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EFFET DES RAYONNEMENTS

IONISANTS (RADIOBIOLOGIE)

Pr Ag. ADAMBOUNOU Kokou (MD, PhD)


Biophysicien, Médecin Radiologue et Nucleaire

Pr Ag ADAMBOUNOU Kokou
Cours de Biophysique/FSS

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OBJECTIFS

1-Décrire les effets moléculaires des RI

2-Décrire les effets cellulaires des RI

3-Décrire les facteurs de radiosensibilité des cellules

4-Comparer les effets déterministes aux effets stochastique

Pr Ag ADAMBOUNOU Kokou
Cours de Biophysique/FSS

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PLAN
Introduction

1-Rappels

2-Effets moléculaires

3- Effets cellulaires

4-Effets pathologiques (tissus, organes et organismes)

Conclusion

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Introduction

• Définition
La radiobiologie est l’étude des effets biologiques des rayonnements ionisants sur la matière
vivante.
La radiobiologie est la science qui permet de décrire et comprendre les mécanismes d'action
des radiations ionisantes au niveau cellulaire et tissulaire avec les effets qui en résultent et les
conséquences sur l'organisme vivant.
Elle sera directement appliquée dans l'utilisation thérapeutique des radiations ionisantes mais
elle permettra surtout de fixer des limites dans le grand domaine de la radioprotection.

• Intérêt
Les effets biologiques sont réels et peuvent être graves d’où la nécessité de prendre des
mesures strictes de radioprotection lors de toute utilisation des rayonnements ionisants.
La radiobiologie sera directement appliquée dans l'utilisation thérapeutique des radiations
ionisantes mais elle permettra surtout de fixer des limites dans le grand domaine de la
radioprotection

1- Rappels

1.1-Rayonnements ionisants

1.2- Dosimétrie

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La radiobiologie se fait en plusieurs étapes comme le montre la figure ci-dessous

2. Effets moléculaires

• Effets directs
Dans la plupart des molécules organiques, les atomes sont liés les uns aux autres par des liaisons
covalentes. L’action d’un rayonnement ionisant peut provoquer soit l’ionisation, soit
l’excitation des atomes constituant cette molécule. Le retour à l’état fondamental donne alors
naissance, soit à des photons de fluorescence, soit à la rupture d’une liaison covalente A-B de
cette molécule.
En cas de rupture de la liaison A-B, chaque atome noté alors A+ et B+ est appelé « radical
libre ». Ces radicaux libres bien que très fugaces sont très réactifs car la perte d’un ou plusieurs
électrons qui participaient à la liaison, conduit à l’existence d’électrons « célibataire » sur leur
couche externe. Ces électrons non appariés peuvent interagir avec les électrons de molécules
ou d’atomes voisins, pour reformer des liaisons chimiques covalentes. Ils sont donc très
instables, et susceptibles de déclencher la propagation en chaine d’autres espèces radicalaires.

• Effets indirects
L’eau constitue 80% de la masse globale des tissus biologiques. La majorité de l’énergie
radiative est donc absorbée par l’eau. Il en résulte des altérations moléculaires indirectes.
Première étape
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Le rayonnement ionisant provoque la radiolyse de l’eau H2O et conduit à l’apparition de
radicaux libres qui sont, soit de puissants réducteurs (H+ ou électron solvaté), soit de puissants
oxydants (OH-).

Seconde étape
Les radicaux libres H+ et OH-, de courte durée de vie, migrent autour de la trajectoire du
rayonnement incident. Ils peuvent se recombiner pour recomposer une molécule d’eau. Ils
peuvent aussi, en présence d’oxygène dissous, donner naissance à des oxydants très puissants
(radical libre HO2+ ou eau oxygénéeH2O2), puis diffuser et être capturés par des molécules ayant
une fonction biologique. Ils conduisent alors à des mécanismes d’oxydation de macromolécules
ou à la formation de composés d’addition, tels que des peroxydes et des hydro peroxydes très
toxiques, de longue durée de vie, et qui sont donc responsables des effets tardifs de l’irradiation.

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• Effet oxygène
L’effet oxygène est caractérisé par le paramètre noté OER (oxygen enhancement ratio). Pour
un même effet biologique, il donne la valeur du rapport de dose suivant :
𝒅𝒐𝒔𝒆 (𝒕𝒊𝒔𝒔𝒖 𝒆𝒏 𝒂𝒏𝒐𝒙𝒊𝒆)
OER = 𝒅𝒐𝒔𝒆 (𝒕𝒊𝒔𝒔𝒖 𝒃𝒊𝒆𝒏 𝒐𝒙𝒚𝒈é𝒏é)

Sa valeur :
➢ augmente la production de radicaux libres ;
➢ est d’autant plus importante que le TLE est faible.
Pour les rayonnements de faible TLE (photons, particules chargées légères), l’OER est de
l’ordre de trois. La probabilité de formation de peroxydes augmente en présence d’oxygène. En
revanche, en l’absence d’oxygène dissous, il ne se forme que peu de peroxydes et l’action des
rayonnements est limitée. Les tumeurs anoxiques sont donc peu radiosensibles.
Pour les rayonnements de fort TLE (protons, particules alpha, neutrons), la formation de
peroxydes est importante, même en l’absence d’oxygène, et la présence d’oxygène est sans
influence directe.

• Action sur l’ADN


La principale molécule d’intérêt biologique dont l’altération peut avoir des conséquences
majeures sur l’organisme est l’ADN. Les lésions de l’ADN n’existent cependant pas seulement
sous l’effet des rayonnements ionisants médicaux. Le métabolisme oxydatif et l’irradiation
naturelle sont responsables de plusieurs milliers de lésions quotidiennes.
L’action des rayonnements ionisants sur l’ADN peut être de plusieurs types :
➢ altération des bases ;
➢ altération des sucres ;
➢ rupture des chaînes simples brin ;
➢ rupture des chaînes doubles brin
➢ pontages inter-chaînes et formation de dimères ;
➢ pontages avec des protéines.
La majorité de ces lésions radio-induites n’ont pas de conséquence biologique. La plupart
d’entre elles sont en effet réparables (réparations dites fidèles) par des mécanismes
physiologiques enzymatiques d’une durée plus ou moins longue. C’est ainsi que les cassures
monobrin peuvent être réparées par l’action d’une ligase dans un intervalle de temps de l’ordre
de quelques dizaines de minutes ou par des processus plus complexes d’excision-resynthèse
d’une durée variable de 3 à 6 heures.
Les dommages causés par l’irradiation peuvent être non réparables. Les mécanismes de
réparation de l’ADN peuvent aussi permettre la reconstitution d’un ADN viable mais modifié.
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Ce sont les réparations dites « fautives ». Elles conduisent à des remaniements des
chromosomes. Les lésions double-brin, les altération des bases ou les altérations plus complexes
peuvent entrainer des anomalies chromosomiques stables ou des anomalies instables produisant
la mitose.

3. Effets cellulaires

• Irradiation
L’irradiation d’une cellule aboutit finalement à des effets sur la survie de la cellule. Ces effets
varient fortement en fonction de la dose du rayonnement incident, du débit de dose, de la phase
du cycle cellulaire et du type de cellule irradié.
Plus une cellule est jeune, peu différenciée et à forte activité mitotique, plus elle est sensible
aux rayonnements ionisants.
Pour les cellules qui se divisent
Le cycle cellulaire comprend 5 phases de différentes durées :

Durée Phase
G1→ 4 − 8ℎ Phase d’accumulation de nucléotides
S→ 6 − 8ℎ Phase de synthèse de l’ADN
G2→ 5ℎ Phase de prémitose
M→ 1ℎ Phase de mitose
G0→ 𝑑𝑢𝑟é𝑒 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑎𝑏𝑙𝑒 Phase de repos

Selon la phase où s’effectue l’irradiation, le taux de survie peut varier dans un rapport de 1 à
10. La radiosensibilité est maximale en phase G2, et minimale en phase G1.
Pour des doses de quelques centièmes de Gray, dans la phase cellulaire de latence G2, des
retards de mitose peuvent se produire. Ces retards augmentent avec la dose d’irradiation mais
ne dépassent pas une dizaine d’heures.
Les systèmes de production d’enzymes réparatrices ne fonctionnent plus efficacement en cas
de doses supérieures (1 à 2 Gy). La cellule irradiée perd sa capacité de prolifération, la
descendance de la cellule irradiée disparait après une ou plusieurs mitoses. On parle alo de
« mort différée ».
En cas de mutation non létale, l’action des rayonnements ionisants peut conduire à des cancers
auto-induits ou à des anomalies génétiques.
Pour des cellules différenciées

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Les rayonnements ionisants peuvent provoquer la perte de la fonction cellulaire suite à
l’accumulation de métabolites toxiques. Cette mort fonctionnelle apparait pour des doses de
plusieurs centaines de Gray.

• Les courbes de survie cellulaire


La proportion S de cellules survivantes est appelée taux de survie :
𝑵
S=𝑵
𝟎

➢ N est le nombre de cellules survivantes après une dose d’irradiation D ;


➢ N0 est le nombre initial de cellules avant irradiation.
La courbe de variation du taux de survie S en fonction de la dose d’irradiation D est appelée
« courbe de survie cellulaire ».
On constate expérimentalement que, suivant la nature de l’irradiation et le type de lignée
cellulaire, plusieurs formes de courbes de survie existent. Des modèles théoriques permettent
d’expliquer ces variations.
Courbes de survie exponentielles
La variation de S en fonction de la dose D est exponentielle. Elle est souvent tracée en
coordonnées semi-logarithmiques (Figure 2.12). La fonction S = f(D) est en effet linéaire. Elle
est donc représentée par une droite de pente négative à (-1/D0).
𝐷
S = 𝑒 − D0 = e-1 = 0,37 soit 37%
On définit également D50 (ou DL50) comme le taux de survie à 50% : D50 = D0 ln 2.
Le taux de survie exponentiel concerne, par exemple, des bactéries ou des cellules à
prolifération rapide comme des cellules souches hématopoïétiques.
Ces courbes sont expliquées par l’existence, au sein de la cellule, d’une cible unique dite « cible
létale d’emblée », dont l’atteinte par les rayonnements ionisants provoquerait la mort cellulaire.

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• courbe de survie sigmoïde
Certaines courbes de survie sont de type sigmoïde en coordonnées semi-logarithmiques. On
observe alors un épaulement au voisinage de l’origine, et ce n’est que lorsque la dose devient
suffisante, que la courbe de survie devient approximativement rectiligne. Trois principaux
modelés mathématiques interprètent approximativement ces courbes.

- Modelé à n cibles sub-létales


Dans ce modelé, chaque cellule est supposée contenir n cibles sublétales distinctes. L’atteinte
des cibles est aléatoire. La cellule est tuée lorsque les n cibles sublétales radiosensibles sont
touchées. Le taux de survie S est alors de la forme :
S = 1- (1-e-D/Dn)n
Dn correspondant à une dose sublétale moyenne, cette formulation du taux de survie conduit
aux remarques suivantes :

- Pour des valeurs de D élevées, le terme e=exp(-D/Dn) est faible. Le développement limité au
1er du terme entre parenthèse dans l’expression de S donne :

(1-Є)n ≈ 1-nЄ

D’où : S=ne-D/Dn
1
lnS=ln n-𝐷𝑛D
- La courbe de survie, en coordonnées semi-logarithmiques (figure 2.13), est donc
approximativement rectiligne pour des fortes valeurs de D. cette droite de pente égale a (-1/Dn)
coupe l’axe des ordonnées a n, le nombre de cibles subletales.

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.
.
.

- Modèle mixte
Dans ce modèle, la mort cellulaire peut survenir, soit par atteinte d’une cible létale d’emblée,
soit par la destruction de cibles subletales. Le taux de survie est alors de forme :
S=(1- (1-e-D/Dn)n)eD/D0
La pente de la tangente a la courbe de survie, a l’origine, est alors égale a (-1/D0).
Modèle linéaire quadratique
Certaines courbes de survie sont plus complexes, car elles font intervenir des effets non linéaires
de la dose d’irradiation. Elles peuvent être décrites, par exemple, par la relation suivante :
S=e(-αD+βD)

• Les autres facteurs de radiosensibilité


- Le TLE du rayonnement
Les rayonnements de faible TLE (les photons, électrons et positons) entrainent principalement
des altérations des bases de l’ADN : les courbes de survie sont sigmoïdes.
Pour des rayonnements de fort TLE, le dépôt d’énergie étant très dense le long des trajectoires :
les courbes de survie sont approximativement exponentielles.
- Le fractionnement de la dose
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Comme c’est le cas en radiothérapie externe, l’irradiation des cellules peut être fractionnée,
c’est-à-dire délivrée en plusieurs séances séparées par des intervalles de temps de quelques
heures. Pour une même dose globale D de rayonnements que celle délivrée en une séance
unique, on constate que le taux de survie est augmenté. Entre deux séances des lésions
subletales peuvent en effet être réparées.
Si la dose délivrée à chaque séance est faible, seules les lésions létales d’emblée seront
efficaces. Le taux de survie final sera alors exponentiel.
- Le débit de dose
Si le débit de dose est faible, les mécanismes de réparation des lésions sont suffisamment pour
empêcher l’accumulation des atteintes subletales : la courbe de survie est alors exponentielle.
Au total, les facteurs influençant la radiosensibilité des cellules sont les suivants :
-Contenu en ADN : si riche = radiosensible

-Nature et énergie du rayonnement (TEL)


-Débit de dose
-Fractionnement de dose
-Cycle cellulaire
-Oxygénation

4. Effets pathologiques
A partir des tissus, les effets biologiques se traduisent par des pathologies.
Les effets pathologiques concernent don les tissus, les organes et les organismes.
Les effets des rayonnements ionisants sur les tissus dépendent de la nature des cellules qui le
composent et de la cinétique du renouvellement cellulaire.
Les tissus dont les cellules se renouvellent rapidement sont les plus radiosensibles. On peut les
classer, du plus sensible au moins sensible : les tissus embryonnaires, les tissus
hématopoïétiques, les tissus séminifères, l'épiderme, la muqueuse intestinale, le tissu conjonctif,
le tissu musculaire, le tissu nerveux.
Les tissus à renouvellement rapide sont essentiellement constitués de 3 compartiments :

• le compartiment de prolifération, composé de cellules souches qui se divisent, est très


radiosensible ;
• le compartiment de maturation composé de cellules qui se différencient
progressivement est moins radiosensible ;

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• le compartiment fonctionnel, constitué de cellules différenciées et opérationnelles,
n'est pas radiosensible. Dans un tissu en équilibre, la durée de vie de ces cellules
différenciées est limitée et la prolifération des cellules-souches compense la mort des
cellules différenciées.

Les effets des rayonnements ionisants sur les tissus et sur l'organisme entier sont de 2
types : les effets déterministes et les effets stochastiques.

4.1-Effets déterministes (obligatoires)

Les effets déterministes :

• sont généralement précoces (avant quelques mois) ;


• ne peuvent survenir qu'à partir d'une certaine dose de rayonnement D0 (seuil) ;
• se produisent avec certitude si la dose reçue dépasse une valeur D100 ;
• ont une gravité proportionnelle à la dose.

L'effet des rayonnements ionisants dépend fortement de la radiosensibilité des cellules


constituant ce tissu et de l'évolution dans le temps des mécanismes de réparation des différents
compartiments tissulaires.
L'action des rayonnements ionisants sur un tissu dépend alors du nombre de cellules souches
survivantes, de la durée de vie des cellules différenciées et des mécanismes de réparation
tissulaire. Les effets déterministes sur l'embryon et le fœtus sont encore mal connus mais graves.
Ils peuvent, par exemple, provoquer, en fonction de la dose d'irradiation et du stade de la
grossesse, la mort in utero, des malformations ou des retards de croissance.
Les irradiations aigués et massives de l'ensemble du corps peuvent être mortelles. Si la dose
d'irradiation est supérieure à une dizaine de Sieverts, la mort d'un individu peut se produire en
quelques heures. La dose létale (D50/30) qui tue la moitié des personnes dans un délai de 30 Purs
est de l'ordre de 3 à 5 Sv.

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Cas de l'irradiation in utero (effet sur embryon et fœtus)

L'irradiation in utero fait référence à l'irradiation de l'embryon ou du fœtus chez la


femme enceinte. Dans ce cas, le premier paramètre à intégrer concerne le stade de la
grossesse, en effet le risque radique n'est pas le même selon le degré de développement
du fœtus.
Il faut également évaluer, pour déterminer la gravité des effets, les modalités et les
circonstances de l'irradiation :
– exposition accidentelle, avec une dose unique et un débit de dose élevés (explosion
nucléaire) ;
– exposition accidentelle, avec une dose unique et un débit de dose faibles (examen
radiologique) ;
– exposition répétées dans le cas de la pratique professionnelle.

✓ Différents stades de développement du fœtus

Période préimplantatoire ( Avant le 9eme jours environ)

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L'ovocyte est fécondé par un spermatozoïde, ce qui déclenche la poursuite de la méiose
et les premières divisions cellulaires ; le pré-embryon atteint ensuite la paroi utérine où
il se fixe, c'est la nidation.

Période d'organogenèse (entre le 9eme jour et la 9eme semaine)

L'embryon se développe, les organes se forment (le cœur, le tube neural, le foie, les
membres) ; il atteint 3 cm en 8 semaines environ.

Période de maturation fœtale (entre la 9eme semaine et le 9eme mois)

En 1 mois, l'embryon va tripler de volume, il passe au stade fœtal. Les cellules nerveuses
se développent, le squelette et les articulations deviennent fonctionnels, le visage se
forme.
C'est une longue période de croissance et de développement qui s'installe
(différenciation des organes sexuels, maturation des organes, du système nerveux, des
fonctions sensorielles).
À 9 mois, son cerveau continue de se développer, tous ses sens sont actifs, les alvéoles
pulmonaires vont se déployer dès la naissance, le bébé est prêt à naître.

✓ Risques de l’irradiation de la grossesse

L'analyse des différentes périodes de la grossesse et les études de physiopathologie s'y


rapportant ont permis d'identifier les risques en cas d'irradiation :
– pour la période préimplantatoire, c'est la loi du tout ou rien, soit les divisons cellulaires
n'ont pas été affectées et celles-ci se poursuivront sans problème jusqu'à terme, soit elles
ont été stoppées et l'œuf fécondé sera éliminé naturellement ;
– pour la période d'organogenèse, le risque semble directement s'orienter vers les
malformations des organes ou du squelette ;
– pour la période fœtale, une exposition aux radiations ionisantes augmenterait
fortement le risque de retard mental ou staturo-pondéral ;
– à ces risques, s'ajoute toujours celui de développement d'un cancer.
Les données actuelles sont assez claires sur les retards mentaux ou l'apparition de
cancers chez les personnes irradiées in utero, suite à des explosions nucléaires, à des
doses supérieures à 1 Gy (aucune anomalie n'est décrite pour des doses inférieures à 0,5
Gy).

4.2-Les effets stochastiques (aléatoires)

Les effets aléatoires :

• sont tardifs et irréversibles :


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• leur gravité est indépendante de la dose de rayonnement
• leur probabilité d'apparition augmente avec la dose d'irradiation ;
• concernent tous les tissus (comportementaux ou non).

Les cellules du tissu irradié peuvent subir une mutation, létale ou non létale.
Si la mutation est non létale, elle peut conduire à un cancer si la cellule atteinte est somatique.
La période de latence des effets cancérogènes peut être longue, de l'ordre de 2 à 10 ans.
Les cancers radio-induits peuvent être des cancers cutanés, des leucémies, des cancers
thyroïdiens ou des cancers bronchiques.
La mutation non létale peut provoquer des anomalies génétiques dans le cas de cellules
germinales. Ces anomalies peuvent toucher un organe ou un tissu et s'étaler sur une ou plusieurs
générations. Elle peut ainsi entraîner des malformations héréditaires.

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Conclusion
Les rayonnements ionisants sont potentiellement nuisibles à la santé mais irremplaçables en
médecine. En tous cas pas dans un futur proche.
Leurs effets biologiques sont à la base de la radiothérapie et justifient l’existence de la
radioprotection.
Leur utilisation doit se faire à bon escient (Justification), avec parcimonie (Optimisation) et
(Limitation).
D’où l’importance du respect des mesures radioprotection lors de toute utilisation des
rayonnements ionisants.

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