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LES MÉDITATIONS

BLASPHÉMATOIRES
Choquer pour délivrer
4
Né Mwanda-Véedila

LES MÉDITATIONS
BLASPHÉMATOIRES
Choquer pour délivrer

AK.
LES ÉDITIONS ALLIANCE KOONGO
Collection Spiritualité
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constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L335-2 et suivants
du code de la propriété intellectuelle.

© Les Éditions Alliance Koongo, 2021


ISBN : 9782332978882
TL. : +242.05. 734.17.35
7

Ô Amon-Râ,
Vénéré au nombril du monde noir sous le nom de
Ma-mpû-ngu
Ô Grand Dieu
Vous m’avez comblé de cadeaux de toutes sortes,
Mais me donner la sagesse de rétablir la
crédibilité de mes ancêtres
Ainsi que la force d’extraire le poison blanc qui
mine la santé de l’Afrique,
C’est le plus beau que vous m’ayez fait.
8

Je dédie ce livre aux vaillants conservateurs de la


tradition africaine et aux internautes qui suivent
toutes mes publications sur les réseaux sociaux avec
une attention soutenue.
9

« Le monde ne récompense pas l’honnêteté et


l’indépendance. Il récompense l’obéissance et la
servilité. »

NOUM CHOMSKY
10

« Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si


l’Etat te le demande. »

ALBERT EINSTEIN

« Si vous pardonnez trop souvent, alors les gens


s’habitueront à vous faire souvent du mal. »

INCONNU
11

AVERTISSEMENT

«O h voleur ! Oh voleur ! Avant de


s’écrier ainsi, il convient tout d’abord de
s’assurer de n’avoir jamais rien volé à autrui. Car,
aussi vrai que nul n’est parfait, tout ce qui pourrait
vous paraître blasphématoire dans ces discours n’est,
en fait, que la restauration de la vérité. C’est la
reconstitution d’une vérité sciemment noircie par les
ennemis de l’Afrique pour des raisons égoïstes et
machiavéliques. C’est la recomposition, le
rétablissement d’une vérité amputée et contrariée
pour assujettir le continent des Pharaons.
Ces exposés plus ou moins irréligieux ne sont que
le renouvèlement, la remise en usage d’une vérité
voilée et altérée pour manipuler et maintenir une
partie de l’humanité sous le joug. C’est donc la
reconduction – mieux – la renaissance d’une vérité
éclipsée et occultée pour aliéner toute une race.
D’une vérité scellée, brûlée pour dérouter des
générations entières. D’une vérité tronquée et mutilée
pour ghettoïser les descendants des premiers
12

habitants des pays du Nil. D’une vérité étouffée,


étranglée pour manipuler la conscience collective.
D’une vérité rabougrie, engloutie pour égarer les
esprits. D’une vérité menacée, saccagée pour susciter
la crainte de l’enfer dans les cœurs. D’une vérité
falsifiée, travestie pour apostropher la malédiction
sur un ensemble de territoires souverains. Bref, d’une
vérité éventrée, enterrée, souillée pour piller les
ressources naturelles et conquérir mentalement les
royaumes subsahariens.
13

PROLOGUE

« Chaque peuple est-il responsable


de la destinée de ses terres ? »

A près lecture de mes publications, mus par la


haine, la colère, la jalousie, le bouleversement
ou l’étonnement, beaucoup me disent : « Qui t’a
envoyé ? Pour qui travailles-tu ? Pour qui te prends-
tu ? Quelle est ta mission ? Qui es-tu pour tenir de
tels propos ? »
Ce sont des questions qui méritent des réponses.
Pour ne plus avoir à revenir sur ces sujets, j'y
répondrai de façon groupée.
« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers
et les dieux », a dit le plus grand sage de tous les
temps. Grâce à ce précieux conseil, après une langue
quête spirituelle intérieure, j'ai fini par découvrir qui
je suis ; et je puis dire avec un degré de certitude
élevé que :
Je suis le messager d'AMON-RÂ.
Je suis l'envoyé des esprits.
14

Je suis la voix des ancêtres.


Je tiens des propos durs, je l'avoue.
Mais je n'ai pas été mandaté pour vous caresser
dans le sens du poil.
Je n'ai pas été délégué pour vous dire ce que vous
voulez entendre.
J'ai été envoyé pour vous dire ce que vous devez
entendre.
En réalité, je ne suis pas venu vous apporter la
lumière. Je suis plutôt venu faire sonner la cloche et
allumer des bâtonnets d’encens pour vous révéler les
ruses, les mensonges, les machinations, les dessous
de table, bref les implications souterraines de cette
fausse lumière venue d’ailleurs pour neutraliser,
fragiliser, infantiliser, divertir, abrutir et asservir
l’Afrique.
Je suis venu ceindre ma taille d’une peau de
léopard, offrir des libations aux génies bienveillants
et aux Dieux de l’Afrique éternelle pour vous
rappeler « qu'à beau mentir qui vient de loin » et que
« tout ce qui brille n'est pas de l'or. »
Je ne suis pas venu trotter sur les douces eaux
froides de l’océan, mais je suis venu marcher nu-
pieds sur les braises ardentes pour attirer votre
attention sur le danger de la soumission volontaire à
la fausse lumière du prétendu Bon berger.
Je suis venu donner un coup de pied dans la ruche
et marcher dans le nid de serpents pour vous arracher
15

à la domination culturelle et spirituelle de cette


lumière plagiaire.
Je suis venu chanter et battre le tam-tam pour
conjurer les mauvais sorts et chambouler le semblent
d'ordre établi par cette lumière maléfique.
Je suis venu méditer dans la case des ancêtres dans
l’intention de vous extraire de la subtile tyrannie et
l'imperceptible servitude de la lumière
1
leucodermique , lumière esclavagiste, lumière-
sangsue, lumière vampirique qui aspire
implacablement la juteuse et suave énergie de
l'Afrique.
Je suis venu brandir la lance et le bouclier du
guerrier ancestral pour mettre fin à cette boucherie
spirituelle méthodique.
Je suis venu lever mon bâton de chefferie
traditionnelle pour dire haut et fort : « stop au
génocide culturel des envahisseurs néocoloniaux. »
Je suis venu souffler dans la corne de rhinocéros
pour vous annoncer de vive voix que les choses ne
seront plus comme avant et que l'Afrique qui arrive
ne fléchira jamais plus la jambe dans les temples des
religions étrangères.
Je suis venu porter mon chapeau en raphia
rehaussé de plumes d’aigles pour prophétiser que de
1
Relatif au leucoderme (dans la classification traditionnelle des races, se
dit des individus à peau blanche d’origine européenne ou du bassin
méditerranéen, caractérisés par un nez épaté, des lèvres minces et une tête plus
ou moins allongée).
16

ces temples religieux, il ne restera que ruines et


cendres d’un passé glorieusement sanguinaire, d’un
passé colonial qui longtemps fit la honte de
l’Afrique.
Je suis venu faire parler les cauris pour vous
annoncer que l'horizon est beau.
Je suis venu broyer une noix de kola, un doigt de
piments sauvages et déguster le vin de palme pour
dire aux Kamites de ne pas se décourager.
Je suis venu m’assoir parmi les éléphants et les
lions pour vous dire qu'aussi âpre soit la lutte, grâce à
vos efforts conjugués, l'avenir de l'Afrique sera
ensoleillé.
Je suis venu courir avec les hyènes et les zèbres
pour pousser ceux qui hésitent encore à passer à
l'action.
Je suis venu vous consacrer, vous transférer
l’énergie des totems afin que vous n’ayez plus peur.
Je suis venu vous annoncer, précieuses sœurs et
honorables frères de lutte, que vous n'êtes pas seuls.
Je suis sorti du bois sacré, après des années de
méditation, pour vous dire que vos ancêtres vous
adorent et qu’ils feront tout ce qui est humainement
possible pour que le continent africain retrouve son
indépendance spirituelle d'autrefois.
Ma terrestre mission consiste, entre autres, à vous
dire que chaque peuple est responsable de la destinée
de ses terres.
17

Pour répondre à la question principale : chaque


peuple est-il responsable de la destinée de ses
terres?
Il faut que vous compreniez qu'à un certain âge
mental – car spirituellement ce n'est pas la barbe
blanche qui fait l'adulte, mais le niveau de conscience
– pour être considéré comme un adulte par les
ancêtres méritants, l'Africain doit avant tout répondre
convenablement aux questions suivantes :
1- Discourir contre des religions importées qui ne
se sont pas gênées de diaboliser la spiritualité
africaine et salir la mémoire de vos ancêtres, mérite-
t-il d’être considéré comme un acte blasphématoire ?
2- Serait-ce un péché que de rendre coup pour
coup, œil pour œil ou dent pour dent les calomnies
faites à l'endroit des Dieux et des génies de l'Afrique
éternelle ?
3- Garder un silence coupable devant tant de
mensonges, tant de diffamations et d'injustices envers
les pratiquants de la spiritualité négro-africaine n'est-
il pas ce qu’il sied d’appeler « un aveu de lâcheté ? »
4- Fermer les yeux devant les ravages de
l'esclavage et les atrocités de la colonisation peut-il
faire de vous de dignes conservateurs de la mémoire
ancestrale ?
5- Le fait d'être chrétien ou musulman est-il un
prétexte valable pour contredire inutilement les
Kamites et faire fi de l'histoire au mépris des
18

générations futures qui, elles, ont parfaitement le


droit de connaître la vérité sur les exactions, le
désordre et les bouleversements orchestrés en
Afrique – et dans le reste du monde – par les
importateurs des nuisibles croyances islamiques et
chrétiennes ?
6- Un authentique Africain doit-il agir pour
l'intérêt de l'église, le profit de la mosquée ou le
bénéfice de l'Afrique ?
7- À qui profite les crimes, les massacres, la
maltraitance, les violations, le pillage du patrimoine
culturel et des ressources naturelles de l'Afrique ?
Sachez que dans l'entendement des ancêtres
méritants, être un adulte ne consiste pas uniquement
à répondre en toute objectivité aux questions
susmentionnées, mais aussi – et surtout – à agir avec
sagesse, intelligence, ruse et efficacité afin que cela
ne se reproduise plus. D'où les interrogations ci-après
des ancêtres méritants à l’endroit de leur descendance
christianisée ou islamisée :
- Êtes-vous des enfants ou des adultes ?
- Allez-vous persister, en cette ère du Verseau, à
demeurer, au grand dam de l'Afrique, dans
l'adolescence spirituelle et l'infantilisation planifiée et
opérée par l'Occident ou allez-vous enfin vous
décider de quitter le berceau esclavagiste des
religions importées pour une installation durable et
19

honorable sur la natte ancestrale des adultes au profit


de l'Afrique ?
- Êtes-vous prêts à évoluer librement et
triomphalement ou à involuer honteusement et
traitreusement ?
Quelle que soit votre décision, sachiez que l'ère du
Verseau ne vous laisse aucun choix. Par l'exhortation
verbale ou l'action punitive du feu ou du fouet
spirituel, vous serez forcés d'évoluer. De gré ou de
force, dans cette incarnation ou dans une autre, vous
serez contraints d'accomplir la divine volonté des
Seigneurs du destin pour le salut du continent noir.
C'est aussi simple que ça.
Et tant que vous ne l'aurez pas compris, vous vous
réincarnerez encore et encore en Afrique jusqu'à ce
que vous compreniez que chaque peuple est le garant
de la destinée de ses terres ou de son territoire.
La terre est un héritage communautaire. Chaque
peuple, chaque génération à l’impérieux devoir de la
fructifier, de la développer et de la défendre. Chaque
peuple à la lourde tâche de sauvegarder et de
préserver son patrimoine matériel et immatériel.
Retenez une fois pour toutes que toute négligence
ou désobéissance dans ce sens entraîne de fâcheuses
conséquences karmiques.
20
21

LE TEMPS DU BLASPHÈME

Blasphémons pour sortir de la nuit de l’ignorance


Blasphémons pour élever notre conscience au-delà
des ondes néfastes de l’aliénation culturelle
Blasphémons pour briser les chaînes de la peur
viscérale de l’enfer
Blasphémons pour mettre à nu la supercherie des
paradis illusoires
Blasphémons pour nous extraire de l’autorité
tyrannique des religions sanguinaires
Blasphémons pour fissurer les murs des égrégores
nocifs à l’émancipation spirituelle de l’Afrique
Blasphémons pour tourner le dos aux divinités
insensibles à la misère et au sous-développement de
l’Afrique
Blasphémons pour tenir tête aux religions favorables
à l’asservissement éternel du continent africain
Blasphémons pour venger la mémoire de nos
ancêtres injustement massacrés et torturés par les
missionnaires chrétiens et les envahisseurs
musulmans
Blasphémons pour notre libération spirituelle
Blasphémons pour laisser le champ libre au réveil
traditionnel
Blasphémons pour fabriquer les engrais nécessaires
à la construction de la Renaissance africaine
22

Puisque nos ancêtres méritants le veulent,


blasphémons à foison afin de ne plus succomber à la
tentation des croyances importées
Et enfin, blasphémons afin de ne plus retomber dans
le gouffre de l’esclavage mental

Né Mwanda-Véedila2

2
Nom initiatique de Ramsès Bongolo, grand prêtre ngunza.
23

INTRODUCTION
CHOQUER POUR DÉLIVRER

« La seule chose à craindre ce sont les mensonges


des prêtres »

The last Kingdom

‘‘C hoquer pour délivrer’’ est le slogan de ce


livre. Je suis de ceux qui pensent que le
coma dans lequel l’Afrique a été plongée est si
profond que seuls des électrochocs – des arguments
chocs – peuvent la tirer de ce long sommeil artificiel
ou – devrais-je dire – de son assoupissement spirituel
séculaire. Ces discours pointus et acérés seront
certainement perçus par certains lecteurs comme des
décharges électriques survoltées et peut-être même
comme une provocation pure et simple.
Mais, croyez-moi, mon but n’est ni de provoquer
ni de dégrader. Avec toutes les meilleures intentions
du plus humble des médecins qui n’a pas d’autres
choix que de crever l’abcès pour extraire le pus,
l’objectif essentiel de cette œuvre pamphlétaire est de
24

vexer pour libérer, blesser pour délier et choquer


pour délivrer un continent en état de décrépitude
spirituelle exacerbée ; sa principale intention est
d’offusquer pour débloquer un continent sous
l’emprise dévastatrice des évangiles bibliques et des
sourates coraniques.
Le temps du silence et de la consternation, de la
peur et de la misère, du mensonge et de l’ignorance
étant largement révolu, l’heure de la communication
et de la joie, de l’audace et de la connaissance, de la
richesse et de la vérité a sonné.
Vive les vaillants conservateurs de la
tradition africaine !
Vive la Renaissance africaine !
Que jaillissent les lumières et que la
communication soit !
25

CHAPITRE I
JE BLASPHÈME DONC JE SUIS UN HOMME
MENTALEMENT LIBRE

« Un esprit ligoté ne peut s’autoriser à franchir un


certain seuil de réflexion, car mentalement enchainé
à une doctrine qui ne lui permet nullement de voler
de ses propres ailes. »

Né Mwanda-Véedila3

C et ouvrage est une invite à la libre pensée. Ce


virulent pamphlet, inspiré par les ancêtres
méritants, les forces de la nature et les Dieux de
l’Afrique éternelle, rend hommage à la liberté de
penser. Il foule aux pieds les barrières
psychologiques érigées par l’envahisseur, donc les
barrières établies pour maintenir la conscience noire
dans un diapason de compréhension inférieure à celui
des autres peuples du globe terrestre. Un acte
foncièrement méchant et totalement indigne de ceux
qui prétendent connaître Dieu et agir en son nom.
3
Nom initiatique de Ramsès Bongolo, grand prêtre ngunza.
26

Ces écrits plus ou moins brutaux, ces textes forgés


dans le feu de la vérité ont, entre autres, pour objectif
de chambouler les conceptions religieuses fictives
autrefois considérées comme vérités absolues. Ces
discours cent pour cent kamites4 défient en duel les
mensonges bibliques véhiculés par les prêtres, les
pasteurs et les missionnaires en Afrique noire. Ils
brisent les vieux secrets religieux et narguent le
sacré5 pour libérer et diffuser des lumières trop
longtemps retenues captives. Avec la même vigueur,
la même certitude, la même détermination et le même
courage que le philosophe6 – bien connu – qui jadis
a dit : « je pense donc je suis. » Moi, Né Mwanda-
Véedila, Mfumu Nganga-Bakulu7, digne héritier
d’une tradition injustement ligotée, arbitrairement
bâillonnée et sauvagement poignardée, j’ose dire
avec un degré de certitude élevé : « je blasphème
donc je suis un Africain mentalement libre. »
C’est fou ! C’est fort ! C’est choquant ! Mais
quelquefois – quand l’urgence l’exige – aussi
impénitent que cela puisse paraître, le conservateur
des traditions africaines est bien obligé de prendre le
taureau par les cornes pour le salut de sa culture.
4
Afrocentriques.
5
Sacré du point de vue chrétien.
6
René Descartes (1596-1650). Philosophe, mathématicien et physicien
français. Outre ses contributions en mathématiques (géométrie analytique) et en
physique (lois de la réfraction), ce philosophe rationaliste a exposé dans
son Discours de la méthode (1637) sa méthode scientifique fondée sur le doute
et sur la déduction à partir d’idées claires et simples.
7
Grand prêtre ngunza.
27

Je répète : « je blasphème donc je suis un Africain


mentalement libre. » Pourquoi le dis-je ?
Je le dis parce qu’un esprit ligoté ne peut
s’autoriser à franchir un certain seuil de réflexion, car
mentalement enchainé à une doctrine qui ne lui
permet nullement de voler de ses propres ailes, c’est-
à-dire de raisonner, de réfléchir par lui-même, de
confronter les idées, donc de réunir les contraires
pour faire jaillir la lumière.
Si ce livre vous paraît blasphématoire, cela
signifierait que vous êtes encore un esclave mental,
puisque seule une âme totalement libérée de la peur
peut parvenir à en cerner l’objectivité.
Si ce livre vous énerve ou vous fait souffrir ou si
par hasard – au sortir de cette lecture – vous êtes
envahis par un sentiment de colère envers l’auteur, ce
serait la preuve évidente que vous vous êtes atteint du
syndrome de Stockholm8.
Si en lisant ce livre vous éprouvez de la pitié ou de
l’aversion pour l’auteur, cela n’aurait qu’une seule
explication : votre aliénation mentale est abyssale.
Si en lisant ce précieux pamphlet vous persistez à
penser que ces vérités n’auraient pas dû être
dévoilées, alors vous êtes pire que Caïn. Vous êtes un
traitre à la mémoire des mânes de vos ancêtres ni

8
Réaction psychologique observée chez certaines victimes de prise
d’otages, qui se traduit par un attachement paradoxal, et réciproque, à leurs
ravisseurs.
28

plus ni moins ; et ce, pour la bonne raison que vous


saviez que les choses sont ainsi, mais vous les aviez
expressément laissés en l’état. Vous étiez bien
conscient que l’Afrique est menée en bateau par les
religieux de ce monde, mais vous n’aviez pas osé
lever votre petit doigt pour dénoncer cette injustice.
Votre non-assistance à culture en danger fait de vous
une personne coupable d’être en cheville avec les
esclavagistes mentaux venus d’Occident et d’Arabie.
Le moment venu, vous serez condamné au même
titre que vos complices. Vous subirez le même
châtiment que vos comparses.
Mais si – contrairement à ce qui a été dit – vous
n’y percevez rien d’autre que la lumière éclatante et
salvatrice de la vérité, alors faites ce qui est juste :
partagez-la à tous vos proches afin que de bouche à
oreille, de main en main, de cœur à cœur, elle se
répande sur tout le continent pour le réveil
traditionnel, la décolonisation spirituelle de l’Afrique
et le triomphe de la culture africaine.
29

CHAPITRE II
LUMIÈRE SUR LE BAPTÊME CHRÉTIEN

« Quand on vend son âme au diable, on ne vient pas


la réclamer. Le seul moyen de la récupérer et de la
lui arracher. »

INCONNU

L’adhésion officielle au christianisme passe par le


rite du baptême.
Or, le baptême est un pacte. En acceptant de vous
faire baptiser, vous vous reliez à un soleil de façade,
à une force dont vous ne connaissez nullement la
véritable mission. Vous vous connectez à un réseau
spirituel qui loin de vous servir, vous asservit. Vous
vous branchez sur une fréquence nuisible à votre
environnement traditionnel et à votre identité
culturelle ; vous devenez semblable à un véhicule qui
se rend dans une station-service dans l’intention
salutaire de faire le plein. Mais ce qui est curieux
dans l’histoire, c’est que plutôt que de vous
alimenter, la pompe vous soutire peu à peu le peu
30

d’énergie que vous possédez. Et ce prélèvement


quotidien est si subtil, si infime que le chauffeur, tout
au long de son voyage sur l’autoroute (ou tout au
long de sa vie) ne le remarquera même pas.
Il sied de retenir que pour le réseau – ou pour
mieux le dire – pour l’égrégore chrétien, ce qui
compte ce n’est pas le prélèvement presque
imperceptible qu’il opère sur vous, mais la somme
globale des retraits qu’il effectue chaque jour sur les
millions d’Africains crétins, c’est-à-dire chrétiens.
En termes d’énergie, ça fait beaucoup. Pour parler
plus simplement, les Afriques chrétiennes et
musulmanes dépensent énormément d’énergie
spirituelle dans les collecteurs – au service du monde
occidental et du monde arabe – que représentent les
églises et les mosquées.
La leçon à tirer de cet exposé est que quand un
continent est spirituellement dépouillé de son énergie
spirituelle, il ne peut rien entreprendre. Un tel
continent n’est pas si différent d’un homme
continuellement maintenu dans le coma par son
médecin, mais à qui l’on soutire des poches de sang
tous les dimanches et tous les vendredis pour
alimenter les « banques de sang » que symbolisent le
Vatican et la Mecque.
Dans ces conditions, comment voulez-vous que
l’Afrique, continent longtemps maintenu dans le
coma artificiel par les missionnaires, les prêtres, les
31

pasteurs et les catéchistes d’une part, et les chefs


religieux musulmans, d’autre part, puisse se réveiller
ou devenir dynamique ou très active pour ce qui est
d’entreprendre ?
Le problème avec l’Afrique, c’est que c’est un
continent complètement malade, mais totalement
inconscient de sa maladie. D’où les questions
suivantes : un malade qui s’ignore peut-il prendre des
médicaments ? A-t-il seulement le désir de guérir ?
Ne se sent-il pas mieux dans son rêve éveillé ?
D’abord, a-t-il conscience qu’il est coincé dans un
long rêve artificiel ?
Ce que l’Afrique ignore c’est que l’Africain
chrétien et le noir musulman se partagent le même
rêve ; ils sont tous deux prisonniers d’un onirisme
collectif conçu de toutes pièces par des loups
déguisés en agneaux pour les maintenir
continuellement dans la prairie ou la bergerie de
l’esclavage mental. Un esclavage plus ou moins
volontaire dont l’appât est le paradis. Esclavage dont
l’enfer constitue un puissant dissuasif contre toute
intention de sortir des geôles mentales, c’est-à-dire
de renoncer au Christ et à la chrétienté (pour ce qui
est des chrétiens) et au prophète Mahomet et à
l’islam (en ce qui concerne les musulmans).
Extrêmement rusés, les geôliers en soutane ont
placé l’appât dans une cage afin que quiconque s’en
approche se retrouve enfermé dans la cage. Une fois
retenus prisonniers, pendant que les geôliers
32

concupiscents de la Mecque abreuvent les noirs


musulmans avec des fantasmes de vierges au paradis,
les conservateurs du Vatican, en grands cannibales et
éminents vampires, nourrissent leurs captifs avec de
la chair fraîche et du sang chaud : « le sang du christ
versé pour le salut du monde. »
Conséquence : à force de boire du sang et de
manger de la chair humaine, le monde est devenu
méchant ; l’homme – comme ils le disent eux-mêmes
– est devenu un loup pour l’homme. Chaque jour, les
guerres s’enchainent ; elles s’enchevêtrent et se
succèdent. À cause de l’envoutement des religions
dites révélées, l’hospitalier et pacifique continent noir
n’est plus que le théâtre des pillages, des viols, des
maladies, de la misère, des affrontements nés de la
volonté de puissance des envahisseurs. Par l’effet de
la manipulation des religions dites révélées, l’Afrique
n’est plus qu’un lieu où se déroulent des
escarmouches nées du refus de l’esclavage par les
dignes autochtones, d’accrochages dus à la soif des
colonies et aux actions négatives du néocolonialisme.
À cause des intrigues souterraines des religions
importées, notre belle Afrique n’est plus qu’un lieu
de mésententes dues à la cupidité maladive des
envahisseurs et à un semblant de démocratie qui
dépend en particulier des intérêts de l’Europe, bref du
Vatican, mais aussi, d’une certaine manière, du
monde arabe, donc de la Mecque.
Triste réalité, n’est-ce pas ?
33

Mais pouvait-il en être autrement lorsqu’on sait


que « l’agneau du sacrifice » n’est pas venu pour
vous apporter la paix, mais l’épée ? L’épée n’est-elle
pas l’outil d’un Dieu guerrier, donc d’un Dieu des
armées ? Un Dieu caparaçonné et armé jusqu’aux
dents est-il un Dieu pacifique ? Peut-on, en toute
clairvoyance, sans fanatisme et à juste titre, le
considérer comme un Dieu de paix ?
Évidemment que non ?
Un Dieu hostile à la paix n’est-il pas un Dieu
colérique, jaloux et rusé ? N’est-ce pas par la ruse
que l’Afrique a été infantilisée ? N’est-ce pas par la
ruse de ce Dieu que l’Afrique a été dominée ? N’est-
ce pas par la ruse de ce même Dieu que l’Afrique a
été spirituellement enchainée à des égrégores
guerriers et sanguinaires ? N’est-ce pas par cette
sombre ruse divine étrangère que chacune des jambes
de notre riche et belle Afrique-Mère traine depuis
plusieurs siècles les boulets infantilisants et aliénants
du christianisme et de l’islam ? N’est-ce pas par cette
ruse cruelle et perfide que le cœur de l’Afrique croit
maladroitement, aveuglément et naïvement au retour
hypothétique d’un messie illusoire calqué de toutes
pièces sur Osiris, le Dieu de nos ancêtres ?
Pour revenir à ce qui a été dit plus haut, le baptême
est un pacte – et je dirais même plus – c’est un pacte
avec le diable. Les mots sont durs, mais c’est ainsi.
Le baptême chrétien – je le répète – n’est rien moins
qu’un pacte. Comme disait un sage : « quand on vend
34

son âme au diable, on ne vient pas la réclamer. Le


seul moyen de la récupérer et de la lui arracher. »
Comprenne qui pourra !
35

CHAPITRE III
L’AFRIQUE EST CONDAMNÉE
À GRANDIR

« Grandir c’est savoir accepter ce qui ne nous


plaît pas. Et ce que la plupart des Africains colonisés
et baptisés n’aiment pas, c’est leur propre
spiritualité, leur tradition, bref leur culture. »

INCONNU

ans la vie, il y a 4 âges : l’enfance, la jeunesse,


D l’âge mur et la vieillesse. Avec l’entrée de la
planète dans l’ère du Verseau, l’Europe a atteint la
vieillesse, c’est-à-dire l’âge de la décrépitude, de la
fin du règne. Comme ce fut le cas pour l’Égypte
antique, il y a des milliers d’années, la vieille Europe
est naturellement entrée dans le cycle naturel du
déclin. L’un des signes de son entrée dans ce cycle
est l’apparition du coronavirus, une pandémie
précisément entrée en vigueur en mars 2019.
Le temps de l’Europe et de ses manigances est
révolu. 2019 est et restera à jamais l’année de la
36

grande prise de conscience. Prise de conscience


forcée, imposée par la nature à l’humanité pour
permettre à l’Africain – qui refuse délibérément
d’évoluer ou plutôt qui a été formaté depuis plus de 4
siècles par l’envahisseur colonial pour stagner – de
profiter de cette période de ralenti ou de suspension
planétaire d’activités pour comprendre, réaliser qu’il
est grand temps d’avancer, de grandir, de passer de la
petite enfance – insouciante, inactive et manipulable
– à la jeunesse active, consciente et inflexible.
Que l’Afrique le veuille ou pas, le sablier du
temps, dont la position garantissait autrefois le succès
de l’Europe, a été inversé en mars 2019 par les
Maîtres du temps. En d’autres termes, l’Afrique est
condamnée à grandir. L’enfance mentale de la
conscience collective africaine doit absolument
progresser vers une jeunesse spirituelle. Tel un
poisson asphyxié dont la survie exige de sortir des
profondeurs aquatiques de la mer pour se hisser au-
delà de la surface des eaux, la conscience collective
de l’Afrique noire doit absolument s’élever au-delà
des barrières émotionnelles du plan astral pour
émerger sur les berges clairvoyantes du plan mental.
Autrement, les conséquences seront désastreuses ;
car, dans son refus d’avancer, l’Afrique risque de
périr avec l’Europe. C’est pourquoi elle doit à tout
prix se résoudre à grandir.
Or, grandir c’est savoir accepter ce qui ne nous
plaît pas. Et ce que la plupart des Africains colonisés
37

et baptisés n’aiment pas, c’est leur propre spiritualité,


leur tradition, bref leur culture. Aveuglée par le
christianisme et l’islam, l’Afrique se sent pleinement
à l’aise et satisfaite de son rôle d’enfant docile,
stratégiquement éduqué pour tendre la joue gauche à
ses bourreaux et la main droite à sa vieille mère,
l’Europe. Son autonomie de penser n’existe plus.
L’adolescente Afrique ne réfléchit plus par elle-
même, mais à travers les yeux de la marâtre Europe.
L’Afrique n’est même plus capable de créer ni de
s’organiser sans l’aide, sans la décision ou
l’intervention de l’Europe. Notre Afrique, autrefois
première, sage et intelligente, redouble chaque année.
Elle refuse volontairement d’aller en classe
supérieure parce qu’elle a peur de l’inconnu. Elle a
peur de changer ses habitudes. Elle a peur de se
reconnecter à ses racines. Elle a très peur de renouer
avec ce que la marâtre rusée qu’est l’Europe lui a
injustement et stratégiquement présenté comme du
satanisme, du charlatanisme, de la sorcellerie, du
fétichisme.
Naïve et incapable de se faire sa petite idée de la
réalité ou de la situation, l’Afrique croit dur comme
fer aux mensonges stratégiques de l’Europe. Le
martelage du catéchisme et les séquelles coloniales
sont si profonds en elle que l’Afrique est devenue
quasiment amnésique et plus ou moins mongoloïde.
Dans son illusion de confort, elle raisonne désormais
comme sa vieille marâtre acariâtre qui lui a inculqué
38

que « la tradition, c’est dépassé. Seul compte la


modernité. Seul compte le progrès. »
L’Afrique est tombée si bas qu’elle en est arrivée à
penser que le progrès c’est se détacher du passé et
que la tradition n’a pas sa place dans le vrai progrès.
Ce qui est archifaux ! Car vu sous cet angle, le
progrès n’est vraiment qu’une « science sans
conscience » ; il devient une science dont la
conséquence est la destruction de la couche d’ozone,
les pollutions multiformes, la déforestation et la
dégradation de l’environnement. N’est-ce pas ce que
nous vivons à l’heure actuelle ?
Vu sous cet angle, le progrès devient géniteur de
chambre à gaz, de bombes nucléaires et d’armes
bactériologiques, etc. N’est-ce pas ce genre de
science démoniaque qui a marqué de son empreinte
le XXème siècle et le début du XXème siècle ?
Il est important que l’Africain sache que le
véritable progrès ne se lasse point du passé ou ne se
détache point de la tradition ; le véritable progrès a
pour base la culture. Un progrès convenablement
assis sur sa colonne vertébrale culturelle – donc sur
les principes de la Maât en ce qui nous concerne –
n’engendre ni les guerres ni les pandémies. Ce type
de progrès salutaire, écologique et en harmonie avec
les forces de la nature et les lois ancestrales ne saurait
perdre son temps à créer des missiles balistiques.
39

Ainsi, pour se conformer aux exigences de la


nature ou à la volonté des Maîtres du temps,
l’Afrique doit se détacher de la tutelle spirituelle,
politique, économique et scientifique de l’Europe.
Elle doit absolument former ses propres spiritualistes,
ses propres politiciens, ses propres économistes et ses
propres scientifiques.
Former ses propres spiritualistes, c’est opter pour
la spiritualité négro-africaine. Former ses propres
politiciens c’est créer son propre système de
gouvernance. Former ses propres économistes c’est
créer son propre système d’échange ou sa propre
monnaie. Former ses propres scientifiques c’est
s’ouvrir ou marcher sur la voie scientifique saine et
salutaire de nos glorieux ancêtres égyptiens,
civilisateurs de l’humanité.
C’est notre seule planche de salut.
40
41

CHAPITRE IV
LE SANG APPELLE LE SANG

« Les chrétiens, dans leur manie de mystifier les


choses et de percevoir des paraboles partout, ont
voulu donner un tout autre sens à des paroles qui
pourtant étaient sans équivoques. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

n dépit de ses messages d’amour qui ne sont que


E des faux-semblants, le christianisme est une
religion du sang.
Or, le sang appelle le sang. Le fameux sang de
l’agneau que l’on croit à tort être versé pour le salut
du monde (d’un monde qui pourtant ne lui avait
absolument rien demandé et qui, bien avant cela,
vivait dans paix, l’harmonie et l’absence de la peur)
fit appel à des fleuves de sang à travers des mises à
mort par décapitation, des tueries par l’épée, des
centaines d’autodafés, des enterrements de personnes
vivantes, des massacres par noyades, des tortures
42

physiques d’une barbarie ahurissante, bref de


véritables boucheries.
Le célèbre et précieux sang du christ supposé laver
les péchés du monde, donc censé rendre ce monde
parfait ou aussi pur qu’il le fût lors de la création du
monde, n’a contribué qu’à imbiber, arroser, inonder
le monde dans des bains de sang magistraux dont les
ravages des croisades au Proche-Orient, les supplices
de l’Inquisition en Occident et le calvaire de la traite
négrière sur le continent noir ont été les plus tristes
trophées. À cela, il convient d’ajouter le ratissage –
que dis-je ! – le massacre spécifique des adeptes des
religions celtiques et des croyances négro-africaines.
En fin de compte, le sang du christ a fait plus de
mal que de bien dans ce monde.
Quoi qu’il en soit, comment pouvait-il en être
autrement ? L’agneau de Dieu ou, pour emprunter
une expression purement chrétienne, le Fils de
l’homme n’avait-il pas été clair depuis le début
quand il disait sans prendre de gants : « je suis venu
apporter l’épée et non la paix (…) En mon nom, des
familles se diviseront… ? »
Cependant, les chrétiens, dans leur manie de
mystifier les choses et de percevoir des paraboles
partout, ont voulu donner un tout autre sens à des
paroles qui pourtant étaient sans équivoques.
Il est certain que la vie circule dans le sang et que
le sang renferme la vie. Mais lorsque le sang –
43

uniquement fait pour circuler dans les veines – est


versé hors des veines, retenez que, quelle qu’en soit
la raison, il ne sert plus la vie, mais la mort. La
preuve, le sang du christ, comme démontré plus haut,
aussi pur soit-il, n’a jamais produit autre chose que la
mort. Car le sang appelle le sang.
44
45

CHAPITRE V
NE NOURRISSEZ AUCUN COMPLEXE
D’INFÉRIORITÉ

« Lourd est le karma des loups qui depuis la nuit


des temps perturbent la quiétude de l’humanité.
Lourd est le poids du karma de ceux qui, dans tous
les dossiers louches, sont impliqués. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

L’ humilité, la sérénité et la félicité d’un cœur


ensoleillé de vertus, c’est-à-dire d’une âme en
bonne intelligence avec les ancêtres méritants, en
parfaite harmonie avec les forces de la nature et en
résonnance vibratoire avec les Dieux de l’Afrique
éternelle, vaut mille fois mieux que l’arrogance,
l’opulence, la puissance et la ruse perfide d’un esprit
cupide, colonialiste, matérialiste, athée, déconnecté
de ‘‘la voie lactée’’ et enchaîné à la terrestre volupté
de se savoir craint, illusoirement supérieur aux autres
races, et admiré naïvement par des aliénés culturels et
des esclaves mentaux qui ne soupçonnent même pas
46

les infractions effectuées, les lavages de cerveau, les


manipulations accomplies, les machinations
réalisées, les envoutements exécutés, les divisions
programmées, les ségrégations institutionnalisées, les
corruptions instaurées, les mensonges proférés, les
pillages orchestrés, les viols éhontés, les actes
cyniques de braconnage, les déforestations planifiées,
les saccages instrumentalisés, les complots ourdis, les
atrocités commises, les massacres perpétrés, les
dévaluations préméditées, les famines déclenchées,
les misères occasionnées, les dignités bafouées, les
pollutions générées, les contaminations méthodiques,
les maladies provoquées, le désespoir entraîné, les
rêves brisés, la peur installée, la haine soulevée, les
procès scandaleux, les chasses aux sorcières, les
emprisonnements arbitraires, les pendaisons
injustifiées, les éliminations au petit matin, le
calvaire des fugitifs, les radicalisations suscitées, les
incitations à la violence, les résistances réprimées, les
émeutes mater, les brasiers allumés, les guerres
engendrées, les orphelins précipités, le droit de
cuissage exercé au su et au vu de l’époux légitime, le
veuvage expéditif des femmes brutalement
sectionnées de la chaleur des hommes enlevés ou
éliminés sous leurs regards éplorés et impuissants.
Bref, ces admirateurs naïfs pour certains et atteints
du syndrome de Stockholm pour d’autres, font fi du
fleuve de larmes, de sueur et de sang, versé par ces
loups blancs au cœur de glace noire, vêtus de peau
47

d’agneau. Ils se disent stupidement que c’est du


passé, que les hommes et les temps ont changé.
Mais ils oublient ou ignorent que c’est une
habitude et que l’habitude est une seconde nature.
« Chasse le naturel et il revient au galop », dit
l’adage. Tant que les Africains n’auront pas
réellement pris conscience de leur passé douloureux,
des ravages et des conséquences de l’esclavage, tant
qu’ils n’auront pas pris en compte les atrocités de la
colonisation, tant qu’ils n’auront pas enseigné cette
histoire à leurs enfants, tant qu’ils n’auront pas appris
à leur descendance à apprécier et à promouvoir leurs
coutumes, à s’affranchir de l’aliénation culturelle et
de l’esclavage mental occasionné par les croyances
importées, le continent africain demeurera sous le
joug des envahisseurs de tous bords.
48
49

CHAPITRE VI
LE CHRISTIANISME : UNE CROYANCE
FORGÉE SUR LA CRAINTE

« Le divin Soleil, qui n'a jamais rien promis aux


humains, qui n'impose rien et qui n'attend rien
venant de l'homme, n'a ni besoin de nous appâter
avec des notions d'enfer et de paradis, ni avec des
anecdotes d'anges blancs et de démons noirs. Il se
contente de faire son travail, un point c'est tout ! »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

T oute la doctrine chrétienne est fondée sur la


crainte de Dieu. En d'autres termes, la première
chose que les chrétiens enseignent aux nouvelles
recrues est la crainte de Dieu. Car c'est un Dieu
jaloux et colérique. C'est un Dieu de vengeance, donc
un Dieu difficile à dissocier du Diable. Difficile à
différencier d'un Diable qu'il peut éliminer en un
claquement de doigts - s'il le souhaite - mais à qui il
laisse tout le loisir de tenter, de corrompre, de
pervertir, d'avilir et de persécuter les hommes. Car ce
50

Dieu biblique sanguinaire qui semble-t-il s'ennuie –


et qui préfère sacrifier son propre fils plutôt que d'en
finir avec le Diable – a besoin de châtier, de punir, de
déverser son trop-plein de colère sur les humains qui
se montrent incapables de résister à la tentation du
Malin.
Pour atténuer, dans l'esprit des hommes, cette
crainte de Dieu, l'intelligentsia chrétienne, dans sa
ruse, a ajouté l'adjectif "Bon" devant le mot "Dieu",
de sorte que le terrible Dieu des Armées, c'est-à-dire
ce Dieu guerrier et sanguinaire, passe pour un Bon
Dieu dans la conscience collective.
Du coup, ce même Dieu est devenu à la fois jaloux
et bon. Jaloux, quand il s'agit d'empêcher les hommes
d'adorer d'autres Dieux – ce qui est un caractère tout
à fait égoïste et indigne d'un soi-disant "Dieu
créateur" – et bon et miséricordieux, quand les
regards sont tournés vers lui. Il agite l'étendard de
l'enfer quand ses intérêts sont menacés et celle du
paradis quand on lui fait allégeance.
En vérité, YAVEH n'est qu'un Dieu manipulateur
qui joue sur la peur et tire profit de la soumission et
la naïveté de ses fidèles. C'est un Dieu qui vous
contraint à le vénérer, à lui être non pas fidèle, mais
soumis.
Or un Dieu on ne le craint point. Car seuls les
tyrans sont craints. Un Dieu qui prétend être le
Créateur n'aurait pas eu besoin de vous faire peur
51

pour vous obliger à le vénérer. Car, de même qu'il n'a


pas eu besoin d'être vénéré pour créer le monde, un
Dieu sage et respectable ne peut jamais – au grand
jamais – forcer les hommes à l'adorer. Le forcing est
contraire au libre arbitre.
Un Dieu Suprême ne se nourrit ni des adorations
des croyants ni des flagorneries des chercheurs de
paradis. Un Dieu omniscient, omniprésent et
omnipotent est un Soleil. Le soleil, qui brille sur tout
le monde, ne fait aucune différence entre les bons et
les mauvais, les forts et les faibles, les puissants et les
impuissants, les riches et les pauvres, les croyants et
les athées, les Jaunes et les Rouges, les Noirs et les
Blancs.
Le divin Soleil, qui n'a jamais rien promis aux
humains, qui n'impose rien et qui n'attend rien venant
de l'homme, n'a ni besoin de nous appâter avec des
notions d'enfer et de paradis, ni avec des anecdotes
d'anges blancs et de démons noirs. Il se contente de
faire son travail, un point c'est tout !
L'amour, le respect, l'appréciation, les folies, les
erreurs et les bonnes œuvres ou les nobles actions des
humains sont le cadet de ses soucis. Le soleil, qui ne
nous doit strictement rien et auquel nous ne devons
absolument rien, trouve son plaisir en poursuivant
gratuitement et simplement son œuvre sans rien
espérer en retour. Car un Soleil qui espère est un faux
Soleil. Un Dieu qui espère quelque chose en retour
est un faux Dieu ; c'est un « soleil calculateur ».
52

Or, là où il y a calcul, il y a l'intérêt. Et là où il y


a l'intérêt, il y a l'égo. Et là où il y a l'égo, il y a
l'orgueil. L'allié de l'orgueil est la jalousie. La
jalousie appelle la colère. La colère pousse à la haine.
La haine entraîne la ruse. La ruse est la jumelle du
mensonge. Le mensonge conduit à la cupidité. La
cupidité engendre la gourmandise. La gourmandise
produit l'avarice. L'avarice est une nuisance. Toute
nuisance est un vice. Et le vice est le pire ennemi de
la vertu.
Or, qui dit vertu dit Soleil. Et qui dit Soleil dit
Râ.
Les prêtres égyptiens, qui longtemps avons nous
avaient compris cela, ont appelé leur Dieu Râ, le
Soleil du jour, Soleil visible, Soleil du Zénith, Soleil
du monde terrestre, qui avant le lever du jour porte le
nom divin d'Amon, Soleil du nadir, Soleil noir, Soleil
de minuit, Soleil des mondes célestes.
Il y a fort longtemps, pour contenir dans la même
assiette spirituelle l'énergie suprême d'Amon et de
Râ, c'est-à-dire les énergies complémentaires du jour
et de la nuit, les prêtres égyptiens avaient renommé
leur Dieu AMON-RÂ. Ils l'ont ainsi nommé parce
que la nuit précède le jour.
En vérité, contrairement à ce que la Bible laisse
entendre, c'est AMON-RÂ qui est le véritable Dieu
Créateur, et non l'imposteur jaloux et colérique, rusé
et dominateur qui a passé tout un cycle (l'ère du
53

Poisson) à combattre et à effacer toute trace du


véritable Dieu créateur, donc du seul et unique
AMON-RÂ ; et ce, en le diabolisant avec les mêmes
stratégies avec lesquelles ses adeptes ont diabolisé les
croyances négro-africaines.
Dans son silence céleste, AMON-RÂ qui n'est ni
un Dieu jaloux, ni un Dieu colérique, ni un Dieu du
chaos et encore moins un Dieu des Armées, mais un
Dieu d'amour et de paix, d'équilibre et d'harmonie,
d'intelligence et de sagesse, un Dieu de la croix de
vie et non un Dieu de la croix de la mort ou un dieu
mort sur la croix, l'Éternel AMON-RÂ – disais-je –
en bon Soleil qui ne se plaint jamais et qui ne
revendique jamais rien, n'avait pas jugé utile
d'étrangler les odieux mensonges véhiculés par les
adeptes du faux soleil.
L'imperturbable AMON-RÂ n'avait pas jugé bon
de rétablir la vérité. Parce que la vérité – quelle que
soit la durée ou la solidité du mensonge – finit
toujours par triompher. Ainsi, après toute une ère de
mensonges, tel un soleil qui surgit victorieusement de
la nuit, la vérité sur le vrai Créateur de l'univers a fini
par jaillir des profondeurs du mensonge pour rétablir
l'honneur bafoué d'AMON-RÂ, ce Dieu vénéré sous
plusieurs noms sur le continent noir.
C'est ici l'occasion de dire que la compréhension
du Créateur diffère selon les paradigmes. Si pour les
uns, à savoir les chrétiens et les musulmans, le
Créateur est un humanoïde, pour les autres, c'est-à-
54

dire les animistes ou les traditionalistes, le Créateur


est une "Grande Âme" ou un "Grand Esprit".
Contrairement aux chrétiens et aux musulmans qui se
représentent leur Dieu comme un vieillard tout de
blanc vêtu et affalé sur un trône, pour les sages
animistes d'Afrique en général et Koongo en
particulier, le Créateur ou l'énergie primordiale est
tout simplement Ma-mpû-ngu, c'est-à-dire "la
lumière enflammée de l'eau aérienne qui féconde le
monde terrestre pour engendrer le souffle de vie.
Ma-mpû-ngu est la lumière cosmique du feu
aquatique qui dans le souffle frigorifiant du vent
spirituel façonne le monde et purifie la matière
terrestre.
Ma-mpû-ngu est la lumière divine à l'origine de
tout ce qui fut, de tout ce qui est et de tout ce qui
sera.
Bref, Ma-mpû-ngu, énergie liminaire de l'univers,
est la triple lumière des trois mondes :
- Spirituel (mental inférieur, mental supérieur,
bouddhique et atmique) ;
- Animique (astral et éthérique) ;
- Physique.
D'où le nom – ou devrais-je dire – le triptyque
Ma-Mpû-Ngu qui est la désignation Koongo du seul
et unique AMON-RÂ, le Grand Dieu de l'Afrique
éternelle à ne surtout pas confondre avec YAVEH, le
Dieu raciste qui approuve et tolère les souffrances de
55

l'Afrique et qui fait passer en premier son peuple


occidental (le peuple soi-disant élu ou plutôt
arbitrairement élu) au détriment du reste du monde
qui, lui aussi, ne demande qu’à être aimé et soutenu,
mais qui, quoi qu’il fasse, est maltraité et considéré –
même si cela n’a jamais été déclaré ouvertement,
mais compréhensible par la négligence dont il est
victime (car il faut être bête pour ne pas le
remarquer) – comme impur par YAVEH.
Telle est la triste vérité.
56
57

CHAPITRE VII
HISTORIQUE DU MENSONGE

« L'égrégore Jésus se nourrit de l'énergie dégagée


par vos émotions douloureuses. Tant que l'Afrique
demeurera dans les guerres, les plaintes et les
larmes, cet égrégore sanguinaire aura toujours
quelque chose à se mettre sous la dent. Car de la
douleur, il se nourrit. La douloureuse génuflexion de
l'Afrique engraisse cet ogre spirituel. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

L a plus ancienne et la plus imperceptible des


pollutions est la pollution mentale. Longtemps
avant la pollution environnementale, les forces des
ténèbres avaient engendré le mensonge, cette forme
de pollution discrète et quasi insoupçonnable.
Depuis des temps immémoriaux, le mensonge est une
arme que l'humain utilise soit pour nuire, soit pour
déstabiliser, soit pour masquer, soit pour manipuler ;
il s'en sert soit pour obtenir des faveurs, soit pour
s'enrichir, soit pour accroître sa domination sur
58

autrui, soit pour convaincre ou gagner des âmes sur


le plan religieux.
De tous les domaines, c'est surtout dans le secteur
religieux que le mensonge a commis les plus graves
dégâts. Car, conscients du pouvoir "quasi magique"
du mensonge, les hommes de Dieu – ou devrais-je
dire – les hommes de YAVEH s'en servent sans pitié
ou sans vergogne pour manipuler, manœuvrer,
dominer, orienter la pensée communautaire dans le
sens de leurs sombres aspirations.
Grâce aux mensonges, les leaders religieux ont
construit des châteaux, des cathédrales, des
mosquées. Quelques-uns ont bâti des empires. Et par
le mensonge organisé, ils gouvernent discrètement le
monde.
Conséquence : l’atmosphère terrestre est polluée
par la puanteur nauséabonde du mensonge religieux.
Le mental collectif de l'humanité est saturé de
mensonges. Hommes, femmes, jeunes et vieux,
riches ou pauvres, beaux ou laits, employeurs ou
employés, propriétaires ou locataires, tout le monde
est accros à la "substance polluante et spirituellement
toxique" qu'est mensonge.
Nul être humain sur Terre ne peut prétendre n'avoir
jamais effectué l'expérience du mensonge. Et ce, à tel
point que les hommes, conscients de l'omniprésence
du mensonge dans les rapports humains, ont créé des
59

expressions comme : « à beau mentir qui vient de


loin ».
D'autres, pour justifier l'utilisation de l’"outil" de
persuasion ou de dissuasion massive qu'est le
mensonge, disent avec toute la sérénité que confère
de longues années de pratique du mensonge que
« toute vérité n'est pas bonne à dire ».
En réalité, depuis toujours, le mensonge est
l'esclavagiste le plus prisé de l'homme ; les humains
s'en servent pour garantir leurs propres intérêts.
Cependant, à force de mentir, l'homme est devenu
l'esclavage du mensonge. À force d'être convoqué
durant les entretiens, les dialogues ou les échanges
humains, le mensonge a pris de fortes envergures ; il
est devenu vivant, conscient, croissant et
indépendant. Le mensonge s'est converti en égrégore.
Il s’est transformé en un égrégore gigantesque ; c’est
le plus puissant égrégore jamais créé.
Au fil du temps, le mensonge est devenu un dieu.
Ensuite, le mensonge est devenu Dieu. Par le
"miracle" du mensonge, AMON-RÂ-MAMPUNGU,
la Très Sainte énergie primordiale créatrice de
l'univers a été supplantée par une énergie affublée de
tous les mensonges ou – pour mieux le dire – par une
énergie cousue dans un tissu de mensonges.
Ce mensonge pur et dur, les leaders religieux
l'ont placé dans les Cieux, c'est-à-dire là où personne
n'irait le chercher. À ce mensonge idolâtré et vénéré,
60

ils ont donné un nom et une forme humaine. Ils en


ont fait un Père céleste.
Après quoi, ils ont installé ce gros mensonge sur
un trône. Ils se sont mis à lui chanter des louanges, à
jouer des instruments et à lui offrir des offrandes,
mais aussi une dîme qui, en fin de compte, finit
toujours dans les poches cupides des hommes
d'Église.
Plus tard, pour plagier la Sainte Trinité
égyptienne9, les humains dans leur folie mensongère
ont marié ce mensonge céleste à une femme illusoire
de laquelle est né un fils unique en son genre. Un
mensonge né de l'union mensongère (l'Immaculée
Conception) du mensonge avec un mensonge. Ce
mensonge né du mensonge est mensongèrement
devenu, comme l’était Horus autrefois, le chemin et
la vérité. À ce jeune mensonge, le Père Noël –
j'allais dire – le Père céleste aurait, dit-on, donné tout
pouvoir.
« Tout genou fléchira en son saint nom », disent
les religieux, les escrocs spirituels et autres
marchands d'illusions. Pourtant, ce nom – même
prononcé à tue-tête – est sans effet.
Pour preuve, pendant la traite négrière et la
colonisation, dans l'espoir d'obtenir un miracle de la
part de ce jeune mensonge, les noirs convertis de
force au christianisme ont invoqué ce fameux saint

9
Osiris, Isis et Horus.
61

nom à un rythme jamais égalé. Mais cela n'a ni


empêché les négriers de les capturer ni empêché les
envahisseurs coloniaux de les maltraiter.
Et le pire dans cette histoire, c'est que l'un des
célèbres bateaux qui acheminaient les esclaves de
l'Afrique vers les Amériques ou les Caraïbes avait,
avec la bénédiction du pape, été baptisé "Jésus".
Questions ?
Le souverain pontife aurait-il autorisé que l'on
baptisât un navire esclavagiste "Jésus" s'il n'était pas
lui-même parfaitement conscient du mensonge
dissimulé derrière ce nom ? Le fait d'avoir permis
cela n'était-il pas pour lui une façon subtile
d’indiquer aux Africains que dorénavant c’est par ce
nom dominateur et esclavagiste que l'Afrique
s'agenouillera ?
Dans tous les cas, le plus grand malheur de
l'Afrique est d'avoir rencontré Jésus. Car depuis, tous
les genoux ayant consenti à fléchir (en son ‘‘saint
nom’’) ont du mal à se relever.
En clair, que vous me croyiez ou pas, Jésus a
apporté le malheur et la malédiction sur l'Afrique.
Malheur parce qu'il a rendu les Africains oisifs, naïfs
et attentistes d'un paradis illusoire. Et malédiction
parce qu'il a déconnecté des millions d'Africains de
leur spiritualité traditionnelle, source de toutes les
bénédictions.
Jésus, un impérialiste
62

Jésus est un véritable impérialiste ; il a dépouillé


l'Africain de sa culture, de son identité et de son
originalité pour en faire un pantin, un pauvre en
esprit, c'est-à-dire un aliéné culturel, un cerveau
manipulé, un mental asservi, bref un esclave spirituel
qui ne jure que par ce nom dominateur et conquérant.
« Allez, faites de tous les hommes mes disciples. Vous
les baptiserez au nom du Père, du Fils et du Saint-
Esprit ».
Tel est le chaos engendré dans le monde par
l'égrégore nommé Jésus et spécialement en Afrique
noire. Et le plus curieux avec cet égrégore c'est qu'il
est sourd à vos supplications, insensible à votre
pauvreté, indifférent à l'épuration lente et progressive
de votre culture, mais friand de vos larmes, de votre
douleur, de vos souffrances, car c'est de là qu'il tire
toute sa force.
Jésus : un ogre spirituel
L'égrégore Jésus se nourrit de l'énergie dégagée
par vos émotions douloureuses. Tant que l'Afrique
demeurera dans les guerres, les plaintes et les larmes,
cet égrégore sanguinaire aura toujours quelque chose
à se mettre sous la dent. Car de la douleur, il se
nourrit. La douloureuse génuflexion de l'Afrique
engraisse cet ogre spirituel. N'a-t-il pas dit : « Venez
à moi vous qui souffrez, vous serez soulagé ? »
Eh bien, comprenez une fois pour toutes que ce
n'est pas par sympathie, amitié ou pitié que ces mots
63

furent prononcés. Sa compassion ou sa miséricorde


envers les humains n'est, en réalité, qu'un attrape-
mouche. La compassion de Jésus-Christ, qui apparaît
aux yeux du monde comme une vertu mielleuse,
camoufle une énorme toile au service de la grosse
araignée religieuse qu'est Jésus, l'égrégore chrétien.
Ne l’oubliez jamais !
64
65

CHAPITRE VIII
RECONNECTEZ-VOUS PENDANT QU’IL
EST ENCORE TEMPS

« Vous aurez beau appeler Jésus à la rescousse, il


ne viendra pas vous sauver. Car il n’existe pas. En
fait, il n’existe que sous la forme égrégorielle. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

L es sacrifices très inspirants de nos ancêtres


méritants ne sont oubliés, négligés ou ignorés
que par des ingrats égocentriques, des amnésiques
aliénés, des aveugles volontaires et autres complexés
culturels, donc par des personnes tellement accros
aux cultures étrangères qu’elles regrettent amèrement
d’être nées en Afrique sans savoir que la nature ne
fait jamais rien pour rien et que si le destin a voulu
qu’ils naissent ou renaissent en Afrique, c’est
uniquement pour redresser les choses, c’est-à-dire
mettre de l’ordre dans la Maison Afrique, notre
maison commune polluée par des toiles d’araignées
66

secrétées par les mygales spirituelles que


représentent les religions dites révélées.
Ces pauvres Africains, qui redoutent les flammes
de l’enfer, qui croient naïvement en la sincérité des
croyances imposées par le feu, les larmes, le sang et
la sueur des innocents et qui aspirent en même temps
obtenir des places aux jardins d’Éden – pour ce qui
est des chrétiens – ou leur lot de vierges dans le
paradis d’Allah – en ce qui concerne les musulmans
–, ignorent que toute inaction volontaire, toute
omission ou toute démission au devoir sacré envers
l’Afrique leur coutera bien plus cher que les
châtiments de l’enfer imaginaire auquel ils croient
dur comme fer.
Ce qui est sûr c’est que la colère de vos ancêtres
respectifs couplée à celles de nos ancêtres collectifs
méritants s’abattra sur vous avec bien plus de rage et
de violence que les brasiers imaginaires de vos enfers
inventés de toutes pièces.
Les ancêtres sont bien réelles
Toutes les cultures du monde le reconnaissent.
Seuls les Africains aliénés – qui rejettent
consciemment leurs ancêtres pour vénérer ceux des
autres – ne veulent pas le reconnaître.
Mais quand viendra l’heure de la mort, ces aliénés
seront bien obligés de reconnaître que les ancêtres
existent. Car, contrairement aux faussetés véhiculées
dans les univers chrétiens et musulmans, lorsqu’une
67

personne rend l’âme, ce ne sont pas les anges


occidentaux qui débarquent pour le conduire en enfer
ou au paradis, mais ce sont ses propres ancêtres qui
apparaissent pour l’orienter dans ce Nouveau Monde
si différent du monde des vivants.
Vos ancêtres vous attendront de pied ferme
Aussi surement que les premiers à accueillir un
nouveau-né à l’hôpital sont les obstétriciens, les
sages-femmes et les parents biologiques, les premiers
à recevoir un nouveau venu dans l’au-delà sont ses
propres ancêtres. Et si de son vivant un homme n’a
pas su nouer de bons rapports avec ‘‘Ceux qui l’ont
précédé dans l’au-delà’’, c’est-à-dire ses ancêtres, il
finira dans la rue comme tous les enfants abandonnés
que l’on rencontre dans la rue. Il sera abandonné,
négligé, rejeté, sans aucun guide, sans aucun bras
secourable, pas même celui des anges auxquels il
rêvait de son vivant ; il sera froidement livré aux
dangers de ce monde nouveau. Il sera oublié ; car les
anges ont mieux à faire ou des dossiers plus
importants à gérer que d’accompagner les hommes
au paradis.
Ainsi, sans famille – puisque vous ne les aviez pas
reconnus – sans-abri – puisque vous ne les aviez pas
accueillis et honorés de votre vivant – sans vêtement
– puisque vous ne les avez point mérités – sans
nourriture – puisque vous n’avez pas semé dans les
plantations des ancêtres – sans aucune relation –
puisque selon vous les morts étaient morts, et qu’il
68

fallait laisser les morts enterrer leurs morts – sans


aucune épaule sur qui compter – puisque vous étiez si
suffisant que vous n’aviez nul besoin de vous faire
des amis parmi les morts – et sans savoir où donner
de la tête, vous errerez seuls dans les forêts, les
montagnes et les déserts du monde astral.
Jésus ne viendra pas
Par votre propre faute, votre refus de reconnaître
l’utilité et l’existence des ancêtres, vous serez livré à
la férocité des créatures dont vous n’imaginez même
pas le poids de la brutalité ou le caractère
impitoyable. Dans ces lieux obscurs, désertiques ou
aquatiques, dans ces jungles inconnues, vos cris, vos
larmes, vos supplications ou vos prières ne vous
serviront à rien. Vous aurez beau appeler Jésus à la
rescousse, il ne viendra pas vous sauver. Car il
n’existe pas. En fait, il n’existe que sous la forme
égrégorielle.
Or, un tel égrégore n’a point d’oreilles. Ce type
d’égrégore n’a point d’yeux. Il n’a ni pied, ni bras, ni
tête, ni queue. Ce n’est qu’un instrument, une énorme
boule d’énergie suspendue dans le ciel astral ; c’est
une sorte de centrale électrique programmée pour
aspirer, vampiriser l’énergie spirituelle des fidèles
afin de l’acheminer vers l’Europe, donc alimenter
Rome.
D’où la nécessité de se reconnecter aux ancêtres
avant que la mort ne vous surprenne. Autrement vous
69

finirez comme tous ces parias qui ne prêtaient aucune


attention aux ancêtres de leur vivant et qui passent le
plus clair de leur temps à implorer les médiums et
autres clairvoyants vivants afin d’intercéder pour eux
auprès des ancêtres méritants.
70

KIMPA-MVITA : MUSE D’AFRIQUE

Kimpa-Mvita Archange lumineux d’Afrique,


Couvre l’Afrique de tes grandes ailes protectrices

Kimpa-Mvita, fille d’Isis,


Éclaire l’Afrique de ta robe éclatante,

Kimpa-Mvita élue de Mampûngu,


Redonne-nous le sceptre du commandement
Qui nous permettra de ressusciter le Royaume
endormi

Kimpa-Mvita, fille de Ntotila


Donne-nous la force de ramasser
Et de recoller les pierres brisées du Koongo
Des mânes de nos ancêtres,

Kimpa-Mvita, Grande Reine,


Soit le phare de notre existence ;

Kimpa-Mvita, âme forte,


Prête-nous ta force dans cette lutte
Pour la Renaissance africaine

Kimpa-Mvita, Grand génie


Dis un mot afin que les hordes invisibles
71

Se matérialisent pour le relèvement du continent

Kimpa-Mvita, victorieuse suppliciée,


Toi qui as su trouver grâce aux yeux de Mampûngu,
Que ton sang dévoré par les flammes occidentales
Nous rappelle éternellement le grand sacrifice qui fut
le tien,
Celui de se donner en holocauste pour le salut du
continent

Ô Kimpa-Mvita, soit notre muse,


Souffle sur nos lèvres flétries les mots
Dont l’Afrique a besoin pour guérir ses maux.
72
73

CHAPITRE IX
NOUS SOMMES LES JARDINIERS DE LA
RENAISSANCE AFRICAINE

« Vouloir que les kamites se lancent dans le


champ de la création serait aussi illogique que de
vouloir qu'un enfant du préscolaire se mette à
résoudre des équations universitaires. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

Ne confondons pas vitesse et précipitation

D epuis un certain temps, les Africains désaliénés


ou libérés du joug des prisons mentales arabes
et occidentales ne savent vraiment plus quoi faire.
D'aucuns ont l'impression de tourner en rond.
D'autres encore sont confrontés à une incapacité
d'organisation, d'actions et de propositions. Ils
s'interrogent. La question récurrente est : que faire à
présent ?
Belle question. Car, il est tout à fait normal à un
certain âge mental ou seuil de maturité que l'homme
qui souhaite aller loin puisse se poser les bonnes
74

questions et être soucieux de son avenir et, dans le


cas qui est le nôtre, soucieux de son avenir kamite.
Chaque chose en son temps
La première observation est que le kamitisme est
un tout nouveau mouvement pour la libération et
l'émancipation de l'Africain. Ce qui veut dire
qu'aucune véritable réalisation matérielle d'envergure
n'a encore faite. Nous sommes dans une sorte de vide
créatif. Mais de vide provisoire. Car – n'oubliez pas –
chaque chose en son temps.
Rien de ce qui se fait dans la précipitation ne
saurait avoir le goût du succès
En ce qui concerne les nouveaux kamites, votre
fougue, votre soif, votre désir ardent de faire quelque
chose d'appréciable et de grand pour l'Afrique est
tout à fait normal. Mais ne confondons pas vitesse et
précipitation. Ne peut vraiment se livrer à la vitesse
que celui qui a appris à marcher, donc celui qui a
l'habitude de marcher et de courir.
Or, il s'avère que nombre de kamites sont encore
mentalement jeunes et spirituellement inaccomplis.
D'où la question suivante :
1- en dépit de ses louables intentions pour
l'Afrique, n'est-il pas prématuré pour un jeune enfant
encore au lait spirituel traditionnel – et qui a
visiblement du mal à se tenir debout – de se lancer
dans une course folle vers la création ?
75

2- Combien de chances sur mille a-t-il de parvenir


à ses fins ?
3- A-t-il réellement cerné les contours du
paradigme africain pour entreprendre des travaux
purement kamites ?
4- Ne serait-il pas plus sage, pour l'heure, de
poursuivre sa formation traditionnelle pour obtenir
les armes spirituelles et les instruments mentaux
(donc intelligence et sagesse) nécessaires pour
l'accomplissement des grandes œuvres kamites ?
5- Veut-on créer pour le simple plaisir de créer ou
créer dans l'orgueilleux objectif de prouver qu'on est
capable de créer ?
6- Oui. Nombreux se plaignent du fait que
l'Afrique est en retard du point de vue du
développement par rapport aux autres continents,
particulièrement l'Occident. Mais le modèle actuel de
développement occidental est-il en phase avec le
paradigme kamite ?
7- Sommes-nous en course contre la montre avec
les Occidentaux ou le reste du monde ?
8- Le temps c'est de l'argent, disent les
Occidentaux. Mais doit-on précipiter, étouffer ou
écorner notre maturité ou croissance spirituelle sous
prétexte qu'on est en retard par rapport au reste du
monde ?
La vie est un processus
76

9- Un fruit qui mûrit du jour au lendemain et qui


brûle d'envie d'être consommé peut-il plaire à la
bouche, autrement dit est-il digne d'être consommé ?
Évidemment que non ! Car rien de ce qui se fait
dans la précipitation ne saurait avoir le goût du
succès. Aussi amer puissent paraître ces conseils, ils
ne sont pas motivés par la sombre intention de freiner
votre élan créatif. Mais ils sont motivés par le désir
de vous voir devenir des kamites accomplis.
Un kamite accompli ne se dit jamais : qu'est-ce que
je dois faire ? Car, il sait ce qu'il doit faire et à quel
moment cela doit être fait.
Un kamite accompli ne force pas les choses ; il ne
brusque pas le temps. Mais il fonctionne en fonction
du temps qui lui est offert par les ancêtres.
Retenez que dans ce combat nous ne sommes pas
seuls. C'est une lutte que nous menons côte à côte
avec ‘‘Ceux qui nous ont précédés dans l'au-delà’’.
Un kamite accompli est une graine plantée dans le
jardin des ancêtres. Comme toutes les graines, elle ne
peut espérer pousser que grâce à l'arrosoir ou la
bénédiction des ancêtres. Une graine bien arrosée
finit toujours par pousser.
Ce que j'essaie de dire, cher frère, c'est qu'on ne
peut avoir été planté hier et espérer devenir un arbre
aujourd'hui. La vie est un processus. Et dans tout
processus, il y a des périodes. Un temps pour germer,
un temps pour croître et un temps pour fleurir.
77

La porte de la création est encore close


Sur le plan spirituel, aussi belles puissent être les
espérances qu'il nous promet, aussi exaltante puisse
être la beauté du futur que propose et que
matérialisera à coup sûr la voie kamite, 90/100 de
kamites sont malheureusement encore dans la
première phase du processus de développement ou
pour parler plus simplement, leurs consciences sont
liées aux vibrations de la genèse du kamitisme. Car
nous sommes encore forts malheureusement dans la
genèse de la Renaissance africaine.
Les énergies qui nous sont déversées actuellement
touchent particulièrement l'élite kamite, c'est-à-dire
les formateurs des formateurs, bref les maîtres
kamites ; et ce, pour la bonne raison que les enfants
sont encore au préscolaire. Obliger des enfants
encore au préscolaire à agir ou effectuer des
opérations au-delà des limites de leurs compétences
naturelles serait très maladroit de la part des
Nétérous. Car le cerveau des apprenants est encore en
développement.
La nature qui est juste ne déverse donc pour le
moment que les énergies liées à la formation. Les
chapitres liés à la création viendront quand les
enfants du kamitisme auront atteint la maturité
requise à la pénétration dans les arcanes de la
création. Vouloir que les kamites se lancent dans le
champ de la création serait aussi illogique que de
78

vouloir qu'un enfant du préscolaire se mette à


résoudre des équations universitaires.
Et ça, mes chers frères, les ancêtres en sont
parfaitement conscients. Point n'est donc besoin de se
précipiter dans des niveaux auxquels nous n'avons
naturellement pas encore accès et que nous
pénètrerons, croyez-moi, le moment venu.
Mais pour l'instant, la porte de la création ne nous
est pas encore ouverte. La mission de la génération
actuelle de kamites ne consiste pas à créer, mais à
prendre conscience, à se former dans le moule de la
tradition afin de se préparer à fouler, à la longue et
bien sûr avec une âme bien disposée – et une
maturité non précipitée, mais méritée – la porte de la
création.
Les roses de la victoire finiront par pousser
Ceux qui luttent pour une cause ne sont forcément
pas ceux qui conduisent la lutte jusqu'à la victoire
finale. C'est plutôt les générations suivantes qui y
parviennent ; nourries aux idéaux, aux actions et au
courage de leurs prédécesseurs, elles naissent
carrément libres et bien disposées à prendre le relais.
Cette totale liberté laisse libre cours à la création, à la
poursuite des travaux inachevés ou antérieurement
entrepris par leurs devanciers.
Les nouvelles générations comprennent de façon
intuitive – car la soif du combat kamite et de la
liberté mentale est inscrite dans leurs gènes – qu'elles
79

ont le devoir d'aller jusqu'au bout, de faire honneur


aux devanciers, de ne pas trahir la mémoire des
pionniers de la cause et, plus que toute autre chose,
de se sentir totalement concernés, totalement investis
de cette noble mission.
Le rôle des générations actuelles est de faire tout
ce qui est humainement faisable afin que nos familles
respectives, notre entourage le plus immédiat et nos
cercles d'amis soient mentalement hors d'atteinte du
voile dégradant de l'aliénation culturelle et des
chaînes subtiles de l'esclavage mental.
Restez concentrés
Concentrez-vous simplement sur la divulgation du
message. Ne vous fatiguez surtout pas de
conscientiser nos frères, nos sœurs, nos amis et nos
parents aliénés. Restez concentrés. Dans une chaîne
de travail, il y a des maillons. Et chaque maillon a sa
place et son rôle.
Gardez à l'esprit qu'à force d'arroser le jardin, les
roses de la victoire finiront par pousser et qu'à force
d'apporter vos lumières, les ténèbres de l'aliénation
culturelle finiront par se dissiper pour faire place au
soleil de la Renaissance africaine pour le plus grand
bonheur du continent africain.
80
81

À FEU ET À SANG

Au commencement était l'Afrique


Et l'Afrique était belle
L'Afrique, berceau de l'humanité et paradis des
Fils d'Osiris, régnait en maître sur la Terre
Fondée sur les lois de la Maât, l'Afrique créa la
civilisation et les loisirs
L'Afrique, aînée des cinq continents, apporta les
lumières de l'altruisme et de l'hospitalité dans un
monde en proie aux ténèbres, à l'égoïsme et la
cruauté sanguinaire
L'Afrique, paradis des scribes et des disciples
d'Imhotep, apporta les lumières des Arts et des
sciences dans un monde soumis à l'ignorance et à la
méconnaissance artistique
Du ventre fécond de l'Isis-Afrique naquit de
fabuleuses cités, des temples somptueux pour vénérer
les Dieux ainsi que de sublimes pyramides pour
enterrer dignement et noblement les divins frères
d'Horus qu'étaient les grands et puissants Pharaons
L'éclat hathorien10 des cités égyptiennes était
sans pareil et la renommée du pays de Thot était
fulgurante
Les visiteurs venaient des quatre coins du globe
pour contempler les merveilles de l'Égypte, trésors
10
Relatif à Hathor, déesse égyptienne.
82

architecturaux protégés par Anubis, Sekhmet et


Bastet, dont le plus énigmatique et le plus fascinant
demeure le Sphinx
Puis vinrent les Fils de Seth pour briser le sceptre
d'Osiris
Puis vinrent les colériques et les jaloux
Les cupides et les ravisseurs
Les malfaiteurs et les calomniateurs
Comme un essaim d'abeilles
Le cœur rempli de haine
Vinrent les envahisseurs
pour dominer, anesthésier et ruiner le noir
continent
Puis vinrent les conquérants
pour mettre injustement fin à la gloire immortelle
d'une civilisation plusieurs fois millénaire
Puis vinrent les esclavagistes pour mettre
l'Afrique à feu et à sang
83

CHAPITRE X
AFRICAIN, LIBÈRE-TOI DE L’ESCLAVAGE

« Si l'esclavage physique exige une dépense


d'énergie physique au service des intérêts d'un
humain, l'esclavage mental exige une dépense
d'énergie spirituelle au service d'un égrégore. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

O n ne peut réellement cerner les tenants et les


aboutissants du vocable "esclavage" qu'on se
posant les seize questions suivantes :
1- Qu'est-ce que l'esclavage ?
C'est un système dans lequel cohabitent le
dominant et le dominé. Il se caractérise par la
domination du dominant sur le dominé et la
soumission du dominé envers le dominant.
2- Qu'est-ce qu'un esclave ?
C'est une personne en état de servitude, donc sous
l'empire de la domination. Un esclave est un
prisonnier en liberté. C'est un être physiquement
84

libre, mais mentalement enchaîné. Un esclave est un


objet entre les mains d'un maître ; il n'a d'humain que
sa forme physique. Tout en lui et tout ce qui lui
appartient (femme, enfants) est la propriété du maître
qui en abuse à sa guise ou les traites selon son bon
vouloir.
3- Y a-t-il une différence entre l'esclavage
physique et l'esclavage mental ?
Oui. L'esclave physique est une forme
d'esclavage dans laquelle le concerné a parfaitement
conscience de sa situation. Par contre, l'esclavage
mental est une forme d'esclavage dans laquelle le
concerné, tel un malade qui s'ignore, n'a absolument
pas conscience. Il le subit dans l'inconscience totale
et ne soupçonne nullement qu'il est la marionnette
d'un tireur de ficelles, d'un gourou, d'une
organisation, d'une confrérie ou d'une congrégation.
Si l'esclavage physique exige une dépense
d'énergie physique au service des intérêts d'un
humain, l'esclavage mental exige une dépense
d'énergie spirituelle au service d'un égrégore.
4- Un esclave a-t-il une culture ?
Un esclave n'a aucune identité culturelle. Il
ignore tout de sa tradition, de sa spiritualité, de ses
origines. Il croit à tort que la culture de son maître est
sienne. Il y croit tellement que lorsqu'on lui dit qu'il a
tort, il n'y croit pas ; il y voit une sorte de ruse
85

malicieuse pour le dérouter ou le détourner de sa foi


aveugle.
5- Un esclave a-t-il une vie ?
Non, il ne vit pas où plutôt il vit celle de son
maître. Tout ce qu'il fait, il ne le fait pas pour son
propre compte, mais pour le compte de son maître.
Toute la vie d'un esclave n'a qu'un seul et unique but,
servir et contenter son maître.
6- Que signifie servir son maître ?
Servir son maître c'est accomplir au pied de la
lettre toutes les prescriptions de son maître. Servir
son maître c'est réaliser, même lorsque la volonté s'y
oppose, les exigences du maître.
7- Un esclave est-il un animal ?
Oui, car un esclave n'est pas si différent d'un
chien en ce sens qu'il a développé l'instinct de la
soumission, l'automatisme de l'obéissance, c'est-à-
dire le réflexe d'obéir au doigt et à l'œil aux ordres de
son maître.
8- Existe-t-il des différences entre les esclaves ?
Bien sûr que oui ! Car les esclaves ne sont pas
tous les mêmes ; ils ne se comportent pas de la même
manière et n'agissent pas dans le même intérêt.
9- Peut-on parler de différents degrés de
conscience entre les esclaves ?
86

Oui. En dehors de la catégorie habituelle


d'esclaves lambdas (donc ordinaires), il existe de
bons et de super esclaves.
10- Où se situe la limite entre les bons et les
super esclaves ?
Un bon esclave sait que tous les gestes du maître
ont une signification précise. Il devine à travers le
regard, la mine ou l'humeur de son maître ce qu'il
sied de faire pour le rendre heureux, lui faire
retrouver le sourire ou oublier sa mauvaise humeur.
Ces esclaves ont pour leitmotiv : "Tout pour le
maître et rien que pour le maître". Leur devise est :
"Service et sacrifices".
Quant au super esclave, il anticipe les envies et
les désirs. Les esclaves de cet acabit sont si
profondément enracinés dans l'esclavage qu'ils
croient qu'ils sont nés pour servir et qu'il n'y a pas
d'autres issues, d'autres vies que celle d'esclave.
Les super esclaves sont persuadés que leur
récompense au paradis est subordonnée ou
conditionnée par le dévouement au service du maître.
Les super esclaves ont pour devise : "Soumission
absolue". Leur slogan est : "nul ne peut accéder au
paradis s'il n'a pas bien servi son maître".
Dans leur esprit super aliéné, faire du mal au
maître, c'est se faire du mal à soi-même. De plus, le
super esclave fait si bien son travail qu'il finit par
devenir son propre bourreau ou le maître de son
87

maître en ce sens qu'il devient le cerveau penseur du


maître.
11- Comment reconnaît-on un super esclave ?
Le super esclave met tout son génie créatif au
profit du bien-être, de la richesse et de la prospérité
de son maître. Toutes ses bonnes idées, ils les offrent
gratuitement sur un plateau d'argent à son maître.
Toutes ses inspirations concourent à la victoire ou à
la réussite de son maître.
12- Quelles sont les priorités du super esclave ?
Le super esclave n'a qu'un seul dessein, donc une
seule et unique priorité : faire le bonheur du maître
qu'il sert. Peu lui importe la moralité de ce dernier.
Tant que le maître est heureux, l'esclave peut dormir
les poings fermés. Inversement, quand le chef est
contrarié, consterné, affligé, démoralisé ou malade, le
super esclave ressent cette douleur dans sa chair.
13-Quel est l'état mental du super esclave ?
Il est si lié à son maître que sa conscience
totalement soumise a appris à faire sienne les
problèmes, les inquiétudes ou les difficultés de son
maître. Bref, tout ce qui concerne le maître le touche
au plus haut point ; et ce, à un tel degré qu'il a fini par
s'oublier lui-même, par ignorer sa condition d'esclave
pour croire, à tort, qu'il est une extension de son
propriétaire, un prolongement de son maître, un
double obéissant, un appendice ou une partie externe
88

du chef. Mais il ignore qu'il n'est que « l'anus » du


maître. Autrement dit, c'est lui qui fait le sale boulot.
14 - Quelle attitude doit-on adopter devant un
tel tableau ?
Une fois que l'on a compris cela, perdurer dans
l'esclavage mental devient une autoflagellation, un
véritable déni de son identité culturelle, un crime
contre sa propre tradition. Se complaire dans
l'esclavage mental est un acte de sorcellerie pure et
dure contre son peuple et de haute trahison à l'endroit
des mânes de ses ancêtres.
15- L'esclavage mental peut-il être considéré
comme une faute grave ?
En cette ère du Verseau, de tous les péchés, il n'y
a pas pire que celui-là. Car on vivant consciemment
dans cet état de servitude spirituelle, on ne se
condamne pas seulement soi-même, mais l'on
condamne en même temps – par pure ignorance –
tous ceux qui sont sous notre autorité, c'est-à-dire la
famille, l'entourage et la descendance à demeurer
dans cette condition.
16- L'esclavage mental est-il bénéfique pour
l'Afrique ?
Évidemment que non ! L'esclavage mental est
une sorte de malédiction. D'où la nécessité de s'en
affranchir, de sortir des marécages aliénants de
l'esclavage mental pour le salut de la postérité. Car
s'il y a bien une chose qui retarde le développement
89

de l'Afrique, c'est l'esclavage mental, cette


malédiction née de l'adoption des religions importées
que sont le christianisme et l'islam.
90

L’INJUSTICE N’EST PAS DIEU

Eux, ils ont le droit d'avoir des idoles, mais pas les
Africains
ils ont le droit d'avoir des icônes, mais pas les
Africains
Ils ont le droit de conserver des reliques dans leurs
sanctuaires, mais pas les Africains
Ils ont le droit d'avoir une culture, mais pas les
Africains
Ils ont le droit d'imposer leurs langues, mais pas les
Africains
Ils ont le droit d'honorer leurs ancêtres, mais pas les
Africains
Ils ont le droit d'avoir des sociétés initiatiques, mais
pas les Africains
Ils ont le droit d'avoir un Dieu, mais pas les Africains
Ils ont le droit d'avoir tous les droits, mais pas les
Africains

Si c'est cela le droit, alors ce droit n'est qu'une


énorme injustice. Car en vérité, il n'y a de Justice que
dans la Mâat, la Règle, l'Ordre cosmique.

Or, justement, depuis la nuit des temps, l'Afrique


profonde vibre au rythme de la Mâat. Nos sociétés
africaines – matriarcales – sont essentiellement
organisées selon les règles de la Mâat.
91

Autrefois en Afrique, nous vivions, agissions et


parlions "selon Mâat". Mais depuis l'arrivée des
Conquistadors en soutanes et des envahisseurs en
djellaba, l'Ordre naturel a été remplacé par le Chaos
artificiel.

En termes plus clairs, l'Ordre pacifique et ancestral


des divinités kamites a été remplacé par le Chaos
sanguinaire, aliénant et esclavagiste des anges
déchus, bref des démons islamo-chrétiens.

Depuis l'arrivée des religieux sanguinaires, les


guerres, les pandémies, la corruption, le braconnage,
le machiavélisme, la traite négrière, le déracinement,
l'exploitation de l'homme par l'homme, le vol, le viol,
la haine gratuite et la misère imposée et contrôlée ont
pollué l'espace-vie africain.

Conclusion : si l'Africain déraciné veut remettre de


l'Ordre dans sa case, il doit commencer par renoncer
au Chaos que représentent les "religions chaotiques"
importées qui promettent des tickets pour des paradis
illusoires et encouragent la vénération d'un Dieu
colérique, jaloux, esclavagiste, raciste et terroriste.

En tous cas, une chose est claire : nous ne vénérons


pas le même Dieu ; le Dieu de nos ancêtres n'est ni
jaloux ni colérique. Il n'est ni esclavagiste ni raciste.
92

Le Dieu de nos Ancêtres est AMON-RÂ, chose qui


n'a rien n’a voir avec YAVEH. Car si YAVEH est
jaloux et colérique comme sa plus belle créature qui
est Lucifer (l'ange de lumière selon le paradigme
européen), AMON-RÂ n'est autre que l'Amour
solaire qui est l'amour le plus chaleureux, le plus pur,
le plus vivifiant et en même temps le plus ardent.

D'ailleurs, le mot français "AMOUR" est dérivé du


nom égyptien "AMON" dont la couronne de Feu est
"RÂ", la lumière de la vie dont l'Ordre est la Mâat.
93

CHAPITRE XI
LES KAMITES ET LES RELIGIEUX

« La seule motivation du kamite est le sentiment


permanent d'une victoire inéluctable. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

L a différence entre le chrétien et le musulman,


d'une part, et le kamite, d'autre part, est la
suivante : pendant que les religieux épouvantés par
l'idée d'un enfer (inventé de toutes pièces)
recherchent éperdument par une bonté imposée (mais
au fond contraire à leur nature véritable) une place
dans un paradis illusoire – paradis qui, en réalité,
n'est qu'un appât pour les naïfs – le kamite pour sa
part ne s'attend à aucune sorte de récompense ; il
n'espère aucun couronnement et ne croit en aucune
forme de promesse.
Son seul bonheur est de contribuer à l'édification
d'une Afrique libre, forte et prospère. Sa seule
récompense – si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi –
94

est d'avoir triomphé de l'aliénation culturelle. Sa


récompense est de s'être extirpé des chaînes de
l'esclavage mental et, plus que toute autre chose,
d'avoir pu recoudre le tissu de l'unité traditionnel
avec ses ancêtres. La seule motivation du kamite est
le sentiment permanent d'une victoire inéluctable,
puisque totalement conscient qu'aussi sûrement que
petit à petit l'oiseau fait son nid, chaque pas effectué
avec l'énergie lumineuse et tellurique des ancêtres est
une brique, donc une pierre de plus sur le vaste – et
loin d'être impossible (car impossible n'est pas
kamite) – chantier de la Renaissance africaine.
95

CHAPITRE XII
PATIENCE ET PERSÉVÉRANCE

« Le destin peut parfois nous paraître cruel, mais à


force de patience et de persévérance on finit toujours
par atteindre son but. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

D ans le combat qui est le nôtre, à savoir la


décolonisation spirituelle de l'Afrique, il faut
s'armer de patience et de persévérance. Car, au fur et
à mesure que vous avancerez sur le sentier de la
tradition et la voie de la Renaissance africaine, vous
aurez l'impression que les choses ne marchent plus
ou qu'elles tardent à venir.
Vous en arriverez même à penser – à tort bien sûr
– que les choses étaient nettement meilleures lorsque
vous végétiez dans l'ignorance ou que vous
cheminiez dans les boulevards aliénants des religions
importées. Mais ce n'est qu'une énorme illusion. Car
si physiquement les choses semblent trainer,
96

spirituellement elles avancent lentement, mais


sûrement.
Souvenez-vous du combat de Nelson Mandela. Sa
lutte a pris du temps, mais au final l'homme à
triompher. Son combat a été long. Très long même,
puisque Mandela a connu des moments de tristesse et
de désespoir. Il a eu sa part de découragement et de
trahison, de sacrifices et de tortures. Mais à force de
persévérance, sa victoire a été si éblouissante qu'à sa
mort, les chefs d'État des plus grandes puissances du
monde se sont réunis en Afrique du sud pour honorer
la mémoire de celui qui, par l'effort et l'abnégation, a
su mériter le titre hautement honorifique d'icône
d'une Afrique libre.
Prenez également exemple sur le Grand Cheick
Anta Diop. Lorsque ce digne fils du continent a
commencé son combat, personne n'y croyait. Sa lutte
fut considérée, à une certaine époque, comme une
utopie irréalisable.
Mais peut-on en dire autant aujourd'hui ?
Toutes les âmes éveillées du continent noir ne
jurent-elles pas actuellement en son nom ?
La petite étincelle que Cheick Anta Diop a allumée
n'est-elle pas devenue un véritable volcan ?
Ce feu dévorant ne s'est-il pas répandu dans le
cœur des Nouveaux Serviteurs de l'Afrique que sont
les kamites ?
97

Le destin peut parfois nous paraître cruel, mais à


force de patience et de persévérance on finit toujours
par atteindre son but.
Retenez qu'aucune grande réalisation ne peut
aboutir sans patience ni persévérance.
Chers frères et sœurs de lutte, pour le salut du
continent africain, armons-nous du courage de
Nelson Mandela et de la persévérance de Cheik Anta
Diop. Cette patiente et cette persévérance peuvent
durer des années, voire des décennies, mais la
fabuleuse victoire qui en découlera n'en vaut-elle pas
la peine ?
98
99

CHAPITRE XIII
LES ACTES ANTIKAMITES NE
RESTERONT PAS IMPUNIS

« Toute voix qui s'élèvera à tort contre la


décolonisation spirituelle de l'Afrique connaîtra sa
douleur dans cette vie ou dans l'au-delà. »

NÉ MWANDA-VÉEDILA

P endant que nous nous évertuons à sauver


l'Afrique, à la sortir des marécages aliénants de
l'esclavage mental, certains africains – corrompus
jusqu'à la moelle épinière – prennent un malin plaisir
à vouloir maintenir le continent, passez-moi
l'expression, dans la merde de la déculturation, sans
savoir qu'en agissant ainsi ils nuisent non pas aux
Kamites – qui eux ont déjà accédé à la libération
mentale – mais aux générations actuelles et futures
qui, à cause du comportement irresponsable des
traîtres à la mémoire de nos ancêtres risquent de
demeurer coincés dans l'esclavage né de l'imposition
100

antérieure coloniale et l'acceptation actuelle


inconséquente des religions importées.
Mais que voulez-vous ? Dans une guerre, il y a
toujours des traîtres, des transfuges et des imprévus.
D'où la nécessité de considérer tous ces religieux
endurcis qui croient pouvoir empêcher la roue de la
Renaissance africaine de tourner comme de simples
imprévus qui tôt ou tard dégageront d'eux-mêmes par
la puissance des vérités déversées dans le fleuve de
l'ignorance et l'inflexible volonté des Seigneurs du
Karma.
Chers Kamites, soyez assurés d'une chose : toute
voix qui s'élèvera à tort contre la décolonisation
spirituelle de l'Afrique connaîtra sa douleur dans
cette vie ou dans l'au-delà. Les actes antikamites ne
resteront nullement impunis.
Mama-wa-Ndombi11 !

11
Juron ngunza. Mama-wa-Ndombi, autrement appelée Mama
Kimpemba-Mpati, est aussi le nom de la déesse Koongo de la Renaissance
africaine. Les mystiques Koongo la considèrent comme la parèdre de Né
Mwanda-Koogo.
101

CONCLUSION
Discours pour l’avènement
d’une Afrique libre

D e nombreuses personnes totalement acquises à


la cause des religions importées ne sont pas
d’accord avec la prise de position et la philosophie
kamite. Elles sont totalement persuadées que tout
cela est mal. Nous le leur concédons.
Mais ce que ces gens ignorent, c’est qu’il faut
parfois mal agir pour servir une noble cause. Comme
l’action salutaire d’un docteur qui est bien forcé de
percer l’abcès pour extraire le pus, la cause kamite
est une noble cause dans la mesure où le
christianisme et l’islam sont des abcès purulents qui
pourrissent la santé mentale et spirituelle de
l’Afrique.
Qu’il le veuille ou pas, le continent africain – ce
grand malade qui s’ignore et qui a le malheur d’être à
la fois un garnement totalement déconnecté refusant
de grandir – doit impérativement être soigné et formé
à la sagesse ancestrale.
102

Pour ce faire ou plutôt pour l’y contraindre, nous


devons absolument défaire le passé ; l’islam et le
christianisme constituent notre passé. Nous devons
en même temps devenir des traitres ; tout kamite qui
se respecte doit accepter volontiers de devenir un
traitre aux yeux des chrétiens et des musulmans.
Pour sauver notre belle Afrique qui se meurt, nous
devons faire preuve de déloyauté, autrement dit
aucun kamite digne de ce nom ne saurait montrer de
loyauté pour des résolutions inconséquentes ; le déni
des ancêtres est une conduite inconséquente. Nous
devons absolument et salutairement nous
désolidariser des ennemis de l’Afrique et des
infidèles à la mémoire de nos ancêtres.
Il nous faut également cultiver le sens du devoir ;
tout kamite soucieux de l’avenir de l’Afrique doit
intérioriser qu’être kamite n’est ni un passe-temps ni
un choix, mais un devoir envers le continent de nos
ancêtres. De plus, nous ne devons jamais reculer,
jamais fléchir. Pour rien au monde la reddition ne
doit être envisagée.
Nous devons nous montrer forts. Autrement dit
quel que soient les difficultés, un kamite ne doit
jamais tourner le dos à l’Afrique. Nous devons
apprendre à être mentalement solides pour la bonne
raison que devenir kamite peut soulever des tempêtes
autour de nous (dans nos familles respectives, notre
entourage, nos lieux de travail, notre voisinage, notre
foyer).
103

Nous devons retenir qu’être kamite c’est accepter


d’affronter les tempêtes pour le salut du continent et
garder au fond de nous que conviction et
détermination sont les meilleurs alliés du Nouveau
Serviteur de l’Afrique. Comme il est presque inutile
de le dire, le doute et la faiblesse n’ont aucune place
dans nos rangs.
La guerre dans laquelle nous nous sommes
engagés, par amour pour notre continent et respect
pour nos ancêtres méritants, exige sagesse et
intelligence. C’est pourquoi nous devons faire preuve
de finesse d’esprit et d’ingéniosité afin de développer
des stratégies de taille à favoriser le triomphe du
continent noir.
Le kamite doit toujours avoir en mémoire que
l’esprit de l’Afrique sommeille en lui et qu’en
agissant au bénéfice de l’Afrique, il nous apportera
une force que nous ne soupçonnons pas encore.
Enfants du continent, il est plus que jamais temps
de faire des choix forts qui nous aideront à aller de
l’avant en ces temps de désordre spirituel. Nous
devons faire des choix qui seront peut-être mal jugés
par les religieux, par notre entourage, nos collègues
et nos familles respectives, mais qui seront
entièrement justes, bienveillants et positifs pour cette
chère Mère commune qu’est l’Afrique.
Rien – je dis bien – rien n’est plus précieux que ce
que nos ancêtres nous ont légué ; car, ce que nos
104

ancêtres nous ont légué ne se mesure pas en pièce


d’argent, mais en degré d’amour. Aucun trésor,
aucun bien matériel ne vaut le courage et la sagesse
de nos ancêtres méritants. Il est donc de notre devoir
de préserver notre héritage culturel, notre patrimoine
matériel et immatériel.
Notre Afrique saigne depuis trop longtemps. Non
seulement notre devoir est d’arrêter l’hémorragie,
mais encore de panser ses plaies. C’est à nous – et à
personne d’autre – qu’il revient de la consoler et de
la revigorer. Notre devoir quotidien, chers kamites,
est de lui redonner espoir et courage à travers des
actes dignes des héritiers des Pharaons et des héros
de la lutte anticoloniale.
Notre obligation morale journalière est de tirer
l’Afrique du trou puant dans lequel elle a été
injustement jetée pour lui faire respirer un grand bol
d’air frais, l’air de la Renaissance africaine, l’air pur
de la décolonisation spirituelle et du réveil
traditionnel.
L’un des moyens le plus sûrs d’y parvenir est de
réfléchir, toujours réfléchir ; car, un excellent kamite
est une personne qui ne doit jamais être à court
d’idées. Notre rôle est, entre autres, d’effectuer un
travail sur soi afin de transformer la pierre en or,
c’est-à-dire de faire de l’Africain ordinaire que nous
sommes un excellent kamite, un pilier sur lequel cette
Afrique soumise et affaiblie peut s’arcbouter.
105

Comme l’eau fraîche qui désaltère le voyageur qui


a erré pendant plusieurs jours dans le désert sous une
chaleur caniculaire, faites en sorte que votre
clairvoyance soit à la fois un désaltérant, une pluie et
un phare pour l’Afrique.
À présent, partez et accomplissez efficacement ce
que vous avez à accomplir. Puisse la bénédiction de
nos ancêtres méritants inspirer, guider et éclairer
chacun de vos pas, chacune de vos pensées et de vos
actions !
Pour ma part, je vous donne rendez-vous dans
mon prochain ouvrage, Les méditations solaires.

AK.
106
Achevé d’imprimer en janvier 2021
Dépôt légal : janvier 2021

Pour éditions Alliance Koongo


ISBN : 9782332978882

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