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Printemps des peuples
À partir de la seconde moitié des années 1840, l'exaspération contre l'ordre établi est
aggravée par une crise économique et sociale qui touche l'ensemble des pays européens. Or,
ces derniers sont dirigés par des souverains plus ou moins absolutistes et par des
gouvernements conservateurs issus des fractions les plus modérées du mouvement libéral.
Tous sont soumis à l'ordre européen mis en place lors du Congrès de Vienne (1815) et
défendu par l'Autrichien Metternich : le continent est ainsi dominé par l'équilibre des trois
grandes puissances absolutistes ayant vaincu Napoléon (Russie, Autriche et Prusse).

Ce système, créé en réaction au mouvement révolutionnaire de 1789-1815, ignore ou

combat les revendications des peuples. Ces dernières sont nationales (volonté de création
d'États-nations), libérales (extension des libertés et droits civiques, limitation
constitutionnelle du pouvoir de l'État) ou sociales (égalité des citoyens, reconnaissance d'un droit au travail).

Un mois après le soulèvement de Palerme (12 janvier 1848), c'est la chute

de la monarchie en France (24 février) qui donne le coup d'envoi à un
enchaînement d'événements révolutionnaires qui touchent toute l'Europe au
mois de mars. Metternich est mis en fuite et son système semble s'effondrer :
le principe de souveraineté nationale met à mal le droit divin des monarques,
ces derniers étant contraints d'accorder des constitutions et des réformes
libérales.

Ce mouvement révolutionnaire, qualifié de « Printemps des peuples » en

raison de la politisation et de l'implication des masses populaires et des
aspirations nationalistes de ces dernières, est cependant fragile. Il est en effet
très vite dépassé sur sa gauche par une radicalisation des revendications politiques et sociales (démocratie sociale,
socialisme, communisme) et menacé sur sa droite par une réaction monarchique et autoritaire qui reçoit le soutien de
la bourgeoisie, effrayée par les revendications égalitaires des classes populaires et du prolétariat.

La réaction triomphe au début des années 1850, après avoir sévèrement

réprimé le « Printemps des peuples ».

Ce portail a pour but de centraliser les 96 articles concernant cette

période.

Les quatre grands Une image au hasard modifier

foyers
révolutionnaires
France : la Révolution de États allemands : la
février 1848 et la Deuxième
république (1848-1852)
Avant 1848 : Initialement
libérale, la Monarchie de
Juillet, dont le suffrage
censitaire est resté très
restreint, est
progressivement devenue
conservatrice sous le
gouvernement de François
Guizot, par ailleurs entaché
de scandales. Discrédité et
sclérosé, le régime s'attire
l'opposition des républicains
et d'une partie des libéraux,
qui réclament des réformes
lors de la campagne des
Banquets.
En 1848 : Les 22 et 23
février, les manifestants
obtiennent le renvoi de
Guizot. Mais une fusillade
ravive l'émeute, qui se
transforme en véritable
révolution : le roi Louis-
Philippe doit prendre la fuite
le 24 février. Le lendemain
est mis en place un
gouvernement provisoire,
qui précède l'établissement
d'une Seconde république.
Celle-
ci
débute par une phase
d'« illusion lyrique »,
dominée par la figure du
libéral Lamartine : mise en
place du suffrage universel,
abolition de l'esclavage,
suppression de la peine de
mort en matière politique,
proclamation du droit au
travail. Ce dernier point pose
Révolution de mars et
l'échec du Parlement de
Francfort
Avant 1848 : Les États
allemands, principalement
monarchiques, sont Alfred Rethel, Une autre danse des
regroupés de manière morts : la barricade, gravure, 1849
symbolique au sein de la
Confédération germanique.
Mais celle-ci est en réalité
aux ordres des puissances Lumière
réactionnaires (royaume de
Prusse et empire d'Autriche), sur...
qui imposent une politique
liberticide (Décrets de
Karlsbad de 1819) durant
toute la période du Vormärz.
Les libéraux, très actifs à
partir des années 1830,
rêvent par conséquent de
régimes constitutionnels et
d'une unité nationale.
La question des duchés D'origine irlandaise, Marie Gilbert (1821-
(Schleswig et Holstein) 1861) entame en 1842 une carrière de
avive depuis 1846 la tension danseuse exotique et de courtisane en
nationaliste : les Danois prenant le nom de scène de Lola Montez.
revendiquent en effet le En 1846, un voyage en Bavière lui permet
Schleswig, majoritairement de rencontrer le roi Louis Ier, qui tombe
danois, aux dépens de amoureux d'elle et en fait sa maîtresse. Son
l'importante minorité influence sur le roi, qui l'anoblit avec le titre
allemande de ce duché et de comtesse pour son anniversaire en 1847,
de l'union des deux entités suscite la réprobation de la population
sous l'autorité de la maison bavaroise et contribue à la chute de Louis
d'Augustenborg.
Ier en mars 1848. Chassée de Munich et
abandonnée par son royal amant, Lola
s'enfuit en Suisse et continue sa carrière
dans plusieurs pays anglo-saxons.
Lire l'article
Autres articles sélectionnés au sein du
portail du Printemps des peuples
En 1848 : Les événements
parisiens incitent les
libéraux et les radicaux à Personnages
passer à l'action. En mars, la
révolution commence dans Hommes politiq
le Grand-duché de Bade, où et révolutionna
elle garde un caractère Hommes politiques
radicaux,
libéraux
plutôt légaliste et républicains
parlementaire, puis s'étend socialistes
rapidement problème car les rapidement en Bavière, où le
ateliers nationaux de Louis roi Louis Ier est contraint Libéraux allemands et Radicaux
Blanc sont jugés trop d'abdiquer, et à Berlin, où un autrichiens : Bekk • républicains
coûteux. soulèvement force le roi Droysen • Gagern • allemands
Frédéric-Guillaume IV à Itzstein • Mathy • Bakounine
accepter des réformes Schmerling • Welcker Bamberger • B
libérales. Libéraux et Blum • Brenta
Au Danemark, des républicains modérés Fickler • Heck
événements comparables français : Arago • Herwegh
permettent aux Allemands Barrot • Cavaignac • Liebknecht • M
du Schleswig de se Hugo • Lamartine • Schurz • Sig
soulever, de concert avec Schoelcher • Thiers • Struve • Vogt
leurs compatriotes du Tocqueville Radicaux
Holstein, sous l'autorité du Libéraux italiens : socialistes franç
duc d'Augustenborg et avec d'Azeglio • Balbo • Martin, dit "Alb
l'aide de la Prusse : un Capponi • Cavour • Barbès • Bau
Leur suppression entraîne Gioberti • Guerrazzi • Blanqui
les sanglantes Journées de conflit long et indécis Mamiani • Montanelli • Caussidière
commence.
Juin, durement réprimées Ridolfi • Rossi Considerant
par le général Cavaignac. Libéraux roumains : Delescluze • Ga
Effrayée par ce soulèvement Vasile Alecsandri • Pagès • Ledru-R
et inquiète - depuis la Ghica • Kogălniceanu Leroux • Rasp
manifestation du 15 mai - de Libéraux slaves : Sue
la virulence de l'extrême-
Palacký • Rieger • Mgr Patriotes hongr
gauche, la bourgeoisie se Kossuth • Petőfi
Strossmayer
tourne vers le républicain Patriotes
Réuni à partir du 18 mai, le
modéré Cavaignac ou vers démocrates itali
Parlement de Francfort est
les conservateurs et Armellini • Brun
l'assemblée représentative
monarchistes du parti de Garibaldi • Man
d'une Allemagne unie pour
l'Ordre. Manin • Mazz
la première fois.
Pepe • Saffi
Révolutionnaires
polonais : Słow
Josef Bem
Révolutionnaires
roumains : N
Bălcescu, A
Cependant la modération Iancu
monarchiste de la majorité
libérale pousse l'extrême- Hommes politiques
Ces derniers soutiennent la
candidature de Louis- gauche à tenter des ou militaires
soulèvements républicains Souverains
Napoléon Bonaparte à la conservateurs et
(insurrection de Friedrich réactionnaires
présidence de la république
(décembre). Battant Hecker en Forêt-Noire au
Cavaignac et les autres mois d'avril, soulèvements
de Lörrach et Francfort en Réactionnaires Souverains
candidats à plate couture, prussiens : Prince allemands : Fré
septembre) dont
Bonaparte est élu à une Frédéric Charles • Auguste II de S
large majorité après avoir l'écrasement inaugure une
phase de réaction. Prince Guillaume • Frédéric-Guillaum
obtenu les suffrages des Radowitz de Prusse • Lé
campagnes conservatrices Réactionnaires Ier de Bade
mais aussi ceux des d'Autriche : d'Aspre • Régent de l'em
ouvriers scandalisés par la Après 1848 : Le 27 mars Bach • Hess • Jean d'Autriche
répression des Journées de 1849, le Parlement adopte le Jelačić • Metternich • Empereurs
Juin. Constitution de Francfort, qui Radetzky • d'Autriche
prévoit la création d'un Schwarzenberg • Ferdinand • Fra
empire allemand fédéral et Windischgrätz Joseph
libéral. Conformément à la Réactionnaires, Roi du Danem
solution petite-allemande, la légitimistes ou Frédéric VII
 Après bonapartistes Princes rouma
1848 : français : Baroche • Georges Bibes
Berryer • Bonaparte • Michel Stourdza
Bugeaud • Souverains itali
Changarnier • Charles-Albert
Falloux • Marie • Sardaigne
Rouher • Saint- Ferdinand II
Arnaud Deux-Siciles
Léopold II
Majoritaire après les
Toscane • Pie
élections de mai 1849, le
Victor-Emmanue
parti de l'Ordre réprime
couronne est offerte au roi Savoie
l'influence de la
de Prusse, mais celui-ci Empereur de Ru
« Montagne », en
restreignant notamment le
refuse un pouvoir émanant Nicolas Ier
d'un mouvement populaire.
suffrage universel (loi du 31
mai 1850), et participe à la Penseurs et Grands témo
réaction européenne en théoriciens (écrivains et art
écrasant la République
romaine (juillet 1849).
Blanc • Marx & Écrivains : Flau
Les partisans de l'Ordre Engels • Mill • Owen • Heine • Meysen
considéraient Bonaparte Proudhon • Ruge • Quinet • Reyba
comme un personnage peu
Déserté par les Weitling George Sand
intelligent et aisément Sacher-Masoch
manipulable, mais le prince- représentants autrichiens et
prussiens, le Parlement est Stern (Marie d'Ag
président se retourne bientôt Artistes : Bia
contre eux et confisque le impuissant face aux
soulèvements du mois de Courbet • Daum
pouvoir au moyen du Coup Doré • Johan
d'État du 2 décembre 1851. mai (notamment ceux de
Meissonier • Me
La voie est libre à Dresde, de Bade et du
Palatinat), qui sont Philippoteaux
l'établissement d'un empire Rethel • Sorrieu
autoritaire (1852). finalement réprimés par la
Prusse. Déplacé à Stuttgart Musiciens : Li
le 6 juin, le Parlement est Verdi • Wagner
définitivement dispersé
douze jours plus tard.
Face à l'Autriche soutenue Autres Mgr Affre •
par la Russie, Frédéric- personnalités : Montez
Guillaume IV échoue
ensuite à réaliser par lui-
même une « Union
restreinte » (« plan Articles
Radowitz ») de trente États :
la « reculade d'Olmütz » du Articles généraux : Printemps des peuples
29 novembre 1850 montre - 1848 - 1849 - 1850 - 1851
que la Prusse n'est pas
encore prête à étendre son
hégémonie en Allemagne. Articles par pays
Empire d'Autriche : les
Révolutions autrichienne Italie : le Quarantotto et la Allemagne
et hongroise, de la chute première guerre
de Metternich à la réaction d'indépendance (1848-49) Kleinstaaterei
néo-absolutiste Vormärz
Jeunes hégéliens
Avant 1848 : L'Italie est Ligue des communistes
divisée en plusieurs Neue Rheinische Zeitung
principautés et dominée par Révolution de Mars
l'Autriche.
 Après Parlement de Francfort
Membres du Parlement de
Francfort
Constitution de Francfort
Unité allemande
Solution grande-allemande
Solution petite-allemande
Guerre des Duchés
Combat de Heligoland (1849)

Avant 1848 : Ferdinand Ier

règne sur une mosaïque de Autriche
peuples : conscients de leur
identité nationale, ses sujets Révolution autrichienne de
italiens de Lombardie- 1848
Vénitie, tchèques de Insurrection viennoise d'octobre
Bohême et Moravie, 1848
l'échec du carbonarisme
magyars de Hongrie, et Die Presse
(années 1820), du
polonais de Galicie aspirent mouvement Giovine Italia de
à davantage d'autonomie Mazzini et de nombreuses
voire d'indépendance. France
tentatives révolutionnaires
Faible d'esprit, l'empereur (années 1830-40), les
est sous l'influence du partisans d'une unité
chancelier Metternich, 1848 (avant les Journées de Juin)
nationale - d'une
artisan et défenseur de « résurrection »
l'équilibre européen (risorgimento) de l'Italie - se Révolution et gouvernement
réactionnaire et liberticide tournent vers des souverains provisoire
issu du Congrès de Vienne. libéraux tels que le roi de
Piémont-Sardaigne, Campagne des Banquets
Charles-Albert, et le pape Révolution française de 1848
Pie IX. La protestation de ce Deuxième République (France)
dernier contre une Gouvernement provisoire de
démonstration militaire 1848 (Gouvernement Jacques
autrichienne à Ferrare (juillet Charles Dupont de l'Eure)
1847) le rend populaire Loi des 10 heures (1848)
auprès des patriotes.
En 1848 : Le 13 mars, une L'Ami du peuple (1848)
Dès l'automne 1847, les
émeute viennoise provoque Impôt des 45 centimes
revendications
la chute et la fuite de Décret d'abolition de l'esclavage
constitutionnelles sont au
Metternich. L'empereur doit du 27 avril 1848
cœur d'une forte agitation
nommer des ministres
dans le royaume des Deux- Commission exécutive (1848)
libéraux et accepter
Siciles, le Grand-duché de
l'élection d'une assemblée
Toscane, le Piémont et à
constituante. La situation Gouvernement Arago
Rome.
reste cependant tendue et
Vienne se couvre de Élections législatives françaises
barricades au mois de mai de 1848
En 1848 : Dès le mois de
en raison du rejet d'un janvier, une insurrection Assemblée nationale
premier projet de force Ferdinand II des Deux- constituante (Seconde
constitution. République)
Siciles à accorder une
Les Tchèques et les constitution à son royaume Commission exécutive
Hongrois en profitent pour (publiée le 11 février). Il est Manifestation du 15 mai 1848
concrétiser leurs projets bientôt imité par Charles- Haute Cour de justice de
nationaux autonomistes, Albert de Sardaigne (qui Bourges
tandis que les Lombards et accorde le Statut albertin), Commission du Luxembourg
les Vénitiens se soulèvent par le grand-duc de
avec succès contre les Ateliers nationaux
Toscane, et par le pape. Révoltés d'Ajain
Autrichiens. D'abord en
difficulté face à la révolte En 1848 (après les Journées de Juin)
indépendantiste italienne mars,
soutenue par le roi de la Journées de Juin 1848
Sardaigne, le maréchal chute Gouvernement du général
Radetzky en vient à bout de Cavaignac
dès le mois de juillet. Parti de l'Ordre (1848)
Dans les provinces slaves, Solidarité républicaine
où commence à se Constitution française de 1848
développer une idéologie
Élection présidentielle française
panslaviste, l'autorité de de 1848
Ferdinand reste acceptée,
mais seulement en tant que Gouvernement Odilon Barrot (1)
souverain d'un empire
fédéral regroupant des Metternich encourage les 1849-51
États-Nations autonomes : patriotes de Lombardie-
c'est l'option Vénitie, qui se soulèvent Élections législatives françaises
« austroslaviste », victorieusement contre les de 1849
majoritaire au congrès Autrichiens (18-22 mars). Assemblée nationale législative
panslave de Prague (juin). Tandis que Radetzky est (Deuxième République)
chassé de la capitale Gouvernement Odilon Barrot (2)
lombarde à l'issue des Cinq Montagne (1849)
journées de Milan, les Journée du 13 juin 1849
révolutionnaires vénitiens Haute Cour de justice de
proclament la République Versailles
de Saint-Marc.
Gouvernement Hautpoul
Les libéraux hongrois, Petit ministère
menés par Lajos Kossuth, Ministère Léon Faucher
reconnaissent également Gouvernement Louis-Napoléon
Ferdinand comme leur roi Bonaparte
mais ils se donnent une Coup d'État du 2 décembre 1851
autonomie beaucoup plus
large (« lois de mars » ou
« lois d'avril »), qui les place Articles thématiques
de facto hors de l'empire.
Par défiance envers les Clubs créés en 1848
Hongrois, auxquels ils
Afin de soutenir le Partis politiques sous la
craignent d'être soumis, les mouvement, Charles-Albert Deuxième République
Croates de Josip Jelačić déclare la guerre à La place des femmes en France
adoptent quant à eux une l'Autriche : après une phase en 1848
attitude beaucoup plusde succès (victoires de Goito
légaliste et, en prétextant le et de Pastrengo) en avril-
rétablissement de l'ordre mai, la contre-offensive Hongrie
ancien, attaquent la Hongrie, autrichienne de juin-juillet
déjà aux prises avec Révolution hongroise de 1848
(victorieuse à Vicence et
d'autres peuplesCustoza) force Charles-
séparatistes (Slovaques, Albert à cesser le combat Italie
Serbes, Roumains de(armistice Salasco, 9 août)
Transylvanie). Inquiets de la et à abandonner la
montée au pouvoir des Lombardie aux Autrichiens. 1848
radicaux hongroisSeuls Garibaldi et ses
(septembre), les autrichiens hommes continuent à lutter Risorgimento
projettent également de contre les troupes Statut albertin
marcher sur Pest. impériales. Cinq journées de Milan
La déception et la République de Saint-Marc
En octobre, l'opposition des désillusion (notamment vis-
masses révolutionnaires à à-vis du pape, qui est resté Première guerre
ce projet est à l'origine d'une neutre) d'indépendance italienne
entraînent une
violente insurrection Bataille de Pastrengo
 radicalisation du mouvement Bataille de Goito
en Toscane et à Rome, d'où Bataille de Custoza (1848)
le pape est obligé de s'enfuir Armistice Salasco
pour chercher refuge à
Gaète (novembre).
1849-50

Après 1848 : Alors que République romaine (1849)

viennoise, qui provoque la
fuite de l'empereur à Olmütz,
en Moravie, et le
déplacement à Kroměříž -
également en Moravie - de
l'assemblée constituante.
Ferdinand II mène une Bataille de Novare (1849)
violente répression en Sicile Armistice de Vignale
et à Naples, gagnant le
Lois Siccardi
surnom de roi « Bomba »
des républiques sont créées
en Toscane (février-avril Transylvanie, Moldavie et
1849) et à Rome (février-
juillet). Décidant de s'unir, Valachie
elles relancent le combat
Révolution roumaine de 1848
pour l'unité italienne sur des
bases républicaines.

Après s'être illustré lors de Suisse

sa féroce répression de
l'insurrection de Prague
(juin), le général
Windischgrätz, aidé par
Jelačić, écrase la Révolution
viennoise dès la fin du mois
d'octobre avant de marcher
sur Pest, d'où le parlement
hongrois est évacué
(décembre).
La réaction triomphe à
Vienne et à Olmütz : le
gouvernement est confié au
beau-frère de Windischgrätz,
le prince Felix von
Schwarzenberg, tandis que
Ferdinand est incité à
abdiquer en faveur de son
jeune neveu François-
Joseph, un prince aux idées
conservatrices.
Guerre du Sonderbund
État fédéral de 1848
Articles sur des thèmes
Alors que la république communs ou transversaux
toscane se termine par le
retour du grand-duc et une Barricade
intervention autrichienne, Catholicisme social
celle de Rome est vaincue Démocratie représentative
par l'expédition française du États-Unis d'Europe
général Oudinot qui, après
Libéralisme politique
avoir été envoyée pour
s'interposer entre les Manifeste du Parti communiste
révolutionnaires et les Principe des nationalités
partisans du pape, obéit Question des nationalités au
finalement au parti de l'Ordre XIXe siècle
(qui vient de gagner les Réaction (politique)
élections en France) en Révolution
rétablissant le pouvoir Socialisme
pontifical.
Socialisme utopique

Autres
pays
concernés
Après 1848 : En 1849, les En mars, Charles-Albert
mouvements nationaux rompt l'armistice mais, Danemark
reprennent ou se vaincu par les Autrichiens à
radicalisent : Charles-Albert Mortara (21 mars) et à
de Sardaigne rompt Novare (23 mars), il doit
l'armistice le 12 mars et accepter un nouvel armistice
Kossuth fait proclamer la et abdiquer. Tandis que
République hongroise le 14 Gênes se révolte contre
avril. Les troupes de l'armistice, les patriotes de Le 21 mars 1848,
Radtezky et Von Hess Brescia et de Venise une immense
viennent très rapidement à résistent aux Autrichiens. manifestation a
bout des Italiens, tandis que Ces derniers les assiègent lieu à Copenhague
Schwarzenberg doit et les forcent à capituler (le pour demander au
demander l'aide de la 1er avril pour Brescia, le 23 nouveau roi,
Russie pour vaincre les août pour Venise). Frédéric VII, de
Hongrois, qui capitulent le Le traité de paix austro- mettre fin à
13 août. sarde du 6 août 1849 rétablit l'absolutisme.
L'empire ainsi restauré le statu quo d'avant 1848. Cette demande est
retrouve un régime satisfaite par la
autoritaire « néo- promulgation, le 5
absolutiste » : après avoir juin 1849, d'une
remplacé la Constitution constitution
libérale élaborée à Kroměříž libérale
par un texte plus garantissant la
conservateur et séparation des
centralisateur (Constitution pouvoirs.
du 4 mars 1849), François-
Joseph abroge ce dernier le Le royaume est également concerné par la
31 décembre 1851. question des nationalités : les Allemands du
Exclue de la solution duché de Schleswig, soutenus par la Prusse
grande-allemande - et le Parlement de Francfort, profitent du
proposée par certains sursaut révolutionnaire pour déclarer leur
membres du Parlement de indépendance, rejoignant le duché de
Francfort - à cause de sa Holstein. La première guerre du Schleswig
mosaïque de peuples non (1848-51) - première guerre des duchés - se
germaniques, l'Autriche solde, sous la pression de la Grande-
parvient cependant à Bretagne et de la Russie, par le maintien du
empêcher sa rivale, la statu quo.
Prusse, d'étendre son
hégémonie sur les États Hongrie :
allemands (« reculade
d'Olmütz », 29 novembre la
1850).
Révolution
hongroise
États peu ou moins
concernés par ce
mouvement
Partie de l'Empire d'Autriche autocratique,
la Hongrie est soumise à un régime
Suisse Grande-Bretagne absolutiste et féodal, soutenu par son
aristocratie, mais honni par les intellectuels
et la population.

Les révolutionnaires hongrois de Lajos

Kossuth, républicains et jacobins
(centralisateurs), s'aliènent le soutien des
peuples non-magyars du royaume, ainsi
que celui des fédéralistes magyars, alors
De 1846 à 1852, les libéraux que les Habsbourg dépêchent contre la
Après 1815, la Hongrie leurs armées et celles du Tzar de
sont au pouvoir : après avoir
Confédération des XXII encouragé le premier ministre Russie.
cantons connait une conservateur Robert Peel à
phase de Restauration abandonner les Corn laws,
avant que les élus
libéraux-radicaux de
plusieurs cantons
urbains, en majorité
urbains et protestants, ne
se lancent dans une
« régénération » de leurs
constitutions. L'opposition
entre ces cantons
radicaux et les cantons
restaurés, principalement
ruraux et catholiques,
débouche en novembre
1847 sur la guerre civile
du Sonderbund,
remportée par les
radicaux. Ces derniers
profitent du Printemps
des peuples pour faire
voter une « Constitution
fédérale de la Suisse »
qui officialise, le 12
septembre 1848, la
création d'un État fédéral
composé de 22 cantons
souverains.
Débutant en mars 1848
par une révolution
républicaine locale,
l'affaire de Neuchâtel
s'achève neuf ans plus
tard par l'abandon par le
roi Frédéric-Guillaume IV
de Prusse de ses droits
sur ce canton (26 mai
1857).
Espagne et Portugal
c'est le whig John Russell qui La révolution hongroise est ainsi défaite par
dirige le gouvernement, tandis le corps Paskiévitch à la bataille de Vilagos,
que Palmerston conduit une et Kossuth doit s'exiler.
politique étrangère qui, tout en
étant favorable aux
mouvements révolutionnaires
Transylvani
européens, se garde de tout Moldavie
interventionnisme sur le
continent. et
En raison de cette relative
neutralité libérale, le pays est Valachie :
une terre d'asile pour les la
vaincus du Printemps des
peuples. Parmi les exilés, on Révolution
trouve aussi bien les victimes
des soulèvements de 1848 roumaine
(Metternich, Louis-Philippe)
que celles de la réaction de
1849 (Mazzini, Ledru-Rollin,
Struve).
En Transylvanie, alors dans l'Empire
L'ordre règne car les d'Autriche, la révolution d'Avram Iancu
mouvements chartiste et échoue faute de pouvoir s'entendre avec les
irlandais s'essoufflent en 1848. révolutionnaires hongrois de Lajos
En avril, les chartistes menés Kossuth. Vassales de l'Empire ottoman
par Feargus O'Connor tiennent mais sous protectorat russe depuis le traité
un meeting à Kennington d'Andrinople, les principautés de Moldavie
Common mais échouent à faire et Valachie sont gouvernées autoritairement
reconnaître leurs par les hospodars Mihail Sturdza et
revendications : les forces de Georges Bibesco. La population se soulève
l'ordre dispersent un contre le régime féodal des boyards, et les
mouvement divisé qui n'a pas révolutionnaires rêvent d'une union
de soutien parmi la bourgeoisie républicaine des deux principautés.
libérale ou les classes Les libéraux moldaves adressent à Sturdza
moyennes. une pétition rédigée par Vasile Alecsandri
et font rédiger par Mihail Kogălniceanu un
projet de constitution. Sturdza répond, avec
l'aide de la Russie, par la répression. En
juin, les révolutionnaires valaques
parviennent à chasser Bibesco mais l'armée
républicaine est vaincue par les troupes
L'autonomisme irlandais, ottomanes et russes qui interviennent en
pourtant rendu potentiellement septembre 1848 et mettent fin à la
explosif par la Grande famine, révolution.
est incapable de soulever les
foules : une tentative de
rébellion menée par des
partisans du mouvement
Autre
« Jeune Irlande » échoue pays non
lamentablement au mois de
juillet. concerné
Russie et Pologne Grèce

Si l'Espagne a connu de
nombreux troubles lors
de la minorité de la reine
Isabelle II (1833-43), elle
traverse entre 1843 et
1854 une « décennie
modérée » : le
gouvernement du général
Narváez est dominé par
les conservateurs et les
libéraux modérés. Un
ordre relatif règne et la
seconde guerre carliste
(1845-49) n'a de loin pas
l'ampleur du conflit de
1833-40.
Après avoir connu une
grave crise politique en
1846, année marquée par
des révoltes populaires,
un coup d'État et une
guerre civile, le Portugal
retrouve la paix en juin
1847. Issus de la
Révolution de septembre
1836, les affrontements
entre les libéraux
conservateurs
« chartistes » (défenseurs
de la Charte
constitutionnelle de 1826)
et les libéraux
progressistes
« septembristes » révolutionnaires (tels le poète
(partisans de la
Constitution de 1822 ou
de la Constitution de
1838) n'ont désormais
plus recours à la lutte
armée.
Pays-Bas et Belgique
L'empereur Nicolas Ier
gouverne la Russie d'une main
de fer et, hors de ses frontières, État ayant gagné son indépendance contre
n'hésite pas à se comporter en l'Empire ottoman (1830), la Grèce est dotée
« gendarme de l'Europe ». Il en 1833 d'un monarque catholique, Othon
participe ainsi à la réaction en Ier, et d'un gouvernement bavarois qui
envoyant ses troupes écraser tardent à lui donner une constitution. Cette
les révolutions moldave, dernière n'est accordée qu'à la suite du coup
valache (1848) et hongroise d'État du 3 septembre 1843.
(1849). Principalement sous influence étrangère
Partisan de la conservation de (partis anglais, français ou russe), la Grèce
l'équilibre européen du congrès ne connaît pas de mouvement national en
de Vienne, il force Frédéric- 1848/49, malgré le développement de
Guillaume IV de Prusse à thèses irrédentistes partagées par le pouvoir
abandonner tout projet impérial (la « Grande Idée »).
et se prononce en faveur du
statu quo dans le conflit du
Schleswig. Carte de
Divisée entre la Russie, la l'Europe
Prusse et l'Autriche, la
Pologne - dont la noblesse
libérale a été décimée par une
opportune révolte populaire
galicienne en 1846 - ne connaît
pas de soulèvement
comparable à l'insurrection de
1830-31. Une révolte militaire a
bien lieu dans la partie
prussienne, dans le Grand-
duché de Posen (mars-mai
1848), mais elle est rapidement
écrasée malgré les
déclarations de soutien de la Carte de l'Europe (1843)
part de nombreux
allemand Georg Herwegh ou
les responsables de la
manifestation parisienne du 15
mai 1848).
Suède et Norvège
Les Pays-Bas sont peu
touchés par les
événements
révolutionnaires.
Toutefois, la situation des
pays voisins convainc
Guillaume II d'accorder
des réformes et de confier
à un comité présidé par le
chef des libéraux, Johan
Rudolf Thorbecke, la
rédaction d'une nouvelle
constitution introduisant
des libertés nouvelles
ainsi qu'une limitation
plus importante des
pouvoirs du roi (11
octobre 1848). Une
nouvelle constitution est
également accordée au
Luxembourg, dont
Guillaume II est le grand-
duc.
Oscar Ier, roi de Suède et de
Norvège depuis 1844, est un
monarque libéral mais ses
initiatives se heurtent souvent
au conservatisme des États
généraux de Suède. Malgré
des slogans républicains
scandés à l'occasion d'émeutes
anti-fiscales dans les rues de
Stockholm en mars 1848, le
pays ne connaît pas de
révolution et la constitution de
1809 reste inchangée.
Lors de la première guerre du
Schleswig (1848-50), Oscar Ier
soutient le Danemark.

Indépendante des Pays-

Bas depuis 1830-31, la
Belgique est une
monarchie
constitutionnelle dans
laquelle dominent les
libéraux, organisés en
parti depuis 1846. Après
quelques émeutes, le
gouvernement de
Charles Rogier baisse le
cens électoral. Le 28
mars, une légion belge,
composée d'ouvriers
belges revenant de
France pour renverser
Léopold Ier et imposer la
République, est écrasée
par l'armée régulière près
de la frontière.

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