahari qu'entre un Chinois
et un Norvégien.
Grain de riz : 40 000 gène, Papillon : 440 chromosome, Humains : 20
000 gènes et 46 chromosomes. Les scientifiques plaçant les êtres évolués
en fonction du nombre de gènes en sont tout penauds.

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D'autres encore estiment que nous venons d'Asie, ils sont de moins en
moins nombreux. La science est relative.
Ce dont nous sommes à peu près certains, c'est que nous sommes des
singes de type humanoïde comme d'autres lignées éteintes.
Depuis 500 000 ans et le début de notre domination, la biodiversité est en
baisse perpétuelle. Pourtant, nos sens ne paraissent pas extraordinaires
par rapport aux autres espèces, d’où vient notre pouvoir de nuisance ?
Dans la mythologie grecque, nous avons fait pitié au Titan Prométhée,
Dieu nous a créés tellement plus démunis que les animaux que le Titan
s'est décidé à voler le feu (l'intelligence) et les arts (la capacité à faire des
outils) pour nous aider à survivre. Hélas le Titan a omis l'intelligence
politique qu'Hermès nous a ensuite donnée. Hermès devrait revenir, on
l’a perdue. On est des adorateurs d’outils, on invente n'importe quoi, les
anciens grecs diraient que nous avons laissé la philosophie « naturelle »,
les sciences et techniques, prendre l'ascendant sur la philosophie
« morale ».

Nos sens sont moins développés que certains animaux, pourtant en


fonctionnant de concert, ils sont très performants. Et nous avons surtout
le sens de la coopération. Ce sens du collectif nous a permis de vivre,
parfois de survivre car nous avons déjà frôlé l'extinction. Nous sommes
des animaux terrestres parmi les plus endurants. Cela nous a permis de
chasser des animaux bien plus rapides en les épuisant à force de les
poursuivre. Nous avons des milliers de glandes sudoripares ; elles nous
permettent une thermorégulation de notre corps. Le chien, le daim
doivent haleter pour évacuer leur surplus de chaleur, et donc être
pratiquement arrêtés, pas nous. Nous les poursuivons, les épuisons à la
manière des chasseurs cueilleurs du Kalahari. Nous pouvons aussi
marcher et manger en même temps. Cela nous a permis, d'aller vite
chercher une charogne pour en déguster les restes : moelle et cervelle.
Avec ces aliments riches en acide gras, phosphore et complétés par du
poisson plus facile à capturer, nous aurions ainsi développé notre matière
grise.
Les premiers hommes sont arrivés en Europe, il y 1,8 million d'années.
Les Homo sapiens, nous donc, avons envahi l'Europe vers moins 50 000
ans. Nous avons participé à la disparition des Néandertaliens.
Nos ancêtres sont Sapiens, même si notre cerveau actuel est plus petit, et
aussi nous descendons des Néandertaliens.

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En effet, des galipettes préhistoriques ont mêlés nos gènes.
Des fouilles, récemment effectuée en Israël, ont permis de trouver les
premiers bâtards. Il y a entre 100000 et 200000 ans les Néandertaliens
fuyaient le froid du Nord tandis que les Sapiens quittaient l'Afrique ou ils
étaient depuis 200000/300000 ans (Maroc). De leur rencontre sont nés
des enfants. Les preuves accumulées sont implacables, ils ont élevé
ensemble et dignement leurs enfants.

Les premiers outils de pierre ont entre 3 et 4 millions d’années. Il est


impossible de savoir s'ils ont été précédés par des outils en bois ou os,
ceux-ci s'étant décomposés.
Les outils composites, une hache avec un manche en bois et une pierre
biface ont 1 million d'années. L'usage du feu se serait généralisé à cette
époque, il est difficile de donner une date, il paraît en tout cas improbable
qu'après avoir goûté un steak après un incendie, les humains de la
préhistoire n'aient pas cherché à s’approprier la cuisson.
Les premières sépultures dateraient de -800 000/400 000 ans, ils/elles
offraient à leurs morts des outils et parfois des fleurs. Auparavant, on ne
sait pas, il n'y a plus de preuves car ils offraient peut-être les corps aux
vautours ; ils avaient le sens du partage les humains préhistoriques.
Depuis peu de temps, à notre échelle humaine, nous nous pensons plus
évolués que les animaux alors que les éléphants, les singes portent aussi
une attention particulière à leurs morts. Ils ne sont pas moins intelligents
que l'humain mais différemment intelligents.

Voici de grandes lignes, les civilisations humaines ont chacune leurs


particularismes, leurs écarts. L'évolution, au cours du temps, n'est pas
linéaire. Le hasard est le maître de l’évolution.

Les premières gravures ont 500 000 ans.


Les premières peintures ont 100 000 ans, les autres ont disparu.
Les peintures rupestres de la grotte Chauvet ont 35 000 ans.
Les peintures de la grotte de Lascaux ont 17 500 ans.
17 500 ans d'écart entre les deux et peut-être 17 500 ans de bonheur.
J'imagine la maîtrise de leur environnement, leur connaissance de la
faune et de la flore.
Du ciel et des étoiles pour connaître les saisons et s'orienter.
L'entrée de leurs grottes peintes indiquant les équinoxes et les solstices.

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Pourquoi évoluer quand la vie est si douce ?
Pourquoi inventer un four à micro-onde quand la nourriture est si
abondante ?
Pourquoi inventer la guitare électrique quand on a le lithophone ?
Pourquoi inventer la bombe insecticide alors que le lit d'herbes
aromatiques et de fougères chasse les moustiques ?
Pourquoi inventer le mercurochrome quand on a le polypore du bouleau ?
Pourquoi inventer le déo. alors que la violette est un inhibiteur d'odorat ?
Pourquoi inventer la HIFI alors que dans l'absolu silence d'une grotte, le
cœur battant la chamade peut faire croire que le troupeau de chevaux
sauvages dessinés sur la paroi est au galop ?

Certains hommes préhistoriques avaient certainement un petit jardin et


quelques bêtes, de façon temporaire. En effet, si l'humain se décide à
marcher longtemps, il ne peut pas être accompagné d'animaux. La
domestication des chiens daterait de l'époque où nous étions encore des
singes, on peut aussi envisager que certaines peuplades préhistoriques
utilisèrent ponctuellement des éléphants, des rennes.
D'autres stockaient la nourriture, on a retrouvé de la farine vieille de
22000 ans, d’autres avaient des arcs, des hameçons.
Le questionnement sur l'égalité, sociale et physique, entre l'homme et la
femme, ne pouvait certainement pas se concevoir, chacun tenait
naturellement ses rôles. Elles allaitaient leurs enfants jusqu'à 14 mois et
vivaient souvent 65 ans, avec toutes leurs dents. C’est toujours leur cas
dans des tribus semi-nomades d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
Une ou un ancêtre des Aborigènes d'Australie mesurait 1,93 mètre et
sprintait à 37 km/h, on a retrouvé des traces.
En soirée, nos ancêtres se racontaient des fables de sorcières et de loups,
les nôtres en sont inspirées.
L’été en regardant le croissant de Lune, le coucher et le lever du soleil,
ils savaient que la terre tournait, comme d’autres planètes, autour du
soleil ; c’est pour coller au dogme, d’un Univers créé par Dieu pour les
humains, que la Terre au centre fut inventée.
L'hiver, les humains préhistoriques allaient au cinéma. Devant les
peintures rupestres éclairées par les torches, les spectateurs frémissaient
aux sons des bruitages/échos des acteurs imitant les cris des lions.
Ils étaient artistes, ils donnaient un sens esthétique à leurs outils. Le bison
de la grotte Chauvet n'est plus réalisable, aucun humain n'a cette dextérité

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de nos jours ; on peut imaginer que l’auteur de cette œuvre était dispensé
de chasse car un talent pareil provient d’un entrainement assidu.
J'imagine le désespoir des hommes préhistoriques s'ils revenaient
aujourd'hui et découvraient en Ardèche, l'horrible verrue de béton créée
par l'humain du XXIe siècle pour les imiter.

Parmi ces tribus, certaines vivaient bien, d'autres très bien jusqu'à ce
qu'une épidémie les décime. Les techniques s'échangeaient comme celle
des ombres projetées pour faire les peintures.

Les femmes étaient parfois un enjeu de survie pour un groupe. Il y avait


des conflits. Mais rarement du cannibalisme pour manger la force de
l'Autre ou des sacrifices humains comme chez les Incas du XVe siècle.
Les échanges, la coopération en général étaient largement développés.
Jamais, il n'y eut de guerre et s’ils avaient eu le taux de mortalité infantile
du XIXe siècle, notre espèce se serait éteinte.

Mondina, planteuses de riz surveillées, il Capo in piedi col suo bastone

18
V - L'origine des religions monothéistes.

Certains considèrent que l’humain est devenu « évolué » à partir


du moment où il a enterré ses morts.

De nos jours, il existe encore des peuplades découpant leurs morts puis
ils les offrent aux vautours. Sont-ils moins évolués que nous et nos rites
mortuaires ; nos caisses en bois exotique, nos balades à l'église, nos
tombes en marbre importé seraient des preuves que Nous sommes
civilisés ?

Depuis quand l’humain a-t-il besoin de DIEUX ?

Il semble que l’animisme fut assez répandu, les premiers Dieux devaient
être le vent, la foudre, des animaux, les arbres, les plantes. Puis les Dieux
se sont humanisés. Tout d'abord avec les déesses mères du paléolithique.
La dame aux léopards en Turquie est datée de 9000 ans. Encore plus
ancienne, la vénus/phallus de Sireuil (-27 000), et les statuettes de
Hohlenstein-Stadel, la vénus plantureuse et l'homme « lionne » sont datés
de 35000 ans. Certains paléontologues estiment qu'elles étaient des
amulettes de bonne santé pour les humains de la préhistoire.

L'idée de Dieux s'est matérialisée à Göbekli Tepe, en Turquie, les tribus


ont construit les temples les plus anciens de l'humanité (- 12000). A la
suite de ces rencontres est né un culte commun à de nombreuses tribus,
le culte des morts et de la résurrection, déjà.
Certaines hypothèses avancent que c'est à la suite de l'invention de
cérémonies funéraires à Göbekli Tepe que l'humain s'est définitivement
considéré au-dessus des animaux, au-dessus de la nature : un
intermédiaire de Dieu sur terre. Une autre hypothèse évoque la
sédentarisation qui serait liée aux cultes des morts : les vivants se seraient
installés à proximité des temples pour rester au plus près de leurs défunts.

L’Égypte berceau de nos religions monothéistes ?


La sédentarisation fut plus tardive qu'au croissant fertile. L'avancée du
désert a obligé les Égyptiens à se rassembler autour du Nil. Une terre
nourricière de cette qualité, fertilisée par les crues, a abrité des semi-
nomades depuis longtemps. Le foisonnement de vies animales, le

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mélange de populations se retrouvant dans un lieu accueillant ne pouvait
que déboucher sur une civilisation exceptionnelle. Après 2000 ans de
mystère, la traduction des hiéroglyphes nous ouvre les portes de leurs us
et coutumes.
On a pu traduire « Le livre des morts » dont les premiers textes ont été
écrits vers - 2500.
S'inspire-t-il des cultes développés à Göbekli Tepe ?
A cette époque, l'Égypte est un jardin d’Éden, comme celui du croissant
fertile. Les prédateurs sont rares, seuls des sangliers ravagent les
plantations. Le Dieu maudit est Seth a le sanglier comme animal sacré et
ses adorateurs sont roux. Ils sacrifient des cochons pour éviter que ce
Dieu ne détruise leurs cultures. Le Dieu Seth est roux, il est le Dieu du
mal, il est le maître des ténèbres. Il a tué Osiris, le gentil Dieu né d'une
vierge, une vache par contre. Osiris sera tué mais il ressuscitera comme
Jésus, quelques siècles plus tard.

La chasse aux Rousses au Moyen-âge en France a certainement une


origine égyptienne. L’interdit de manger du cochon écrit dans la bible,
aussi.
En effet, les Égyptiens repoussaient les porcheries loin des villes. Les
éleveurs travaillant dans ces lieux étaient impurs et interdits de
cérémonies religieuses.
Une incohérence apparait dans les évangiles, dans la parabole du fils
prodigue, Jésus, dit qu'il était « porcher ». Dans Marc 5.12-14, les
cochons réapparaissent alors qu'en Terre Juive, ils sont interdits : Selon
A. Guittard, (Jésus du Nil) ce serait une preuve que les évangiles ont été
écrits en Égypte, car les Juifs n'auraient jamais toléré que des animaux
aussi impurs foulent le sol de leur terre sainte.

En Sicile, il est traditionnellement déconseillé de manger du porc l'été.


C'est plus par imprégnation de rites musulmans, eux-mêmes succédant
aux rites Juifs et Égyptiens qu'il faut chercher une raison au refus du porc.
Ce n'est pas lié à l'hygiène, ni à la façon très « libre » qu'a le porc de se
reproduire ; chez les porcs, ce sont les femelles qui peuvent avoir un
harem de plusieurs mâles.
L'habitude égyptienne a toujours cours chez les juifs et chez les
musulmans dans la sourate 5 verset 3. La même sourate 5 interdit les jeux
de hasard, verset 90, elle est moins respectée.

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L’interdiction du cochon n’est pas passée chez les Celtes, adorateurs du
sanglier symbolisant le courage. Ils en mangeaient lors de cérémonies et
l'élevage était réservé aux druides.
Pour que le christianisme s'installe, il fallut bien composer avec les
pratiques locales. Les femmes auraient aussi eu un rôle important, sans
statut dans l'empire romain, elles se sont saisi des libertés que permettait
la nouvelle religion chrétienne, comme celle d'épouser Dieu plutôt qu'un
mâle choisi par son père. Les nombreuses Saintes des premiers siècles et
Clotilde, la femme de Clovis, qui l'obligea à se baptiser, seraient les
preuves de leurs implications. L’apothéose arrivera vers l'an 1200 avec
Hildegrade de Bingen dont les chants emplissent toujours les chœurs et
les cœurs.

Une autre religion du Livre a été obligée aussi de composer avec les
habitudes locales. Le prophète Mohamed a accepté les pierres alors que
les rites Musulmans imposent de prier exclusivement Allah. L'habitude
de tourner, 7 fois, autour d'un caillou noir flottant dans la Ka'ba, fut une
concession.
Étymologiquement, Muslims veut dire « se soumettre à la puissance
divine ». C'est bien mon cas lors de tempêtes ou quand mon regard se
tourne vers les myriades d'étoiles.
Au VIIe siècle, les civilisations Arabes de la péninsule arabique
pratiquaient les cultes lithiques des bétyles ; ces pierres sacrées étaient
répandues dans tout le Proche-Orient. Il existait plusieurs Ka'ba où les
Arabes adulaient souvent des divinités féminines. Il n'en reste qu'un
souvenir inscrit dans le culte musulman. Quand le croyant invoque à
chaque prière le mot « Raham », ce mot veut dire « matrice ».
Les Juifs et les Chrétiens avaient un Dieu « humanisé » et un sentiment
fort d'appartenance à une communauté mais pas les Arabes ; et c'est ce
qu'a proposé Mohamed. Les successeurs de Mohamed ont pris quelques
libertés avec son message ; le Coran, al Qur'ān, en arabe veut dire la
récitation, ils en ont fait un livre, finalisé vers l'an 1000.

En Égypte, le Nil avait une fréquence : 7 ans de crues de qualité et 7 ans


de crues plus médiocres, ce rythme est encore d'actualité.
Du coup, le chiffre SEPT est présent partout.
Les 7 jours de la création et les 7 sacrements chrétiens. Les 7 péchés
capitaux et les 7 vertus catholiques. Les 7 paires d'animaux dans l'arche

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de Noé. Les 7 dormants d'Ephèse aussi nommés les Ahl al-Kahf, les 7
branches du chandelier des Juifs, la Menorah
Les 7 sens. Ouïe, vue, toucher, goût, odorat, et le ventre, et le sexe d'après
le soufisme et bien d'autres d'après la science, la proprioception, la
thermoception, ...
S'y ajoute, Blanche-neige et les 7 nains, l'ogre et ses 7 filles et le petit
Poucet, l'un des 7 frères. Et aussi, le jeu des 7 familles.
J'y ajoute les 7 éléments la terre, le feu, l'eau, l'air, l'amour, le vide, le
temps.
Nos églises Romanes sont encore remplies de symboles Égyptiens : Isis
avec son enfant, grenouilles, étoiles, sauterelles. Parmi les signes du
zodiaque, le signe double poissons est inspiré par le tilapia et la perche,
le signe du scorpion est un signe d'eau, la déesse Selkys (Selket) était
tantôt un crabe d'eau, tantôt un scorpion d'eau, le cancer est le scarabée.
Et notre St Georges terrassant le dragon ? C'est certainement un crocodile
du Nil que le Saint embroche.
Et la crosse du berger, du Pape, des évêques ? Elle est la même que celle
de Pharaon ; elle servait à attraper les moutons tombés à l'eau.
Et la circoncision des Juifs, des Musulmans et de nombreux Chrétiens ?
Elle n'est pas écrite dans le Coran mais gravée, il y a 4500 ans, dans le
tombeau d’Ankhmahor.
Et le mot Amen, Amin, si proche du nom du Dieu unique : Amon.

Encore des preuves ? Observateurs des cieux, les Égyptiens dessinaient


Sôpdit car elle annonçait les crus du Nil. Sôpdit/Sirius est dans la
constellation du Grand Chien, les hommes préhistoriques l'avaient aussi
bien vue car elle est « l'étoile » la plus brillante du ciel. Nous la voyons
comme un point lumineux mais nous la dessinons toujours comme les
Égyptiens l’ont gravée sur leurs monuments, avec des branches. Elle a
été repérée aussi par les Dogons, un peuple d’Afrique.

Et aussi le mythe de la résurrection, bien relié à l'arrivée d'une nouvelle


année, une nouvelle crue donnera de quoi vivre aux habitants du Nil.
Un autre mythe ?
Celui d'Adam et Ève, il a voyagé avec Gilgamesh, entre Egypte et
Mésopotamie. A priori, il installe la supériorité de l'homme sur la femme.
Avant, un seul être existait sous deux formes, le masculin n'existant pas
sans le féminin et vice versa. Après les deux sexes deviennent deux races.

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A cause d'Ève, les humains ont été chassés du Paradis pour avoir goûté le
fruit de l'arbre de la connaissance, du Bien et du Mal.
Mais on peut aussi lire ce conte d'une autre façon, Ève de par sa nature
de femme porte la vie, elle sait qu’elle est mortelle.
Pour que son Adam devienne un véritable humain, elle partage avec lui
le fruit de la connaissance. Dorénavant, ils savent tous les deux que la vie
est aussi fugace que l'ombre du nuage passant dans la vallée. Ève donne
la vie et du sens à la vie. C’est mieux, non !

Les preuves accumulées me font dire que nous sommes une civilisation
chrétienne d'inspiration pharaonique.
Et clairement inspirée par la première religion monothéiste du pharaon
Akhenaton, celle dédiée au Dieu Soleil, à la Lumière. Les Juifs
travaillants, volontairement d'après Mme Desroches-Noblecour, au
service de pharaons s’inspirèrent de ces rites égyptiens.

Le mythe de Moïse sauvé des eaux correspond à l'histoire de nombreux


personnages du « Proche-Orient » avant lui, prophètes ou rois. Il est, s'il
a existé, il n'y a pas de preuves scientifiques, contemporain de la
naissance de l'écriture syllabique ; cette écriture aurait été finalisée par
des ouvriers du Sinaï dans les mines de turquoises. Ils se seraient inspirés
de certains hiéroglyphes. L'ancienne écriture Égyptienne était tellement
complexe qu'elle était réservée à des spécialistes.
L'origine de cet alphabet syllabique « protosinaïtique » est unique
sur Terre.
En effet d'autres écritures étaient utilisées sur la planète, Vinca en Serbie,
cunéiforme en Mésopotamie. L'écriture syllabique, simple et accessible,
n'a été inventée qu'au Moyen-Orient.
Cette invention spécifique peut-elle expliquer l'efficacité de la
transmission de la religion des Hébreux ? En effet, cette écriture
syllabique datée de -2500 ans, précède légèrement les premiers récits
bibliques sur rouleaux.
La Torah/bible, et donc la base de la religion Juive, a certainement été
réécrite, à plusieurs mains plus tard, durant la captivité à Babylone ; des
Israélites y furent emmenés en exode. L’exode, omniprésent dans la Bible,
n’est pas celui qui mena les Hébreux hors d’Égypte, il n’y a aucune
preuve historique, mais plus certainement celui de l’exode des Israélites
à Babylon.

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Puis, afin de souder une communauté déportée, ils ont inventé des rites et
le peuple qui va avec : les Juifs ; dont une infime minorité est repartie
vers la Palestine.

Encore quelques éléments de réflexions ?


Pour les premiers pharaons, en Égypte on inventa la vie après la mort.
Ramsès II n’était pas pressé d'arriver au paradis, il est mort à 90 ans.
Au moment de la mort, le cœur était pesé sur les plateaux de la balance
de Thot(h). Notre symbole de la justice est une balance.
Le cœur est un vulgaire muscle, mais il est toujours considéré comme le
siège des émotions. On connaît, depuis peu, le rôle du ventre et de ses
nombreux neurones, à l’avenir il aura sa place, même devant le cerveau.
En Égypte, pour accéder au « paradis », il fallait avoir le « cœur léger ».
Cette invention d'une vie après la mort s'est ensuite transmise au peuple.
S'il en avait les moyens, il se construisait une petite pyramide et tout ce
qu'il faut pour s'occuper au paradis, du pavot à fumer par exemple.
L'idée de vie éternelle a été reprise par les religions monothéistes ; avec
une prime sympathique dans le cas du christianisme : la rémission des
péchés. Cela permet à celui ayant « le cœur lourd » de pouvoir, malgré
tout, accéder à la béatitude éternelle. Du « pain béni » pour l'élite, elle
pourra se gaver sur terre et envisager le paradis avec bonheur après s'être
lavée, avec de l'or, de tous ses péchés.
Cette idée géniale a ensuite été reprise par la populace. Sauf que nous,
c'est par le sacrifice au travail que l'on obtiendra la rédemption. Sinon, on
finira en « Enfer », une invention du concile de Constantinople en 543.
Et comme l’enfer n’est pas assez rémunérateur, le purgatoire sera inventé
à la fin du Moyen-âge puis la vierge Marie apparaitra vers 1850.
De nos jours, les princes Saoudiens après s'être envoyés en l'air à Genève,
payent des indulgences pour être lavés de leurs fautes.

La civilisation Égyptienne a duré 5000 ans. Elle se prolonge de nos jours,


avec nos Dieux, nos religions, nos présidents, nos élites, notre
organisation sociétale et nos coutumes.

Images suivantes : environ 4000 ans d'écart... les mêmes cérémonies.

24
25
Je termine sur les propos d'un sage du XXe siècle, Gandhi.
« La Civilisation est seulement de nom. Elle est, selon une expression de
l’Hindouisme « l’âge noir, l’âge des ténèbres ». Elle fait du bien matériel
le but unique de la vie. Elle ne s’occupe point des biens de l’âme. Elle
affole les Européens, elle les asservit à l’argent, elle les rend incapables
de paix et même de vie intérieure ; elle est un enfer pour les faibles et
pour les classes travailleuses ; elle mine la vitalité des peuples. Cette
civilisation satanique se détruira elle-même. Mais le vrai ennemi de
l’Inde, c’est elle, bien plus que les Anglais qui, individuellement, ne sont
pas méchants, mais malades de leur civilisation. »
Gandhi combat certains de ses compatriotes qui tout en voulant
chasser les Anglais souhaitent faire de l’Inde un État « civilisé » ; les
inventeurs du capitalisme souhaitent ce fascisme partout sur la planète.

« Ce serait, dit-il, « la nature du tigre sans le tigre ». Non, le grand, le


seul effort requis est de chasser la civilisation d’Occident ».
Ce texte n'a rien perdu de sa pertinence, il n'est hélas pas
d'actualité dans l’Inde contemporaine.

Il y a dans la majorité tant de courants cachés, de violence, conscients


ou inconscients, que j’ai priés pour une défaite désastreuse. J’ai toujours
été en minorité …/… Le travail le meilleur et le plus solide a été fait dans
le désert de la minorité. J’ai la peur de la majorité.
Je suis écœuré de l’adoration de la multitude sans jugement. Je sentirais
le terrain plus ferme sous mes pas, si elle crachait sur moi... Un ami m’a
averti de ne pas exploiter ma dictature...
Loin de l’avoir exploitée, je me demande si je ne me laisse pas moi-même
« exploiter » ! J'avoue que j’en ai une terreur comme jamais avant. Mon
seul salut est dans mon impudence. J’ai averti mes amis du Congrès que
je suis incorrigible. Chaque fois que le peuple commettra des bévues, je
continuerai à les confesser. Le seul tyran que je reconnaisse en ce monde
est la petite voix silencieuse (the still small voice), qui est au-dedans de
nous. Et même si je devais envisager une minorité d’un seul, j’aurais le
courage d’être de cette minorité désespérée. C’est là pour moi le seul
parti sincère. Je suis aujourd’hui un homme plus triste et, je le crois, plus
sage. Je vois que notre Non-violence est à fleur de peau. Nous brûlons
d’indignation.
Le gouvernement l’alimente par ses actes insensés. Ou dirait presque

26
qu’il désire voir ce pays couvert de meurtres, d’incendies et de rapines,
afin de pouvoir prétendre qu’il est le seul capable de les réprimer.
Notre Non-violence me parait due à notre impuissance : comme si, dans
nos cœurs, nous caressions le désir de nous venger, dès que nous en
aurons l’occasion.
Est-ce que la Non-vio1ence volontaire peut sortir de cette Non-violence
forcée des faibles ? N’est-ce pas une expérience vaine que je suis en train
de tenter ?...
Et si, quand la fureur éclatera, pas un ne restait indemne, si la main de
chacun se levait contre son prochain, à quoi servirait-il alors que je jeûne
à en mourir, après un tel désastre ? ...
Si vous n’êtes pas capables de la Non-violence, adoptez loyalement la
violence. Mais pas d’hypocrisie si la majorité prétend accepter la Non-
violence... Qu'elle connaisse donc sa responsabilité. Elle est tenue de
retarder maintenant la Désobéissance civile et de faire d’abord œuvre
constructive. Sinon, nous serons noyés dans des eaux dont nous ne
soupçonnons pas les profondeurs... »
Gandhi dénonce l'impasse absolue de la violence. Pourtant, elle a
toujours été le choix des élites car la violence est prestigieuse (même
racine que prestidigitateur). Il rappelle que la minorité n'empêche pas
d'agir ni, surtout, d’espérer voire s'accomplir une utopie jugée impossible,
les exemples sont nombreux.

« Le gouvernement croit que, Gandhi arrêté, il en aura fini avec 1’Inde.


Prouvez-lui le contraire. Qu’il mesure la force du peuple. Le plus beau
témoignage d’honneur que le peuple puisse lui rendre, c’est de garder
une paix parfaite. Gandhi serait humilié de penser que le gouvernement
hésite à l’arrêter de peur d’un soulèvement sanglant. Donc, que le,
peuple reste calme, qu’il ne suspende point son travail, qu’il ne forme
point de meetings ! Mais que les tribunaux se ferment, que les services du
gouvernement soient abandonnés, que les écoles officielles soient
désertées, que s’exécute en son intégralité, avec ordre et discipline, le
programme de Non-coopération !
Si le peuple agit ainsi, il y aura la victoire. Sinon, il sera écrasé.
A mon avis, le risque de violence en face d'un État violent impose de
choisir la Non-violence à la non coopération…/... C’est pourquoi je suis
ici pour me soumettre, non à un châtiment léger, mais au plus lourd. Je
ne demande pas miséricorde, je ne plaide aucune circonstance atténuante.

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Je suis ici pour demander et pour accepter joyeusement la plus haute
peine qui puisse être infligée pour ce qui, selon la loi, est un crime
délibéré, et qui me parait, à moi, le premier devoir d’un citoyen .../...
Juges, vous n’avez pas le choix : démissionnez ou châtiez-moi !»
Ce texte est fondamental de la désobéissance civique, il est
l’inspirateur des fauchages d'OGM à visage découvert. Que chacun
prenne ses responsabilités, l’Histoire jugera.

« Si un père se rend coupable d’injustice, il est du devoir de ses enfants


de quitter le toit paternel. Si le directeur d’une école dirige son
établissement sans respecter les règles de la morale, les élèves se doivent
de quitter cette institution. Si le président d’une société se laisse
corrompre, ceux de ses membres qui ne veulent pas se salir les mains
doivent démissionner. De même, si un gouvernement commet une
injustice grave, le citoyen doit lui retirer sa coopération, en tout ou en
partie, de façon à empêcher les dirigeants de perpétrer leurs méfaits.
Dans tous ces cas, il se trouve un élément de souffrance, morale ou
physique. Sans cette souffrance, il serait impossible de parvenir à la
liberté. (MT, I, 357). »
Ces mots renvoient à la responsabilité du plus insignifiant
individu qui de par son silence consent et donc cautionne les dérives de
ses dirigeants. Il rappelle que la souffrance peut être une chance quand
elle fait prendre conscience des injustices.

Pleureuses
d’Égypte
pendant de
joyeuses
obsèques

28
VI - L'origine de la « civilisation » occidentale.

Je commencerai ce chapitre par une définition idéale inspirée par


Rousseau. Une « civilisation » est de nom, si et seulement si, le contrat
social se substitue à ce que la nature avait pu mettre d'inégalité physique
entre les humains, et que pouvant être inégaux en force et en intelligence,
ils deviennent tous égaux par convention et de droit. Hélas, dans la réalité
les lois étant faites par et pour l'oligarchie, l'état social n'est avantageux
qu'aux « hommes de biens », c'est à dire aux possédants.
L'hybris grec, la démesure, est toujours à dénoncer, un état social sera
dans la juste mesure, il partagera équitablement entre chacun de ses
citoyens.

« Shiva est un maître danseur qui voile son regard dévorant et maîtrise
ses pas pour sauver l'univers du retour à l'abîme. »
Un Dieu prônant la décroissance

Nous sommes à la fin de la préhistoire, au paléolithique, un


réchauffement climatique, autour de - 18000, a rapidement modifié la
faune et la flore. En Anatolie, entre le Tigre et l'Euphrate la profusion de
plantes et d'animaux a permis aux humains de devenir plus nombreux.
D'échanger, de se croiser et aussi de prier ensemble les Dieux.
Les eaux ont monté très rapidement, la mer Méditerranée a débordé dans
la mer Noire et inondé les champs des premiers cultivateurs.
Une confirmation du mythe du Déluge ? Pas sûr, selon une autre
hypothèse il aurait 100 000 ans, comme le conte du meurtre fratricide
entre Caïn et d’Abel. Une preuve que l’oral se transmet mieux que l’écrit.

Autour des temples comme Göbekli tepe, entre la Turquie et la Syrie, la


sédentarisation s'est faite lentement. On pense qu’au début seuls les vieux,
les malades, les femmes enceintes restaient près des silos ou des lieux de
cultes. Puis, les tribus grossirent, les chefs puissants apparurent et ce fut
le début d'une autre histoire.
Le changement de mentalité, d'habitude, s’opéra sur quelques
générations : Des humains se mirent à commander des humains puis
l’humanité se considéra au-dessus des animaux, au-dessus de la nature.

Dans le croissant fertile et en Egypte, les chefs « semi-nomades »

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devinrent de puissants oligarques, régnant sur un peuple nombreux et
soumis. La peur de la mort et de la perte des richesses accumulées les
poussa à se faire construire des tombeaux qualifiés, plus tard, de
pharaoniques. Cette ostentation mortuaire des élites issue de la pulsion de
mort s’est répandue sur toute la planète et a perduré à travers les siècles.

Puis tout s’enchaîna jusqu'à nos jours. La structure sociale stable et


hiérarchisée d’une civilisation sédentaire la rendit imbattable. Les
chasseurs-cueilleurs ne pouvaient que perdre leurs territoires en face
d’une telle organisation. Des techniques déjà connues comme la
céramique furent mises au service de ce nouvel art de vivre, plus
sédentaire. Au néolithique, la société s'organisa au point de créer les
premières villes de 8000 habitants, comme Çatal Höyük, en Turquie
actuelle. C'était la plus grande ville de l'an -8000, elle dura 2000 ans, tout
de même. La domestication intensive des plantes et des animaux
multiplia les catastrophes. Çatal Höyük fut abandonnée à cause d’un
environnement abîmé par l’humain.
La civilisation sumérienne sédentaire vivant dans le croissant fertile a
aussi disparu à cause d'un désastre écologique : c'est aujourd'hui un désert
d'Irak. L’incurie des élites, une mauvaise gestion des contraintes
écologiques, souvent liée à un changement climatique, aurait entraîné
l’extinction de nombreuses civilisations, Mayas, Égyptiennes, Rapanuis.

En plus de l’atteinte à l’environnement, les dégâts de la sédentarisation


s’imposèrent aux corps. Nos ancêtres de « Aşıklı Höyük, Turquie »
n'étaient pas prêts à digérer les céréales et les premiers paysans ainsi
nourris devinrent rachitiques par décalcification. Il fallut quelques
générations victimes pour que nos gènes trouvent la parade pour assimiler
le pain. L'utilisation de la fermentation avec le levain a permis à l'acide
phytique de ne plus être décalcifiant et même de bénéficier à la santé.
Les premiers humains du néolithique, multiplièrent les lumbagos et les
caries ; la farine meulée à la pierre usait les dents. Ces maladies existaient
avant de façon ponctuelle, certains humains de la préhistoire mangeant
trop de fruits à coques ou de miel avaient des caries, d’autres avaient de
l’arthrose sur la jambe de réception après le tir de la lance.

Lorsque nous domestiquâmes les vaches, nos gènes, ceux des


Occidentaux et de quelques Africains durent trouver la parade en

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quelques générations pour la digestion du lait cru. Les Japonais ne l'ont
pas mais ils ont le gène pour la digestion des algues.
Actuellement nous sommes dans le sacrifice de générations de gros, nos
gènes mettent un peu de temps à muter pour digérer le lait UHT, le sucre,
les graisses raffinées et les OGM.

La sédentarisation favorisant les naissances, la population augmente et


s’étend vers l’Europe. Les dernières études de l’ADN des mitochondries
tendraient à prouver que ces « Anatoliens (Turquie actuelle) »
cultivateurs ont émigré vers l’Europe. Vers -7000, en Ecosse, la
civilisation des Orcades a cultivé la terre et dressé des mégalithes pour
prier les Dieux. Plus tard, en Angleterre vers -4000, ils construiront un
temple dédié aux morts et aux vivants « Stonehenge ».
La coutume s’est maintenue, de nombreuses tribus délimitaient leurs
territoires de chasse avec des pierres. A « Stonehenge » on estime qu’il
fallait rassembler 500 hommes pour construire et gérer ce lieu de culte.
Des tailleurs de pierres, des ouvriers dresseurs de mégalithes, et il en
fallait le double pour les alimenter. Puis pour orienter ces Dieux de pierres
vers la constellation d'Orion le chasseur, il fallait des spécialistes en
astronomie.

De nos jours on peut observer qu’en 15000 ans, la sédentarisation s'est


imposée presque partout sur la planète, de gré et souvent de force.
Les Roms ou les Inuits sont toujours forcés à se sédentariser.
Sur Terre, rares sont les peuples, comme les tribus aborigènes d’Australie,
refusant fermement cette organisation sociale. C'est grâce à leur
éloignement géographique qu'ils ne se soumirent pas à cette obligation
internationale alors qu'ils avaient de grandes plaines fertiles… que les
envahisseurs blancs cultiveront. Les Aborigènes d'Australie sont la plus
ancienne civilisation du monde. Ils vivaient en symbiose avec la nature
avant que les colonisateurs les exterminent. La notion d'égalité n'y est pas
interrogée, elle est. Cela n'empêche pas une répartition des tâches ou des
rituels adaptés à l'âge ou au sexe, comme la circoncision et la subincision.
Chez eux, les rêves sont la vie réelle. Tout est organisé pour que leurs
descendants puissent aussi vivre leurs rêves. Ce respect du passé et du
futur conditionne et organise les activités quotidiennes. La transmission
est primordiale, ils chassent encore le poisson en se faisant aider par des
dauphins ; à la fin de la chasse, ils partagent avec eux. Ils entretiennent

31
toujours des forêts comestibles, ils se sentent éléments du grand tout. Ils
remercient leurs ancêtres de - 40 000 ans, pour les cartes indiquant les
points d'eau et les préservent pour leurs descendants. (Lire Barbara
Glowczewski-Barker). Il reste quelques tribus, elles viennent de recevoir
des excuses de l'état Australien pour les crimes passés. Jusqu’en 1967, ils
étaient considérés comme des animaux et relevaient du code de la « faune
et la flore ».

L’augmentation de la population favorisa la concentration des pouvoirs.


La sédentarisation accentua cette orientation via des chefs puissants (-
6000 à Aslantepe), des territoires fertiles réservés. La première véritable
guerre aurait eu lieu vers -12 000, à Djebel Sahaba, en haute Égypte. Les
archéologues pensent que c'était un conflit entre sédentaires/cultivateurs
et nomades/chasseurs. A la préhistoire, la guerre aurait représenté trop de
risques d'extinction, de plus les territoires étaient suffisamment vastes
pour une centaine de millions d'humains. Puis c’est l’effet boule de neige
que nous subissons toujours. Pour protéger ses terres, sa propriété,
l'oligarque eut besoin de soldats. Pour eux on inventa l'argent. Il fallait
bien que ces « oisifs » non autonomes achètent leur pitance.
Pour les premières pièces de monnaies en métal, vers -700, une origine
est parfois proposée : elles seraient liées aux médailles religieuses.
Puis le soldat comprit qu'avec ses armes, il pouvait soumettre d'autres
hommes, et surtout des femmes, pour le servir et faire de nouveaux
soldats et de nouveaux paysans. La nourriture de qualité fut réservée aux
guerriers, les autres connurent une baisse dramatique de leur espérance
de vie, 30 à 40 ans de moins qu'un humain du paléolithique. Ce n’est
qu’au XXI siècle qu’on se rapproche du mètre quatre-vingt des hommes
d’avant la sédentarisation, sauf pour quelques princes ou rois.

Au regard du temps passé, 12000 ans, peut-on dire que la sédentarisation


a été un progrès pour l’humanité ?
Cette organisation pyramidale productiviste et guerrière sera d'une
efficacité redoutable. Elle poussera à la spécialisation des métiers alors
que la nature humaine est multiple. Elle entraîna le développement de
nouvelles techniques avec leurs gestes répétitifs et les maladies de type
Trouble Musculo Squelettique.
Elle a enfanté la lutte des classes et la misogynie. Elle a détruit la faune
et la flore. Au XIXe siècle, on avait moitié moins d'arbres qu'il y a 14000

32
ans. Entre le début et la fin du XXe siècle, nous avons 100 fois moins de
variétés de pommes.

« Le pommier » doit beaucoup à un animal. Ce fruit fossile provient


depuis des millions d'années des forêts du Kazakhstan. Là-bas, les arbres
peuvent mesurer 30 mètres pour un diamètre de 2 mètres. Des
événements climatiques ou géologiques ont imposé aux ours de
remplacer le poisson par des pommes. L'ours est gourmand, il ne mange
que les meilleurs fruits, les plus sucrés. C'est ainsi, pour notre bonheur,
que la sélection « naturelle » agit. C'est ainsi que pour notre malheur ces
forêts disparaissent à cause de nos « progrès » technologiques.
« Et le chêne ? » Les forêts de chêne du début du néolithique, doivent
beaucoup à un petit oiseau « le geai des chênes ». Comme l’écureuil
enterre des glands pour sa future consommation et les oublie. Il permet
ainsi aux arbres de se déplacer sur des milliers de kilomètres.

Au final, on s’aperçoit que notre civilisation occidentale partage les


mêmes valeurs guerrières et productivistes que celle des premiers
sédentaires. Hélas, nos technosciences nous rendent, beaucoup plus
efficaces. Nous croyons en nos inventeurs, en nos spécialistes généticiens
actuels comme les premiers sédentaires croyaient en leurs prêtres.
A tort car ils ne sont pas des paysans et le temps leur manque pour être
aussi efficaces que les milliers d’années écoulés depuis les premiers
cultivateurs/généticiens. En plus, ils n'ont pas de bon sens pragmatique,
ils travaillent dans des conditions artificielles. Il n'y a pas plus bête qu'un
cerveau non nourri par les sens. Un pur cerveau manque de réalité. Ces
vulgaires bidouilleurs, ces ingénu-eurs, se vantent d’inventer demain
avec leurs hybrides, leurs clones, leurs OGM et croient être au niveau
d’une biodiversité en action depuis 5 milliards d’années.
Les progrès actuels réparent les dégâts des progrès passés, ça devrait les
inciter à la prudence. On croit que l’intelligence, c’est la science
technologique et non pas la science humaine. Qu'un humain soit capable
de protéger un scarabée grâce à des méthodes agricoles naturelles n'est
pas considéré comme de l’intelligence contrairement à l'invention d'un
OGM dans un labo. Nous avons toujours des valeurs inversées. Il faut
bien reconnaître que pour gagner une guerre, une kalachnikov est plus
efficace qu'un livre et pour les armes, la France est extrêmement douée.
Sommes-nous sortis de l'époque des dresseurs de pyramides ou de

33
menhirs ? Non, on est encore épaté devant le château de Versailles ou le
quartier de la Défense. Tout plus haut, toujours trop, l'éternel oligarchique.

DES IDÉES.
Le métissage des civilisations est un fondamental historique. Le temps
s’écoule implacablement, il égalise, adapte, mélange les idées, les us et
coutumes, les couleurs de peau. Le temps présent est fugace et trompeur,
les Autres viendront quoiqu’il en soit, c’est humain depuis la nuit des
temps. Durant notre vie nous ne pouvons que rendre ces échanges les plus
harmonieux possibles.
D’autres civilisations peuvent nous servir d’exemple, même si les fouilles
archéologiques retrouvent plus facilement des traces de nations guerrières
ostentatoires et productivistes, on sait que des civilisations vivant en
harmonie avec la nature ont existé. La civilisation aborigène ou celle des
inventeurs de la « Terra Preta » en Amazonie ou encore celle des
« Puquios » hydro-éoliens de Nazca sont, hélas, encore trop inconnues.
Un zèbre, un Ginkgo Biloba, une termitière, un chêne, une libellule me
paraissent mille fois plus remarquables qu’un gadget technologique.
Et le rendement du panneau solaire « feuille » proche de 99%, ça ne
donne des complexes à personne ? La nature a déjà tout inventée.
La majorité des humains continuent dans la démesure destructrice plutôt
que dans la contemplation et dans la coopération avec nos partenaires
ancestraux, les animaux et les plantes.

« Une race de
dégénérés,
comme les
Indiens du nord,
ils disparaissent
rapidement en
laissant la place
à une race
nouvelle et
supérieure ».
Encyclopédie,
1900

34
VII - Comment la France en est arrivée là ?

L'habitude de dire que nous sommes judéo-chrétiens est erronée,


à la base nous sommes majoritairement des Anatoliens, des Celtes de
l’Eurasie. Puis à la fin du néolithique nous avons intégré les civilisations
Pélasges/Grecques, Romaines et, enfin, Égyptiennes/Juives/Chrétiennes.

En Grec, « civilisation » se dit « polistimos », ce mot dérive de cultiver,


greffer, apprivoiser. Il nous rappeler qu'une civilisation se construit de
différences, d’échanges, d’ouvertures de cœurs et d’esprits.

Nos racines grecques seraient donc plutôt Pélasges. En effet, vers -1300,
les tribus Pélasges adoraient déjà Zan, Zeus, « le Verbe ».
« Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était
auprès de Dieu, et le verbe était Dieu… Et le Verbe s’est fait chair et il a
habité parmi nous. » (Les évangiles, Jean 1… 1300 ans après).
Ils adoraient des divinités féminines, la plantureuse Déesse mère, leur
civilisation étant plutôt matriarcale et paisible. Ça on ne l'a pas gardé ; un
peu dans notre vocabulaire, Gaïa, Déméter, Artémis, Aphrodite, Athéna,
Héra (Mout en Égypte). Ces Déesses de la vie, de la fertilité ont été
remplacées par les Dieux mâles actuels nihilistes et guerriers. Ces
croyances ne peuvent qu'enfanter des sociétés mortifères.

Le déni de la mort est nihiliste. La perte des sens est nihiliste.

Les tribus Pélasges furent envahies par des élites sémito-égyptiennes (les
Doriens) pour créer la civilisation Hellène à régime patriarcal et guerrier.
Le mot « Grec » est d'origine romaine, eux s'appelaient les Hellènes, la
civilisation grecque est donc d'origine mêlée Pélasge/Égyptienne.
Les savants Grecs faisaient des aller-retours réguliers en Égypte.
Si les Grecs ont inventé quelque chose, c'est bien l'idée de République, le
mot lui est d'origine Latine.

Notre vocabulaire emprunte surtout aux Grecs et aux Romains.


Rome était un empire marchand-capitaliste, et comme les autres empires,
il s'est effondré à cause des excès de ses élites. Puis il a laissé la place à
des sociétés agraires « décroissantes » que l'histoire officielle nomme
« Moyen-âge ».

35
L'habitude de tronçonner l'histoire en périodes est symptomatique de nos
limites intellectuelles : simplifier pour comprendre. Une frise
chronologique ne rend pas compte de la lenteur de l'évolution, une
civilisation ne disparaît pas du jour au lendemain. C'est sur plusieurs
générations que les effets se font sentir.

Le Moyen-âge, période dominée par les barbares, fut un creux historique


où il ne s'est rien passé. Il y avait même le droit de cuissage.
Et NON, ces délires datent du XIXe siècle.
En réalité, le Moyen-Âge est la continuité des siècles précédents. Il
précède la Renaissance ; la Renaissance de quoi d'ailleurs ? Du
capitalisme ?
Comme d'habitude, l'oligarchie ostentatoire fait la guerre… mais en bons
chrétiens : les nobles respectent le devoir d'attention, de partage,
d’aumône.
L'obsession de l’enrichissement arrivera plus tard. Le culte du chef, à la
grande gueule, usant et abusant de sa force armée, s'est imposé à la fin du
Moyen-Âge. Avant, par solidarité, le chevalier mettait son épée au
service du gueux, les mariages se décidaient entre futurs époux. Le peuple
s'en sort correctement, l'égalité homme/femme est souvent une réalité, la
population augmente. Les activités en commun rythmaient la vie, par
exemple, le droit de cuisson/cuissage réunissait les gens autour du « four
banal ».
Au Moyen-âge, l'obsession absolue est la religion et la mort est bienvenue
pour accéder à la vie éternelle. La peste rapportée des croisades et la
guerre de Cents ans, en multipliant les morts horribles, annoncent la fin
de l'adoration de la mort. Les premières réflexions sur le sens de la vie et
du bien vieillir, émergent.
Cette époque était organisée autour d'un système suzerain/vassal, le tout
encadré, dirigé, orienté par l'église catholique ; les actes officiels se
concluaient par « En l'an 1263 de l'incarnation de Dieu » et on jurait sans
cesse. Pour les paysans, les années se comptaient en années du Pape sur
le trône.
Les villages se construisaient autour des clochers, il fallait entendre les
cloches pour ne pas risquer d'être classés comme hérétiques. Et aussi
autour du tombeau des missionnaires sanctifiés, l'odorat n'était pas
atrophié comme aujourd’hui, les fidèles se tenaient au plus près de la
tombe pour être dans l'odeur de sainteté.

36
Le peuple résistait souvent aux seigneurs. La faux fut refusée durant 300
ans par des paysans préférant être plusieurs au labeur à labourer un champ,
le patron a bien été obligé de l'accepter, mais ça n'a pas duré.
D’autant plus que ne travaillant pas plus que nos élites actuelles, les
châtelains avaient besoin de mains-d’œuvre corvéables à merci.
Les curés ont interdit l'arbalète ; pour l'église on ne tue dignement un
homme qu'en le regardant dans les yeux.
Les drones télécommandés viendront plus tard avec les jeux vidéo.

Les artisans sculpteurs des cathédrales avaient encore la possibilité d'être


créatifs, aujourd'hui les maîtres d'ouvrage imposent leurs plans aux
maçons. Le Moyen-âge était le paradis sur terre pour le clergé, il gérait le
temps et l'argent. Avaient-ils des sens plus affutés que les nôtres ? Une
église Romane du XIIe siècle est une œuvre esthétique. Les églises du
XIXe siècle sont construites par les patrons paternalistes surveillant leurs
ouvriers le Dimanche, elles sont souvent moches et ostentatoires.

En ce début de XIIe siècle, le Pape Innocent III décida du massacre des


Cathares. Ces hérétiques refusaient l'impôt et la dîme. Avec le « Tuez-les
tous, Dieu reconnaîtra les siens » de l'abbé de Citeaux, débute
l'inquisition. Elle fera des milliers de morts et ne sera officiellement
arrêtée qu'en 1834.

A la fin du Moyen-Âge, les bases de nos sociétés sont déjà là : les mots
bénéfices et crédits, d'origine ecclésiastique, datent de cette époque. Le
culte du spécialiste scientifique hors pair mais pas hors cadre de la pensée
unique est confirmé. Les hommes prennent le pouvoir, interdiction aux
profanes de s'y intéresser, interdiction à l’autodidacte d'intervenir dans le
débat. Entre soi, entre mêmes penseurs sortis des mêmes écoles, comme
le dénonçait déjà Guy de Chauliac, les hautes écoles apprennent aux
mâles le savoir indispensable afin de se comporter en élite.
L'interdiction est aujourd'hui dépassée, la propagande a réussi. Les Autres,
les non spécialistes, s’autocensurent en toute liberté.

Au Moyen-âge de nombreuses techniques sont développées, elles nous


inspirent encore. À cette époque, la civilisation Arabe a été la plus
éclairée, elle influencera les « Lumières » du XVIIIe siècle pour les idées
et aussi hélas pour la traite négrière.

37
Les Rousseau, Voltaire, Hobbes ou Grotius s'en inspireront aussi ; ils
compléteront leurs lectures avec Platon, Aristote, Sénèque ou Virgile.
C'est aussi grâce aux Arabes que de nombreux textes seront sauvés de
l'oubli. En 1500, les trois-quarts des livres de la terre étaient écrits en
langue Arabe. Les médecins Arabes soignaient les Papes et opéraient des
cataractes. Il y a 4000 ans, l'article 215 du code d'Hammourabi explicitait
déjà cette opération. Pendant ce temps, nos rois civilisés étaient soignés
de leurs blessures sanguinolentes avec de la viande crue.

Les Grecs puis les Arabes maîtrisaient déjà les pompes à pistons, les
Chinois avaient la poudre à canon comme les Arabes ; eux, en plus,
avaient le canon et les torpilles.
Mais ils se contentaient de leur espace vital car il les enrichissait
suffisamment. En Chine, les élites militaires et politiques auraient pu
imposer des recherches sur des techniques guerrières mais elles
préféraient le commerce local, alors que leurs bateaux leurs permettaient
de voguer sur toute la planète.

En 800, la France avait une population de 6 millions d'habitants, vers


1350, ils étaient 21 millions. Paix relative, évolutions des techniques
agricoles, les habitants avaient une vie souvent tranquille. L’argument
d’une meilleure santé grâce aux vaccins n’était pas inventé.
Puis de nombreuses tragédies s'accumulèrent en France et en Europe. La
guerre de cent ans, la peste, les maladies liées aux déplacements de
soldats en croisade firent redescendre la population à 12 millions
d'habitants dès 1400.
Il faudra attendre 1700 pour retrouver la population de 1350.
En Italie, ce fut seulement au XIXe siècle. A part pour la République
millénaire de Venise, La Sérénissime ; grâce à la stabilité de son modèle
politique et aussi son statut de « coffre-fort », elle fut épargnée par de
nombreux maux. Sauf par le mal absolu : Napoléon.
Le Nord de l’Italie, la Lombardie, fut longtemps le pays des banquiers, la
Suisse n'étant pas loin, elle leurs servira de refuge. Les Juifs et les
Chrétiens vivaient en bonne intelligence ; n'ayant pas le droit de prêter à
leur communauté, ils se prêtaient mutuellement !
Durant le Moyen-âge, le message évangélique s'est perverti. L'argent
reprend l’importance qu'il avait dans la Rome antique. La charité
chrétienne régresse pour devenir une affaire de spécialistes rémunérés.

38
L'origine du capitalisme est aussi franciscain. Cet ordre a décidé que
l'argent n'était pas forcément diabolique, si et seulement si, cet outil
permettait à tous d'accéder à plus de confort. La boîte de pandore était
ouverte. Depuis la pensée comptable a supplanté le don, l'échange.
Le christianisme a inventé l'individu. Il a autorisé la pensée « égoïste »,
durant des siècles cette sournoise infection s'est répandue en Occident.
Paradoxalement, le progrès et la démocratie, l’aspiration au bonheur de
chaque humain, sont aussi inspirés par le message évangélique.

L'idée de l'enrichissement comme preuve de dévouement à Dieu est déjà


dans la bible mais le protestantisme du XVIe siècle l'a transformé en
obsession. Tout, absolument tout, peut se monnayer, s'enrichir est un acte
divin, un riche est la preuve que Dieu a choisi les siens. Si Dieu veut punir
c'est la lèpre qu'il envoie. Dieu considère qu'un handicap est une punition
divine, à l'inverse du Dieu des Hindous, lui considère le handicap comme
un don sacré.
Le riche peut même s'acheter une rédemption s'il a un peu trop abusé. De
nos jours ces indulgences se monnayent encore. Bush le méthodiste peut
bien faire des conneries, il s’achètera une conduite via un don.

Après que la « révolution » des Anglais ait tourné en rond, le fils de


Charles Ier, le premier roi décapité, étant revenu sur le trône en 1660, les
élites marchandes s'imposent. Elles imposèrent les premières
privatisations : les « Enclosures » interdisaient à la plèbe l’accès libre à
la terre, l'accès aux « Communs ».
La science et ses possibilités d'enrichissements devint un outil servant les
hautes castes pour asservir la majorité. Plus de 100 000 sorcières, femmes
guérisseuses/accoucheuses, périrent pour laisser la place aux mercantiles
élites scientifiques mâles. L'inquisition était souvent politique, elle
servait à se débarrasser des gêneuses.
Comme Jeanne d'Arc. (H.Guillemin)

Galilée a participé au développement du capitalisme via son bras armée


le progrès lié à la science et la technologie.
La promesse du paradis de Dieu a été perdue quand les sciences de
Giordano Bruno, Copernic ou Kepler ont rendu le monde plus rationnel ; à
leur corps défendant, certains ont brûlé en recevant la bénédiction papale.
Galilée, un homme aussi pieux que Copernic, refusait la forme elliptique

39
de notre parcours autour du soleil, il a cherché à prouver que ce parcours
ne pouvait être que parfait comme le Créateur, et donc parfaitement
circulaire. Il ne croyait pas au rôle de la Lune dans les marées.
Il ne croyait pas les marins italiens, eux avaient fait le lien. Le bon sens
pratique, pragmatique et populaire, est à l'origine de l'immense majorité
des découvertes comme l'explique bien Clifford O'Connor. Les Grecs
savaient déjà que la lune avait un rôle important, il paraît impossible que
des hommes préhistoriques, en observateurs fabuleux de la nature, n'y
aient pas prêté attention. Ils ont tant dessiné les cieux dans leurs cavernes.

Galilée est, dans l'imaginaire collectif, lié à l’avènement de la science.


Les scientifiques ne sont pourtant que de leur époque.
Et bien malin celui pouvant prédire le succès ou l'échec d'une idée, d'une
invention.
Grâce à ces astronomes, la pensée humaine fut bousculée ; la terre n'était
plus le centre d'un univers construit par Dieu pour l'humain. Dieu n'est
plus omniscient. Une hypothèse laisse à penser que c'est à la suite des
milliers de morts du tremblement de terre à Lisbonne en 1755 que les
découvertes Galiléennes puis les pensées des Lumières furent intégrées
par la population : Dieu n'étant plus suffisant pour protéger les siens,
l'humain devait aussi s'employer à créer le paradis grâce aux sciences.

Tout doucement un nouveau système se met en place. Pour le nommer


« Capitalisme », il faudra attendre que la plèbe croie à la possibilité que
chacun puisse s'enrichir sans limite. Principalement grâce à
l'industrialisation des moyens de production, une invention anglaise du
XVIIe siècle. Le néolibéralisme, un avatar radical du capitalisme, arrive
à la fin du XXe siècle quand 1800 milliardaires sont aussi riches que 3,5
milliards d’humains en « servitude volontaire ».

Nous arrivons à la révolution Française, fille des « Lumières » et fils du


« mercantilisme ». Ou plutôt aux révolutions car celle bourgeoise de 1789
n'a rien à voir avec celle populaire de 1792. « Lumières » revendiquées
aussi au XIXe pour justifier les colonisations « civilisatrices ». Le Dieu
progrès s’affiche de nos jours sur le drapeau Brésilien « ordem e
progresso ».
Un progrès lié aux technosciences, au travail.
Et ce progrès doit s'imposer à tous : du fascisme.

40
Illich écrivait « La corruption du meilleur engendre le pire ».

La révolution des bourgeois contre les nobles s'est faite sur le dos de la
plèbe. L'interdiction des corporations via la loi Le Chapelier, détournée
de son rôle originel rousseauiste, ou la disparition des trois quarts des
jours fériés, dont le saint Lundi choisi par les ouvriers pour se former et
s’informer, décidée par les élus rentiers prouvent, entre autres, que le
bien-être du peuple ne comptait pas. L’assemblée des bourgeois voulaient
s'enrichir encore plus. Les « Girondins » le confirmeront en allant semer
la guerre en Europe pour piller et orienter ailleurs que sur leurs frasques,
le regard du peuple ; cette stratégie de l’ennemi extérieur nécessitant
l’union des patriotes est promise à un bel avenir.

La première constitution française est votée le 3 septembre 1791. Elle est


inspirée des évangiles ; et par la constitution des Corses, Paoli avait
demandé l'aide de Rousseau pour l’écrire en 1755. Nos ancêtres ont aussi
copié celle des États-Unis. (W. A. Durant, Rousseau et la révolution)
La première révolution populaire est celle de 1792, sa constitution n'a
jamais été appliquée. Elle remettait en cause l'INTOUCHABLE, le droit
de propriété. C’est pourquoi Robespierre a été sali par l’éducation
nationale républicaine, des générations ont appris qu’il était responsable
de la Terreur, mot utilisé à postériori, par les Thermidoriens (lire Jean
Clément Martin).
Entre la violence de la royauté et la conspiration des propriétaires
républicains et des royalistes, la révolution ne pouvait se défendre qu’en
utilisant la violence. Cette malheureuse guerre entre Français se
reproduira durant le XIXe siècle.
Même si le plus grand saigneur du peuple reste Napoléon.

Le rousseauiste et franc-maçon Robespierre était un admirateur du


message évangélique, il s’est opposé à la peine de mort (Le 4 Brumaire
An 4) et aux guerres Girondines. Les révolutionnaires français l'avaient
rapporté au pape. Préférant la royauté, la papauté ne reconnut la
république qu'un siècle plus tard. La république opportuniste des
bourgeois, pas celle du peuple.
Robespierre a proclamé la première République et a inventé le trio
« Liberté, Égalité, Fraternité ». Ni l'une ni l'autre n'ont apporté quoique
ce soit comme amélioration au peuple.

41
Liberté, … De m'exprimer, d'exprimer ma singularité. C'est
souvent impossible. Être servile, rester un pion est plus tranquille. De trop
nombreuses dépendances me sont imposées : le travail, la santé,
l'éducation, l'alimentation, l'information, la justice, les modes, la
technologie orientent mon comportement. Et au sommet de la pyramide
des dépendances, l'argent.
Égalité, … Une tirelire à la place du cerveau pour la majorité, des
riches de plus en plus riches, pauvres de plus en plus pauvres, des pollués
de plus en plus pollués, jamais les écarts n'ont été si accentués. Notre
modèle sociétal occidental, en phase de mondialisation, n'est pas du tout
égalitaire, il est en plus autodestructeur. C'est à l'instant de la mort que
nous sommes égaux. L'égalité est un fondamental sociétal.
Fraternité, … Vers 1790, les bourgeois auraient préféré Propriété.
En 1940 on a échappé à Travail, Famille, Patrie. De la même étymologie
que fraternelle, ce mot donne une consigne morale de soutien mutuel.
Fraternité oublie la moitié féminine de l'humanité. Ou alors il faut lui
accoler le mot "Sororité". Voici un autre mot. Pour nous associer, femmes
et hommes, dans un même élan ; utilisons Convivialité.

Liberté sans fraternité rend l’égalité impossible, c’est bien le problème de


nos sociétés où les riches revendiquent la liberté de s’enrichir sans limite.
En 1848, l’ordre souhaité était Liberté, Fraternité, Égalité.

Robespierre avait comme livre de chevet « Le contrat social » de


Rousseau qui plaide pour une religion civile. C'est certainement l'origine
du culte de l’Être Suprême. Pour un personnage aussi cultivé et
réformateur, prônant la séparation des cultes avec l'état, cette idée de
vouloir re-créer Dieu, précurseur des rois, est saugrenue ; s'il avait lu Jean
Meslier (1664-1729), abbé athée révolutionnaire, il aurait évité cette
erreur. « L’incorruptible » a vite été exécuté et sali, il fallait surtout que
le peuple ne reprenne jamais l'idée de vouloir le pouvoir.
On ne tue pas une idée, le peuple a appris durant cette période.
Notre société est encore imprégnée de cette époque. Mais on est loin des
révolutionnaires populistes de 1792 et de 1871. Eux avaient réussi à virer
les Saints du calendrier. Leur calendrier s’est inspiré de l’Égypte antique,
pour l’organisation, et de la France agricole pour les noms.
Le jour du miel, le 8 Frimaire de l'an III. C'était hier, c'est pour demain ?
Hélas, la révolution a été confisquée par des conservateurs bourgeois.

42
Une élite pire que le roi dont elle a coupé la tête ; un acte discutable, une
réaction irréfléchie au faux manifeste de Brunswick ? L’analyse
rétroactive de l’histoire est complexe, on ne peut que mesurer les effets
au présent. Ce meurtre a permis de désacraliser les monarques de droit
divin dans l’inconscient collectif.
Pour être consacré, un roi jurait devant Dieu qu'il s'occuperait au mieux
de son peuple. Hier comme aujourd'hui, en politique, « les promesses
n'engagent que ceux qui les écoutent ».
Nous n'avons jamais connu la démocratie.
Notre république a été inspirée par le millionnaire Voltaire, admirateur
de l'esprit de la nation chinoise : « L'esprit d'une nation réside toujours
dans le petit nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le
gouverne ».
Notre constitution a été écrite par le noble Honoré Gabriel Riqueti, le
comte de Mirabeau. Il disait de Robespierre « Cet homme est disqualifié
pour la politique car il croit tout ce qu'il dit ». (Écouter Henri Guillemin
dans son Robespierre)
Elle a été rédigée par un curé, l'abbé Sieyès, ami de Napoléon qui a écrit :
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent
renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n'ont pas de volonté particulière à
imposer. S'ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État
représentatif ; ce serait un Etat démocratique. Le peuple, je le répète,
dans un pays qui n'est pas une démocratie (et la France ne saurait l'être),
ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

L'objectif n'a jamais été la démocratie, mais l'oligarchie. Le mot


démocratie pour qualifier la république Française a été inventé au XIXe
siècle, alors que ne votaient que les propriétaires mâles. Les femmes
n'obtiendront le droit de vote qu’après 1945. Elles n'auront le droit d'avoir
un compte bancaire qu'en 1965.
Lors de la première République, en 1792, seuls deux ouvriers, Jean-
Baptiste Armonville et Noël Pointe, furent élus. Sous la IIe République
les ouvriers-artisans ne sont qu'une quinzaine sur 800 élus comme dans
une assemblée de l'an 2000.

Puis la révolution tombe sous les coups des capitalistes. L'absurde et infâme
XIXe siècle, industriel, productiviste et inégalitaire, est en gestation.
Un empereur prend le pouvoir. Napoléon est respecté voire adulé par nos

43
élites, ses cendres sont aux Invalides. Que dirait-on si les Allemands
adulaient le dictateur du IIIe Reich de la même façon ?
Comme leur fou, le Nôtre a fait des guerres effroyables grâce à ses amis
de la banque de France.
Durant le règne du Bonaparte, l’enfumage des esclaves de la Guadeloupe
dans les cales des bateaux s'est fait grâce à Claude Ambroise Régnier de
Massa, il est au Panthéon pour « sévices rendus ». Le dernier fusillé de
France, Jean Bastien-Thiry, responsable de « L’attentat du Petit-
Clamart » contre De Gaulle, est un descendant.
L’oligarchie est éternellement attentive à ses intérêts.

De nos jours les Bonaparte roulent toujours sur l'or et Robespierre est
déconsidéré malgré Jaurès écrivant dans son « Histoire socialiste de la
révolution française », que « s'il avait à choisir un révolutionnaire, il
serait allé s'asseoir à ses côtés sur les bancs de la Montagne » plutôt que
du côté des « Enragés » ; où des « Girondins », ce nom n’existait pas à
cette époque, selon certains historiens.

En 1830, après les « 3 Glorieuses », le peuple et Lafayette, remplacent un


roi, Charles X, par un roi, Louis Philippe. Les bourgeois confisquent
encore le pouvoir que le sang des pauvres a repris. La France a un
gouvernement de Banquiers.
Pour remercier la plèbe pour son sacrifice, ils décident de la construction
de la colonne du Juillet sur la place de la Bastille.
Les rois, le clergé, l’élite républicaine a ses ostentatoires tombeaux à la
lumière de Paris ; la plèbe a droit à une nécropole souterraine : c'est sous
la colonne de la place de la Bastille que sont inhumés ses morts pour la
liberté de 1830 et 1848 !! Les mettre sous terre pour les faire taire.

En 1831, les Canuts se révoltent, avant de charger, l'armée avertit « Soit


vous acceptez votre condition, soit vous mourrez ». Eux répondent «
Vivre en travaillant ou mourir en combattant ».
Cette devise parait signifier le besoin de vivre décemment de son travail
tout en envisageant de se battre pour cela.
Elle est aussi significative de leur soumission à l'oligarchie détentrice de
fabriques. Soumission difficile à éviter, il faut bien le reconnaître. A cette
époque faste pour la bourgeoisie, le président du conseil Casimir Perier,
un banquier, est entouré d'une cohorte de nobles et d’aristocrates ; ils

44
autorisent le travail des enfants. Aucune limite ne doit empêcher
l’enrichissement. Le travail est gratuit via l’esclavage des noirs ou via
l’utilisation des enfants car grâce au machinisme on peut se passer de la
force de l'homme.
Ne pas payer ses employés est toujours l’objectif des oligarques.
Les premières lois pour limiter le travail des enfants en dessous de 8 ans
arriveront vers 1840 ; pour les entreprises de plus de 20 salariés.
En 1848, une nouvelle révolte est matée dans le sang par Cavaignac. La
république libérale est proclamée par Lamartine. Le premier président élu
au suffrage universel, masculin !, est Napoléon III. Raspail le socialiste
est balayé comme le sanguinaire Cavaignac.
Le vote, via les lois électorales, est au service de l'élite. Déjà.
Après trois ans, suite à un coup d'état, Napoléon III instaure une dictature
capitaliste ; aidé par le général Leroy de St Arnaud tueur de civiles
Kabyles encore par la méthode de l’enfumage/gazage.
Le baron Haussmann agrandit les rues pour permettre à la troupe de
charger plus facilement les gueux. Déjà, à Lyon, en 1834, la caserne
Saint-Laurent et la caserne des Colinettes ont été réaménagées afin que
la bourgeoisie puisse se défendre des ouvriers Canuts.

Des industries, les banques dont les noms nous sont communs telles la
BNP ex-banque de Paris et des Pays-Bas, la Société Générale de
Rotschild, ont été créées, de façon mafieuse, à cette époque.

Napoléon III fait encore la guerre, après la Crimée, où les Russes font
pleuvoir des obus sur le paysan bas-Breton Jean-Marie Déguignet,
l’Italie, le Mexique. Puis il attaque les Prussiens pour récréer un
sentiment patriotique, encore. Bismarck en rêvait pour faire l’unité
allemande. La guerre ? Les « honnêtes gens » la font aux pauvres, plutôt
que payer dignement la plèbe, Bazaine organise la défaite, les nobles et
les bourgeois préfèrent donner des millions, l’Alsace et la Lorraine à
l’ami envahisseur.

Le peuple refuse d’être le « dindon de la farce » et se rebelle, encore.

La seconde révolution populaire.


En 1871, c'est la Commune de Paris, précédée par celle de Lyon et
accompagnée par celles de Toulouse, Le Creusot, St Étienne ...

45
Les livres d'Histoire parlent de Paris 1871 comme d'une rébellion, voire
d'une jacquerie organisée par des extrémistes populistes. Lavage de
cerveaux par l'instruction publique d’État.
Ce fut une révolution populaire puis une guerre civile.
Les Communeux n'ont pas réussi leur révolution comme les bourgeois
avaient réussi la leur en 1789. Mais malgré la défaite, la Commune de
Paris a permis des avancées majeures. L’égalité salariale des
fonctionnaires, l'interdiction du travail des enfants, l'interdiction des
exécutions publiques, l'instruction pour tous, la décentralisation. Ces
idées seront reprises par le CNR en 1945, comme celles de La
Constitution de l’An 1, de 1793, la seule égalitaire, sociale et populaire.
Les livres d'Histoire parlent seulement de 4500 morts.
Les livres d'Histoire parlent beaucoup d'exécutions sommaires de la part
des Communeux ; en réalité, on en dénombre très peu.
Ils parlent aussi des pétroleuses, elles auraient mis le feu partout. Alors
que seuls quelques bâtiments, symboles de douleurs et d’oppressions
comme les Tuileries, seront détruits par des individus isolés. Certains
historiens bien nés accusent, par erreur délibérée, la cohorte des miséreux
d'avoir fait subir à Paris une perte au niveau architectural.
Thiers n'a pas hésité à utiliser des bombes incendiaires sur la capitale,
alors que les Prussiens qui avaient déversé une pluie de bombes sur la
Marne, déjà, ont évité de brûler Paris.

La grand'ville a le pavé chaud,


Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle... Rimbaud, Chant de guerre parisien

Les dizaines de milliers de gueux morts ont peu d'effet sur l'économie. La
bourse baisse moins qu'en 1848. Une guerre appauvrit la majorité et
enrichit les bourgeois.
Le journal des « gens de biens », le Figaro, se félicitait des exécutions,
cela ferait moins à juger. Les tribunaux étaient à la botte du pouvoir.
De la propagande pour les campagnes, une dis-torsion de l'Histoire par
les vainqueurs, pour que jamais plus le peuple ne se révolte.
On ne peut estimer précisément le massacre mais il fut suivi par de
massives déportations. L'expérimentation des wagons à bestiaux pour
transporter les Communeux, bientôt bagnards dans nos colonies, donnera,

46
en 1939, des idées aux fascistes. Un recensement a fait état de 300 000
personnes en moins à Paris à la fin de l’année 1871. (G. Soria, R. Tombs)

Une erreur de la Commune fut, peut-être, de ne pas aller au bout, de


marcher sur Versailles malgré les Prussiens, comme le souhaitait Louise
Michel. Trop de compromis, trop de gentillesse, de domestication, de
respect mal placé alors que les aristocrates étaient vraiment décidés à les
mater, à tuer femmes et enfants.
Pour certains, l’autre erreur est de ne pas avoir pris l'argent, juste 6
millions, de la Banque de France pour payer les défenseurs de la liberté.
Les riches ne se gêneront pas, ils prendront 250 millions. Leur maîtrise
historique de l'argent et des armes en fait des vainqueurs permanents.

La psychologie explique assez bien ces renoncements, le peuple est


éduqué dans le cadre issu de sa classe sociale. Il est pratiquement
impossible de s'en échapper. Voilà pourquoi, il parait être une victime
consentante. Voici pourquoi, il est si difficile de faire changer les choses.
La semaine sanglante clôturera cette révolution. L'idée de l'élite est de
faire passer, définitivement, l'envie à la populace de se révolter.

Le bébé de Thiers, la IIIe république, grandira sans lui. A sa place, c'est


un noble, le général de Mac-Mahon, il régnera jusqu'en 1879.
En 1875, une assemblée royaliste (!) vote une proposition de Wallon. Elle
confirme la République décidée par les 3 Jules, le 4 Septembre 1870, pour
éviter aux futurs Communards de s'installer au pouvoir. C'est l'idée de
génie d'Adolphe Thiers : quand le peuple a donné sa voix, il se tait. C'est
un sacré avantage par rapport à la royauté car si une personne, un Roi,
décide pour lui, la plèbe se révolte plus facilement. Cet arriviste avait
niaisement inventé, en 1840, sa ligne Maginot anti-Prussien. Elle a été de
la même inefficacité que l'autre, un siècle plus tard.

La clique des Républicains opportunistes dont nombre de nos rues portent


les noms, Jules Favre, homme politique et avocat ripou, déjà, enrichi par
des héritages volés, déjà. Jules Ferry, le colonialiste, Casimir Perier,
l'héritier, joueront au jeu des chaises musicales jusqu'à la première guerre
mondiale. Élites et peuple, ensemble dans l'adulation des Pires.
La majorité des humains ayant dirigé nos sociétés sont des personnages
incompétents, dangereux, injustes voire pervers. Notre organisation

47
sociale favorise les brutes. Partout sur la planète, les sages Gandhi, M. L.
King, Pasolini, T. Sankara ou D. September, sont assassinés, les 2
derniers seront tués avec l’aide de la France des droits de l’homme.

Les rues nommées Bernardin de Saint Pierre ou du nom d'un des milliers
d'artisans-inventeurs de génie sont rares. Le nom le plus collé au mur de
nos villes est symptomatique de notre époque manipulant l’histoire.
Pasteur, l'ami de Napoléon III, ce chimiste, impossible de le qualifier de
médecin, il n’en avait pas le diplôme, ce vulgaire opportuniste n'a pas
inventé un seul vaccin juste une méthode pour faire de la bière ! Ce mâle
dominant de sa femelle au foyer a été de son vivant utilisé comme
symbole patriotique de la science française. Il fallait ressouder la France
après La Commune de Paris tout en promettant un futur techno-scientiste
radieux grâce à un sacrifice au présent ; un grand classique, toujours
d'actualité. Mais on a oublié Semmelweis le découvreur de l'hygiène via
le lavage des mains, la médisance l'a poussé au suicide. Louis Ferdinand
Céline lui consacrera sa thèse de médecine.

Ou sont les femmes ? Leurs noms ne sont donnés qu'à 2% des rues.
Les femmes pauvres sont les premières victimes du XIXe. A Paris, dans
les quartiers miséreux la mortalité infantile est de 6/10, elle n’est que de
0,3/10 dans les quartiers riches. La moyenne des livres d'histoire est
trompeuse, de plus ce chiffre comptait aussi les morts avant 16 ans. La
meilleure façon de garder les gens en bonne santé est liée à l'hygiène, le
reste est propagande scientiste. A cette époque, les premiers vaccins
tuaient aussi sûrement qu'une grippe espagnole sévissant dans des pays
ravagés par la guerre. Les femmes chapelières mouraient à 30 ans,
intoxiquées au plomb ; les politiciens véreux Jules Grévy, par exemple, à
80 ans. L’impératrice Eugénie est morte à 94 ans.

La République opportuniste c'est, le vol des pays vaincus, les magouilles


financières comme celle du canal de Panama. La pauvreté pousse les
Parisiennes à se prostituer. C'est l'époque de la confiscation du pouvoir
législatif, exécutif et judiciaire. Elle ressemble férocement à la nôtre.
L'obsession d'être le plus fort, le plus civilisé. La course au productivisme,
le colonialisme, l'école Républicaine du bourrage de crâne, lire
l'ordre/lettre de Ferry aux instituteurs de novembre 1883, prépare la plèbe
à devenir de la future chair à canons, de la future chair à patrons.

48
« La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de
donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter. »
Louise Michel, sa robe noire en étendard est le drapeau anarchiste.

Le Darwinisme a été récupéré ; il prône la hiérarchisation puis


l'amélioration des races. Ayant une caution morale, les Républicains
qualifiés « d’opportunistes » veulent de bons petits soldats afin de
s’enrichir via la colonisation. L'élite française soumet son peuple et le
peuple participe à la soumission des peuples plus faibles. L’oligarchie
réinvente le patriotisme et vote, en 1880, pour que la Marseillaise
devienne l'hymne français. « L’étendard sanglant est levé », et non, c’est
bien le bleu et rouge parisiens et le blanc royaliste qui remplaceront le
rouge sang chanté par l’hymne. Le Paris de l’Île de France est devenu la
France, aujourd’hui comme hier, c’est de là-haut que se décide le
quotidien de la plèbe bretonne ou corse.
La verticalité et l’ordre des couleurs datent de 1812 et c’est en 1958 que
ce tissu sera officiellement le drapeau des Français.
L’idée d’utiliser un ennemi extérieur à la patrie expérimentée avec succès
en 1792 par les Girondins est de retour. Nos présidents continuent
évidemment d’utiliser cette stratégie pour resserrer les liens entre
Franchouillards naïfs. Avec l’aide de leurs médias, les élites inventent des
buzz/ramdam pour nous « faire voir » ailleurs.

« La négraille aux senteurs d'oignon frit retrouve dans son sang


répandu le goût amer de la liberté et elle est debout la négraille »
Aimé Césaire

En 1880, toujours pour souder la plèbe autour du père/patrie, ils votent


pour le 14 Juillet, il sera dorénavant la fête nationale (étymologie : de
naître). Victor Hugo, ardent promoteur d'un 14 Juillet populaire mais
refusé à l'époque, a installé dans nos esprits l'idée que ce jour était
symbolique de la révolte populaire lors de la prise de la Bastille en 1789.
En fait l'assemblée a aussi voté pour un autre, le 14 Juillet 1790 : la fête
de la fédération, un serment d’allégeance au Roi et à la propriété. Cette
fête de 1790, menée par Lafayette et les Bourgeois, avait pour but de
signifier au peuple qui étaient les nouveaux maîtres.
Le peuple s'est approprié l'idée d'Hugo, les peuples du monde aussi, la
France est vendue comme la patrie des droits de l'homme.

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L'invention du nationalisme a fait entrer dans les têtes du peuple que le
charbonnier a plus d’affinité avec son patron Français qu’avec l'ouvrier
Allemand. L'organisation internationale des travailleurs ne sera jamais au
niveau de l'internationale des oligarques.
Succédant à la république opportuniste, la république radicale (??), paraît
plus teintée de socialisme ; c'est vrai pour J. Jaurès ou G. Deville, faux
pour Clemenceau et Briand, eux ressemblent à nos politiciens socialistes
manipulateurs d'aujourd'hui.
La loi sur la laïcité, certainement la plus importante du siècle, est votée
le 9 décembre 1905, grâce à l'intelligence et la ténacité de Jaurès ; dont la
pensée « communautariste » a été sabrée, tronquée par l’establishment
socialiste trop attaché à la propriété. (Lire Jean Paul Scot)

« J'ai beaucoup entendu parler de la guerre de 14/18. Drôle d'histoire.


J'avoue je n'y comprends rien, mais cela m'étouffe. J'ai la douleur des
hommes qui n'ont plus qu'un bras, une jambe ou un œil. Je souffre pour
eux. Je les plains de tout mon cœur. J'ai de la haine envers tous ceux qui
font du mal, les malheureux sont toujours mes enfants, je voudrais qu'ils
soient tous mes enfants. De même que le maître d'hôtel, la cuisinière et
le garçon de café sont mes frères et la petite bonne, ma sœur » J. BAKER

En ce début du XXe siècle, le socialisme est le même qu’aujourd’hui, une


des deux jambes favorisant le productivisme. Pareil pour le communisme
un peu plus tard. Clemenceau et Briand, à leur époque, n'eurent pas plus
de pitié avec Durand et les grévistes ou les vignerons que les socialistes
Robert Lacoste et Jules Moch en 1948, pour ordonner de tirer sur des
grévistes pacifistes.
Clemenceau interdit aux instituteurs de se syndiquer mais il octroie des
concessions de chemins de fer à ses amis de l'élite. Il refuse aussi de
baisser le temps de travail tout en réduisant les budgets de la fonction
publique mais il aide les grands patrons à investir dans les colonies.
On dirait l'an 2000, n'est-ce pas ?
La première guerre mondiale arrive enfin, d’abord souhaitée par le
patronat pour éliminer les « Rouges/Noirs », elle l’est ensuite réclamée
par les journalistes et la plèbe, c’est « l’union sacré ».
Il faut trouver une raison d’accuser les Allemands, ceux viennent de
rencontrer le sultan du Maroc pour faire du commerce… à priori car en
1904, ils ont commis le premier génocide du XXe siècle, en Namibie. La

50
France refuse cet accord et débarque au Maroc. Les Allemands réagissent,
puis tout s’enchaîne, Poincaré aidé par des médias subordonnés aux
marchands de canons retourne la populace ; Péguy veut en découdre avec
les Teutons pour récupérer l'Alsace et la Lorraine.
La France des élites est totalement responsable de la guerre de 14/18. Les
gens manipulés, encore et toujours, partent la fleur au fusil et reviennent
pour nourrir les fleurs par les racines.

« Songez à ce que serait le désastre pour l'Europe : ce ne serait plus,


comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais
quatre, cinq et six armées de deux millions d'hommes. Quel massacre,
quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de
l'orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le
crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête éclatait, tous, nous
socialistes, nous aurions le souci de nous sauver le plus tôt possible du
crime que les dirigeants auraient commis et en attendant, s'il nous reste
quelque chose, s'il nous reste quelques heures, nous redoublerions
d'efforts pour prévenir la catastrophe. » Jaurès, Lyon Vaise, 1914.

Les opposants sont stigmatisés ou tués comme Jaurès dont l'assassin est
acquitté pour sa bonne œuvre, ou comme des milliers de bidasses
désobéissants passés au peloton d’exécution.
Les Allemands seront bien moins sévères avec leurs soldats.
Le progrès est en marche, au pas l’oie.
20 millions de morts et une destruction de l'environnement. Les environs
de Verdun, les nappes phréatiques sont toujours infectées. Le XIXe siècle
a préparé la première guerre mondiale ; elle, prépare la seconde. A cette
époque, en novembre 1917 (calendrier actuel), les Bolcheviks et Lénine
s'octroient le pouvoir, la majorité des révolutionnaires décidaient que le
compromis avec la bourgeoisie d'état était impossible, contrairement aux
habitudes socialistes. La dictature du prolétariat s'installe, elle a vite été
récupérée par des productivistes psychopathes comme Trotski ou Staline,
des tueurs d’anarchistes. Les puissances bourgeoises étrangères,
Angleterre, Allemagne et la France, qui envoie De Gaulle, sont opposées
au régime prolétarien qualifié de voleur de propriétés.
Sans vergogne ces nations dépossèdent la nouvelle URSS, de la
Biélorussie et l’Ukraine qui deviennent Polonaises.
Plus tard, Staline les récupèrera grâce au pacte avec Hitler.

51
20000 Rouges sont assassinés en Finlande lors de la terreur blanche, le
27/08/1919 Churchill gaze Emsta. Cette violence des nations capitalistes
a mis au pouvoir les Bolcheviks les plus violents.
En Janvier 1919, la révolution populaire, pas communiste, allemande
tombe aussi, encore avec à l'aide de l’oligarchie Française.
L’Internationale bourgeoise se paye des mercenaires, appelés « corps
francs », freikorps, et ayant comme signe de reconnaissance, la croix
gammée. La chasse aux opposants, aux communistes et aux anarchistes
est ouverte. Malgré ces avertissements, la plèbe votera pour les nazis
quelques années plus tard. Elle a la mémoire courte…et le corps sacrifiant.

« La plus grosse bêtise de la révolution c’est de nous avoir laissés en


vie. Si je reviens au pouvoir, il n’y aura pas de pardon. C’est la
conscience parfaitement tranquille que je les pendrais haut et court. »
Ludendorff, général/président, Lu dans « Allemagne, 1918 : une
révolution trahie » de S. Haffner

La crise de 1929 arrive en France. Comme celle de 2008, elle fera plus
de ravages qu'aux E.U. Normal, leur dollar est fabriqué en quantité, il se
dissémine sur le monde via une balance commerciale déficitaire. Comme
aujourd’hui, il y a pléthore de travail/activité mais pas d'argent ; enfin
l'argent est là mais réservé à quelques-uns.
Le peuple Allemand se choisit un débile ordinaire, Hitler, il n’a qu’à se
servir, la république de Weimar a préparé la guerre. Les Italiens avaient
inspiré les Teutons avec leur débile ordinaire, Mussolini.
Les bidasses Français Lyautey, Foch s'essayent au coup d'état en 1924.
Les C. Maurras, P. Taittinger et F. Coty tenteront le leur en 1934. Dans
ces 2 cas, la « gauche » est au pouvoir et cela ne plaît pas aux élites. Ces
élites sont toujours aujourd'hui des élites du champagne et des parfums ;
un coup d'état c'est mieux qu'un loto, on gagne à tous les coups.

L'antisémitisme s'est partout répandu. Les cathos les ont toujours détestés
car ils sont déicides. Comme quoi Goethe s'est trompé car « Une erreur
qui perdure et s'amplifie devient réalité ». Depuis 1850, des ouvriers
détestent les Juifs parce qu'ils leurs prennent leur travail. Les classes
moyennes les détestent parce qu'ils sont leurs usuriers. Les bourgeois les
détestent parce qu’ils sont plus fortunés qu'eux. (Zeev Sternhell, la chasse
aux Juifs des années 1898). En plus, ils s’opposent entre eux, les Juifs

52
d’élite collaborant avec les nazis pour se débarrasser des plus pauvres
d’entre eux. (Zygmund Bauman, Modernité et Holocauste)

Le 6 février 1934, une chambre « de gauche » donne le pouvoir à la droite.


La clique des Hollande et Cie n’a rien inventé. H. Guillemin aurait pu
dire de lui « La parole de cet homme résonnait d’autant plus qu’il était
creux ».
En 36, Blum fait voter, entre autres, les congés payés, bien obligé par la
rue. Il reconnaîtra au procès de Riom que c'était la seule solution pour
que les ouvriers rendent les entreprises aux patrons. Les augmentations
de salaire seront annulées en un an grâce à l'inflation. Blum, en parfait
socialiste, a avant tout servi le patronat et a fait une politique de droite.
Puis la même assemblée, dominée par les socialistes, refuse d’aider les
pacifistes espagnols ; ils mourront, bombardés par Mussolini, sous la
dictature de Franco. Toujours la même assemblée votera les pleins
pouvoir à Pétain, le 10 juillet 1940.
Les pétainistes Français, grands laudateurs de la race aryenne seront de
zélés collaborateurs quand il s'agira de participer au génocide de 75000
Juifs, et à la déportation de milliers de travailleurs de la STO dans les
« Wagons à vaches », de G. Hyvernaud, (à lire pour son style unique).

Tous ces dictateurs/militaires sont soutenus et financés par l'oligarchie


qui a une peur panique que le peuple suive l'exemple des Soviets. Par
exemple, le gouverneur de la Banque de France, François de Wendel a
indirectement donné de l’or à Hitler, en rendant à Franco, et non pas aux
Républicains, l’or que l’Espagne lui avait demandé de garder. (A.
Lacroix-Riz « Le choix de la défaite »).
En 39, les mercenaires nazis ont envahi la France en quelques semaines,
en passant, par les Ardennes. Bien que les Français aient plus d'avions,
en panne, que les Allemands. Et à peine moins de chars, comme l'avait
écrit De Gaulle, mais trop éparpillés sur le territoire. La désorganisation
organisée par certains généraux fut une réussite. Les soldats Allemands
étaient mieux armés et plus disciplinés, c'est ce que l'on a appris à l'école.
En réalité, ils étaient drogués avec du Pervitin fabriqué par Temmler
Werke et livré par Hitler le junkie et son gang.
Pétain fit un coup d'état, les gens de biens furent enchantés, ils rêvaient
depuis les années 30 d'imiter les voisins fascistes. Ce rêve était partagé
par une partie du peuple qui trouvait que la démocratie ne leur fournissait

53
pas de travail. Ces naïfs haineux se cherchaient un guide suprême, un
sauveur, un messager pour leur donner du travail. Arbeit, arbeit.

Nous voici en 1945, les Russes ont mis fin à la guerre. Les Etatsuniens
vainqueurs de la guerre économique imposent Bretton Woods donc le
dollar et le FMI, « pour assurer un développement harmonieux dans le
monde », à une Europe en ruine. Le productivisme et la compétition,
responsables de cette catastrophe, sont à nouveau à l'ordre du jour.
Avant la guerre, les mineurs creusaient pour fabriquer des canons
destructeurs d'infrastructures. Après la guerre, ils fabriquent des canons
et reconstruisent à l'identique nos horribles infrastructures.
En fait, la guerre n'est pas finie pas partout. Les tirailleurs Sénégalais ont
été renvoyés chez eux, ils sont tués lors du massacre de Thiaroye.
La France délivrée par des noirs, c'était totalement inenvisageable. Le
jour de la capitulation le 8 mai 1945, De Gaulle assume le massacre de
50 000 Algériens à Sétif. Pareil pour 2000 Syriens, le 29 Mai.
En 1957/58 plus de 100 000 malgaches seront massacrés par l’armée du
pays des droites de l’homme.

Peugeot, Schneider, Citroën, BMW, entre autres se sont gavés pendant


que la plèbe était sacrifiée. Ayant collaboré avec les nazis, les élites
patronales ont perdu devant le CNR. Elles ont été contraintes, d'appliquer
les propositions des « Jours heureux » sur la retraite, la sécu ou la liberté
de la presse.
Hélas, hélas, le programme du CNR a vite été édulcoré.
La principale erreur paraît être de n'avoir pas assez coupé avec le passé.
Depuis, on se souvient, on commémore à tour de bras, on fait des
simagrées, déguisés pour passer à la TV et on oublie les femmes. Les
mâles d’élite organisent un « Nuit et brouillard » (NN – Nacht und Nebel)
sur les plus fameuses résistantes.
C’est faux ? Ok, alors citez-moi une héroïne, une seule femme ayant
combattu le nazisme ?
Germaine Tillion ?
Lucie Aubrac ?
Danielle Casanova ?
Edith Thomas, auteure de « Louise Michel ou la Velléda de l’anarchie ».
Jeannette Guyot ?
Marguerite Gonon ? une résistante ligérienne, érudite médiéviste.

54
En 1871, les nobles disent plutôt Bismarck que la plèbe.
Quand les élites ont peur que l'on communautarise leurs usines, elles en
appellent à l'internationale aristocratique même Prussienne. En 1870, les
Français étaient plus nombreux que les Prussiens, Gambetta fut empêché
de construire une armée.
En 1914, l'élite des Forges souhaite se débarrasser des « Rouges/Noirs ».
En 1939, plutôt Hitler que les « Rouges », les « Noirs » sont morts en Espagne.
En 1945, le peuple a gagné, les élites se sont juré que ça ne durerait pas.
De nos jours, on est bien obligé de dire qu’ils ont gagné.
« La vengeance est un plat qui se mange froid ». Proverbe d’oligarques.

Une spécificité de la France, c’est le pays de l'état providence, d'après


mes observations, c'est vrai. C'est un des pays où les plus aisés
s'enrichissent en toute sécurité sur le dos de l'état. Ils peuvent ensuite filer
à l'Anglaise en Suisse ; contrairement aux États-Unis ou les fuyards sont
lourdement taxés.
Peut-on reprocher à nos ancêtres de n’avoir pas été assez attentifs ? le
sommes-nous ? La reconstruction de la France s'est faite sur des bases
productivistes, on est toujours sur ce modèle ringard.
Des millions de Français et des milliers de prisonniers ont œuvré à recréer
la même France industrielle. Les élites reprirent leur place d'avant la
guerre. Le « Plan Marshall », plan capitalo-productiviste a aussi favorisé
la révolution verte via le machinisme agricole ; les tracteurs surpuissants
ont été offerts… à crédit, on parle des USA pas de l’abbé Pierre.
L'agriculture pollueuse et destructrice, à l’étasunienne, s’est imposée. Le
bilan de la révolution verte est au niveau de la révolution industrielle :
une catastrophe humanitaire et écologique. Cette révolution productiviste
nous a fabriqué une nourriture insipide et intoxiquée. Elle a éliminé les
paysans aux profits des chimistes et des multinationales.
Pour remercier les « GI'S », nos vêtements sont majoritairement en coton.
Alors que nos campagnes produisaient du lin et du chanvre. Les langues
régionales ont été interdites, l'anglais est devenu une langue obligatoire.
Au final, l’objectif du plan Marshall était d’évacuer les Russes et de faire
de la France une colonie américaine, le nom donné au débarquement
« Overlord » (Suzerain) disait tout.

Hiroshima et Nagasaki ont été détruites pour montrer leurs muscles à


l'Ogre Rouge (URSS). Les milliers de morts, on appelle ça des dégâts

55
collatéraux, bref pas dignes d'intérêt. Comme pour la France, les
Américains voulaient aussi transformer en colonies, l'Allemagne et le
Japon. En échange, ces pays responsables de guerres mondiales ont été
libérés de leurs dettes.
Les Allemands n’avaient déjà pas acquitté celle de 14/18 ; via des crédits
non remboursés et une inflation organisée. Ils ont aussi réussi à faire
payer leur réunification à l’Europe et aux Grecs qui ont annulé leur dette
de guerre en 1990.
Les Allemands sont de bons gestionnaires, dans l’inconscient collectif !
Les Grecs d'aujourd'hui n'ont pas autant de chance, ils doivent rembourser
la dette qu'ils ont contractée auprès des retraités allemands.
Au Japon l'aide désintéressée des USA est à l'origine de la folie nucléaire.
Les « atomes pour la paix » de Général Electric, ce cadeau empoisonné
de cynisme absolu ne pouvait pas être refusé ; il compensait les dégâts de
la seconde bombe atomique.

Une autre grande spécificité française est la laïcité. On pourrait être fier
de perpétuer cette orientation. On aurait pu. Mais en 1946, De Gaulle en
bon catholique adapte la loi de séparation des églises de 1905 mais ajoute
« le respect des croyances ». Alors que la République aurait pu informer
sur le risque d’embrigadement des religions, elle devient le garant
bienveillant de la liberté de culte. Le gag est que cette loi va certainement
être rediscutée, on veut bien être sympa avec les Catholiques, les Juifs,
les Protestants mais pour les Musulmans, la loi ne va plus. La liberté des
cultes via les églises et sectes reconnues doit être affirmée. En parallèle,
les laïcs doivent avoir une totale liberté d'exprimer leur point de vue. Au
final, la justice tranchera lors de désaccords. Par exemple, le délit de
blasphème n'a pas de sens dans, désolé pour le truisme, une démocratie
laïque.

Comme réussite de l’après-guerre on nous vend la construction de


l’Europe des peuples pour éviter d'autres guerres, c’est un peu court. C'est
plutôt l'Europe des marchands, du libre-échange, de la concurrence libre
et non faussée. Depuis 2000, on sait que Monnet, « le petit financier à la
solde des américains » dixit De Gaulle et Schuman étaient vendus aux
E.U. ; sans oublier le fasciste Walter Hallstein.
Fin 1946, De Gaulle démissionne, en désaccord avec le système
parlementaire proportionnel et l’allié Américain envahissant.

56
La IVe république de 1946 est composée de plus d'ouvriers. Ils votent la
retraite et regroupent les différentes sécurités sociales de branches. C'est
à Ambroise Croizat que l'on doit cet « État Social » au budget équivalent
à celui de la République Française mais géré par les salariés. Les élites se
taisent tant elles se sont compromises avec l'ami Nazi. Croizat sera viré
en décembre 46 par Léon Blum. Les socialistes ont, encore, choisi le
camp de la bourgeoisie. Pour éviter que l'abbé Pierre et des communistes
soient élus, les socialistes inventent la « loi des apparentements » en 1951.
Indignité éternelle des Socialistes à la botte du grand capital.
La Ve république fait suite au discret second coup d'état de De Gaulle.
Le premier est celui de 1944. Pierre Mendès France dira sur ce coup
d’état de 1958 : « Je ne puis admettre de donner un vote contraint par
l’insurrection et la menace d’un coup de force militaire. »

Sur ordre de De Gaulle, au Cameroun, après 1958, des dizaines de


milliers de Bamilékés seront brûlés grâce à une invention française, le
Napalm.
Selon l’ADN mitochondrial, Européens (Français), Aborigènes et Papous
auraient une même origine Bamiléké avant la sortie de l’Afrique.
On récidivera en Indochine et en Algérie, mais en plus chez les Algériens,
on détruira avec du nucléaire. Les gerboises bleues, blanches et rouges
ont vomi leur saleté radioactive sur un quart du continent africain. La
gerboise verte a été loupée à cause du vent, les camions, cabanons, outils
sont encore enterrés là-bas sur des kilomètres carrés et les soldats
volontairement contaminés, comme Pierre Pothier ; ou Bruno Barrillot
pour Mururoa, réclament encore justice. Ou reposent en paix.
En Octobre 1961, le préfet Papon et la police française, toujours plus
efficaces contre les innocents de la « rafle du vél d'hiv » que pour lutter
contre la droite fasciste, blessent des milliers d'Algériens et en tuent des
centaines. Rien, nada, aucune excuse, aucune reconnaissance de la part
de notre belle République.

Une prise de conscience poussa à la fin de la colonisation ? Quelle blague.


Les pressions internationales et les rebellions des indigènes sont les
véritables raisons. Quand on arrêta l’esclavagisme/colonialisme, on
inventa l’esclavagisme/capitaliste. En effet les dettes continuent à les
mettre à genoux. Historiquement, l'Afrique a transféré plus d'argent vers
la France que la France vers l'Afrique.

57
La France fixe le prix de l'uranium au Niger.
L'Africain fixe-t-il le prix des armes ou du lait qu'on lui vend ?
Arrive les soubresauts de Mai 68. Les ouvriers obtiennent des
augmentations de salaires, lors du fameux Grenelle ; négocié par les
responsables syndicaux. Et refusé par la base.
Les valises d’argents s’échangent. Classique.
Ensuite, les patrons et les politiques décident que jamais plus la rue ne
ferait sa loi. Et pour remplacer M. Dupont refusant de travailler comme
un esclave, on va chercher M. Aziz, et hop le tour est joué. Le chômage,
la concurrence entre pauvres pour un travail et les élites sont zen.
Les babas de 68 sont devenus des bobos politiciens. Leurs politiques
participent à l'organisation du chômage de masse. Et après avoir importé
des trains entiers d’émigrés pour créer de l’insécurité chez les ouvriers
français, aujourd'hui ils les renverraient bien chez eux. Enfin, c'est ce
qu'ils disent, les promesses ça rapporte des voix.
De Gaulle est viré par une alliance néolibérale via Pompidou et son
employeur, Rothschild, et des communistes rancuniers.
La France abandonne l'émission de monnaie au profit des Banques.
L'invention de la dette date de cette époque, aujourd'hui on a remboursé
mais on paye les intérêts.

C'est la fin des « Trente glorieuses », un terme totalement idiot inventé


par un économiste productiviste. Les dégâts sociaux et environnementaux
sont, au final, tellement considérables que les pertes ont dépassé les
bénéfices. Aujourd'hui, on ne sait pas par quel hasard on a échappé aux
bombes nucléaires d'octobre 1963 ou de septembre 1983.
Tous ces progrès pour qu’aujourd'hui, on vive dans en guerre économique
permanente et que l'humanité batte des records d’indigence et de
chômage. Les « Trente honteusement égoïstes » seraient plus justes.
Certains se sont gavés à cette époque et ils l'ont fait sur le dos des
générations futures. Comme nos ancêtres du XIXe siècle, comme ceux
des guerres mondiales, nos aïeuls n’ont rien créé. Leur mentalité est figée
dans la peur maladive d'une nature ennemie que l'on peut donc violer et
massacrer. Ils l’aiment cette France, ils la chantent la main sur le cœur.
Cette terre de France que l'on défonce et retourne pour lui voler ses plus
beaux cadeaux. Et certains en sont fiers de leurs reconstructions d'après-
guerre. La France est irrémédiablement défigurée et salie.
« L'Américan way of life » gagne la France, depuis les années 50, ce n'est

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plus la loi de l'offre et de la demande, c'est la loi de l'offre. La société de
consommation est imposée, bien aidée par des gadgets électroménagers
alimentés par une électricité nucléaire bon marché.
Les consommateurs sont tellement cons qu'ils ne savent même pas de
quoi ils ont besoin. C'est quand la multinationale a pondu le produit qu'ils
se disent « Oh, il est trop top, comment j'ai pu m'en passer jusqu'à
aujourd'hui ».
Et, ils vont pleurer leur banquier, pour un crédit à la consommation à 20%
alors que la banque emprunte à zéro à leur banque centrale.

Et le lavage de cerveaux fait croire que la propriété libère.


Ils empruntent pour leur maison, elle coûtera deux fois le prix d’origine
et la banque est propriétaire jusqu'au paiement de la dernière traite. Et
chouette si l'emprunteur fait défaut. En plus avec ce boulet aux pieds,
l’endetté ira bosser sans rechigner. Une théorie économique délirante dit
que plus la société aura de riches plus les autres s'enrichiront à leur tour ;
elle est à la mode chez les socialo-capitalistes si les grands fleuves d'or
débordent alors ils alimenteront les petites rivières dans une répartition
naturelle des richesses ; la théorie du ruissellement, le « trickle down » in
winner language. En fait, un gag car la sociologie a mesuré l'inverse ; plus
on a de fortunés plus on a de miséreux. Le comte de Guibert, vers 1750,
avait déjà remarqué que « La misère semble suivre l'industrie et la
richesse des sols » Voyage, p308.

Logiquement, si on reste dans la continuité de l’histoire de France, les


opportunistes républicains devraient confisquer le pouvoir encore
longtemps. Le coup d’état militaire à la Bonaparte est dépassé, le coup
d’état constitutionnel à la De Gaulle a été expérimenté. Aujourd’hui, c’est
le coup d’état marketing, tant les médias et l’argent sont concentrés.
Quoiqu’il en soit, c’est bien une minorité qui devrait imposer sa volonté
à une écrasante majorité… un fondamental républicain.
On peut rêver. La France n’est pas le pire pays, loin de là. Mais enfin,
notre devoir d’humains vivant en France est d’arrêter de nous prendre
pour le phare du monde.
D'être enfin exemplaire, d’assumer les erreurs du passé, de s’inspirer des
Autres. Sur la planète, on passe pour un peuple R-évolutionnaire, il serait
temps que ce mythe historique se réalise, un peu.
« Oignez vilain, il vous poindra. Poignez vilain, il vous oindra »

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(Soyez doux avec le méchant, il sera dur avec vous. Soyez dur avec le
méchant, il sera doux avec vous). Rabelais, 1550

Fontaine d’Amboise, XVIe siècle

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VIII - Ici et maintenant, la spiritualité.

Améliorer la vie de la cité, améliorer le sort du plus grand nombre,


rechercher le bonheur, vouloir s'améliorer, douter et questionner le sens
de la vie sont des attitudes intrinsèquement humaines. Avant seule la
religion encadrait ces questionnements, et aujourd’hui ?

Dimanche, 11 Janvier 2012.


C'est le jour du Seigneur. 2012, c'est 2012 ans après sa naissance. Le 11,
c'est la Saint Yannick (!)
La religion est toujours omniprésente.
Je vous épargne la liste des noms de villes et villages ou la liste des
édifices ou la listes des livres ou films ou la liste des rites liés à la religion.
Souvent, elle a été religion d'état, avant dans l'Italie fasciste, aujourd’hui
dans les pays Musulmans.

Les dogmes ont des côtés ridicules. Pourquoi, mais grand Dieu pourquoi ?
un humain créé parfait, avec une compagne, désobéissante, sortie de sa
cuisse ou de sa côte, vivant éternellement au jardin d’Éden, comblé de
tout ce dont on peut rêver et n'ayant donc plus d'envie, aurait-il eu besoin
de croquer la pomme ?

La rationalité d’un état laïc est-il pour autant la panacée ? Les Soufis ont
été chassés d'Algérie ou de Turquie, c’est mieux ? Le message
évangélique ou la « Laudato Si » du Pape François ne peuvent-ils pas
nous inspirer ?

Souvent les croyants ne réfléchissent pas, les mythes perdurent sans qu'ils
soient interrogés et deviennent des dogmes imbéciles.
L'ostentatoire des tenues, des bijoux, des bâtiments. Des clochers dressés,
tendus vers le ciel comme leurs copies, les minarets. Tous ces phallus
pour des religions aussi puritaines, c'est tragi-comique.

Ces simagrées s’appliquent de façon rituelle. Elles sont des rites.


Rites initiatiques, habitudes ancestrales, traditions héritées, défilés
costumés, cérémonies religieuses, us et costumes, usages mésusages,
commémorations déguisées, mœurs mortifères, principes larvés,
archétypes archaïques.

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Les citoyens appliquent aussi des rites républicains sans se questionner.
Sur l'intérêt, de l'école, des impôts, du drapeau, de l’hymne, des
décorations et commémorations.

Interrogeons-nous !
« Allons enfants de la Patrie ». Enfant ? Pourquoi me dénier mon statut
d'adulte ? Et fils de la Terre, pas de la Patrie.
De nos jours on continue à rêver aux cieux, de Mars, d'exoplanètes.
Comme au Moyen-Âge, quand ils cherchaient Dieu en levant les yeux au
ciel. Le microscope inventé en même temps que la lunette astronomique
est restée au placard durant 250 ans.

Dieu dans un scarabée ou une bactérie, drôle d'idée. Les Dieux des
animistes, lune, aigle, puma ne survivent que sur les drapeaux, les tee-
shirts.

Notre cerveau, si doué pour le déni et l'imitation oriente nos actes. On


reproduit, rare sont ceux qui prennent du recul. Artificielle Intelligence.

Pourtant de glorieux ancêtres se sont confrontés pour inventer des


constitutions. Juste des illusions de réflexions collectives ?

« Chassez naturel, il revient au galop ».

La première démocratie du monde, un phare de sagesse, les États-Unis


d’Amérique. Leur constitution et le premier amendement, sépare les
religions et l'état, les présidents jurent par tradition, sur la bible.
Quoi ce pays que l’humanité toute entière vénère ne serait qu’une
vulgaire théocratie ? Une théocratie à l’Iranienne ou à l’Israélienne, avec
un lourd et inhumain passif. A peine.
Et quelle peine, la liste est longue.
Le Laos fut l'objet, entre 1962 et 1975, de la part des USA, de
bombardements massifs de bombes à fragmentations.
Au Vietnam, entre 1964 et 1973, les USA ont déversé 80 Millions de
tonnes de défoliant. Cet herbicide intoxique la création divine, il s’appelle
round-up.
En 1972, Au Chili, Allende est renversé par un Pinochet aidé par la CIA.
En 1984, l'Inde a subi Bhopal grâce à la multinationale USA, Union

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Carbide. La pollution toujours présente entraîne des malformations chez
les enfants.
En 2003, La CIA a volé Guantánamo à Cuba. Elle peut torturer des
innocents avec le soutien des élites US. L’Irak est bombardé par les USA,
l’Irak a des armes de destructions massives, il paraît.
En 2014, si on additionne toutes les dépenses de toutes les armées de tous
les pays, la moitié a été consommée par un seul pays : les États-Unis...
Vaut mieux être copain avec eux, ils ont les armes et les billets.
Le billet le plus utilisé au monde, celui de One Dollar, ne cache pas ses
orientations. Entre les symboles francs maçonniques, le « In God we
trust » et le « novus ordo seclorum », l'empire de l'argent à venir est
totalement explicite. Sans oublier la photo de l'esclavagiste Washington,
nous sommes avertis. Mais nous préférons le déni.
En France, le cardinal de Richelieu est une référence et Colbert siège
toujours devant l’assemblée nationale.

Le Dieu, vieux et barbu, est passé de mode, les messies se sont volatilisés.
Si un mec prêche l'amour en tong, en toge et sans domicile fixe, il finit
en asile pas sur un billet de banque. Au XXIe siècle, s'il multiplie les
carpes de la Seine, il va empoisonner tous ses futurs ex-fidèles et s'il
transforme l'eau en vin, les viticulteurs lui feront un procès pour
concurrence déloyale.

Aujourd'hui, le Dieu des religieux ne suffit plus pour nous tenir en laisse.
Il a été d'une sacrée utilité, IL fut un allié historique de nos dominants
ayant une place réservée à la messe.
Musulmans et catholiques apprennent que le paradis est plus facile à
atteindre pour un pauvre que pour un riche. Quels veinards.
L'idée de Karma, de destin, de mektoub, de fatalité est classique, digère
bien ta vie de merde sur Terre, demain t’es mort mais au Paradis ça sera
l’extase éternelle. Hier, Dieu faisait du Dimanche son jour, aujourd'hui
un collabo de la très sainte église de la consommation, un ministre du
culte de la croissance, veut que l'on travaille le Dimanche. Le Dieu Argent
construit ses églises : les zones commerciales ouvrent leurs magasins
pour le pèlerinage des consommateurs avec la bénédiction du patron de
patron. Lui se prend pour le Messie car il distribue le « gagne-pain ».
« Hostie !! » dirait mon ami Québécois.
Si hier, le Dieu du ciel faisait des miracles, aujourd'hui, les adeptes de la

63
secte productiviste implorent le Dieu Technoscience de faire des miracles
énergétiques.
Ils ont foi en l'énergie illimitée.
Ils construisent ITER pour une électricité infinie ; dans cinquante ans,
promis, juré, craché.
On pourrait croire que la science est plus rationnelle que la religion.
Non, elle est aussi une vulgaire croyance, une foi.

Le nouveau Dieu s’appelle Dollar et la religion dominante est l’idéologie


capitaliste occidentale. Il y a longtemps les Prophètes braillaient contre
le veau d'or, dénonçaient l'usure ou viraient les marchands du temple.
Malgré Mère Teresa ou l'abbé Pierre, l'argent a remplacé l’hostie, si on
se met à genoux c'est pour remercier le ciel d'avoir gagné au loto ou
d'avoir marqué un but, et rêver à la prime allant avec.

« Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » a été utilisé pour glorifier
le travail du pauvre alors que pour le riche, le travail, c’est dégradant. On
peut aussi traduire cette maxime comme une piste pour aller vers
l'autonomie alimentaire, l'exercice physique imposé pour produire selon
ses besoins est gage de « bien vivre ».
A l'époque de la spécialisation imbécile du travail, de la généralisation
des produits que l'on fabrique et que l'on ne consomme pas, cette
explication donne un autre relief à cette maxime.
De même pour l'histoire de la tour de Babel, cette excroissance anti-
gravitaire qui au-delà de sa masse critique, s'autodétruit. On peut la
comparer à notre société consommatrice et prédatrice qui s'annihilera à
cause de nos démesures.

La charia/voie consumériste aura vite fait de supplanter la charia


spirituelle, le « chemin vers la source pure ».
« Charia » un mot respectable. Et oui ! Volé par les fous de Dieu.
« Libéral » un autre mot respectable, volé par les fous d'Argent.
Il y a toujours un fou pour s’en prendre aux femmes, éternelles victimes.
Objets de consommation d’une société marketing ou objets de
« consumation » en enfer pour les religions.

Mais notre époque est formidable, on a le beurre, le néo-libéralisme et


l’argent du beurre, les intégristes religieux. La religion ne pourrait être

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qu’insignifiante mais non elle continue à semer le bazar.
La mère est une sainte, la femme est une pute.
Quand allons-nous sortir de cette dichotomie ?
Et enfin prendre nos responsabilités plutôt que de s’en remettre à Bidule.

Au diable dieu.

Demain ou hier ?
Les femmes Musulmanes se baladaient en robe dans les années soixante
en Afghanistan ; en 1953 Nasser et l'assemblée Égyptienne se gaussaient
de la demande des frères Musulmans de faire porter le voile.

La misogynie est le racisme fondamental, quand elle aura disparu tous les
racismes disparaîtront. Ça sera long car elle date d’une dizaine de milliers
d’années. La taille de la femme devenue inférieure à celle de l'homme
serait un marqueur d’inégalité ; selon une hypothèse, la priorité donnée
aux mâles expliquerait qu’il soit plus grand (P. Touraille). Mais
aujourd’hui, ce sont la mode et les habitudes qui imposent un couple idéal
avec l’homme plus grand que la femme… en général.

Donc, sur terre peu de « grandes » femmes.


Mais des grands hommes, des mahatmas Gandhi, des sages, des Averroès,
des Chamans se retrouvent dans toutes les civilisations.
De temps en temps, rarement, une femme : Hildegarde de Bingen
apparaît au début du second millénaire. De plus, la religion est hyper
hiérarchisée, Dieu, messie, prophète, cheikhs, évêques, imams, rabbins,
curés, et tout en bas les ouailles… Elle a fait l'humanité à son image.

L’humain heureux est celui qui est créatif, autonome, révolutionnaire,


celui qui utilise une religion pour se guider, se rassurer est
fondamentalement triste et dupe. Je parle bien « En général ».
Il existe de Grands Dupés et cela ne les a pas empêchés d'être Sages.
Les stratégies révolutionnaires des « envoyés de Dieu » comme Moïse,
Mahomet, Bouddha, Krishna, Jésus et consorts ont avorté.

Est-il nécessaire pour respecter une fleur ou une abeille d'appartenir à un


mouvement religieux ? Est-il nécessaire de croire en Dieu pour
s’interroger sur l'origine mystérieuse d'une nébuleuse ?

65
Notre système solaire a failli disparaître, vers -70 000, un couple d'étoiles
l'a frôlé. Il y a 14000 ans, une pluie d'astéroïdes a causé d'immenses
dégâts, les Gaulois avaient peur que le ciel ne leur tombe sur la tête.
Où est Dieu dans cet univers de hasards ?
Est-il humain d'avoir des croyances ?
Certainement oui, vu la quantité.
La religion chrétienne s'inspire de la vie et des paroles d'un personnage.
Les messages des évangiles, la bonne nouvelle, peuvent nous aider
comme d'autres spiritualités devenues religions. Des actes respectables et
responsables, des lois morales construites durant des millénaires par des
Sages, c'est positif. Hélas, Christ et Cie auraient brassés de l'air ou de
l'eau bénite que ça aurait eu le même résultat sur une humanité aux abois.
Les croyants ont besoin de magies pour croire ; un miracle et hop, un saint
en plus, Dieu devient réel.
Croire aux miracles pour se convaincre de l'existence de Dieu, ce n'est
pas un blasphème ?
Les livres sacrés pourraient nous inspirer, hélas ce sont souvent les
messages violents qui sont les plus lus ; comme les films violents attirent
le plus de spectateurs.

« Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne


violeras pas ton serment, mais tu accompliras ce que tu as promis au
Seigneur. Mais moi je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel,
parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est son
marchepied, ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. Ne
jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux pas rendre blanc ou noir un
seul cheveu. », Matthieu 5.17

Comme dans tout bouquin, et ce quel que soit l'auteur, on peut lire
quelques conneries. Chez Matthieu (22), quand il parle des vierges en
attente de leur mari, ou quand le même fait dire à Jésus que « Le roi se
mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia
leur ville. ». Mais aussi des fulgurances ; toujours en 22 « Aime ton
prochain comme toi-même ». De nos jours, la pub fabrique des frustrés
dont la consommation comblera le désespoir. Un frustré ne s'aime pas
alors comment peut-il aimer son prochain ? Et même si l'on n'est pas trop
frustré, il est des moments où l'on s'insupporte et ou l'Autre avec ses
habitudes exotiques nous met les nerfs à vifs.

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Cette phrase, en 22, est utopique mais elle nous mène vers l'empathie. La
voie de la sagesse se doit d'enseigner le respect de l'Autre, de pousser à
la rencontre.
Une autre notion est à analyser, c'est la notion de péché. N’est-il pas
inintéressant, de reconnaître son erreur, d'avoir manqué sa cible ?
Ressentir de la culpabilité, faire acte de contrition, s'engager à devenir
meilleur, puis poser des actes bienveillants aussi minimes soient-ils.

Qu'ils soient nommés prophètes, messies ou philosophes, c'est le message


qu'il convient de vénérer ou de combattre. Au final, Jésus, on s'en fout,
Jésus n'a pas d’ego ; ni de prénom d'ailleurs, celui-ci a été inventé 150
ans plus tard. L'essentiel est que l'on se rappelle le message de refus du
pouvoir. Ce message revêt toujours une importance capitale ; le refus
absolu d'utiliser le pouvoir pour changer un homme, une société.
Le message est l'amour.
L'amour des plantes, des arbres, des animaux, des insectes, de l'Autre.
L'amour est gratuit, l'acte gratuit est anticapitaliste, il met à mal le contrat
social néolibéral. Il est acte R-évolutionnaire par excellence.
Vous me direz que je suis excessif, la gratuité existe encore ; en famille
par exemple, ou ce qu'il en reste tant elles sont éclatées pour la cause du
roi travail.

La gratuité existe aussi dans les rues piétonnes ; c'est un geste marketing,
on offre un échantillon de crème de chimie/usine, une revue cul-cul pour
femme-objet.

DES IDÉES.
Notre république laïque, à dominante chrétienne n'assume pas la
séparation des cultes et de l'état. Sinon, elle les étudierait en les critiquant
du point de vue scientifique. Une véritable éducation laïque se doit
d'enseigner la spiritualité et de dénoncer les errances historiques des
religions.

Le manque d'éducation fait le lit des religions dogmatiques, sectaires car


le besoin de spiritualité, d'appartenance à une communauté sont des
besoins humains.
Quelques rares individus ne mettent pas leurs pas dans les pas de leurs

67
pères. Ils peuvent, seuls, développer leur philosophie humaniste, comme
Spinoza, un extra-terrestre de 1632.
Le Dieu/Nature de Spinoza est adorable. Ce juif excommunié savait qu'un
humain est de par ses mains et son esprit.

« Les hommes croient être libres, par la raison qu'ils ont


conscience de leurs volitions et de leurs désirs, et ne pensent nullement
aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir. » Spinoza

Pour une spiritualité épanouie, donner du sens, ouvrir ses sens. Se


souvenir de l'importance de l'eau en pratiquant les ablutions, remercier la
vie d'avoir donné des sens, frotter ses yeux, son nez, ses oreilles, sa
bouche, ses pieds.
Se rappeler que l’œil est un capteur de lumière, que l’ouïe est un capteur
de vibrations, que le nez est un capteur de molécules odorantes.
Garder en tête que nous ne sommes que des êtres issus, intégrés à notre
environnement terrestre.
Les écoles Steiner organisent des processions avec des chants, des
déguisements lors des changements de saisons.
La course danse d'Anna Halprin, la « PLANETARY DANCE » est un
rituel annuel, ayant lieu depuis plus de trente ans. Elle invite des
personnes de tous âges autour de la planète à se rassembler dans leurs
communautés pour cette danse de paix.
Des offices/fêtes laïcs peuvent permettre aux humains d'exprimer leurs
besoins de spiritualité.

Où on en
est ?!! Le
dernier duel a
eu le 2 mai
1967 entre
Gaston
Defferre et
René Ribière.

68
IX - Ici et maintenant, la République.

Une Française, elle n'a pas choisi d'être Française, elle·il l'est de
par sa naissance.
Il en est fier. Mais pour en être fier, faudrait qu'il en soit pour quelque
chose, non ?
Un immigré, a choisi le Français comme langue. S'il choisit, il peut donc
être fier d'avoir choisi la nationalité française.
Le français est la langue des Français, ceux qui désirent être Français
doivent parler cette langue. C'est fondamental, l’état vicieux préfère un
humain inculte ?
Accessoirement, il faut aussi faire partie d'un espace de terre privée. Un
heureux hasard pour l'un ou un choix pour l'Autre, l'émigré.

Les immigrés ont fait, font et feront la France ou les États-Unis. A la fin
du XIXe siècle, les noirs ne voulaient plus servir les WASPS. Alors les
patrons allèrent chercher les Siciliens pauvres. Hélas, ces Ritals avaient
trop l'esprit clanique, ils refusèrent rapidement de travailler dans les
champs de coton, ils préféraient tenir des débits de boissons.
Et comme ils avaient appris à côtoyer les Noirs, ils les ont invités pour
jouer de la musique. De cette coopération serait né le jazz.

La République Française est citée comme le pays des droits de l'homme.


Nous avons une aura internationale, pourtant on n'a rien fait de mieux que
les Autres, c'est le moins que l'on puisse dire. Nos artistes, peintres,
acteurs et écrivains du XIXe siècle ont été de bons communicants.
Au quotidien, les inégalités s'amplifient. La France est depuis longtemps
le paradis des familles de rentiers mafieux, politiciens, industriels,
marchands et l'enfer des pauvres à leurs services.

« La plus grande partie de nos concitoyens est abaissée par l'indigence


jusqu'au dernier degré d'avilissement où l'homme, absorbé tout entier
par le souci de conserver l'existence, est incapable de réfléchir aux
causes de sa misère et aux droits que la nature lui a donnés. »
Robespierre en 1785

La permanente efficacité de l'élite française à se distribuer le pouvoir


durant des siècles et des siècles est absolument remarquable. Les

69
descendants des Necker, de Staël, de Broglie, Wendel, Schneider (« Du
fer à la finance, l'empire Wendel » Patrick Benquet) continuent à faire les
lois, ils se gavent de délits d'initiés, fraudent le fisc et continent de
s’abreuver au tonneau des Danaïdes rempli par le peuple.
Et nos patrons ont le culot de parler d'une France impossible à réformer.
Of course, grâce à la République, ils trônent sur des montagnes d'or, ils
ne risquent pas de scier la branche sur laquelle leur auguste cul est posé.

«Sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul»
Montaigne

L'oligarchie est devenue une ploutocratie. L'ENA, l'X et cætera


fabriquent des spécialistes de l'A-république uniquement doués pour faire
perdurer les inégalités. Dans l’Égypte antique, le futur pharaon avait des
leçons pour apprendre comment parler aux esclaves, aux soldats ;
aujourd'hui nos élites apprennent à se comporter en face des gueux.
Comment les manipuler pour service leur république et leurs privilèges.
Nos X défilent le menton en avant, cela provient d'une habitude
qu'avaient les pharaons imberbes de se poser une « barbe postiche » pour
allonger le menton afin de montrer leur autorité.

Le mot démocratie fait partie de la « novlangue ». Le peuple s'est fait


avoir, nous ne sommes toujours pas en démocratie. Lors des votes, les
élus se mettent à parler pour les Français alors qu'ils ne sont choisis au
premier tour que par 7 millions sur 44 millions d'électeurs. Les citoyens
sont des outils au service du système, des variables d'ajustement,
décérébrés par les médias.

DES IDÉES pour le futur.


La démocratie n'est jamais acquise, elle doit être en déséquilibre
permanent comme l'humain avec sa marche bancale et qui avance malgré
tout. Elle doit sans cesse balancer entre le citoyen et l'état. Trop pour le
citoyen et c'est la loi des mafias, trop pour l'état et c'est une société
totalitaire, une tyrannie.
Tolstoï puis Gandhi dénoncent la violence d’état dont découle toute
violence : L’état représente la violence sous une forme intensifiée et
organisée. L'individu a une âme, mais l'État qui est une machine sans âme
ne peut être soustrait à la violence puisque c'est à elle qu'il doit son existence.

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Un autre fondamental est la séparation des trois pouvoirs : l'exécutif, le
législatif et le juridique, l'idée était déjà là chez les Grecs, elle a été reprise
par la « Res Publica » romaine mais n'est toujours pas dans notre réalité.
L'invention du « quatrième pouvoir » au XIXe siècle a été confirmée au
moment du « J'accuse » de Zola dans l'Aurore, depuis c'est de mal en pis.

DES IDÉES pour une instabilité nécessaire à une démocratie constante.


Une pincée de démocratie aléatoire, par tirage au sort, une alternative à
la République des copains coquins.
Une démocratie où le peuple a le premier et le dernier mot.
Une démocratie où on aurait échappé à la clique des Mitterrand pétainiste,
Chirac le voleur, Sarko l’ignare, Hollande le néolibéral guerrier et
Macron le banquier ringard. Depuis que je vote, rien que des toxiques,
des empoisonneurs de quotidien.

Un type de démocratie a été expérimenté par les Athéniens. Les Grecs


antiques se méfiaient de la tyrannie, ils ont donc expérimenté une solution
pour empêcher qu'une lignée prenne le pouvoir. Au-delà de cette crainte,
ils étaient pour l'égalité entre citoyens, qui ne comprenait ni les femmes,
ni les métèques, ni les esclaves.
L'égalité implique d’accepter que tout individu, quel qu'il soit, est
capable de prendre un rôle politique. On n'a pas énormément progressé.

Le tirage au sort permet d'éviter que les grands argentiers trichent et


s'organisent pour que leur poulain/avocat devienne étalon/président de la
république.
Ce n'est pas parfait le tirage au sort, les archéologues ont prouvé que les
Grecs trichaient aussi. Mais ça ne pouvait pas être pire que dans nos
actuelles démocraties d'opérette.
Et si l'on commençait par tirer au sort les sénateurs ?
Le « Principe de Peter » a démontré que le tirage au sort pour choisir des
chefs dans une entreprise donnait des résultats bien meilleurs. C'est donc
de cette façon qu'il faut choisir une partie de nos députés ou sénateurs.

Aujourd'hui en France, un conseil est tiré au sort, il concerne un million


de personnes. C'est « Le conseil supérieur de la fonction militaire ». Et
oui, les militaires ont depuis 1969 choisi la stochocratie. Enfin, de Gaulle

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l'a choisie pour eux. Cette solution permet d'éviter une appropriation des
pouvoirs. Pas fou le Général de Gaulle, il les connaît les militaires et leurs
envies de coup d'état.
Dans les tribunaux d’assises des citoyens français sont bien tirés au sort
pour rendre la justice.

« Dans un état démocratique, c'est le pouvoir militaire qui doit être le


plus astreint. » St Just, 1792

Voter c'est donner sa voix et donc la perdre. Et donc perdre le statut de


citoyen pour ne plus être qu'électeur.
Comment conserver la parole vivante ? Ces propositions doivent
permettre des débats pour une véritable démocratie.

Les élites ont écrit les articles de nos constitutions et ont voté nos lois.
Que des textes fondateurs de civilisations soient gravés dans le marbre ne
doit pas empêcher un dépoussiérage régulier. Comme chez les Islandais,
c'est au peuple de créer les nouveaux cadres de leurs expressions.
Comme chez les Anglosaxons, la souplesse de la jurisprudence, issue des
tribunaux, doit infléchir, modifier les lois votées. Sinon notre code
Napoléon restera le fondement du droit français.
En France, seuls les Conseils des prudhommes fonctionnent en utilisant
la jurisprudence ; fonctionnaient ?

Proposition 1 : L'énergie minimum vitale est gratuite : eau,


électricité, chauffage sont le minimum qu'un État se doit de fournir au
citoyen. Par contre, tout dépassement est taxé progressivement : plus on
remplit et éclaire sa piscine plus on paye. Le bilan économique est neutre,
cette mesure ne coûte rien.

Proposition 2 : L’agriculture de France est vivrière. Les


subventions agricoles sont orientées vers les petits producteurs pouvant
fournir des produits de qualité biologique.

Proposition 3 : Création d'une éco-taxe : plus le produit


consommé est loin du lieu de sa consommation, plus il est taxé.

Proposition 4 : Interdiction d'une armée de métier, pas assez

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démocratique. Le peuple, de par la conscription, est rendu responsable de
sa défense. La non-violence est inscrite dans la constitution.

Proposition 5 : Le rôle de l'éducation est réaffirmé. La re-


évolution passe par une éducation non-violente, coopérative.

Proposition 6 : La culture est un droit fondamental.

Proposition 7 : Les médias généralistes sont organisés en


coopérative.

Proposition 8 : Un droit à la formation est institué. Chaque


citoyen peut, tous les 7 ans, réclamer son droit afin, éventuellement, de
changer de métier.

Proposition 9 : La justice est rendue par le citoyen avec l'aide de


professionnels indépendants du pouvoir politique. Une justice mobile de
proximité est instituée pour les petits désaccords. (À l'exemple des Paceri,
les faiseurs de paix du XVIe siècle en Corse)

Proposition 10 : Reterritorialisation : des services publics de


proximité, adoubés par des citoyens participant activement aux
orientations, sont garantis. Reterritorialisation : chaque région française
doit tendre vers l'autosuffisance alimentaire et énergétique.

Proposition 11 : Les élus appelés « Mandataires » sont tirés au


sort, un tiers change à chaque fois. Les mandataires sont révocables à tout
instant si X% de citoyens l'exigent par pétition.

Proposition 12 : L'émission de monnaie est réservée à l'état, les


banques sont socialisées. Les monnaies locales, outils de socialisation,
sont favorisées.

Proposition 13 : Interdiction de la multipropriété rendant


éternelles les grandes fortunes.

Proposition 14 : Le salaire à vie comme celui des fonctionnaires


et des retraités est institué pour tous.

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Proposition 15 : Le référendum est un outil démocratique à
développer surtout au niveau local.

Proposition 16 : Les entreprises d'état (Sncf, Edf, …), les


administrations (Caf, Sécu, …) sont encadrées par des citoyens tirés au
sort. Tendre vers la socialisation des moyens de productions.

Proposition 17 : Justice : Une victime a toujours droit à un procès


même si le coupable n'a pas été retrouvé. Un débat doit expliquer, l'état
le doit aux victimes.

Proposition 18 : Les responsables, les élus, sont répartis


équitablement entre femmes et hommes.

Et les médias, nommés le « quatrième pouvoir », quel rôle jouent-


ils dans notre République non démocratique ?

« Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c'est l'état de


surexcitation nerveuse dans lequel il tient la nation. Aujourd'hui,
remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Des
centaines de journaux le publient à la fois, le commentent, l'amplifient, et
souvent, pendant une semaine, il n'est pas question d'autre chose. Ce sont
chaque matin de nouveaux détails. Les colonnes s'emplissent. Chaque
feuille tâche de pousser au tirage en satisfaisant davantage la curiosité
de ses lecteurs. Une secousse continuelle se propage d'un bout du pays à
l'autre dans le public. Quand une affaire est finie, une nouvelle commence.
Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence casse-cou .../... Ce
régime de secousses incessantes me paraît mauvais. » Émile Zola, le 24
novembre 1888.
Les médias sont au diapason, il joue la même partition qu'au XIXe siècle.
J'accuse.
J'accuse, le dit « quatrième pouvoir » d'organiser des rixes de cours de
récréation.
J'accuse les journaux de n'être plus que « la voix de son maître ».
J'accuse les journaux de ne plus faire d'investigations, de radoter de
conserve.

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J’accuse les JT d’inventer des « loups solitaires » ; inexistant dans la
nature, foutez la paix aux loups.
J'accuse les infos, d'être un souk de faits divers émouvants, de reportages
publicitaires, d'échanges à sens unique, de dialogues aseptisés, de
documentaires menteurs.
L'histoire de Dreyfus a permis l’émergence « d'une nouvelle pensée » ;
un plus pour la démocratie. Cette affaire fut aussi l’occasion de se
débarrasser d'une partie de la clique de nobles à la tête des armées.
Dreyfus était-il coupable ? La vérité des faits est difficile dans l'instant
alors un siècle plus tard.
Peu importe l’évènement, comme pour la révolution, les idées perdurent.
L'inconscient collectif a accepté qu'un journal se substitue au politique et
à la justice. Cet exemple doit nous inspirer aujourd'hui.

« Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle hait ceux qui la disent »

La novlangue prévue par Orwell ordonne, exalte le désir narcissique et


pousse à l'achat. (Orwell éducateur, JC Michéa).
« Ce que nous vendons, c’est du temps de cerveau disponible ». Le lay
Les Médias sont envahis de mots anglo-économiques.
Pour De Gaulle, la télévision devait servir à l'éducation des français.
Les beaux reportages animaliers, les enquêtes pointues ne suffisent pas à
sauver l'honneur de ce média médiocre.
Les médias trafiquent les infos.
Le média « parfait » garde l'enfant. Il reste assis, en silence.
Comme en cours durant huit heures, il deviendra un adulte silencieux et
docile. La télé objet, maudit, d'une vie virtualisée, ne se vivant plus que
par procuration. Spectateur de sa propre vie.
Qui gagne des millions ?
Qui consomme les bombes sexuelles de la météo ?
Qui a la peau et les jambes d'Adriana ?
Objets maudits nous objectivant, changeant nos comportements.
Manger devant la télé ou ne plus marcher tue plus sûrement que les virus
H1N1. Mais ça fait moins d'audimat.
Société de l'information, de trop d'informations.
Paradoxalement, de nos jours, les idées, les mots d'ordre circulent moins
vite qu'au moment de la Commune de Paris.
Les médias fourmillent d'informations invérifiables, mais orientées.

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Les médias du microcosme votaient à 90% pour un traité européen refusé
par 55% de français.
Les quelques journalistes ne sortant pas des beaux quartiers ont peur de
perdre leur emploi. Les journaux n’appartenant pas aux grands patrons
des usines d'armement ou du bâtiment sont rares. (Médiapart, Basta, le
Média, Politis, le Monde diplo, Là-bas si j’y suis, Reporterre …)
Le CNR en 1948 avait interdit que des journaux soient adossés à des
industriels, aujourd'hui si cette loi était appliquée 90% des rayons seraient
vides. Le CNR a certainement été l'organisation politique la plus proche
du peuple ; un idéal démocratique. Hélas, quelques demi-mesures,
quelques compromis avec l'oligarchie industrielle et en 10 ans, ils furent
balayés, piégés par les compromis/compromissions.

Le CNR, conseil national de la résistance.


Présidé par Jean Moulin, il rassemble seize représentants des
mouvements de Résistance, des formations politiques et syndicales, et
parachève le processus d’unification, pour lequel le général de Gaulle
l’avait missionné. La création de cette instance arrive à point nommé
pour asseoir auprès des Alliés, qui contestent l’autorité du Général, la
légitimité nationale et républicaine du Comité national français, organe
dirigeant de la France Libre qu’il a fondé le 24 septembre 1941.
L’idée du CNR est amenée par les socialistes dès le printemps
1942. Christian Pineau est le premier à exposer ce projet au Général, le
15 janvier 1943, qui en accepte le principe et fait préparer des directives
pour Jean Moulin afin de créer un Comité directeur de la Résistance.
Les chefs de mouvements sont spontanément hostiles à la
participation des syndicats et des anciens partis politiques dans le CNR :
ils estiment que la mission de celui-ci est la régénération du personnel,
des mœurs et des institutions de la République et que l'avenir politique
de la France, c'est eux. A la fin de l’année 1942, Jean Moulin travaille,
non sans difficultés, à infléchir leur comportement. Il est soutenu dans sa
tâche par la volonté indéfectible du Général de s’appuyer sur l’ensemble
des forces vives de la nation, partis et syndicats compris, pour asseoir
son gouvernement et se rendre crédible auprès des Alliés.
La création du CNR marque le couronnement de l’œuvre
d’unification de Jean Moulin. Sa mort est certainement liée : il a été
dénoncé aux Allemands par des résistants de « Combat », un mouvement
élitiste, qui le trouvaient trop proche du prolétariat.

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Les jours heureux.
Le programme d’action de la Résistance, plus connu sous le nom « Les
jours heureux » est adopté à l’unanimité par les membres du CNR, le 15
mars 1944. Pourtant de septembre 1943 à mars 1944, il n’y eut que trois
réunions plénières du CNR. Le bureau du CNR va donc jouer un rôle
essentiel dans l’élaboration du texte adopté le 15 mars 1944. Ses cinq
membres – Georges Bidault, Louis Saillant, Pascal Copeau, Maxime
Blocq-Mascart et Pierre Villon se réunissent toutes les semaines.
Ce texte de moins d’une dizaine de feuillets comprend les
« mesures à appliquer dès la Libération », sorte de programme de
gouvernement qui comprend à la fois des mesures ayant trait à
l’épuration, à la politique (rétablissement de la démocratie, suffrage
universel et liberté de la presse) et à l’économie (programme de
nationalisations). Et, de nombreuses mesures sociales comme
notamment un réajustement important des salaires, le rétablissement
d’un syndicalisme indépendant et un plan complet de sécurité sociale.

TIRE DU DOCUMENTAIRE : "Les jours heureux" de GILLES


PERRET 2013

Le slogan du CNR s'adresse aux cinéastes, aux artistes, à tous.

« Résister, c'est créer »

Au secours Piotr Pavlenski, dissident créatif Russe réfugié en France, au


secours artistes de toutes les couleurs ; « œuvrez » les cerveaux, votre art
pousse à prendre conscience.

Liez-vous avec eux. Eux ? Les punis du système, les travailleurs pauvres.
Certains arrivent à vivre le week-end, c'est l'exutoire autorisé.
Courses le Samedi, faut bien préparer le traditionnel barbecue de
souffrance animale. Sans oublier la compétition du Dimanche, devant la
TV. Et durant le grand prix de F1 être appelé sur le fixe, par une opératrice
proposant de faire des économies d'énergie.
Parfois un sentiment d'être pris pour une conne ? Non, elle gagne sa
croûte comme elle peut. Être obligé par le système à être un rustre et à
répondre avec agacement au téléphone à une prolétaire du Maghreb nous
proposant de changer de fournisseur.

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On n'a pas mieux à faire, que de comparer des offres commerciales ?
Si, se préparer à tenir 5 jours avant le week-end prochain.
Société en tête à queue, sans queue ni tête.

« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les
causes. » Bossuet

Lisez avec eux.


Eux ? Les « pas travailleurs » du tout.
Les interdits d'activités conviviales.
Ils sont en jours fériés permanents.
Vivent en ZUP, parqués dans des HLM, Marqués à la culotte par la BAC,
condamnés d'avance par la pensée dominante.
S'habillent Marqué, une façon de crier « J'existe ».
Mangent Marqué, industriels de la mal bouffe qui les empoisonnent avec
leur chimie, leur sucre, leur sel, leurs acides gras trans.
Se tatouent pour se faire re-Marquer.
Se gravent de symboles d'appartenance pour, enfin, ne plus être rejetés.
Sans identité, juste des numéros.
La carte pétainiste imposée par la pensée néo libérale comptable.
« Je ne suis pas un numéro, je suis un être humain. » The Prisoner

Évolution ?
En l'an 1000 dans le sud de l'Espagne, au pays du Flamenco, l’Andalousie,
les Arabes ont inventé une civilisation basée sur l'art. Aujourd'hui encore
on admire les artistes/artisans ayant créé l'Alhambra. La science, la
littérature, l'économie participaient à faire de cette société une civilisation.
Les Juifs étaient mieux acceptés qu'en Occident catholique même s'il y
eut des massacres comme à Grenade en 1066.
Aujourd'hui, les artistes sont dans les musées… des sociétés
multinationales. Elles encadrent et tuent la créativité tout en faisant de
l'optimisation fiscale sur les meilleurs canassons ; les artistes reconnus
ont la maîtrise du marketing. Le sexe, le pipi/caca font vendre, l'art est un
placement comme un autre, c'était déjà le cas en 1850.
Avant, en 1793, le Louvre était réquisitionné pour y exposer les œuvres
que le peuple révolutionnaire avait récupéré, sans compensation, chez les
nobles.
Bien avant, à l'agora en Grèce, les artistes jouaient au théâtre des scènes

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de la vie quotidienne. A la fin du spectacle personne ne quittait le lieu, le
peuple se devait de débattre des problématiques montrées durant le
spectacle. Nous on fait des « Standing ovation » aux millionnaires de la
société du show.
L’art au service du bien-être de tous ou l'art réservé à l'élite des grandes
villes ? Les « art-activistes » ouvrent sur d'autres expériences sur d'autres
perceptions. Ces artistes décalés changent les habitudes. Ils sont des
acteurs majeurs de la rêv-olutions.

Merci à Isabelle Frémeaux Faltot et John Jordan pour mon titre tiré
de leur vidéo : « Another end of the world is possible ».

Les « artivistes » dansent devant les caméras des gares ou des centres
commerciaux.
Expérimenter d’autre posture.
Changer de comportement.
Nous sommes tous des créatifs. Pour créer en coopération utilisons les
« copyleft » comme les licences « artlibre ».
La poésie de la résistance.
Pas de manifestation sans chanson. « Bella ciao » exprime les souffrances
et désirs des femmes, la mondina, dans les rizières.
Ami entends-tu « Le chant des partisans » ?
Ou défilons en silence total.
Réhabilitons la rue comme notre espace d'expression, collons sur les
arbres et sur les murs. Ils n'ont pas à limiter nos moyens d'expression,
définissons-les ensemble, la base porte l'édifice.
Cantiques miraculeux ré-enchantant la vie.
Où sont les créatifs ? Pas en politique, tout est censuré, plus fort même,
autocensuré.
Les débats entre politiciens et journalistes, du milieu, sont lisses et
aseptisés.
Les mêmes réponses fausses se radotent sans contradiction, pourtant
internet permet de vérifier en temps réel les assertions mensongères.
Trop souvent, les journalistes pérorent sur une guéguerre entre individus
plutôt que traiter les sujets de fond. Hiérarchisez vos questions. Et quand
l’Audimat vous met en tête, n'en soyez pas fiers ; les sombres crétins
portés à la tête des états par tout un peuple doivent vous appeler à la
modestie. Un esprit faible parlant à des millions de Français peut vite

79
prendre la grosse tête. Un journaliste, bon élève, de bonnes écoles de
journalistes a, par essence, un esprit domestiqué. Je ne fais pas la liste des
présentateurs, ce n'est pas une question de personne mais de système ; les
clones bavards et criards des JT des TV/radio ont la gestuelle de
marionnettes téléguidées. L'Europe néolibérale est tentaculaire. La
privatisation des médias et leur asservissement à la pub impose la ligne
éditoriale presque partout : à la botte des élites.
En Angleterre, en 2011, l'état se bat contre son peuple, les médias sont du
côté des « honnêtes gens » par soumission volontaire.
« Youth demand a futur » : « la jeunesse demande un futur ». Ce slogan
s'affiche dans les rues. Les manifs étudiantes contre les frais
universitaires ont des revendications politiques. Les banlieues
défavorisées se révoltent. Les jeunes cassent et pillent des magasins. Les
flics tuent sans raison, hélas se feront aussi tuer sans raison. Ils fouillent
27 fois plus un noir qu'un blanc, emprisonnent 7 fois plus un noir qu'un
rouquin. Les vols permanents des éternelles élites anglaises, les
magouilles des hommes politiques professionnels, les destructions
environnementales et sociales de leurs multinationales, BP, portent des
préjudices à la collectivité et sont bien au-delà des quelques dégâts
occasionnés par les émeutes de la pauvreté en banlieue.
Pourtant « Je suis là pour vous donner une leçon », disent les juges
anglais, déguisés encore plus ridiculement que les nôtres mais autant au
service de leur caste.
La loi n'est rien par rapport à leur vision du bien et du mal. Condamné
pour un vol de 3€, condamnée à la prison pour avoir rapporté une TV
ramassée dans la rue. L'état anglais vire les émeutiers des logements
sociaux, coupe les aides sociales. La TV ne nous montre que les voitures
en feu ; la voiture l'emblème du productivisme et de la folie des hommes.
Mais les médias ne nous diront pas que le premier ministre Cameron est
de la famille de la reine d'Angleterre.

Les médias nous donnent rendez-vous pour vivre l’événement en direct-


live. Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, on a toujours du pognon pour la
guerre. La guerre en prime-time, l'absolue jouissance dans notre société
mortifère. Un grand spectacle morbide, scénarisé par l'armée ; les médias
se battent aussi mais c'est pour augmenter leurs parts de marché.
Images édulcorées, sélectionnées par la grande muette. La guerre doit être

80
propre, depuis le Vietnam, l'armée se méfie des médias indépendants.
Sinon, devant tant d'horreur, les pacifistes risquent de gagner. L'armée
prête ses navires pour un film, et oui, mais à une condition : que le
scénario soit en accord avec ses valeurs mortifères.
Un tsunami, une centrale en feu, une prise d'otages, un attentat et hop les
actionnaires se frottent les mains. Cynisme. Une manifestation dégénère
à cause de CRS infiltrés et le message de 500000 manifestants est travesti.
Émeutes pour la révolution ? Les messages politiques, les origines de la
violence, les médias s'en foutent.

Le peuple Grec réclame clairement d'autres voies que celles du néo-


libéralisme socialo-compatible. Les inventeurs, entres autres, de la
Démocratie ne la reconnaîtraient-ils plus ?
Obéissant à la droite Allemande, les Socialistes grecs permettent à la
police de tirer contre le peuple, des gaz asphyxiants interdits par les traités
internationaux. Ils privatisent les autoroutes, les ports et la collecte de
l'impôt. Ils privatisent le savoir avec des traités dont celui de Lisbonne
promettant « Une économie de la connaissance la plus compétitive au
monde ».
Les médias montrent des casseurs et refusent aux gueux une saine colère.
En cherchant on s’aperçoit que l'histoire radote. En effet, en 1831, Othon
I, un Allemand devient roi des Grecs, le peuple n'a pas le choix, les dettes
grecques envers les occidentaux, à cause des dépenses pour l'armée, sont
abyssales. Ce n'est qu'à la suite du « printemps des peuples » en 1848 que
les Grecs obtiendront leur indépendance.

Les émeutes des pauvres sont, peut-être, plus une réaction de frustration
face aux mirages de la consommation qu'ils ont chaque jour sous les yeux
et auxquels ils n'auront jamais droit. Ils reçoivent aussi une éducation à
la violence imposée par un cadre de vie proche du ghetto.
De plus, la violence « in-exemplaire » de l'état policier ne peut que créer
des réactions violentes.

L'Histoire avec un grand H, nous rendra justice. Les médias filment et


archivent leurs infamies. Eux et leurs amis d'élite seront la risée des
citoyens du futur.
Dès qu'il y a une grève, les médias sélectionnent des usagers couineurs,
pourtant, ils bénéficieront du combat des Autres. « Quel sentiment avez-

81
vous d'être pris en otage ? ». Eh journaliste, va faire un stage d’otage en
Syrie, enfin tu apprendras le sens des mots. Du show pas de réflexion.

DES IDÉES pour les médias.


Où sont nos responsabilités, à nous les petites gens ?
Nous pouvons choisir nos sites d'information, si les échanges via les
réseaux dit « sociaux » fonctionnent aussi bien, c’est certainement à
cause de l’indigente litanie des médias appartenant au système.
Décider que parler politique en famille n'est pas plus interdit que de dire
son salaire. Pour nous débarrasser du Parisianisme de nos médias, nous
pouvons créer nos papiers, puis créer des liens permettant leur diffusion.
Sinon, la France restera classée 39e sur 179 pays dans le classement de la
liberté de la presse.

« Soyez libres ou tranquilles, vous ne pouvez pas avoir les deux »


Thucydides

Réhabiliter les affiches publiques comme les « Dazibao », chacun peut


informer.
L’idéal serait des journaux distribués de mains en mains.
Subventionner une presse variée est aussi normal que subventionner un
député. Avec un bénéfice démocratique plus évident pour l'un.
Nos jeunes doivent pouvoir consulter sans limite les journaux, revues,
livres et médias diverses.
Les MJC ont disparu, elles doivent renaître.
Les bibliothèques d'usine ont disparu, elles doivent renaître.
Les journaux associatifs locaux, écrits ou via le net, doivent être autant
subventionnés que la fédération de chasse ou que le foyer des Anciens.
Les bibliothèques, les médiathèques avec internet - inutiles dans chaque
foyer - doivent restées ouvertes 24/24, ce sont des lieux de culture et de
rencontres.

« Tu vas voir arriver quelque chose d’horrible. Le monde et l’avenir


voudront nier ce mal. Mais toi, consigne-le dans ton procès-verbal ».
Goethe, Faust

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X - Nous, ici et maintenant.

En 1981, mon premier salaire était faible, nous étions en crise, le


PIB français était de 500 milliards. En 2017, nous sommes toujours en
crise le PIB est de 2200 milliards. Ce n’est pas une crise, c'est soit une
maladie chronique, soit une tragédie dans le genre du « Malade
imaginaire » ?

Paradoxalement, il n'y rien de nouveau sous notre soleil. On est dans la


continuité des comportements humains. Nous ne sommes pas plus
dégénérés qu'il y a 100, 1000 ou 2000 ans. Mais la connerie est
mondialisée, même des Inuits subissent les pollutions des E.U. Et nous
sommes juste plus nombreux à nous taper dessus et à taper sur
l’environnement.

Quelle est la nature/naître de l’humain ?


Un humain est un animal singulier adapté à son environnement sociétal.
Il est un Être assoiffé de liens avec ses congénères via la coopération,
l'imitation, la reconnaissance.
Un humain est un être social, il est modelé par la société.

Les habitudes sociétales ont une influence majeure sauf pour quelques-
uns, mystérieusement. Bourdieu parlait d'Habitus. Mettre ses pas dans les
pas de son père est le meilleur moyen de ne jamais trouver son propre
chemin. Les plus jeunes doivent écouter les expériences des anciens et
fort de ces éclairages, ceux qui représentent l’avenir décideront. Surtout
dans les périodes agitées car « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé
les problèmes pour les résoudre » Einstein

Une société est un objet modelé par les humains.

Expérience sensorielle : Au bout de 5 minutes dans une pièce, on ne sent


plus une odeur dégoûtante de prime abord. On accepte l’intolérable de
nos sociétés avec une déconcertante facilité.

L'humain est comme tous les animaux, un être d'habitudes.


L'illusion de sécurité donnée par des actions répétitives empêche
d’imaginer une alternative. Logiquement, nos milliards de neurones

83
devraient nous permettre une auto-analyse puis une remédiation. Souvent
ce n'est pas le cas et nos réactions nous échappent. La colère, par exemple,
est une réponse automatique du cerveau. Cet organe pense avoir déjà vécu,
enfant, la situation et choisit donc, par efficacité, la répétition. Hélas, à
30 ans nous pourrions avoir une réponse plus adaptée que celle choisie
par le gosse de 3 ans que nous fûmes.
Il est très difficile de changer les comportements automatiques d'un
cerveau avide de sécurité.
Le bateau file sur un iceberg mais il paraît plus risqué à l'humain
normalement borné, de sauter sur l'autre bateau pour l'éviter ; notre
cerveau, rassuré par les habitudes, s'y oppose instinctivement.
Mais, il suffirait qu'un quart des passagers sautent sur l'autre esquif pour
que les trois-quarts suivent comme des moutons. C'est comme cela que
se préparent les changements de paradigme, les révolutions, les
évolutions sociétales. Durant la Commune de Paris, une minorité
« d'illumineux », dont Vaillant, ont décidé de la gratuité et de la laïcité de
l'éducation, ils ont voté les lois de séparation des églises et de l'état,
validée 35 ans plus tard et l'abolition de la peine de mort, votée 110 ans
plus tard. Et aussi l’interdiction du travail de nuit. Comme quoi, il suffit
d'être patient pour décoloniser l'imaginaire collectif. Encore un effort !
La révolution allemande est apparue le 06/11/1918, extraordinairement.

L'humain se différencie des animaux par une forte capacité


d'anticipation. Cette capacité induit qu’il a peur de la mort.
Et plus il a à perdre, plus il a peur. Jusqu'à dénier sa situation de mortel.
Le nombre d'élites se croyant, jusqu'au bout, certainement en toute
honnêteté ! indispensable est une preuve implacable. Le déni de la mort,
la difficulté à assumer notre limite implacable pousse à la démesure
(hybris), à la consommation effrénée, au nihilisme. Le vide existentiel
sera donc comblé par l'accumulation. Comme le riche a plus à perdre à
mourir que le pauvre, il sera le garant de ce système mortifère.

Depuis peu, la mort a disparu de nos sociétés. Sauf à la télé où elle est
présente partout, classique paradoxe en réponse au déni.

Une autre problématique humaine est liée au complexe de Prométhée.


Entre ce que la pensée peut faire, comme soulever des montagnes, et la
réalité matérielle et physique, il y a une marge incommensurable.

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Être imparfait, si éloigné de l'idéal mental. Et pour compenser notre
complexe d’Être insignifiant, nous multiplions les créations
technologiques. Et l'illusion d'être le grand créateur, le grand architecte,
flatte notre ego.
De nos jours, la guerre économique pousse à toujours plus de
compétitivité. Ce n'est pas humain, cela perturbe notre essence vitale.
Notre Être est profondément convivial, nous sommes des coopérateurs
nés. Naturellement, cela nous épanouit, c'est une raison de vivre.
Si nous manquons de liens, la consommation va nous relier. Ouvrir un
frigo pour prendre une canette de soda est un geste mimétique rassurant.
Si nous manquons de reconnaissance, le travail va nous intégrer à la
communauté. L'autorité nous félicite, notre production est au service du
bien-commun.
Dès lors il est assez simple de jouer sur nos émotions, d'utiliser nos
frustrations.
De gré, grâce à la propagande, ou de force, tout devient payant, la plèbe
est embarquée dans la société de consommation.
Si les révolutions n'ont pas abouti c'est que la plèbe rêve d’accéder aux
mêmes privilèges que l'élite.
Vouloir un changement en copiant la société de l'hybris est vain.
Créons une alternative à la société de la démesure.

Réussir sa vie ?
Les élites ne doutent de rien, c'est leur qualité. C'est leur défaut majeur.

« Ce n'est pas le doute qui rend fou : c'est la certitude. » Nietzsche

Dans une société aux valeurs inversées, les individus pétris d'angoisse
existentielle et donc entourés de milliers d'objets sont repérés pour leur
réussite. Pour s’enrichir, les héritiers d’ancêtres voleurs ou guerriers
perpétuent les traditions. La guerre étant aujourd’hui économique, ils
investissent dans les actions.
Evidemment, les actions des Autres, leurs employés, leurs subordonnés.
Les actions, les mal nommées, rapportent sans rien faire ; il suffit
d’imposer aux Autres de faire. Certains suivent naïvement le « travailler
plus pour gagner plus », il correspond tellement bien aux frustrés de
puissance, aux jaloux.
Pour que les oligarques s'amusent ou pour que certains aient un métier

85
génial comme astronome ou astronaute, rarement accessible aux filles
d'ouvriers, l'immense majorité sacrifie sa vie à faire la même chose, en
obéissant et en s’abîmant la santé.
L'Habitus, l'imitation de l'Autre fait accepter l'inacceptable : une société
néolibérale (1), l'immense qualité du post-capitalisme est qu’il n'invente
rien, mais récupère tout, malgré les Résistants (2), les opportunistes
restent à la tête.

Fondamentalement un riche a une paresse intellectuelle et une étroitesse


d’esprit. Moins on a à s’adapter moins on est intelligent. Moins on met
nos sens en exergue moins on est sensible. Les générations de privilégiés
n'ayant rien à inventer, contrairement à un nécessiteux sinon il meurt, ont
dégénéré, en plus, ils se marient entre eux.
Nos sociétés sont gérées depuis toujours par des psychopathes. S'ils ne le
sont pas dès leur enfance, le pouvoir révélera la maladie.
Ce jeu de pouvoir ne peut pas attirer un être sain.
L'outil de leur domination n'est plus l'armée, c'est l'argent. L'argent
dispense de tout. L'argent achète des serviteurs en rêve d'enrichissement.
Ces oligarques psychopathes organisent nos sociétés productivistes en
poursuivant les mêmes objectifs que les pharaons avec leurs délires
pyramidaux. Ils ont juste remplacé ou additionné le Dieu Progrès aux
Dieux des cieux. Et la plèbe suit.
Depuis 50 000 ans nos sens se sont avilis. Nos gènes dégénèrent, notre
ADN que l'on pensait immuable varie en fonction de son environnement,
c'est l'épigénétique. Depuis si longtemps, le peuple est éduqué pour être
obéissant et les femmes encore plus obéissantes, pourrons-nous renaître ?

« La femme esclave ne peut élever que des esclaves » André Léo,


communarde, écrivain et journaliste à « La sociale », 1871.

Les animaux domestiqués ont perdu de l'agressivité et de l'acuité sensible.


Le cheval domestiqué a moins d'odorat et le cerveau plus petit que son
homologue sauvage. Pour s'assurer le contrôle d'un humain, la meilleure
idée est de lui confisquer son corps et de jouer sur ses frustrations. Dès la
naissance (3) puis par l'école (4) ensuite par l'environnement sociétal
du jeune (5) puis tout naturellement, le pli de la soumission étant pris,
par le travail/salarié (6) lié à l'argent (7).
A la retraite, mieux vaut être sénateur, un ouvrier est vite mort (8).

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X-1 - Une société néolibérale.

Après des années d'évolution de notre cerveau, et donc de notre


pensée, que sommes-nous devenus ? Nos sociétés sont mercantiles, nos
neurones ne nous servent-ils plus qu'à compter ?

Le triomphe de la pensée comptable.


Consommons ensemble, la fête est dans le marché, c'est super de
dépenser. Dé-pensons tous sans raison. Sans raisonner laissons les laisses
de la mode nous balader.

Plus de la moitié de mon argent est récupéré par l’État.


Il a de l'argent parce qu'il m'en prend. Normal, il faut bien payer l'entretien
de la nation et les services publics. Sauf que ça entretient surtout les palais
et loisirs des nantis et la bureaucratie d'état me pourrit le quotidien.
Pour enrichir les riches en subventions diverses, il emprunte aux banques
et à ceux trop pourvus, les riches. Les rentiers, les oisifs ne jouent pas au
loto ; le hasard, c'est bon pour les pauvres. L'élite gagne à tous les coups,
intérêts des prêts et aides aux patrimoines, aux entreprises et autres
optimisations fiscales. Qui sont les banksters ? Principalement une
aristocratie, les noms à particules y sont pléthores. Ils continuent à se
nourrir sur le dos de la plèbe, les « mangeurs », c'est ainsi qu'ils se
nommaient.

Un mangeur bankster dont la famille continue à se nourrir grâce à la


République : Necker, le grand argentier du roi Louis XVI.
Ce petit banquier Genevois s'est enrichi dès 1762 avec un délit d'initié sur
la monnaie du Canada. Puis en prêtant à la France, à des taux à 2 chiffres
et encore en manipulant les cours du blé pendant que les Français
crevaient de faims. Sa descendance, une « de Staël » se marie en 1816
avec un « de Broglie ». Ces « de Broglie » s’enrichissent durant les XIXe
et XXe ne craignant ni les révoltes ni les guerres. Leurs enfants seront
allaités par des nourrices bourguignonnes qui abandonnent pour cela
leurs propres enfants. (Lire H.Vincenot)

Riche du sang des hommes.


Riches du sein des femmes.
Un descendant, Jean de Broglie, un duc, est assassiné sous le mandat de

87
Giscard. Aujourd'hui devenus des « De Breuil », ils sont journalistes
d’élite à la télé, politiciens ou scientifiques, avec cinq immortels dans la
famille, un riche ça rêve de ne jamais mourir. Un des immortels « Gabriel
de Broglie » a été directeur de cabinet au Ministère des affaires
culturelles auprès d'André Bettencourt en 1971. Ce sulfureux André
Bettencourt est le mari défunt de Liliane Schueller Bettencourt, la femme
la plus riche de France, la propriétaire de l’Oréal. En 1945, un ami de
François Mitterrand, M. Schueller témoigna pour disculper M.
Bettencourt de collaboration Pétainiste. Puis, par hasard, sa fille, Mlle
Schueller tomba amoureuse de « l'innocent ». Pour Mitterrand, ce fut une
place de PDG de son groupe de presse.
Je ricane de notre bêtise collective quand nous acceptons d'être dirigés
par ces malades, mais ça fait mal.

Les familles d’élite recrutent les matheux tête de classe pour leurs
banques. Les bons élèves, formatés par une école formatée par une
République au service des familles riches, collaborent à faire perdurer le
système, ils en récolteront de la reconnaissance et des miettes.
Ah ma p'tite dame mais le dessus du panier est le fruit d'une impitoyable
sélection de l'école de la République. Mensonge. Un seul objectif : le
partage du pouvoir entre politiciens et argentiers.
Les algorithmes, les équations orientent leurs cupides investissements.
L'ENA fabrique ceux ayant l'art de dire l'inverse de ce qu'ils feront.
Nourris d'idéologie consumériste et obsédés d'argent, ils n'ont même plus
besoin d'œillères. L'état écologique de la France et la multiplication des
écono-conneries devrait alerter le peuple sur le cynisme des élites. Mais
le peuple est toujours plus exigeant avec une caissière qu'avec son député.

Depuis le CNR et jusqu’en 1973, l'état fabriquait lui-même l'argent dont


il avait besoin, parfois avec excès, cela dévaluait sa monnaie et
augmentait l'inflation. Parfois les excès ont du bon, le salaire augmente,
pas la bourse.

« Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d'une nation, et je n'aurai pas


à me soucier de ceux qui font ses lois. » M. A. Rothschild

Depuis 250 ans notre dette représente, régulièrement, 100% du PIB, nous
sommes donc dans une situation normale. Depuis 1973, nous empruntons

88
aux banques, ça c'est a-normal. Un noble, de La Rosière de Champfeu, à
la tête de la banque de France, du FMI, etc., valida l'obligation aux états
d'emprunter aux banques.
Malgré tout, notre dette est déjà payée.
Actuellement on paye les intérêts. Si l’État prenait ses responsabilités, ou
ne s'était pas vendu aux capitalistes et avait continué à fabriquer notre
monnaie, nous n'aurions pas de dette. Mais alors cette dette serait voulue ?
La façon de la compter est aussi perverse, c’est bien en la lissant dans le
futur que l’on va la rembourser alors que les chiffres affichés sont ceux à
l’instant T.
Aussi, une loi permet de ne pas rembourser les dettes dites « scélérates »
quand l'argent emprunté n'a profité qu'à une clique.

Mais avec la clique de politiques, les éternels spécialistes encensés des


médias, nés en première classe et éduqués en premier de la classe et
habitués à décider par complexe de supériorité, les mesures prises ne
reproduisent que les schémas dépassés d'un productivisme arriéré.
Nos représentants votent des impôts. Impôts permettant, en principe, une
redistribution plus équitable des richesses créées par le pays.
Nos députés ne représentent plus qu'eux-mêmes et leur caste historique.
Comme en 1850, nantis, avocats, juristes, sont majoritaires.
Oui, mais en 1848, on trouvait assis sur les bancs de l'assemblée Victor
Hugo et Pierre Joseph Proudhon. Le niveau des débats, des non débats ?
de nos députés d’aujourd’hui devrait donner des complexes.

« La parade, le pompon, la gloriole et le tapage militaire, chose ridicule,


qui ne servent qu’à faire du bourgeois une parodie du soldat »
Victor HUGO, « Claude Gueux »

Les impôts actuels volent la majorité pour donner aux riches.


Acheter une auto à 38000€, et avoir une prime écolo. de 8000 €.
Changer les fenêtres de son manoir et bénéficier du crédit d’impôt.

Les chômeurs pleurent un RSA à 6000€/an : Ils sont donc


proportionnellement, plus taxés.
Sans emprunteurs pauvres pas de prêteurs riches ; des intérêts en
pourcentage pour leurs propres intérêts.
L'Euro, monnaie unique, amplifie cette spoliation d'un outil, juste un outil,

89
appartenant normalement, aux peuples et non pas aux banksters copains
des coquins politicards.
Les aides aux propriétaires, les investissements défiscalisés dans les
entreprises, les tableaux, les musées, les chevaux de course, les lois
fiscales votées par les copains.
Pour être riche, il faut savoir voler.

S'enrichir avec le fruit de son travail ? Un conte de Noël.

Et nos impôts que financent-ils ? En premier, l'éducation nationale,


premier outil d'émancipation utilisé comme premier outil de soumission.
Le second poste est le remboursement de la dette. Le troisième ? La
défense est sur le podium.

Enfin, « défense », le ministère de la Guerre serait plus approprié car


depuis ma naissance la France n'a jamais eu à se défendre. A attaquer
souvent. En Afrique surtout. Surtout un pays riche en matières premières.
La Défense, c'est peut-être le premier poste si on additionne la Recherche
et Développement, les retraites des anciens combattants et tous les coûts
planqués. La République est traditionnellement guerrière.

L'état n'est plus un service public.


Il se sert du public.
Il l’essore.
L'état protecteur est une maquerelle. Il réclame sa part des passes de ses
citoyens esclaves.
Surtout des pauvres, eux ont peu de temps, trop de maux et trop peu de
mots, pour se défendre car ils doivent manger.
Surtout les pauvres, eux sont en dettes financières.
Ailleurs, la dette permet aux mafias indiennes d'avoir des reins pour les
occidentaux issus de pays dit civilisés.
Chez nous, l'état français oligarchique met en place des lois favorisant
l'esclavagisme de ses citoyens les plus en difficultés.

Les artisans, PME-PMI, sont taxés bien plus que les multinationales
comme Total, Amazon. Certaines réussissent l'exploit de ne pas payer
d'impôts.
Réussissent.

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Sport national des élites : éviter de payer des impôts.
L'exploit se monnaie. Les experts-comptables, juristes/avocats fiscalistes
pullulent sur le dos des productifs.
Une entreprise voulant se faire de l'argent est obligatoirement dans
l'importation, les lois et normes néolibérales sont très orientées.
L'état organise son propre vol via des failles que les experts appellent
« optimisation fiscale », un bel euphémisme.

Le néolibéralisme étatisé a manipulé les esprits pour que la lutte des


classes n’apparaisse plus que comme une jalousie de pauvres envers les
nantis. Ils doivent donc se taire. Les 10% les plus fortunés détiennent 65%
des richesses mondiales. Aux USA, dix ministres milliardaires détiennent
autant que 120 millions de citoyens. CHUT. Chute.

Créer une entreprise fonctionnelle, c'est savoir ne pas payer d'impôts.


C'est jouer avec la loi, chute de la morale.
C'est dé-jouer le fisc.
L’état voleur est intrinsèquement dans la crainte des citoyens voleurs : les
assistés, les immigrées, les chômeurs, les accidentés du travail, les
malades. Un bon nombre « d'assistés » par des assistantes sociales, ne
sont pas capables de demander les aides auxquelles ils ont droits
tellement la bureaucratie est voulue bordélique et stalinienne. En 2013,
sur environ 12 milliards prévus pour les aider, à peine 4 leur sont versés.
Ces économies sur les moins favorisés sont à vomir.

Et donner un revenu citoyen, ça ne serait pas plus simple ? Certainement


momentanément pour éviter les démarches avilissantes, comme celle de
se trouver face à une personne « bienveillante » dont l’objectif, fixé par
les mâles dominants, est de ré-insérer l’assisté dans une société
esclavagiste.
Mais je me méfie de ce « don » d’argent car certains de mes ennemis
(étymologiquement : qui me nuisent), des banquiers Suisses y sont
favorables et comme ils détiennent le privilège de fabriquer l'argent…
Dans le monde réel, on peut trouver assez d’activités conviviales et variés
pour que chacun ait un salaire.
Les hommes peuvent remplacer les robots pondeurs de moellons ; les
robots poussent au productivisme. Une maison en pisé est un chantier
sympa pour de nombreux compagnons.

91
Mon idéal utopiste est donc plus proche de la gratuité ou du juste échange
car le travail ne manque pas, éducation, santé, bâtiment, culture,
agriculture ont plus besoin de travailleurs que de machines. Et aussi
limiter le bénévolat, bibliothécaire, vendeur, entraineur, accompagnateur
doivent être des métiers rémunérés.
L’état aux services des ploutocrates, exploite et maltraite le peuple qu'il
représente, gâche son argent, défigure son environnement. L'élite se
réservera l'air pur tandis que les masses populaires s'entasseront en
banlieue, aux bords des autoroutes ou des aéroports. Et la France en est
bien pourvue, 12 fois plus qu'en Allemagne. Les gens respireront les
particules cancéreuses de l'amiante ou des hydrocarbures. Et prépareront
une crise cardiaque car vivant dans un environnement trop bruyant ; pas
de doute, c'est voulu.
Les élites mettent des moyens pour leur santé. Interdiction aux vieilles
voitures d'accéder au centre-ville. La pollution coûte cher, elle abîme les
monuments à touristes. Elle rend allergique les fils de bonne famille et
tue les vieux de Neuilly. Une vieille banlieusarde pondeuse de chair à
patron, ce n'est pas grave, au contraire le smog peut l'aider à mourir.
Tandis qu'un centre-urbain « gentrifié » ça se protège.

Si la plèbe ne saisit pas assez vite la direction à prendre, le lavage de


cerveau fera son œuvre.
De la pub payée par nos impôts pour les enrichir.
De la pub payée par la sécu pour vanter leurs médicaments.
De la pub payée par la sécurité routière.
Quand on sait que les emplois sont aussi subventionnés que les usines, on
imagine le coût exorbitant de chaque employé trimant à la chaîne.
L'état subventionne l'avilissement de ses citoyens et l'enrichissement de
familles de collabo de 39/45. La classe.

Soit dit en passant, la prévention routière pour 3500 morts, c'est bien, la
prévention contre le suicide, 20 000 morts, ce serait mieux.

Nos élus ont le pouvoir, ils sont notre principal problème.


L'élu. Amen, le sens des mots.
Nos représentants sont devenus nos dirigeants.
A force de se re-présenter.
On ne les a pas élus pour diriger.

92
On voulait juste des délégués.
Et ils se prennent pour Dieu.
Ils sont tellement loin des réalités quotidiennes.
Ils ne connaissent pas le prix d'un ticket de métro.
Hors sol, il ne manque pas d’air.
Assis sur un tas d'or, ils ne partiront qu'à coup de pied dans le cul.
Ou alors, il faut qu'ils aient peur.
Peur de manquer.
L'or n'est pas nourrissant.
Étant incapables de travailler pour se nourrir, ces bien-nés aux mains
propres, ont besoin du petit peuple.

Marx, vieux, précise la nature de son idéal : « La réalisation, dans une


forme moderne, d'une organisation sociale archaïque. Cette forme
moderne ce n'est pas la dictature du prolétariat, ce n'est pas la Commune
de Paris, c'est la commune agricole ! ».
DES IDÉES liées à l'impôt, pour qu'enfin l’État aide la veuve et l'orphelin
et œuvre pour une meilleure répartition des richesses.
- Taxer les héritages excessifs et limiter le droit de propriété.
- Instituer une vignette pour rémunérer ceux vivant sans voitures.
- Baisser les dépenses de guerre, avoir une armée défensive et non pas
des sous-marins nucléaires d'attaque.
Le ridicule ne tue pas, hélas. Sinon, un général serait mort pour avoir ainsi
nommé Nos 4 sous-marins nucléaires : le triomphant, le téméraire, le
vigilant, le terrible, le décérébré.
- Développer l'autonomie alimentaire, échanger ses semences, favoriser
les jardins, l’alimentation locale. Je rêve de petites villes autonomes grâce
à leurs ceintures vertes ou l'on pourrait aller à vélo faire ses emplettes.

- Faire payer la consommation des énergies mais pas l'abonnement.


Ces propositions les feront rire tellement elles sont utopistes. Je réponds
que les utopistes sont les rentiers.

Eux pensent que ce système inégalitaire va durer longtemps.

93
Ces humains me nuisent,
leurs politiques me nuisent,
leurs morales mercantiles me nuisent.
Je leur propose d'adopter un mode de vie différent.
Cela risque de leur nuire en réduisant leur pouvoir.
Ils vont me détester. C'est normal, habituel pour eux, ils m'avaient déjà
défini comme leur ennemi.
Leur éducation républicaine, leur propagande mercantile m'a modelé.
Et je ne le savais pas.
En mon âme et conscience, paisiblement.
Je veux leur nuire. Je ne veux plus participer à mon asservissement.
Depuis des siècles, ils ont prouvé leur maîtrise à la maîtrise du plus grand
nombre. Nous manquons d'éducation pour organiser le changement de
paradigme indispensable.
Nous manquons d'idées mises à jour.
Nous manquons de gestes déplacés.
Nous manquons de temps. Prendre son temps est dissident.
Le morcellement du temps a été imposé quand les horloges ont été
installées partout, d’abord en Angleterre.
Les alternatifs sont en proie aux besoins fondamentaux : se loger, se
nourrir, s'élever, la dépendance aux riches est partout.

« Morceler le temps, mal le plus grand qu’on puisse faire à un homme ».


Simone Weil

Les néolibéraux veulent la mondialisation, ils devraient dire


l’occidentalisation, celle permettant aux prolétaires d'acheter à bas prix
des produits fabriqués par des esclaves.
Ils récupèrent tout, font du Greenwashing. Ils se vantent que notre
empreinte écologique ou que nos émissions de CO2 baissent alors qu'elles
sont délocalisées chez les indigènes ; la Chine consomme la moitié du
charbon extrait.
Ils fabulent sur le nucléaire, c’est du high-tech. Comme à Brennilis,
« dont l'enceinte était aussi étanche qu’un ciel breton ». B. Chevet.
Il n'émet pas de CO2 ! Ni pour les mines, ni pour le transport, ni pour la
construction. Ni pour les déchets indestructibles enterrés, comme le chat
recouvre sa crotte, à Bure. Les chercheurs inventeront les même contes
et comptines que nos ancêtres avec leurs histoires de loups ; la

94
transmission orale étant la plus efficace et là on parle de centaines de
milliers d’années de radioactivité.
Pas de CO2 ! Ni pour surveiller les centrales ou les 2/3 des océans
contaminés par Fukushima. Les Japonais ont la même élite capitaliste que
nous, elle se fout du peuple, de l’environnement, et ce depuis longtemps :
un exemple parmi tant d'autres, les 400T de mercure déversé, dans la baie
de Minamata, par les Nobles à la tête du pays de Soleil-Levant.
On attend aussi de voir comment ils recycleront les réacteurs. Au regard
du passé, on sait : avec de l’improvisation approximative, mais toujours
en sacrifiant des pauvres et de la belle nature.
Ils se refusent à voir que ces bombes à retardement seraient
avantageusement remplacées par des centrales de cogénération à gaz dont
le CO2 serait compensé par la création de milliers de micro fermes bio.
Ils veulent des coûts de production bas, grâce à une main d’œuvre sous
payée et des normes environnementales ou sociales au ras des
pâquerettes… s'il en reste des pomponettes, mais elles sont où ?
Dans l’import/export, ils veulent continuer à vendre en France en
multipliant par 10 le prix d'achat, avant quand leurs usines étaient en
France la marge était trop faible.
Les néolibéraux veulent une société de concurrence libre -libre étant
définie par leur loi- et non faussée par la morale.
Ça nuit aux marchés, la morale.

On aurait tous les mêmes chances de réussir.


Seulement certains sont dopés à « la cuiller en or » dès la naissance tandis
que d'autres naissent banlieusardes.
Leurs lois, leurs normes, pipent les dés.
La république est une plaie suppurante, elle est condamnée.
Elle doit disparaître, l'accumulation de ses compromissions, depuis 230
ans, la rend aussi irrécupérable que la Grecque et la Romaine

Un démocrate est antirépublicain.


Un néolibéral est forcément républicain.
Et actuellement, il est impossible de lui résister.
Par imitation : Je veux être calife à la place du calife.
Par adhésion : Le bonheur de consommer est entré dans la tête de la
majorité. Par obligation : Emprisonnement en cas de non-respect de
l’interdiction de fouiller les poubelles.

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Par peur : Si tu n’es pas docile, sache bien que tu peux tomber plus bas.
S'ils se nomment libéraux, c'est parce qu'ils sont contre le carcan de
l'égalité.
L'égalité serait contre nature car nous sommes tous différents donc
inégaux. Ils appellent l'envie de plus d'égalité, l'égalitarisme. Leurs
ancêtres nous appelaient les « Partageux ».
Pour cette idéologie, il est juste que certains soient multi-propriétaires ou
qu'ils héritent de milliards. Là, ils l'aiment la République, elle les assiste
depuis 200 ans. Et ceux souhaitant plus d'égalité sont nommés
"populistes" par les bavards des médias à la botte.

La libéralisation de la santé, de l’éducation. C'est bon pour tous ou pour


quelques labos, filiales de multinationales ?
La libéralisation des énergies ou des autoroutes. C'est bon pour tous ou
pour les géants du BTP arrimés aux politicards véreux ?
La libéralisation du prix du blé. C'est bon pour tous ou pour quelques
agro-businessmen de la FNSEA ?
Pas de libéralisation pour les banques : créer une banque est interdit.
Là, l'égalitarisme devient dangereux pour les riches.

Investissements publics, bénéfices privés.


Une banque perdant de l'argent en pariant sur le cours du blé se verra
renflouée par les citoyens.
Une banque gagne de l’argent en volant des agios aux pauvres, elle
versera des dividendes à ses actionnaires.

Y a plus de limites.
Libéral, libéralisme.
Liberté, volée.
La torsion du mot liberté est d'une totale immoralité.

Immoral et mortifère, leur monde est voué à disparaître.


Marx a repéré l’impossibilité de leur utopie. Toujours plus d'imposés sur
la fortune implique toujours plus d'humains sous le seuil de pauvreté.
Quand les gens seront trop pauvres pour se loger ou acheter, comment
vont-ils faire pour s'enrichir encore ?
Le capitalisme a toujours profité des crises pour faire passer
l’insupportable, lire « La stratégie du choc » (N. Klein). Et quand les

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petites crises ne suffisent pas pour mettre le peuple à genou tel que le
recommandait M. Friedman ; et bien c'est la guerre qu'ils utilisent.
Les vols lors des guerres coloniales permirent la croissance de l'occident.
La guerre de 39 a permis aux États-Unis de rebondir après la grande
dépression de 1929. Bien plus que les lois Roosevelt, socialiste capitaliste
-pléonasme. L’Europe libérée devait, par obligation, acheter américain.
Tout ce que l'humain par son activité a construit, la guerre le détruit.
Un État en guerre, c'est le paradis des productivistes.
Après les guerres coloniales, après les conflits armés, ils inventèrent la
guerre économique, principalement grâce aux dettes des pays du tiers
monde envers les occidentaux.
Mais une petite guerre de quelques 300 000 morts comme en Irak ou en
Syrie peut encore être utilisée.
Néolibéralisme et Croissance.
La croissance économique guide notre vie. Triple AAA.
Le système broie l'individu non collaborateur pour se maintenir.
Triple AAA ou retraite à 67 ans ? Triple AAA ou services publics ?

On nous explique que les sacrifices sont nécessaires pour maintenir le


système.
Mais le système n'avait-il pas été mis en place pour éviter les sacrifices ?
Quand une société en est là, c'est qu'elle est décadente.
Entre 1980 et 1990 le PIB a doublé. Depuis 1990, le PIB a encore doublé,
cela veut dire que la France est quatre fois plus riche qu’en 1980. Vous
ne le saviez pas ? Vous n'êtes pas non plus au courant de la façon dont on
définit la richesse, le PIB. La richesse est définie par les économistes et
comme les économistes sont des idéologues insensés, on observe chaque
jour l’horreur de leur définition de la « richesse ».

Ça mouille, ça bande devant un Rafale, ça c'est une richesse. Par contre,


une terre en jachère avec un insecte merveilleux ne vaut rien. Pour
paraphraser un morpion de la société du show, « Si tu n’as pas admiré
une mante-religieuse à 50 ans, c'est que tu as raté ta vie ».
Chier dans l'eau, élément sacré, c'est du PIB en plus, faudra la nettoyer.
Et puis appuyer sur un bouton, c'est plus technologique, ça éloigne de la
nature.
Chier dans la naturelle sciure, c'est un acte anti-républicain, ça n'enrichit
pas l'oligarchie industrielle. Enfin, pas encore, le capitalisme récupère

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tout. En Chine ou en Corée, au XIXe siècle, être ramasseur de merde
garantissait de bon revenu.

Un pays riche c'est : encore plus de télé, de l'urbanisation délirante. Selon


la classe sociale, on n'est pas dans la même case. Centre-ville, banlieue
HLM, ces grands ensembles où l'on vit si mal sa solitude, zone
pavillonnaire, zone commerciale, zone de loisirs, ZEP, ZAC. Le matin on
bouchonne pour aller remplir des bureaux vides, le soir on bouchonne
pour aller remplir des appartements vides.
Des quartiers maintenant appelés « sensibles » où ne peuvent habiter que
des humains aux sens atrophiés. Et c'est bien parce qu'il leur reste de la
sensibilité à l'insupportable que les quartiers se révoltent et s'embrasent.
Et c'est bien.

« Le Corbusier », architecte fasciste, formé en Allemagne et toujours


adulé des Français, savait comment le peuple devaient habiter.
Il est au patrimoine de l'in-humanité de l'UNESCO.
Les ghettos vus comme des œuvres d'art.
Jeff Koons au secours. Non, merci, en fait.

Les dénonciateurs de ces folies de béton, Henri Lefebvre dès les années
60, n’ont pas été entendu. Mais au moins, avec l’architecture l'art est sous
les yeux de tous, il n'est pas mis dans des réserves à placement de produits
que sont les musées. On vit privé d'esthétique, pire même entouré
d’horreur. De temps en temps on se paye une heure d'art. La rue,
l'appartement, le bureau au quotidien peuvent être des lieux d'expression
artistique, d'expression artisanale.

Pour cela, il faudrait que les gens puissent s’exprimer, c’est humain.

Hélas, la pensée néolibérale s'accorde particulièrement bien avec le culte


du chef. L'oligarchie artistique s’auto-congratule, se subventionne. L’état
français est un paradis pour assistés, riches subventionnés, chanteurs sans
voix, peintres lisses ou sculpteurs de colombins exotiques. Chaque année
ils accumulent, la France empire en millionnaires.
La France serait un des pays les plus riches du monde.
Mais riche de quoi ?
Pas de plus d'emplois, toujours 10% de chômeurs, un chiffre idéal pour

98
qu’une majorité se contente d’un SMIC.
Pas de plus d’activités rémunératrices, le SMIC est stable pendant que les
charges fixes s'emballent ; énergie, assurances, mutuelles, et autres
impôts obligatoires des multinationales.
Pas de plus de liberté, se réserver un salarié en lui faisant un CDI est
d'invention récente et d'origine patronale ; aujourd'hui, les néolibéraux
n'en veulent plus. En effet, la main d’œuvre est abondante plus la peine
de se l'attacher, l'ouvrier doit se coucher pour bosser.
Pas de plus d'intelligence, l'école républicaine et laïque uniformise la
pensée, la TV rend idiot.
Pas de plus de santé, la sécurité sociale rembourse à peine les frais,
multipliant les sans-dents.
Pas de plus de sérénité, le cadre « travail » puis « retraite » impose au
salarié une comptabilité de ses trimestres de cotisations. Vivre le pire au
quotidien pour avoir le meilleur dans le futur.
Pas de plus de liberté, les aides des CAF sont dues à ceux respectant leurs
lois, tout en ayant bac plus 10 pour remplir les formulaires.

Jusqu'en 1990, le capitalisme néolibéral a pu faire croire à une


amélioration du bien-être pour tous, enfin pour tous les occidentaux, c'est
fini. Et ça devient pire chaque année depuis la chute du mur de Berlin. Ce
mur devait protéger les Soviets du capitalisme made in USA. En réalité,
ce mur nous protégeait de nos vénales élites : l'Ogre Rouge donnait des
cauchemars à bien des enfants bénis par le capitalisme.
On a vu les ravages du communisme d’État, assez proche des tragédies
du fascisme. Aujourd’hui les ravages d'un capitalisme néolibéral adopté
par la Chine sont patents. Ce paradoxe d'un système communiste
s'adaptant aussi facilement au néolibéralisme est explicable : les objectifs
sont les mêmes, productivisme et totalitarisme.

Le système « État » est malade, notre état français centralisateur Jacobin


puis Napoléonien nuit à la démocratie.
Les élites néolibérales cherchent des solutions pour maintenir le système,
enfin recycle les mêmes solutions. Elle fonctionne un temps puis les
crises réapparaissent. Ces cycles se répètent depuis 250 ans, ils sont basés
sur le progrès et la croissance.
Et si la croissance des économistes détruit la terre.
Une croissance infinie dans un monde fini est un délire.

99
Prenons 100 avec 2% de croissance, pendant 20 ans, on arrive à 150% :
il faudra en fournir des matériaux, de l'énergie pour arriver à ce taux. Il
faudra en voler des pays, il faudra en sacrifier des humains et de la nature
pour arriver à cet objectif.

L’imagination créatrice permettant à une société de penser à l'avenir pour


ses enfants est incompatible avec le court-termisme des obsédés du
pognon. Avec le boursicotage, on est bien loin de l'investissement patient
dans une futaie de noyers que l'on ne coupera que dans un siècle. Créer
sa banque, brasser du pognon en vendant n’importe quoi, puis placer ses
flux en bourse et se gaver avec les traders collabo.

Une solution finale ? L’utopie néolibérale : qu'une partie de l'humanité


crève.
Ou mieux crève de faim, à petit feu, comme cela on enverra de l'aide. Et
les aides distillées feront tourner l'économie des pays riches. Le riche a
un besoin stratégique du pauvre, autant au niveau économique qu'au
niveau psychologique.

La psychologie humaine a besoin de victimes pour évacuer l'angoisse


existentielle d'une hypothétique déchéance. Le cadre moyen se satisfera
de sa collaboration pour ne pas « tomber dans la cloche ». Sous Louis
XIV, les nobles se faisaient déjà peur en allant visiter « la cour des
miracles ». Depuis, les sciences humaines ont à peine progressé.

Pour une R-évoltion permanente, il est indispensable de considérer


L'Autre. Souvent, ce qui m'agresse chez Lui, chez Elle est un reflet d'une
partie de moi que je ne veux pas voir.
Toujours, douter.

Où est notre dignité ? Ne sommes-nous plus que des consommateurs


domestiqués n'arrivant plus à trouver d'autres idées, d'autres voies alors
qu'il n'y a jamais eu autant de moyens de s'informer.
Le savoir n'est pas du tout cuit, du prémâché tombant dans le caddie. Le
savoir demande des efforts et du temps. Les néolibéraux le savent et pour
éviter que l'on se développe, ils entretiennent la peur de la mort, de la
maladie, du chômage, d'être à la rue, que nos enfants loupent leur
scolarité, que la sécu ne les rembourse plus, que le CAF ne paye plus le

100
loyer, que les bourses soient retardées.
Quelle est notre responsabilité ?
Développons l’empathie, le sens de l’Autre.
Acheter un objet fabriqué par un esclave est une honte, une
compromission.
Nous méritons les médiocres à notre tête ; le commun des mortels aime
les structures pyramidales.
Au sommet s'installent les mâles dominants, des Dieux, des prophètes,
des papes, des présidents, des patrons, tout en haut. Et les Autres, les
adorateurs, tout en bas.

La PEUR est leur outil de domination, les mêmes crises économiques se


succèdent depuis 200 ans. La peur augmente en même temps que l'âge,
les sociologues l'ont bien analysé.
Les élus néolibéraux connaissent bien leurs électeurs.
Gérontocratie ?

En bagnole, on drive-in, on est trop in.


Qu'on ait ou pas un master, on se rêve en winner.
Ou alors on aligne sa Picasso on the parking Vinci.
En rang d'oignons industriels.
Presser, passer sous les plastocs rutilants des fast-foods.
Du rouge, du bleu, du jaune : couleurs primaires, idées primaires.
La plèbe fait son malheur.
Fast et furieux, niaisement.
Faire la queue pour du fade.
Musiques braillardes, néons blafards, sièges en skaï copyright, tables
alignées, univers aussi insipide que la bouffe.
Pauvres bêtes de somme.
Et ça marche.
Ouvrir des boîtes en cartons, recevoir des Kdos, faire du toboggan, jouer
dans des boules.
Manger on s'en fout, on bâfre.
Même pendant la crise, le chiffre augmente.
Manger en kit, préfabriqué.
Meubles en kit, préfabriqués.
Mourir en kit, vie préfabriquée.
Moutons de Panurge, réflexes de Pavlov, achats automatiques.

101
Faire des courses au pas de course.
Piétiner dans des rues piétonnes.
Se presser pour être pressé.
Bouchonner en juillet, bronzer entassés.
Matraquage d'une presse vendue, stratège en endoctrinement.
Des cabinets de conseillers en relations publiques, vases communicants.
Ranger ses courses dans une boîte réfrigérée.
Pour la bouffe du soir, s'ouvrir une boîte de « chili con carne »,
de l'exotisme par procuration,
On bosse en boîte.
Open space dans son box.
On bouge en boîte ; danser, c'est pour les sauvages.
Tout ça pour finir réfrigérer, en boîte.
Et ça ne fait boiter personne.
Sauf un ou deux losers en burn-out.

DES IDÉES.
Peuple ouvre les yeux, utilise tes sens et assume la nasse dans laquelle le
système te maintient enserré.
Tout d’abord dire et redire, dénoncer l’intolérable majoritaire.
Pour ne pas adhérer, voter en ne consommant pas.
Slalomer entre leurs fourches caudines.
Le premier pas de l'émancipation, c'est d'avoir les pieds sur terre.
Marcher et aller sur le marché pour être en lien, les yeux dans les yeux,
avec son paysan nourricier.

Le libéralisme originel se voulait facilitateur d'initiatives citoyennes.


Confiant dans les capacités humaines, convaincu que l'on apprend de ses
erreurs. L'état discrètement surveillant et bienveillant ; l’état néolibéral
est vendu, réapproprions-nous nos institutions, socialisons-les.

Certains, parents et enseignants coopérant, sont capables de définir les


programmes qu'ils enseigneront dans leur école. Une communauté
d'individus ayant des valeurs proches, attentive aux contextes
géographiques, économiques et sociaux doit être libre de ses initiatives.
D'autres préfèreront une autre solidarité sociale, la « Sécu » est vendue
aux industries. Certains cherchent à créer une autre voie qui les laissera
choisir une médecine alternative, phytothérapie, aromathérapie,

102
ostéopathie, homéopathie, décodage biologique, etc.
L'état les condamnera, en les qualifiant de sectes, surtout s'il est privé de
son monopole médical.
Observons ailleurs, surtout chez les peuples de « sauvages » comme chez
les anarchistes Maenge Papous. Ils subissent un génocide en Indonésie
dans le plus parfait silence, un silence assourdissant, dirait la novlangue.
Un individu conscient, en interaction sensible avec son environnement,
n'a pas besoin d'un cadre étatique pour être dirigé. Le nombre impose un
état représentatif, mais un état discret. Car les cadres protecteurs se
révèlent nuisibles s'ils deviennent obligatoires ou exclusifs.

« Nec Deus, Nec domininus »

Anarchistes, la pire espèce ? Ceux-ci sont attaqués par les croyants parce
qu'ils ne croient pas, attaqués par les républicains parce qu'ils ne veulent
pas de hiérarchie, attaqués par les productivistes car ils ne suivent pas les
modes consuméristes, anarchistes « martyrs » de toujours. Après des
dizaines d'années de réflexions, après avoir construit pas à pas leur
autonomie, les anarchistes espagnols ont créé, durant 3 ans, l'état
coopératif non matérialiste et égalitaire de leur rêve. Les Allemands, les
communistes de l’URSS, les cathos Ibériques, les républicains, les
socialistes Français, les fascistes Italiens et Franco aidé par Ford et ses
camions made in USA, tous leurs sont tombés dessus.

Le libère-terre est fondamentalement humaniste et coopérateur.


Historiquement toujours minoritaire, torturé, stigmatisé, il doit être
détruit par les chefs qu'il honnit.
La peur qu'il inspire aux élites est révolutionnaire.

« Lorsque les individus auront reconquis l'estime d'eux-mêmes, lorsqu'ils


se seront convaincus de leur propre force, lorsque las de courber l'échine,
ils auront retrouvé leur dignité et sauront la faire respecter, ils auront
appris que la volonté peut tout, lorsqu'elle est au service d'une
intelligence consciente. »
Jean Grave, anarchiste de 1900

103
Louise Michel

104
X-2 - Les Résistants.

Notre personnalité est le fruit de diverses interactions. Un individu


n'est pas libre, il correspond à son époque, à sa société. Cette réalité
liberticide est douloureuse pour l'ego, la majorité préfère le déni afin de
protéger sa personnalité. En effet, il est souvent inconfortable de se sentir
décalé de la majorité du fait de connaissances nouvelles.
Mais, implacablement, une fois l'esprit ouvert, un point de non-retour est
atteint. Une nouvelle voie s’éclaire, impossible de s’y soustraire même si
cela implique d’être déstabiliser. (Platon, Allégorie de la caverne)

« L'homme libre est un faiseur de miracles. » Anna Arendt

Comment s'adapter à une nouvelle situation, alors que nous sommes si


fortement attachés à nos habitudes via l'environnement où nous vivons.
La vie, l'avis d'un Chinois n'ont rien à voir avec le/la nôtre, par exemple
chez eux, mentir n’est pas si grave s’il s’agit de maintenir une cohésion
dans le groupe. Nous nous mettons vite des règles, essayez simplement
lors d'un stage, de changer de place entre le matin et l'après-midi ou d'un
jour sur l'autre et vous verrez de la réprobation dans la majorité des
regards. Changer d'éclairage est complexe, souvent c'est par obligation
lors d'un événement, la mort d'un proche ; parfois c'est par la spiritualité,
la religion ou par hasard lors d'un voyage.

Les anormaux ont toujours été rejetés ou utilisés. Les États ont besoin de
boucs-émissaires, de souffre-douleurs. Pour tenir le peuple, le chef a
besoin de victimes à donner en pâture. Ce furent les communistes et les
homos aux États-Unis dans les années 1950. En URSS, au moment où
Staline mourait, les Juifs étaient mis au goulag. Hier et aujourd'hui en
France, les Tziganes, les Roms sont stigmatisés. Les prochains ? Les
Musulmans tiennent la corde, suivis par les anti-systèmes productivistes,
les « khmers verts », les « ayatollah verts » et comme d'habitude les
anarchistes noirs. Ayatollahs, mot très utilisé par nos élites politiques, et
pourquoi pas évêques ou rabbins ?
Il faut du courage pour résister à la majorité d’un troupeau.

Le capitalisme Hitlérien a été jusqu'au génocide pour satisfaire le marché,


il ne voulait pas seulement garantir la « pureté de la race ». Aidé, faut-il

105
le dire ? par l’oligarchie juive auditant de ses propres richesses et
souhaitant, comme les autres élites se débarrasser des plus pauvres, des
moins « purs ». Cette élucubration s'est dramatiquement retournée contre
le petit peuple de confession juive originaire d'Europe orientale et
provenant d'un pays de religion juive, le Royaume Khasar.

La « pureté de la race » a été inventée par les élites juives sionistes du


XIXe siècle. Shlomo Sand dans « Comment le peuple Juif fut inventé »
explique comment elles ont aussi créé le mythe d'un peuple,
exclusivement, originaire d'Israël. Les antiques habitants de Jérusalem,
des Israélites n'étaient pas Juifs, les nombreuses statuettes qu'ils priaient
le prouvent. On l’a vu, c'est en exode à Babylone qu'ils ont inventé leurs
rites, c'est plutôt de ce côté que se trouve leur « terre promise ». Les
Palestiniens sont les véritables descendants des Israélites. Mais là faut y
aller avec des pincettes on peut dire que le Venezuela est un pays pourri
mais pas Israël sinon on est antisémite. En France on a même inventé une
loi pour interdire le boycott de ce pays d’apartheid.

Aujourd'hui, les élites, les médias stigmatisent l’alternatif, les anti-


productivistes sont dans le viseur. Ils se font un plaisir de monter des
cabales contre ces empêcheurs de penser en rond.
De nos jours, on tue moins, on permet qu'ils survivent ces A-normaux.
Le « Patriot-act » américain met en prison plus d’activistes pacifistes et
écologistes que de soi-disant terroristes islamistes, nés en pays de culture
chrétienne.

Le fascisme néolibéral ne tolère pas les déviants.


Les lanceurs d'alertes, les Zadistes.
Les nomades, les SDF, les romanichels, les gitanes.
Y a pas pire, ça ne respecte rien.
Les capitalistes détestent les simples, la frustration assumée, les
coopérateurs, les décalés de la mode et des habitudes, les acteurs de leur
quotidien, les prolétaires de la gratuité.

Ils les détestent car ils en sont morts de peur, ces élites. Tellement
étranges et étrangers que la peur de l’étrange/r enchaîne sur des paranoïas
destructrices. Des gens vivant simplement à la campagne, sans TV, sont
des terroristes. Et si les coupables se font attendre alors des Coupat se

106
dénichent aux abords d'une ligne TGV. Les alter-extrêmo-gaucho-
anarcho-écolo-mondialistes sont forcément coupables. Avant d'être jugés,
la presse hume l'odeur du sang.
Ces terroristes terrorisent la pensée unique. Il faut qu'ils payent.
Des gens n'ayant rien demandé à personne se retrouvent battus,
emprisonnés, leur vie étalée, leur vie volée.
Une culpabilité inventée par des ministres, des preuves inventées par les
flics, et hop en taule ainsi l'a décidé un juge, un chien de garde.

Des lois Loppsi s'additionnent tous les ans depuis 2010, elles permettent
de classer comme « terroristes » des personnes refusant la pensée unique.
Ils utilisent leurs lois « Vigipirate », pour isoler les porteurs d'une parole
alternative. Daech est un monstre qu’ils ont créé et qui leur a échappé.
Mais en bons opportunistes s’ils peuvent utiliser l’horreur pour asseoir
leur pouvoir, ils n’hésiteront pas. Les brigades rouges italiennes ont été
instrumentalisées ; pour éviter le communisme, ils sont allés jusqu’à créer
des guerres mondiales.

Aujourd’hui c’est plus soft, la constitution adaptée par le parti


« national » socialiste autorisera les fascistes à voter un état d’urgence
permanent. Le citoyen sera libéré de pensées, allégé d'un futur inconnu,
enfin porté, enfin couvé.
Les Français tomberont-ils dans les bras protecteurs d'un dictateur ?

« Soyez libres ou tranquilles, vous ne pouvez pas avoir les deux »


Thucydide

L'accumulation des catastrophes écologiques, sociales, humanitaires


prouve que notre modèle est mauvais. Les mauvais dirigeants succèdent
auX mauvais présidents et nous nous dirigeons vers la fin de l’histoire. Il
faut avoir du hamburger « fol » plein les yeux pour ne pas voir que la fin
est proche. La faim est proche de 2 000 000 000 d'humains. Pourquoi ne
pas s’inspirer du passé ? Nos ancêtres n'ont-ils fait que des conneries ?
« Se chauffer et s'éclairer à la bougie est impossible, qui voudrait
retourner en arrière ? » beugle leur chef/président.

Nous sommes perdus au milieu d'un univers d'énergie et nous, le peuple,


guerroyons pour que certains, les riches, s’accaparent les ressources

107
énergétiques. En opportunistes obsessionnels, ils inventeront le manque
et les gueux tomberont dans le panneau, si la plèbe croit à la pénurie, les
propriétaires pourront vendre plus cher.
Je ne suis pas un spécialiste des richesses du sous-sol ou d'ailleurs, mais
il s’agit plus d'un problème d'accaparement et de partage que de
raréfaction. On mourra plus sûrement des pollutions et d'un excès de CO2,
via le réchauffement, que d'un manque d'énergie. A long terme
certainement on trouvera moins de pétrole et de métaux. Mais enfin, le
présent est suffisamment insupportable au niveau des inégalités et autres
malheurs écologiques sans que l’on ait besoin de convoquer Mme Irma.

« Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le
faire, pour l'honneur, mais sans illusion. » Théodore Monod

Croissance infinie. Certaines villes tentent la révolution de « l’économie


circulaire » ou comment tourner en rond, d’une situation impossible faire
une promesse pour le futur. Certaines entreprises tentent le
« développement durable ». Est-ce à dire qu’il fut bel et bien conçu
comme « non durable ». Le Greenwashing fait rêver mais dans la réalité
tout pousse à la désertification des campagnes ; les bidonvilles n'ont
jamais abrité autant d’humains.
Certains tentent « l'agriculture raisonnée ». C’est dire qu’elle fut belle et
bien conçue comme « déraisonnée ». Les pesticides sont beaucoup plus
utilisés en 2015 qu'en 2009 alors que la loi promettait une division par
deux en 2018.
Déraisonnée un jour, déraisonnée toujours.
La « Démocratie participative » parce qu'avant on ne participait pas aux
fonctionnements de la république ? Dire que depuis des années, certains,
des horribles anarchistes surtout, affirment qu'il vaut mieux pisser dans
un violon que de voter.

Certains se décalent d’un pas. Ils tentent le bio invérifiable des grandes
surfaces ; des patates d’Égypte ou des graines de tournesol de Chine. La
part de l'alimentation dans le budget d'un ménage a été divisée par trois,
du coup un litre de jus de pomme bio à trois euros est cher si on le
compare au prix d'un jus de super hyper youpi marché subventionné à
mort. En effet, dans une économie libérale et non néolibérale stalinienne
cela ne se passerait pas ainsi. Car les coûts induits des industries

108
alimentaires sont payés par les concitoyens : l’éducation des employés,
les études des chercheurs en OGM, les aides à la construction des usines,
les routes ou les aéroports facilitant la distribution des aliments industriels
sont subventionnés.
Le paysan bio n'est pas aidé, il doit même prouver, en payant pour des
labels, que ses produits sont conformes. Sans une remise à plat de ces
dérives, le quidam ne peut que se donner bonne conscience.
Comment croire que les élites politiques seront capables d'inventer des
alternatives ? Ils proposent benoîtement de recycler le carton, d’une pizza
à la sauce tomate OGM venue de Chine, à la farine de blé additionnée de
conservateurs, aux légumes ramassés par des esclaves Africains
intoxiqués dans des serres en plastique où coule l'eau des nappes fossiles.
Ou ils subventionnent la pose, sur leur villa de 300 m² des panneaux
solaires photovoltaïques plus polluants, qu'efficaces. Entre l’énergie
préalable/grise pour leur fabrication et celle posthume quand ils seront
devenus des déchets, nombre de nos inventions modernes auraient dû
rester virtuelles tant elles nuisent à la nature durant des milliers d’années.

Des solutions existent, plus ou moins adaptées d'anciennes idées issues


des milieux écologistes. Les films comme « Demain » promettant un
futur enchanté sont nuisibles. Ils participent au tour de « passepasse », ils
mentent sur la réalité d’un présent affligeant : les courbes de nos excès ne
sont pas inversées. Les stratégies de transition ou de développement
durable vert seront récupérées par le marché. Elles ne permettront pas
l’émergence d'une société plus égalitaire.

"Les illusions bourgeoises concernant la science et le progrès technique,


partagées par les socialistes autoritaires, ont donné naissance à la
civilisation des dompteurs de machines qui peut, par la concurrence et la
domination, se séparer en blocs ennemis, mais qui, sur le plan
économique, est soumise aux mêmes lois : accumulation du capital,
production rationalisée et sans cesse accrue... Finalement, la société
capitaliste et la société révolutionnaire n'en font qu'une dans la mesure
où elles s'asservissent au même moyen, la production industrielle"
Camus, L'homme révolté

Nos ennemis sont des stratèges, ils réutilisent, redécouvrent l'eau chaude,
tant l'histoire est un éternel recommencement. Le « diviser pour mieux

109
régner » monte toujours les pauvres contre les précaires. Le chômage est
une belle invention liée au culte du travail.
Les précaires de banlieues brûlent les voitures de leurs voisins, des
manards smicards comme eux.
Précaire signifie avoir besoin des autres. Qui est le plus précaire ? Le
pauvre ou le riche ? Le musicien joueur de guitare dans le bar associatif,
le jardinier et ses légumes pour la soupe partagée en famille, la mère
s'occupant de ses enfants et du club de danse sont-ils des précaires ?
Et la « fille de » offerte en mariage à un beau parti, n'ayant des doigts que
pour compter les billets ou enfiler des bagues, vit-elle en précaire ?
L'argent dispense de tout, la morale aussi s'achète.

Les élites stratèges n'oublient pas leur fondamentaux pour orienter le


regard du peuple ailleurs que sur leurs confiscations des biens collectifs.
Ils inventent des ennemis à la nation. L'étranger, nomade ou hippie, a
toujours été utilisé pour alimenter les peurs. En voulant se donner bonne
conscience nos lois entretiennent le racisme. Il faudra attendre 2018 pour
que le mot « race » disparaisse de notre constitution.
En 1900, on inventa le péril jaune, les magazines mettaient en première
page un immense Chinois attaquant le château fort France. A l'époque, le
patronat exigeait déjà plus de travail pour moins de salaire afin de résister
à la concurrence.
La peur du manque de travail, le besoin de reconnaissance.
Les CDI écrasent les CDD, les ouvriers HQ toisent les apprentis, les
cadres, trop heureux de leurs privilèges, servent la soupe au PDG.
Les fonctionnaires au travail garanti désorganisent le quotidien des
précaires en appliquant des arrêtés générés par les dégénérés des
ministères.
Étrangement, nos ennemis peuvent tolérer un vieil arabe. En France, il
reste un misérable émigré HLMisé de force. Et si en plus, il meurt d’un
cancer à l’amiante, ça fait des économies de retraite. Ils tolèrent aussi les
autres Arabes utilisés pour les besoins de nos civilisations énergivores :
Libyens, Iraniens, Irakiens fournissent l'or noir. Les pirates Somaliens,
issus d'un peuple de pêcheurs, crèvent de faim. Leurs côtes sont souillées
par nos déchets déversés dans leur mer. De plus, ils servent d'alibi pour
maintenir nos forces armées sur la route de l’or noir.
Pareil pour les « Intégristes du Niger », ils nous servent pour rester et
protéger nos mines d'uranium, dont dépend notre indépendance

110
énergétique d'origine étrangère. Logique néolibérale.
Les élites trouvent toujours de quoi effrayer la plèbe.
La chasse aux Roms est leur chasse à courre.
La chasse aux sans papier obsède leurs petites pensées, mais c'est sur mon
salaire que les flics sont payés.
La chasse aux alternatifs à la consommation.
La chasse aux terroristes de la paix.
La chasse aux extrémistes de la coopération.

« L'Entraide, un facteur de l'évolution » Kropotkine, 1902

Les élites appellent terroristes, tous ceux les mettant en terreur.


Extrémistes, tous ceux qu'ils estiment être à l’extrémité de leurs points de
vue.
Parmi les non collaborateurs, les écolo-activistes sont les plus combattus.
Les Zadistes sont un danger. Les adeptes de la décroissance sont un
danger. Leur mot obus envahit la pensée de nos élites, ils le prononcent
de plus en plus, perdus qu'ils sont par la disparition de leur croissance. Ils
n'ont pas idées d'alternatives, leur éducation est monotone. Depuis des
années, les empêcheurs du progrès productiviste dénoncent le gâchis
actuel et avertissent de la finitude de notre planète. Aujourd'hui, ils font
figure d’épouvantail car le modèle dominant depuis des siècles leur
apparaît comme indépassable. Ces dissidents proposent de trier ses
graines pour le jardin, plutôt que les acheter hybrides aux multinationales.
De chanter en se racontant des histoires, pour rêver à un monde meilleur,
plutôt qu’être évidé devant la télé. De choisir la marche, le vélo, le
covoiturage pour se déplacer. D'acheter qualité made in France pour que
l'objet se répare et fasse moins de km.
Mais, n'est-ce pas nuire à la société de consommation ?
Ces alternatifs ne refusent pas la technologie, ils veulent qu'elle soit
pensée de façon démocratique. Ils veulent que le chirurgien puisse utiliser
l'échodoppler pour savoir quels sont les « stent » à poser dans une artère
pour sauver une vie. Il est bien évident que ce chirurgien risque moins de
perdre son métier dans une société décroissante égalitaire que dans notre
actuel système élitiste ; ou il est interdit aux plus démunis de se soigner
ou aux handicapés de bénéficier des dernières avancées de la technologie
pour communiquer.
Le refus est plutôt du côté des modernes capitalistes. Un bon nombre

111
d'inventions réfléchies et humanistes s'opposent trop à l'enrichissement
de quelques-uns.
Alors on achète le brevet et l’invention passe aux oubliettes.
Les personnes travaillant dans les métiers nobles, féminisés sont mal
payées ; les métiers du « soin à la personne » seraient enfin à leur juste
place dans une société alter-productiviste. Aujourd'hui, mieux vaut
travailler dans le pétrole ou le nucléaire pour avoir de hauts salaires. Et
ils nous pourrissent la vie.

DES IDÉES.
Il est nécessaire d'être plus radical, d'en passer par la dénonciation de la
République productiviste pour revendiquer une Démocratie portant une
politique décroissante.
La décroissance n'est pas seulement un combat écologique, elle est anti-
productiviste et donc anticapitaliste. Sous cette forme, elle est la piste
politique la plus sérieuse vers laquelle nous devons tendre.
Simplicité volontaire.
Où est la soi-disant régression ? Où est l'utopie soi-disant inaccessible ?
Dans le fait de vouloir élever ses propres enfants plutôt que de les confier
à d'autres ?
De se réapproprier son quotidien pour tenir compte et accepter la colère
de son enfant plutôt que d'inventer le caprice.
Dans l'envie de marcher plutôt que de se ruiner, la santé et le portefeuille,
en roulant ?
Dans le plaisir d'un repas issu du jardin potager plutôt que de bâfrer de la
conserve d’animaux de souffrance ?
Dans le besoin de s'économiser plutôt que de se sacrifier pour faire
tourner l'économie ?
Dans la gratuité du bon usage de l'eau ou dans la recherche chronophage
d'un fournisseur privé d'électricité le moins cher possible ?
Dans l'âne-assistant du balayeur pour tirer les poubelles plutôt que d'avoir
le cul vibrant et les oreilles casquées assis dans un robot aspirateur ?
Dans la fabrication d'assiettes en argile locale et dessinées à la main plutôt
que celles d'esclaves Chinoises.
Dans les chansons et danses partagées plutôt que s'avilir en usine à
fabriquer des gadgets jetables ?
Dans la rénovation collective d'une maison ou travailler tout seul à
empiler des moellons de multinationales ?

112
X-3 - Dès la naissance.

En France, 10% des couples essaient une FIV, près de 5% des 800000
bébés sont conçus grâce à la technologie.
70 % des accouchements se font sous diverses drogues.
50% de spermatozoïdes en moins chez nos jeunes mâles et 1 sur 66 est
autiste.
Lors des FIV, les spermatozoïdes les plus vigoureux sont sélectionnés
pour faire les enfants. Normal, les scientifiques n'allaient pas choisir les
plus mous, ceux avec la plus petite queue/flagelle. Eh bien, après 30 ans
avec ce type de sélection, ils viennent de se rendre compte que leurs
critères ne valent rien. Et on s'étonne d'observer une augmentation
régulière des malformations congénitales et on refuse de se scandaliser
alors que les enfants nés avec ces méthodes développent plus de maladies,
d'allergies, de souffrances.
La sélection partiale et pressée des scientifiques est opposée à la lente et
implacable évolution Darwinienne. La sélection naturelle a permis aux
grands-mères d'exister ; selon une hypothèse, c'est parce qu'elles
permettaient aux enfants de sa fille d'avoir plus de chance de vivre que la
nature a fait durer une « femelle inutile » car non fertile.
Depuis des milliers d'années l’humain se reproduit. Et ça marche.

Notre époque en délire de toute puissance change les règles du « JE »,


s'autorise à trafiquer les êtres humains.
L'obsession techno-scientiste a fait de la grossesse une maladie.
Cette dérive médicale doit disparaître, celles qui s'y connaissent, les
sages-femmes rétabliront la vérité. Les mâles gynécologues-obstétriciens,
dont nom savant a été inventé pour impressionner doivent disparaître
corps et âme.
L’académie des sciences, cette aristocratie médica/menteuse doit rendre
le pouvoir au citoyen, son rôle doit être uniquement consultatif, aucune
décision ne doit leur appartenir, la santé est un bien trop précieux pour
être laissée entre les mains de spécialistes liés aux industriels/labos.
A nous de prendre nos responsabilités, soyons notre premier médecin.
Se réapproprier sa santé, être responsable de son bien-être c'est faire voler
en éclat les exclusivités. C'est leur voler l'éclat doré d'un statut adoré,
fonctionnaire libéral : le médecin est libre de fixer son salaire payé par la
collectivité.

113
Nos élites se vantent de vouloir sauver la sécu, elle est devenue leur corne
d'abondance. Notre clique de dominants vante notre merveilleuse
protection sociale à la française. On la comprend. Pour qu'ils continuent
à bénéficier de ses largesses, ils baissent les remboursements des malades
tout en augmentant les cotisations. Les multinationales de la maladie
comme Sanofi -L’Oréal, via des participations croisées- peuvent payer
grassement leurs chefs. Les citoyens doivent boycotter ces entreprises
sinon ils collaborent. La sécu du CNR, avec un contrôle citoyen de
chaque caisse départementale, est à réhabiliter.

Sage-femme-sage. Un savoir ancestral, des rumeurs, une torsion de


l'Histoire pour nous faire croire qu'avant la mortalité infantile tuait
infiniment plus que maintenant. L'implacable argument de la
nomenklatura républicaine productiviste est une foutaise. Pour nous faire
aduler le progrès, la science et la médecine moderne jouent sur deux
manipulations ; ils se réfèrent au XIXe siècle, le pire des siècles et se
taisent sur l'actuel taux d'avortements thérapeutiques qui augmente de
manière significative. Aujourd'hui, les Hollandaises accouchent à la
maison comme les femmes des tribus amérindiennes ont-elles plus de
mort-nés que nous ?
Moins pour les indigènes, moins pollués.
Eugénisme technologique. Expérimenté sur l'animal puis c’est notre tour.

Prise de sang, photo échographie, vitamines, fer, péridurale, piqûre pour


accélérer, épisiotomie. La femme manque de fer ? Et si c'était voulu, le
fer est une nourriture pour des bactéries pathogènes. Le blanc d’œuf,
protégeant le jaune, n'a pas de fer, pas folle, la poule.
Les hôpitaux high-techs parisiens battent des records mondiaux
d'utilisation de péridurale-épisiotomie avec un accouchement à l'heure
dite car le spécialiste, bien né, déteste être en retard à son golf.
High-tech. PMA. Étrangement certaines en redemandent, leurs mères se
sont battues pour faire l'amour sans tomber enceinte, leurs filles se battent
pour être enceinte sans faire l'amour.
Et hop, les deux fers en l'air, c'est plus pratique pour le pro. Mais aller en
l'encontre de la gravité, est-ce plus pratique pour les femmes ?
On a dégagé la chaise d'accouchement millénaire.
Et hop, à peine né, c'est drogue, tuyau dans le nez, collyre dans les yeux,
mesures de tout et cocktails de vaccins à gogo. Anticorps déchaînés, on

114
bat des records de maladies auto-immunes où les anticorps attaquent leur
hôte. Mesures sans mesure, pas d’évaluations indépendantes.
Ils nous polluent alimentation, air et terre, ils nous pourrissent la vie
quotidiennement mais leurs industries médicales nous vaccinent sans
modération.
Sur ma peau, le papillomavirus est présent pour me protéger. Et si un
vaccin permettant d'éviter le cancer du col de l'utérus est efficace,
qu'adviendra-t-il des virus de ma peau ? Pour info marrante, ce
papillomavirus proviendrait des galipettes entre Sapiens et Denisova.
Et l’inefficacité du vaccin contre la grippe, 20% de protégés, ne serait-ce
pas à cause d’une méthode de fabrication dépassée ?
Et un vaccin contre la rougeole, c’est indispensable dans un pays
« moderne », alors que 90% des personnes étaient naturellement
immunisées. (Surveillance de la rougeole en France - 2003, (3.2.1, p.14)

Questionner, douter, n'est-ce pas un fondamental scientifique ?

Sans douter de rien, les spécialistes inventent le biberon à tétine


ergonomique en silicone, elle remplacera celle en poison bisphénol. Le
marketing invente la bouteille de lait au goulot adaptable à la tétine, et
c’est mieux qu’un sein !! Les mêmes vendus aux multinationales du lait,
interdisaient l'allaitement maternel et tuaient par empoisonnement, à
cause de l'eau des biberons, des milliers d'enfants Africains.
Les mêmes vénaux interdisaient la tétée. Le personnel manipulé de
maternités complices « offrait » des cadeaux de naissance : boîtes de
Nestlé, Guigoz et Cie. Les mêmes pousseront au fluor rendant idiot, à la
mutilation des dents alors qu'un corps sait se soigner d'une petite carie.

Évolution ? La femme Néandertal allaitait jusqu'à 7 mois, elle introduisait


l'alimentation solide progressivement jusqu'à 14 mois. Nous, on isole
l'enfant plutôt que de le laisser coller à sa mère dont l'odeur le rassure.
Les femmes Grecques maîtrisaient leur fécondité avec des plantes comme
le Silphium.
Les maladies nosocomiales, issues d’hôpitaux usines, font des ravages.
Dans la « La Némésis médicale » Y. Illich rappelait un fondamental de
bonne santé : une nourriture équilibrée et saine.
Nos spécialistes oublient les bases, notre le système immunitaire est
renforcé par l'allaitement maternel.

115
Ils oublient que, NATURELLEMENT, à quatre pattes, le petit d'homme
met tout à la bouche et ainsi, s'immunise.
Ils n'ont rien contre le « Youpala », mauvais pour notre fondamental
gravitaire. Parmi ces savants certains sont allés trop longtemps à l'école
et plus sapiens qu'eux tu meurs.
Surdiplômés, cadres à la pensée carrée, ils se croient indispensables.
Les seuls indispensables sont au contact du réel, les professionnels de la
relation d'aide sont majoritairement des humains empathiques, ils ont mis
leur art du soin au service de la majorité. Hélas comme dans de nombreux
domaines, les avides tirent les ficelles, alliés des pouvoirs, ils créent des
lois pour s’approprier les corps et imposent leurs méthodes de santé.

DES IDÉES.
Une femme enceinte est un être extraordinaire. Elle a deux vies, elle a
droit à deux fois plus d’égard. Les ridicules microscopiques congés de
pater-maternité doivent commencer quand ELLES le décident, elle et
pour la vie en elle. Des activités douces, artistiques, sensibles doivent être
proposées.
Toute la société et Sa sage-femme doivent être en gestion de sa gestation,

La vache porte le veau 9 mois. Les primes d'allaitement doivent aller aux
femmes plutôt qu'aux vaches. L'argent dû est aussi une reconnaissance.
Notre société peut, doit, rémunérer un comportement responsable plutôt
que de taxer l'eau du bain, l’habitat familial, les chaussons de bébé ; et
bientôt la gravité lui permettant ses premiers pas ?

Mon enfant est trop précieux, le « conseil de l’ordre » ne décidera pas


pour moi, pas pour lui.
Le numerus clausus doit imposer une variété sociétale, car jamais un fils
de beau quartier, les études coûtent chères, n’ira soigner dans une
banlieue ou une campagne profonde.

Ces « ahuris » de témoins de Jéhovah refusent les transfusions. Du coup, ils


refusent le sang contaminé par le sida, l'hépatite C ou la maladie de Lyme. Eux
prennent leurs responsabilités. Mon corps m’appartient. Faudra-t-il ne pas
déclarer nos gosses à l’état pour décider de leur santé ? Décision personnelle
délicate, « Choisir, c’est s’incarner ». Mais perdre le confort du « non-choix »
est difficile car « choisir » n’est pas naturel pour notre cerveau/pensée quantique.

116
X-4 - Via l'école.

Un enfant est un cristal de roche. Ses actes sont transparents, d'une


véritable limpidité. Son instinct lui permet toutes les expérimentations.
Par instinct, il choisit la coopération, il est naturellement bon.
Assez vite l'éducation, notre culture, nos cadres psychorigides
l'influencent. L’efficacité de la compétition ou de la force pour obtenir
l’objet convoité nécessitera l’intervention d’encadrants éduqués à la non-
violence.

Éduquer pour faire quoi ? Pour apprendre la liberté de pensée ou pour


apprendre à répéter le déni. (Lire Françoise Vergès)
Se sentir tellement coupables de nos actes individuels ou collectifs et
tordre l'histoire pour ne pas l'assumer.
Ainsi, enseigner « le rôle positif de la colonisation » ou dire que
« l'homme Africain n'est pas entré dans l'histoire ».

Par déni ne pas reconnaître que Nantes ou Bordeaux se sont enrichies


grâce au commerce des esclaves. Le racisme, la supériorité d'une race sur
une autre, a été inventé au XVIIe siècle, comme le Blanc et le Noir. Ce
découpage de l’humanité a donné bonne conscience aux « Blancs
civilisés » pour maltraiter les « Noirs sauvages », c’était pour faire
avancer le progrès. L'Afrique a été vidée de ses forces vitales jusqu'au
XIXe siècle… une bénédiction pour les colonisateurs « civilisés ».

Au sommet du déni : pour ne rien reconnaître, on refuse des auteurs


dérangeants : « Pour assimiler la culture de l'oppresseur et s'y aventurer,
le colonisé a dû fournir des gages. Entre autres, il a dû faire siennes les
formes de pensée de la bourgeoisie coloniale ». Frantz Fanon

L'histoire est écrite par nos maîtres, de vieux mâles blancs. Elle vise donc
à faire des élèves des admirateurs d'un passé glorieux.
Elle est donc mensongère.
L'école de Ferry est toujours au service de la République. Notre
république n'est plus opportuniste, ni radicale, moins guerrière mais plus
que capitaliste : néolibérale. Bien loin de l'école républicaine égalitaire et
émancipatrice d'un Robespierre.
Comment ne pas se voir si laid ?

117
Miroir. Oh mon miroir.
Tant que nous rejetterons notre nature, elle nous reviendra comme un
boomerang.
Tant que nous rejetterons les éléments douloureux du passé et influençant
notre présent, nous ne pourrons pas surmonter nos crises.
Malgré les avertissements des sionistes originels opposés dès 1900 à
l’idée de s’installer en Palestine et exprimant le risque de créer un ghetto.
Les Juifs d’aujourd’hui vivent enfermés.
Le refoulement peut-il expliquer le nucléaire japonais dans la plus
dangereuse zone sismique connue, à cause du tabou d’Hiroshima et
Nagasaki ?
Le refoulement peut-il expliquer nos relations conflictuelles avec le
Maghreb à cause de la guerre menée par 2 millions de militaires en
Algérie ? « Guerre » ce mot impliquait le respect des conventions de
Genève, c'était trop d'humanité pour ces indigènes. On disait alors « Les
évènements » sauf chez quelques opposants comme Lanza del Vasto.
Sur cette horrible guerre et le comportement de soldats français, lire les
témoignages de Madeleine Chaumat dans « Algérie le soleil et l'obscur »,
de « Djamila Boupacha » écrit par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi,
de Bernard Clavel dans « Le silence des armes ».

L'apprentissage du doute, du décalage, du bancal est anxiogène.


Comment un prof pourrait-il douter en face de ses élèves ?
Le doute est mal vu, il n'est pas conseillé car trop insécurisant pour … ?

L'éducation construira un adulte puis l'adulte éduquera un enfant.


Comment éduquer à la différence alors que les adultes éducateurs sont
enfermés dans leurs certitudes sociétales et ont tendance à reproduire ?
Difficile de ne pas se mordre la queue.
Une R-évolution passe par le débat contradictoire, ce n'est pas parce que
je propose un autre point de vue que je veux nuire à ta personnalité.
Ces débats entre adultes/éducateurs doivent être proposés lors des
formations. Chacun ayant son temps de paroles avec la possibilité de
rester silencieux ou de transmettre son temps à un autre dont on aimerait
une précision.
Il est aussi possible de débattre avec des enfants, des jeunes ; l'adulte réel
restant l'autorité (étymologie, faire grandir). Pas besoin de virtuels
savants sur des écrans ou de mécanique « Intelligence Artificielle »,

118
l’illogique et aléatoire pensée humaine fait partie de l’éducation.
Le jeunisme publicitaire infantilise l'adulte et « adultifie » l'enfant.
Un enfant moderne décide de ce qu'il mange, les conseils municipaux où
les enfants jouent aux grands sont une ineptie : si chacun est à sa place
alors chacun aura sa place.
Sinon, c'est vers une société infantilisée que nous irons pour le bonheur
des vendeurs pour le malheur du plus grand nombre.
L'enfant a le droit d'avoir une vie d'enfant, il n'a pas à jouer à l'adulte. Nos
enfants lisent des BD machistes, jouent avec des jeux inventés par des
adultes reproduisant les stéréotypes sociétaux, particulièrement ceux liés
au masculin/féminin.
L'envahissement du quotidien par toutes sortes de technologies d'adultes
perturbe l'éducation.
Un cerveau est connecté au monde par ses sens.
La multiplication des jouets électroniques bruyants comme les MP3,
abiment et lissent les capacités auditives mais en plus détruisent les liens.
Exactement à l'inverse d'une grand-mère chantant une berceuse.
Exactement à l'inverse du silence et de l'ennui indispensables aux
individus.

Un ange passe.

Enseigner la différence,
Enseigner à la différence… dans une société de l'uniformité.
L'uniformisation du goût, de l’odorat.
L’uniformisation des vêtements : cet uniforme américain jeans, basket,
tee-shirt remplit les cours de récréation.
Logiciels Google/Yahoo mettent en avant les sites les plus consultés, les
plus rémunérateurs, quand n’est-il de la véracité ?

Éduquer, c'est aller ailleurs.


Instruire, c'est transmettre le rituel sociétal.
Le bateau ivre de l'éducation nationale tangue dangereusement.
Au début du siècle, la scolarité obligatoire a pu permettre de sortir de la
prison famille-travail, surtout pour les filles, mais aujourd'hui c'est le
retour en prison.
L'école et ses sbires préfèrent : Faire du ramassage scolaire trop tôt… à
l'heure du ramassage des ordures.

119
Instruire l'obéissance au travail, plutôt qu'à l'émancipation, au respect des
autres et des gens différents.
Éduquer en faisant remplir des photocopies laides.
Radoter sans conviction un programme défini par l'élite.
Remplir de milliers de croix des tableaux de compétences.
Fabriquer des élèves tiroirs de compétences plutôt qu'éduquer des
humains sensibles.
Préparer les enfants aux bilans de compétences de Pôle Emploi.
Punir les corps d'élèves via une posture statique et donc affaiblir l'esprit.
Créer des spectateurs silencieux, de futurs modestes employés, de futurs
électeurs sans voix. Des téléspectateurs.
Mesurer la perte de « plus-values » des élèves ayant « dysfonctionnés »
et pleurer la « mort » du robot Philaé.
Sortir dans la « nature », mais ne pas la sentir juste la mesurer.

Avec tous leurs défauts, les jeux vidéo et internet leurs permettent de ré-
agir, forcément plus que la télé.
Il est trop tôt pour savoir si la machine nous dépasse.
Un ado a rarement eu autant le choix.
Le choix de son avatar, le choix de ses informations, le choix de sa théorie
du complot, un choix ou un symptôme narcissique ? Choisir, égoïstement,
à chaque instant ; pouvoir changer à nouveau, juste par déraison
personnelle. Où est l'apprentissage de la responsabilité, du choix réfléchi,
soupesé, évalué ? Cela va à l'encontre de la vie réelle car la vie ensemble
est un compromis permanent à l'Autre.
Mais qu'est-ce que la vie réelle ?
Depuis l'invention de la vidéo a-t-on changé ?
Comment le cerveau et nos sens réagiront dans la durée ?
L’éruption apocalyptique d'un volcan virtuel fait trembler les os d'un
corps, le spectateur reste immobile. Depuis toujours l’humain prend ses
jambes à son cou quand ses sens l'avertissent du danger.
La technologie ne se questionne pas assez, pas plus que l'école de la
République.
Bien nourrir ses enfants est un minimum humaniste, non ? Les cantines
n’ont pas leur place centrale dans l'éducation de nos jeunes. Il est
impossible de faire confiance à une institution qui nourrit/instruit aussi
mal les enfants avec des repas industriels indigestes.
Leur cartable leur déforme le dos sous la charge de livres indigestes.

120
Nourriture intellectuelle sélectionnée par une élite. Carcan des
programmes, carcan des règlements, carcan des matières, carcan des
horaires, carcan de la pensée techno-scientiste.

Cette institution manipule les cerveaux et met les corps de nos jeunes en
jeûne. Elle entraîne à l'usine, aux hurlements des chefs, à la journée
ennuyeuse, aux sonneries voleuses de temps ; à la note-carotte avant le
salaire-carotte, à la mauvaise note avant le mauvais Smic. Et quand les
heures sup’ deviennent rares, elles sont réservées aux lèche-bottes. Un
professeur agrégé a l'instinct grégaire ; avec ses notes, il classe et prépare
la manne corvéable à merci dont aura besoin le grand patronat. Comme
les leçons patriotiques, les tenues identiques, les inventions
technologiques ont préparé la chair à canon nécessaire aux guerres
mondiales.

L'école, ça entraîne à aduler les maîtres. Balzac, misogyne et napoléonien,


Flaubert comparant les communards à des chiens enragés.
Les Classiques sont souvent des livres à lire pour maîtriser la langue. Ou
l'inverse ? En effet, leur style est si éloigné du commun des mortels qu'ils
sont des repoussoirs. Ne serviraient-ils pas à entraîner à l'idéologie des
dominants ?
Il existe quelques privilégiés, vivre de ses écrits est un privilège, Hugo,
Rimbaud, et d'autres encore comme Rolland arrivent parfois à se décaler
de la pensée unique.

« Allier le pessimisme de la réalité avec l'optimisme de la pensée »


R. Rolland

Ce dernier est rarement dans la liste des ouvrages obligatoires au Lycée,


il a pourtant écrit de nombreux livres, trop pacifistes, peut-être, mais aussi
mal aimé pour des propos, certes discutables, sur les Juifs sionistes, dans
les années 20.
Et Giono avec son livre intitulé « Écrits pacifistes », pourquoi est-il si
rarement proposé ? La république n’aime pas la paix ?

Je cogne mais l’école ne peut pas être un havre de paix dans une société
en déliquescence. L'école est chargée de bien des mots.
Les politiciens devraient par leurs actes montrer l'exemple. Mais, ils se

121
déchargent de leurs responsabilités sur des profs très obéissants. « Mais,
c'est le programme, je n'y peux rien, je dois l'appliquer ».
Hey, la génération « targette-vachette » ou celle de la génération « flûte
à bec », vous vous rappelez ?
Pourtant le problème n'est pas le contenu enseigné, les matières, photo ou
SVT, mais dans l’absence d'autonomie. Un prof de gestion obligé
d'enseigner du dessin ou un professeur de chants enseignant la flûte font
de leur mieux. Mais, ce qu'on leur impose, l'absence de désir, les rendent
victimes d'un drame endémique aux Humains ; sans avoir un seul instant
la conscience de nuire, ils transmettent des émotions négatives.

Ah, le sacro-saint programme, plus indispensable que la liberté


pédagogique ou que l'enfant. Des profs étaient des traducteurs-
transmetteurs de savoirs, ils deviennent de vulgaires photocopieuses.
Le Lundi c'est la queue devant la photocopieuse. Ils l'aiment d'amour
dépendance.
Nos enfants crouleront sous les papiers. Ça entraîne à la paperasserie des
bureaucrates d'état.
Des papiers, des papiers, des textes à trous, des p'tits trous, toujours des
p'tis trous, nuisibles pour l'apprentissage des phrases, des cartes de
géographie aux détails invisibles car de mauvaises qualités
typographiques et donc illisibles.
Bientôt, les professeurs n'auront plus que pour rôle d'allumer la télé pour
que les futurs consommateurs reçoivent directement le programme du
ministère. Ça se fait déjà dans certains CAP, les élèves n’écrivant plus,
ils photographient le tableau.

Seuls, les profs ne peuvent rien et comme la rébellion n'est pas dans leur
tempérament. Quand ils manifestent à un million ils font moins de dégâts
que 1000 exploiteurs agricoles. C'est de concert, avec des parents intégrés
et consultés, que le quotidien changera.
L'éducation nationale est toujours un outil au service des élites.
Jamais, elle n'a réussi le défi de « l'égalité des chances ».
Égalité des chances est un terme ridicule. L'égalité aurait suffi. La chance
est par définition aléatoire. Et si c’était juste une question de chance, les
statistiques ne permettraient pas qu'une fille d'ouvrier ait 15 fois moins
de possibilités d'avoir un diplôme qu'un fils de nanti.
Souvent, les professeurs sont de bonne volonté, ils font ce qu'ils peuvent,

122
parfois très bien, « Le maître ignorant » J. Rancière.
Certains font de leur métier un sacerdoce. Leur dévotion masque leur
naïveté. Leurs leçons entraînent à l'obéissance de nos ennemis de classe.
Se croyant plus proches de l'humain que du capital, ils votent
majoritairement socialiste. Hélas pour eux, ils n'ont même pas la
reconnaissance pécuniaire de leur soumission.
Aujourd’hui, l'issu en cul de sac de cette instruction est la compétition à
outrance. Coopération est synonyme de copiage au pays des enfants.
Assis, seul, derrière son bureau plat, une position cassant le dos et
préparant les Troubles Musculosquelettiques de l’adulte, l'élève
n'apprend que rarement le travail en coopération. Pourtant le petit
d'homme est un être convivial ne s’épanouissant qu'avec les autres.
L'école devait s'opposer à la « tyrannie du groupe » (A. Arendt). Elle est
devenue complice ; complice aussi de la « société du show » (G. Debord).

Il est extrêmement difficile pour les enseignants d'être sans cesse à


contre-courant. Bien sûr quelques rebelles transgressent les ordres.
Comment enseigner avec morale dans cette société fournissant
profusions d'exemples immoraux ? Les pubs, les films, les jeux d'argent,
les magouilles politico-financières des banksters.
En général, les profs étaient des enfants aimant l'école, ils se sont
épanouis dans les bras de cette marâtre. Leurs enfants réussissent aussi à
l'école. Ce n'est pas un signe d'intelligence mais un signe d'adaptation ;
de domestication, de perte d'autonomie, de sacrifice de son originalité
pour « causa Nostra ».

Pour ces professionnels, le système n'est pas radicalement à changer


pourtant ils sont nombreux à se sentir dans un cul-de-sac. Des injonctions
paradoxales en cascades imposent à un professeur ce qu'il doit enseigner
sans lui en donner les moyens. Ce professeur doit réussir l'impossible et
devient névrosé. Pour ensuite demander l'impossible à ses élèves.
Certains n'y arrivent pas, et la névrose se transmet. Certains réussissent
et apprennent être les meilleurs. Tous risquent d’être des adultes névrosés.

Les enseignants sont nombreux à souhaiter le meilleur pour leurs élèves,


simplement, ils se trompent de meilleur. Ils sont juste des individus de
notre civilisation décadente et destructrice. C’est bien à la société tout
entière de les aider dans cette noble tâche qu’est l’éducation d’un enfant.

123
Nous parents pouvons les aider, nous devons leur permettre d'exprimer
leur humanité car ils sont tous les jours au contact de la « prunelle de nos
yeux », « du fruit de nos entrailles ».
Avec eux, nous devons participer à définir le bon pour nos enfants. Ce
dialogue est indispensable tant « l'enfer est pavé de bonnes intentions ».

DES IDÉES.
Notre devoir est d’abord d’être exemplaires dans nos relations, nos
échanges ; une saine contradiction entraîne conspiration et coopération.

Assister l'enseignant dans son quotidien, dans sa classe. Tenter une


éducation égalitaire est une volonté respectable mais actuellement elle
entraîne un lissage, une domestication. Au-delà d'un certain nombre c’est
de l'élevage intensif. Quelle autonomie, indépendance, liberté, créativité
restera-t-il à des individus aussi cadrés au niveau des horaires et des
savoirs ?
Seront-ils libres de choisir leur labeur ou plongeront-ils dans une
entreprise protectrice qui les Re-cadrera, qui les R-assurera jusqu'à leur
Retraite ?
Favoriser l’individualisation des parcours ; un professionnel aidé d'un
assistant pour 20 élèves et la France ne sera plus à la traîne des pays de
l'OCDE.

Devrons-nous aller jusqu’à ne pas déclarer nos gosses pour décider d’une
autre éducation ?
Via des adultes enrichis d’expériences.
Une éducation esthétique.
Une éducation des sens, du bon sens.
Pour TOUS, une éducation favorisant l'expérimentation corporelle,
mentale et ne stigmatisant pas l’erreur, des milliers d'écoles alternatives,
Montessori, Steiner, Freinet.

Les connaissances en neuroscience, en psychologie, en sociologie


doivent être plus utilisées, même dans les lycées professionnels.

La transmission est contagion corporelle plus qu'instruction cognitive. Le


« par cœur » domine alors qu'il bloque la pensée et sclérose l'envie d'en
savoir plus. Si ce n'est pas le « par cœur », c'est le « par répétition ». Le

124
« par cœur » doit être limité aux textes de poésie ou de théâtre.
Plus que les leçons nos petits d'humains apprennent en imitant le monde
des adultes et le message de l'école est souvent à l'inverse de ce qu'ils
vivent au quotidien.
Le regard bienveillant rend bienveillant.
Apprendre la vie en commun. Par le respect de l'autre, de son corps, de
sa différence, de sa parole, échangeons dans différentes langues.
Proposons des jeux coopératifs plutôt que le « mille bornes ».
Multiplions les expériences sensibles dès la maternelle.
Une philosophe des corps, dansant ou en mouvement, par école.
Une éducation humaniste passe par le respect des sens, des bons-sens de
l'enfant.
Humer les sous-bois, plutôt que muguet de synthèse respiré par les petits
de la garderie.
Toucher des tissus, du bois, massage du corps de l'autre plutôt que le
froid-lisse des plastiques aux couleurs criardes.
Observer son coin de nature plutôt que les murs gribouillés de leçons où
les yeux ne se reposent pas.
Chanter ensemble, percussions avec les pieds et les mains.
Bannir l'électrique, au moins au début de la vie. Les synthés jouent faux,
les gadgets musicaux sont stridents.
Écouter le vent, les oiseaux, les chorales.
Sentir le sol, la gravité, tourner, balancer faire de son corps une
expérimentation permanente, plutôt que juste un support de tête.
Participer, interagir à une leçon d’Histoire racontant des histoires, bien
assis sur des sièges ergonomiques.

Jouer dehors, chacun à son rythme, dans son espace de ré-création


délimité.
Utiliser les tâches domestiques comme le rangement ou le nettoyage des
toilettes, comme au Japon, pour apprendre à se respecter.
Voilà les bases, ensuite vers 14 ans, l'enfant se connaissant, choisira les
voies qu'il souhaite approfondir. Les sciences, la lecture, les langues, les
arts, la technique, le sport.
Fondamentalement, la coopération en y prenant du plaisir.

Une pensée plus une pensée, c'est beaucoup plus que 1 + 1.

125
X-5 - Via l'environnement sociétal du jeune.

Très vite, les jeunes occidentaux deviennent des « enfants rois ».


Mon œil, ils sont juste des cibles marketing.
Surtout qu’ils n’aient pas d’identité.
Segmentation de marché, mâles lecteurs de Superman ou jouant avec de
la terre et des camions, femelles lectrices de Martine et jouant à la poupée,
tout en gardant leurs robes immaculées.
Films où la princesse attend toujours le prince charmant, lui se bat, elle
couine mais garde taille fine et chevelure impeccable.
A chacun son rôle, à chacun sa personnalité/persona, à chacun son
masque social, diraient les psychologues. Même les mots ont un genre ;
à cause de l'abbé Dominique Bouhours, 1628-1702, le masculin l'emporte
sur le féminin.

Et on en rajoute.
Un chien élevé dans une cage, mal nourri, mal traité.
Un enfant élevé en banlieue/bidonville, nourri de sucres et de gras,
minable à l'école.
Que deviennent-t-ils ?
Les perspectives ne sont pas réjouissantes, une génération avec un futur
pire qu'aujourd'hui.

Moins d'eau, plus de rivières sans poisson.


Plus d'énergie, plus d'atmosphère irrespirable.
Plus d'objets de consommation, moins d'argent.
Plus de sexe, moins d'amour.
Moins de liberté, plus de dépendances.
Plus de morts à la télévision, moins de vivants en bonne santé.
Plus d'enfants immigrés noyés, moins de fessées aux Nôtres.
Plus de bouffe, moins d'aliments sains.
Moins de démocratie plus de diktats économiques au service de leur
progrès.
Plus de travail esclavagiste moins d’accomplissement personnel.
Plus de films 3D moins de lectures sensibles.
Plus de vidéos, de photos et plus de myopes.
Pas de respect de son corps, pas de respect de son alimentation, pas de
respect de la différence, perte de « l'essence » de la vie.

126
« Essence », mot volé pour remplacer carburant. L'essence de la mort par
surchauffe de trop d'essence « raffinée » dans nos moteurs.
« Raffiné », mot volé pour faire croire qu'une huile végétale dénaturée,
désodorisée, était bonne. Ces huiles ont été inventées au début du siècle
par la chimie triomphante. Elles furent vendues par les pubs des
scientifiques comme une véritable révolution gustative : elles ne
gâchaient pas le goût du plat.
Les marchands sont aussi des voleurs de mots. Mensonges permanents,
les marchands te mentent. C'est pour cela qu'ils payent cher les stars
d'HEC ; l'école du bobard.

Animaux-clones de batterie alimentant une jeunesse que l'on veut au


« garde à vous », le tyran ne veut voir aucun cerveau dépasser.
Animaux-clones de batterie, aujourd'hui ils alimentent nos Diesel via la
graisse combustible de vaches de souffrance.
En 1903, les chaînes de montage existaient depuis 50 ans, mais pas dans
l'automobile (M. Riot-Sarcey, « Le procès de la liberté », p207) Les
premières voitures étaient produites dans de petits ateliers artisanaux.
Revenant d’une visite d’un abattoir à Chicago où les bêtes étaient
découpées en étapes, un contremaître a convaincu ses patrons que cette
méthode de production pouvait accélérer la production des véhicules et
réduire leur coût. Fabriquer à la chaîne une éolienne ou une voiture, c'est
bonnet blanc et blanc bonnet. L'écologie n’est pas un projet politique, elle
ne réglera pas l'asservissement des humains.

Hamburger. Manger un animal de souffrance.


Manger ses hormones de peur lors de son meurtre.
Se nourrir de son stress, les sens occultés.
Boucher, mot issu du bouc sacrifié pour devenir sacré.
Celui qui n’a jamais vu ou entendu un cochon se défendre contre la mort
ne peut pas comprendre.
Pire, si c'est possible : la maltraitance des animaux entraîne à accepter la
souffrance humaine.
En pensée, on veut des enfants épanouis. En réalité, ils sont victimes d'un
système mortifère.
Pour éviter cela, les végétariens choisissent les graines germées, elles
apportent plus de protéines que la viande, avec aussi des vitamines et des
acides aminés, ils mangent du vivant.

127
Sans action de rébellions.
Devenus des victimes du tout pour l'argent.
Des moutons trottant dans des rues minérales à l'uniformité maoïste.
Piétonnes et subventionnées pour le confort des clients, pour les profits
des multinationales esclavagistes.
Les écoliers slalomeront entre des voitures irrespec-tueuses, éructant
leurs gaz toxiques sur la frimousse de notre avenir.
Des musiques lissées, commerciales.
Des cheveux lissés, des peaux lissées, dé-poilées.
Un univers policé, poli de ses irrégularités.
Où sont les poils permettant aux phéromones de se disperser ?
L'odeur attirante ou repoussante est remplacée par un déo.
Nature dénaturée.
L'odeur synthétique empêche de sentir que c'est elle.
Que c'est avec lui que je me sens bien.
Odeur lisse. Sexes lisses, torses lisses imposés à nos yeux ; en passant
devant les pipe-shows, les marchands de journaux, les pharmacies.
On veut des consommateurs.
Une génération sacrifiée sur l’hôtel de la consommation.
Certains se rebellent. Hermétiques à la dissonance cognitive.
Contraints d'accepter l'incohérence autour d'eux.
Enfermés en dehors du temple de la consommation.
Alors, ils brûlent, cassent, crient contre l'état inique. Certains n'auront
d'autres choix que d'intégrer l'armée -dont la pub « Deviens toi-même »
est à vomir- ou la BAC.
Comme aux États-Unis, les jeunes pauvres servent de chair à canon pour
les conflits des élites.
Comme durant la Commune de Paris quand les soldats, issus des
campagnes, furent utilisés comme des chiens, « en meute » comme a dit
de Thiers, pour tuer les ouvriers.

Entre les précaires de ville et les précaires de campagne, c'est la guerre.


La BAC, de jeunes idiots issus des campagnes puis exportés dans un
univers qu'ils ne connaissent que par la télé.
Communications impossibles entre deux mondes.
Ces poulets en civil se baladent en voiture banalisée pour des contrôles
aux faciès banalisés. Depuis 20 ans, la BAC, milice illégale dans une
démocratie, prouve son efficacité à ne rien régler, pire, à allumer le feu

128
en banlieue, pour le bénéfice d'élus manipulant les masses grâce à la peur.
Où sont les indispensables gardiens de la PAIX ? Ils représentaient les
citoyens, ils défendaient la victime.

La banlieue brûle.
Politique.
Le message est politique.
Ils n'ont pas leur place.
Ils compensent donc en prenant toute la place.
En se tenant sur place.
En envahissant les places publiques.
Vous n'y voyez que brigandage, vous les brigands.
Vous stigmatisez les jeunes, les noirs, les assistés.
Vous les fichez, fouillez, rejetez.
Et ça empire.
Des fils dont le père fut contraint d’émigrer car né dans un pays vassal.
Un père absent, non intégré ou usé ou mort par le travail.
Des jeunes sans re-père, les enfants rejetés rejettent.

Ni l'école des quartiers nord de Marseille, ni le travail ne les aura intégrés,


la promesse du paradis des 70 vierges les attirera.
« Enfin, quelqu'un me fait une place ».
« Au moins du sens à ma mort alors que ma vie n'a aucun sens ».
Voilà l’origine de la folie d’humains, fruits de l'exclusion, de
l’indifférence, d'une République liberticide, inégalitaire et
concurrentielle.

Les élites protégées par leurs lois et leurs sbires s'amusent sans morale.
La télé brille de vos exploits, de vos yachts, de vos palais, de vos
Mercedes nazis. Les rues habillées de Vuitton, odorantes de Chanel ou
d'Hugo Boss.
Bel exemple, hélas, ce ne sont pas les seuls des néo-nazis ayant réussi.
Et nos Présidents à la botte des banquiers, bientôt à l'église Panthéon, lieu
voué au culte républicain ?

Enfant roi, tu as droit à tout.


Tu choisis ce que tu manges, les pubs ont convaincu tes parents.
Ados l’extase des paradis artificiels font encore illusion.

129
Des adultes se plaignent de ton inattention mais ils te nourrissent du pire
de leurs usines agroalimentaire.
Des adultes s'affichent à poil partout et l'éducation sexuelle que tu reçois
n’est enseignée que sous l'angle de la dangerosité.
Des adultes proposent des émissions, des films débordant de violences.
Te construiraient-t-ils débile ?
Te pousseraient-t-ils à des comportements débiles ?
Ensuite, devant le juge, forcément issu d'un milieu favorisé, par l'argent
pas par la morale, l'un et l'autre sont opposés, on te dira que tu nuis à la
société et que ta place est dans un monde parallèle, en prison. Emprisonné,
un jeune n'a qu'une chance sur cinq de ne pas y revenir. La dette à la
société n'est jamais payée.

Marketing débile.
Dans tes baskets à bulles d'air. Ineptie technologique car, du coup, lors
de la course, on pose le talon avant le bout du pied.
A quoi servent les 70 milliards de neurones dédiés à la marche, aux
mouvements, dans le cervelet ? Une jeune fille ayant un problème de
dyslexie a été bien améliorée par un podologue. L'intelligence est liée au
mouvement ; notre société de sédentaires audiovisuels déshumanise.
Le No-Futur pour seul destin ?

DES IDÉES pour exister.


Tu planes, loin de la réalité du sol, de la réalité implacable de la gravité.
Tu te drogues, tu bois, encore pour planer, loin de la réalité du seul.
Cette gravité te fait être dressé.
Être debout. Être marcheur. Une moitié de notre corps.
Marcher et manger en même temps, marcher et parler en même temps,
marcher et digérer en même temps. Exclusivité humaine.
Moitié de notre corps. Nos jambes doivent être utilisées la moitié de notre
vie. Le cul posé à l'école est une domestication du corps.
Une torture préparatoire au travail/tripalium, rabota/esclavage en Russe.
La révolution vient de l'émancipation du corps.
L’émancipation de l’Être vient des mots en révolte.
Une gravité de voix/ton apporte à tes paroles, à tes échanges, le poids
indispensable pour être entendu.
Ton message ne pèse que si ton corps le porte.
Imiter l'arbre, s'ancrer, donne de l'assise à l'individu en mouvement.

130
Refuse le travail mauvais ou fuis-le dès que possible.
Ne compte pas, ou peu, sur un chef ou un politique.
Mise sur toi et tes proches réseaux.
Vis en co-location, jardine.
Élève des poules pour te rapprocher du vivant.
Joue, coopère, humanise ton quotidien.
Apprends la non-violence.
Parle avec tes vieux du bon d'avant à garder, du mauvais à jeter.
Multiplie les avis pour construire ta propre voie.

« Parler d’un pouvoir non violent est en fait une tautologie. La


violence peut détruire le pouvoir mais elle est parfaitement incapable de
le créer. » A. Arendt

Occupe-toi de poules, c’est du high-tech

131
X-6 - Tout naturellement par le travail/salarié.

X-6-a -Travail et technosciences.

L’humain est un singe technicien. Il invente des d'objets dont


l'utilité n'est pas interrogée. Une épistémologie populaire doit se
développer pour évaluer l’invention. La mesure d'une innovation ne peut
être faite dans l’instant par les créateurs de la technologie.
Au début, la télévision était vue comme un moyen d'ouvrir sur, afin de
connaître d'autres horizons, d'autres cultures. Après 50 ans, le bilan est
pitoyable ; elle décervelle et pousse à la pensée unique.

L'angoisse existentielle impose à l'humain un impérieux besoin de rêver


à un au-delà.
Actuellement, c'est dans le progrès techno-scientiste que l'on met le plus
d'espoir pour retrouver le paradis perdu depuis Galilée.
Grâce aux machines, il n'y aura bientôt plus de morts, plus de malades,
plus de douleurs, plus de limites.

Ces limites rondes comme la terre, ces limites de nos possibles, ces
limites de nos sens.
Insupportables limites ?
Les technosciences remplacent avantageusement nos capacités, entendre
mieux, voir plus loin, compter plus vite.
Et paradoxalement ces technosciences diminuent, réduisent nos sens en
se substituant à eux.
Ça tombe bien, un vulgum pecus de plus en plus insensible sera plus
facile à nourrir d'insipides.
Plus insipide il mange, plus insipide est sa pensée.

Pourtant le cerveau s'est développé grâce à nos sens depuis notre


préhistoire.
Aujourd'hui le commun des mortels a un cerveau rétréci, il perd du QI.
Nos outils nous modèlent.
L'évolution de l'hygiène et de la médecine empêchent la sélection
naturelle, même les humains fragiles survivent.
Transmettront-ils leur faiblesse à leur descendance ?
La question mérite d'être posée, d’autant plus que la réponse est complexe.

132
La science cherche la potion magique de l'immortalité. Les pays pauvres
testent les vaccins, servent de stocks d'organes à greffer, se soignent aux
médicaments avariés.
Les sciences font de la France le plus grand consommateur d'antibiotiques
au monde, proportionnellement. Le record absolu est pour les USA, ils
consomment à eux seuls, la moitié des médicaments produits sur la
planète, … pareil pour les armes.
Les vaches et les poulets dont on se nourrit en sont saturés, ils sont les
nouveaux débouchés commerciaux.
L'eau est avariée, la prochaine bactérie ultra-résistante est en gestation.
Avec la bénédiction consumériste de l'état, des labos, des vétérinaires.
Mais ce ne sera pas la fin, si nous sommes une variété de bactérie, nous
réagirons comme elles : quelques individus muteront à temps pour
recommencer une nouvelle civilisation. C’est déjà arrivé.

Le dieu-progrès ne se choisit pas, il s’impose à tous.


Les croisés de la secte des techno-scientistes imposent leurs réflexions,
leurs orientations.
Dans les magasins : 500 variétés de pommes en 1900, 5 aujourd'hui…
Toutes fadasses. Des variétés uniformes, oxymore de voleurs de mots.

Dans les maisons : 300 objets en 1900, 4000 aujourd'hui…


Inutiles et fragiles. Obsolescence programmée, science inconsciente.

Des routes en pétrole, de l'essence, des lampadaires.


L'hiver, les gens ne se payent plus de chauffage.
Des satellites TV dans le ciel.
Sur terre, on meurt de faim.
Dans l'eau des pesticides et PCB pour des siècles.
Nage la bouche fermée, retiens ta respiration.
Dans l'air, l'invisible radioactivité, ne retiens plus ta respiration, c'est
inutile.
Survivre dans une vie à la chaîne.
Les catastrophes s’enchaînent et tu fais l'autruche.
Mettre la tête dans le sable impose le cul en l'air, ça ne sauve pas.
L’académie des sciences avec des grands scientifiques.
Les fameux savants, les grands hommes, des vrais de vrais membres de
l'institut : Napoléon et Allègre.

133
Pas peur du ridicule, normal, ce sont des psychopathes.
Leur pensée unique verrouille la science. Les savants savent le bon pour
les idiots que nous sommes. Ils nous font croire qu'ils ont une conscience
pour un bien-être collectif. Ça rassure leur égo car, hélas le passé prouve
leur corruption.
Le choix français du nucléaire est scientifiquement irrationnel, cette foi
en une énergie non maîtrisable est comme une croyance mystique. Tout
débat est impossible, la foi ne se discute pas. Surtout que les sommes en
jeu sont considérables, comme les pots de vins versés aux scientifiques et
aux politiques.
L'industrie nucléaire est typique de nos modes de pensée, la différence
l'effraie. Elle mentira, promettra pourvu qu'à cet instant, elle s'enrichisse.
Les accidents dramatiques, fonte du cœur, fuite de plutonium de la
centrale de St Laurent restent des secrets plus de 35 ans après les faits.
Les villas sont toujours construites avec des convecteurs électriques, "les
ménages Français sont en grande partie chauffés par des convecteurs
électriques, qui sont les systèmes ayant les rendements exergétiques les
plus faibles". Pourtant les pubs et EDF vantent leurs rendements
énergétiques de 100%, ils mentent par omission et incompétence.
L'exergie est la seule mesure de la réalité, car elle tient compte de la
globalité. L'exergie d'un bol d'eau à 40° est nulle si elle est mesurée dans
un pays chaud, alors qu'elle a une valeur dans un igloo inuit car 40°
réchauffera l’habitat.

D'autres technologies nucléaires existent comme celle utilisant du


thorium. Elle produit moins de déchets tout en ayant peu de risque
d'exploser. Elles sont restées confidentielles. Depuis peu Chinois et
Indiens les redécouvrent. Et ça n'inspire pas plus confiance.
Si nos réacteurs à eau de type REP ont monopolisé la recherche depuis 50 ans,
c’est qu’ils ont un avantage : celui de fabriquer des bombes. Quand il a eu assez
de bombes, nos élites ont continué à utiliser la pire des technologies à REP, dans
leur logique arrêter cette folie aurait été reconnaitre que ces réacteurs étaient
mauvais, donc donner raison aux anti-nucléaires. Une fierté mal placée pour
nous conduire vers l’abîme… Actuellement, ils récidivent avec le CO2, les
pesticides, les plastiques…
Le second avantage ? Les mafias politico-scientifiques modèlent notre
quotidien de consommateurs uniquement pour leurs bénéfices. Malhonnêtes, ils
font apprendre aux élèves que la France a « une gestion rationnelle de l'énergie ».

134
En réalité, comme une mine privée, le nucléaire permet un monopole
énergétique au profit de l'oligarchie ; et pas un bien-être collectif.
Si en cinq ans, vous ne voulez plus une seule centrale nucléaire mais
plutôt des emplois porteurs d'avenir dans les énergies renouvelables ou
les économies d'énergie, il suffit de demander, les réponses ne manquent
pas. Elles permettront plus certainement cette autonomie énergétique que
le nucléaire ne permet pas plus que le pétrole.
Le nucléaire est fondamentalement dangereux, ses déchets se transportent
partout sur nos routes et sur nos rails. Et il y aura encore plus de
disséminations si on fait la bêtise de démonter les centrales.
Il suffira d'un seul accident pour détruire une région entière. Le jeu de
dupe des nucléocrates en vaut-il la chandelle ?

Intermède anti-nucléaire.
Un champignon c'est naturel ! Et quel choix on a !
C’est comme pour un 4x4. Si, si.
C'est le message de la pub, des escapades dans la nature, de
grands espaces pour des randos en rang d’idiots.
Et la meute appuie à font sur le champignon, ça donne une
illusion de puissance.
Et un 4x4, pour Madame, elle veut transporter ses trésors en
toute sécurité.
La sécurité c'est important ; de l'air qui ne rend pas
malade grâce à la clim d’une voiture propre, un hybride à
prime écologique.
Et un 4x4, pour Monsieur, ainsi à l’automne, il peut
transporter les feuilles salement mortes tombées sur sa
pelouse proprement verte.
ET un 4x4, pour l’héritier, un SUV ? Comme aux States, c’est
comme ça qu’on fabrique du Winner.
Vous voyez, le 4x4 est d'utilisation variée comme les
champignons que l'on peut mettre à toutes les sauces.
Et oui, c'est ludique un 4x4, c'est un gros jouet, c'est trop
top cool, c’est la preuve de la cool-attitude nature.
S’éclater sur les chemins de traverse autour du terrain de
golf, on est plus en sécurité qu’au Sahara et on a moins
d’étrangers. En France chacun est bien dans sa case comme ça
les riches sont bien protégés.
S’éclater aussi avec les hallucinants champignons, c'est trop
top cool, c’est la preuve de la cool-attitude nature.
On a le choix de l’éclate chez les gens bien, la cocaïne ou

135
les voyages exotiques, ou les deux et plus si affinités sexy.
Ah qu’est-ce qu'on s'éclate chez ces gens-là, ça donne du goût
à la vie, la terre est si étroite.
Ces gens-là, n’aiment pas les champignons en boîte. Ils
laissent ça pour ceux qui bossent dans leurs boîtes, ceux qui,
le soir, dansent dans leurs boîtes en se saoulant de leurs
alcools, et qui après le métro boulot font dodo dans des
boîtes empilées. Évidements construits par la boîte des gens
bien, faut que les loyers des pauvres payent les 4x4.

Les pauvres ont plus de peine à trouver une saveur à leur


quotidien. Souvent, ils mangent, gras et sucré, jusqu'à
s’éclater la panse et la pensée.
« On est trop gros on mange trop », parfois le pauvre aussi
veut être trop top cool, il rêve aussi de s’éclater. Et si on
lui mettait la mode du 4x4 à crédit dans son cerveau lavé ?
Comme ça, le pauvre se fera éclater en toute liberté
consumériste.
Dans ce milieu … en bas de l’échelle sociale, certains
voudraient vivre peinard, ils ne demandent rien à personne et
pourtant, ils se font éclater par la majorité, on appelle ça
la démocratie.

La démocratie c’est là où les prisonniers surveillent eux-


mêmes leur prison. Ok ! Y a pire.
Ça peut ripper démocrature, on les force parfois à bouffer de
la chimie bricolée à la sauce OG-aime. Bricolé ? Qui croit
réussir en 20 ans ce que la nature a fait en 3,5 milliards
d‘années ?
Oh présomptueuse folie.
Oh Hiroshima, mon amour.
En guise de paix, au Japon, ils ont bouffé un énorme champignon
nucléaire, cuisiné à la sauce américaine.
En France aussi, on a de grands cuisiniers, nos cuistots
militaires en Algérie, cuisinaient les récalcitrants avec
l'électrique gégène.
La fée électricité dans le rôle d'une tortionnaire sado-maso.
Fallait y penser.
En France-Algérie, autour des années 1960, on a aussi obligé
les bédouins du Sahara à s'éclater avec nos champignons
nucléaires.
On apportait la civilisation.

136
Et comme les présidents chefs cuistots aimaient ça, ils ont
décidé de repasser les plats et ce grâce à nos soldats ; ils
ont fait un gros gâteau avec de grosses bougies.
La cerise sur le gâteau, c'est le petit nom du dessert : la
gerboise verte, la gerboise bleue, rien que du bucolique.
Et oui, ça pousse aussi dans le désert les champignons.
Parfois ça donne la colique ou ça fait pisser du sang.
Et quand ça bronze un peu trop on dit qu'on est irradié.
En France on cultive les champignons, on cultive aussi le
secret défense. Pour mieux nous faire digérer les mensonges
d’État :« Le nuage de Tchernobyl s'est arrêté à la frontière ».
Circulez, citoyen, « t'as rien à y voir » dit l‘expert nucléo-
crapulocrate, vrai con Pellerin.

On ne doit pas être très gastronome, en France, car on nous


fait avaler n'importe quoi ! Les gens sont braves même avec
une indigestion, ils payent la note.
Hélas, la note devient de plus en plus salée surtout pour
leurs enfants. Les adultes avalent, en toute conscience, des
champignons et des couleuvres.
Mais nos enfants, ils payeront de leurs personnes, gavés de
tout auront-ils « soif d'idéal, il faut voir comme on nous
parle ».
Alors Stoppons les conneries au présent pour qu’un futur
s’envisage radieux plutôt qu’irradié.
Dénonçons le nucléaire militaire et civil comme la centrale
nucléaire nommée « Superphénix »
Tu parles d'un nom Superphénix, phénix c'est déjà fort.
Mais Superphénix c'est trop top cool.
« Vous êtes le Superphénix des hôtes de ces bois » à ces mots
le corbeau se demande si le renard n'a pas mangé des
champignons rigolos.
Ah ce qu'on est fier d'avoir un oiseau pareil, un Superphénix
dans notre nid douillet qu'est la France. Et dire qu'il n'a
jamais volé. C’est un monstre, une chimère.
Dès le départ, il avait du plomb dans l'aile le Superphénix,
dans l'aile gauche tout près du cœur.
Des mètres et des mètres de plomb pour éviter ses rayons
délétères. Pour le rendre plus aimable, le nucléocrate
l'humanise, il lui a inventé un cœur !
Mon cœur, ma chérie, mon amour, ma vie.

137
On a bien mis deux yeux à des 4x4 pour qu'on les envisage
alors pourquoi pas un cœur à un délire industriel.
Manquerait plus que comme le Phénix de la légende, l'oiseau
magique renaisse, sans cesse, de ses cendres et que l'on ne
puisse jamais faire disparaître notre super Superphénix.
On dirait bien que c'est ce qui se passe.
Super doués, super visionnaires, comme quoi il a été bien
baptisé ce drôle d'oiseau, d’une triste époque, pour une fois
que nos responsables anticipaient.
Par contre ce qu'ils n'avaient pas anticipé, c'est qu'il a
coûté des milliards, et que l'on dépensera encore des
milliards pour l'achever. La radioactivité immortelle de cette
verrue technoscientifique survivra durant des siècles et des
siècles. Amen.

Après cette crise de foi envers le dieu technoscience, on


repasse sans cesse les plats, sous couvert d'urgence
énergétique, on invente d’autres technologies mortelles comme
le nucléaire n’émet pas de sale CO2, il est appelé énergie
propre. Il y avait les voitures propres, ils ont inventé des
bombes propres, et aussi des OGM propres.

On n’arrête pas le progrès, il s’arrête tout seul.

Ils nous prennent pour des blaireaux ... et ils ont raison.
D'ailleurs, les blaireaux en France on n'aime pas. On est les
seuls à les considérer comme nuisibles, on peut les traquer
toute l'année. On est con, mais qu'on est con.
Dommage qu'ils ne nous prennent pas pour des ours blancs car
alors les cons seraient une espèce en voie de disparition.
On remet donc le couvert avec un pharaonique EPR et un
mirifique ITER.
ITER, c'est le p'tit frère, lui dans son cœur, il est fusionnel.
Le Phénix super, lui était fissionnel, comme tous ses cousins
français du parc nucléaire, comme l’EPR de Flamanville, ils
cassent de l'atome.
Le nouveau venu ITER veut simplement imiter le soleil et
simplement obliger des atomes à s'imbriquer les uns dans les
autres.
Des simplets, les sapiens sapiens sont des génies écervelés
qui fantasment à mort, ils sont gavés de champipis
hallucinogènes.

138
Ils conduisent leurs 4x4 en état d'ébriété avancée, ils nous
conduisent vers la catastrophe.
Ils planent complet, ils croient que c'est dans 50 ans qu'ils
auront la pierre philosophale de l'énergie infinie.
Cadeau empoisonné.
Avec tout ce pognon gâché à préparer des plats aussi
indigestes que la bombe H, il ne reste rien à mettre sous la
dent des sans-dents du présent. Même pas un plat de
champignons de Paris, car à l’heure de l’économie néolibérale
fasciste, leurs boîtes subventionnées se gavent aussi dans
l’import/export durable. Le greenwashing, ça lave toujours
plus vert.

On est la civilisation du feu, on vient de le découvrir. 800 000 ans, c'est


si peu à l'échelle de l'univers. Notre civilisation pue du feu des ciments,
du goudron, du verre, des bagnoles. Elle pue comme jamais et résonne de
bruits de ferrailles roulantes.
D'autres feux sont invisibles et inodores, les feux de la radioactivité.
Mais quand on a la foi, on ne croit pas que Tchernobyl, et avant à
Kychtym, ou Fukushima puissent rayer la France de la carte. Du coup on
est condamné à répéter : la sonde de niveau, défectueuse à cause de la
vapeur, ayant provoqué l'accident de 2011 au Japon, à Fukushima, est la
même que celle qui avait dysfonctionné à Three Miles Island en 1979.
Croire ou ne pas croire au progrès.
Croire ou ne pas croire en la science.
Cette croyance est confirmée à chaque quête, en sciences dite « dures »,
le pognon coule à flot.
La messe est dite par l'élite.
Tout pour l'élite.

Plutôt qu'une université des questionnements, on a une université du


savoir par cœur, celle du savoir sanctifié des savants d’État. Toutes ces
rues Cuvier, piètre découvreur et faiseur de sciences, soumis à Bonaparte,
sont symptomatiques des manipulations de l'Histoire par nos élites.
Université pragmatique, quotidienne, hautement scientifique, du paysan
pratiquant l’agriculture par synergie, la permaculture ou sélectionnant,
acclimatant des graines pour Kokopelli.
Des paysans érudits testent, trient, sélectionnent les légumes, les fruits
dans leurs jardins.

139
Mais en France, on mise plutôt sur l'universitaire généticien OGM dont
la méconnaissance de la terre se combine à l’obsession du pognon et à la
soumission aux élites. Nos paysans nourriciers sont mal traités, pourtant
ils continuent l’œuvre de biodiversité de nos ancêtres.

Des chercheurs inventent des OGM de soja, dont la monoculture ruine


les sols de la forêt amazonienne, afin de nourrir notre cheptel. Puis le
bétail éructe du CH4, du coup d’autres chercheurs cherchent comment
faire pour que nos vaches n'émettent pas de méthane.
Et des OGM pour répondre aux problèmes qu'ils ont créés ?
Nos paysans savent qu'une vache nourrie aux lupins, une légumineuse
captant l'azote ou avec du lin, a une meilleure digestion, et leur
découverte ne date pas d'hier. Certains utilisent une plante
exceptionnellement riche en protéines : l'ortie. Les trois-quarts des agro-
business-culteurs vont se moquer, ils n'ont même jamais entendu le mot
d'ortillière. Ils manquent de culture.

Des oignons ou un poireau, une ou deux patates, on assaisonne, on ajoute


au dernier moment de la crème fraîche et on se régale d'une bonne soupe
d'ortie, pas chère et excellente pour la santé.

Les véritables Terriens comprennent l'adoration des Hindous pour les


vaches. Avec leurs bouses, elles participent à la biodiversité des prairies.
On nous « sert la soupe OGM » après avoir subi la « soupe des
chimistes ». Des OGM permettront de lutter contre la famine ; la même
propagande que les chimistes, en 1945. La chimie dont on nous dit qu'elle
a fait progresser les rendements alors que les maraîchers parisiens du
XIXe siècle avec des techniques de serre, de couche chaude grâce au
crottin, avaient des résultats équivalents. Lire « Manuel pratique de la
culture maraîchère de Paris » J.G. Moreau et J.J. Daverne

Propagande. Folie. Poison.


La mise au point de nouvelles variétés de maïs avec des gènes de
scorpions est envisagée pour qu'ils résistent à la sécheresse.
Quid du goût ?
Quid du sain ?
Melon imputrescible pour voyager.
Tomate carrée pour le rangement.

140
Et bientôt l’OGM permettant de lutter contre l’effet de serre. Le coton est
la plante qui reçoit la moitié des pesticides produits sur terre, si on fait un
coton OGM, il sera moins traité, donc moins d'eau salie et moins de
chimie fabriquée en usine : le coton OGM devient écologique.
Conclusion débile : C’est avec la science qu'on sauve la planète.
L'argument que ça protège aussi les ouvriers des pesticides est secondaire.
Et si on s’habillait local, avec des vêtements de qualité, et que la mode
arrêtait de nous influencer ? Ben, non, ça c’est sur Mars.
Imparable, ils sont trop intelligents les chercheurs, après tout c’est leur
métier ; trop souvent, ils cherchent des solutions/réponses à des
problèmes/questions qui ne se posent pas.

Par exemple, voici les critères pour un choix moderne d'un bon blé de
labo : petite tige, épis serré, maturité des grains au même moment. Tout
cela est justifié par le fait que c'est plus pratique pour exploiter la nature.
Mais, dans la nature, ces céréales n'ont aucune chance car une petite tige
est peu exposée aux vents donc les grains voyagent peu, d'autant plus
qu'ils sont dans un épi les emprisonnant. Si, en plus, les grains arrivent à
maturité tous au même moment, le moindre aléa climatique les fera
disparaître en même temps.
La sélection naturelle n'aurait pas pu inventer ces monstres dignes de
Frankenstein.
Quid du goût ? Le peuple doit choisir : manger industriel et dépenser de
l'argent dans une TV LCD.

Le bon grain et l’ivraie… ou comment ne pas semer la zizanie.


« Les paysans palestiniens arrachaient les plants d’ivraie (une forme de
blé sauvage) des champs de blé juste avant la récolte et non dès que
l’ivraie était visible, c’est-à-dire après la floraison. En laissant blé
cultivé et blé sauvage (ivraie) se croiser, c’est une partie des caractères
de la plante sauvage qu’on autorisait à être ramenés à petite dose dans
la variété cultivée, renforçant ainsi par exemple la résistance de la
variété aux maladies ou à la sécheresse. » G. Kastler, paysan cultivé.

Ça veut dire quoi LCD ?


Regarde sur ta tablette.
Technologie, dépendance, surveillance.
Toute puissance.

141
Transhumanisme, homme augmenté.
« Mort à la mort » délire Google.
Jack Baron se marre à mort. (Lire Norman Spinrad)
Plus de téléphones et moins de communication.
Plus de SMS et moins de mots.
Moins de français et plus d'améranglais.
Plus de vitesse et moins de temps.
Plus d'exotisme et moins de local.
Plus d'électronique et moins d’acoustique.
Plus de gadgets, moins de durable.
Plus de tableaux numériques et moins d'humains.
Quel est ce chant d'oiseau provenant du cerisier ?
Et cette fleur sur le talus ?
Regarde sur le net.
Un humain est fait pour marcher à 5 km/h non pas pour rouler à 100 km/h.
L'envahissement d'images virtuelles fait de nous des vivants virtuels.
Des zombies, y a-t-il une vie avant la mort ?
Comment agir, trouver sa place devant ces flux ininterrompus.
Les bras m'en tombent.
Les sens s’atrophient.
La vie perd son sens, nos records mondiaux de prise de psychotropes et
de suicides devraient alerter nos bienfaiteurs.

Pourtant, la science est une poésie. La science pousse à la contemplation.


Elle explique le bleu du ciel par l'émission de photons en provenance d'un
électron restituant de l'énergie. Ces couleurs permettent à
l’astrophysicienne de connaître la composition d'étoiles lointaines où
elles permettent d'utiliser des nanoscopes capable de voir du
0,000000001 mètre.
La science invente des nouveaux matériaux, comme des vaisseaux
sanguins, qui peuvent sauver.
Mais avant de sauver, mieux vaudrait prévenir, c’est plus judicieux et
moins prétentieux.
La science permet le recul sur l'incroyable diversité des vies, qu'elle ne
confie pas à un Dieu, incapable d'une telle imagination. Comme un
marteau ou un laser, la science n'est qu'un outil ; un outil impose des
changements sociétaux. Jamais une nouvelle technoscience n'est neutre.
Alors quelle science ?

142
Notre adulation napoléonienne pour des sciences dites exactes, ou dures,
mot symptomatique, les rendent prioritaires : les fonds et les laboratoires
sont pour elles.
Elles sont critères de sélection via les maths. Cette matière définira l'élite.
Exercices, répétitions, radotages, sacrifices, notes, classement, pensée
unique, soumission, les maths asservissent les esprits. Une civilisation
utilisant les maths, outil purement intellectuel, pour choisir ses élites,
finira par compter s'il est plus rentable d'avoir des abeilles ou des ouvriers
Chinois pour polliniser les fleurs.
Le mathématicien Alexandre Grothendieck ou l’artisan Spinoza nous ont
montré l'équilibre, ils vivaient dans la réalité du travail manuel tout en
étant des chercheurs intellectuels et sensibles.

Les budgets vont aux « vraies sciences », les collusions sont nombreuses
entre politiciens et physiciens math-sup ou généticiens chimistes.
Les sciences humaines ou la philosophie n'ont pas leur place, pour une
raison principale, liée à notre ploutocratie.
Elles sont peu brevetables et ne rapportent pas d'argent.
Pire, ces sciences font réfléchir pour « penser sa vie pour vivre selon sa
pensée » risque de révéler d'autres mondes possibles.
L'origine de la philosophie, de « l’amour de la sagesse », est grecque.
Enfin c'est l'enseignement de notre occident nombriliste.
En réalité, les philosophes Grecs ont fait de nombreux aller-retours en
Égypte, la philosophie était enseignée par les prêtres.
Et ce n'est pas seulement en Grèce ou en Égypte. Les sages Chinois
commencent à être connus, ils pensent depuis aussi longtemps que les
Grecs. L’occident a réussi à installer cette pensée que seule la civilisation
grecque pouvait avoir des réflexions « humanistes ».

Des réflexions souvent confinées à des cercles de professionnels qui


jargonnent de l'incompréhensible pour le quidam.

La science sur le terrain a toujours été écrasée par la science des labos.
La science des intellectuels aux mains propres et aux filets garnis.
Là aussi la concurrence est faussée par des choix budgétaires partiaux.
Les néolibéraux veulent une concurrence libre et non faussée mais le
néolibéralisme stalinien n'a pas confiance dans la main invisible du
marché.

143
Les scientifiques lanceurs d'alerte sont bannis, poursuivis. Ils sont des
plaies pour l'économie.

L'économie de moyens est compatible avec le respect de la nature.


L'économie capitaliste est incompatible avec le respect de la nature.
Un seul contre-exemple serait bien accueilli.
Les OGM inventés en labos stériles sont l'avenir qu'ils nous imposent.
Contrairement à nos cultures en plein champ dont le sol a une vie
microbienne.
« Saleté de merde bio, ce sol a trop de variables, il n'est pas scientifique.
Il est sale » s’exclame le laborantin. Sale, comme un chemin de terre
envahi de mauvaises herbes est plus sale que le bitume.
Comme notre Terre forcément plus sale que la Lune.

On n'a pas les mêmes valeurs.


La propreté, c'est la mort, la propriété, c'est le vol.
C'est mon terrain, alors j'y déverse ce que je veux.
Délire de toute puissance, on va aller jusqu’où ?

Notre environnement habituel est organisé par nos choix énergétiques.


Nos villes et nos maisons datent, pour la plupart, de l'époque faste de
l'énergie bon marché, disponible, sans aucun souci quant à la pollution
générée.
Toutes ces routes-griffures de goudron importé.
Nos lignes noires, comme des cicatrices sur un visage, défigurent la terre
pour permettent à nos véhicules à pétrole de nous déplacer.
De plus en plus vite, des milliers d'hectares de bonnes terres arables sont
volés pour que la croissance perdure, toujours plus de cicatrices tgv,
autoroutes.
De plus en plus lentement aussi. En effet, à peine conçues, nos autoroutes
sont déjà saturées.
Les conséquences de nos excès pour aller toujours plus vite nous obligent
à ralentir. Les infos du matin annoncent régulièrement des milliers de Km
de bouchons ou des pics de pollution, à l'ozone. Cela fait partie du
folklore, ça ne choque plus personne.
Aveugle, sourd, insensible ? Jusqu'à quand ?
Les avions gribouillent le ciel, les passagers ne voient même pas les
nuages, enfermés qu'ils sont.

144
Les humains étouffent dans leur caisse/tombeau, l'air pollué étouffe nos
enfants et tue nos vieux, le boucan dès 6 heures du matin augmente le
stress.
On s'en fout. Sauf que…
Sauf que, 50 milliards de bon argent part en fumée.
On a enfin une bonne raison de chercher une solution aux milliers de
kilomètres de bouchons. Chercher... Pas trouver.

L'habitude d'avoir trop d'énergie oriente l’agriculture vers le gâchis et la


destruction. Le feu de nos moteurs, de nos techniques stérilise nos
champs.
Des collines à la terre profondément violée par le soc tranchant d'une
charrue démesurée.
Ce sol mort, privé de bactéries par agressions répétées, est devenu un
simple support de maïs OGM.
Exploitations agricoles.
Exploiteurs agricoles, destruction de la biodiversité, aliments au rabais,
tout cela est possible car les néo-libéraux-staliniens orientent les cultures
avec leurs aides, leurs subventions, leurs primes, la PAC européenne.
Nos énergies sont volées aux autres.
L'énergie de nos vrais paysans, des païens pour l’orthodoxie productiviste,
est exploitée, pompée.

Pendant ce temps au Tiers monde.


Eux, crèvent de faim. Nous on ne sait plus quoi manger de sain.
Eux, crèvent de soif. Nous on a de l'eau en bouteille car l'autre est polluée.
Eux, étouffent du réchauffement que nous créons. Nous n'osons plus
respirer l'air de nos villes.
Eux n'ont pas de quoi s'habiller.
Nous on invente des savants rudologues.
Les abeilles n'osent plus butiner dans nos campagnes.
Les multinationales payent des chercheurs pour leur bénéfice, elles ne
veulent que des trouveurs de pognons.
Lorsque le pétrole est arrivé, on était au bout de la consommation de bois.
Lorsque le pétrole sera au bout, aura-t-on un substitut ?
Le Dieu technoscience nous sauvera-t-il ?
L'humain a des ressources fabuleuses, une inventivité formidable mais le
défi est tellement immense.

145
En effet, notre modèle occidental de civilisation est boulimique d'énergie.
C'est le mouvement perpétuel qu'il nous faudrait, un miracle quoi. Hélas,
historiquement, les exemples à suivre ont fini dans mur.
Serons-nous le contre-exemple ? De 7 milliards de cerveaux, il doit bien
sortir quelque(s) chose(s). Jamais, l'humanité n'a compté autant de
savants. L'ingéniosité humaine épate autant sa capacité d'autodestruction
afflige. Avant d'être un spécialiste de sciences physiques, l'étudiant
devrait apprendre les sciences humaines, ça éviterait les psychopathes
atomiques. Ça éviterait les non-sciences économiques. Les économistes
ne sont pas des savants, l'économie est une idéologie pas une science.
Complexés, ils ont inventé un oxymore, la « science économique ». Pour
se la jouer savant, la modestie ne les étouffant pas, nos financiers d’élites
en chair(e) inventent un nouvel oxymore « science politique ».

La science est un bien trop précieux pour être laissée entre les neurones,
spécialisés donc étriqués, de quelques hurluberlus d'élites domestiquées
par la compétition scolaire et le productivisme techno-scientiste.
Ils ne doivent pas décider seuls, collectivement hiérarchisons les priorités.
Une nouvelle voiture hybride ou de l'eau potable pour tous ?

DES IDÉES.
Être au plus près de la réalité.
Les travaux d’Elinor Ostrom prouvent que la gestion des espaces publics
confiée aux particuliers est plus efficace.
Un organisme d'état est trop éloigné du terrain.
La gestion d'une forêt, d'un espace naturel, par les populations et
associations locales est recommandée si l'on souhaite des économies et
de l'efficience.
Je préfère le « Small is beautifull » du paysan au « Too big to fail » des
banquiers. L’efficacité-rentabilité, l'efficience d’une petite ferme -une
micro ferme dixit l'Inra- en polycultures est bien meilleure qu'une grande
exploitation en monoculture.
La commune/village est plus efficace que la mégapole.
Pourtant les campagnes se vident de leurs jeunes, de leurs cultures, de
leur agriculture, de leurs hôpitaux.
Imitons la nature, elle est notre source d’inspiration.
La nature a des réserves, une mutation a suffi à une amarante, appelée
aussi herbe à cochons, pour devenir résistante aux glyphosates des

146
multinationales ; certains désobéissants en répandent les graines.
Vengeance divine ? L'amarante était la graine sacrée des Aztèques.
Ou plutôt, mystère de Gaïa spécialiste en sélection génétique.

La nature a expérimenté depuis des millions d'années.


Nos aliments sélectionnés, greffés, sont une transmission de nos ancêtres,
notre devoir est de poursuivre cette œuvre. Alors plutôt que de chercher
à la domestiquer, à la combattre, imitons-la dans ce qu'elle a de meilleur.
Les plantes savent équilibrer un sol, elles sont aussi en lien, la
permaculture est une piste pour ne plus jardiner comme au néolithique.

Pour imiter la nature, il faudrait la connaître. C'est quoi une plante ? Ce


n'est pas un individu, ça se divise, se clone, se duplique facilement. Ces
êtres vivants de par leur durée de vie peuvent donner des complexes aux
humains. Les plantes sont d'une extrême variété. Leurs stratégies de vie
sont d'une efficacité millénaire. Une de leur principale caractéristique est
qu'elles sont fixes, cela entraîne des stratégies pour se nourrir bien
différente des animaux. Eux se déplacent pour absorber de l'énergie
concentrée. L'arbre doit s’étaler le plus possible afin de capter très peu
avec une gigantesque surface de contact.
Une sorte d'idéal énergétique.
Notre stratégie quand nous sommes attaqués est la fuite ou la défense via
notre système immunitaire. Impossible pour la plante alors elle va
modifier son génome, devenir toxique en augmentant momentanément
son taux de tanins.
Une dernière différence avec l’humain est liée à la sexualité. La nôtre est
discrète, en général. Quand, vous offrez une rose, vous offrez l'organe
sexuel. Quand, l’allergie au pollen vous fait éternuer, c'est à cause du
sperme de cyprès. Au printemps, ces multitudes de fleurs peuvent être
comparés à une gigantesque exhibition sexuelle végétale.
Depuis notre sédentarisation, le dogme de l'humain intermédiaire entre
Dieu et le reste de la création nous avons perdu le sens de la nature.
La végétation est une source d’inspiration, d'imitation, 4 milliards
d'années, ce n'est pas assez comme preuve d’efficacité ? Comme les
plantes, les animaux sont des êtres vivants parfaitement adaptés à leur
environnement. L'agriculture par synergie est-elle trop complexe pour
remplacer celle qui se contente de déverser des produits chimiques,
appelés intrants NKP en novlangue ?

147
Sera-t-il possible de faire du verre « à froid » en utilisant des stratégies
d'origine organique ? A l'exemple d'animaux marins réussissant à faire
des matériaux rigides et transparents à froid et en utilisant les océans.
Le biomimétisme imite la nature et ses milliards d’années
d’expérimentation.
Il est possible de construire des bâtiments à l'image des termitières du
désert ayant une climatisation naturelle.
Ou d’imiter la photosynthèse, un phénomène quantique avec une
efficacité encore inimaginable pour l’homo sapiens.
Ou encore dans le domaine de la chimie organique ; utiliser des bactéries
pour l'énergie ou la décontamination des sols, sont des stratégies
d'alliance avec le vivant très prometteuses.

La réhabilitation d'anciennes techniques comme la construction en pisé ;


là, on utilise uniquement de l'énergie humaine.
Du traditionnel évalué, construisons en terre ou en fuste, pas en BBC de
polyuréthane. (Bâtiments Basses Consommations)
Imitons la nature, soyons économe comme elle.

Encore des IDÉES.


Les civilisations de « sauvages » ne s'autodétruisant pas sont toutes dans
la frugalité. Alors on se calme, la vitesse pollue. On isole, on réorganise
les anciens bâtiments. On arrête de construire des bibliothèques en verre
plein ouest.

« Vivre simplement pour que simplement les Autres puissent vivre » Gandhi

Les constructions vernaculaires sont des indicateurs de simplicité et


d'efficacité. La terre, prise sur place, la paille, le bois n'ont pas
d'équivalents modernes comme isolants. On fait des maisons passives
bien conçues, fonctionnant sans les inutiles technologies domotiques.
Construisons notre poêle de masse, avec ses températures élevées, il
pollue peu.
L'excrément est une ressource noble. Pour protéger les quelques herbes
survivantes d'une sécheresse, on interdit le passage des éléphants. Rien à
faire, le sol succomba. Alors que sur le chemin des éléphants. Oh !! Grand
étonnement des scientifiques, le passage obligé fut piétiné, sali de pisses
et de crottes ; mais il laissa place à une belle prairie.

148
Oh !! Dieu que la merde est bonne, se dirent les laborantins.
Quelle ineptie que d'utiliser de l'eau propre du réseau pour la salir dans
nos WC pour ensuite construire des centres de traitements high-tech pour
la nettoyer.
Alors que les toilettes sèches transformeront les crottes en compost
enrichissant la terre. Alors que l'urée des urines, riche d'azote, est
appréciée par les plantes... Sauf que souvent nos déjections sont polluées
par les substances chimiques dont nous nous nourrissons.
Économie.
Le sens étymologique d'économie est relatif à l’art de gérer sagement.
S'économiser permet, plus sûrement, de vivre vieux, de vivre mieux.

Les lumières de la ville doivent s'éteindre ; admirer des aurores boréales


à partir de Lyon est une utopie... du passé. Je ne vois plus les étoiles à
cause la pollution lumineuse, paradoxalement, dans le même temps, nous
inventons des télescopes permettant d’observer des constellations à des
milliards d’années-lumière.

Et pourquoi pas une coopérative du temps permettant une utilisation


partagée des voitures. Inventer le droit d'usage en alternative au droit de
propriété. Arrêter d'être fier de son carrosse d'acier puant le feu, le gras et
le plastique. Ce char, symbole de réussite, ressemblent à la même chose
que ceux fabriqués au début du siècle ; malgré les efforts, très chers payés,
de milliers d'inutiles ingénieurs et designers.
Quand nous mettrons autant d'énergie et d'argent dans les transports doux,
vélo, marche que dans les TGV et les autoroutes, on sera sur la bonne
voie. Des garages à vélo à côté des accès aux transports en commun, des
pistes cyclables nettement séparées des routes, des voies piétonnes pour
se rendre à son labeur. Voilà une économie de moyens pourvoyeuse
d'économie de pollution. En plus, cela entraînera des économies pour la
sécurité sociale grâce aux activités physiques.
Utiliser avec parcimonie des énergies renouvelables pour ne plus faire de
feu. Elles permettent une décentralisation de la production voire une
production domestique de sa propre énergie. La France est le pays
pouvant le plus diversifier, le vent, le soleil, l'eau, la mer, la biomasse, à
chaque région, à chaque village, de trouver son autonomie.

149
« La seule énergie propre est celle qui n’est pas consommée »

L’invention d’Augustin Mouchot, 1869… trop simple, trop gratuit.

« Le journaliste, c’est le curé de l’ancien régime, très efficace pour


maintenir les populations… ça a marché pendant un moment. »
Annie Lacroix-Riz

150
X-6-b - Le travail, gagne-pain.

Le travail est important, il a sa fête. Mais à l’origine est la fête des


travailleurs, en commémoration des meurtres, par les élites, des ouvriers
anarchistes de Chicago. Ce n’est que sous Vichy que le 1 Mai est devenu,
la fête du travail. Pétain a aussi imposé la carte d’identité et l’interdiction
des herboristes, les « Simples ».

Les fascistes du « national-socialisme », dont le "Arbeit macht frei" est


toujours au-dessus du portail d'entrée à Auschwitz, avaient une adoration
du travail… des Autres.
La phrase un peu adaptée : « le travail » des Autres « libère » certains de
cet asservissement.

Le CNR a créé notre code du travail pour limiter les dégâts d'un salariat
imposant une relation de subordination. En 60 ans, il a doublé de volume
car les patrons ont multiplié les dérogations au bien-être. (Pour un autre
code du travail. Dalloz ; C. Giraudet et collectif)

Que l'on soit puissants ou misérables, on n'a pas les mêmes valeurs.
Pour l’oligarque le travail est la valeur absolue, toujours positif.

Travail folie de nuit.


Le travail nuit à la famille, la famille nuit au travail.
La famille décomposée, une bénédiction.
C'est tout bénéfice pour le marché une femme seule avec enfants.
Subir.
Les risques de cancer sont multipliés si l'on travaille la nuit.
La sécurité militaire est basée sur la dissuasion nucléaire.
La sécurité de l'oligarchie est basée sur la dissuasion sociale ; obéis,
conforme-toi sinon c'est chômage ou SDF sous les ponts.
Avilissement du quémandeur d'emploi.

Un prolétaire travail pour gagner de l'argent pour acheter la voiture


permettant d'aller au travail pour gagner de l'argent pour acheter la voiture
la voiture permettant d'aller au travail pour gagner de l'argent...

Le travail a intérêt à être bon parce qu'il est long.

151
Et quand ton corps fourbu, usé, te lâche après avoir bossé 43 ans
multipliés par 47 semaines multipliées par 45 heures ; en 5 X 8, c’est le
progrès. Soit environ 90 000 heures au service de leurs enrichissements,
tu meurs. Ta rente sera versée aux élites aux mains propres. N'est pas
rentier qui veut, surtout en conservant les mains propres.

Le travail met dans des cases, la spécialisation fabrique des humains


hémiplégiques, la salariée n’a pas droit à d’autres occupations.
Chacun son uniforme, l'écharpe militaire qu'est la cravate donne
l'ascendance aux cadres sur les ouvriers ; structure pyramidale, les singes
et les poules sont ainsi organisés.

Pour l'ouvrier : subordination, gagne-pain, récompense, dette, crédit,


sacrifice, mort prématurée.
Pour le patron : contrat de domination, pouvoir, donneur d'ordres,
reconnaissance, héritage, banque, prêt grâce aux impôts optimisés, loisirs,
parachutes dorés, au pluriel.

Le travail « gagne-pain » n'a jamais aussi bien porté son nom. Sauf
évidement au XIXe siècle, Norbert Truquin écrit un poignant et
douloureux témoignage : « Mémoires et aventures d’un prolétaire ».
(Prolétaire, étymologie, ne compte que par sa progéniture).
Jules Vallès a écrit trois romans ; c'est certain ce n'est pas du Balzac au
style ampoulé et donc détaché, là c'est du vécu ; les mots affectent.
Nos corps sont des outils au service des nantis. Dévoués corps et âmes.
En 1850, à l’époque du « Bonheur des Dames », on inventait la mode, les
prix étiquetés. Aux « Malheurs d'Enfants-outils » dans les usines de
tissage. Aux malheurs des jeunes femmes de la campagne que les élites
allaient chercher pour fabriquer des hauts-de-forme en feutre de lapins.
Elles mouraient avant la trentaine, intoxiquées par le plomb.

Un esclave malade était soigné, nourri et logé par son patron. Un ouvrier
malade dans une usine du XIXe siècle était mis à la porte.
Aujourd'hui, la sécu est en déficit volontaire, les contrôles se multiplient,
l'ouvrier malade est avant tout un suspect ne méritant pas ses indemnités.
Les RSA sont stigmatisés par les élites parfois aussi par quelques
smicards ; la peur de les rejoindre dans la misère pousse à la haine de ses
frères de souffrance.

152
On n’est plus au XIXe aujourd'hui, on ne veut plus qu'il meure, les élites
soignent leur conscience. Le pauvre doit sur-vivre dans la dépendance.
Juste après la guerre on pouvait manger de son jardin. Aujourd’hui le
miséreux dépend de l’aumône/salaire de son chef.

Modernité régressive : moins de pauvreté choisie et de simplicité


volontaire mais plus de misère rémunérée, celle dont on a honte tant il
faut quémander ses droits.

Le travail est l'outil de domination des classes aristocratiques sur les


autres classes. L'argent tombe sans travail pour les rentiers. Pour les
Autres, l'argent ne tombe qu'en échange de travail, et encore. Le travail
rémunérateur étant défini par les rentiers, faut avoir la chance de tomber
dans les clous, dans leurs clous.
Mère nourricière grâce à son jardin potager, zéro euro.
Sénateur, 20000 euros si l'on additionne tous les avantages.

Devinette. Sachant qu’un salarié rapporte en moyenne 54€/h à son


employeur. Et qu’il ne lui revient que 7.5€, et qu’avec cette aumône, il
paye ses impôts, loyers, entretien lui-même, sa famille et sa voiture et etc.
A partir de quel revenu net l’appellera-t-on esclave ?

Les nobles représentent 0,1% de la population mais ils sont 10% dans le
journalisme et la banque. Les élites nobiliaires ont placé leurs rejetons sur
les bonnes cases de l'échiquier républicain. Les « d’Orléans » sont encore
les plus grands propriétaires terriens autour de Paris. Les PDG d'Axa,
d'Air France, de la Banque de France, de la Caisse des Dépôts sont tous
des héritiers de ceux qui se sont partagés le pouvoir en 1789. Les nobles
et les bourgeois sont toujours à la baguette.
Nos élites profitent des écoles gratuites de notre république royaliste. Un
ancien responsable du RAID est un noble, petit fils du général Leclerc de
son vrai nom Philippe de Hautecloque. Ils sont nombreux dans la marine,
c'est une tradition du XIXe et comme ils se décorent entre eux, ils ont
droit à un enseignement personnalisé à la Maison d’Éducation de la
Légion d'Honneur.
Merde, on n'est pas dans le 9/3 ou dans les banlieues Nord de Marseille,
là où les écoles tombent en ruine et où les gueux du Tiers-état se ruinent
pour leur villa préfabriquée.

153
Y en a marre,
de leurs simagrées,
de leurs uniformes,
de leur mode uniforme,
de leurs uniformes au torse archi-médaillé,
de leurs médailles en sucre,
de leur sucre en poudre,
de leur poudre à canons,
de leurs canons de beauté,
de leur beauté uniforme,
de leurs uniformes.

"La pire des institutions grégaires se nomme l'armée. Je la hais. Si un


homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang au son d'une
musique, je méprise cet homme... Il ne mérite pas un cerveau humain
puisqu'une moelle épinière le satisfait. Nous devrions faire disparaître le
plus rapidement possible ce cancer de la civilisation. Je hais violemment
l'héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. La
guerre est la chose la plus méprisable. Je préfèrerais me laisser
assassiner que de participer à cette ignominie. » A. Einstein

Y en a marre
De les voir roucouler.
Bombant leurs décorations accrochées.
La classe d'une dictature.
Lors d'un défilé du 14 Juillet.
Tous aux « Garde à vous ».
Le menton tendu.
Le sabre dressé.
Bandant.

Nombre de diplomates ou d'ambassadeurs, toujours appelés


« Excellence » ont des noms à particules.
On se fait avoir, nous toujours en bas, eux toujours là-haut.

Certains radotent -depuis Napoléon III- qu'il n'y a plus de classe depuis
la révolution. Sauf que les médias et les sondeurs, propriétés des élites,
nous rebattent les oreilles avec les « classes moyennes ». Le col blanc

154
smicard est fier d'être de cette classe, et bientôt, grâce au mérite
républicain ou aux miettes républicaines, il passera dans la classe au-
dessus. La plèbe croit à la République égalitaire, l'aristocratie conserve
ainsi sa main mise sur le peuple et se réserve les activités sympathiques.

Vous les riches.


Vous êtes multi-propriétaires, les loyers sont une rente idéale. Une rente
payée par l’État, via les aides au logement.
Et si le logement est à rénover, des déductions d'impôts pour changer les
fenêtres seront votées.
Vous naissez dans une vieille famille républicaine, la république est
généreuse, parfois avec une particule achetée par un ancêtre, vos études
laborieuses genre « science-po, ENA » vous font entrer comme attaché
parlementaire de papa ou du copain à papa. En attendant d'être des parle-
menteurs aphones au palais Bourbon, à deux pas de la place de la
« concorde », la bien nommée ! Car la gauche dynastique et la droite
conservatrice gouvernent de concert sur le dos de la plèbe.

Sinon, pour caser les énarques, les nobles ou les gens de biens, y a Pôle
emploi ou l’AFPA… à diriger, bien sûr.

Vous héritez de quelques millions et de biens immobiliers, tardivement


car le vieux noble ça meurt très vieux.
Sinon, vous changez la loi sur les donations, et hop vous vous autorisez
11000€ de déduction pour la pension du fiston. Le fisc cire leur pompe.
Vous êtes nés riches, vous serez des vieux riches.
La sécurité avant tout, la sécurité est le premier devoir de l'état envers ses
citoyens. Ses citoyens bien nés pas ceux des banlieues.
L'état, ce n'est pas moi, c'est eux.
Les nantis ont peur des jeunes, des différences, des alternatives. Alors, ils
inventent des lois pour tenir les jeunes ; elles en font des délinquants en
devenir.
Dès qu'un événement dramatique passe à la TV, une nouvelle loi est votée.
Et le budget de la justice française est parmi les plus faibles d'Europe.
Encore un secteur non-marchand à l'agonie. Non marchand, c'est vite dit.
Un avocat fiscaliste, un avocat autoproclamé parce que ex/futur député
ça bosse plus pour un compte-chèques bien garni que par morale
égalitaire.

155
Pour l’élite la justice est lente.
Pour nous, c'est comparution immédiate et huissier à la porte.

Justice ?
Des temples de marbre, glacials en hiver, des sièges en béton pour le
justiciable pendant que l’élite des juges déguisés et des procureurs
déguisés aussi mais à la botte du pouvoir envoient la plèbe dans les
prisons. Noir blanc, froid chaud, riche pauvre, coupable non coupable,
notre justice est dichotomique.
Le cutter la symboliserait mieux que la balance.

Vos prisons, celles construites et gérées par les multinationales dont vous
êtes administrateurs, tel Eiffage recevant des subventions via des PPP,
(partenariat public/privé) ou Pour le Pantouflage des Politicards.
Avec des taux de récidives 10 fois supérieurs à la Norvège.
Vous n'évaluez pas le résultat de vos névroses ?
La loi par l'émotion, rien de plus dangereux, populiste et facho.
Leur loi décide de nos emplois du temps.
Leur loi décide de notre espace vital.
Leur loi étouffe nos droits.
Leurs lois liberticides, inégalitaires.
L'outil justice pour tous utilisé à leur profit.
En principe, la loi protège la veuve et l’orphelin.
En principe, la loi punit la destruction des nids d’hirondelles.
Réappropriation de nos droits.

Votre travail est un loisir.


Vous ne comprenez pas la grève de celui dont le travail est le « gagne-
pain » de toute sa famille.
Vous finissez ministre.
Vous dirigez un monde que vous ne connaissez pas mais à votre service.
Les gueux s'étonnent du résultat.
Ils crèvent de maladies professionnelles.
Ils se nourrissent mal.

Rappel : Article 122-7 du code pénal sur la possibilité de désobéir à la loi


si l'on se trouve en « état de nécessité ». Il est possible d'aller se servir
gratuitement en cas de besoin fondamental. Non, cela n’est pas indigne.

156
Vos lois veulent notre malheur pour votre confort.
Reculer l'âge de la retraite alors que les jeunes n'ont pas d'emploi. En
France, la retraite à 67 ans est passée tranquillement, aussi tranquillement
que les grèves/balades syndicales qui firent sortir des millions de
personnes dans la rue.
Casser le code du travail, surtaxer les petits patrons et les artisans,
multiplier les stagiaires, payer de plus en plus au SMIC, assouplir les
horaires, augmenter la présence au travail, créer des normes pour que
seuls les grands groupes aient accès aux marchés.
Utiliser les médias, dominés et infiltrés par vos amis, pour que l'on ait
peur des Chinois, des extrémistes Sikhs ou Musulmans et que l'on accepte
tous les sacrifices. Des avertissements du style « Quand la Chine
s'éveillera », et elle dort encore, elle est en plein cauchemar. Le prochain
réveil des citoyens de la RPC, un pays ravagé par une économie
communiste néolibérale sera douloureux ; trop de pollutions, trop de
vieux, trop d'inégalités.

Le travail, outil principal de votre domination fait l'objet de tous vos soins.
Le travail des autres, La Source de votre enrichissement.
Pour paraphraser une élite, je dirais que le cancer de l'assistanat des nantis
mérite d'être éradiqué.
Pour qu'enfin le mot « Égalité » aux frontons des mairies trouve son sens.

« Jamais je ne m’assujettis aux heures, les heures sont faites pour


l’humain et non l’humain pour les heures. » François Rabelais

Vous les pauvres.


Ils vous détestent dans la rue et vous qualifierons de terroristes.
Ils vous parleront en novlangue.
Espace public sous vidéo surveillance nommée vidéo protection.
Licenciements massifs nommés « plan social » ou PSE, plan de
sauvegarde de l’emploi.

Votre travail organise votre vie, on vole votre temps.


Vous êtes debout à 6 heures, votre fils demande à téter. A 7 heures vous
préparez les tartines des deux autres avant de les préparer pour l'école.
Vous jardinez, nettoyez, faites les courses au galop, cuisinez, rangez.
Vous participez à la vie associative.

157
Vous n'avez pas de salaire, et si vous retournez bosser votre avancement
sera retardé.
Normal, vous êtes une jeune femme.

Vous les hommes riches.


Vous êtes le fournisseur de l’État : vous fabriquez des armes, des objets
destinés à tuer, à être cassés puis jetés. L’éducation nationale a
l'obligation de vous acheter vos logiciels comme « Solidworks ».
Vous avez un journal, vous vous êtes acheté un poste de sénateur-maire,
vous avez la toison blanche et vous êtes souvent somnolent, en sécurité
sous les ors de la république.
Vous perdez, gagnez, des procès, vous avez l'argent pour vous défendre.
Vous êtes rentiers et le contribuable vous offre un poste prestigieux.

Le citoyen contribue volontairement, ou involontairement, à votre


piédestal. Manipulé, la génération des « Baby Boomer » est fière du
monde qu'elle nous laisse.
Ces ouvriers usés mais convaincus de leur utile travail.
Domestiqués pour leur malheur.
Fières de leur travail à 7,50 €/heure.
Fiers de leurs rêches mains de travailleurs survivants.
Regardez nos constructions modernes par rapport à celles d'hier.
Une ville ancienne aux toitures d'ardoises ou de tuiles vernies.
Des villes nouvelles, banlieues de cages à lapins.
A vomir.

Ce monde pue, respirer l'odeur pestilentielle d’une ville après la pluie.


Perdue, oubliée l'odeur délicieuse d'une pluie à la campagne.
Admirez les parkings lisses et noirs des zones industrielles de cubes
bardés d'acier, voyez ces zones commerciales colorées de slogans « ICI
ON RASE GRATIS ».
Baladez-vous dans certaines campagnes mornes d'une monoculture
intensive ou le meurtre des abeilles reste impuni. Comme ailleurs, les
ferrailles en mouvement bourdonnent à la place des insectes.
Engins agricoles monstrueux.
Cancers. Maladies monstrueuses des agriculteurs aux ordres des
multinationales.
Alors tant pis pour nous, humons les pollens allergisants enrobés de suie.

158
Humons les lisiers des animaux hors sol parsemés par les engins des
bouffeurs de suif. Esclaves des chimistes.
Survivre en banlieue de béton-prison.
Subir l'obligation de respecter le gazon anglais, cette moquette verte sans
vie.
Subir leurs ronds-points paysagers.
Subir leurs usines polluantes de l'être et de sa nature.
Subir leurs arbres taillés en cube minéral.
Je pense donc je subis.

« Il n’y a pas longtemps, c’étaient les mauvaises actions qui demandaient


à être justifiées. Aujourd’hui ce sont les bonnes. » A. Camus

Rarement la pensée humaniste, la pensée réfléchie n'a précédé les actions.


Agir, réagir, faire, s'agiter.
Alors, comment changer ?
Passer au moins la moitié du temps pour soi, pour son accomplissement.
Puis chargé d'énergie se battre contre, puis informer, communiquer ses
idées idéales.
Être contre ? C'est souvent être tout-contre. Donc bien trop près.
Tout contre le système, il y a les syndicats d’État.
Copains de patrons gagnant des millions.
Et leurs salariés détachés à Paris.
Et à être détachés, ils en viennent à se détacher de la réalité.
Détachés, complètement détachés.
A Paris, complètement dans le microcosme.
Il ne faut pas compter sur eux, trop de compromissions.
Les batailles gagnées sont de plus en plus rares.
En général, elles permettent juste de conserver des acquis.
Un syndicat est force de propositions de la base.

En 36, la rue gagne. En 68, la rue gagne. En 1971, la CGT prônait la fin
du salariat, la réappropriation/socialisation des moyens de production.
Aujourd’hui y plus qu’IG Métal qui gagne, ce n’est pas chez nous.

C'est dans la rue, les cafés, les associations, les théâtres, les yeux dans des
yeux, des corps face à des corps que les citoyens se rencontrent et
conspirent. Les combats ne se gagnent pas sur internet, même si les

159
virtuels réseaux sociaux peuvent participer à la circulation d'informations
alternatives à la pensée du microcosme politico-médiatique parisien.
Sans internet, les mouvements ouvriers du XIXe siècle étaient
paneuropéens, voir même avec l’Amérique du Sud, car les échanges réels
étaient plus nombreux qu'aujourd'hui.
Le langage réel n’est que dans la proximité des corps.

La TV, fer de lance de la société du show.


Quand une réunion d'information sur les manipulations des OGM et leurs
conséquences sur la santé attire 30 personnes.
Quand une queue de centaines de zozos s'étire et trépigne devant le salon
de l'érotisme.
Quand les salles sont combles pour un film SM, « 50 nuances de Grey »,
grand-mère, mère, fille et petite-fille ensemble plongées dans le noir
béant du cinéma de quartier. Se pâmant devant la toile, gloussant en
recevant le KDO final ; la cravache et le string pour faire comme DSK.
On est responsable.

Je me souviens d'une grève contre une multinationale. Elle s'est finie par
une buvette ou le Coca de la multinationale coula à flots. Je me souviens
d'une grève ne gênant que les ouvriers. Je me souviens des 4 millions de
promeneurs, promenés, partout en France pour les retraites.
Je me souviens de l'envie de marcher sur Paris et de quelques syndicats
minoritaires en vraie colère ou de syndicalistes de base désarçonnés par
leurs chefs.
Sur les banderoles, ils réclament du travail, ils réclament que leur usine
ne ferme pas. LEUR usine, c’est une sc(o)op ? jusqu’où peut aller la
décérébration. Jusqu'à accepter que les patrons se gaussent ?
Jusqu'à la mort pour un travail ?
Dommage pour les syndiqués sincères. Eux, sont au plus près de la réalité
du terrain. Ils regroupent des individus ayant les mêmes préoccupations
locales : bien-être, cadre adapté, juste rémunération.
Les partis politiques sont des « fourre-tout » hors sol.

Élites payées avec nos salaires pour nous attaquer. Et nous acceptons
d'être bernés par les mots. Le salaire avec ses cotisations, on appelle ça
des charges en langue néolibérale.
Cotisations ou charges patronales. Patronales ? Première nouvelle.

160
C'est bien avec son temps de travail et le prêt de son corps à l'entreprise
que l'ouvrier permet aux patrons de payer des cotisations.
Nous, c'est sur notre temps libre que nous devons organiser notre défense
et aussi nos réponses. La lutte est inégale mais nous sommes nombreux,
nos actions, nos boycotts peuvent déplacer des montagnes.
Alors attention à ne pas se faire piéger.
Dans l'antiquité, les dettes permettaient aux notables Grecs de
transformer des paysans en esclaves.
Ailleurs, la dette permet aux mafias indiennes d'avoir des reins pour les
occidentaux issus de pays dits civilisés.
La dette est une stratégie de domination.
La dette, le travail aux ordres sont des outils utilisés par les élites pour
s’approprier le corps de pauvres. Car nos corps doivent être des outils au
service des nantis.
Dévoués corps et âmes. Notre siècle débutant fleure bon le XIXe siècle,
l'époque des enfants dans les mines.
Mais ça, c'était avant ; parce qu'aujourd'hui, c'est interdit, en occident.
Mais comme le coltan de nos portables et nos vêtements à bas coût sont
importés, on consomme de l'enfant Congolais, Chinois ou Pakistanais.

DES IDÉES.
Arrêter de se vouloir plus bourgeois que les bourgeois.
Changer ses habitudes d'achat.
Plutôt des vêtements Emmaüs que ceux des multinationales.
S'approprier la rue.
Préférer la grève générale à la grève d'un jour.
Que la grève du travail salarié devienne une journée de grève coopérative.
Boycotter les esclavagistes.
Relire ensemble le programme du CNR.
Choisir un syndicat sans hiérarchie parisienne.
Se mettre le peuple dans la poche en faisant des grèves. Rendre gratuits
les péages, les transports.
Nos ennemis nous ont déjà définis comme leurs ennemis, alors on leur
nuit : banque bloquée, sit-in devant leurs palais-villas.
Dépasser les appareils, créer des intersyndicales.
Au quotidien choisir le moins pire ou mieux consommer amis, réseaux.
Créer son activité, sa SCOOP, réunir ses amis.
Ou créer son métier de chercheuse dans son jardin personnel.

161
Installer des jardins à la place des parcs.
Définir des emplacements de marchés libres dans les rues.
Éliminer les métiers de cons, les fabriques de conneries, le choix est vaste.
Moralement le chômage c'est mieux que de bosser pour une boîte à
fabriquer des bagnoles, des armes, des pesticides, des médicaments
Médiator, des bâtons de CRS. De toute façon avec un travail payé au
SMIC, la retraite ça sera le minimum vieillesse, pour une vie au minimum,
pour juste survivre. Et ne comptez pas avoir ce minimum, défini par nos
élites, avant 67 ans, alors le mieux, c'est de ne pas travailler dans ces
conditions indécentes. Les coûts indirects d’une santé dégradée par le
travail ou bien le traitement des pollutions, l'emploi de matières premières
exotiques, la construction d'infrastructures bétonnées et d’autres travaux
démesurés (aéroports de ND des Landes… et non, là c’est gagné)
devraient pousser de nombreux travailleurs à rester au lit pour ne pas
augmenter les déficits de la sécu et de l’état.
Avoir une activité enrichissante pour soi et pour le collectif.
Pour cela, mettre en place des sites d'échange de services.
Le travail à faire pour le bien-être collectif ne manquera jamais.
Rues à entretenir, maisons à isoler, vieux à s'occuper, vie à danser.
L'offre est illimitée, le chômage est donc voulu.
Oui, ok, on a du travail... mais pas les sous pour vous payer. Menteur.
Alors on en fabrique, c'est de l’arbre, du papier.

La rivière polluée pour des années, c'est le réel.


Le cancer à l’amiante, c'est le réel, la mal bouffe, c'est le réel.
La dette, des chiffres sur un ordinateur, c'est du virtuel. Reset.

Le manque d'argent n'est pas une excuse aux manques de liens et de


réflexions.

« Je sentis dans ma pensée le vide absolu de ces grandes phrases


avec lesquelles on façonne le cerveau humain : Dieu ! Patrie !
République ! Tout cela, ce ne sont que des mots creux, qui ne font
qu’augmenter nos misères et détruire la famille humaine !
J’ai besoin d’un autre idéal ».
Victorine Brocher, 1871

162
X-7 – L'argent.

« L’argent c’est l’expression de la violence sociale, mais c’est


aussi ce qui permet de la gérer. » B. Friot

Pour Freud, le vide existentiel provient d'une frustration, d'un


refoulement d'ordre sexuel. Cet homme vénal soignait des bourgeoises
qui s'ennuyaient, c'était certainement une réponse possible pour cette
clientèle si rémunératrice.
Pour d'autres Psy, ce vide est lié à l'impossibilité du cerveau humain
d'assumer son destin, il est mortel. Le bouddhisme invente l'élément
« âme », cette « âme » vit après la mort, selon leur croyance.

L'argent répond au besoin de reconnaissance, au besoin d'avoir du


pouvoir, au besoin d'être protégé, à la peur de manquer, au final à la peur
de la mort.
La preuve par les sages, ils n'en n'ont pas besoin, sauf pour acheter leur
rouet.

L'argent est une non-valeur. Un livre ancien peut valoir moins cher qu'une
culotte à Madonna. La valeur de l'argent est arbitraire, elle est fixée par
les plus riches. Les gens doivent se le réapproprier pour éviter la
dépendance. Aujourd'hui tout est payant la quête du pognon tourne à
l’obsession. Même Jésus aurait dû payer son visa pour aller 40 jours dans
le désert et pour la manne, il pouvait toujours faire la manche.

Les jeux d'argent, moralement interdits par les religions, envahissent la


télé d'état payée par le travail du citoyen.
« Panem et circenses », elle est où l'évolution depuis César ?
Le vacancier rêve/délire. Le rêve bourgeois de vacances à l'île Maurice,
là où l'esclave occidental sera servi par d'autres esclaves.
Les supporters payent pour voir des millionnaires courir après un ballon.
Puis, ils font les JO par procuration.
Leurs impôts subventionneront les jeux et l’esprit militaire qui va avec,
solidarité, discipline et sacrifice ; où en sont nos médias pour placer
l’armée comme référence morale.
Les Jeux Olympiques, un jeu de dupes, l’ancienne ruée vers l'or ; celle
qui se gagne avec du sang et des larmes. Des corps, asservis

163
volontairement, se pliant aux compétitions entre nations. L'essentiel est
de gagner, c'est comme ça depuis qu'un baron a relancé les jeux modernes.
Ce Français adulé, le baron Pierre de Coubertin était un fasciste des corps,
un obsessionnel de la compétition. Un pédophile, certainement.

« Qu’est-ce qu'ils sont cons ces pauvres » chantait le Lyonnais Matthieu


Côte, en faisant parler les riches.

Ou ne serait-ce pas le syndrome de Stockholm ? Le pauvre est otage du


riche, soit par obligation, l'endettement, soit par soumission volontaire au
consumérisme. Pour claquer son blé, y a les soldes ou le « Black Friday »,
pour esclaves de la consommation. Les soldes, c'est une manière de faire
des économies en dépensant de l'argent. Heureusement, depuis peu, on
est connecté via son smartphone. Parce que bien déconnecté de la nature
et de sa nature.
On s’achète un smartphone et grâce au comparateur sur le net on est
certain de faire affaire. De toute façon, on n'a rien d'autre à faire.

Puis grâce à votre joujou à écran incurvé, le vôtre rien qu'à vous et
personnalisé par des fantômes exotiques, flasher le code barre et hop,
direction le magasin où le prix est le plus bas pour économiser 10€.
Le prix le plus bas, c'est une lutte de chaque instant.
Choisir son gazier, son électricien, sa mutuelle, ses assurances, son
mobile, c'est la moderne liberté du consommateur en manque de
connexions humaines.
Même le Dimanche, ils nous téléphonent, nous laissent des MMS, des
SMS, pour nous faire bénéficier d'une vente flash.
Mais qu'ils se taisent. On ne peut même pas leur dire à ces mêmes pas
smicards du bout du monde, juste les plaindre et leur raccrocher au nez.
Pas de choix sur l'essentiel, trop de choix sur l'inutile.
Femme enfant.
Elle est la cible, statistiquement, c’est elle qui dépense. C'est donc elle
que l'on infantilise. Elle passe beaucoup d’énergie à gagner des coupons,
elle s’active pour trouver les bons plans. Du coup, elle fait des économies.
Elle a donc plus d’argent à dépenser, mais manque un peu de temps.
Pourtant, elle fera l’effort d’y aller… pour une promo qu’il ne faut pas
manquer. Elle a pris le virus, le piège se referme, la nasse consumériste
dans toute son horreur.

164
Encore une époque ou les voleurs dominent. Les Gaulois mouraient à la
guerre comme les soldats de Louis XIV, bien en ligne pour faciliter le
tireur ennemi. A l'époque de la guerre économique, le consommateur va
à l’abattoir via des cartes de crédit qu'il a librement choisies. Croyance.

Après avoir fourni l'Europe, l'Afrique devient la propriété d'entreprises


chinoises. Si nous voulons rester en compétition, nous devons nous
aligner ; cela entraîne une régression généralisée de nos sociétés.
Notre monnaie sert les intérêts des puissants. Depuis longtemps et
toujours actuellement, ce sont les Étasuniens. Eux, savent faire tourner la
planche à billets pour continuer à soutenir la recherche universitaire ou à
subventionner le gaz de schiste. Eux, assument leur modèle économique,
le sang du capitalisme est la monnaie, pas de monnaie, pas de flux.
En France, l’État fait l'économie. Il nous serre la ceinture pour ne pas
accentuer les déficits. Historiquement, ça n'a jamais fonctionné. Ils le
savent mais c'est parfait pour tenir la plèbe en haleine.
Aujourd'hui, une science compte, c'est l’économie. Or l’économie n'est
pas une science, c'est une idéologie, une vulgaire croyance.
Le peuple n'a pas d'éducation économique, il doit consommer en zombie.
Nos références sont faussées, nous acceptons de payer 80€ -500 Francs-
pour un plein d'essence et nous trouvons trop cher un kilo d'oignons bio
et local à 2,50€.
La monnaie fiduciaire, mot dérivé de foi, est réelle, pièces et billets,
correspondent à la création de « richesses », à une « valeur », elle est en
voie de disparition. 90% de l'argent est de la monnaie scripturale donc
immatérielle. Les différents révolutionnaires prolétaires n'ont pas su
utiliser l'argent ; lors de la Commune de Paris, ils ont laissé Thiers piocher
dans les caisses de la Banque de France gérée par le bonapartiste Roulan.

DES IDÉES.
Une éducation populaire ayant pour projet la fin de la servitude volontaire
apprendra à désacraliser l’argent.
Autrefois, la corvée était un impôt en nature, elle est à réhabiliter, mais
cette fois même les seigneurs y auront droit. Elle permet d'éviter d'utiliser
l'argent des autres, tout en re-liant les citoyens.
Sinon, on invente Sa monnaie. « Battre monnaie » afin de se réapproprier
l’argent peut paraître paradoxal comme solution alternative à la pensée
dominante préférant le profit à l'humain.

165
Il faut rappeler que le DON est le socle de l'échange. Ensuite on trouve le
TROC, les normes et règlements nous contraignant au quotidien ne le
concerne pas, bel avantage, non ?
Des producteurs amis se trouvent facilement dans le don ou l'échange de
produits, pour le salarié à temps complet, c'est plus difficile.
L'argent vient en dernier mais c'est un outil qu'il serait dommage de ne
pas utiliser car l'utilisation de l'argent peut être souple ; l'habitude du
marchandage se perd, alors qu'il permettait aux nécessiteux de venir en
fin de marché discuter le prix de ce qui n'avait pas été acheté par les plus
fortunés. En grande surface le prix est le même pour tous.
L'argent peut-être un outil « facilitateur », il est devenu un outil
« emprisonnant ».
Une monnaie « Commune » peut être un outil d'émancipation puis de
liens.
L'utilisation de l'Euro entraîne l'acceptation de choix avec lesquels nous
sommes en désaccord mais nous fait participer à ce système que nous
dénonçons.
Par exemple, si l’État décide de peu taxer les importations à bas coût de
graines de courges ou de subventionner les courges OGM, cela provoque
une paupérisation de nos paysans. Ils se retrouvent en concurrence
déloyale. Puis comme eux deviennent pauvres, ils n’achètent plus, et le
cercle vicieux se met en place.

La rareté de l'argent nous impose des actes. Il faut que nos achats
s'orientent vers le moins cher quitte à sacrifier notre éthique. Hélas, hélas,
hélas, poser des actes en opposition à sa morale provoque des névroses.

La Monnaie « Commune » n'est pas La solution, elle est Une solution


pour créer une alternative à la domination de l'argent propriété de
quelques-uns, c'est une idée méritant réflexions puis expérimentations.
Que se passerait-il si tous les commerçants et prestataires de notre bassin
de vie rentraient dans le réseau « Monnaie Commune » ? Une telle
relocalisation des échanges diminuerait automatiquement le coût des
transports ; réduisant du même coup leur impact écologique. Sans oublier
que si tous les échanges sur un territoire se faisaient en monnaie locale,
cela abonderait les finances de l’association émettrice et cela permettrait
à l’association d’avoir réellement les moyens pour des financements par
micro-crédit.

166
Une monnaie locale a d'autres intérêts, car en dehors de l’intérêt
économique, elle relie les gens, augmente les relations de proximité, la
connaissance du voisinage, tous ces nouveaux liens créés ont de la valeur.
La « Monnaie Commune » n’est pas un objectif mais seulement un
moyen. En vue d’un but « éthique » : c’est pourquoi le premier critère de
réussite de la « Monnaie Commune » sera éthique. Dans l’éthique, nous
incluons le social, l’écologique, l’humain et le citoyen.
L’Euro est une monnaie potentiellement universelle. Le même Euro
permet aujourd’hui d’acheter une pomme bio produite localement par un
jeune producteur mais peut très bien permettre demain aux mafias de
rémunérer « au noir » un travailleur exploité à produire dans des
conditions sanitaires indécentes des produits inutiles.
La socialisation citoyenne de la monnaie passe par un triple refus : du
n’importe où, du n’importe qui, du n’importe quoi. Pour la « Monnaie
Commune », « qui, où, quoi » importent beaucoup.
La « Monnaie Commune » joue ainsi le rôle d’un label permettant de
reconnaître « qui, où, quoi » accepte de remettre l’économie au service
du social, sans sacrifier ses responsabilités écologiques, dans le respect
de l’humain et du citoyen.
Au final, l’idéal est une monnaie sociale ; pas une monnaie
complémentaire à l'euro, ça c'est une connivence. D’ailleurs les
socialistes l’ont rendue légale, donc encadrée par leurs lois. Mais plutôt
une monnaie subsidiaire, non indexée sur l'euro. Une monnaie
« Commune » à un nombre limité d’adhérents d'une association. Sans
réversibilité possible avec l’Euro, il n'y a pas de risque d'être accusé de
ne pas se soumettre à l'impôt. Une monnaie commune subsidiaire : Ğ1,
la June. (Djoune)

« C’est pas des êtres humains ces gens-là, moi j’te le dis. Jamais un être
humain ne supporterait une crasse et une misère pareilles. Ils ne valent
pas beaucoup mieux que des chimpanzés. »
Steinbeck, Les Raisins de la colère.

167
X-8 – La maladie, la mort.

Les inégalités s'accroissent partout, aussi face à la maladie et à la mort.

L'eau courante est payante, leurs réverbères masquent les étoiles alors que
chez moi j'ai froid. La précarité énergétique rendra les gens malades, les
riches oublient qu'un microbe est égalitariste. Les « Sans dent » espèrent
que les riches auront peur de la tuberculose et laisseront quelques sous à
l'hôpital public pour les soigner. Quand les riches auront pris conscience
qu'il faut protéger l'environnement pour protéger leur santé, et leurs
propriétés, ils seront d'accord pour imposer des lois environnementales
aux Autres. Les Rockefeller lâchent Exxon Mobil tandis que les fonds de
pensions rachètent Lima, Danival et d'autres producteurs bio.

Une génération a créé la sécu, la génération suivante la détricote. La


république des copains/coquins a cassé le régime général de « La sécu »
à taux unique ; en 60 ans, elle a subi une centaine d’assauts. La génération
gavée du baby-boom, celle ayant défigurée la France, soigne ses crises de
foie, en cure thermale au mois de septembre. Ils seront remboursés par la
CNAM et voteront pour des élus ne voulant pas rembourser les
lunettes ou les implants dentaires de personnes de 20 ans. On construit
des CHU hypertrophiés, des bâtiments « résolument modernes », d'autres
de proximité tombent en ruines. C'est plus intéressant pour les
multinationales du BTP et des valises de biffetons qui vont avec.
« Résolument moderne », parce que le mot « Résolument » augmente
encore la puissance du mot « moderne » dans l'inconscient collectif. C'est
bien la preuve que le mot moderne commence à ne plus faire rêver.
Après forcément, il n’y a plus de sous pour les soignants. La relation
humaine guérit autant que les médicaments et le personnel est en
diminution.
Notez bien la chute du piédestal, la baisse de valeur, la perte de respect
que l'on subit quand on passe du statut de personne à celui de personnel.
Juste un L qui coupe les ailes.
Ce métier de don, fortement féminisé, n'est pas dans le secteur marchand.
Il est donc déprécié. Et on ne nous parle que des dettes des hôpitaux ; et
les dettes des élites à l'égard de ces métiers sacerdoces ?
A l'hôpital, lumières blafardes, couloirs résonnants, chef directeur
gestionnaire qui déraisonne. Cadres angoissés incapables de vivre sans

168
cadre, petits chefs loin du terrain, surtout ne pas agir pour ne pas soulever
de vagues. Éloge de l'irresponsabilité personnelle. Ce cadre évacuera sa
frustration en s'imposant comme tyran à ses subalternes.
Puanteur, machines en panne, personnel maltraité, client malade client.
On dirait l'éducation nationale. Ou la justice.

Une société ne sachant plus prendre soin des plus fragiles est une société
fasciste, la seule issue est la révolte.
La démocratie française est malade.
Et les malades à l’hôpital.
Accent circonflexe qui me laisse circonspect.
Hospitalité, ah bon. On n'y met pas assez l'accent.
« Que ton médicament soit ton aliment que ton aliment soit ton
médicament ». Ou d'Hippocrate ou d'un Chinois ou des deux.
Mais c'était il y a plus de 2000 ans.
Aujourd'hui, l'alimentation industrialisée empêche un bon rétablissement.
Comment faire confiance à un lieu qui est là pour guérir et qui nourrit
aussi mal ses patients ? On dirait l'école.

« On a de plus en plus d'enfants allergiques mais on vit de plus en plus


vieux, on ne peut pas gagner sur tous les tableaux » dixit un éminent
docteur. Vivre mal en étant allergique est une perspective tragique. Elle
devrait alerter les signataires du serment hypocrite d'Hippocrate.
« Surtout ne pas nuire » ... à son portefeuille ? Bon, ok, l'allergie c'est
moins rentable qu'un cancer ; il n'y a pas de petits profits.
Allergie, mot inconnu en 1940, aujourd'hui, l'environnement aseptisé, la
nourriture stérilisée, l'air vicié, fait de nos enfants des inadaptés à la terre.
Allergie à la bave d'un minet, compagnon depuis longtemps, allergie aux
crottes d'acariens.
Allergie à d'autres bêtes amies, comme certaines bactéries. On nous
empoisonne. Avec de l’arsenic pour dévitaliser un nerf, avec du mercure
pour les amalgames dentaires. Ce métal remplaçait les inlays en or dans
les années 1880. Pourquoi de l’or pour des ouvriers qui mourront avant
que leurs dents se carient à nouveau ?

Avec nos villes à l'air pollué au NOx et cætera.


Avec l'air pollué des produits chimiques dans nos maisons.

169
Avec notre record mondial de sites industriels pollués, plus de 6500
répertoriés en France.
Avec nos campagnes aux eaux impropres. Grâce à la FNSEA et à
l’agriculture raisonnée, les abeilles préfèrent la ville à la campagne.
La France est malade de l’amour morbide des élus vendus.

On leur pardonne, on votera pour eux.


On oublie tout. Alzheimer.
Notre environnement délétère crée des maladies, nous avons toujours
créé de la pollution mais avant nous étions 1,5 milliard et toute la terre
n’était pas touchée.
Les trois-quarts des Asiatiques sont myopes et nos gosses éclairés par les
écrans bleus, à l'abri du soleil, ont des yeux de taupes. Leurs mâchoires
se rétrécissent, ils ne mastiquent plus, c'est bon pour le commerce.
Dégénérés. Les sauvages vivant au plus profond de la nature sont moins
atteints. Ils seront notre réservoir génétique quand l'homo economicus, le
successeur des sapiens, sera complètement dégénéré.
« Mieux vaut prévenir que guérir » est une ineptie pour le fascisme
néolibéral. Fabricant de chimie à répandre sur la terre, la multinationale
Monsanto/Bayer fabrique aussi les médicaments anti-cancéreux pour
soigner les victimes de ses propres -sales- pollutions.

Prendre soin ?
Comment un vieillard peut-il être créateur de richesses matérielles ?
Apprendre à un enfant à sentir une fleur de chèvrefeuille est ce rentable ?

Les chefs n'ont qu'une pensée comptable, ils auront beau torturer les
chiffres : jamais un hôpital ne sera rentable. S'occuper de personnes en
état de faiblesse n'est pas enrichissant en argent.
L'ablation inutile d'une prostate vue comme inutile, si.

Organes du pouvoir, arracheurs d’organes, ils croient organiser, ils


désorganisent.
Or, or, or. Brille, ils brillent en société, les frappadingues du chirurgical,
aussi frappés que leur champagne.
De plus en plus de patients pour des infirmières, des aides-soignantes de
moins en moins patientes.

170
De plus en plus en arrêt de maladie, de plus en plus de lits à s'occuper, de
plus en plus de femmes cassées.
De moins en moins à la retraite car mortes, usées prématurément, les
crises cardiaques sont en augmentation si le travail dure trop.
Médiator, tête de mort.
Sang contaminé, rentabilité.
Ministres et médecins aux mains sales mais des promesses les yeux dans
les yeux.
Épidémies de cancers, explosion des maladies neuro-dégénératives,
évidemment liées à notre environnement et non pas aux progrès du
dépistage, ni au vieillissement de la population.
Tabou, peur, noire réalité
Chimie partout.
Pognon surtout.
H1N1, on fait des stocks ; grippe aviaire, on enferme les poulets.
Nous sommes malades de notre système, de nos airs pollués, de notre
alimentation dégénérée, de nos rythmes de vie.
On bat des records mondiaux d'appendicectomies, d'antidépresseurs, de
suicides, d'utilisation d'antibiotiques dont on devient résistants.
Résistants malgré nous, « Vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre ».

L'antibiotique, la géniale ré-invention des années 50 - à Pompéi, ils


étaient déjà employés - ont perdu leur efficacité. Les médecins, leurs
clients s’en sont trop gavés, il faut chercher des substituts.
Les labos cherchent. Ils cherchent des substituts à la baisse de leurs
revenus. Les labos ont trouvé : maintenant les animaux d'élevage seront
bourrés d'hormones et d'antibiotiques.
Mais jamais les labos ne seront bourrelés de remords.
Eh, oh, les matheux, chiffrez la perte de la biodiversité qui permettait de
réaliser de nombreux médicaments ?
Imiter la nature qui a des milliards d'années d'expérience, ce n'est pas une
bonne idée ?
Vous chiffrez la mort des abeilles ?

Les abeilles sont les premiers animaux domestiqués de façon intensive.


Les reines ne vivent plus qu'un an à la place de 5, les parasites envahissent
des ruches cubiques totalement inadaptées à l'essaim. Les insecticides les
tuent et polluent l’air des campagnards.

171
Mais les pollueurs non payeurs peuvent dormir tranquilles, les
néolibéraux vont faire appel au fameux « Privatisons les bénéfices et
mutualisons les risques » pour nettoyer tout ça.
Tout est ramené aux chiffres, au pognon, civilisation de la calculette.
Pensée unique d'un fascisme néolibéral, aussi immatériel que leur
scripturale monnaie.

Réalité.
Ça commence par la première bouffée d'oxygène.
Merci maman.
Ça finit par le dernier souffle.
Normal.

Déraison funeste
D'une espèce prédatrice
Oraison funeste
Sixième extinction, Anthropocène ou Foliacène
De la folie in-humaine
Batraciens, oiseaux, poissons
Plantes, arbres, océans, sols
La vie se meurt
Par refus de l'humain d'accepter sa mortalité ?
La mort est taboue.
Oser la regarder pour la voir, change tout.
Sans Elle pas de vie.
La mort peut être belle, peut-être.
Égalité devant la mort.
Inégalité de l'heure de la mort.
Mieux vaut être PDG que maçon.
La classe sociale de la mort.

Face à la mort.
Une singularité humaine nous différencie des animaux, nous avons
conscience que nous mourrons un jour. C'est tellement insupportable que
cela nous pousse au déni. La mort se fait de plus en plus discrète. Elle est
un tabou ; nos technosciences sont démunies, malgré l'obsession des
milieux médicaux à faire vivre, à faire survivre. Avant, on mourait chez
soi, on était enterré chez soi. Les convois funèbres d'il y a cinquante ans

172
n'existent plus, la faucheuse est devenue invisible. Les gens meurent à
l'hôpital. Le déni contemporain de la mort nous a fait créer des hôpitaux
spécialisés en « phases terminales », les soins palliatifs. Ces spécialistes
de la souffrance deviennent des spécialistes de la mort, tandis que le
quidam en est de plus en plus éloigné ; comme les cimetières modernes
s'éloignent des villes.
Les films d’action multiplient les refroidis, les médias en raffole, monde
virtuel. Autrefois, un mort était mort ; aujourd’hui, on est plus informé
pourtant on n’en est jamais certain. Les images augmentent la confusion,
la vie éternelle existe pour les fans, la star ne meurt jamais.
Paradoxalement, on manque de morts afin que les rites s’accomplissent.

Il arrive encore qu'un vieux demande à mourir au milieu de ses proches.


Hélas, les proches sont loin, la valeur travail avant tout, le progrès vaut
bien quelques sacrifices.
Tout le monde en bénéficiera, la preuve, chez nous, on vit plus vieux.
Enfin, c'est ce que la propagande nous dit.
Les paysans de l'Atlas vivent en moyenne 80 ans, pour les Japonaises
d'Okinawa, c'est encore plus. Nos rois guerriers atteignaient 80 ans.
On vit plus vieux, mais dans quel état ? Pas d'évolution, la bonne santé
est bloquée à 63 ans depuis 1980. Oui, on vit plus vieux, et ça ne va pas
durer, l'âge moyen de mortalité va baisser. Il baisse déjà dans certains
états, les US sont toujours en avance. Pareil en Allemagne. Pareil en
France ; en 2010, l'âge moyen de vie en bonne santé a baissé ; en 2012,
l'âge moyen de la mort a baissé.

La mort est un moment de la vie. Face à la mort, les humains ne réagissent


pas de la même façon. Le regard que portent certaines peuplades sur la
mort n'est pas morbide, il est. Danser dans les cimetières au Mexique pour
jubiler de sa survivance.
La notion de mort est abstraite chez les jeunes, ils sont parfaits pour servir
de chair à canons. Mais cela leur donne une puissance incroyable, s'ils se
décident à se battre jusqu'à la mort, ce n'est pas notre société de vieux, la
France est un pays d’âgés, qui va les arrêter. Un vieux préfère sa
tranquillité, il vote très majoritairement conservateur. Il représente le
passé et vote pour le futur, après 70 ans, il devrait s'abstenir.
Les vieux, ils aiment bien les commémorations. La TV aime ça aussi,
mais il faut que dans le défilé, ils soient déguisés. Les commémorations

173
n'expliquent rien aux jeunes, n'expliquent rien aux téléspectateurs. Elles
ont perdu leur rôle de mémoire du passé pour n’être que du divertissement.
Malgré tout, il me semble que les jeunes sont plus émancipés que leurs
ancêtres et donc moins prêts au sacrifice.

L’avantage de l’inconvénient de l’individualisme.


Pour l'élite, la vieillesse et la mort sont des injustices, ils s'aperçoivent
enfin qu'ils sont de simples mortels. « Memento mori », « Carpe diem ».

Pour bien-vivre, il paraît indispensable de le savoir et se le rappeler ; mais


pas trop. Refouler la mort juste ce qu'il faut pour ne pas la nier.

La vie est une chance, une courte chance, cette situation est implacable.
Assumée, elle peut permettre de profiter des doux instants de la vie.
Plus on a accumulé, plus on a à perdre, perdre la vie alors que tout nous
est offert est une insécurité intolérable. Les édifices funéraires
ostentatoires sont innombrables. Certaines élites entraînaient leurs
animaux, leurs soldats, leurs épouses dans leur tombeau. Les oligarques
ne supportent pas que leurs subordonnés leur survivent.
Depuis des millénaires, aucune des civilisations terrestres organisées en
classe, n'a réussi à survivre. (Lire Jared Diamonds)
Les sénateurs romains préférèrent mourir avec leur civilisation plutôt que
de changer des règles iniques. Pour un riche, rien n'est pire que partager.
Pour un riche rien n'est pire qu'un « partageux ». Une élite se refuse en
simple mortel. Une élite se prend au sérieux, se croit indispensable. Ils
seront jusqu'au bout sénateurs et décideront pour nous et pour nos enfants.
Pas fatigués, ils reculent l'âge de la retraite des Autres.

La retraite du CNR, c'était pour aller vers le salaire à vie pour tous. Elle
était la première étape pour couper la chaîne entre le travail salarié et
l'argent. La retraite ne dépend pas du tout de la solidarité
intergénérationnelle comme le radotent nos chefs pour nous faire
culpabiliser. Bernard Friot démonte ce mensonge dans « L'enjeu des
retraites ». Cette rente est liée aux gains de productivités des employés
puis à un partage des richesses créées. L’argent gagné ne servant plus à
rembourser aux banques de scélérates dettes d’investissement dans
l’entreprise/coopérative. La fin du capitalisme comme le voulait le CNR
en 1946. Les fonctionnaires ont été les premiers à bénéficier d'un revenu

174
lié à leur qualification et non à leur emploi. Cette idée de la fin du salariat
devait se généraliser, hélas elle a fait long feu, malgré le code du travail
qui devait protéger les salariés des diktats patronaux. Les coups de
boutoir de nos élus/dirigeants complices pour rendre l'ouvrier soumis au
travail du patron/actionnaire est plus que jamais d'actualité.

Le mot retraite signifie déroute en langage militaire. En retrait de quoi ?


Pas des loisirs. Pas de la famille. Pas des associations. Pas des activités
artisanales. Pas des randonnées.
Les Espagnols appellent la retraite la « jubilation », c'est dire comme est
perçu le travail organisé par les élites.
Pour les italiens c'est la « pension », mot lié à une forme de rente
financière alors que pour l'Espagnol, c'est plus un sentiment.
On s'en fout de la retraite si elle nous oblige à nous prostituer pour
accumuler des trimestres.
Obsession du futur, oubli de vivre l'instant.
Gagner sa vie en perdant son temps à travailler.
Attendre la retraite pour profiter de la vie ; pensée d'esclave.
Je veux pouvoir accomplir mon œuvre maintenant et jusqu'à la fin.
De quel droit m'impose-t-on le temps de mes études, de mon métier, de
ma retraite ?
La pension de retraite doit être identique. Le cadre a déjà bien plus
accumulé que l’ouvrier.
« La loi du plus fort est toujours la meilleure », la gestion des caisses de
retraites gave les élites sinon les acquis sociaux auraient déjà disparu.

Les ouvriers du bâtiment, les aides-soignantes iront au front jusqu'à 67


ans.
Ces salariés auraient tort de prendre une année pour se mettre un instant
en retrait, une retraite pour s'occuper de ses enfants petits plutôt
qu'attendre sa retraite pour s'occuper de ses petits-enfants.
Ils auraient aussi tort de se mettre en retrait pour s’occuper de leur vieux
plutôt que de l’abandonner dans un mouroir ?
Oui, car ils perdront des années de cotisations.
Si en plus ELLES ont élevé des gosses, la retraite à taux plein n'est pas
pour elles.
Altruistes, elles auraient dû aller bosser dans une usine rendant malade
pour cotiser.

175
Merde faut que le système de protection de la santé perdure. Culpabilisez.
Ivan Illich et Paul Goodman avaient repéré les risques liés aux institutions,
aux systèmes, qui éloignent les individus des buts que ceux-ci disent
poursuivre à travers elles. Le système mis en place se révèle si puissant
qu'il en arrive à nier les individus pour assurer sa survie.

Paul Goodman en 1945, extraits.


− C'est trahir la société libre que d'accepter un emploi qui
n'actualise pas nos capacités humaines ni ne transcende la
division systématique et irréfléchie du travail.
− Il faut reconsidérer notre niveau de vie, en distinguant ce qui est
vraiment utile à notre subsistance et au bien-être humain de ce
qui nous asservit à la compétition, à l’insécurité émotionnelle et
au sentiment d'infériorité engendrés par des institutions
exploiteuses et une publicité contraignante.
− Il faut permettre et encourager la satisfaction sexuelle des jeunes
afin de les libérer de leurs angoisses et de leurs soumissions à
l'autorité. Cela est essentiel si l'on veut empêcher la réapparition
de modèles de comportement fondés sur la contrainte et l'autorité.
− Il faut, par petits groupes, exercer notre droit d'initiative pour
tout ce qui dans la vie communautaire, nous concerne au premier
chef (le logement, l'aménagement des quartiers, la scolarité, …).
− Vivant au milieu d'un monde aliéné, il nous faut mutuellement
analyser et purger nos âmes afin de ne plus regarder comme
coupables ou comme instruments de conspiration les actes
illégaux dictés par notre nature commune.
− Il faut progressivement se dégager de tout ce qui se rattache à la
guerre.

Parfois, la vie que l'on nous impose est tellement difficile à supporter que
la mort est la seule liberté. 11000 suicidés par an, 300 000 tentatives ;
combien de paysans et d’ouvriers ? Les prisonniers aussi se suicident en
grand nombre mais là c'est bien vu, l'humain civilisé doit rendre coup
pour coup.
Rien, aucune action, aucune prise de conscience de ces drames français.
Globalement, nous respectons plus la vie ; des ouvriers grévistes
pouvaient être tués par l'armée sur ordre de Clemenceau sans que cela ne

176
soulève d’opprobres. Aujourd'hui, un soldat français sacrifié dans une
guerre pour l'uranium soulève l'indignation.

Nous sommes de plus en plus nombreux.


L’argument radoté par l’inconscient collectif productiviste affirme que
l’augmentation de la population mondiale est liée aux progrès de la
médecine. C’est un peu court, on a vu qu’entre l’an 800 et l’an 1350, la
France avait gagné 14 millions d’habitants. Les progrès agricoles pour
nourrir la population ayant entrainé une meilleure santé et une société
moins guerrière sont des éléments plus probants.
Une raison plus psychologique m’apparait importante. Les femmes ne
faisaient pas plus d’enfants, mais les morts étaient moins nombreux car
l’envie de « vivre le plus vieux possible » s’est imposé au peuple après
avoir été désiré par des élites comme Voltaire.
De plus, la fin de la confiance en Dieu, confirmée par le tremblement de
terre de Lisbonne, a installé dans l’inconscient collectif un nouveau culte
pour vivre bien le plus longtemps possible : le culte du progrès.
L’occidentalisation du monde a aussi mis en avant l’individu,
globalement plus important que le collectif. On peut aussi ajouter le rôle
des échanges facilités par l’invention de l’argent.
Ce sont de toutes ces convergences que l’on peut expliquer que la Terre
soit peuplée de 7 milliards d’humains et que le respect de sa vie et de la
vie d’Autrui est une préoccupation plus importante.
Enfin, il ne faut pas qu'Autrui habite trop loin.

Mathématique Macabre des Infos-Bruits Médiatiques, la pensée


comptable quotidienne appliquée à des drames humains quotidiens.
Pas de morale dans les médias, à la TV un mort n'est pas égal à un mort.
Exemple : 5000 réfugiés morts = 2000 Chinois morts d'un tremblement
de terre = 15 morts dans une catastrophe ferroviaire en Pologne = 2
soldats Français = 1 Johnny.

On n'est plus à l'époque où l'on tue sans gêne.


Au moins c'était clairement assumé.
On est à l'époque du grand bazar, de l'injonction paradoxale permanente.
Injonction à la survivance.
Injonction à la santé.
Un million d'accidents du travail et de l'argent dépensé par l'in-sécurité

177
sociale dans des pubs pour les vaccins ou pour des trains affrétés… aux
bénéfices de multinationales de la maladie.
Nos cotisations participent à la santé de leurs entreprises. Le frère d'un
ex-président est responsable d'une mutuelle. En bon gestionnaire de nos
cotisations, le président fera voter une loi contre la sécu. À la place on
aura une nouvelle ponction sur nos fiches de paie, la
« mutuelle obligatoire employeur » arrive. Elle est là.
Avec les MSA, RSI, et les 50 caisses de retraites, ça va certainement nous
simplifier la bureaucratie. Et si la mutuelle rembourse mal, ils ont prévu
les « sur-mutuelles ».
Les hauts fonctionnaires, les chargés de missions, une caste de collabo se
nourrissant de notre sang et de notre sueur. J'espère qu'un jour, ils
s’expliqueront, devant un tribunal, et diront pourquoi ils utilisent si peu
leur devoir de désobéissance, inscrit dans la loi de 1983.

L'élevage puis la mise à mort de nos cousins animaux est significative de


notre société irrespectueuse des plus faibles.
Trop de diplômés n'ont d'autre choix que de mettre des œillères, le conseil
de l'Ordre veille à la bonne marche de l’industrie.
Des médecins et des vétérinaires se retrouvent sur le banc des accusés
quand ils proposent des soins à base de plantes.
Plantes que les Simples utilisent depuis des siècles et dont le savoir
accumulé risque de se perdre. Elles n'ont pas acheté le diplôme grâce aux
sous de papa, elles n'ont que 30 ans d'expériences du terrain.

DES IDÉES.
La maladie, la mort sont. Pas la peine d'en rajouter, la vie est courte.
Enseigner notre nature mortelle.
Ritualiser la mort, celles des animaux aussi.
Garder les vieux chez eux ou en famille.
Les malades aussi ou au plus proche, dans des structures communales et
donc à taille humaine.
Les humains soignants aiment les humains malades, ils doivent avoir du
bien-être au labeur.
Localement choisir des plantes médicinales, des préparations et onguents
naturels.

178
XI - Conclusion.
Notre présent n'a rien à envier à l'effroyable bilan de notre passé.
Notre futur risque d’être dans la droite ligne ; dramatique pour des
milliards d'humains.
La fraternité des Humains est-il pour après-demain ?
Après avoir cherché si nous pouvions éviter l'effondrement, je pense que
sans réaction urgente nous allons vers une lente et inexorable chute,
classique.
Notre cerveau n'est pas fait pour envisager la mort, il installe un réflexe
de déni. Est-ce le déni qui m'impose de dire qu'on a encore une petite
chance pour quelques-uns ? De nos jours, c'est une alternative à la
« Conjuration des imbéciles » (J.K. Toole) que l'on doit inventer.

« Même si l'on m'annonçait que la fin du monde est pour demain, je


planterais tout de même un pommier. » Luther

Des individus se sont transcendés dans les camps de concentration, si


dans des circonstances aussi infâmes certains humains résistent et créent,
c'est que l’humain est capable du meilleur.
Malgré l'Inquisition, Michelangelo et l'art chrétien ont existé, tout n’est
pas perdu.
Les alternatives existent, des IDÉES, piochées chez l’Autre, ont été
proposées tout au long de cet essai. Elles sont souvent simples à mettre
en pratique et apporteraient plus de bonheurs à la majorité.

Les humains de la préhistoire ont vécu peu nombreux, avec peu de biens,
les conflits étaient rares. Si des chefs prenaient le pouvoir par la violence,
ça ne s'est pas généralisé à toutes les tribus. En -12 000 ans tout s'est
emballé, la force des armes et l'organisation hiérarchisée d'une
civilisation sédentaire ne laisse aucune chance à une civilisation égalitaire
et pacifiste de chasseurs cueilleurs.
Quand les Grecs construisaient leurs cités, ils s'arrêtaient dès qu'un
maximum était atteint, entre 6000 et 10 000 citoyens. Certains émettent
l’hypothèse qu'au-delà d'un certain nombre, un seuil critique, la
démocratie ne peut exister, pas plus de quelques milliers d'individus. Le
concept de « contre productivité » d'Yvan Illich peut-il s'appliquer aux
groupes humains ?

179
Notre histoire récente, depuis 5000 ans, s'écrit sous le règne des
oligarchies ostentatoires et de leurs cortèges d'inégalités. Cela perdure
grâce à l'enseignement d'une Histoire écrite par eux pour maintenir la
majorité dans l'ignorance. Notre système survit grâce à des professionnels
insensés, glacials comme de l'acier. Les hommes d’appareil ont la
personnalité d'un robot. Nos élus, subventionnés par les « gens de biens »
et validés par des « esclavélecteurs », définissent le bien pour nous. Ils
vivent dans la « toute puissance », leurs médias dénigrent la différence,
leurs armées emprisonnent ou tuent des jeunes comme Rémi Fraisse.
Laisseront-ils de la place aux Autres ?
L’histoire prouve que non. Dommage, toujours le changement est porté
par des minorités fracassant les habitudes, les automatismes. Mais il faut
beaucoup de temps, plus d'une génération. Le sang de la plèbe a trop
souvent coulé, elle a bien appris le sens du sacrifice. Le XXe siècle des
Staline, Hitler, Pétain, Mussolini, Franco soulevant des peuples entiers
dans des élans suicidaires est terminé, tant mieux. Au XXIe siècle, la vie
semble plus respectée mais on est sur les mêmes bases ; la promesse de
l'abondance via le Progrès et le Travail, les deux mamelles du capitalisme.
Le résultat sera donc le même, malgré des progrès technologiques
flagrants ? La médecine est l'exemple indiscutable prouvant que les
progrès dus au monde moderne peuvent être merveilleux. Des progrès
dans l'observation, avec l'utilisation des scanners, de la tomographie et
toutes les méthodes d'imageries médicales permettent des diagnostics
inenvisageables 20 ans auparavant.
Mais ne nous croyons pas plus évolués au niveau psycho/social.
Et sommes-nous vraiment moins malades que nos ancêtres hominidés ?
De nouvelles maladies ont été créées et nos environnements de vie sont
détruits.

Globalement, nos modes de vie sont nihilistes, contre notre nature, contre
la nature. On crie, on écrit l'idéal, liberté, égalité, fraternité, pour se
déculpabiliser d'en être si éloigné, et on reproduit les habitudes barbares.
Les sociétés humaines sont conservatrices.
Le plus remarquable de notre époque est cette antique pensée comptable
poussée à son paroxysme : Nous voyons la Terre, ses plantes, ses
animaux comme une mine/ressource/rente.
Comme le DRH ne voit que des ressources humaines.
Nous ne contemplons rien, nous mesurons tout. Couper une forêt pour

180
faire une ZI, pas d'affolement, la forêt sera compensée. On en fera une
deux fois plus grande ailleurs. Plus d'arbres plantés là où ils ne gênent pas,
ça compense en chiffres, pas en vies et biodiversités perdues.
Les Orang-outang élèvent durant 10 ans leurs enfants. Si ces adultes en
devenir n'ont pas appris à reconnaître 200 fruits et leur environnement
avant l'âge de 6 ans, ils ne seront plus capables de vivre en autonomie ; le
jour où ils ne survivront que dans les zoos, il sera trop tard.
Et oh, on se réveille, la perte de biodiversité n'est pas assez alarmante ?
Comme pour un individu c'est uniquement une grosse claque, une
catastrophe qui impose les changements à une société.
La boîte de conserve est arrivée au temps de Napoléon le mafieux, elle
empoisonnait ses troupes avec des soudures au plomb. Aujourd'hui, nous
consommons toujours du thon en boîte, invention typique du XIXe siècle
productiviste et dépensier. Aujourd'hui pouvons-nous nous permettre ce
luxe ? Ce luxe en effet, si nous faisons l'évaluation de la production d'une
vulgaire boîte. La pollution générée par les bateaux thoniers français aux
Seychelles, l'énergie pétrole du Moyen-Orient dépensée pour le contenant
en fer mauritanien, les usines mettant à la chaîne des Noirs vivant dans
un paradis, les déplacements et les transports, la vente dans les grandes
surfaces où les caissières souffrent de TMS.
Tout cela est nécessaire à la commercialisation d'une espèce en voie de
disparition. Tout cela doit nous inciter à accepter de perdre ce type
d'alimentation énergivore et immorale.
Mais qui veut perdre ?
La perte, une notion abstraite, relative, elle se discute.
Les rivières françaises peuvent être poissonneuses. Nos aquaculteurs
peuvent aussi faire du poisson fumé. Perdrait-on en goût à manger local ?
Le changement de paradigme est aujourd'hui une utopie. La « mainmise »
de quelques privilégiés augmente proportionnellement aux oppositions.
Ils préféreront tout détruire plutôt que perdre un peu.

Pessimisme réaliste des catastrophistes ? Lâcher prise ? On s'en sort


toujours, « syndrome de Cassandre ». Imbécillité heureuse des optimistes.
Jamais les optimistes n'ont permis la moindre remise en question. C'est le
temps de la saine colère forcément subjective, car l'objectivité est
l'immobilité.

« Il n'y a pas de vérité sans colère. » Bourdieu.

181
Les guerres mondiales ont sonné le tocsin, sans effet.
Les irresponsables gèrent, encore et toujours, notre quotidien sur les
mêmes bases sociétales.
Irresponsables d'eux-mêmes, responsables des autres.
Des sauveurs, nos cimetières sont remplis de gens indispensables.
Des dispendieux imposteurs sans pensée ni idéologie.
Juste l'argent à court terme.
Les financiers se nourrissent de guerres économiques, les généraux
s’enrichissent durant les conflits.
Hélas, la guerre a besoin de chefs. Quand certains Indiens devaient se
défendre, ils se choisissaient un chef. Connaissant les dangers du pouvoir
rendant implacablement fou, toute la tribu lui crachait aux pieds pour lui
rappeler qu'il ne serait Le chef qu’au moment de la bataille.
Cracher aux pieds des ministres.
C'est la gouvernance sans le pouvoir qu'il faut chercher.
C'est l'échange sans argent qu'il faut chercher.

A nous de ré-agir, au quotidien le progrès techno-scientiste apporte la


régression sociale et l'environnement se délite.
Mais la grande majorité accepte l'inacceptable, quel choix reste-t-il ?
Disparaitre.

« Ne rien faire mais que rien ne soit pas fait. » Lao Tseu à l’aurore

La Terre étant une planète parmi les premières nées de l’univers, d'autres
vies apparaîtront après nous sur une autre planète ou dans un autre univers
comme l'envisageait « l'illumineux » Giordano Bruno, brûlé vif, en
gueulant sur la bêtise et la malignité des élites épiscopales, en l'an 1600.

Notre disparition passera totalement inaperçue. L'univers s'en fout.


Nous sommes aussi présomptueux que les savants des derniers siècles,
eux pensaient qu'ils allaient toucher Dieu grâce aux technosciences.
Historiquement, on est des complexés, le complexe de Prométhée non
assumé nous revient dans les dents.

Hier des conjonctions d’événements furent à l'origine de la Commune de


Paris. Incompétence des élus, absolues indécences des élites, manque et
privation pour la majorité. Au hasard d'une nuit pluvieuse, les Versaillais

182
furent empêchés de voler les canons, les femmes ont lancé la révolte.
Aujourd'hui la folie quotidienne touche des sommets.
Les pauvres sont combattus par certains fonctionnaires smicards, les
malades et les chômeurs sont dans la misère pendant que les banques
Suisses croulent sous l'argent des fraudes fiscales.
Les mères voient leurs enfants mal nés, mal traités, elles vont se révolter.
Rôle des femmes. Elles ont lancé la révolution Russe en chantant la
« Marseillaise des travailleurs ». Le féminisme est une affirmation
permanente. Les inégalités et les vieux schémas de pensées demeurent,
les Occidentales sont encore trop reliées aux hystériques, ces folles de
l'utérus inventées par les savants du XIXe siècle.
Le racisme premier de nombreuses époques est le racisme envers les
femmes, s'il n'est pas d'abord réglé, il est impossible d'aller vers une
société conviviale. Depuis la Grèce antique, elles ont tenté « la grève des
sexes » pour se faire entendre.
Mais de nos jours la mode est à la femme enfant, niaise et sapée comme
sa fille, on n'a pas encore retrouvé l'égalité des sociétés préhistoriques. La
lutte politique dans les actes au quotidien est plus importante que la
participation aux élections ou que le militantisme où domine le culte du chef.

Pub pour être toujours belles. Phallocrates.


Films de superman. Machistes.
Livres scolaires, BD enfantines. Misogynes.
Les rôles sont à répartir, sinon pas de Rêv-olution.
La croyance en la supériorité de l'homme est à dénoncer.
Croyance souvent, raison rarement.
Le déni n'empêche jamais à la vérité d'éclater : Voie Lactée, Mer, Gaïa ;
nos sociétés machos rendent grâce aux femmes.
Notre survie passe par un Ubuntu, un Buen Vivir.
De plus en plus d'Humaines commencent à voir clair, la nature est la plus
belle et la plus efficace fabrique.

La conjonction d’évènements cataclysmiques fait perdre leurs repères à


nos élites. C'est le moment de prendre, de donner, de tenter, de proposer,
de chercher, de trouver. En effet, les moments de l'Histoire tels que ceux-
ci sont rares. La démocratie est rare, sa nature déséquilibrée lui impose
d'être en mouvement. C’est moment de la dépasser, le mot est trop
galvaudé. Nous devons inventer une société sans chef, une sociocratie.

183
Notre mémoire conserve le passé, on peut donc s'en inspirer.
Redécouvrir la glace à l'Aspérule odorante plutôt qu'au parfum chimique,
c'est ringard ?

Ayons le sens des valeurs.


Boycottons l’entreprise du cadre supérieur-compétiteur d'une
multinationale de yaourts de souffrance animale. Boycottons sa réussite
sociale affichée, son 4x4 hybride, ses WE de rando en quad, ses écrans
hyper 21/9 extra large.
Respectons le végétarien, la marcheuse ; celle prenant le temps de
construire des liens d'affections gratuits, ou peignant la nature.
Nous sommes des êtres contemplatifs pas des automates. Tranchons le
nœud gordien du productivisme, du toujours plus, des délires d'une vie
sans limite dont, majoritairement, nous souffrons. La promesse du
progrès technologique faisant « évoluer » le genre humain a fait long feu.
Je parle bien d'évolution.
Je réserve le mot « progrès » aux objets technoscientifiques. Ce mot ne
peut être attaché à l'art ou à une civilisation, un Picasso ne se mesure pas
en progrès. On peut mesurer l'apport d'un objet technoscientifique
uniquement si l'on dresse le bilan de son apport social, humain,
environnemental. L’observation du passé, le recul permettent cette
mesure. Il est indispensable de Ralentir pour s'auto-évaluer. Une perte de
temps pour le capitalisme, une dangereuse introspection pour nos élites.

Changer d'éclairage, se mettre à jour, s'enrichir de contradictions.


Une psychothérapie mondiale ? Même pas mal.
Des esclaves/technologies me rendront invincibles.
Le déni ne me tiendra debout qu'un court moment.
Oui, j'ai peur de la maladie, j'ai peur de souffrir.
Et l'apprentissage de la gestion de ces émotions si elles deviennent trop
envahissantes. Même pas peur.
La douleur ne fait-elle pas prendre conscience d'une épine plantée.
Des prêtres/médecins me garantissent la vie éternelle.
Accepter pour transcender.
Oui, j'ai peur de la mort.
La vie est éphémère.
Pas besoin de pouvoir, juste le respect de Soi, et Amour de l'Autre.

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Quelles IDÉES pour agir ?
J'imagine les vibrations des lithophones et les chuchotements des flûtes
en os d'oiseaux pendant que les peintres dessinaient les étoiles sur les
murs des cavernes ; aussi les enfants dansant autour du feu. C'était dans
un passé lointain, il y a quelques 50 000 ans.
Comme mes ancêtres, j'aime les éclipses de Soleil, un miracle absolu. La
Lune se trouve être 400 fois plus près de la Terre que le soleil tout en
étant 400 fois plus petite, environ. De ce fait, la Lune occulte parfaitement
le Soleil. Le cône d'ombre provoqué par la lune touche juste le sol
terrestre, quelques kilomètres de plus entre la Terre et son satellite et les
humains n'auraient pas eu droit à ce spectacle cosmique.
Créer des lieux de vie à l'image des tribus Aborigènes d'Australie.
Multiples et uniques, elles ont chacune leurs rites, leur culture, leur
politique locale de gouvernance pourtant toutes tendent vers le même but :
vivre en symbiose, en amour avec la nature.
La Terre est abondante en énergie, en arbres fruitiers, en animaux, en
intelligence collective. Faut vraiment être borné pour ne pas arriver à s'en
sortir, faut vraiment laisser son cerveau au vestiaire pour accepter de se
faire diriger par des machines.
La Terre est généreuse, l'invention du manque et l'appropriation par
quelques-uns sont responsables des iniquités planétaires car l'agriculture
saine peut nourrir 12 milliards de terriens. De toute façon ce n'est pas le
risque d'être trop nombreux dont il faut se méfier mais le risque de ne
plus nous reproduire. Le plastique, tiré du pétrole du Carbonifère,
répandu absolument partout stérilise les sols et les humains. Les
pesticides, les fongicides, les conservateurs sont des perturbateurs
endocriniens.

Le degré d'une civilisation se mesure à l'égalité entre les hommes et les


femmes, la situation est tellement déséquilibrée que les femmes ne
veulent plus autant d'enfants partout sur la planète.

L’humain est un être multiple, un geste répétitif abîme.


Sortons des cases. Ne tolérons pas le temps confisqué, les classes sociales,
les métiers éternels, les zones de travail et de repos, les réserves pour
animaux et ouvriers.
Le figé rassure mais seul le mouvement est vie.
Agissez pour vous-mêmes en pensant que c'est extensible à tout le monde.

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Politiquement, ne rien vous interdire, l'urgence doit vous rendre
pragmatique.
La violence est intrinsèque aux États. Les gardiens de la paix sont
devenus des forces de l'ordre high-tech avec des outils de répression
sophistiqués et bien peu limités. Ah si, les limites sont fixées par la loi,
votée par leurs chefs. La violence légale de l’état se pense ainsi légitimée.

Nous faut-il utiliser la violence pour nous défendre ? Nos ennemis


n'attendent que ça. Si nous ne sommes pas assez violents, des pros
infiltreront nos manifs. C’est un devoir humain de se défendre contre les
agressions, la fuite est une solution, la légitime défense aussi. Le
« Travail » psychologique personnel permet de « Penser » que la non-
violence est une meilleure réponse, car chaque individu, de tout âge, peut
participer et nos sages illustres ont laissé des exemples.
La non coopération est pacifique, cet acte militant impose d'inventer des
comportements a-normaux, par exemple refuser un achat et préférer
réparer. Vous êtes à moitié satisfait de la politique de l'état, de votre
village alors vous payez la moitié de vos impôts. La désobéissance civile
est le choix des faucheurs volontaires d'OGM. Ils vont devant les
tribunaux pour faire avancer leurs idées hautes. De nombreux français
refusent les œufs de poule maltraitées, ils sont plus forts que la loi, ils
imposent aux producteurs de changer. En science, le sacrifice d’animaux
d’expérimentation se fait de plus en plus avec un rituel autour d'un autel.

Ré-enchantons nos sens. Humez, admirez, partager, dansez, chantez,


dégustez.
Notre façon de nous nous nourrir est le premier geste de notre
émancipation.
« Vous êtes ce que vous mangez », ce fondamental spirituel a, aujourd'hui,
une explication scientifique. Les gènes ne sont pas immuables, un aliment,
une forte émotion peuvent faire muter notre génome.
En adulte responsable, quittez le sein que vous n'avez pas choisi.
Manger est un geste sensible, varier les mets, les saveurs, développer ses
sens, les surprendre permet d’expérimenter la nouveauté, de changer ses
habitudes, d'ouvrir sur... l'artisan/ami à la place du robot machine/homme
d'usine.
Remettez à leur juste place les technosciences, elles n'induisent pas le
bonheur.

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La finance et l'économie sont des outils que vous devez vous approprier.
L’économie n'est qu'au service de l’humain, la première révolution
française a perdu parce que la majorité voulait un projet de société
identique à celui de la classe dominante.
Le prêt, la gratuité, l'échange sont des alternatives à l'obsession de
propriétés. Attendez d'être nombreux pour des actions d'éclat sinon
agissez discrètement. Si la majorité décide que c'est le mur, il ne vous
reste que la patience. La société ne change que par la R-évolution des
humains qui la composent.

Une odeur fraîche et mielleuse émane de la divine nature.


Le soleil succède à la pluie, ce début d'automne est encore l'été.
Les premières feuilles emportées par le vent accompagnent le jeune
Lucas ; ensemble, ils virevoltent et tourbillonnent sur le sentier de terre
qui mène à l'école.
L'enfant vagabonde au milieu de la forêt comestible, il ne sera pas en
retard ; il est maître de son temps pour aller rencontrer son guide
éducatif. Le silence matutinal s’est empli du chant des oiseaux. L'air est
transparent et pur. Il gonfle ses poumons et sent ses narines se dilater.
Les chaussures en bandoulière, il s'est ancré dans l'humus source de vie,
de l'arbre à l'humain. Il enlace d'amour le végétal rugueux et tiède, il sait
ce qu'il lui doit. De ses branches, l'Autre lui tend aimablement le fruit de
la connaissance. Croquant le cadeau rougeoyant, le petit homme s'est
assis dans l'herbe moelleuse ; il patiente sous un affleurant et caressant
rayon de lumière.
Il sourit en voyant son amie Maïlys sortir de son chalet de rondins. Il
l'accueille avec un air de flûte, elle se met à chanter d'une voix enrouée.
« Il faut que tu respires » (Mickey 3D)
Les habitudes ont du bon ; souvent, ils aiment aller folâtrer avec d'autres
amis.
Pas à pas, lent et attentif, il écoute le frottement des feuilles sous ses
pieds nus
Tout à coup, un bras lui barre le chemin, l'index de son amie guide son
regard, un scarabée noir étincelant roule sa boule. Les yeux ahuris des
humains de l'avenir s’écarquillent comme ceux de l’Égyptien de
l'antiquité, une nouvelle journée à vivre s'annonce.

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