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Travail de Poésie Française

Analyse du poème “J’ai Faim” (1848) de Eugène Pottier

Julia Duarte - 9821489

J'AI FAIM. (1848)


Au citoyen Fauvert.

J’ai faim! j’ai faim! dit le corps,


Je n’ai pas le nécessaire;
Le ver ronge moins les morts
Que les vivants, la misère.
Quand donc aurais-je du pain?
J’ai faim, dit le corps, j’ai faim!

J’ai faim! j’ai faim! dit l’esprit,


Je ne vais pas à l’école;
En vain la nature écrit,
On croit l’erreur sur parole.
Quand donc aurai-je du pain?
J’ai faim, dit l’esprit, j’ai faim!

J’ai faim! j’ai faim! dit le cœur,


Et je n’ai pas de famille;
Mon fils est un escroqueur
Et ma fille est une fille.
Quand donc aurai-je du pain?
J’ai faim, dit le cœur, j’ai faim!

J’ai faim! j’ai faim! dit le tout.


Faim d’amour et de justice;
Sème ton grain, que partout
La triple moisson jaunisse.
Alors l’homme aura du pain,
Nature n’aura plus faim!

Eugène Pottier était un poète, ouvrier et militant français, qui a écrit les
paroles de l'Internationale. Participé de la Commune de Paris. Après la défaite de la
Commune, il vécut clandestinement à Paris où il écrivit en juin 1871 le poème qui
donna naissance à l'Internationale, qui reçut plus tard la musique de Pierre
Degeyter. En 1887, il publie un recueil de ses poèmes, dont l'International.
Le poème « j'ai faim » a été écrit en 1848 comporte 4 strophes de 6 couplets
chacune, le premier et le dernier couplet de chaque strophe étant un choeur. Les
comptines suivent un schéma AB AB CC. Le poème est dédié aux citoyens fauvert.
Dans le premier verset, c'est le corps à la première personne qui se plaint de la faim.
Il dit qu'il n'a pas ce qui est nécessaire et que les vers mangent les pauvres plus que
les morts, c'est-à-dire qu'il est pire de vivre dans l'état de faim que de mourir. Le
parolier se demande quand il y aura du pain. Déjà dans la deuxième strophe, qui
parle c'est l'esprit, qui a également faim. Il ne va pas à l'école. Dans la troisième
strophe, l'orateur est le cœur. Le coeur dit qu'il a faim, parce qu'il n'a pas de famille:
le fils est un escroqueur et la fille est une femme. Enfin, dans la dernière strophe, qui
dit « le tout »: se plaint de la faim d’amour et de justice. Parlez au lecteur: « Sème
ton grain, que partout », qui serait la solution: « La triple moisson jaunisse. Alors
l'homme aura du pain, Nature n'aura plus faim! »

Le ton général du poème est révolutionnaire: n'exprime pas les sentiments


d'un vaincu résigné, elle est un chant de lutte et d'espoir. ​Une personne affamée
parle pour une classe affamée: soif de justice, éducation, droits. Le corps a faim, et
plus que cela, l'esprit a faim. Et on se demande: quand aurez-vous du pain? Dans
cette question, une autre est intégrée: quand la justice sera-t-elle rendue? La
réponse réside dans les autres poèmes d'Eugène: à « l'Internationale », par
exemple, la réponse est qu'il n'y aura de justice qu'après la révolution.

Pottier fut et demeurera un des plus vaillants glorificateurs de la Commune de


Paris, le chantre incomparable des souffrances et des révoltes du prolétariat. Ce qui
surtout le caractérise, c’est sa confiance en l’avenir. Réunis en congrès à Londres
en novembre 1847, les délégués de la Ligue des communistes, une société ouvrière
internationale secrète, soulignent dans un Manifeste rédigé par Karl Marx et
Friedrich Engels, l’antagonisme de classe fondamental qui caractérise leur époque,
celui qui oppose bourgeois et prolétaires. « La société se divise de plus en plus en
deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées, la
bourgeoisie et le prolétariat ». ​Pottier traduit ce sentiment collectif et appelle le
prolétariat à la révolte. Le poète se souvient des maux du capitalisme et cette faim
est une conséquence inséparable de lui.

La montée du communisme en France a conduit à l'émergence de


nombreuses chansons de protestation diffusées dans les rues à travers des tracts
contenant la partition, les paroles et les illustrations. Il existe un livre appelé "La
chanson de la commune" qui contient tous ces chants de cette époque. Dans ce
contexte, la chanson la plus consacrée des chansons révolutionnaires était
L’International. Quelques années après la rédaction de ces paroles, lorsqu’elles ont
été mises en musique, elles ont également été publiées dans un livre de chansons
révolutionnaires d’Eugène Pottier, et parmi les compositions de cette compilation
figure "J’ai faim". Certaines paroles parlent de déplorer la situation à la périphérie du
capitalisme brutal, mais toujours avec le principe d’appeler les travailleurs à le
combattre, tout comme Marx. Dans le poème analysé ici, nous réalisons que la faim
d'esprit, de corps, d'âme, de nourriture, d'éducation, etc., finirait avec la possibilité
pour le travailleur de s'approprier les moyens de production et de ne pas plus être
exploré. En conclusion, nous pouvons voir comment le poème synthétise le moment
historique de la France et le sentiment commun de la résistance communiste.

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