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DETECTEURS DES RAYONNEMENTS

IONISANTS

Pr Ag ADAMBOUNOU Kokou Fofo Toussaint


Biophysicien, Médecin Radiologue et Nucléaire

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OBJECTIFS

✓ Définir un Détecteur

✓ Citer les détecteurs basés sur le phénomène d’ionisation et

ceux basés sur l’excitation

✓ Décrire les détecteurs à gaz et ceux à scintillation solide

✓ Expliquer les principales caractéristiques des détecteurs

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PLAN

INTRODUCTION

1-RAPPELS

2-TYPES DE DÉTECTEURS

3-CARACTERISTIQUES DES DÉTECTEURS

CONCLUSION

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INTRODUCTION
Définition

Les détecteurs sont des dispositifs permettant la mise en évidence qualitative ou


quantitative de rayonnements ionisants.

Intérêt

Les détecteurs sont à la base de l’utilisation diagnostique des RI et de la dosimétrie.


Certains permettent la détection individuelle des rayonnements ionisants et sont utilisés
pour mesurer l’activité des sources radioactives et dans le cas des gamma caméras pour
les localiser.
D’autres permettent une mesure globale de l’énergie des rayonnements et sont utilisés
comme des dosimètre ou comme révélateurs d’images.

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1-RAPPELS

1.1-Nature des rayonnements ionisants

1.2-Interactions des rayonnements ionisants avec la matière

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2. LES TYPES DE DETECTEURS

Le principe des détecteurs est basé sur 2 phénomènes principaux : ionisation et excitation

On peut regrouper les détecteurs en 3 principaux types :

- Détecteurs basés sur ionisation

- Détecteurs basés sur excitation

- Autres détecteurs

2.1-Détecteurs basés sur ionisation

Il s’agit essentiellement des :

- Détecteurs à gaz

- Émulsions photographiques

- Écrans à cristaux fluorescents

- Détecteurs à semi- conducteurs

2.1.1-Détecteurs à gaz

Un détecteur à gaz est constitué par une enceinte fermée conductrice jouant le rôle de cathode,
contenant un gaz et une anode centrale, portée à un potentiel V.

Quand un rayonnement ionisant (particule ou photon) traverse l’enceinte, les ions + et – créés
par l’interaction du rayonnement avec les molécules du gaz sont attirés respectivement vers la
cathode et l’anode

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La quantité d’électricité q recueillie sur l’anode dépend de la DLI du rayonnement (nombre de
paires d’ions crées par unité de longueur de trajectoire) et de la tension V.

La quantité d’électricité q est amplifiée puis mesurée et visualisée ou enregistrée par un


dispositif électronique.

*I - V < 100 volts - Pas de détecteur


Il y a détection de quelques ions dont le nombre augmente avec la tension ; les électrons et
les ions sont peu accélérés se recombinent car la tension n'est pas assez élevée. Seule une
partie des charges créées est collectée. Cette fraction augmente avec la tension. Aucun

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détecteur ne fonctionne dans ces conditions.

*II - 100 < V < 300 volts - Chambre d’ionisation


La tension est suffisante pour que les recombinaisons n’est plus lieu ; toute la charge créée
par ionisation est collectée Le nombre d'ionisations N créées par le rayonnement =
au nombre de charges collectées. Cette charge est indépendante de la tension appliquée et
directement proportionnelle à l’énergie cédée par le rayonnement cédée dans le gaz. Cette
plage de tension est appelée régime d’ionisation primaire sous lequel fonctionnent les
chambres d'ionisation. La chambre d’ionisation permet de faire de la « dosimétrie »
Exemples : La babyline, le stylo-dosimètre etc.…

*III - 300 < V < 400 volts - Compteur proportionnel


Lorsque la tension devient assez forte pour communiquer aux électrons d’ionisation primaire
une énergie suffisante pour qu’ils ionisent à leur tour tous les atomes du gaz (formation
d'électrons secondaires) ; il y a multiplicité des charges par un coefficient m qui peut être
très grand. C’est le régime du compteur proportionnel.

*IV - 400 < V < 450 volts - Pas de détecteur


Il n'y a plus de proportionnalité entre la quantité de charges collectées et l’énergie primaire
cédée dans le gaz.

*V - 450 < V < 800 volts - Compteur Geiger-Muller (GM)


Lorsque V augmente et dépasse 450 volts, les atomes ionisés se trouvent dans un état excité.
La désexcitation donne des photons de fluorescence qui par effet photoélectrique sur la
cathode entraîne l'apparition d'électrons qui vont s'ajouter aux m x N électrons présents autour
de l’anode. L'amplification devient énorme et appelée « avalanche » et la proportionnalité
disparaît. La quantité de charges collectées est la même quel que soit l’ionisation primaire.
C'est le palier du G.M.
Le GM ne permet pas de faire de la dosimétrie.
- Les avantages du compteur G.M sont son rendement élevé et le signal détecté est de
grande amplitude ; il ne nécessite pas un traitement compliqué.
- Le principal inconvénient des G.M est le temps mort qui représente le temps pendant

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lequel le détecteur est insensible.

*VI - V > 800 volts : Pas de détecteur


C'est le régime de décharge permanente. Cette région de fonctionnement est
inutilisable, car aucune mesure n'est possible.

2.1.2-Émulsions photographiques

Le film photographique est constitué d'un support en polyester recouvert d'une émulsion
photographique. L'émulsion est formée par des grains de bromure d'argent (Ag+ Br-) enrobés
dans de la gélatine

Figure : Détecteur à film

Les ionisations provoquées par le rayonnement dans l'émulsion font apparaître des électrons.
Ces électrons réagissent avec les ions Ag+ suivant la réaction :

Ag+ + e- Ag (noir)

Ainsi, le film noircit sous l'action des rayonnements. Le noircissement sera d'autant plus
important que les ionisations seront nombreuses.

Application : Film radiographique, Dosimètre à film.

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2.2- Détecteurs basés sur excitation

- Détecteurs à scintillation solide

- Détecteurs à scintillation liquide

2.2.1-Détecteurs à scintillation solide

Un détecteur à scintillation solide est formé de 4 parties :

• Un cristal scintillant
• Un photomultiplicateur
• Un amplificateur
• Un sélecteur d’amplitude

Les applications des détecteurs à scintillation se retrouvent essentiellement en médecine


nucléaire à travers la spectrométrie des photons gamma (compteurs gamma, gamma caméras
…)

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La spectrométrie gamma consiste à étudier l'énergie des photons 𝛾 absorbée par le cristal ;
elle permet ainsi de représenter le spectre en énergie d’une source.

Exemple : Césium 137 émetteur de photons gamma 662 keV. En faisant la spectrométrie
d’une source de Césium 137 nous obtenons l’allure du spectre de la figure 5.

Figure : Spectre du Césium 137

Le spectre de césium est formé essentiellement d’un pic à 662 Kev correspondant à
l’absorption totale des rayons gamma par effet photoélectrique

2.2.2- Détecteur à scintillation liquide


Dans ce type de détecteur, le cristal est remplacé par un liquide scintillant. L'échantillon
radioactif à compter est dissout dans ce liquide.
Application : comptage in vitro des particules béta de faible énergie.

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2.3-Autres détecteurs

- Détecteurs thermoluminescents
- Calorimètre
- Effet Tcherenkov

3-CARACTERISTIQUES DES DETECTEURS

Les caractéristiques générales des compteurs sont :


• Géométrie de comptage
• Efficacité
• Linéarité
• Temps mort
• Bruit de fond
• Rayonnement diffusé parasite

- Géométrie de comptage

D(t) =N(t)Ω/4π=N(t).G avec G= Ω/4π

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- Efficacité

C’est la probabilité pour qu’une particule qui pénètre dans la face d’entrée du détecteur soit
effectivement détectée.

Soit C(t) le nombre de particules détectés, « e » le rendement du détecteur C(t)= e.D(t)

- Bruit de fond

En absence de source, le détecteur enregistre la présence d’événements :

- Rayonnements ambiants (rayons cosmiques, radioactivité naturelle)

- Contaminations (éventuelles)

- Bruit d’agitation thermique des photomultiplicateurs (amplifié par le système de détection)

- Temps mort

C’est le temps minimum pendant lequel le détecteur ne répond pas après avoir détecté un
premier signal. Si une particule entre dans le détecteur pendant le temps mort, elle n’est pas
prise en compte.

CONCLUSION

Les détecteurs utilisent essentiellement des propriétés d’ionisation et d’excitation des rayonnements
ionisants et ont jouent un rôle important non seulement dans les applications médicales diagnostiques et
thérapeutiques des rayonnements ionisants mais aussi dans la mise en œuvre des mesures de
radioprotection.

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