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106 La prévention

des risques liés


à l’activité bancaire
Une vigilance constante s’impose au regard des risques qui pèsent sur les
métiers de la banque.

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1 Le risque de crédit
Il s’agit du risque lié au non-respect des engagements d’un débiteur (découverts, prêts…). On
parle aussi de risque de contrepartie. Ce risque nécessite de pouvoir limiter le montant des
crédits accordés en fonction de la situation des clients et des garanties qu’ils présentent. L’octroi
d’un crédit doit faire l’objet d’une étude minutieuse (étude des risques, assurances, garanties…).

2 Le risque de liquidité
Les banques empruntent de l’argent à court terme (à leurs clients et sur les marchés), pour
accorder des crédits à moyen et long terme, ce qui leur permet de maximiser leur marge
d’intermédiation (les taux d’intérêt à court terme étant moins élevés que les taux à long
terme). Le risque de liquidité résulte de cette activité de transformation. Les banques, qui
doivent se refinancer régulièrement, peuvent se trouver en difficulté en cas d’insuffisance
de ressources. On parle également de risque de liquidité lorsque les clients des banques
effectuent des retraits massifs, entraînant une panique bancaire (bank run).

3 Les risques de marché


La banque peut détenir des produits financiers pour son propre compte. Elle se protège
contre ces risques de marché en ayant recours le plus souvent à des instruments de cou-
verture tels que les produits dérivés.

a Le risque de taux
Il s’agit du risque lié à la fluctuation des taux d’intérêt sur le marché. La valeur d’un « produit
de taux » telle qu’une obligation à taux fixe évolue de façon inversement proportionnelle
aux taux d’intérêt du marché.

B Le risque de change
La fluctuation des taux de change entraîne une variation de la valeur des actifs détenus,
libellés en monnaie étrangère.
© Éditions Foucher

C Le risque de portefeuille (ou de valeur)


Il s’agit du risque lié à l’évolution des titres et autres valeurs détenues pour le propre compte
de la banque. Par exemple, l’évolution du cours des actions détenues par l’établissement
bancaire.
249
4 Les risques opérationnels
Le Comité de Bâle définit le risque opérationnel comme « le risque de pertes résultant d’une
inadaptation ou d’une défaillance imputable à des procédures, personnels et systèmes
internes, ou à des événements extérieurs, y compris les événements de faible probabilité
d’occurrence, mais à risque de perte élevée. Le risque opérationnel, ainsi défini, inclut le risque
juridique, mais exclut les risques stratégiques et de réputation ». Les risques opérationnels
sont donc nombreux. On peut citer : les braquages, les fraudes, les erreurs humaines, les
défaillances dans l’organisation de l’établissement et les litiges avec les clients.
Les risques opérationnels sont générateurs de pertes financières pour la banque. Il en est
tenu compte dans la mise en place des procédures internes. Ils appellent une vigilance
constante de la part des salariés des banques.

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5 L’importance de la fonction « conformité »
des établissements bancaires
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) insiste sur le fait que « l’environ-
nement dans lequel évoluent les banques les contraint à maîtriser un nombre croissant
de techniques et de réglementations et à mettre en œuvre une politique de maîtrise des
risques plus rigoureuse ». Elle met également en évidence que « les établissements ont vu
les risques qu’ils encourent s’accroître et se diversifier dans des cadres légaux en évolution.
Cette tendance implique une très grande vigilance sur la conformité de leurs opérations ».

Le risque de non-conformité est défini par le Comité de Bâle comme un risque de sanction judiciaire,
administrative ou disciplinaire, de perte financière, d’atteinte à la réputation, du fait de l’absence
de respect des dispositions législatives et réglementaires, des normes et usages professionnels et
déontologiques, propres aux activités de la banque. Ceci inclut notamment les dispositions relatives
à la prévention du blanchiment et au financement du terrorisme, la conduite des activités bancaires
et financières (y compris les conflits d’intérêts), la protection de la vie privée et des données, voire,
selon l’approche définie par l’établissement lui-même ou par le régulateur, la législation fiscale et
le droit du travail.
acpr.fr

En France, des exigences minimales en matière de contrôle interne ont été établies, pouvant
servir de base à la mise en place d’un dispositif de maîtrise du risque de non-conformité.
Celles-ci sont notamment intégrées dans le règlement du Comité de réglementation
bancaire et financière (CRBF) n° 97-02 du 21 février 1997, relatif au contrôle interne (voir
fiche  108.  Contrôles internes et externes des établissements de crédit).
Tous les grands établissements de crédit français et européens sont actuellement dotés
d’une fonction « conformité » ayant pour mission de lutter contre le risque de non-conformité.

6 Les ratios prudentiels


Les banques doivent respecter des ratios prudentiels élaborés par les Comités de Bâle.
Ceux-ci visent notamment à assurer la solvabilité et la liquidité des banques (voir fiche 88.
© Éditions Foucher

Le cadre comptable bancaire).

250
107 Le blanchiment
de capitaux
et les abus de marché
Les banques doivent porter une attention particulière aux opérations pré-
sentant un caractère illégal, comme les opérations de blanchiment ou celles
entraînant un abus de marché.

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1 Le blanchiment de capitaux
a Définition

Article 324-1 du Code pénal


Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des
biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct
ou indirect. Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un concours à une opération
de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un
délit. Le blanchiment est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende.

B Les enjeux de la lutte contre le blanchiment


Selon l’Organisation des nations unies (ONU), le blanchiment représente environ 2,70 % du
produit intérieur brut mondial. Il est particulièrement pratiqué dans les pays en développement
où les flux financiers sont peu surveillés. Des organisations criminelles peuvent contrôler
des secteurs économiques. Les flux monétaires liés au blanchiment ont des conséquences
sur la monnaie et l’économie. La corruption, qui vise aussi les décideurs politiques, peut
altérer la réputation et la solidité du secteur financier. Lutter contre le blanchiment permet
d’identifier les auteurs de crimes ou délits à l’origine de l’opération.

C Les moyens de lutte contre le blanchiment


1. Le cadre juridique
L’ONU, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développe-
ment économique (OCDE) ont mis en place des programmes de lutte contre le blanchiment.
Sur le plan juridique, celle-ci s’inscrit dans un cadre communautaire et national.
• Au niveau communautaire : la directive 2005/60/CE vise à prévenir l’utilisation du sys-
tème financier à des fins de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme. Elle
s’applique aux établissements financiers qui doivent adopter des mesures de vigilance à
l’égard de leurs clients et remplir une déclaration d’opération suspecte en cas de soupçon.
© Éditions Foucher

Chaque pays membre doit mettre en place une cellule de renseignement financier.
• Au niveau national : le socle du dispositif anti-blanchiment est constitué par la loi du
12 juillet 1990. Il repose principalement sur :
– un délit général de blanchiment du produit des crimes ou délits (Code pénal, article 321-1) ;
251
––une obligation de vigilance et une obligation de déclaration de soupçons par les organismes
et professions assujettis (organismes financiers, experts-comptables et commissaires aux
comptes, huissiers, notaires, agents immobiliers, casinos, commissaires priseurs) ;
––une coopération internationale.
2.  Les organismes de lutte contre le blanchiment
• Le groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) a été créé en 1989.
Ce groupement d’États a élaboré 40 recommandations pour lutter contre le blanchiment.
• TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) :
c’est l’organisme français qui recueille les déclarations de soupçons, effectue des enquêtes
et peut saisir le procureur de la République en cas de faits délictueux.
3.  Les obligations des banques

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Les établissements financiers ont une obligation de vigilance et une obligation de déclaration
(voir fiche 21. La fausse monnaie et la lutte contre le blanchiment).

2 L’abus de marché
A Définition

Il peut y avoir abus de marché dans les cas où des investisseurs ont été lésés, directement ou
indirectement, par d’autres qui ont utilisé des informations confidentielles (opérations d’initiés) ; ont
faussé le mécanisme de fixation des cours d’instruments financiers ; ont propagé des informations
fausses ou trompeuses. En effet, ces conduites peuvent porter atteinte au principe général selon
lequel tous les investisseurs doivent être placés sur un pied d’égalité.
europa.eu

B Les enjeux de la lutte contre l’abus de marché


La lutte contre l’abus de marché permet de prévenir les délits boursiers (délits d’initié, de
manipulation de cours, de diffusion de fausse information) et d’assurer l’intégrité des mar-
chés financiers. Il s’agit de favoriser la transparence du marché, d’assurer la confiance des
investisseurs et l’égalité de traitement entre les acteurs du marché.

C Les moyens de lutte contre l’abus de marché


• Au niveau communautaire : la directive abus de marché 2003/6/CE permet à l’Union
européenne de disposer d’un cadre juridique qui assure l’intégrité des marchés. Celle-ci
permet notamment de définir les notions d’information privilégiée et de manipulation de
marché, de fixer les règles relatives aux informations à diffuser par les émetteurs.
• Au niveau national : le dispositif communautaire a été transposé dans le Règlement
général de l’Autorité des marchés financiers (AMF). L’AMF est habilitée à sanctionner admi-
nistrativement les personnes qui se livreraient à une opération d’initié ou de manipulation
de cours, celles-ci s’exposant également à des sanctions pénales. Elle encadre la production
d’informations qui peuvent avoir un impact sur les cours. La loi de séparation et de régulation
des activités bancaires du 26 juillet 2013 renforce les pouvoirs d’enquête de l’AMF, en les
© Éditions Foucher

étendant, par exemple aux systèmes multilatéraux de négociation. Lorsqu’un intermédiaire


financier soupçonne un délit d’initié ou une manipulation de cours, il doit effectuer une
déclaration à l’AMF.

252
108 Les contrôles internes
et externes
des établissements
de crédit

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Les activités d’un établissement bancaire sont génératrices de risques qui
doivent être maîtrisés par des contrôles internes et externes.

1 Le contrôle interne
a La notion de contrôle interne
Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), le contrôle interne est l’ensemble des sécurités
contribuant à la maîtrise de l’entreprise : « Il a pour but d’assurer la protection, la sauvegarde
du patrimoine, la qualité de l’information et de favoriser l’amélioration des performances.
Il se manifeste par l’organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités
de l’entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci ».

B Les obligations des établissements


Les établissements de crédits sont soumis au règlement CRBF n° 97-02 du 21 février 1997.
Selon ce règlement, le contrôle interne doit comprendre :
– un système de contrôle des opérations et des procédures internes : il doit garantir
que les opérations et procédures sont réalisées conformément aux exigences de la direction
et aux règlements ;
– une organisation comptable et du traitement de l’information : elle est mise en
place afin de produire une information et des documents de synthèse de qualité ;
– des systèmes de mesure des risques et des résultats : les risques doivent faire l’objet d’une
évaluation (par exemple, la méthode des scores, en ce qui concerne le risque de crédit) ;
– des systèmes de surveillance et de maîtrise des risques : les procédures doivent
permettre de limiter les risques (par exemple en limitant des capacités d’engagement des
collaborateurs) ;
– un système de documentation et d’information : il a pour but d’assurer la transparence
des procédures et une remontée des informations vers la hiérarchie ;
– un dispositif de surveillance des flux d’espèces et de titres.

C Les conditions d’un contrôle interne efficace


Le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire (septembre 1998) précise qu’« un système de
© Éditions Foucher

contrôle interne efficace nécessite de reconnaître et d’évaluer en permanence les risques


importants qui pourraient compromettre la réalisation des objectifs de la banque (risque de
crédit, risque-pays et risque de transfert, risque de marché, risque de taux d’intérêt, risque
de liquidité, risque opérationnel, risque juridique et risque de réputation) ».

253
Il évoque des principes à respecter, par exemple : la structure de contrôle appropriée, la
séparation des tâches, l’existence de systèmes d’information fiables, la compréhension et
le respect des procédures par le personnel, les comptes rendus de la fonction d’audit à la
direction générale… Il insiste sur le fait que « les autorités prudentielles devraient exiger que
toutes les banques disposent d’un système efficace de contrôle interne ».

Il nous semble que ce qui fait l’efficacité du contrôle bancaire c’est l’addition d’un contrôle interne
et d’un contrôle externe de bonne qualité. Le contrôle interne de premier niveau (contrôle hié-
rarchique), le contrôle interne de second niveau (audit interne), le contrôle externe exercé par les
commissaires aux comptes et par des auditeurs privés externes, et enfin le contrôle externe exercé
par l’organe public de supervision bancaire forment un réseau de veille et de surveillance dont tous
les éléments se complètent et se renforcent mutuellement, tissant ce que j’appellerais la toile d’un
contrôle bancaire moderne et efficace.

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www.banque-france.fr

2 Le contrôle externe
A Notion de contrôle externe
Une mission de contrôle externe est effectuée par une personne ou un organisme extérieur.
Il peut s’agir d’une entreprise mandatée pour procéder à des contrôles ou d’un commissaire
aux comptes chargé de vérifier la régularité et la sincérité des comptes.

B Les « superviseurs » nationaux et européens


Le Système européen de surveillance financière (SESF) se compose de deux volets. Le volet
macroprudentiel est confié au Comité européen du risque systémique (CERS). Le volet
microprudentiel comprend trois autorités européennes de surveillance : l’Autorité bancaire
européenne (ABE), l’Autorité européenne de l’assurance et des pensions professionnelle
(AEAPP) et l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF). Celles-ci sont en relation
avec les autorités de surveillance nationales (en France L’ACPR et l’AMF).
1.  L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)
Adossée à la Banque de France, elle est chargée de « l’agrément et de la surveillance des
établissements bancaires et d’assurance dans l’intérêt de leurs clientèles et de la préservation
de la stabilité du système financier ».
2.  L’Autorité des marchés financiers (AMF)
Elle veille « à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers, à l’informa-
tion des investisseurs et au bon fonctionnement des marchés d’instruments financiers ».

Remarque
Depuis le 4 novembre 2014, la Banque centrale européenne (BCE) assume de nouvelles
missions de contrôle bancaire dans le cadre du mécanisme de surveillance unique (MSU).
Elle se voit confier des missions spécifiques liées aux politiques en matière de contrôle
prudentiel. Les principaux objectifs du MSU consistent à assurer la sauvegarde et la
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solidité du système bancaire européen, en coopération avec les autorités compétentes


nationales des pays de l’Union européenne participants.

254
109 Le contrat de mandat
et le contrat de dépôt
Le mandat ou « la procuration  » est couramment utilisé dans le monde
bancaire. il s’agit d’accorder des pouvoirs sur son compte bancaire à une
personne de confiance. Le contrat de dépôt en agence bancaire est, quant à
lui plus implicite. Chaque jour, des fonds sont déposés sans rédaction d’un
contrat.

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1 Le contrat de mandat

➜ Définition : Convention par laquelle une personne (le mandant) donne pouvoir à une autre
(mandataire) afin d‘agir pour elle et pour son compte (articles 1984 à 2010 du Code civil).

a Les conditions de validité


• Les conditions de fond : les quatre conditions de l’article 1108 du Code civil doivent
être réunies. La capacité du mandant est obligatoire puisque le mandataire le représente.
• Les conditions de forme : absence de formalisme, c’est un contrat consensuel, sauf si le
mandat est donné à un professionnel.

B Les obligations des parties


• Rendre compte au mandant.
Les obligations • Représenter et agir pour le compte du mandant.
du mandataire • Exécuter sa mission avec diligence et loyauté.
• Être soumis dans certains cas au devoir de conseil.
• Payer si le mandat est fait à titre onéreux : obligation financière.
Les obligations • Remettre tous les documents au mandataire pour qu’il réalise sa
du mandant mission et une obligation de bonne foi.
• Respecter l’acte passé par le mandataire.

C La fin du contrat de mandat


• La fin voulue : elle est souhaitée par l’une des parties. Il s’agit de la révocation du man-
dataire par le mandant ou de la renonciation de sa mission de la part du mandataire. La fin
du contrat peut avoir été aussi précisée dans le contrat.
• La fin subie : le décès de l’une des parties, ou la survenance d’une incapacité ou l’ouverture
d’une procédure collective.

D La spécificité de la procuration bancaire


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La procuration bancaire est un contrat de mandat par lequel le titulaire d’un compte bancaire
(le mandant) donne à une autre personne (le mandataire) l’autorisation d’effectuer certaines
opérations sur le compte.

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Le mandataire peut alors effectuer des dépôts, des retraits, des virements et toute opération
autorisée. Il peut ainsi souscrire, modifier, résilier des produits et services.
Il est possible de limiter les pouvoirs du ou des mandataires au moment de la signature de
la procuration. Pour établir une procuration bancaire, il faut remplir un imprimé remis par la
banque, signé par les parties, et dont un exemplaire est conservé par celle-ci.

Le titulaire peut conférer à un (ou deux) tiers le pouvoir de faire fonctionner le compte. La Banque
se réserve le droit de n’accepter que les procurations conformes aux modèles qu’elle tient à la
disposition de sa clientèle. Elle peut refuser une procuration ou en demander la résiliation, notam-
ment si elle a connaissance que le mandataire est frappé d’une interdiction bancaire ou judiciaire
d’émettre des chèques.
La Banque est tenue de vérifier l’identité, la qualité, la capacité et le domicile des mandataires.
Sauf dérogation accordée par la Banque, le nombre de mandataires est limité à deux. Chacun des

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mandataires a le pouvoir d’agir seul.
www.banque-france.fr

Le mandant doit être capable, majeur ou mineur émancipé au moment de la signature. Le


mandataire ne doit pas être interdit bancaire. Les causes d’extinction de la procuration sont :
le décès, l’incapacité, le redressement ou la liquidation judiciaire du mandant ou mandataire,
mais aussi à tout moment à la demande du mandataire. L’extinction de la procuration intervient
également dès lors que les produits ou services prévus dans la procuration n’existent plus,
ou à une date qui a été prévue par les parties lors de la signature (voir Carnet professionnel,
Mandat de procuration sur compte bancaire).

2 Le contrat de dépôt
➜ Définition : Convention par laquelle une personne (le dépositaire) accepte la garde de la chose
d’autrui (du déposant) en vue de la restituer en nature. Il est règlementé par les articles 1915
à 1953 du Code civil.

A Les obligations des parties


Les obligations • Rembourser le coût du dépôt
du déposant • Payer le service rendu (si dépôt à titre onéreux)
• Garder en « bon père de famille »
• Conserver (entretien si nécessaire de la chose).
Les obligations
• Ne peut user de la chose sauf dispositions contraires.
du dépositaire
• Respecter le secret des choses confiées.
• Restituer la chose à la date convenue.
À noter que le dépositaire bénéficie d’un droit de rétention puisqu’il a le droit de garder la
chose tant qu’il n’est pas payé et il bénéficie également d’un privilège.

B Le dépôt de fonds
Selon l’article L 312-2 du Code monétaire et financier : « sont considérés comme fonds reçus
du public les fonds qu’une personne recueille d’un tiers, notamment sous forme de dépôts,
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avec le droit d’en disposer pour son propre compte, mais à charge pour elle de les restituer ».
La spécificité du contrat de dépôt réside dans la possibilité pour la banque de disposer des
fonds pour son propre compte à partir du moment où elle les restitue quand le déposant
le souhaite.
256
110 Le contrat de location
et le contrat de prêt
Dans le milieu bancaire, des contrats sont fréquemment signés. parmi
ceux-ci, on retrouve le contrat de prêt et plus ponctuellement le contrat
de location.

1 Le contrat de location ou contrat de louage

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➜ L’article 1709 du Code civil définit le contrat de louage comme « un contrat par lequel l’une
des parties s’oblige à faire jouir l’autre d’une chose pendant un certain temps, et moyennant un
certain prix que celui-ci s’oblige de lui payer ».

a La formation du contrat
Les conditions générales de validité de tout contrat doivent être réunies. La capacité juridique
est requise pour le locataire. Chaque type de contrat de location présente des spécificités
qui lui sont propres. Les conditions ne sont pas les mêmes dans le cas d’une location, d’un
véhicule automobile, d’un appartement ou un bien meuble quelconque.

B Les obligations des parties


• Régler le montant de la location.
Les obligations
• Utiliser la chose louée conformément à ce qui est prévu.
du locataire
• Restituer la chose louée dans l’état initial.
Les obligations • Remettre la chose louée.
du loueur • Entretenir le bien loué afin qu’il puisse être utilisé sans défaut ou vice.

C La spécificité du contrat de location de coffre-fort


La location d’un coffre-fort dans une agence bancaire présente de nombreux avantages :
– la sécurité d’une agence bancaire (alarme, système de surveillance) ;
– la responsabilité de l’agence bancaire en cas de vol, avec une garantie qui est fonction de
la valeur des biens entreposés ;
– un prix de location attractif ;
– l’accès au coffre est de plus réglementé. Toutes les visites sont consignées sur un registre,
et la salle des coffres n’est accessible qu’aux titulaires d’un coffre, sauf procuration, et à des
heures et jours déterminés par les différentes agences.
Lors de la location d’un coffre-fort, le client signe un contrat de location. C’est un contrat
particulier qui s’apparente à un contrat de garde. En effet, il ne s’agit pas seulement de mettre
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à disposition un coffre, puisque la banque s’oblige en une surveillance de celui-ci, et il ne


s’agit pas non plus d’un contrat de dépôt, puisque le banquier ignore le contenu du coffre. La
banque propose deux types de coffres-forts : le coffre-fort classique, mais aussi le coffre-fort
électronique. Ce dernier permet de conserver en toute sécurité des documents importants
en les dématérialisant, et ceux-ci sont accessibles en se connectant sur Internet.
257
• Ne pas entreposer d’objets dangereux ou illicites.
Les obligations
• Payer le prix de la location qui dépend de la taille du coffre et de la
du client
valeur des biens entreposés.
Les obligations • Mettre à disposition le coffre.
de l’agence • Garantir la sécurité du coffre et proposer une assurance.

D Les incidents durant la location du coffre 


La responsabilité de la banque peut être engagée si la sécurité n’a pas été assurée, mais
généralement le contrat contient une clause limitant la valeur des biens. Dans ce cas, la
responsabilité de la banque ne pourra aller au-delà de cette valeur. En cas de perte de la
clé remise en un seul exemplaire au client, l’effraction du coffre se fera en sa présence et à
ses frais. Notons que le coffre ne peut être ouvert qu’avec deux clés différentes, une remise

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au client, l’autre conservée par la banque. En cas de décès du locataire du coffre, celui-ci
est bloqué, et personne ne peut y accéder, y compris le mandataire du locataire, si une
procuration avait été donnée. Le coffre sera ensuite ouvert en présence de tous les héritiers.

2 Le contrat de prêt
➜ Définition : Convention par laquelle une personne, le prêteur, remet à une autre, l’emprun-
teur ou le détenteur, à titre précaire, un objet, ou des matériaux, des marchandises, ou une
somme d’argent, à charge de restitution au terme qu’elles conviennent.

A Les conditions de validité du contrat


• Les parties doivent avoir la capacité juridique.
• Les conditions générales de validité de tout contrat doivent être respectées.
• Le contrat doit être prouvé par écrit.

B Les obligations des parties


• Obligation de conseil.
• Obligation d’information.
Obligations
• Ne pas faciliter l’endettement excessif de l’emprunteur (capacité
du préteur professionnel
d’endettement à calculer) s’il s’agit d’un contrat de prêt d’intérêt.
• Confier la chose, les fonds, les marchandises souhaitées.
• Rembourser le capital emprunté et les intérêts (prêt d’argent)
Obligations
• Respecter la destination des fonds (contrat de prêt d’argent)
de l’emprunteur
• Rembourser le prêt, restituer le bien.

C Les formes de prêt


• Le prêt à usage consiste à livrer une chose à une autre personne afin qu’elle s’en serve et
qu’elle la restitue. Ce prêt est en principe gratuit (articles 1875 à 1879 du Code civil).
• Le prêt de consommation est un prêt accordé par une banque ou un organisme de crédit 
pour permettre à un particulier d’acheter un bien de consommation (automobile, téléviseur,…).
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Celui s’engage à rembourser le prêt (articles 1892 à 1897 du Code civil).


• Le prêt à intérêt porte sur des sommes d’argent. Il est soumis à une législation stricte
(taux d’usure) (articles 1905 à 1914 du Code civil).
Le prêt peut être consenti à titre gratuit ou à titre onéreux. Dans ce cas, des intérêts devront
être versés par l’emprunteur au préteur. Il s’agit principalement du prêt d’intérêt.
258
111 Le contrat de vente
et le contrat
d’assurance
Le contrat de vente est le contrat commercial le plus courant. L’article 1582
du Code civil le définit comme une « convention par laquelle l’un s’oblige à
livrer une chose, l’autre à la payer ». Le contrat d’assurance est également

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très courant puisqu’il permet de couvrir la plupart des risques supportés par
les biens ou les personnes.

1 Le contrat de vente
a Les conditions de validité et les caractéristiques
Le contrat de vente doit remplir les conditions de validité de tout contrat. La vente peut être
faite par acte authentique, sous seing privé ou sans formalisme.
Les caractéristiques sont les suivantes : c’est un contrat à titre onéreux, consensuel, synallag-
matique. Des caractéristiques spécifiques à la vente de certains biens doivent être respectées.
C’est le cas de la vente par correspondance, ou la vente d’immeubles…

B Les obligations des parties


Du vendeur De l’acheteur
La livraison : le vendeur doit livrer la chose conformément au contrat
(quantité, qualité, date convenue…).
La garantie légale : article 1625 du Code civil :
Payer le prix fixé et selon le mode
– contre l’éviction : il y a éviction lorsque l’acheteur est troublé dans la
de paiement convenu.
possession de la chose par un tiers ;
Obligation de retirement : prendre
– contre la garantie des vices cachés : un vice caché est un vice
livraison.
antérieur à la vente, caché, inconnu de l’acheteur et qui rend impropre
la chose à l’usage à laquelle elle est destinée.
Une garantie contractuelle payante peut être proposée au client.

S’il s’agit d’un vendeur professionnel :


– obligation de sécurité ;
– obligation d’information et de conseil ;
– obligation de vendre.

C Le transfert de la propriété et les risques


Le transfert de la propriété se réalise en principe au moment de l’accord des volontés même
si le paiement n’a pas eu lieu ou si la livraison n’a pas été effectuée. L’article 1583 du Code
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civil précise que « la propriété est acquise de droit à l’acheteur à l’égard du vendeur, dès
que l’on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n’ait pas encore été livrée, ni
le prix payé ». Par exception, on peut retarder le transfert de la propriété en intégrant dans
le contrat ou au plus tard sur le bon de livraison, une clause dite « de réserve de propriété ».

259
Le vendeur reste propriétaire jusqu’au complet paiement du prix. Le vendeur non payé a

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


certaines garanties, comme le droit de rétention ou la résolution de la vente.

2 Le contrat d’assurance
A Définition et caractéristiques
• C’est un contrat par lequel une personne, l’assureur, s’engage, moyennant le paiement
d’une cotisation à verser à une autre personne, l’assuré qui a souscrit le contrat, ou bien à
toute personne désignée par elle, une indemnité dans l’hypothèse où un événement futur
et incertain, qualifié de risque, se réaliserait.
• C’est un contrat aléatoire, synallagmatique, à exécution successive, consensuel, d’adhésion.
Il peut être individuel, collectif, de droit privé ou public.

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Les grands secteurs de l’assurance sont l’automobile, l’habitation, la prévoyance, et l’assu-
rance-vie. Il fait donc l’objet d’une réglementation particulière.

B La formation du contrat
Le contrat se forme en principe au moment de l’accord des volontés. Cependant, dans de
nombreux cas, des formalités écrites sont réalisées.
• En ce qui concerne l’assurance automobile ou habitation, une police d’assurance est
rédigée. Elle comporte des mentions obligatoires générales et spécifiques au domaine
concerné. Une attestation d’assurance est ainsi remise à l’assuré. C’est la preuve du contrat.
• Dans d’autres domaines, pour l’assurance d’un prêt immobilier par exemple, l’assuré doit
se soumettre à un questionnaire de santé.
Toute addition ou modification du contrat d’origine doit être constatée par un avenant signé
des parties. Les parties au contrat d’assurance sont :
––le souscripteur, qui est la personne qui signe le contrat, pour elle-même ou pour un tiers
(assurance maladie de l’employeur) ;
––l’assureur : c’est la société d’assurance ;
––l’assuré, qui est le payeur de la cotisation. Il n’est pas obligatoirement souscripteur ;
––le bénéficiaire, qui est la personne désignée dans le contrat qui recevra le capital (assu-
rance-vie par exemple).

C Les obligations des parties


De l’assuré De l’assureur
• Déclaration rapide et correcte du sinistre. • Fournir la prestation d’assurance.
• Paiement de la cotisation ou prime. • Verser l’indemnité, le cas échéant.
• Essayer d’éviter la survenance du risque (pas • Informer de manière précise l’assuré sur les
de comportement à risque). conditions du contrat.
• Fournir toutes les informations nécessaires à
l’assureur sur le véhicule, sur l’habitation…
• Pas de fraude.
Le risque couvert dépend des conditions du contrat. Ils sont variés : les risques de dommages
sur les biens (habitation, véhicule), les risques de dommages aux personnes (responsabilité
civile, garantie des accidents de la vie), les risques de litiges (protection juridique), les risques
© Éditions Foucher

liés à l’insolvabilité… Le contrat d’assurance prend fin, soit par la volonté de l’une des parties,
par la dénonciation du contrat à l’échéance ou par le non-respect des obligations comme
le non-paiement de la cotisation.

260
112 Le contrat de crédit-
bail et les opérations
de crédit
Les crédits à moyen et long terme permettent aux entreprises ou aux par-
ticuliers de financer leurs investissements. Le crédit-bail est une technique
de financement très utilisée par les professionnels pour financer leurs biens

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d’équipement.

1 Le contrat de crédit-bail
a Définition, caractéristiques et mécanisme
1. Définition
Il est régi par les articles L 313-7 à L 313-11 du Code monétaire.
C’est un contrat par lequel une personne (le crédit-preneur ou locataire) s’adresse à une
banque ou une société financière (le crédit-bailleur) afin que celle-ci achète un bien meuble ou
immeuble pour lui louer, contre le paiement d’un loyer. Au terme du contrat, le crédit-preneur
peut lever l’option d’achat et acquérir le bien moyennant le paiement d’une valeur résiduelle.
2. Caractéristiques
C’est un contrat conclu intuitu personae, à durée déterminée, synallagmatique, onéreux. Le
crédit-bail mobilier ne concerne que les opérations relatives à un bien à vocation profes-
sionnelle, c’est-à-dire des biens d’équipement, de l’outillage. Le crédit-bail immobilier ne
porte que sur les immeubles à usage professionnel construits ou à construire. Le contrat
de crédit-bail doit être publié.
3. Le mécanisme
Il met en relation trois personnes :
– le bien mobilier va être choisi par l’entreprise (crédit-preneur) et négocié auprès d’un
fournisseur ;
– l’entreprise s’adresse ensuite à son établissement bancaire (crédit-bailleur) afin qu’elle
achète le bien mobilier et qu’elle lui loue pour une durée déterminée ;
– en fin de contrat, le crédit-preneur peut renouveler le contrat de location, ou lever l’option
d’achat ou rendre le bien.
Trois contrats sont signés : un contrat de vente de droit commun entre le fournisseur et la
banque, un contrat de location entre l’entreprise utilisatrice du bien (crédit-preneur) et la
banque et une promesse unilatérale de vente (option d’achat) de la banque au bénéfice de
l’utilisateur à la fin de la période fixée.
Dans certains cas, il existe aussi un contrat de mandat entre l’entreprise et la banque.
L’entreprise achète le bien pour le compte de la banque auprès du fournisseur.

261
B Les obligations des parties
• Prendre possession du bien.
• Payer le loyer.
Les obligations
• L’utiliser normalement.
du crédit-preneur
• L’entretenir en « bon père de famille ».
(locataire)
• L’assurer.
• Payer la valeur résiduelle convenue si l’option d’achat est levée.
• Acheter, financer le bien convenu.
• Le louer au prix convenu.
Les obligations • Prévoir dans le contrat la possibilité pour le locataire de :
du crédit-bailleur – lever l’option d’achat et d’en devenir le propriétaire ;
– ou de restituer le bien ;
– ou de poursuivre la location.

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C Les avantages et inconvénients du crédit-bail et les incidents durant
l’exécution
• L’entreprise (crédit-preneur) n’a pas besoin d’utiliser des fonds propres, elle préserve
sa trésorerie.
• Il permet aux entreprises de s’équiper d’un bien mobilier ou immobilier souvent
Les avantages
onéreux.
du crédit-bail
• L’entreprise étant locataire, elle n’a pas à fournir de garantie.
• Les loyers sont des charges déductibles.
• L’obsolescence du matériel est transférée sur la banque qui est propriétaire.
• Le financement du bien est très élevé et plus coûteux que si l’entreprise l’avait acquis.
Les inconvénients
• Les biens ne peuvent être donnés en garantie.
du crédit-bail
• Le crédit-bail mobilier n’est réservé qu’aux biens d’équipements à usage professionnel.
Les incidents sont :
––la défaillance du bien : il peut y avoir résolution de la vente si la chose présente des vices
cachés. Le contrat de crédit-bail est alors résilié ;
––la défaillance du crédit-preneur : la banque peut l’obliger à payer sa dette, par une action
en exécution forcée. Elle peut aussi demander la résiliation du contrat en revendiquant le
bien, mais elle devra prouver que le contrat de bail a été publié.

2 Les opérations de crédit


A Le crédit à court terme
Les avances, les autorisations de découvert sont des contrats de prêt. Le banquier permet
à son client de procéder à des paiements alors que son compte est débiteur. Les avances
peuvent être des facilités de caisse (quelques jours). Les autorisations de découvert sont
quant à elles de plus longue durée.
Le crédit renouvelable est une somme d’argent à la disposition du client de façon perma-
nente. L’escompte des effets de commerce, la cession Dailly ou l’affacturage sont aussi des
opérations de financement à court terme.

B Le crédit à moyen et long terme


© Éditions Foucher

Le crédit à moyen terme est de deux à sept années, à long terme au-delà de sept années.
Il est destiné à financer les investissements des entreprises et des ménages. Il s’agit du
crédit-bail mobilier ou immobilier, du crédit immobilier et du crédit « classique ». C’est un
contrat de prêt remboursable sur une durée déterminée plus ou moins longue.
262
113 Les régimes
matrimoniaux
Le choix du régime matrimonial est une question qui anime les couples
au moment du mariage ainsi que certains couples mariés, car un régime
matrimonial peut être modifié ou changé par acte notarié après deux ans
d’application. Ce choix conditionne les règles qui régissent le patrimoine
des époux notamment en cas de divorce.

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1 Les régimes matrimoniaux et la banque
Une banque et ses chargés de clientèle ont besoin de connaître le régime matrimonial d’un
client pour analyser correctement sa situation et proposer les placements les mieux adaptés
à sa situation personnelle. Le développement de la gestion du patrimoine des particuliers au
sein des groupes bancaires implique de la part de leurs collaborateurs une bonne maîtrise
du droit des régimes matrimoniaux. Ils doivent ainsi connaître les caractéristiques juridiques
des différentes formes de vie de couple, les modes de propriété, les règles d’engagement
des biens communs et les spécificités des situations de séparation.

2 Les différents régimes matrimoniaux


a La communauté réduite aux acquêts
S’il n’y a pas de contrat de mariage entre les époux, c’est ce régime matrimonial qui s’applique.
Il constitue le régime légal et présente les caractéristiques suivantes :
– les époux conservent la propriété des biens qu’ils possédaient avant le mariage ainsi que
la propriété des biens reçus ensuite par héritage ou donation (biens propres) ;
– tous les biens et avoirs acquis pendant le mariage appartiennent aux deux conjoints ; ce
sont des biens communs qui intègrent la communauté ;
– si un des deux époux contracte des dettes, il engage les biens de la communauté ;
– en cas de divorce, les biens communs sont séparés en deux parts égales et chaque époux
reprend ses biens propres.

Les gains et les salaires de chaque conjoint ne peuvent être saisis par le créancier de l’autre (sauf
pour les dépenses d’entretien du ménage ou d’éducation des enfants). L’emprunt et le cautionne-
ment n’engagent la communauté que s’ils ont été consentis par les deux époux.
vosdroits.service-public.fr
© Éditions Foucher

263
B La communauté universelle
Ce contrat de mariage est rédigé par un notaire. La totalité des biens, sauf les vêtements
et les outils de travail, acquis ou reçus par succession ou donation avant ou pendant le
mariage, sont incorporés à la communauté. Une clause du contrat de mariage peut exclure
certains biens de la communauté qui conservent leur qualité de biens propres. Les époux
sont co-responsables de toutes les dettes contractées par l’un ou l’autre. Ce régime n’est
généralement pas conseillé lorsque l’un des conjoints exerce une activité commerciale,
libérale ou artisanale. Les créances professionnelles pourraient être recouvrées sur le
patrimoine de la famille.

En cas de dissolution du mariage, chaque époux récupère la moitié du patrimoine commun : l’époux

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qui n’a pas exercé d’activité rémunérée ne se trouve donc pas démuni. La clause d’attribution
intégrale permet au conjoint survivant d’hériter de la totalité du patrimoine du défunt, sans aucun
droit de succession. Cette clause prive les enfants de succession jusqu’au décès du deuxième
époux. En outre, les enfants devront payer des droits de succession plus importants. L’enfant d’un
premier mariage est extrêmement désavantagé lors de la succession : il peut d’ailleurs s’opposer
judiciairement au choix de son parent.
http://contrat-demariage.comprendrechoisir.com/comprendre/communaute-universelle

C La séparation de biens
Ce contrat de mariage est rédigé par un notaire. Avec ce régime, les patrimoines des époux
sont séparés ; tous les biens acquis avant et pendant le mariage et ceux reçus par héritage
ou donation restent la propriété de celui qui les a achetés ou reçus. Chaque époux est seul
tenu des dettes qu’il a contractées avant ou pendant le mariage à l’exception des dettes
ménagères qui engagent personnellement les deux époux. Cependant, les biens achetés
en indivision appartiennent aux deux époux au prorata des apports respectifs.

D La participation aux acquêts


Ce contrat de mariage est rédigé par un notaire. Pendant la durée du mariage, tout se passe
comme si les époux étaient mariés sous le régime de la séparation de biens. Cependant, à
la dissolution du mariage, par décès ou par divorce, le conjoint a droit à la moitié des biens
acquis par l’autre époux. Ainsi, chacun des époux protège son patrimoine tout en profitant
de l’accroissement du patrimoine de l’autre. Les biens achetés pendant le mariage sont
soumis aux règles de l’indivision. Chaque époux est seul tenu des dettes qu’il a contractées.

La participation aux acquêts permet au conjoint ayant cessé son activité professionnelle de com-
penser son absence de revenus. Si l’un des conjoints est économe et l’autre dépensier, ce régime
peut favoriser le conjoint dépensier en cas de dissolution du mariage. Chacun époux doit reverser
à son conjoint la moitié de l’enrichissement réalisé grâce à son activité professionnelle notamment,
ce qui peut éventuellement l’obliger à vendre son entreprise. Il est toutefois possible de prévoir
une clause excluant les biens professionnels des acquêts en cas de divorce.
© Éditions Foucher

http://www.eurojuris.fr/

264
114 Le PACS
et le concubinage
Le droit français propose deux alternatives au mariage pour les couples qui
souhaitent officialiser leur vie en commun et en retirer certains avantages
juridiques, fiscaux et sociaux : le pacte civil de solidarité et le concubinage.

1 Le pacte civil de solidarité (PACS)

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a Caractéristiques
« Le pacte civil de solidarité (PACS) est un contrat entre deux personnes majeures, de sexe
différent ou de même sexe, pour organiser leur vie commune. Il a été promulgué par la loi
du 15 novembre 1999 » (www.insee.fr).
Les partenaires ne doivent pas être mariés ni avoir un lien de parenté ou d’alliance. Le PACS
nécessite la rédaction d’une convention rédigée par les partenaires eux-mêmes ou par
un notaire ou un avocat. La convention de PACS doit être enregistrée au greffe du tribunal
d’instance. Si la résidence commune se trouve à l’étranger, l’enregistrement s’effectue auprès
du consulat ou de l’ambassade de France. Le PACS peut être dissous soit à la demande des
partenaires, soit par le mariage, soit par le décès d’un des partenaires.

B Les obligations envers le partenaire


Chacun des partenaires s’engage vis-à-vis de l’autre à une vie commune, ainsi qu’à une
assistance réciproque (maladie, chômage, aide matérielle et morale). Ils sont également soli-
daires des dettes contractées par l’un d’eux pour les besoins de la vie courante. Cependant,
cette solidarité peut être remise en cause pour des dépenses manifestement excessives. En
revanche, chaque partenaire reste responsable de ses dettes personnelles nées avant ou
pendant le PACS (voir Carnet professionnel, Exemple de convention de PACS).

C Les conséquences sur les biens


• Les partenaires sont soumis au régime de la séparation des patrimoines.
• Si l’un des partenaires ne peut pas prouver qu’il a la propriété exclusive d’un bien, ce
dernier sera considéré comme appartenant à chacun pour moitié.
• Si l’un des partenaires était locataire du logement commun, en cas de décès ou d’abandon
du logement de celui-ci, l’autre partenaire bénéficie du transfert du contrat de location.
• Lorsque le partenaire, propriétaire de la résidence principale décède, le partenaire survivant
peut pendant une année occuper ce logement. Ensuite, le bien est partagé entre les héritiers.

D Les avantages sociaux, professionnels et fiscaux


© Éditions Foucher

• Si l’un des partenaires n’est pas couvert à titre personnel par l’assurance maladie, maternité
ou décès, il peut bénéficier de la couverture sociale de son partenaire.
• Une personne pacsée bénéficie de deux jours de congés en cas de décès de son partenaire.
• L’employeur doit tenir compte, pour la fixation des congés, des dates de vacances des
deux partenaires s’ils travaillent dans la même entreprise.
265
• Par ailleurs, si l’un des deux est fonctionnaire, il bénéficie d’une priorité dans l’ordre des
mutations pour suivre son partenaire.
• En matière d’IRPP, les conjoints du PACS bénéficient des mêmes règles d’imposition
commune que les couples mariés.
• Le pacsé survivant est assimilé au conjoint marié survivant et est exonéré de droits de
succession sur la part des biens reçus de son partenaire défunt.
Tableau 114.1 Évolution du nombre de mariages et de PACS conclus de 2002 à 2014.
PACS
Mariages
PACS de même sexe PACS de sexes opposés Ensemble
2002 286 169 3 622 21 683 25 305

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2003 282 756 4 294 27 276 31 570
2004 278 439 5 023 35 057 40 080
2005 283 036 4 865 55 597 60 462
2006 273 914 5 071 72 276 77 347
2007 273 669 6 209 95 765 101 974
2008 265 404 8 193 137 727 145 920
2009 251 478 8 434 166 113 174 547
2010 251 654 9 145 196 413 205 558
2011 236 826 7 471 144 431 151 902
2012 241 000 6 944 153 287 160 231
2013 238 592 6 078 162 604 168  682
2014 241 292 6 337 167 391 173 728
www.insee.fr

2 Le concubinage
A Définition
La loi du 15 novembre 1999 définit le concubinage comme « une union de fait, caractérisée
par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité entre deux
personnes de sexes différents ou de même sexe, qui vivent en couple ».

B Caractéristiques
Le certificat de concubinage est délivré par la mairie du lieu du domicile du couple. La pré-
sence de deux témoins majeurs et non parents des concubins est nécessaire afin d’attester
de l’existence d’une vie de couple durable et stable entre les deux concubins. Ces derniers
ne bénéficient pas de droits particuliers. Ils sont considérés comme deux célibataires. Ils
conservent la propriété de leurs biens. Lorsque le logement du couple appartient à un seul
des concubins, l’autre ne dispose d’aucun droit. Cependant, s’il s’agit du logement de la
famille, il ne peut le vendre sans l’autorisation de l’autre. Les concubins n’ont pas l’obligation
© Éditions Foucher

de participer aux dépenses courantes du couple et celui qui a signé le bail est responsable
du paiement du loyer. Toutefois, l’un des deux concubins peut bénéficier de la couverture
sociale de son partenaire et dans la fonction publique, une priorité de mutation est accordée
aux couples qui ont des enfants.
266
115 Les donations
et successions
Construit tout au long de la vie, le patrimoine d’une personne peut être
transmis de son vivant par donation ou lors de la succession. Ces modes de
transmission font l’objet de règles fiscales et juridiques contraignantes.

1 Les donations

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a Caractéristiques
Effectuer une donation consiste à transmettre, de son vivant, la propriété d’un bien ou une
somme d’argent. Les donations sont imposées selon les mêmes règles que les successions.
Le montant des droits à payer dépend de la valeur des biens donnés et du lien de parenté
entre le donateur et le donataire.
Il existe différents types de donation : donation ordinaire, donation entre époux, donation
partage, donation aux petits enfants, donation entre partenaires liés par un PACS.

B Les droits
Les donations peuvent être effectuées par acte notarié. Les dons manuels peuvent faire
simplement l’objet d’une déclaration aux services fiscaux. Les droits sont dus par le donataire.
Les donations effectuées entre époux et personnes pacsées bénéficient d’un abattement
de 80 724 €. En revanche, les donations entre concubins ne bénéficient d’aucun abattement
et sont soumises à une taxation au taux de 60 %. Les donations effectuées au profit des
petits-enfants bénéficient d’un abattement de 31 865 € et sont soumises au barème des
transmissions en ligne directe.

2 Les successions
a Caractéristiques
Lors d’un décès, les biens appartenant au défunt sont transmis aux héritiers selon les règles
de dévolution successorale ou selon les volontés de la personne décédée (testament).
L’acceptation de la succession est limitée dans le temps. Chaque ayant droit doit faire savoir
s’il accepte ou non la succession. Il dispose d’un délai de réflexion de quatre mois, pendant
lequel personne ne peut l’obliger à se prononcer. L’acceptation peut être pure et simple
(l’héritier doit payer les dettes du défunt) ou à concurrence de l’actif net.
Les droits du conjoint dans la succession sont différents selon la présence ou non de des-
cendants ou d’ascendants du défunt.

En présence de descendants, tous communs au couple, le conjoint hérite au choix soit de 1/4 en
© Éditions Foucher

pleine propriété, soit de la totalité en usufruit. Si les enfants ou descendants sont de lits différents,
le conjoint hérite de 1/4 en pleine propriété.

267
En l’absence de descendants, le conjoint survivant est héritier réservataire. Sa part dépend néan-
moins de la présence ou non des père et mère du défunt. Le conjoint hérite ainsi de la moitié en
pleine propriété en présence des père et mère. En présence d’un seul des deux parents du défunt,
le conjoint hérite des trois quarts en pleine propriété.
Le conjoint survivant peut rester dans l’habitation principale pendant un an avec ses meubles et
s’il s’agit d’une location, le loyer sera pris en charge par la succession.
lesclesdelabanque.com

B La déclaration et le paiement
La déclaration de succession est généralement établie par un notaire. Elle doit être déposée
aux services des impôts dans les six mois qui suivent le décès. Les droits de succession

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doivent être payés par les héritiers dans les six mois du décès, au moment du dépôt de
la déclaration de succession. Ils peuvent faire l’objet d’un paiement échelonné ou différé.

C Le calcul des droits de succession


L’assiette des droits de succession est constituée par l’actif brut diminué du passif.
Les droits sont calculés sur la part revenant à chaque héritier, en tenant compte des abatte-
ments auxquels il a droit, et du barème correspondant à son lien de parenté avec la personne
décédée. Le barème des droits à régler pour une succession en ligne directe est le suivant :
Abattement Tranche après abattement Taux
< 8 072 € 5 %
De 8 072 € à 12 109 € 10 %
De 12 109 € à 15 932 € 15 %
Entre parents et
De 15 932 € à 552 324 € 20 %
enfants : 100 000 €
De 552 324 € à 902 838 € 30 %
De 902 838 à 1 085 677 € 40 %
Au-delà de 1 805 677 € 45 %
Le barème des droits à régler pour une succession entre frères et sœurs :
Abattement Tranche après abattement Taux
0 € à 24 430 € 35 %
15 932 €
Au-delà de 24 430 € 45 %
Pour les successions entre parents jusqu’au quatrième degré, le taux est de 55 %. Ce taux
est de 60 % pour les successions au-delà du quatrième degré ou entre personnes non
parentes. Les neveux et nièces bénéficient d’un abattement de 7 967 €. Les autres héritiers
bénéficient d’un abattement de 1 594 €.

D La prise en charge du dossier succession par la banque


Dès qu’elle a connaissance du décès, la banque suspend tous les avoirs du défunt jusqu’à la
© Éditions Foucher

liquidation de la succession. Un dossier est constitué et transmis au service succession de la


banque qui règle en cas de besoin les frais d’obsèques et déclare également, au notaire, les
avoirs du défunt. Il intervient auprès des compagnies d’assurances si le défunt avait souscrit
des crédits, ou des contrats d’assurance-vie. Les ayants droit doivent acquitter des frais de
dossier proportionnels au montant de la succession pour payer ce service.
268
116 Les effets
de commerce -
La cession de créances
Un effet de commerce est un titre négociable, permettant à son porteur
d’être titulaire d’une créance payable à échéance. on distingue deux types
d’effets : la lettre de change et le billet à ordre. La cession de créances est

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une convention par laquelle un créancier (le cédant) cède à un tiers (le ces-
sionnaire) la créance qu’il possède contre son débiteur (le débiteur cédé).

1 Les effets de commerce


a La lettre de change
1. Définition et conditions de formation
• C’est un effet de commerce pour lequel une personne appelée le tireur (le fournisseur)
donne l’ordre à une autre personne, le tiré (son client), de payer le bénéficiaire (lui-même ou
la banque) à une date convenue. C’est un instrument de crédit et de paiement. L’escompte
permet d’obtenir une avance de fonds. La banque rachète la lettre et se rémunère en préle-
vant un agio. Elle verse le montant dû sur le compte du tireur, et attend ensuite le paiement
à la date convenue.
• Elle doit respecter les conditions de validité de tout contrat. Le souscripteur doit avoir la
capacité commerciale.
• Elle doit contenir des mentions obligatoires, dont toutes les mentions relatives à l’identité
des parties, au paiement (somme due, date de création...) et surtout la date d’échéance (date
du paiement).
• La lettre de change doit être acceptée par le tiré : il doit apposer sa signature. Elle peut
être papier ou magnétique.
2. La transmission et les cas de recours en cas de non-paiement
La transmission de la lettre de change est effectuée par endossement. L’endos per-
met d’obtenir le paiement ou de donner en gage la lettre de change. Il existe trois types
d’endossement :
– l’endossement translatif : l’endosseur signe au verso de la traite et la remet à sa banque.
Elle est totalement transférée. C’est le moyen le plus utilisé. Il peut s’agir aussi de télétrans-
mettre le fichier si c’est une lettre de change magnétique ;
– l’endossement pignoratif est la remise de la lettre de change en gage. La mention « donnée
en garantie » est apposée sur la lettre de change ;
– l’endossement par procuration consiste à donner à un endosseur, mandat d’encaisser la
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traite au nom et pour le compte du porteur. Une mention est apposée sur la traite.
• Les cas de recours en cas de non-paiement. En principe, la provision doit être dispo-
nible sur le compte du tiré au moment de la signature de la lettre de change. À défaut de
provision, la banque envoie au tireur un avis de non-règlement. Le tiré est inscrit au fichier

269
national des incidents de paiement. Le porteur peut intenter un recours : un notaire ou un
huissier constate l’impayé dans un protêt. Ce protêt donne le droit au porteur diligent, qui
a accompli toutes les formalités dans les délais, d’exercer les recours cambiaires. Il dispose
d’un recours en paiement contre tous les signataires antérieurs de la traite, ou il peut en
poursuivre un seul, puisqu’ils sont solidaires. Par exemple, poursuivre l’ « avaliste » qui a
accepté par la signature de l’effet de payer si le débiteur ne paie pas. C’est une forme de
cautionnement. Il peut aussi saisir le juge afin d’obtenir une injonction de payer ou l’auto-
risation de procéder à des saisies.

B Le billet à ordre
1.  Définition et conditions de formation
• Le billet à ordre est un document qui présente des caractéristiques communes avec

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la lettre de change, puisqu’il y a une promesse de payer à une date donnée. Il ressemble
aussi au chèque, parce que c’est le souscripteur qui s’engage à payer ; c’est lui qui émet le
chèque et le remet au bénéficiaire. À la différence du chèque, la provision ne doit pas être
obligatoirement disponible lors de la rédaction du billet à ordre. La date d’échéance ne peut
être supérieure à 3 mois.
• Le billet à ordre s’assimile à une reconnaissance de dette. On peut le définir comme une
convention par laquelle une personne, le souscripteur (le débiteur) reconnaît devoir payer
une certaine somme à un bénéficiaire (le créancier), à une échéance donnée. Le tireur remet
le billet à sa banque qui l’exécutera au même titre qu’un virement.
• Des mentions sont obligatoires comme l’identité des parties, la date d’échéance, la signa-
ture, la promesse de payer. Il existe aussi des billets à ordre dématérialisés (BOR).
2. Paiement et recours en cas de défaut de paiement
On retrouve les mêmes dispositions que pour la lettre de change.

2 La cession de créances
Cette opération est utilisée lorsqu’un créancier décide de céder à un tiers la créance qu’il a
contre son débiteur. C’est un instrument de mobilisation de créances.
• Le moyen le plus utilisé est la cession de créances professionnelles par le bordereau
Dailly. Ce procédé permet à une entreprise d’obtenir un crédit auprès de sa banque contre
le transfert de la propriété ou le nantissement de ses créances professionnelles.
• Il existe d’autres types de cession de créances pour les titres négociables et les titres
au porteur.
• On peut aussi avoir recours à l’affacturage dans laquelle une société financière appelée
factor prend en charge le recouvrement des créances d’une entreprise, moyennant rému-
nération. C’est une forme de subrogation ou d’externalisation.
© Éditions Foucher

270
117 La prévention
des difficultés
de paiement
L’objectif de la prévention des difficultés de paiement est d’inciter le chef
d’entreprise à réagir très tôt afin de faciliter la conclusion d’un accord avec

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ses créanciers et de permettre à l’entreprise de survivre. La loi de sauve-
garde du 26 juillet 2005 (loi du 1er mars 1984) complète la loi de 1984 dite
« loi de prévention ».

1 La prévention anticipée des difficultés


a par la publication des comptes
Il existe pour certaines sociétés commerciales une obligation de publier leurs comptes
annuels. Le président du tribunal peut par « injonction de faire » avec astreinte, obliger les
entreprises qui se seraient soustraites à cette obligation de déposer leurs comptes sous
peine d’une amende par jour de retard.

B par les obligations comptables prévisionnelles


Certaines entreprises doivent établir des documents prévisionnels qui permettent de mieux
anticiper les difficultés. Ces documents sont transmis au Comité d’entreprise et au commis-
saire aux comptes, le cas échéant. Ceux-ci pourront déclencher l’alerte. Les groupements
de prévention agréés permettent aussi de détecter d’éventuelles difficultés.

C par la procédure d’alerte


L’objectif de cette procédure est de demander aux dirigeants des explications sur « tout
fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation » en incitant ou en obligeant
certains acteurs à déclencher l’alerte dans le but d’inciter le dirigeant à prendre rapidement
des mesures susceptibles d’enrayer les difficultés naissantes.
Il existe différents types d’alerte :
– l’alerte par le commissaire aux comptes. Il engage sa responsabilité s’il ne le fait pas.
Rappelons que certaines sociétés n’ont pas d’obligation d’avoir un commissaire aux comptes,
certaines conditions devant être réunies pour que sa nomination soit obligatoire. Il doit
déclencher l’alerte s’il relève, à l’occasion de sa mission, « des faits de nature à compromettre
la continuité de l’exploitation » ;
– l’alerte par les associés. Il n’y a pas d’obligation dans ce cas. Les associés ou actionnaires
qui représentent au moins 5 % du capital social peuvent poser des questions écrites au
© Éditions Foucher

dirigeant deux fois par an. Le dirigeant doit répondre dans le délai d’un mois ;
– l’alerte du comité d’entreprise (CE). Si le CE a connaissance de « faits de nature à affecter
de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise », il peut demander des
explications au dirigeant sur cette situation. Si les élus du CE sont satisfaits et rassurés par
271
la réponse du dirigeant la procédure s’arrête. Dans le cas contraire, le CE établit un rapport
et selon la forme juridique de la société. Il peut saisir le conseil d’administration ;
––l’alerte du président du tribunal de commerce. Le président peut convoquer les diri-
geants dès qu’il constate qu’une entreprise ou une société connaît des « difficultés de nature
à compromettre la continuité de l’exploitation » ;
Le président peut obtenir tous les documents qu’il souhaite, puisque le secret professionnel
ne lui est pas opposable : les banques et l’administration fiscale doivent lui communiquer
tous les documents.

2 Le traitement amiable des difficultés


Si « l’entreprise éprouve une difficulté juridique, économique, ou financière avérée ou pré-
visible », et qu’elle n’est pas en état de cessation des paiements ou l’est depuis moins de

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quarante-cinq jours, le dirigeant peut demander au tribunal la nomination d’un mandataire
ad hoc ou d’un conciliateur.

A Le mandat ad hoc
Le mandataire ad hoc est désigné par le président du tribunal de commerce pour faciliter
la conclusion d’un accord amiable avec les créanciers. Le mandataire a une mission précise,
pour une durée limitée, et il doit respecter la confidentialité de la procédure.

B La procédure de conciliation
Cette procédure a été créée en 2005. Elle remplace le règlement amiable. Le conciliateur est
nommé par le tribunal de commerce ou le TGI, selon la forme de la société, pour assister le
dirigeant qui est le seul à pouvoir demander l’ouverture de cette procédure.
Le conciliateur a une mission précise qui est de « favoriser la conclusion d’un accord amiable
entre le débiteur et ses principaux créanciers ».
Il est nommé pour quatre mois prorogeables un mois.
Il doit s’assurer que les intérêts des créanciers non signataires à l’accord sont préservés.
Lorsqu’un accord est trouvé, les délais de paiement, les remises de dettes consenties ainsi
que les engagements pris par le chef d’entreprise sont spécifiés.
L’accord ne concerne que les signataires, au même titre qu’un contrat et n’engage donc que
ceux-ci. Selon les cas, l’accord peut être :
––constaté par le président du tribunal : il lui donne force exécutoire ;
––homologué par le tribunal : l’entreprise n’est pas en état de cessation des paiements.
Avec la conclusion de l’accord, les créanciers non-signataires ne sont pas lésés ; le tribunal
rend alors un jugement d’homologation de l’accord, ce jugement est alors publié. Les tiers
sont alors informés de l’existence de cet accord. L’homologation de l’accord interdit toute
poursuite individuelle du débiteur pour non-paiement pendant toute sa durée d’exécution.
L’inexécution de l’accord homologué entraine sa résolution et les créanciers retrouvent alors
leurs pouvoirs, ainsi que l’intégralité de leur créance et leurs garanties éventuelles. La non-
exécution des engagements par le chef d’entreprise de l’accord homologué peut entrainer
l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire.
Les créanciers qui auraient réalisé un apport en trésorerie au débiteur dans le cadre de
© Éditions Foucher

l’accord ont un privilège. Ils sont au troisième rang, après le superprivilège des salariés, et
les frais de justice.

272
118 Les procédures
de traitement
des difficultés
À côté des procédures amiables, de conciliation et du mandat ad hoc, le
législateur a prévu des procédures dites « collectives » qui regroupent trois
procédures judiciaires différentes : la procédure de sauvegarde, le redresse-

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ment judiciaire et la liquidation judiciaire. La loi du 26 juillet 2005 a modifié
profondément la loi du 25 janvier 1985.

1 La procédure de sauvegarde
a L’ouverture de la procédure
Elle est réservée au débiteur in bonis qui rencontre des difficultés qu’il n’est pas en mesure
de surmonter et qui peuvent le conduire à un état de cessation des paiements.
Le chef d’entreprise est à l’initiative de la procédure. Il est le seul à pouvoir demander
l’ouverture de celle-ci. Il doit saisir le tribunal du lieu où se trouve le siège social de la
société. Le tribunal de commerce est compétent s’il s’agit d’un commerçant, d’un artisan,
ou s’il s’agit d’une société commerciale. Avant de prononcer l’ouverture de la procédure, le
tribunal s’informe sur les difficultés réelles de l’entreprise par des auditions. Des documents
comptables, économiques, juridiques doivent être remis.
Le tribunal décide le cas échéant d’ouvrir la procédure par un jugement d’ouverture qui
désigne les organes de la procédure, dont la nomination dépend de la taille de l’entreprise :
– un juge commissaire responsable du bon déroulement de la procédure ;
– un administrateur judiciaire qui n’est pas obligatoirement désigné, qui va administrer les
biens, exercer des missions de surveillance ou d’assistance, réaliser un bilan économique,
social, préparer un projet de sauvegarde… ;
– un représentant des salariés ;
– un mandataire judiciaire qui représente l’intérêt des créanciers.

B Le déroulement de la procédure
La période d’observation dont la durée est de six mois maximum, peut être renouvelée une
fois. Elle doit permettre la poursuite de l’activité de l’entreprise dans les meilleures conditions.
1. La protection du débiteur
La loi instaure un bouclier protecteur bloquant l’action des créanciers :
– interdiction de payer les créances antérieures au jugement d’ouverture ainsi que les
créances postérieures inutiles à la procédure ;
© Éditions Foucher

– l’intérêt légal ou conventionnel ne peut s’appliquer pendant toute la durée de la période


d’observation ;
– interdiction de prendre des garanties pour les créances antérieures.
Les créanciers antérieurs à la procédure doivent déclarer leur créance dans un délai de

273
deux mois suivant la publication du jugement d’ouverture au BODACC (Bulletin officiel des
annonces civiles et commerciales) au mandataire judiciaire, sinon la créance est forclose,
c’est-à-dire qu’elle est éteinte sauf relevé de forclusion pour des motifs légitimes.
La période d’observation prévoit le maintien de l’activité de l’entreprise. L’administrateur
décide s’il poursuit ou non les contrats en cours : un contrat en cours est un contrat dont
l’exécution n’est pas terminée au moment de l’ouverture de la procédure. Il peut donc
obliger un créancier à poursuivre le contrat, par exemple un contrat d’approvisionnement.
Le contrat doit toutefois être nécessaire à la sauvegarde de l’entreprise et le créancier sera
payé à l’échéance pendant la période d’observation. Si cela n’est pas le cas, il aura un rang
privilégié pour cette créance. Des salariés peuvent être licenciés à titre exceptionnel.
2.  L’élaboration du bilan économique, social et financier
Ce bilan est dressé par l’administrateur avec le concours du débiteur et d’un expert si

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nécessaire. Il précise l’importance et la nature des difficultés de l’entreprise. Il s’agit d’évaluer
les facultés de « survie d’une unité économique porteuse d’emploi ». Il permet de préparer
le plan de sauvegarde.
Une évaluation du patrimoine du débiteur est réalisée par un inventaire des biens propres
de l’entreprise et de ceux qui peuvent être revendiqués, puisqu’ils appartiennent à des tiers,
par un état des garanties consenties, et des dettes de la société.
Les créanciers sont impliqués dans la procédure. La loi a prévu la création de deux comités
de créanciers : un qui représente les établissements de crédit et l’autre les principaux four-
nisseurs. Le débiteur présente à ces comités des propositions en vue d’élaborer le projet
de plan. Les créanciers peuvent décider de consentir des délais de paiement, des remises
de dettes, d’accorder des nouveaux crédits et permettre ainsi à la société de survivre, et
d’éviter l’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation.
3.  Le projet de plan de sauvegarde
Il est remis au tribunal. Le tribunal statue après avoir entendu le débiteur, l’administrateur, le
mandataire judiciaire… Le plan de sauvegarde prévoit les modalités de règlement du passif,
les perspectives d’emplois et de redressement ainsi que la réorganisation éventuelle de
l’entreprise : modification des statuts avec une modification du capital, un changement de
forme juridique éventuel, l’éviction d’un ou des dirigeants, la cession partielle d’activités…
Le plan a une durée maximale de dix ans. Un commissaire à l’exécution du plan veille au
respect du plan et le débiteur retrouve tous ses pouvoirs.
Si les engagements pris dans le plan ne sont pas tenus ou si l’entreprise est en état de
cessation des paiements, le tribunal prononce la résolution du plan et l’ouverture d’une
procédure de redressement ou de liquidation.

2 La procédure de redressement judiciaire


Le débiteur est cette fois en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours. Il
doit alors déclarer son état de cessation des paiements au tribunal, mais n’importe quel
créancier impayé peut aussi saisir le tribunal pour demander l’ouverture de la procédure.
Le déroulement de la procédure est à quelques différences près identique à celui de la pro-
cédure de sauvegarde. Cependant l’administrateur peut remplacer, assister ou surveiller le
© Éditions Foucher

dirigeant, alors qu’il ne peut que l’assister ou le surveiller dans la procédure de sauvegarde.
De plus, des acquéreurs éventuels peuvent faire des propositions de rachat de l’entreprise.
Par contre, contrairement à la procédure de sauvegarde, l’issue de cette procédure est plus
rarement favorable au débiteur.

274
3 La procédure de liquidation

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


A La cession totale
Le tribunal, à l’issue de la période d’observation, peut décider dans son jugement définitif,
la cession totale de l’entreprise à un repreneur qui a fait une offre intéressante au cours
de la période d’observation. Avec le prix proposé par le cessionnaire, les créanciers seront
payés dans un ordre précis. Rappelons que le repreneur ne reprend pas les dettes de la
société qu’il rachète. Le tribunal doit donc choisir une offre de reprise cohérente : un prix
d’acquisition satisfaisant qui permettra de payer le plus possible de créanciers, et la reprise
d’un nombre important de salariés.

B La liquidation immédiate ou à l’issue d’une période d’observation

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La liquidation peut être prononcée le jour de l’ouverture de la procédure, sans qu’il n’y ait de
période d’observation. Il s’agit des cas dans lesquels l’activité a cessé ou si le redressement
de l’entreprise est manifestement impossible.
Elle peut, dans des cas plus courants, être prononcée à l’issue d’une période d’observation.
La situation de l’entreprise s’est dégradée, aucun repreneur potentiel n’a fait de proposi-
tions. Dans ces deux cas, les biens meubles et immeubles seront tous vendus, et toutes
les créances deviendront exigibles. Avec le prix de la liquidation, on procédera au paiement
des créanciers dans un ordre précis et les salariés seront licenciés. Les opérations de
liquidation judiciaire peuvent être clôturées, lorsque tous les créanciers ont été payés, ou
le plus souvent lorsqu’il’ y a insuffisance d’actif : il n’y a pas assez d’argent pour payer tous
les créanciers. Le dirigeant peut être sanctionné. Des sanctions professionnelles peuvent
être prononcées (faillite personnelle), des sanctions patrimoniales (responsabilité en cas
d’insuffisance d’actif dues à des fautes de gestion), ainsi que le cas échéant des sanctions
pénales comme la banqueroute.
© Éditions Foucher

275
119 La monnaie
Lorsque les échanges économiques se sont développés, le troc, pratiqué
autrefois dans les civilisations antiques, est devenu rapidement inenvisa-
geable. ainsi, il a été progressivement abandonné au profit de la monnaie.

1 Les formes de la monnaie


Des biens ou des marchandises comme les bestiaux chez les Grecs et les Romains, les outils

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en Chine, le thé au Tibet, ou encore les coquillages dans plusieurs régions du monde ont,
à différentes époques, permis de régler les achats. Cependant, la monnaie a pris, dès le Ve
siècle après J.-C., des formes plus favorables aux échanges commerciaux.
• La monnaie métallique ou divisionnaire : elle est constituée des pièces de monnaie.
L’or et l’argent ont été des métaux de référence en raison de leur valeur intrinsèque. Depuis
1968, les pièces émises en France ne sont cependant plus en métal précieux. La monnaie
métallique est appelée monnaie divisionnaire, car elle est destinée à des transactions de
faible montant. Elle représente moins de 1% de la masse monétaire.
• La monnaie papier : elle est composée des billets de banque acceptés par tous les agents
économiques comme moyen de paiement en raison de la confiance (fiducia) qu’ils suscitent.
Elle représente environ 10 % de la masse monétaire en France.
• La monnaie scripturale : la monnaie scripturale regroupe les sommes et les règlements
inscrits sur les comptes de dépôts à vue. La monnaie scripturale circule à l’aide de moyens
de règlement tels que le chèque, la carte de crédit, le virement, l’avis de prélèvement, le
titre interbancaire de paiement. On assiste depuis un siècle et demi à un processus de
dématérialisation de la monnaie. La monnaie métallique a tout d’abord été supplantée par
la monnaie papier qui a elle-même été reléguée au second rang par la monnaie scripturale.
Enfin, on constate depuis une vingtaine d’années le développement du paiement par cartes
bancaires et de la monnaie électronique.

➜ L’origine du terme « monnaie » vient du nom de la déesse romaine Juno Moneta, car c’est dans
les dépendances de son temple que les Romains avaient installé un atelier pour frapper les
deniers de l’Empire.
www.larousse.fr/encyclopedie

2 Les fonctions de la monnaie


Il est habituel d’attribuer trois fonctions à la monnaie :
– la monnaie est un intermédiaire des échanges, car elle facilite le commerce par rapport
au troc ;
– la monnaie constitue une unité de compte qui permet de mesurer et de comparer la
© Éditions Foucher

valeur des différents biens et services ;


– la monnaie est un instrument de réserve de valeur qui permet d’acquérir un bien ou un
service à n’importe quel moment. Ainsi, les agents économiques constituent des encaisses
pour effectuer des dépenses dans le futur.

276
Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire
Contrairement aux biens réels qui se dégradent, la monnaie résiste au temps. Seulement, cette
opération d’épargne repose sur la permanence de la valeur de la monnaie. Pour jouer ce rôle
d’instrument de réserve de valeur, la monnaie doit conserver son pouvoir d’achat par rapport à
l’économie réelle (production des biens et des services). La valeur de la monnaie doit donc rester
stable et ne pas subir de dépréciation de nature inflationniste. Cette dernière fonction participe
également à la croissance et au développement économique dans la mesure où l’épargne, indis-
pensable au financement de l’investissement, reconduit les conditions de la production et donc
de la consommation future.
www.larousse.fr/encyclopedie

3 La création monétaire

www.scholarvox.com:None:2110484472:88903669:196.41.226.10:1612100839
Les sources de la création monétaire sont multiples :
––l’émission de billets de banque est du ressort de la Banque centrale. Les banques com-
merciales peuvent toutefois obtenir des billets en se refinançant auprès d’elle ;
––l’octroi de crédits aux entreprises et aux particuliers (ménages) constitue la principale source
de création monétaire. Il se traduit par la création de monnaie scripturale sous forme d’une
inscription au crédit d’un compte à vue. Pour ce faire, les banques commerciales doivent se
refinancer en cédant à la Banque centrale des devises ou des titres représentatifs de crédit ;
––la Banque centrale peut augmenter les possibilités de refinancement des banques si elle
souhaite favoriser la création monétaire. Elle peut également la freiner dans le cas contraire ;
––une banque peut accorder des concours à l’État afin d’assurer le financement des dépenses
publiques. Elle va créer de la monnaie par une inscription au crédit du compte du Trésor public.
Lorsqu’un agent économique français est en possession de devises, la banque peut les lui
acheter en créant de la monnaie nationale. La banque inscrit alors cette opération à l’actif
de son bilan sous l’intitulé : « créances sur l’extérieur ».

4 La masse monétaire et ses contreparties


La masse monétaire est la quantité de monnaie en circulation. Elle s’évalue à partir de divers
agrégats et comporte des contreparties :
––les agrégats monétaires sont des indicateurs reflétant la capacité de dépense des
agents non financiers. Ils ont fait l’objet d’une harmonisation de la part de la Banque cen-
trale européenne ;
––l’agrégat M1 comprend les billets et pièces en circulation et les dépôts à vue. L’agrégat
M2 comprend M1 ainsi que les dépôts à terme d’une durée inférieure ou égale à 2 ans et
les dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou égal à 3 mois ;
––l’agrégat M3 englobe M2 ainsi que les titres d’OPCVM monétaires (FCP et SICAV), les
instruments du marché monétaire et les titres de créance d’une durée initiale inférieure
ou égale à 2 ans ;
––les contreparties de la masse monétaire retracent les sources de la création monétaire.
On recense les créances sur les résidents (économie et État) et sur l’extérieur. L’agrégat de
financement « crédit intérieur total » permet de recenser la totalité de l’endettement des
© Éditions Foucher

agents non financiers.

277
120 Le marché monétaire
Le marché interbancaire

Le marché monétaire est la branche du marché des capitaux à court terme alors
que le marché financier est celle des titres à moyen et long terme. Depuis 1985,
le marché monétaire est ouvert à tous les agents économiques. il comprend le
marché interbancaire et le marché des titres de créances négociables (tCn).

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1 Les caractéristiques du marché interbancaire
Le marché interbancaire est un marché où les sociétés du secteur bancaire se prêtent ou
s’empruntent des actifs financiers à court terme. La Banque centrale européenne y intervient
également pour injecter ou au contraire y retirer des liquidités en fonction de la situation
sur le marché interbancaire. Elle intervient par le biais des taux directeurs (taux de prêt
marginal, taux de refinancement et taux de rémunération des dépôts) ; ces taux directeurs
déterminent les taux auxquels empruntent les agents économiques.
La loi bancaire de 1984 retient deux catégories d’intervenants : les prêteurs et les emprun-
teurs (les établissements de crédit, la Banque centrale, le Trésor public et la Caisse des
dépôts et consignations) et les entreprises d’investissement (intermédiaires entre les
prêteurs et les emprunteurs qui confient leurs ordres ; ils perçoivent un courtage généra-
lement payé par l’emprunteur).

2 Les opérations de refinancement


Sur le marché interbancaire, le refinancement peut s’opérer auprès d’établissements de
crédit sur-liquides, prêteurs de monnaie Banque centrale et auprès de la Banque centrale
dans le cadre de sa politique monétaire.

a Les prêts interbancaires « en blanc »


Ce sont des prêts de monnaie Banque centrale accordés sans titre en garantie. Ces opérations
sont risquées, mais fréquentes pour les emprunteurs de bonne qualité.

B Les opérations de pension livrée


Un établissement de crédit peut mettre en pension des titres (obligations, bons du Trésor…).
Les titres sont ainsi vendus contre de la monnaie Banque centrale avec un engagement ou
une option de rachat à une date et à un prix convenus à l’avance.

C Les prêts interbancaires gagés


L’établissement prêteur obtient une garantie, constituée par des actifs identifiés (obligations,
bons du Trésor…), mais qui ne sont pas livrés.

D Les opérations d’open market


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Par les opérations d’open market, la Banque centrale européenne effectue des achats et des
ventes fermes (cessions définitives) de titres, plus particulièrement des bons du Trésor. En
agissant de la sorte, elle modifie, à la baisse ou à la hausse, les taux du marché monétaire.
Cette procédure a un impact sur la politique monétaire et sur le niveau de l’inflation en Europe.
278
E Les facilités permanentes

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


Ce sont des prêts (facilités de prêts) ou des emprunts (facilités de dépôts) d’une durée de
24 heures accordés par la Banque centrale à tout établissement de crédit titulaire d’un
compte dans ses livres. Par cette opération, la Banque centrale européenne fournit ou retire
des liquidités sur le marché interbancaire.

3 Les taux du marché interbancaire


Les taux du marché interbancaire varient en fonction des offres et des demandes de monnaie
Banque centrale à l’intérieur d’une fourchette de taux. La Banque centrale européenne fixe
au jour le jour les taux directeurs du marché.
Il existe deux taux de référence importants sur le marché interbancaire :

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• L’EONIA (Euro Overnight Index Average)
C’est le taux de rémunération des dépôts interbancaires des opérations de prêts de monnaie
Banque centrale à 24 heures. Pour le calculer, la Banque centrale européenne relève à la fin
de chaque journée les taux moyens pratiqués par les 57 établissements de crédit les plus
représentatifs au plan européen.
• L’EURIBOR (Euro Interbank Offered Rate)
C’est un taux interbancaire allant de 1 mois à 1 an calculé en effectuant une moyenne
quotidienne des taux prêteurs pratiqués par les 57 établissements de crédit les plus actifs
de la zone euro. Le taux des livrets bancaires, des comptes à terme ainsi que ceux des prêts
et/ou emprunts à taux variables sont basés sur le taux EURIBOR.
Tableau 120.1 Cotations des taux quotidiens EONIA et EURIBOR (février 2016)

17/02/2016 18/02/2016 19/02/2016 22/02/2016 23/02/2016

EONIA -0,244 -0,244 -0,243 -0,242 -0,246


EURIBOR - 1 mois -0,249 -0,253 -0,255 -0,258 -0,261
EURIBOR - 3 mois -0,189 -0,195 -0,198 -0,199 -0,200
EURIBOR - 6 mois -0,121 -0,124 -0,125 -0,126 -0,125
EURIBOR - 9 mois -0,068 -0,071 -0,072 -0,071 -0,071

EURIBOR - 12 mois -0,011 -0,014 -0,017 -0,018 -0,016

Les excédents de réserves des banques auprès de la banque centrale sont désormais taxés par le
taux de dépôt négatif. Pour éviter cette taxe, les banques ont une solution : faire circuler ces réserves
sur le marché interbancaire. L’offre sur ce marché augmente et le taux baisse, passant aussi en
territoire négatif. Or, si le taux interbancaire baisse, l’ensemble des taux recule. C’est l’effet que vise
la BCE : faire baisser encore les taux pour rendre le prêt à l’économie réelle plus « rentable » que
le prêt entre banques ou la conservation de réserves à la banque centrale, désormais taxées. La
« courroie de transmission » du taux négatif passe donc par les taux, pas par la quantité de monnaie.
© Éditions Foucher

latribune.fr

279
121 Le marché monétaire
Le marché des titres de créances négociables

Le marché des titres de créances négociables constitue, comme le marché


interbancaire, un élément du marché monétaire. il est ouvert à tous les
agents économiques financiers et non financiers, résidents et non résidents.

1 Les caractéristiques du marché des titres

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de créances négociables
a organisation
Le marché des titres de créances négociables (TCN) a été créé en 1985. Il vise à dynamiser
le marché monétaire. Il permet un accès facile des opérateurs économiques au marché
financier ; ceux-ci peuvent ainsi placer leurs excédents de liquidités à des taux attractifs.
Ce marché a connu un essor important jusqu’en 1993, car il a été soutenu par des taux
d’intérêt très élevés à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Sa croissance
s’est ralentie à partir de 1994 sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt. Les TCN sont
dématérialisés et négociables de gré à gré sur le marché secondaire. Ils ne sont pas cotés.
Ils peuvent être à taux fixe ou à taux variable.

B intérêt du marché
Le marché des titres de créances négociables facilite l’accès des opérateurs au marché
financier et introduit davantage de transparence. Il offre aux émetteurs la possibilité de lever
directement des ressources d’épargne à moindre coût. Il assure aux banques des ressources
d’une durée pouvant aller jusqu’à sept ans. Les TCN ont vocation à favoriser une meilleure
allocation des ressources financières pour les entreprises par une accélération du processus
de désintermédiation bancaire.

Les TCN, un des supports essentiels des opérations menées par les OPCVM monétaires, ont permis
aux déposants de s’affranchir des modes bancaires de rémunération de leurs liquidités et aux très
grandes entreprises de satisfaire leurs besoins de trésorerie en se tournant directement vers les
détenteurs de liquidités, entreprises ou particuliers, sur le marché, au lieu d’emprunter aux banques.
lecercle.lesechos.fr

2 La présentation des titres de créances négociables


a Les billets de trésorerie
Les billets de trésorerie sont émis principalement par des sociétés non financières résidentes
© Éditions Foucher

et non résidentes. Pour faire face aux difficultés de trésorerie et financer leurs besoins à court
terme à moindre coût, les entreprises peuvent émettre des billets de trésorerie ce qui leur
permet de couvrir leur besoin en fonds de roulement. Ils constituent également un moyen

280
pour d’autres entreprises de placer leurs excédents de trésorerie à court terme. Leur durée

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


varie de un jour à moins d’un an. Dans la plupart des cas, l’échéance est inférieure à trois
mois. Leur montant minimal est de 150 000 €. Ils sont émis à taux fixe ou à taux variable et
peuvent avoir un coupon indexé sur une référence variable.

B Le marché des certificats de dépôts


Les certificats de dépôts peuvent être émis à très court terme (un jour à un an) par les éta-
blissements de crédit (banques, banques mutualistes ou coopératives, caisses d’épargne
et de prévoyance, caisses de crédit municipal). Les investisseurs sont principalement les
compagnies d’assurance, les grandes entreprises et les OPCVM. Cependant, ils peuvent
être souscrits par des particuliers qui souhaitent réaliser un placement conséquent. Le
montant minimum par opération est fixé à 150 000 €. Les certificats de dépôt prennent la

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forme d’un billet au porteur ou d’un billet à ordre ou encore peuvent être reconnus par un
simple jeu d’écritures.

C Les bons du Trésor négociables


Les bons du Trésor négociables sont des titres émis par l’État pour répondre à ses besoins
de financement sur une durée déterminée. Il existe deux types de bons du Trésor :
––les bons du Trésor à taux fixe et à intérêt annuel (BTAN) d’une durée de deux ou cinq ans ;
––les bons du Trésor à taux fixe et intérêt précompté (BTF) de moins d’un an.
L’État, émetteur unique, est mis en relation avec les investisseurs souscripteurs. Les bons
du Trésor négociables ne présentent en principe aucun risque de contrepartie.

D Les bons des sociétés financières


Les bons des sociétés financières sont des titres de créances. Ils peuvent être émis par
les sociétés financières et les établissements chargés de gérer des portefeuilles boursiers.
La Banque centrale peut suspendre ou interdire leur émission lorsque les émetteurs ne
respectent pas la réglementation. Sur le marché monétaire, tous les agents économiques
peuvent négocier ces bons.

E Le marché des bons à moyen terme négociables


Les bons à moyen terme négociables (BMTN) sont des titres de créance négociables. Ils ont
été créés en 1992. Ce sont des titres de moyen et long termes qui peuvent être libellés en
euros ou en devises pour un montant minimum égal à 150 000 €. Leur durée de vie varie
d’un à dix ans et leur taux est fixe. Les bons à moyen terme négociables sont surtout émis
par des établissements du domaine bancaire. Les souscripteurs sont les établissements de
crédit et des OPCVM. Ces titres entrent directement en concurrence avec les obligations,
puisque leur durée est presque similaire. Toutefois, la procédure d’émission des BMTN est
beaucoup plus souple.

Remarque
L’évolution des taux d’intérêt fait peser un risque sur le capital investi dans des titres
de créances négociables (risque de taux). La revente des titres par l’investisseur sur le
marché secondaire peut générer une perte ou un gain. Ainsi, une augmentation des taux
© Éditions Foucher

sur le marché interbancaire entraîne une baisse de la valeur du titre. Inversement, une
baisse des taux entraîne une augmentation de la valeur du titre.

281
122 Le fonctionnement
du marché financier
Le marché financier est le marché des capitaux à moyen et long terme. il est
l’objet de transactions sur des titres (actions, obligations, produits dérivés…)
et sur d’autres valeurs telles les monnaies ou les métaux précieux. il met en
relation une offre (les émetteurs et les propriétaires de titres existants) et
une demande (les investisseurs). on distingue le marché primaire (le mar-

www.scholarvox.com:None:2110484472:88903669:196.41.226.10:1612100839
ché des titres à l’émission) du marché secondaire sur lequel s’échangent les
titres « anciens ». L’essor du marché financier depuis le milieu des années
1980 a permis de faciliter le financement de l’économie et des États, mais
présente certains risques.

1 Les fonctions du marché financier dans l’économie


a Financer des projets d’envergure
Le marché financier rassemble une multitude d’investisseurs ce qui permet de financer des
projets de développement d’entreprises de grande taille ainsi que des dépenses publiques ;
ces projets peuvent être difficilement pris en charge par des emprunts bancaires ou encore
par l’épargne des associés d’une société.

B garantir la liquidité
L’importance du volume des transactions sur le marché financier permet de vendre et
d’acheter des titres rapidement. Ainsi, un émetteur qui souhaite financer un projet à moyen
et long terme peut trouver des capitaux que des prêteurs ont placés à court terme. Ces
derniers ont la possibilité de revendre leurs titres à tout moment sur le marché secondaire.
La liquidité du marché financier est renforcée par le fait que les banques de financement et
d’investissement animent le marché en étant à la fois acheteur et vendeur.

C renforcer les fonds propres des entreprises


L’émission d’actions sur le marché primaire renforce les fonds propres des entreprises et
facilite leur désendettement (désintermédiation bancaire du financement des entreprises).
Le système financier est devenu de ce fait plus concurrentiel et plus accessible. Cependant,
très peu de PME y ont encore accès.
La crise de la dette a fait émerger une nouvelle fonction du marché financier, celle de réguler
les politiques budgétaires des États. Ceux-ci ont l’obligation de réduire leur dette publique
et leurs déficits budgétaires largement sanctionnés par le marché financier et les agences
de notation chargées d’évaluer la solvabilité des emprunteurs.
© Éditions Foucher

282
2 Les déterminants de l’évolution du marché financier

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


A Les déterminants économiques
• Le taux d’intérêt est la principale variable qui détermine l’évolution du marché financier.
Il fixe les conditions dans lesquelles les ménages et les entreprises peuvent emprunter.
Il influence donc l’investissement et la consommation. Ainsi, une diminution du taux d’intérêt
est positive pour la valorisation des actions (grâce aux perspectives de résultats plus élevés)
et pour les obligations existantes qui deviennent plus attractives.
• La croissance économique, qui se matérialise par une augmentation de la production des
entreprises, donc de leurs résultats, est favorable aux actions, qui offrent des perspectives
de rentabilité plus importante.
• L’inflation exerce également une influence sur le marché financier. Depuis le milieu des

www.scholarvox.com:None:2110484472:88903669:196.41.226.10:1612100839
années 1980, les tensions inflationnistes dans les pays développés sont cependant quasi-
inexistantes.

[…] Le premier canal de transmission d’une variation des taux d’intérêt au marché financier est
constitué par le marché obligataire. Prenons le cas d’une hausse des taux. Cela signifie que les
nouveaux emprunts émis seront mieux rémunérés que les emprunts obligataires plus anciens.
Les anciennes obligations vont alors être moins demandées et leur cours va diminuer. […] Comme
par ailleurs une hausse des taux correspond à une meilleure rémunération d’un investissement en
obligation, et donc les rendements offerts par les actions (dividende par action sur cours de l’action)
moins attractifs, cette variation des taux se traduit par une baisse des cours des actions. À l’inverse,
un mouvement de baisse des taux d’intérêt contribue à la bonne santé des marchés financiers.
[…] Un détenteur d’obligations est particulièrement sensible à l’inflation puisque la rémunération
reçue lors du remboursement peut correspondre à un pouvoir d’achat fortement réduit. […] . Un
regain d’inflation laisse augurer une politique monétaire plus restrictive et donc un relèvement
des taux d’intérêt.
Jean-Yves Capul, Les Cahiers français n° 277, juillet-septembre 1996,
La Documentation française

B Les déterminants psychologiques


• Les anticipations des acteurs déterminent largement leurs comportements sur le
marché financier.
• Le mimétisme : de nombreux investisseurs imitent les comportements d’achat ou de
vente d’autres investisseurs qu’ils jugent mieux informés ou suivent les recommandations
des sites et des journaux financiers.

Les marchés réagissent en effet davantage à ce qui a de fortes chances de se produire qu’à ce qui
se produit réellement. […] Le mécanisme de base de toute opération sur un marché financier étant
de vendre et d’acheter avant les autres, il importe d’anticiper le plus tôt possible les différents
éléments qui influent sur les cours.
Jean-Yves Capul, Les Cahiers français n° 277, juillet-septembre 1996,
© Éditions Foucher

La Documentation française

283
3 Les motivations des investisseurs
Les investisseurs interviennent sur les marchés financiers afin de réaliser différents types d’opé-
rations :
• Un investissement : c’est le cas lors de l’achat d’actions ou d’obligations, qui seront souvent
conservées durablement afin de profiter de la performance des marchés ou de l’intérêt servi.
• Une opération de couverture : ce type d’opération permet à l’investisseur de se prémunir
contre une éventuelle baisse de la valeur de ses actifs. Les opérations de couverture sont
réalisées grâce aux produits dérivés.
• Une opération spéculative : il s’agit d’une prise de position, souvent à court terme
destinée à engranger un gain important, en contrepartie d’un risque lui-même important.
• Un arbitrage : c’est le fait de profiter des différences de cours, sur une même valeur, entre
différentes places financières. L’influence des arbitragistes sur les cours permet de gommer

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certaines incohérences des marchés.

4 Les risques du marché financier


A La moindre influence des banques
Dans un système de financement intermédié, le risque était principalement assuré par les
banques ; dans le système actuel, ce sont les entreprises qui l’assument. Cependant, les
agents non financiers n’évaluent pas toujours le marché financier avec la même expertise
que les banques. En outre, celles-ci ne sont plus en mesure d’amortir les chocs économiques
et financiers en raison du volume des transactions financières.

B L’interdépendance des marchés


Dans un marché unifié, les capitaux circulent sans contrainte, tous les compartiments com-
muniquent, ce qui favorise la propagation des déséquilibres entre les régions du monde et
entre les marchés. Ainsi, une variation des cours boursiers a un impact significatif sur les
cours des devises et du pétrole.

Les marchés des produits de base (énergie, métaux, minerais, agriculture, denrées alimentaires)
ont connu ces dernières années une volatilité de leur cours sans précédent. [...] Les flux d’investis-
sement financier vers les marchés d’instruments dérivés sur produits de base ayant sensiblement
augmenté, il est manifeste qu’il existe à présent un lien plus étroit entre les fluctuations de prix que
l’on enregistre sur les différents marchés de produits de base et le marché financier.
eur-lex.europa.eu

C Le risque systémique
Le risque systémique est propre au système financier en raison des interrelations entre
les différentes institutions bancaires et financières et les marchés. Ainsi, lorsque les clients
d’une banque redoutent sa faillite, il est logique qu’ils souhaitent rapidement retirer leurs
avoirs. Cette attitude somme toute rationnelle peut, si elle se propage à d’autres banques
© Éditions Foucher

et au marché financier, entraîner une crise de liquidité. Le risque systémique est grave car
ses effets se diffusent généralement à l’économie réelle.

284
123 Les titres
sur le marché
financier
Dans un contexte de compétitivité accrue et de finance libéralisée, le mar-
ché financier a été marqué, depuis le milieu des années 1980, par l’essor
des valeurs mobilières (actions et obligations). Quelques années plus tard,

www.scholarvox.com:None:2110484472:88903669:196.41.226.10:1612100839
le marché financier, théâtre d’une forte innovation financière, a connu un
développement des produits dérivés.

1 Les actions
a Les actions ordinaires
Les actions ordinaires sont des titres représentatifs d’un droit de propriété sur une fraction
du capital social d’une société de capitaux (société anonyme, société par actions simplifiées,
société en commandite par actions). Elles sont détenues par des actionnaires : les ménages, les
entreprises, les investisseurs institutionnels (fonds de pension, banques, groupes d’assurance)
et les non-résidents. Ces actionnaires jouissent d’un certain nombre de droits, notamment :
le droit de vote et d’information ; le droit préférentiel d’attribution et de souscription aux
augmentations de capital ; le droit aux dividendes et le droit au boni de liquidation.

B Les autres types d’actions


Avec l’apparition de nombreuses catégories d’actions, les entreprises ont vu leurs possibilités
de financement augmenter. Ainsi, les actions privilégiées peuvent soit conférer au porteur
des avantages en termes de droit de vote, soit lui conférer un dividende majoré.
De même, les actions à bons de souscription d’actions permettent à l’actionnaire de
souscrire de nouvelles actions à un prix déterminé à l’avance dans des conditions et à une
échéance fixées à l’émission. Le bon est coté séparément de l’action et il perd sa valeur s’il
n’est pas exercé avant l’échéance.
Il est également possible de démembrer l’action en deux titres distincts : le premier est un
certificat de droit de vote et le second représente un certificat d’investissement auquel
sont attachés des droits sur les bénéfices. Ce démembrement permet aux principaux action-
naires de capter des capitaux tout en conservant le contrôle de la société.

C Les indicateurs boursiers


Les investisseurs prennent un risque en achetant des actions d’une société et doivent être
en mesure de les évaluer. Les deux indicateurs les plus courants sont le BPA et le PER.
• Le bénéfice par action (BPA) représente le bénéfice net d’une société divisé par le nombre
© Éditions Foucher

d’actions qui compose son capital. Il est un indicateur de la capacité de l’entreprise à se


développer et à rémunérer ses actionnaires.
• Le price earning ratio (PER) se calcule comme le rapport entre le cours d’une action et
le bénéfice par action (BPA). Il indique le nombre d’années de bénéfice que vaut la société.

285
Exemple
Pour une société dont le capital se compose de 750 000 actions cotées à 185 € qui a réa-
lisé un résultat net de 8,5 millions d’euros, le PER est de 185/(8 500 000/750 000) = 16,32.
La société vaut approximativement 16 fois son bénéfice.

2 Les obligations
A Les obligations classiques
Ce sont des titres de créance à long terme représentatifs d’une fraction d’un emprunt émis
par des sociétés, l’État ou des collectivités locales. L’emprunteur s’engage à verser des inté-
rêts fixes et parfois variables aux souscripteurs et à rembourser l’emprunt à une échéance

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déterminée. Les obligations peuvent être émises au porteur ou sous forme nominative. Le
souscripteur peut acquérir l’obligation au prix d’émission ou à la valeur boursière.

B Quelques autres formes d’obligations


• Les obligations assimilables du trésor (OAT) émises par l’État, d’une durée de 7 à 50 ans.
Si un nouvel emprunt est émis il peut être assimilable à l’emprunt antérieur aux mêmes
taux, échéances et modalités de remboursement.
• Les obligations à coupon zéro dont les intérêts sont versés en même temps que le
remboursement de l’emprunt. Il n’y a aucune rémunération pendant la durée de l’emprunt,
ce qui permet de retarder le paiement de l’IRPP.
• Les obligations à taux variable dont le taux d’intérêt varie en fonction d’un indice, par
exemple le taux du marché interbancaire (EURIBOR ou EONIA) ou encore le taux des obli-
gations d’État.
• Les obligations à bons de souscription d’actions donnent la possibilité de souscrire
des actions de la société émettrice à un prix et dans les conditions et les délais fixés par
le contrat d’émission.
• Les obligations convertibles en action permettent à leur détenteur de les convertir en
actions de la société émettrice dans les conditions prévues lors de l’émission.

3 Les produits dérivés


Les produits dérivés sont des contrats sur des transactions fermes ou optionnelles réali-
sées ultérieurement. Comme leur nom l’indique, ce sont des dérivés d’autres opérations
financières telles que les achats ou ventes d’actions, de devises et de matières premières.
Les plus courants sont les futures, les swaps et les contrats d’options.
Certains produits optionnels permettent de prendre des positions très spéculatives, en
raison d’un fort effet de levier. C’est le cas des warrants, des turbos ou des CFD. Les caps et
les floors permettent de se couvrir contre les variations de taux d’intérêt.

A Les futures
© Éditions Foucher

Les futures sont des contrats à terme d’achat ou de vente d’un actif (le sous-jacent) à une
échéance et à un prix et une quantité déterminés. Il s’agit par exemple de contrats de vente
de devises ou de contrats de vente de matières premières. Ils constituent une réponse aux
risques liés aux fluctuations des cours.

286
Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire
Le Winefex est le nouveau contrat future sur le vin de Bordeaux lancé par Euronext.
•  Le sous-jacent est du vin de Bordeaux primeur choisi parmi des appellations connues et pres-
tigieuses.
•  La quantité d’un contrat est fixée à 5 caisses de 12 bouteilles de 75 cL.
•  La cotation est exprimée en euros par bouteille.
•  La variation minimale du cours est de 0,10 € par bouteille soit 6 € par contrat.
•  Les échéances sont fixées en novembre, mars, mai, juillet et septembre.
•  La liquidation du contrat peut se faire par livraison effective du vin par le vendeur ou bien en
cash au prix de clôture de l’échéance.
www.fimarkets.com

B Les contrats d’échange (swaps)

www.scholarvox.com:None:2110484472:88903669:196.41.226.10:1612100839
Ce sont des contrats d’échange d’actifs ou de flux financiers conclus entre deux parties qui
effectuent simultanément un prêt et un emprunt. Les swaps peuvent porter sur des devises
ou sur des taux d’intérêt.

C Les contrats d’options


Ce sont des contrats par lesquels l’acheteur paie au vendeur de l’option une prime contre
la faculté d’acquérir (option d’achat, call) ou de vendre (option de vente, put) un actif sous-
jacent (action, obligation, matière première…) à un prix et à une date déterminés par les deux
parties. Seul le vendeur est irrévocablement engagé.
Les contrats d’options comprennent différents produits tels que :
• Les warrants : ce sont des options d’achat (calls) ou de vente (puts), qui sont sensibles à
l’évolution du temps. Chaque warrant possède une échéance. Lorsque l’échéance est atteinte,
le warrant perd toute valeur. Les warrants permettent de spéculer, ou encore de couvrir un
portefeuille.
• Les turbos : ce sont des certificats spéculatifs émis par des banques. Ils permettent de
spéculer à la hausse ou à la baisse. Contrairement aux warrants le temps n’a pas d’incidence
sur leur valeur, mais une « barrière désactivante » est déterminée par un cours. Lorsque celui-ci
est franchi, à la hausse ou à la baisse, selon le type de turbo, cela retire définitivement toute
valeur au titre, qui cesse alors d’être coté : la perte est alors totale. Il est donc prudent de
choisir un turbo dont la barrière désactivante est éloignée du niveau du sous-jacent.
• Les CFD (contracts for difference) : ils permettent d’accéder à de très nombreux actifs
sous-jacents. Ce sont des contrats conclus entre acheteurs et demandeurs qui permettent
d’échanger la différence entre le cours actuel d’un sous-jacent et le cours de ce sous-jacent
lors de la clôture du contrat. Les CFD offrent un effet de levier particulièrement important,
plus élevé qu’avec les warrants ou les turbos.
• Les caps et les floors : ce sont les équivalents, sur le marché des taux d’intérêts, des calls
et des puts. Ce sont des options qui permettent de se couvrir contre des variations de taux
d’intérêts. Le cap permet de se couvrir contre une hausse des taux. Le floor permet de se
couvrir contre une baisse des taux. Un collar est la combinaison de l’achat d’un cap et de
la vente d’un floor.
© Éditions Foucher

287
124 L’organisation
du marché financier
Le marché financier a vocation à permettre l’échange de titres cotés. Consi-
déré comme le cœur de l’économie libérale, le marché financier est toutefois
une activité organisée et régulée.

1 Les principaux titres échangés sur le marché financier

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• Les actions : elles représentent une partie du capital d’une société. Elles matérialisent un droit
de propriété sur l’entreprise.
• Les obligations : elles représentent une quote-part d’un emprunt. Elles matérialisent un droit
de créance sur l’émetteur.
• Les produits dérivés : ce sont des instruments de couverture ou de spéculation qui permettent
le plus souvent de bénéficier d’un effet de levier très important. Leur valeur fluctue en fonction
de l’évolution du cours d’un actif sous-jacent.

2 Les différents types de marchés


a Le marché primaire et marché secondaire
• Le marché primaire est le marché des titres à l’émission.
• Le marché secondaire est le marché sur lequel s’échangent des titres déjà émis.

B Le marché réglementé et marché non réglementé


• Un marché réglementé est placé sous le contrôle d’une autorité de tutelle (en France, l’AMF).
Il bénéficie d’un agrément du ministre de l’Économie. Selon la directive européenne sur les
services d’investissement, le fonctionnement d’un marché réglementé est régulier et impose le
respect d’obligations de déclaration et de transparence. Le Code monétaire et financier stipule
qu’un marché réglementé doit être géré par une entreprise de marché.
• Un marché non réglementé n’est pas soumis à un règlement général de marché. Il présente
donc moins de garanties pour les investisseurs.

C Le marché organisé et marché de gré à gré


• Un marché organisé est géré par une entreprise de marché, qui centralise les ordres d’achat
et de vente et en assure la bonne exécution.
• Un marché de gré à gré fait l’objet de transactions effectuées directement entre l’acheteur
et le vendeur.

3 L’entreprise de marché NYSE Euronext


a Historique
© Éditions Foucher

La société NYSE Euronext résulte d’une double fusion : tout d’abord, la création d’Euronext
NV en septembre 2000 par le rapprochement des bourses de Paris, d’Amsterdam et de
Bruxelles. En 2003, la bourse de Lisbonne a rejoint Euronext. Ensuite, en décembre 2006, NYSE
(New York Stock Exchange) group Inc. et Euronext NV donnent naissance à NYSE Euronext.
288
B Les marché de NYSE Euronext

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


1. Euronext Paris
Euronext Paris est un marché réglementé qui permet la négociation d’actions, d’obligations,
de warrants et de trackers. Il est divisé en 4 compartiments selon la capitalisation boursière
de la société émettrice. Ceux-ci relèvent de règles d’admission de négociation différentes :
Compartiment A : capitalisations supérieures à 1 milliard d’euros ;
Compartiment B : capitalisations comprises entre 150 millions et 1 milliard d’euros ;
Compartiment C : capitalisations inférieures à 150 millions d’euros ;
Un compartiment dit « professionnel » réservé aux admissions sans offre préalable au public.
2. Euronext Liffe
Il s’agit également d’un marché réglementé qui regroupe deux marchés de produits dérivés :

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le Monep (Marché des options négociables de Paris) et le Matif (Marché à terme interna-
tional de France).
3. Alternext
Il s’agit d’un marché organisé, régulé, mais non réglementé qui permet aux PME d’être
cotées, avec des règles moins contraignantes que sur les marchés réglementés (obligations
comptables moins lourdes…).
4.  Le marché libre
Il s’agit d’un marché organisé, non réglementé, à destination des PME, avec des contraintes
très allégées (information...). Les opérations effectuées sur le marché libre ne sont pas sur-
veillées par l’AMF.

4 Les systèmes multilatéraux de négociation (SMN)


Selon l’article L.424-1 du Code monétaire et financier, « un système multilatéral de négociation
est un système qui, sans avoir la qualité de marché réglementé, assure la rencontre, en son
sein et selon des règles non discrétionnaires, de multiples intérêts acheteurs et vendeurs
exprimés par des tiers sur des instruments financiers, de manière à conclure des transactions
sur ces instruments ». Les SMN peuvent être exploités par une entreprise de marché (ils
sont alors agréés par l’AMF) ou par des Prestataires de services d’investissement (ils sont
alors agréés par l’ACPR, sur avis de l’AMF).

5 Les internalisateurs systématiques


Selon l’article L.425-1 du Code monétaire et financier, « un internalisateur systématique est un
prestataire de services d’investissement qui négocie pour son compte propre en exécutant
les ordres de ses clients en dehors d’un marché réglementé ou d’un système multilatéral
de négociation ». Leur activité est supervisée par l’AMF.

6 Les autorités de régulation et de contrôle


A L’autorité des marchés financiers (AMF)
L’Autorité des marchés financiers est un organisme public dont le rôle est :
© Éditions Foucher

––de veiller à la protection de l’épargne investie dans les instruments financiers et tout autre
placement donnant lieu à appel public à l’épargne ;
––d’assurer l’information des investisseurs ;

289
––d’apporter son concours à la régulation du marché financier aux échelons européen et
international ;
––de sanctionner les produits non conformes et le comportement des acteurs lorsqu’ils ne
respectent pas les règles qu’elle a édictées.

B L’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR)


L’ACPR qui est une autorité administrative indépendante dont les missions sont de délivrer
des agréments aux établissements de crédit, de paiements et entreprises d’assurance, veiller
à la protection de la clientèle, contribuer à la stabilité du système financier, et enfin contrôler
et sanctionner les établissements qui enfreignent les règles.

C Le ministère de l’Économie et des finances

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Il exerce sa tutelle sur les marchés financiers.

7 Les autres acteurs du marché financier


A Les investisseurs institutionnels
Ce sont des compagnies d’assurance, des fonds de pension, des OPCVM qui interviennent
de manière importante sur le marché financier et qui ont un impact significatif sur la valeur
des sociétés cotées en bourse. Ils placent sur les marchés, l’épargne collectée auprès des
particuliers. Généralement ces actionnaires ne détiennent que des participations minoritaires
dans des entreprises cotées.

B Les entreprises
Les entreprises, bien que principalement agents à besoin de financement, interviennent
aussi en tant qu’investisseurs lorsqu’elles disposent d’excédents de trésorerie.

C Les particuliers
L’actionnariat des particuliers privés est peu développé en France, mais il a la particularité
d’être stable ; les particuliers, surtout s’ils sont salariés de la société dont ils sont actionnaires,
sont plus enclins à investir à long terme que les fonds de pension dont la démarche est
beaucoup plus spéculative. L’actionnariat privé est plus développé dans les pays anglo-saxons.

8 Les indices boursiers


• Un indice boursier permet de mesurer l’évolution d’un marché ou d’un compartiment de
marché. Il peut être utilisé comme référence pour évaluer la performance d’un portefeuille
ou d’un OPCVM (benchmark). Les indices peuvent être nationaux ou internationaux. Il existe
aussi des indices sectoriels (par exemple dans l’agro-alimentaire, la santé, la finance…).
• Le CAC 40 (Cotation assistée en continu) est l’indice le plus connu de la place de Paris.
Il est déterminé à partir des cours de quarante actions cotées en continu parmi les cent
sociétés dont les échanges sont les plus abondants sur Euronext Paris. Il a été créé en
1987 à 1 000 points. Euronext calcule de nombreux autres indices (SBF 120, Euronext100…).
© Éditions Foucher

• Chaque place boursière dispose au moins d’un indice : New York : Dow Jones Industrials
et Nasdaq Composite ; Tokyo : Nikkei 225 ; Londres Footsie 100 ; Francfort : Dax 30.

290
125 Le marché du crédit
en France
Le développement du financement désintermédié et du processus de déré-
glementation du marché du crédit ont contribué à son essor, mais ont éga-
lement créé des déséquilibres.

1 La désintermédiation financière

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Le rôle des banques a fortement évolué depuis le milieu des années 1980. L’économie
d’endettement fait maintenant place à une économie de marché financier. Désormais, les
entreprises se financent souvent en émettant des titres financiers (obligations…) souscrits par
les épargnants. Dans ce cas, les banques ne facturent plus d’intérêts, mais des commissions
liées au montage d’opérations de « haut de bilan ».

2 Le marché du crédit
Il est placé en France sous le contrôle de l’ACPR.

a La déspécialisation du marché du crédit


Par la loi bancaire du 24 janvier 1984, les banques françaises ont évolué vers un modèle de
banque universelle, qui regroupe toutes les opérations des domaines bancaire et financier,
qui a pour objectif de supprimer la distinction entre banques de dépôts et d’affaires et
d’établir davantage de concurrence entre les banques.

B Les institutions de crédit


1. Les banques commerciales
Les banques commerciales collectent et gèrent les dépôts des particuliers, des entreprises
et des administrations. Cette masse de monnaie collectée est prêtée soit directement
aux clients, soit par l’intermédiaire des marchés monétaires ou financiers. Les banques
proposent également à leurs clients des titres (obligations, bons du Trésor...) émis par les
entreprises ou l’État.
2. Les banques mutualistes ou coopératives
Une banque mutualiste est une banque qui n’a pas d’autres sociétaires que ses propres
clients ou pour laquelle une partie importante du capital est détenue par la clientèle. Leur
organisation est souvent décentralisée avec des caisses locales indépendantes. Exemples :
Groupe Caisse d’Épargne et Banque Populaire, Crédit Mutuel, Crédit Agricole, Crédit Coopératif.
3. Les caisses du Crédit municipal
© Éditions Foucher

Les caisses de Crédit municipal sont des établissements publics communaux de crédit et
d’aide sociale. Elles sont habilitées à accorder des crédits aux personnes physiques, aux
établissements publics locaux et aux associations régies par la loi du 1er juillet 1901.

291
4.  Les institutions financières spécialisées
Ce sont des établissements de crédit auxquels l’État a confié une mission permanente d’intérêt
public. Leurs principaux domaines d’intervention concernent  le concours aux entreprises
(OSEO-CEPME) et le financement de l’immobilier (Crédit Foncier de France).

3 Les atouts du marché du crédit


A Le système du crédit français : une force économique
Le secteur bancaire est le théâtre d’une forte concentration. Les entreprises qui le composent
sont devenues des géants économiques au-delà même du marché national. La profession
bancaire emploie aujourd’hui environ 370 000 personnes en France (observatoire des métiers

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de la banque). De même, le taux de bancarisation en France est très élevé, de l’ordre de
99 %, alors qu’au début des années 1960, il avoisinait les 20 %.

B La mobiliérisation et la marchéisation du système bancaire


Les mesures qui ont déréglementé le système de crédit français ont contribué au dévelop-
pement de la finance directe et ont contraint les banques à modifier leurs activités.
Ainsi, la mobiliérisation est une réponse efficace des banques à la concurrence des marchés
de capitaux et à la finance directe. Pour éviter que les agents économiques ne recourent
massivement au marché financier et pour permettre aux emprunteurs de bénéficier d’une
baisse des taux, les banques adaptent leurs taux débiteurs sur les taux de marchés. Il y a
alors marchéisation des conditions débitrices (exemple : crédits accordés à taux variables).

Pour compenser la diminution de leurs activités traditionnelles, les banques interviennent égale-
ment de façon croissante sur les marchés de capitaux. Elles achètent ainsi des titres émis par les
entreprises et émettent elles-mêmes de plus en plus de titres. Ce phénomène de mobiliérisation
des bilans bancaires s’accompagne par ailleurs d’une marchéisation croissante, c’est-à-dire par des
conditions débitrices (les taux auxquels elles accordent des crédits) ou créditrices (les taux auxquels
elles rémunèrent les ressources collectées) qui dépendent des taux pratiqués sur les marchés.
bdebanco.fr

4 Les faiblesses du système de crédit français


• L’accroissement de la concurrence, la diversification des activités bancaires et les variations
de taux d’intérêt ont réduit les marges sur les crédits dans le secteur bancaire et se sont
traduits par une baisse du rendement des concours.
• Les accords de Bâle III publiés en 2010 visent à définir en priorité un ensemble de règles
qui tiennent mieux compte des risques liés à l’opération de crédit. Le dispositif insiste sur
la qualité des fonds propres destinés à couvrir ces risques ; les banques vont donc devoir
détenir plus de fonds propres (capital et bénéfice mis en réserve) pour sécuriser leurs
actifs (7 %, contre 2 % avec Bâle II). Elles vont de ce fait voir leur rentabilité diminuer, car
elles devront renforcer leurs fonds propres « durs », en mettant en réserve une partie de
© Éditions Foucher

leur bénéfice, ou en procédant à des augmentations de capital, avant 2019. Les sommes
utilisées pour constituer les fonds propres ne pourront pas être utilisées dans le cadre de
l’activité bancaire, ce qui réduira également leur rentabilité.

292
126 Le marché des changes
et le système
monétaire
international

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Le marché des changes et le système monétaire international ont une
influence significative sur les relations économiques internationales.

1 Le marché des changes


a présentation du marché des changes
Le marché des changes (Forex) est le lieu de rencontre des offres et des demandes de
devises. Il détermine leur taux de change.
Le marché du change manuel permet aux agents économiques d’échanger des billets
de banque. Le marché du change scriptural correspond aux transactions effectuées par
virements entre comptes bancaires.

Le marché des changes, parfois nommé marché des devises et mondialement connu sous l’appel-
lation FOREX (FOReign EXchange market) est le deuxième plus gros marché en termes de volume
échangé, derrière le marché des taux d’intérêt et loin devant la bourse. Chaque jour, c’est plus de
2000 milliards de dollars qui sont échangés. Indirectement, presque tout le monde joue un rôle
sur le marché du Forex.
www.marchedeschanges

B Les intervenants sur le marché des changes


• Les entreprises qui exportent ou qui importent des biens et des services interviennent
sur le marché des changes en se procurant des devises et en se couvrant contre les risques
de change. Les entreprises multinationales disposent de leurs propres salles de marchés.
• Les banques centrales sont amenées à intervenir sur le marché des changes pour mener
leur politique monétaire.
• Les banques et les courtiers (entreprises d’investissement) mettent en rapport les offreurs
et les demandeurs et interviennent pour exécuter les ordres de leurs clients.
• Les investisseurs institutionnels (caisses de retraite, compagnies d’assurance, fonds de
pension, SICAV et FCP) réalisent environ 30 % du total des transactions du marché.
© Éditions Foucher

293
Le système du Forex est comparable à celui de la bourse. Ce flux continu d’échanges entre les
banques des quatre coins de la planète s’effectue 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, grâce à l’infor-
matique et à internet. Cependant, les opérations ne s’effectuent pas le week-end. Le marché des
changes est ouvert du lundi de cinq heures du matin à Sydney heure locale (ou dimanche 18 h 00
GMT) jusqu’au vendredi 17 h 00 à New York heure locale (ou vendredi 21 h 00 GMT).
forex-info.noname.fr

C Les systèmes de taux de change


1.  Le système de taux de change fixe
La monnaie d’un pays est définie par rapport à un étalon (monnaie de référence) et sur la

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base d’un taux de change (parité), souvent assorti de marges de fluctuations.
Les autorités monétaires, par l’intermédiaire de la Banque centrale, peuvent intervenir :
––si le cours de la monnaie est naturellement trop élevé, la Banque centrale vend, sur le
marché des changes, de la monnaie nationale ;
––si le cours est trop faible, elle achète de la monnaie nationale en puisant dans ses réserves
de devises ;
––si les cours s’éloignent de façon trop importante des marges de fluctuations, les autorités
monétaires internationales procèdent à une modification des parités : dévaluation et/ou
réévaluation.
2.  Le système de taux de change flottant
Le taux de change est fixé librement sur le marché des changes en fonction de l’offre et
de la demande de devises. En théorie, le taux de change d’une monnaie est fonction de la
balance des transactions courantes et du taux d’intérêt d’un pays ou d’un groupe de pays.
Lorsque la liberté est totale sur le marché des changes, le flottement est qualifié de « pur ».

D Le risque de change
Le risque de change (gain ou perte de change) est lié à la variation du cours d’une devise,
par rapport à la monnaie habituellement utilisée par une entreprise entre la date de l’enga-
gement et la date du règlement.

◗  Exemple 1
En janvier 2015, un fabricant français de raquettes de tennis a réalisé une vente auprès d’un client
australien d’un montant de 650 000 $. Son client australien lui a réglé sa facture en mai 2015.
◗  Exemple 2
Le groupe Leclerc a passé, en février 2015, une commande de téléviseurs auprès de la société
japonaise Samsung pour une valeur de 850 000 $. Le paiement a eu lieu en mai 2015.
◗  Taux de change euro/dollar :
Janvier 2015 Février 2015 Mars 2015 Avril 2015 Mai 2015
1,23 1,13 1,08 1,09 1,11
– Dans l’exemple 1, l’entreprise française réalise un gain de change de 57 131 € :
© Éditions Foucher

Janvier 2015 : 650 000/1,23 = 528 455 € – mai 2015 : 650 000/1,11 = 585 586 €.


– Dans l’exemple 2, l’entreprise française est confrontée à une perte de change de 1 355 € :
Février 2015 : 850 000/1,13 = 752 212 € – Mai 2015 : 850 000/1,11 = 765 766 €.

294
Pour se prémunir contre le risque de change, l’entreprise peut se couvrir en achetant ou en

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


vendant des devises à terme ou souscrire une assurance contre les fluctuations des cours
(COFACE).

2 Le système monétaire international (SMI)


Un système monétaire international est un ensemble de règles et institutions qui visent à
organiser les échanges monétaires internationaux.

A L’évolution du système monétaire international


Du xixe siècle jusqu’à la première Guerre Mondiale, le système monétaire est fondé sur l’étalon-
or : fixation des taux de change des monnaies par comparaison de leur poids d’or respectif.

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En 1922, avec les accords de Gênes, est instauré l’étalon de change-or : seules les monnaies
des pays qui possèdent des réserves d’or substantielles sont convertibles en or.
Ce n’est qu’avec les accords de Bretton Woods, en juillet 1944, qu’est mis en place un véri-
table système monétaire international dont les caractéristiques sont les suivantes :
––les taux de change sont fixes (marges de fluctuation de plus + ou – 1 %) ;
––le dollar est convertible en or (35 $ l’once d’or), monnaie de référence internationale ;
––chaque monnaie a une parité définie par rapport à l’or et au dollar ;
––les dévaluations sont possibles en cas de déséquilibres commerciaux importants ;
––le Fonds monétaire international (FMI) assure le fonctionnement du système et accorde
des prêts aux États en difficulté.
Les États-Unis ont mis un terme, en 1971, à la convertibilité du dollar en or, ce qui provoqua
la fin du système de Bretton Woods. Une réforme du SMI fut engagée et aboutit aux accords
de la Jamaïque (1976) avec l’instauration d’un système de changes flottants.

B La situation actuelle du SMI


Les changes flottants ont conduit les États à laisser davantage de liberté aux mouvements
de capitaux. Les crises monétaires successives requièrent une réforme du SMI. Du rapport
n° 99 du Conseil d’analyse économique, du 9 septembre 2011, il ressort la nécessité :
––de mettre en place des mécanismes garantissant une provision coordonnée et suffisante
de liquidités internationales ;
––de tendre vers une meilleure adéquation des taux de change aux fondamentaux de
l’économie ;
––d’adapter le SMI à une économie mondiale dont le centre de gravité s’est déplacé avec
la montée en puissance des grands pays émergents tels que la Chine.
© Éditions Foucher

295
127 Le marché international
des capitaux et ses
institutions financières
La croissance des mouvements internationaux de capitaux est une des
caractéristiques notables de l’économie mondiale des 25 dernières années.
Ces mouvements de capitaux qui traduisent un accroissement de la libéra-

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lisation économique et de la globalisation financière sont cependant enca-
drés par des institutions financières.

1 Les mouvements internationaux de capitaux


• Les investissements directs à l’étranger sont réalisés par des entreprises nationales
à l’étranger et inversement. Les IDE permettent aux entreprises d’internationaliser leur
processus de production. Ils peuvent prendre plusieurs formes :
– prises de participation d’au moins 10 % du capital social ;
– rachat d’entreprises existantes ;
– créations d’entreprises ou de sites.
• Les investissements de portefeuille sont des achats de titres de propriété ou de créance.
Ils sont émis par des agents non-résidents. Les épargnants ne désirent pas prendre le
contrôle de la société, mais simplement placer leur argent dans une optique de rentabilité.
• Les autres investissements sont des crédits à moyen et long terme correspondant soit à
des emprunts effectués à l’étranger, soit à des crédits commerciaux assurant le financement
du commerce extérieur.
La balance des capitaux représente une part de plus en plus importante de la balance des
paiements des pays développés. Ainsi, la sphère financière supplante largement l’économie réelle.

2 La globalisation financière
La globalisation financière désigne l’émergence d’un réseau financier global sur l’ensemble
de la planète. Elle conduit à une mobilité extrême des capitaux et transcende les territoires
nationaux, grâce notamment aux progrès des technologies de l’information.

a Les composantes de la globalisation financière


La globalisation repose sur trois phénomènes (3 D) :
• La désintermédiation désigne le développement de financements directs par émission
de titres (actions, obligations...) au détriment des crédits bancaires.
• La déréglementation a consisté à libérer les institutions financières des contrôles et des
réglementations et à supprimer le contrôle des changes. Les informations sont diffusées en
© Éditions Foucher

temps réel sur les marchés financiers.


• Le décloisonnement : les banques ne sont plus spécialisées dans certaines opérations.
Celles-ci sont désormais universelles et peuvent donc se concurrencer sur tous les produits.

296
B Les avantages de la globalisation financière

Environnement économique, juridique et organisationnel de l’activité bancaire


• La diminution des coûts de financement en raison :
––de la concurrence entre banques nationales et étrangères ;
––de la possibilité de se financer directement sur le marché financier ;
––de la protection offerte par des instruments financiers sophistiqués.
• Un transfert des ressources financières entre les pays ayant des excédents de financement
vers ceux qui ont des besoins de financement.

C Les risques de la globalisation financière


• Une interdépendance financière de tous les acteurs nationaux et internationaux.
• La déconnexion de l’économie financière par rapport à l’économie réelle et le dévelop-
pement de la spéculation.

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• La perte d’autonomie des politiques monétaires nationales.
• Ces risques nécessitent de :
– définir des « règles prudentielles » pour éviter la faillite des systèmes bancaires (exemple :
ratio Mac Donough) ;
– freiner les mouvements spéculatifs par un encadrement des transactions internationales.

Le ratio Mac Donough est le successeur officiel du ratio Cooke. Comme pour le ratio Cooke, l’exi-
gence de fonds propres est maintenue à 8 %. L’architecture du nouveau ratio s’appuie sur trois
piliers : exigences minimales de fonds propres, processus de surveillance prudentielle, recours à la
discipline de marché, via une communication financière efficace.
www.cambiste.info

3 Les institutions financières internationales


A Le Fonds monétaire international
Le FMI, a été créé 1944, lors de la conférence de Bretton Woods. Le Fonds monétaire inter-
national (FMI) est une institution regroupant 188 pays, dont le rôle est de « promouvoir la
coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges
internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi, à la stabilité économique et de
faire reculer la pauvreté ». Le FMI a également pour objectif de gérer les crises monétaires
et financières. Ceux-ci devant en contrepartie mettre en œuvre des politiques économiques
adaptées pour parvenir à l’équilibre de leur balance des paiements.

B La Banque mondiale
La Banque mondiale, créée en 1944, est une institution multilatérale de référence en matière
d’aide au développement. La Banque mondiale regroupe deux institutions internationales :
––la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ;
––l’Association internationale de développement (IDA).
Elles ont été créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements,
des conseils, aux États en difficulté.

C La BERD
© Éditions Foucher

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a été créée en


1991. Son rôle est de favoriser la transition vers une économie de marché et la démocratie
des pays d’Europe centrale et orientale.

297
128 La monnaie unique
européenne
Le traité de Maastricht a institué l’Union économique et monétaire. Le pas-
sage à l’euro s’est fait le 1er janvier 1999 pour onze pays. La zone euro s’est
progressivement élargie et compte aujourd’hui 18 pays européens.

1 Les caractéristiques de l’euro

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a Les critères de convergence
L’adhésion à l’euro est obligatoire pour les nouveaux membres de l’Union européenne (UE),
mais chaque pays en fixe la date et doit respecter certaines conditions. En effet, pour accéder
à l’euro, les pays membres ont dû respecter 5 critères de convergence :
– un taux d’inflation inférieur de 1,5 % par rapport à celui des trois États les plus performants ;
– un taux d’intérêt ne dépassant pas plus de 2 % la moyenne des 3 pays où ils sont les
plus faibles ;
– ne pas avoir dévalué la monnaie depuis au moins 2 ans ;
– une dette publique inférieure à 60 % du PIB ;
– un déficit budgétaire (aujourd’hui déficit public : déficit cumulé des administrations publiques,
État mais aussi collectivités territoriales et organismes de Sécurité sociale) inférieur à 3 % du PIB.

B Le pacte de stabilité et de croissance


• Le Conseil européen d’Amsterdam de juin 1997 adopte le pacte de stabilité et de crois-
sance (PSC) qui est un engagement permanent de stabilité budgétaire, permettant de
sanctionner financièrement un pays membre de la zone euro qui s’exposerait à un déficit
public supérieur à 3 %.
• Lors du Conseil européen des 22 et 23 mars 2005, les chefs d’États et de gouvernements de
l’UE ont décidé d’assouplir les conditions du pacte : les États membres pourront ainsi échapper
à une procédure de déficit excessif dès lors qu’ils se trouvent en situation de récession.

C L’eurogroupe
L’Eurogroupe est la réunion mensuelle et informelle des ministres des Finances des pays
membres de la zone euro. Ces réunions ont pour objet une meilleure coordination des poli-
tiques économiques et la surveillance des politiques budgétaires et financières des États
membres, ainsi que la représentation de l’euro dans les enceintes monétaires internationales.

La zone euro a donné vendredi son feu vert au plan d’aide aux banques espagnoles, qui prévoit une
enveloppe pouvant aller jusqu’à 100 milliards d’euros, a annoncé l’Eurogroupe dans un commu-
niqué. « Les ministres ont à l’unanimité donné leur accord à l’aide financière pour recapitaliser les
banques en réponse à la demande de l’Espagne le 25 juin dernier ». Ils ont estimé que « fournir un
© Éditions Foucher

prêt à l’Espagne pour recapitaliser ses banques est nécessaire pour garantir la stabilité financière
de la zone euro dans son ensemble ».
AFP 20/07/2012

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