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Dacie trajane

La Dacie trajane ou Dacia felix (« Dacie


heureuse ») est une partie de la Dacie, riche en or, Dacie trajane
sel et bois, colonisée et devenue province de Provincia Dacia
l'Empire romain durant 150 ans, de 106 à 256. Ἐπαρχία Δακίας
L'autre province romaine homonyme, plus tardive, Province de l'Empire romain
a été la Dacie aurélienne.
107 ap. J.-C. – 275 ap. J.-C.

Sommaire
Le royaume des Daces et les Romains
La Dacie sous les Antonins et les
Sévères
Création de la province (106-117)
Première réorganisation (117-138)
Consolidation (138-161)
Renaissance sous les Sévères
La fin de la Dacie romaine Province romaine de Dacie (125 ap. J.-C.)
La Dacie après le retrait de Rome Informations générales
La vie dans la Dacie romaine
Capitale Ulpia Traiana
Les Daces
Sarmizegetusa
L'armée
Langue(s) Latin
L'économie
Ère historique Antiquité
Administration de la province
Histoire et événements
Transfert de la province
Suites 107 ap. J.-C. Annexé par Trajan

Notes et références 275 ap. J.-C. Evacuation de l'empereur


Notes romain Aurélien

Références
Entités précédentes : Entités suivantes :
Voir aussi
Articles connexes
Dacie
Liens externes
Carpodaces
(Goths et
Carpes)
Le royaume des Daces et les
Romains Aujourd'hui, une partie de :
Roumanie
Les Daces et les Gètes sont en contact avec les Serbie
1
Romains bien avant la conquête de leur territoire .
Néanmoins, Rome commence à réellement tourner son attention vers la région du bas Danube à l'époque
g p q

2
du règne de Burebista . Celui-ci unit les différentes peuplades de la région et se lance dans une campagne
3
d'expansion agressive. Son royaume s'étend de la Pannonie à la mer Noire et jusqu'aux Balkans au sud .

En 74 avant Jésus-Christ, les légions romaines de Gaius Scribonius Curio atteignent le bas Danube et
rentrent en contact avec les Daces. Les Romains sont alors inquiets de l'influence croissante de Burebista,
qui en vient à interagir avec la vie politique de la République. Au dernier moment, lors de la bataille de
Pharsale, il décide de soutenir Pompée. De ce fait, il s'attire l'inimitié de Jules César. Vers 44 avant Jésus-
Christ, alors que César s'intéresse de plus en plus à la conquête de la Parthie, il réfléchit aussi à une
campagne contre les Daces pour éliminer Burebista. Sa mort met un terme à ce projet mais au même
moment, Buresbista est assassiné à l'occasion d'un complot contre lui, qui démontre que l'union demeure
4
fragile au sein du royaume des Daces, qui se divise en quatre entités distinctes, puis bientôt cinq .

De la mort de Burebista à l'irruption de Décébale, les forces romaines combattent régulièrement les Daces
et les Gètes. Ces derniers lancent souvent des raids contre les provinces de Mésie et de Pannonie, obligeant
les gouverneurs locaux voire les empereurs à entreprendre des actions de représailles. En dépit de ces
actions militaires, il existe une proximité notable entre les Daces et les Romains qui se perçoivent parfois
comme amicii et socii, soit comme amis et alliés. Ainsi, lors de son conflit contre Marc-Antoine, Octave
s'allie avec les Daces en proposant de se marier avec la fille du roi Cotiso, lequel, en retour, se marierait
avec Julia Caesaris filia, la fille d'Octave.

Il est possible que dès la première moitié du premier siècle avant Jésus-Christ, les Daces aient été amenés à
envoyer des otages royaux à Rome. Néanmoins, c'est surtout à partir du règne d'Auguste que cette pratique
se répand. En outre, les sources rapportent la présence de marchands et d'artisans romains en Dacie, où des
esclaves romains en fuite se réfugient souvent. Cette présence culturelle et économique grandissante
démontre l'influence montante de Rome dans la région.

L'arrivée au pouvoir de la dynastie flavienne et notamment de Domitien voit une escalade des hostilités le
long du bas Danube. Vers 84 ou 85, les Daces du roi Décébale franchissent le fleuve et pénètrent en Mésie,
qu'ils pillent, allant jusqu'à mettre à mort le gouverneur provincial. Domitien réagit en divisant la province
en deux : la Mésie Inférieure et la Mésie Supérieure, avant de riposter. Néanmoins, les troubles avec les
Germains l'obligent à conclure la paix. A posteriori, cet épisode apparaît comme une première étape sur la
voie des guerres daces de Trajan. En 102, Décébale est contraint de détruire ses forteresses dans la région
des monts Orastie, tout en acceptant la présence d'une garnison romaine à Sarmizegetusa. Trajan ordonne
aussi à son ingénieur, Apollodore de Damas, de bâtir un pont sur le Danube à Drobeta.

La Dacie sous les Antonins et les Sévères

Création de la province (106-117)

Dès son annexion, la Dacie est transformée en province romaine. Ce n'est que le deuxième territoire à être
acquis comme province depuis la mort d'Auguste près d'un siècle auparavant. Les Romains ont encore à
combattre les Sarmates, les alliés de Décébale, qui sont plus au nord. Néanmoins, à la fin de l'année 106,
les légionnaires commencent à ériger des forts le long de la nouvelle frontière de la province et Trajan
revient à Rome au milieu de l'année 107.

Les premières sources à mentionner la Dacie comme une province remontent au 11 août 106. Elle est
gouvernée par un légat impérial de rang consulaire, soutenu par des légats de la légion responsables de
chacune des deux légions implantées en Dacie. Un procurateur a la responsabilité de prélever l'impôt de la
province et de payer l'armée. Il est à noter que l'ensemble des territoires conquis ne sont pas incorporés dans
la nouvelle province. La Mésie inférieure s'étend sur l'actuel sud de la Moldavie, la Munténie et l'Olténie
oriental, tandis que la Dacie en tant que telle recouvre l'Olténie occidentale, la Transylvanie et le Banat.

De ce fait, la Dacie romaine est entourée à l'est et au sud des deux provinces de Mécie, la province
supérieure a sa capitale à Singidunum et la province inférieure à Tomis (l'actuelle Constanța). Sur sa
frontière ouest, la Dacie est exposée à la plaine de Pannonie où vivent les Iazyges, une tribu sarmate. La
Moldavie septentrionale abrite elle les Bastarnes, les Roxolans et les Carpes. Enfin, le nord de la
Transylvanie est habité par les Daces non soumis à Rome, notamment les Costoboces.

Le processus de transformation d'un territoire conquis en une province est coûteux. Tout l'ensemble des
infrastructures romaines classiques est érigé dans les nouvelles cités, incluent les thermes, les forums ou les
temples, ainsi que des voies romaines et des colonies pour les vétérans. Néanmoins, à part les tentatives de
Trajan d'encourager des colons à s'implanter en Dacie, il semble que le gouvernement impérial n'a pas
cherché à promouvoir l'installation de nouveaux habitants dans la province.

Du fait des conséquences de la guerre, la population de la Dacie a certainement chuté par rapport à son état
d'avant l'invasion. Selon Criton, 500 000 Daces sont réduits en esclavage et déportés, certains d'entre eux
pour devenir des gladiateurs dans le cadre des célébrations de la victoire de l'empereur. En compensation,
les Romains mettent en place un programme de création de centres urbains peuplés de citoyens romaines et
de non-citoyens issus d'autres régions de l'Empire. Néanmoins, un nombre important de Daces continue de
vivre à la périphérie de la province dans un mode de vie rural. Quant aux élites locales, comme souvent
dans l'Empire, elles sont encouragées à participer à la nouvelle administration.

Trajan établit la capitale de la province à une quarantaine de kilomètres de l'ancienne capitale des Daces,
Sarmizegetuse. Elle est nommée Ulpia Traiana Sarmizegetusa. Elle sert d'abord de base à la Legio IV
Flauia Felix avant d'être peuplée de vétérans qui ont servi dans les guerres daciques, notamment de la
Legio V Macedonica, de la Legio IX Claudia et de la Legio XIV Gemina.

Avec la conquête, la Dacie est traversée de voies romaines qui recouvrent rapidement les voies de
circulation naturelles. Néanmoins, seules deux routes ont avec certitude été créées sur ordre de Trajan. La
première relie les camps militaires à Napoca et Potaissa. La source épigraphique que constitue le Miliarium
d'Aiton indique que cette route est achevée vers 109 ou 110. La deuxième voie passe par Apulum et, depuis
la mer du Nord, file vers l'est et la Pannonie inférieure.

Première réorganisation (117-138)

Hadrien est à Antioche quand il apprend la mort de Trajan. Il ne


peut alors rejoindre Rome. Il apprend aussi que Caius Iulius
Quadratus Bassus, qui a reçu l'ordre de Trajan de défendre la
Dacie est mort lors d'une campagne. En effet, du fait de la guerre
qu'il a mené contre les Parthes, Trajan a laissé un certain nombre
de provinces en sous-effectif. Les Roxolans en ont profité pour ne
plus payer leur tribut et s'allier aux Iazyges contre Rome. Hadrien
décide donc de rapatrier un certain nombre de troupes en Dacie
avant de pouvoir lui-même quitter la Syrie.

Hadrien hésite alors à se retirer de la Dacie étant donné les Carte de la Dacie romaine.
difficultés que pose sa défense. Il démantèle le pont d'Apollodore
sur le Danube pour prévenir toute pénétration des Bulgares au-delà
du fleuve. Finalement, en 118, il prend lui-même la tête des troupes qui battent les Iazyges et les Roxolans
et rétablit le tribut à leur charge. Il abandonne même certaines des conquêtes de Trajan, notamment les
territoires annexés à la Mésie Inférieure qui sont cédés aux Roxolans. Ce qui restent des régions de la Mésie
Inférieure au nord du Danube composent une nouvelle province, la Dacie Inférieure, tandis que la province
de Dacie en tant que tel devient la Dacie Supérieure. Enfin, Hadrien ordonne à la Legio IV de se replier sur
de Dac e e ta t que te dev e t a Dac e Supé eu e. , ad e o do e à a eg o V de se ep e su
la Mésie Supérieure.

En 124, une nouvelle province est créée, la Dacia Porolissensis, au nord de la Dacie Supérieure, dans la
région de Transylvanie. Quant à la Dacie Supérieure, elle n'est plus gouvernée que par un sénateur de rang
prétorien car les consuls ne gouvernent que les provinces comprenant au moins deux légions. Le légat
impérial qui demeure dans cette province dirige une légion à Apulum. La Dacie Inférieure et la Dacie
Porolissensis sont dirigées par des procurateur présidiaux.

Dès lors qu'il a décidé de conserver la Dacie, Hadrien s'efforce d'en exploiter les ressources minières
abondantes. Il monopolise les revenus générés par cette activité en confiant l'exploitation à des membres de
l'ordre équestre, qui la délèguent à d'autres individus. En 124, l'empereur visite Napoca et l'élève au rang de
municipe.

Consolidation (138-161)

A l'arrivée au pouvoir d'Antonin le Pieux, l'Empire est à son apogée territorial et se consacre principalement
à la défense de ses nombreuses provinces. Les nombreuses bornes qui datent de son règne prouvent son
attention à ce que les voies qui parcourent l'Empire soient correctement entretenues. De même,
l'amphithéâtre d'Ulpia Traiana Sarmizegetusa est remis en état sous son règne. Enfin, étant donné que les
positions romains à Porolissum (près de Moigrad) sont particulièrement exposées, elles sont rebâties en
pierre et pourvues de murs plus solides.

Après une révolte intervenue vers 158, Antonin décide de réorganiser à nouveau la Dacie. La Dacie
Porolissensis dont la capitale est Porolissum est laissée en l'état mais la Dacie Supérieure est renommée
Dacie Apulensis avec Apulum comme capitale tandis que la Dacie Inférieure devient la Dacie Malvensis,
recouvrant l'Olténie et avec Romula comme capitale. Chacune de ces provinces est gouvernée par des
procurateurs de rang équestre et tous sont responsables devant le gouverneur de rang sénatorial à
Apulensis.

Renaissance sous les Sévères

Le règne de Septime Sévère signe le début d'une ère de paix dans la province qui ne subit aucune
offensive. Les positions militaires sont restaurées et Sévère étend la frontière orientale de la Dacie de 14
kilomètres vers l'Olt, complétant le limes Transalutanus. Quatorze camps militaires sont bâtis sur une
distance de 225 kilomètres, de Flămânda (près du Danube) au sud à Cumidava (aujourd'hui Brețcu). Son
règne voit aussi un accroissement des municipia dans la région, tandis que Ulpia Traiana Sarmizegetusa et
Apulum se voient octroyées le Ius italicum (le droit italique).

Dans le cadre de ses réformes militaires, Septime Sévère permet aux soldats romains de vivre à l'extérieur
des fortifications qu'ils gardent, dans les canabae, où ils peuvent obtenir des lopins de terre. Il les autorise
aussi à se marier à des autochtones et leurs enfants deviennent automatiquement des citoyens romains. Pour
les soldats n'ayant pas ce statut, ils peuvent l'obtenir pour eux et leur descendance après la fin de leur
service militaire.

Son successeur, Caracalla, étend la citoyenneté à tous les hommes habitant l'Empire (sauf les esclaves) pour
accroître les revenus fiscaux et sa popularité. En 213, alors qu'il se dirige vers la Parthie, il passe par la
Dacie. Il tente alors de perturber les efforts d'alliance entre les peuples frontaliers, notamment les
Marcomans et les Quades. A Porolissum, il fait tuer Gaiobomarus, le chef des Quades, après lui avoir fait
croire à des pourparlers de paix. Autrement, des historiens modernes comme Philip Parker ou Ion Grumeza
soutiennent que Caracalla étend encore le limes Transalutanus de cinquante kilomètres à l'est de l'Olt.
Néanmoins, aucune preuve concrète ne soutient leur assertion et les traces de l'époque indiquent surtout que
des travaux de réparation sont entrepris à Porolissum et que la cinquième cohorte Lingonum y érige une
des t avau de épa at o so t e t ep s à o o ssu et que a c qu è e co o te go u y é ge u e
statue équestre de l'empereur.

La fin de la Dacie romaine

Les années 230 marquent la fin de la paix en Dacie romaine. Avec l'arrivée au pouvoir de Maximin Ier le
Thrace en 235, l'Empire romain rentre dans une période de troubles qui s'étalent sur cinquante ans, connue
sous le nom d'Anarchie militaire. L'économie connaît aussi un phénomène de rétractation avec une chute de
la valeur de la monnaie. Tout au long du IIIe siècle, les frontières de l'Empire sont mises à mal par le début
d'un processus de migration de grande ampleur. Les Goths imposent une pression croissante sur les peuples
vivant aux marges des terres romaines. Entre 236 et 238, Maximin est obligé de faire campagne contre les
Carpes avant de revenir en Italie pour combattre une rébellion. Alors que Gordien III s'impose comme
empereur, les Goths profitent de la fragilité de l'Empire pour prendre Histria en 238, avec l'aide des Carpes,
avant de mettre à sac les principaux centres urbains du delta du Danube.

Les Romains sont contraints d'acheter la paix au prix d'un tribut annuel aux Goths, ce qui déplaît aux
Carpes qui exigent aussi un tribut. Philippe l'Arabe met fin à ce paiement en 245 et les Carpes réagissent
par une invasion l'année suivante, s'en prenant notamment à Romula. Ils brûlent probablement le fort de
Răcarii à cette occasion et les vestiges archéologiques laissent à penser que le limes Transalutanus est
abandonné sous l'empereur Philippe, du fait de la pression des Carpes. Philippe est bientôt contraint de se
rendre lui-même sur le front, tandis que la mère du futur empereur Galère fuit la Dacie Malvensis pour
s'installer en Mésie Inférieure, attestant du désordre croissant qui règnent dans les possessions romaines au
nord du Danube.

A la fin de l'année 247, les Carpes sont vaincus et demandent la paix. Philippe l'Arabe en profite pour
prendre le titre de Carpicus Maximus mais, en dépit de ce succès, les cités daces commencent à organiser
leur défense. A Sucidava, les habitants érigent des remparts et un fossé défensif, probablement du fait d'un
raid barbare vers 246 ou 247. En 248, Romula renforce ses défenses, là encore pour mieux se protéger des
Carpes. Une inscription découverte à Apulum vante les mérites de l'empereur Dèce comme restitorur
Daciarum, « restaurateur de la Dacie ». Le 1er juillet 251, Dèce et son armée sont vaincus parles Goths lors
de la bataille d'Abrittus en Bulgarie et l'empereur lui-même est tué. Ce peuple germanique, solidement
implanté le long de la côte occidentale de la mer Noire, menace sérieusement les Daces non romanisés, qui
basculent dans leur aire d'influence, ainsi que la Dacie. Peu à peu, c'est tout le système d'États clients fondé
par Rome qui s'effondre.

La pression barbare se poursuit sous Gallien (253-268). La division de la partie occidentale de l'Empire
entre l'empereur en titre et Postume qui règne sur la Gaule après 260 implique que Gallien se focalise
principalement sur la frontière danubienne. Il remporte plusieurs victoires contre les Carpes et les autres
peuples daces et il acquiert lui aussi le titre de Dacicus Maximus. Néanmoins, des sources de l'époque,
notamment Eutrope, Aurélius Victor et Festus écrivent que la Dacie est perdue sous son règne. Il transfère
une grande partie des cohortes de Dacie vers la Pannonie et les dernières pièces découvertes à Ulpia
Traiana Sarmizegetusa et Porolissum sont à l'effigie de Gallien. Plus aucun bâtiment n'est érigé dans la
province après 260.

Des pièces frappées au cours de la restauration impériale vers 270 portent l'inscription de Dacia Felix
(« Dacie heureuse »), sous le règne d'Aurélien. La pression continue de l'Empire palmyrénien l'oblige à
stabiliser la frontière danubienne. C'est sûrement avec réticence qu'il décide, au moins temporairement,
d'abandonner la Dacie. La date retenue est généralement l'année 271 mais il est possible que ce retrait se
fait progressivement jusqu'en 275.

Aurélien crée une nouvelle province, la Dacie aurélienne, dont la capitale est basée à Serdica, en Mésie
Inférieure. Elle accueille une partie de la population de l'ancienne Dacie qui a migré au sud du Danube.

La Dacie après le retrait de Rome


La Dacie après le retrait de Rome

La Dacie a souffert de sa position exposée. Selon l'empereur Galère, la frontière danubienne est l'une des
plus complexes à défendre pour Rome en raison de sa longueur et du fait que les légions romaines peinent à
y exprimer leur potentiel. Néanmoins, après l'abandon de la Dacie, l'Empire maintient des positions
militaires au nord du fleuve, dans le cadre du dispositif défensif danubien. Aurélien conserve notamment
Drobeta tandis qu'une partie de la Legio XIII Gemina' est basée à Desa jusqu'en 305. Des pièces à l'effigie
de l'empereur Gratien (375-383) ont été mises au jour à Dierna, indiquant peut-être que la ville est restée
sous domination romaine.

Après le retrait de Rome, les villes fondées sous l'Empire survivent un temps. Néanmoins, les terres
romaines sont de plus en plus sous la pression des migrations des peuples dits barbares. Les Sarmates, les
Quades ou encore les Carpes qui vivent à l'orée des frontières impériales sont menacées par l'avancée des
Vandales au nord et des Gépides et des Goths depuis l'est. Ils essaient de requérir l'autorisation de Rome
pour passer les frontières mais n'hésitent pas non plus à faire courir le risque d'une invasion pour obtenir le
passage. Les Bastarnes sont autorisés à s'installer en Thrace tandis que les Carpes s'établissent dans la
nouvelle province de Pannonia Valeria, à l'ouest de leurs terres natales, ce qui ne les empêche pas d'être
finalement annihilés ou intégrés au sein d'autres peuples barbares. Ceux qui survivent sont dès lors appelés
Carpodaces (les « Carpes de Dacie »).

En 291, les Goths se sont remis de leur défaite contre Aurélien et pénètrent dans l'ancienne Dacie romaine.
Ils s'opposent aux Carpes et aux Daces non romanisés qui y résident et finissent par les vaincre. Rome, qui
tente de maintenir le contrôle du Danube, devient leur prochaine cible. En Dacie, ce qui reste de la
population en partie romanisée coexiste progressivement avec les Goths, dans ce qui s'appelle désormais la
Gothie, recouvrant l'ancienne Dacie mais va au-delà, jusqu'en Bessarabie à l'est. Jusqu'aux années 320, les
Goths respectent la trêve avec Rome en occupant les terres au nord du Danube, sans chercher à franchir le
fleuve.

Vers 295, l'empereur Dioclétien réorganise les défenses impériales le long du Danube. Il bâtit des camps
fortifiés sur la rive opposée, de Sirmium à Ratiaria et Durostorum. Ces fortifications ont pour but de
protéger les différents points de passage sur le fleuve et de faciliter les patrouilles navales et le
débarquement de troupes. Enfin, elles constituent des postes avancés pour observer les mouvements des
peuples frontaliers.

Au cours du règne de Constantin Ier, les Goths profitent de la guerre civile qui l'oppose à Licinius pour
passer à l'offensive en 323. Ils soutiennent Licinius jusqu'à sa défaite en 324, ce qui pousse Constantin à
prendre des mesures de rétorsion. Avant 328, il construit un nouveau pont qui traverse le Danube à
Sucidava, tout en restaurant la voie de Sucidava à Romula. Enfin, il érige un fort militaire à Daphné
(aujourd'hui Spantov).

Au début de l'année 336, Constantin dirige ses armées au-delà du Danube et écrase les Goths, dans la
perspective de refonder une province romaine au nord du fleuve. Le Sénat romain lui confère le titre de
Dacicus Maximus et le célèbre lors de son trentième anniversaire comme empereur. Selon certains
historiens comme Timothy Barnes, de tels honneurs sont le signe d'une reconquête au moins partielle de la
Dacie. Néanmoins, il apparaît que le pont de Sucidava ne résiste pas plus d'une quarantaine d'années
puisqu'en 367, Valens le découvre en mauvais état lors de sa tentative de traversée du Danube. Néanmoins,
le fort de Sucidava reste aux mains des Romains jusqu'à l'arrivée d'Attila en 447.

Quelle que soit l'ampleur des conquêtes de Constantin, les Goths quittent l'Olténie pour la Transylvanie où
ils combattent les Sarmates. En 334, ces derniers demandent l'aide de Constantin qui les autorise à
s'implanter au sud du Danube. Peu après, les Romains écrasent les Goths qui signent un traité de paix avec
Rome jusqu'en 367.
La dernière incursion romaine en Dacie intervient en 367. Valens profite d'un incident diplomatique pour
lancer une campagne contre les Goths. Il tente de reconquérir la tête de pont établie par Constantin à
Sucidava. Il lance un raid contre les Goths après avoir traversé le Danube près de Daphné le 30 mai. Il tente
de récidiver en 368, après avoir établi son camp à Carsium mais il doit renoncer en raison d'une inondation
du Danube. Il se contente de restaurer les forts romains le long du Danube et passe le fleuve l'année
suivante, vainc les Goths et les pousse à un accord de paix.

Par la suite, les Romains ne sont plus en mesure de s'aventurer au nord du Danube. La pression irrésistible
des Huns pousse les Goths à franchir à leur tour le fleuve et à chercher refuge au sein de l'Empire.
Néanmoins, Valens s'oppose à leur demande d'installation, se confronte à eux mais est écrasé lors de la
bataille d'Andrinople en 378, perdant la vie sur le champ de bataille. Par la suite, l'Empire romain se divise
définitivement en deux et le Danube constitue la frontière septentrionale de ce qui va devenir l'Empire
byzantin.

La vie dans la Dacie romaine

Les Daces

A la différence d'autres territoires conquis par les Romains, comme la Thrace, la Gaule ou la Grande-
Bretagne, le sort des Daces, peuple autochtone de la Dacie, est mal connu.

Plusieurs historiens romains comme Eutrope, mais aussi Cassius Dion et l'empereur Julien, attestent d'une
dépopulation importante de la province après la prise de Sarmizegetusa Regia. Pour autant, des doutes
subsistent sur l'ampleur de ce phénomène. Les manuscrits d'Eutrope ayant survécu manquent de détails.
Les sources archéologiques démontrent la continuation des pratiques funéraires des Daces après la
conquête de Trajan, de même que la production de céramiques. La scène finale dépeinte sur la colonne de
Trajan est sibylline. Elle pourrait attester soit d'une émigration des Daces et donc d'un dépeuplement de la
province, soit d'un retour de ces mêmes Daces chez eux après les troubles de l'invasion romaine.

Si l'arrivée d'un grand nombre de colons pour peupler les cités romaines nouvellement créées est
indéniable, les sources épigraphiques laissent à penser qu'une division profonde existe entre les centres
urbains, multiethniques, et les habitats ruraux largement dominés par les Daces. Quoi qu'il en soit, deux
révoltes internes des Daces sont mentionnées. D'abord en 117, contraignant Trajan à revenir de l'Orient puis
en 158, quand ils sont réprimés par Marcus Statius Priscus.

L'archéologie confirme aussi la destruction de nombreux bastions situés dans les monts Oraștie au moment
de l'annexion de la Dacie. Néanmoins, cela ne signifie pas que les Daces ne continuent pas à vivre dans la
région une fois qu'elle a été pacifiée par les Romains. Des villages datés du IIe siècle comprennent des
éléments d'architecture dace, notamment à Obreja et Noșlac, ce qui implique qu'ils ont été habités au
moment de la création des villes romaines.

Plusieurs hameaux ou villages ont été clairement habités avant et après la conquête romaine, comme à
Cetea ou Cicau, avec des éléments de poterie découverts tout au long des Ier et IIe siècles. L'habitat typique
des daces, fait de maisons en partie enterrées et de puits de stockage, ne disparaît après les années 100-110,
y compris dans les zones marquées par la colonisation romaine, comme à Obreja. Au total, quarante-six
sites montrent une continuité d'habitation entre l'époque de La Tène et celle de l'occupation romaine.

L'archéologie a aussi mis au jour un processus de romanisation. La poterie dace traditionnelle incorpore peu
à peu des pratiques et des motifs romains et les ustensiles daces typiques, telles que les petites et épaisses
coupes à boire, déclinent. L'habitat dace conserve des éléments d'avant la conquête. Dans l'ensemble, c'est
bien une cohabitation entre éléments romains et éléments daces qui apparaît. L'importance des sites
funéraires de cette époque semble prouver que la population dace est trop importante pour avoir été
entièrement déplacée ou éliminée, ce qui aurait nécessité des ressources trop élevées, même pour l'Empire
romain. Les bijoux en argent retrouvés dans les tombes n'appartiennent pas toujours à des Daces, ils
peuvent aussi être la création de Carpes ou de Daces vivant hors de la Dacie romaine mais qui ont fini par
s'y rendre.

L'armée

Jusqu'à 50 000 hommes sont positionnés en Dacie à l'apogée de l'Empire. Dès 102, Trajan y installe une
légion, à Sarmizégétuse Régia. Une fois la conquête terminée, ce sont deux légions qui stationnent : la
Legio IV Flavia Felix à Berzobis (Berzovie aujourd'hui) et la Legio XIII Gemina à Apulum. Une troisième,
la Legio I Adiutrix est parfois répertoriée mais san certitude sur son lieu de casernement et il est parfois
admis que seuls les vexillationes sont effectivement en Dacie. Sous Hadrien, la Legio IV est transférée de
Berzobis à Singidunum, en Mésie Supérieure, indiquant que l'empereur estime qu'une seule légion suffit à
défendre la Dacie. Toutefois, les guerres marcomanes obligent Marc-Aurèle à revenir sur cette décision et à
positionner la Legio V Macedonica de Troesmis (aujourd'hui Turcoaia) à Potaissa, en Dacie.

Les sources épigraphiques attestent de l'importance des troupes auxiliaires basées dans la région, suggérant
que celle-ci est fortement militarisée. Toutefois, elle n'est pas forcément plus militarisée que d'autres
provinces frontalières comme la Mésie, la Pannonie ou la Syrie. Une partie des troupes basées sur le cours
du Danube, entre Novae (aujourd'hui Svishtov) et Durostorum (aujourd'hui Silistra) est transférée en Dacie,
car le fleuve est alors moins sujet aux menaces extérieures. On peut estimer qu'une cinquantaine d'unités
auxiliaires sont concernées, pas forcément simultanément.

L'économie

Une foix incluse dans la Pax Romana, la Dacie connaît une certaine prospérité économique, jusqu'à la crise
du troisième siècle. D'une région rurale, elle devient une province économiquement dynamique, aux
standards proches de ceux d'autres provinces romaines et le niveau de circulation monétaire y est plutôt
élevé. Les ressources naturelles de la région, qui expliquent la conquête impériale, contribuent à la richesse
de l'Empire. La production agricole y est importante et des pièces de bronze sont frappées à Ulpia Traiana
Sarmizegetusa. Enfin, la construction de voies romaines favorise les liaisons commerciales. Les mines d'or
sont particulièrement prospères et des mineurs dalmates sont envoyés dans la province pour exploiter les
filons des Monts Bihor. Toutefois, certains s'épuisent progressivement et plusieurs mines sont fermées aux
alentours de l'année 215.

Parmi les autres ressources figurent le sel, le fer, l'argent et le cuivre, qui sont exploitées dès avant la
conquête romaine. La province est aussi riche en matériaux de construction.

Enfin, les centres urbains sont aussi des lieux de production. Des fonderies de bronze ont été découvertes à
Porolissum, Romula et Dierna, tandis que des forges ont été identifiées à Apulum. Le verre est aussi
travaillé à Ulpia Traiana Sarmizegetusa et Tibiscum. Enfin, les bourgades plus petites se spécialisent dans
l'artisanat de la poterie.

Administration de la province
La province était bordée par la Transylvanie et l’Olténie d'aujourd'hui. selon les époques, entre 15 % et
50 % du territoire de la Dacie auraient été sous contrôle romain. Certaines cartes (http://www.empereurs-ro
mains.net/empcarte03.htm) l'attestent.
Elle était sous l'autorité d'un Légat d'Auguste propréteur. La legio XIII Gemina, avec de nombreuses
troupes auxiliaires, avait ses quartiers dans la province.
En 119, sous Hadrien, la
Dacie fut partagée en
Dacie supérieure et Dacie
inférieure, la première
comprenant la région
actuelle de Transylvanie,
la seconde les régions
actuelles du Banat et de
l'Olténie. Peu de temps
après, une troisième Province romaine en rose, avec la
Carte approximative pour illustrer la Dacie en bordeaux
province fut intégrée : la
situation de la Dacie après la
Dacie Porolissense",
conquête romaine. Le territoire de la
d'après la ville de
Dacie romaine est en bleu, le
territoire des Daces libres en rouge.
Porolissum (près du
Selon les périodes, d'autres
village de Moigrad,
territoires ont pu être temporairement commune de Mirșid, Județ
sous contrôle des Romains, de Sălaj). Seule la Dacie
notamment dans le sud. supérieure possédait une
légion, elle était donc
dirigée par un sénateur
avec le rang de Légat d'Auguste propréteur. La Dacie inférieure et
la Dacie porolissense étaient gouvernées chacune par un chevalier
Les routes construites par les
portant le titre de procurateur, leur garnison ne comptait que des
Romains en Dacie.
troupes auxiliaires.

Le règne de Marc Aurèle amena une importante réforme


administrative. Les trois provinces furent réunies sous la direction d'un légat de rang consulaire, cette
nouvelle province étant nommée province des Trois Dacies (tres Daciæ). Les trois anciennes provinces
subsistèrent cependant comme des subdivisions du nouvel ensemble, mais certaines changèrent de nom. La
Dacie supérieure devint Dacie Apulensis d'après Apulum et la Dacie inférieure devint Malvensis d'après
Malva, site longtemps inconnu et controversé, mais désormais fixé avec certitude à Romula. C'est à cette
époque aussi que la Dacie Porolissense reçut une légion en garnison, la V Macedonica. Le gouverneur des
Trois Dacies avait donc sous ses ordres deux légats (Apulensis et Porolissensis) et un procurateur
(Malvensis). Pertinax fut un des premiers gouverneurs des Trois Dacies en 179.

Des forts furent construits pour résister aux révoltes de la population, aux attaques des tribus Carpes et plus
tard contre les populations barbares. Trois grandes routes militaires furent construites pour unir les
principales villes, tandis qu'une quatrième, nommée en hommage à Trajan, traversait les Carpates et
pénétrait en Transylvanie par le col Alutensis.

Les tres Daciæ avaient une capitale commune, Sarmizégétuse ou Ulpia Traiana Sarmizegetusa, et une
assemblée commune, qui discutait des affaires provinciales, formulait des réclamations et répartissait le
fardeau des taxes ; mais sous d'autres aspects elles étaient des provinces pratiquement indépendantes les
unes des autres, chacune commandée par un Légat d'Auguste propréteur ou un procurateur ordinaire,
subordonné au gouverneur de rang consulaire.

Les « Daces libres », qui se donnaient eux-mêmes le nom de Carpes (signifiant "rocailleux", d'où le nom de
Carpates) vivaient en dehors de la province romaine, sur les territoires au nord et à l'est de l'actuelle
Moldavie, mais aussi au nord des Carpates, où ils avaient le nom de Costoboces, et dans l'ouest de la
Transylvanie, sous le nom de « grands Daces ».
Bien qu'ils ne se soient pas privés d'attaquer les fortifications romaines, les Carpes entretenaient de
nombreux liens avec l'Empire romain. Les Romains déportèrent des Carpes partout en Europe : ceux-ci
assimilèrent la culture romaine et la langue romaine. Pendant l'occupation, ils avaient des relations étroites à
la fois avec les Daces de la province et les populations dites barbares ; cette configuration leur permettait de
nouer des alliances complexes.

Après la retraite romaine sous Aurélien, ils reconquirent la


Dacie, alliés aux Goths. On les appela alors les
« Carpodaces ». L'historien grec Zosime mentionne pour la
dernière fois en 381 ces Carpodaces, c'est-à-dire les Daces
appelés Carpes.

Transfert de la province
Carte des Balkans au VI e siècle, à la veille
Selon Eutrope (livre IX, 15), l'empereur Aurélien aurait retiré de l'arrivée des Slaves, montrant les
de Dacie non seulement les garnisons et l'administration, mais provinces du "Diocèse de Dacie".
aussi la population romaine. Par "population romaine", faut-il
entendre uniquement les citoyens et citadins romains, comme
l'affirment les historiens roumains, ou bien cela inclut-il aussi les Daces romanisés, comme l'affirment les
historiens hongrois et allemands tels Robert Rössler ? Aurélien crée pour les Romains de Dacie, au sud du
Danube, la province de Dacie aurélienne. Celle-ci est divisée par Dioclétien en deux provinces : la Dacie
Riveraine (Dacia ripense), province présidiale le long du Danube, et la Dacie méditerranéenne (Dacia
mediterranea) : province consulaire. Plus tard, le Diocèse de Dacie (Diocesis Daciae ), diocèse de la
préfecture d'Illyrie, est administré par un vicaire et comprend les deux provinces précitées, plus les cinq
provinces présidiales de Dardanie (Dardania), de Mésie première (Moesia prima) et de Prévalitaine ou
Prévalitane (Praevalitana) ainsi qu'une partie de la province présidiale de Macédoine Salutaire.

Quoi qu'il en soit, la circulation des monnaies et des objets, ainsi que la toponymie et la structure des
langues romanes orientales montrent que durant l'Antiquité tardive, les échanges et la transhumance d'une
économie devenant de plus en plus pastorale sous la pression des invasions barbares, ont continué à relier
les deux rives du Danube, celle de l'ancienne Dacie trajane et des nouvelles Dacies aurélienne, dioclétienne
et finalement justinienne (Δακία Παραποτάμια - Dacie parafluviale).

Suites
Même si elle dure moins de deux siècles, l’intégration de la Dacie dans l’Empire, après celle de la Mésie
(qui, elle a duré six siècles), marque durablement la région, puisque la romanisation des autochtones a
perduré au cours des siècles, malgré l’isolement de la région, peuplée successivement de slaves et de
magyars, par rapport au reste des langues romanes. Les romanophones ont continué à s’auto-désigner
5
comme « romains » et c’est sans surprise que l’État moderne qui occupe l’ancienne province de Dacie
porte le nom de Roumanie.

Notes et références

Notes

Références
1. Oltean 2007, p. 50.
2. Pop 1999, p. 14.
3. Georgescu 1991, p. 4.
4. Oltean 2007, p. 48.
5. Si « Roumain » (Român) est attesté en tant endonyme au XVIe siècle, c'est qu'il existait
évidemment bien avant :
Tranquillo Andronico écrit en 1534 que les roumains ("Valachi") "s’appellent eux-
mêmes romains" ("nunc se Romanos vocant" in: A. Verress, Acta et Epistolae, I,
p. 243).
En 1532 Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti note que les
roumains ont préservé leur nom de romains et qu' "ils s’appellent eux-mêmes roumains
(Romei) dans leur langue". Il cite même une phrase : "Sti rominest ?" ("sais-tu
roumain ?", roum. :"știi românește ?"): "...si dimandano in lingua loro Romei...se alcuno
dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti
Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano..." (in: Cl. Isopescu, Notizie intorno ai romeni
nella letteratura geografica italiana del Cinquecento, in Bulletin de la Section
Historique, XVI, 1929, p. 1-90.
Ferrante Capeci écrit vers 1575 que les habitants des "provinces valaques de
Transsylvanie, Moldavie, Hongro-valaquie et Mésie" s’appellent eux-mêmes roumains
(romanesci) (“Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì
quei che erano dannati a cavar metalli...” in Maria Holban, Călători străini despre Țările
Române, vol. II, p. 158-161.
Pierre Lescalopier remarque en 1574 que "Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la
plupart de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan
l’empereur…Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur
parler romanechte, c'est-à-dire romain…" (Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an
1574 de Venise a Constantinople, fol 48 in Paul Cernovodeanu, Studii și materiale de
istorie medievală, IV, 1960, p. 444).
Le saxon transylvain Johann Lebel note en 1542 que les Valaques se désignent eux-
mêmes sous le nom de « Romuini“: "Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani, /Quorum
reliquae Romanensi lingua utuntur.../Solo Romanos nomine, sine re,
repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti" (Ioannes Lebelius, De
opido Thalmus, Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11-12.
Le chroniqueur polonais Orichovius (Stanislaw Orzechowski) observe en 1554 qu’ «en
leur langue ils s’appellent romin, selon les romains et valaques en polonais, d’après
les italiens» ("qui eorum lingua Romini ab Romanis, nostra Walachi, ab Italis
appellantur" in: St. Orichovius, Annales polonici ab excessu Sigismundi, in I.
Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555).
Le croate Anton Verancsics remarque vers 1570 que les Valaques se nomment eux-
mêmes romains (roumains): „...Valacchi, qui se Romanos nominant...„ “Gens quae ear
terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi
sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno...“ (in: De situ
Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae, in Monumenta Hungariae Historica,
Scriptores; II, Pesta, 1857, p. 120).
Le hongrois transylvain Martinus Szent-Ivany cite en 1699 les expressions : "Sie noi
sentem Rumeni" ("nous aussi, nous sommes roumains", pour le roum. : "Și noi suntem
români") et "Noi sentem di sange Rumena" ("nous sommes de sang roumain", pour le
roum.: "Noi suntem de sânge român"): Martinus Szent-Ivany, Dissertatio
Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Tyrnaviae, 1699, p. 39.
À la même époque, Grigore Ureche (Letopisețul Țării Moldovei, p. 133-134) écrit : "În
Țara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce și sași peste seamă de mulți și români
peste tot locul...".
Enfin, dans son testament littéraire, Ienăchiță Văcărescu écrit: "Urmașilor mei
Văcărești!/Las vouă moștenire:/Creșterea limbei românești/Ș-a patriei cinstire." Enfin
dans une "Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă și a răzmeriței din timpul lui pe la 1790"
un Pitar Hristache versifie: "Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea
mavroghenească/Dela Țara Românească".
Voir aussi

Articles connexes
gouverneur romain
Legio IIII Flavia Felix.

Liens externes
Les provinces danubiennes de l'Empire romain : Celtes, Romains, Germains (http://www.cl
io.fr/BIBLIOTHEQUE/les_provinces_danubiennes_de_l_empire_romain__celtes_romains
_germains.asp) Yann Le Bohec, Professeur d’histoire romaine à l’université Paris IV-
Sorbonne.
Les camps romains de la Roumanie - Google Maps (http://maps.google.com/maps?q=htt
p://bbs.keyhole.com/ubb/download.php?Number=1274893&t=k&om=1) / Earth (http://bbs.k
eyhole.com/ubb/showflat.php/Cat/0/Number/1274893/Main/1274893)

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