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Dans les années 1880-1910, avec la progression du nombre de députés radicaux, puis radicaux-socialistes,
puis socialistes (à partir de 1885), les modérés sont poussés vers la droite de l'hémicycle. D'autant que, dans
le même temps, les bancs de droite sont libérés par la quasi-disparition des députés monarchistes et
bonapartistes.
Pour autant, les républicains modérés continuent toujours à siéger dans des groupes parlementaires
rappelant leur origine : républicains de gauche, gauche républicaine, gauche démocratique, etc. Après la
Libération, les modérés se regroupent encore dans un parti appelé le Rassemblement des gauches
républicaines (RGR), bien qu'il s'agisse clairement de républicains de centre-droit.
Au début de la IIIe République, les Républicains modérés sont essentiellement divisés, au Parlement, en
deux tendances : le groupe de la Gauche républicaine de Jules Ferry, père de l'école laïque et promoteur de
la colonisation, qui a une approche plus philosophique en liaison avec les idées des Lumières, et l'Union
républicaine de Gambetta, un pragmatique, qui est un peu plus libérale et sociale et affirme avoir vocation à
représenter « le Français moyen ». Dès 1876, une partie des plus radicaux rompent avec le gouvernement
républicains, formant alors le groupe Extrême gauche, sous la direction de Louis Blanc.
Les républicains considèrent que le régime ne pourrait se consolider que par étapes successives. Pour les
« modérés », l'équilibre du nouveau régime repose sur une alliance tacite entre la paysannerie rurale et la
petite bourgeoisie urbaine, qui représente la majorité de la société et qu'il n'est pas opportun de
contrarier [réf. souhaitée]. Ce mouvement domine la vie politique française de 1876 aux années 1890.
Les républicains opportunistes rompent avec les radicaux, qui prônent des changements profonds et
immédiats de la société, après l'échec du gouvernement Léon Gambetta, ce qui engendre des débats
beaucoup plus tendus au Parlement, en particulier avec Georges Clemenceau. De plus, le groupe de la
Gauche républicaine se reforme en groupe parlementaire avec une organisation plus stricte sous le nom
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d'Union démocratique . Pour contrer l'Union des droites aux élections législatives de 1885, l'ensemble des
« modérés » se regroupent au second tour au sein de l’alliance de l’Union des gauches en incorporant aussi
le groupe de Centre gauche. Cette alliance de « défense républicaine » l’emporte et les républicains
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obtiennent une majorité à la Chambre . Leur politique, qualifiée péjorativement d'« opportuniste », permet
l'enracinement de la République dans le pays, et l'essentiel du programme du mouvement est mis en œuvre.
Après 1899 et l'échec du Grand cercle républicain, les modérés se divisent en deux partis politiques, ce qui
constitue une nouveauté à droite, et encore ont-ils du mal à imposer des lignes vraiment homogènes face à
la tout-puissance des groupes parlementaires et des élus.
L'aile gauche des modérés, favorable à l'alliance avec le Parti radical-socialiste au sein du gouvernement
Waldeck-Rousseau forme l'Alliance républicaine démocratique (1901-1940). L'aile droite des modérés,
Wa dec ousseau o e a ce épub ca e dé oc at que ( 90 9 0). a e d o te des odé és,
opposée au gouvernement Waldeck-Rousseau, forme la Fédération républicaine (1903-1940).
L'ARD et la FR sont les deux grands partis de la droite républicaine de la seconde moitié de la IIIe
République. L'Alliance républicaine démocratique est un vivier de présidents de la République, de
présidents du Conseil, de ministres. La Fédération républicaine absorbe les catholiques ralliés à la
République de l'Alliance libérale populaire et connaît sur son aile droite une orientation nationaliste dans les
années 1930, ses membres préférant alors le terme de « national » à celui de « modéré ».
L'entrée dans la Quatrième République est difficile pour les modérés. En effet, ils sont considérés comme
responsable de l'échec de la IIIe République, et de ce fait n'attirent que très peu d'électeurs. Progressivement
ils jouent un rôle dans la sphère politique, avec l'arrivée progressive de trois petites formations politiques, le
Parti républicain de la liberté (ou PRL) dont le représentant principal est Michel Clemenceau, les
Républicains indépendants avec René Coty puis plus tard Valéry Giscard d'Estaing, et le Parti paysan
d'union sociale né en 1945 sous la direction de Paul Antier. Ces trois partis se fédèrent en 1951 pour former
une force politique qui représente la droite modérée et républicaine, c'est le Centre national des
indépendants et paysans, aussi appelé le CNIP.
Le CNIP est un parti de cadres, à l'opposé d'un parti de masse, c'est-à-dire que son but n'est pas d'avoir le
plus possible d'adhérents, mais d'avoir un maximum d'élus à l'Assemblée Nationale. On dit aussi que c'est
un parti de notables, car il y a une véritable relation entre les membres du parti, notamment parce que dans
de nombreux cas les candidats le sont de père en fils. Dans ce type de parti, chacun est invité à suivre sa
propre volonté pour ce qui est des votes : on n'invite pas les électeurs à voter pour un groupe spécifique.
Ce parti est marqué par un certain nombre de principes, notamment par l'importance de l'industrie et du
commerce. La France rurale y est mise en valeur. Ils soutiennent l'enseignement laïque alors que le MRP
reste sur sa position, c'est-à-dire pour l'enseignement privé.
Pour ce qui est de son aspect politique, son organisation semble être un problème car il reste trop discret
pour devenir important.
Ses cadres et surtout ses électeurs sont très proches des gaullistes.
Antoine Pinay, un modéré, reste un président du Conseil assez important en 1952 ce qui attire les regards
vers le parti.
Notes et références
1. Grévy, Jérôme, La République des opportunistes, 1870-1885, Paris, Éditions Perrin, 1998,
415 p. (ISBN 2-262-01344-6 et 978-2-262-01344-8,
OCLC 40053309 (https://worldcat.org/oclc/40053309&lang=fr)), p. 264 à 296
2. Richard Gilles, Histoire des droites en France, Paris, Éditions Perrin, coll. « Synthèses
historiques », 2017 (lire en ligne (https://www-cairn-info.bases-doc.univ-lorraine.fr/histoire-de
s-droites-en-france--9782262070748-page-53.htm)), p. 67-69
Voir aussi
Bibliographie
Abel Bonnard, Les Modérés, Paris, Grasset, 330 p., 1936.
, , , , p,
François Roth (dir.), Les modérés dans la vie politique française (1870-1965), Nancy,
Presses Universitaires de Nancy, 562 p, 2003 (ISBN 2-86480-726-2).
Gilles Dumont, Bernard Dumont, Christophe Réveillard (dir.), La culture du refus de
l’ennemi. Modérantisme et religion au seuil du XXIe siècle, Presses Universitaires de
Limoges (PULIM), coll. « Bibliothèque européenne des idées », 2007, 150 p.
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Personnalités
Louis Barthou
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