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du Chamanisme
Au-delà des cultures, les pratiques chamaniques expliquées par une
chamane
films, etc .»
incon trôlable.»
L’imagination
L’imagination est le pouvoir de création, de créer des images mentales.
Cependant cela ne se limite pas à l’aspect visuel. L’imagination permet de
former des tableaux complets, comprenant toutes les sensations et aspects de
la réalité : odeurs, sons, toucher, chaud et froid, goûts, etc. Elle peut utiliser
tout ce qui a déjà été perçu pour agencer de nouveaux tableaux, mais aussi,
produire une oeuvre totalement nouvelle.
L’imagination est un pouvoir essentiel de l’être humain. Dans les
pratiques chamaniques elle est largement utilisée. En réalité, l’imagination est
indispensable dans la vie en général et pas seulement dans les pratiques
chamaniques ou pour les artistes. Tous les êtres humains sont des créateurs.
L’un des aspects de la connaissance et de la sagesse est d’être capable
d’utiliser pleinement le pouvoir de l’imagination pour son bénéfice et de ne
jamais la retourner contre soi. Je considère bien entendu cela comme l’une
des aptitudes du chamane tel que je le conçois.
La pleine utilisation du pouvoir de l’imagination de façon bénéfique
requiert quelques conditions :
«Une même réalité ne sera pas perçue de la même façon par tout le
monde.»
Intuition
J’ai l’habitude de dire que je dirige le plus souvent ma vie en sentant ,
plutôt qu’en pensant. Mes choix sont plus le fruit d’un ressenti que d’une
réflexion. Pourtant je ne suis pas stupide, et je suis même plutôt une
intellectuelle. Je suis capable de réfléchir, je le fais autant que nécessaire.
Mais je considère le ressenti souvent plus fiable que la réflexion ou la raison.
Cela semble en totale contradiction avec ce que j’ai expliqué
précédemment. Il faut garder à l’esprit que pour connaître la forme de
ressenti dont je parle, il faut être dans un état adéquat.
Cet état pourrait se résumer ainsi :
• le mental tout à fait calme
• sans peur
• sans émotion
• totalement centré
• totalement ancré, c’est-à-dire présent
• dénué d’idées préconçues
Quand ces conditions sont remplies, utiliser le ressenti comme source
d’information, d’évaluation d’une situation et facteur de choix, est à votre
portée.
L’information est alors :
• claire
• simple
• sans émotion
• sans rapport avec une croyance ou un système de croyances qui
pourraient servir à l’interpréter.
Vous noterez bien que je n’assimile pas l’intuition à l’émotion, même si
les émotions sont des sources d’information indispensables dans la vie. Il
existe pour moi plusieurs façons de traiter les situations et de faire des choix :
réagir de façon émotionnelle et instinctive (rapidement et sans recul, ce
système de réaction peut nous sauver la vie en cas de danger), raisonner et
réfléchir (traitement analytique lent fondé sur ce que l’on sait dans sa tête), et
sentir ( traitement fondé sur la perception profonde, qui demande du recul et
de faire taire le mental et les émotions).
En l'occurrence sentir n’est pas non plus imaginer. Lorsque l’on ne se
trouve pas dans l’état approprié, il ne s’agit pas d’intuition. Cela peut tout
aussi bien être du fantasme. Nombre de perceptions, visions, messages
auditifs que certains pensent «recevoir» sont en réalité de l’ordre du
fantasme.
En réalité le ressenti dont je parle est une façon de percevoir directement,
et se passe du mental. Et il n’y a ni émetteur ni récepteur. Cela ne nécessite
pas d’images ou de sons, cela ne nécessite aucun support. C’est comme
savoir simplement quelque chose, sans émotion.
L’intuition est donc le mode de fonctionnement qui est le plus performant
à mes yeux, le plus fiable, et sans aucun doute celui d’un chamane. Il n’est
pas besoin de peser le pour et le contre, ni d’interpréter le moindre signe. Une
intuition est claire ou bien elle n’est pas. Le message n’est pas codé.
L’information arrive et est connue avant même de pouvoir être exprimée par
des mots, donc par le mental. Le fait d’être capable d’intuition ne nous prive
pas cependant de la capacité à utiliser les autres modes de traitement : les
émotions nécessaires et naturelles sont toujours là, et la capacité à raisonner
également.
Il est difficile d’expliquer l’intuition d’une façon qui soit valable pour un
scientifique. Ce n’est pas un problème. Beaucoup de choses existent et sont
vécues sans pouvoir être expliquées ou prouvées dans une démarche
scientifique pour le moment. Il est possible, comme le dit le Dalaï-lama,
qu’elles puissent être prouvées et expliquées un jour. Quoi qu’il en soit, de
vrais scientifiques ont eu d’exceptionnelles intuitions, et n’importe quel être
humain connait l’intuition dans sa vie.
Cela commence simplement au moment où l’on dit «ça je le sens» ou «ça
je ne le sens pas». Il ne s’agit que d’une impression, un ressenti à propos de
quelque chose, une situation, un choix à faire, une personne. Ce sentiment
peut être assez précis, et porter de nombreuses informations, sur des sujets de
n’importe quelle sorte. Cela nécessite avant tout d’être centré sur soi tout en
restant ouvert au reste de l’univers. C’est à la portée de tout le monde. Cela
ne nécessite aucun don.
Pourquoi ? Comment ? Ce n’est pas gênant de dire «je ne peux pas le
prouver» ou «je ne sais pas». Cela peut être une attitude sage concernant
beaucoup de sujets en chamanisme, et certainement beaucoup plus juste que
d’adhérer à n’importe quelle explication, même présentée de façon logique.
Il est courant que les explications les plus farfelues soient les plus
aisément acceptées. C’est parce qu’une explication compliquée, voire tordue,
est facilement acceptable par un mental agité, une vision du monde
compliquée et un égo développé. Pourtant les explications les plus simples
sont toujours les meilleures. Sur ce sujet du sentir et de l’intuition, mon
point de vue personnel est que cela est lié à notre nature profonde.
Je ne veux pas développer la question de l’éveil (au sens bouddhiste) ici,
mais pour moi avoir accès à toutes sortes d’informations est naturel car au
niveau de ce que nous sommes profondément, nous ne sommes pas
individualisés, ni connectés, ni séparés de quoi que ce soit.
«Une intuition est une information perçue directement, toujours
« Une intention n’a pas besoin d’être exprimée pour exister. Elle
n’a besoin d’aucun support.»
Croyances
J’aborde souvent la question des croyances et j’ai commencé à le faire
dans ce livre. Voici le sens du mot «croyance» employé dans ce livre : ce que
l’on croit vraiment au fond de soi, que ce soit conscient ou non.
Cela peut concerner n’importe quel domaine, et non seulement la
spiritualité. La plupart des gens ont des croyances sur absolument tout, à
commencer par eux-mêmes. Vous avez sans doute des croyances sur la vie, le
travail, l’argent, la réussite, les hommes, les femmes,etc.
Ce que vous croyez au fond de vous - je le répète : consciemment ou non
- est ce qui détermine l’utilisation de votre pouvoir personnel. C’est ce qui
détermine vos actions, vos choix, vos émotions, vos réactions, vos
projections. C’est ce qui filtre la réalité pour en faire «votre» réalité.
Si je poursuis l’exemple précédent, il pourrait s’agir du cas d’une
personne qui a du mal à trouver un emploi, ou un poste avec des
responsabilités et un bon revenu. La cause de son problème est ce qu’elle
croit, dont les croyances déjà évoquées :
«je ne suis pas à la hauteur».
«gagner beaucoup d’argent c’est mal».
Ces croyances filtrent la réalité. A travers ce filtre, la situation est perçue,
vécue, d’une certaine façon, totalement subjective.
Dans la vie, les situations sont beaucoup plus complexes que cela. Dans
une situation, de nombreuses croyances peuvent influer, certaines n’ayant pas
de rapport direct avec la situation. Dans cet exemple, une partie du pouvoir
de cette personne est «prisonnière» de ses croyances. Elle se sent d’ailleurs
probablement impuissante, car rien ne doit marcher comme elle l’espère.
C’est d’autant plus triste qu’elle ne sait sans doute pas pourquoi ça ne
fonctionne pas, ni même qu’elle croit ces choses-là.
Vos croyances sont toujours là, 24h/24 comme un programme qui
conditionne votre vécu et vos réactions, mais vous n’en connaissez sans
doute qu’une toute petite partie. Elles sont cependant accessibles à celui qui
en a la volonté et qui accepte de sortir de l’analyse mentale de sa vie.
Dans un autre livre je parlerai en détail de la façon de découvrir ses
croyances, et de s’en débarrasser pour récupérer son pouvoir, devenir libre et
enfin soi-même. Tant que ce travail n’est pas réalisé, non seulement on a peu
de pouvoir personnel, mais rien dans la vie n’est perçu tel qu’il est.
Exercice : Ecrivez à propos d’un problème que vous avez en ce moment,
d’un conflit, d’une situation relationnelle difficile, tout ce qui vous passe par
la tête. Ensuite relisez votre texte en surlignant toutes les phrases qui sont des
croyances. c’est à dire tout ce que vous affirmez comme des évidences Les
phrases en question commencent rarement par «je crois», bien évidemment.
Exemple : si vous avez écrit ceci : «il n’en a rien à faire de moi il me
prend pour une idiote mais dans la vie on ne peut pas faire comme ça, il faut
s’adapter aux autres....»
L’ensemble de cette phrase est l’expression de croyances. Prenez un
cahier et écrivez :
«Je crois qu’il n’en a rien à faire de moi»
«Je crois qu’il me prend pour une idiote»
«Je crois que dans la vie il faut s’adapter aux autres»
Cette dernière croyance est particulièrement intéressante, elle peut avoir
de nombreuses conséquences dans votre vie. Quant aux deux premières, c’est
là aussi ce que vous supposez mais peut-être est-ce totalement faux. Supposer
ce que les autres pensent ne mène à rien de bon, cela mène aux malentendus,
aux conflits, à la souffrance.
Tout ce qui vous semble «évident», être la vérité, est ce que vous croyez
et non la vérité. D’ailleurs les autres ne croient pas la même chose. Pour la
personne qui croit «dans la vie il faut s’adapter aux autres», c’est une vérité
qui a des conséquences réelles dans sa vie ; mais pour les autres, c’est de la
foutaise.
Prendre conscience qu’il s’agit de croyances et non de la réalité est déjà
un grand pas. Ce sujet à lui seul nécessitera un livre entier, afin de vous
permettre de bien comprendre de quoi il retourne et de trouver vos croyances
de manière bien plus efficace, mais aussi de les effacer.
Nota Bene : l’exercice proposé plus haut n’est qu’un outil extrêmement
médiocre pour dénicher ses croyances. En effet, lorsque l’on suit le fil d’une
analyse mentale, les idées qui nous viennent sont en grande partie le fruit de
ce qu’on a entendu ou lu. D’ailleurs le fait de se répéter ces choses, ne
provoque aucune prise de conscience, ce ne sont que des mots, cela n’a peut-
être aucun rapport avec ce qui est au fond de vous. Il s’agit de discours sur
votre problème et non de la réalité du problème. C’est pourquoi certains
passent des années à parler de leurs problèmes sans les régler. Il faut prendre
un autre chemin : il faut absolument sortir de l’analyse mentale et du discours
pour découvrir les croyances, qui ne sont pas des idées mais des empreintes
sensorielles. J’enseigne comment le faire de façon extensive dans des stages.
Pour optimiser l’efficacité de l’exercice précédent, écrivez ce qui vous vient
spontanément, puis effectuez un premier tri pour supprimer les bla bla..Ce
que vous croyez vient de vos tripes ou de votre coeur, mais pas de votre tête,
il sera probablement accompagné d’émotions.
Les croyances et le chamane
Ceci étant, je ne pense donc pas qu’on puisse être un chamane digne de ce
nom sans avoir réalisé ce nettoyage des croyances.
Pourtant, les gens s’attendent à ce qu’un chamane ait un grand nombre de
croyances spirituelles. Cela vient du fait que ce terme évoque des images, des
stéréotypes forgés par un certain nombre de documentaires et de livres qui se
réfèrent, soit à des «sorciers» oeuvrant dans des contrées reculées, parmi des
populations qui n’ont pas accès à d’autre culture qu’une tradition qui n’a pas
évolué depuis des siècles, soit à des personnages de romans. Le chamane tel
que beaucoup l’imaginent est précisément celui qui brandit les superstitions,
et les croyances de son peuple.
Il est bien évident que si cette personne croit vraiment tout cela, elle est
enfermée dans un système de croyances, qui, comme une boîte, limite sa
perception de la réalité. Tout ce qu’elle fait pour les autres ne leur permet pas
de sortir non plus de cette boîte. C’est donc limité. Ce genre de position et de
vie n’a pour moi rien d’enviable, c’est même l’opposé de ce que j’ai pu
rechercher. A mon avis pour être libre et pour y voir clair, il faut être capable
de voir au-delà des systèmes de croyances, sinon la vision est à la fois étroite
et erronée.
De même, le rôle d’un chamane qui enseigne revient avant tout à aider
son élève à abandonner ses croyances, à désapprendre ce qu’il sait. Ce travail
peut être violent, perturbant. Plus on se débarrasse de ses croyances, plus
notre vision, notre conscience, s’élargit. Petit à petit les filtres, les bandeaux
qu’on a devant les yeux, mais aussi ce qu’on projette sur les gens, et le
monde, disparaissent.
C’est ainsi que l’on commence à progresser en terme de connaissance. Il
est simple de voir ce qui est, quand on est libéré des projections et des filtres.
Lorsqu’il s’agit d’aider, il n’est pas toujours possible de guider vers
l’abandon des croyances. Cela peut simplement être la transformation des
croyances, ou bien même l’utilisation des croyances de la personne. Quoi
qu’il arrive, le chamane ou celui qui aide, devra toujours «faire avec» les
croyances de celui qui demande de l’aide.
En ce qui me concerne, j’ai débusqué et éliminé un grand nombre de
croyances, et je reste toujours à l’affût en la matière. De par ce travail, je suis
devenue très à l’aise pour aider les autres à repérer leurs croyances. Lorsque
je vois ces croyances, je ne m’empresse pas de les chasser, en encore moins
de les révéler : ce serait un abus de pouvoir. Il ne faut aider que celui qui le
demande, le guider pour qu’il ait des prises de conscience, et non lui faire des
révélations sur sa vie... Rien ne sert de dire quelque chose à quelqu’un, seule
une réalisation profonde, une vraie prise de conscience, entraîne un
changement. De plus il faut toujours tenir compte de ce qui est le plus
important à régler à un moment, et ne jamais brusquer les gens.
Dans mes stages, on réalise des inventaires de croyances. C’est très
confortable de ne pas avoir de croyances sur la plupart des choses, même si
cela est difficile à imaginer pour la plupart des gens.
Essayez de penser ce que serait votre vie si par exemple vous ne croyiez
plus rien sur les hommes, sur les femmes, ou sur l’argent, le travail. Ce serait
sans doute déjà un gros changement. Mais lorsque l’on nettoie ses croyances
dans tous les domaines, on peut parler de métamorphose.
« Vos croyances déterminent votre réalité à travers vos actes,
vos pensées, vos émotions et vos intentions.»
Le contenu d’un voyage que l’on réalise pour une autre personne dépend :
• de l’intention du voyage, la question, le problème
• de ce qu’on croit
• de notre culture
• de ce qu’on s’attend à voir
• de ce qu’on n’est pas prêt à voir
• de ce que l’autre croit
• de sa culture
• de ce que l’autre est prêt à entendre
• de ce que l’autre s’attend à entendre
Le voyage sera un mélange des «univers» des deux personnes, et en
dépendra. Le principal risque réside ici en :
• l’influence que l’univers du voyageur aura sur le résultat. Cela signifie
que le voyage sera seulement ce que le voyageur pourra voir, ou voudra
voir. Il sera «orienté» et «limité» par ce qu’est la personne qui voyage,
son état de conscience et ses croyances.
• L’interprétation que le voyageur fera du voyage quand il le racontera à
celui pour qui il a voyagé.
• L’absence de recul ou de modération dans la foi que le voyageur mettra
dans ce qu’il aura vu, perçu, entendu, ou réalisé dans le voyage.
• La façon dont la personne pour qui le voyage a été fait pourra se laisser
influencer, aura tendance à croire ce qui lui sera raconté.
Comme je l’ai dit plus haut, le fait d’être capable de faire un voyage
chamanique n’est pas un exploit. Cela n’est pas en rapport direct avec la
sagesse acquise par la personne. Une personne qui n’a réglé aucun de ses
problèmes, ou endoctrinée, peut réaliser des voyages. Une telle personne qui
croit qu’elle peut aider les autres devient un vrai danger pour autrui.
Ce n’est pas valable seulement pour le voyage chamanique, mais pour
toute forme d’aide proposée. En effet tout ce qu’elle percevra dépendra de ses
croyances, de l’univers qui est le sien. Ses voyages ne seront pas innocents ou
exempts de projections. Cela se perçoit très bien dans les voyages de
certaines personnes. Si elles ne doutent pas de ce qu’elles perçoivent et
confondent réalité et perceptions, cela peut avoir des conséquences graves.
Le fait de présenter le voyage et les paroles des esprits comme
indépendants de la psychologie du voyageur rend le problème plus important.
Ce n’est pas un être humain qui parle, ce sont les esprits à travers lui, c’est un
guide spirituel, les anges, dieu... Par conséquent ce qui est dit ou montré est
indiscutable. Cette position est très risquée.
Je ne considère pas ces personnes comme de vrais chamanes, non pas
parce qu’elles sont occidentales ou parce qu’elles font payer, mais parce que
certaines sont dépourvues de sagesse, de discernement, de modération, de
recul, de conscience, de sens des responsabilités. Celles qui s’encombrent de
tout un tas de précautions, rituels, ou protections inutiles, ne font que
prouver leur ignorance.
Je vous prie de garder à l’esprit que les chamanes traditionnels officient
dans des contextes très précis, très réglementés, pour des personnes qui
appartiennent au même univers qu’eux, et très éloigné du nôtre.
Conclusion sur le voyage chamanique
C’est une pratique qui permet de regarder les choses, les problèmes, les
situations d’un autre point de vue, d’ouvrir des portes, d’agrandir le champ de
sa perception. En ce sens elle est plutôt utile et bénéfique. Ce qui limite
l’outil , c’est toujours la personne qui l’utilise.
L’efficacité du voyage, des actions qui y sont tentées, dépend de la force
et de la clarté de l’intention du voyageur. Tout ce qui fait partie du voyage,
les êtres, les lieux, les objets, les actions à mener, sont des supports pour cette
intention.
Il me semble aussi utile de dire que ce n’est pas une pratique miracle ou
indispensable : il n’est rien qui ne puisse être fait autrement que par un
voyage chamanique. Ce n’est qu’une pratique parmi d’autres. Elle ne définit
pas le chamane, et ne prouve l’évolution spirituelle de personne. D’autre part,
les résultats du voyage chamanique, quand il est réalisé pour une autre
personne que soi, seront toujours soumis à la psychologie de cette personne.
Ce qui a pu être fait, peut être défait. C’est une réalité qui ne tourne pas
toujours comme on le souhaiterait.
Il est même ridicule d’utiliser le voyage à tout bout de champ : certains
ont besoin d’un voyage chamanique pour savoir où partir en vacances, voire
pour choisir leurs légumes. Est-ce vraiment cela le but recherché ? En quoi
cela constitue-t-il un progrès ou une amélioration de la vie ? Je trouve que
c’est plutôt un handicap.
Toute pratique de développement personnel, comme toute voie spirituelle,
doit vous apprendre à devenir libre et à faire vos choix par vous-même. Ce
n’est pas dans un voyage que vous devez savoir le faire, mais à tout moment
dans la vie.
Dans les voyages chamaniques, je recommande également de ne pas
attendre que les «esprits» rencontrés fassent le travail à votre place.
Demandez de l’aide quand vous en ressentez le besoin, mais agissez par
vous-mêmes autant que vous le pouvez. Ce sera plus bénéfique. C’est à la
fois un artifice et une fuite des responsabilités que de croire que ce sont les
esprits qui doivent ou peuvent agir, plutôt que vous.
Mon expérience du voyage :
Je ne saurais dire combien j’en ai fait. Mais j’en ai fait beaucoup. Pour
moi et pour d’autres. Mes voyages étaient très riches en sensations, parfois
très longs. Ils étaient clairs et je m’en souvenais aussi bien que d’un autre
moment de ma vie. Entrer en voyage était devenu pour moi aussi simple
qu’entrer dans une pièce de mon appartement. Puis un jour je me suis rendu
compte que voyager devenait moins agréable, et surtout que cela m’était
inutile, qu’il fallait même me forcer pour utiliser cette pratique, un peu
comme si je devais faire du vélo à petites roulettes alors que je savais pédaler
sans roulettes. Pour quelqu’un qui aimait ça, et était très douée pour ça, ce
fut un peu perturbant au début, un peu triste. Mais c’est ainsi : tout évolue, à
commencer par soi. Ce n’était pas une perte, mais simplement une évolution,
une progression. Bien entendu je suis toujours capable de voyager si je le
décide, et surtout de faire tout ce que je faisais en voyage, d’une façon ou
d’une autre, et plus encore.
Au fil des années, mes voyages se sont simplifiés et raccourcis car je suis
devenue plus efficace, puis je n’ai plus eu besoin de voyager. Les gens
aiment beaucoup qu’on voyage pour eux, et surtout qu’on leur raconte le
voyage. C’est comme une histoire, voire un conte de fées, qui parle d’eux et
de leur vie. Très souvent des éléments qui les touchent particulièrement sont
présents, et peuvent provoquer des déclics, qui participent au résultat. C’est
important de raconter aux gens leur histoire et de l’intégrer dans une histoire
plus grande : la nôtre, celle du groupe, celle de l’humanité.
Les gens sont très demandeurs. Actuellement j’évite de voyager car cela
m’ennuie. Dans les stages, je préfère souvent laisser l’épisode voyage à l’un
de mes élèves qui, au stade où il en est, le fera avec plaisir. C’est un
apprentissage pour lui et un cadeau pour la personne pour qui il voyage.
Quand je suis seule, je procède normalement sans le voyage. J’enseigne le
voyage chamanique dans mes stages pour débutants. Je donne de nombreuses
explications et le programme comporte de nombreux exercices. Le voyage
chamanique est intégré dans une démarche de développement personnel. Ce
n’est pas un amusement. On le fait pour travailler sur soi. Il ne suffit pas non
plus de savoir voyager, il faut savoir pourquoi on le fait, quelle intention
choisir, ce qui rend la présence d’un enseignement spirituel et d’une
démarche de transformation claire, totalement indispensable. C’est en général
grâce à d’autres outils que j’enseigne que mes élèves sauront quand et avec
quelle intention voyager.
« Une personne non libérée qui réalise un voyage chamanique
projette ses croyances dans son voyage, et ensuite, dans l’inte
Du même auteur :
Manuel de reïki premier degré : développement personnel et éveil
spirituel avec le reïki traditionnel (2015)