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Révolution de mars

La révolution de mars (Märzrevolution en


allemand) est le Printemps des peuples germanique. Il
s'agit de l'ensemble des révolutions qui éclatèrent entre
mars 1848 et la fin de l'été 1849 au sein de la
Confédération germanique et dans les provinces et pays
sous domination de l'empire d'Autriche (Hongrie et Italie
du Nord) et du royaume de Prusse (Posnanie).

Le Vormärz qui précéda fut marqué par la restauration


politique mise en place par la Sainte-Alliance et en
particulier par le chancelier autrichien Metternich. En Révolutionnaires triomphant sur les barricades le
outre, le début de la révolution industrielle provoqua un 18 mars 1848 à Berlin.
appauvrissement des artisans et une aggravation des
problèmes sociaux.

Après les révolutions en Italie début janvier 1848 et en France en février, les États allemands rejoignirent le soulèvement
européen. Les révolutionnaires des États allemands aspiraient à l'établissement des libertés politiques ainsi qu'à l'unité
nationale.

La révolution commença dans le grand-duché de Bade. Elle se propagea en quelques semaines dans les autres États de la
Confédération. Elle força la désignation de gouvernements libéraux et l'élection d'un parlement national qui se rassembla
dans la ville libre de Francfort. Après les premiers rapides succès du printemps 1848, le mouvement se fit plus défensif à
l'été. L'automne 1848 et les campagnes pour la reconnaissance de la Constitution de Francfort de mai 1849 connurent un
nouveau pic de soulèvements, ayant localement des allures de guerre civile, mais ne purent empêcher l'échec de la
révolution.

Les libéraux et les démocrates s'opposèrent au parlement de Francfort. Les premiers privilégiaient la monarchie
constitutionnelle ; les seconds donnaient plus d'importance à la souveraineté du peuple. Enfin, les plus radicaux
revendiquaient une république. Après de longs débats, ils s'entendirent en décembre 1848 sur un ensemble de droits
fondamentaux et, en mars 1849, sur une constitution. Le 3 avril suivant, Frédéric-Guillaume IV de Prusse refusa
cependant la couronne impériale proposée par la Kaiserdeputation, mettant ainsi fin aux espoirs d'unification.

Cette tentative de création d'un État-nation unifié et démocratique fut violemment réprimée en juillet 1849 par les troupes
prussiennes et autrichiennes. La révolution de mars se solda donc par un échec.

La révolution fut suivie par une période de réactions politiques. Les acquis de la révolution n'étaient cependant pas
négligeables, marqués par la fin de la féodalité et un fort développement de la presse. Elle est aussi souvent considérée
comme essentielle pour le développement du mouvement ouvrier et du féminisme en Allemagne.

La révolution fut mise au ban par les régimes qui ont suivi. Ce n'est qu'à partir de la république de Weimar, qui s'inspira
de la constitution de Francfort pour sa Loi fondamentale, que l'héritage révolutionnaire eut valeur de référence politique.
Par la suite, l'Allemagne de l'Ouest et celle de l'Est se le disputèrent.

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Sommaire
Causes et signes avant-coureurs
Contexte économique et social
Contexte politique
Congrès de Vienne et début de la Restauration
Fête de la Wartbourg et décrets de Karlsbad
Révolution de 1830
Fête de Hambach et attaque de la Garde de Francfort
Guerre de Sonderbund et veille de la révolution de mars

Déroulement
Prémices
Repères chronologiques
Fin
Théâtres de la révolution de mars
Grand-duché de Bade
Territoires sous domination prussienne
Prusse
Posnanie et Pologne
Territoires sous domination autrichienne
Autriche
Bohême
Hongrie
Provinces et États italiens
Bavière
Saxe
Holstein et Schleswig ; première guerre dano-allemande
Le parlement de Francfort
Formation du parlement
Structure et constitution du parlement
Débats
Vote de la constitution, puis refus de la couronne impériale
Fin du parlement et de la révolution
Répercussions et conséquences en Allemagne
Conséquences immédiates
Acquis de la révolution
Influences sur les différentes mouvances politiques et associatives
Historiographie
Postérité de la révolution
Causes de l'échec
Notes et références
Références
Citations originales
Voir aussi
Bibliographie
En allemand

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En anglais
En français
Articles connexes

Causes et signes avant-coureurs

Contexte économique et social


Un signe avant-coureur de la révolution de mars en Europe centrale fut la crise de 1847 consécutive à la très mauvaise
récolte de l'année précédente. Dans les pays allemands, l'augmentation des prix des denrées agricoles entraîna des
1
famines et des révoltes de la faim presque partout . La fraction la plus pauvre de la population composée des ouvriers,
2
artisans appauvris, travailleurs agricoles, etc., soutint les revendications des cercles démocratiques et libéraux . Une autre
conséquence de la crise fut la diminution de la valeur de la monnaie dans la commercialisation des produits industriels, ce
3
qui causa, entre autres, le déclin du secteur textile, encore largement dominé par l'artisanat .

Le secteur textile était encore le fait d'un travail à domicile généralisé : pour
un faible salaire, nombreuses étaient les familles des campagnes allemandes
qui cédaient leur production à quelques riches entrepreneurs et propriétaires
fonciers. Son déclin et généralement celui de l'ensemble de l'artisanat étaient
4
aussi dus à la progression de la révolution industrielle dans toute l'Europe ,
celle-ci bouleversant peu à peu les rapports sociaux, économiques et
industriels de tout le continent autour du milieu du XVIIIe siècle sous l'effet des
inventions techniques venant du Royaume-Uni. De plus, il y eut à cette
époque une forte croissance démographique à la campagne comme à la ville Les Tisserands silésiens (peinture de
résultant de l'augmentation de la productivité agricole, tandis que l'industrie Carl Wilhelm Hübner, 1846).
ne pouvait employer un tel volume de main-d'œuvre, ce qui causa un taux de
chômage extrêmement important et l'émergence d'un prolétariat. La main-
5
d'œuvre excédentaire formait une « armée de réserve de travailleurs » . Les
villes étant en expansion continuelle, de plus en plus de personnes
cherchèrent du travail dans les manufactures et les usines construites pour la
fabrication de produits nouveaux et à bon marché grâce à une production en
6
série plus efficace .

Les conditions de vie et de travail dans les entreprises industrielles et leur


e 7
environnement étaient, en règle générale, des plus mauvaises au XIX siècle .
Les ouvriers connaissaient généralement les conditions misérables des
L'éclaircissement d'une futaie
ghettos et bidonvilles, ayant à peine de quoi vivre, sans couverture sociale, et Caricature contre le particularisme
8
étaient menacés par le chômage . Déjà quelques années avant la révolution allemand et ses barrières
de mars se produisaient régulièrement des émeutes locales contre les douanières, première moitié du
citation 1 e
XIX siècle.
« barons d'industrie ». Par exemple, la « révolte des tisseurs » de juin
1844 en Silésie, une révolte de la faim des tisserands de Bielawa et de
Pieszyce, est considérée comme le premier soulèvement public significatif du
5
prolétariat allemand, même s'il fut réprimé en quelques jours par les troupes prussiennes . La bourgeoisie aisée se vit, elle
aussi, de plus en plus freinée dans son développement. En raison de la politique douanière des principautés, les
possibilités de libre-échange étaient très limitées. Dans les États allemands également, les aspirations à une libéralisation

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de l'économie et du commerce se firent entendre de plus en plus dans les premières décennies du XIX
e siècle. Le
22 mars 1833 fut fondé le Zollverein qui facilita le commerce entre les pays allemands. Cependant, à la fin des années
9 10
1830, l'essor économique global ne profita que peu aux couches de population les plus pauvres .

Contexte politique

Congrès de Vienne et début de la Restauration


La révolution de mars avait pour moteur l'opposition à la politique de
restauration en vigueur depuis le congrès de Vienne de 1815, aux traités qui
11
ont suivis, tels le recès de Francfort en 1819 et aux décrets de Karlsbad ;
restauration principalement incarnée par le diplomate et chancelier
12
autrichien réactionnaire Klemens Wenzel von Metternich .

Cette politique de restauration avait été décidée par la plupart des États
13
européens lors du congrès de Vienne le 9 juin 1815 (juste avant la défaite de
la bataille de Waterloo, fatale à Napoléon Bonaparte le 18 juin 1815), et devait
restaurer les rapports politiques de l'Ancien Régime en Europe, tels qu'ils
étaient avant la Révolution française de 1789. Cela impliquait la
prédominance de la noblesse, le rétablissement de ses privilèges, et le
maintien d'un éclatement en différents États germaniques, malgré les désirs
14, 15
d'unification apparus durant la lutte contre la armée napoléonienne .

Sur le plan de la politique Le chancelier Metternich (1773-


intérieure, dans le cadre de la 1859).
restauration, les exigences de
réformes libérales ou
d'unification nationale furent étouffées, les mesures de censure renforcées et
3
la liberté de la presse très diminuée . Ainsi en décembre 1835, les œuvres de
la Jeune-Allemagne, un groupe de jeunes écrivains révolutionnaires, furent
16
censurées ou interdites . D'autres poètes sociocritiques ou nationalistes
furent censurés, et pour certains contraints à l'exil, notamment vers la France
16
ou la Suisse . Ce fut le cas par exemple d'Heinrich Heine, de Georg Herwegh,
de Georg Büchner (auteur du libelle « Le Messager des campagnes hessoises »
Carte politique de la Confédération (Der Hessische Landbote) dont le mot d'ordre était « Paix aux chaumières,
17, 16
germanique (1815-1866) et ses guerre aux palais ! » (Friede den Hütten, Krieg den Palästen!) , ou encore
trente-neuf États fondateurs. d'August Heinrich Hoffmann von Fallersleben (qui écrivit le
Deutschlandlied).

Fête de la Wartbourg et décrets de Karlsbad


Les Burschenschaften (sociétés étudiantes) de cette époque exigeaient l'unité nationale ainsi que la reconnaissance de
droits démocratiques. Le 18 octobre 1817, elles se réunirent massivement à proximité du château de la Wartbourg à
l'occasion du quatrième anniversaire de la Bataille de Leipzig et du 300e anniversaire de la réforme protestante de Martin
Luther. C'est pendant cette fête de la Wartbourg qu'elles défendirent avec véhémence leur revendication d'unité

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allemande, recourant à des autodafés : des participants brûlèrent des œuvres d'écrivains réactionnaires qualifiées d'anti-
allemandes, comme la Deutsche Geschichte d'August von Kotzebue, le Code Napoléon, ou encore des œuvres d'auteurs
18, 19, 20
juifs comme la Germanomanie de Saul Ascher, une condamnation du nationalisme allemand .

Heinrich Heine, aux opinions démocrates, était néanmoins réservé à l'égard du nationalisme exacerbé des
Burschenschaften, et énonça à cette époque une formule prophétique et devenue célèbre « Ce n'était qu'un début. Là où
citation 2
on brûle des livres, on finit par brûler des hommes . » Celle-ci faisait certes littéralement référence à la
Reconquista espagnole dans sa pièce de théâtre Almansor, mais elle est également empreinte d'une expérience
21
contemporaine, Heine ayant toujours été un poète critique à l'égard de son temps .

Les frasques de la fête de la Wartbourg attirèrent l'attention des autorités sur


les Burschenschaften qui subirent bientôt une répression grandissante. En
1819, cette répression prit une forme légale : les décrets de Karlsbad, en
réaction à l'assassinat du poète August von Kotzebue par Karl Ludwig Sand,
22
un nationaliste fanatique, membre d'une Burschenchaft . Malgré
l'interdiction et les persécutions, les membres des Burschenschaften restèrent
souvent actifs dans la clandestinité. Des organisations se camouflèrent sous
une apparence apolitique, comme le mouvement gymnique allemand
(Turnbewegung) du « Turnvater Jahn », où on continuait à la fois à Représentation de l'assassinat de
développer des idées libérales inspirées des romantiques, mais aussi Kotzebue en 1819, qui fut la cause
culturelles et nationales qui portaient cependant des aspects contraires aux des répressions par les décrets de
23 Karlsbad (gravure sur cuivre).
idées émancipatrices et à celles des Lumières . Ainsi, l'antisémitisme était
très répandu dans ces groupes comme dans l'ensemble des Burschenschaften,
signes précurseurs des concepts antisémites à base de préjugés racistes biologiques de la fin des années 1870, auxquels
Friedrich Ludwig Jahn se reconnaissait ouvert. Pendant le Vormärz, l'expression de cette haine des juifs se matérialisa par
les émeutes Hep-Hep de 1819. Elles commencèrent à Wurtzbourg, mais s'étendirent rapidement à presque tous les États
allemands. Ces émeutes dirigées contre l'émancipation des Juifs en général et contre leur égalité économique en
24
particulier, dégénérèrent en bien des endroits en pogrom .

Révolution de 1830
En France, la Révolution de Juillet de 1830, pendant laquelle la Maison de Bourbon représentée par Charles X fut
renversée, et au cours de laquelle les forces libérales instituèrent le « roi des Français » (et non « roi de France ») Louis-
25
Philippe Ier, donna aussi un élan aux forces libérales en Allemagne et dans d'autres régions d'Europe . Cela provoqua dès
1830 des soulèvements dans plusieurs principautés allemandes, comme à Brunswick, en Hesse-Cassel, dans le Royaume
26
de Saxe et à Hanovre, et conduisit à l'adoption de constitutions .

Il y eut également des soulèvements en 1830 dans les États italiens ainsi que dans les provinces polonaises de l'Autriche,
de la Prusse et de la Russie (Royaume du Congrès) dont le but était l'autonomie d'un État national. Dans le Royaume des
Pays-Bas, la Révolution belge mena au détachement des provinces du sud et à la création d'un État belge indépendant
27
prenant la forme d'une monarchie constitutionnelle .

Fête de Hambach et attaque de la Garde de Francfort


Dans l'ensemble, le système de Metternich se maintint néanmoins, même si des fissures apparurent dans de nombreux
endroits. Ainsi, les décrets de Karlsbad n'empêchèrent pas des rassemblements spectaculaires dans la lignée de la fête de
la Wartbourg, comme la fête de Hambach en 1832, pendant laquelle on arbora des drapeaux républicains tricolores, noir,
18 28
rouge et or pourtant interdits (comme déjà en 1817 lors de la fête de la Wartbourg ) .

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L'attaque de la Garde de
citation 3
Francfort du 3 avril 1833
fut la première tentative, menée
par une cinquantaine d'étudiants,
de déclencher une révolution
dans toute l'Allemagne. L'action
visait le siège du Bundestag situé
à l'époque à Francfort-sur-le-
Main et considéré par les
La fête de Hambach de 1832 : le Insurrection de Francfort, gravure de
démocrates comme un
défilé jusqu'au château d'Hambach. François Georgin.
instrument de la politique de
restauration. Après la
neutralisation des deux postes de police de Francfort, les insurgés voulurent capturer les envoyés des princes et ainsi
favoriser le soulèvement de toute l'Allemagne. Révélée avant même de commencer, l'action tourna court, dès le début,
28
après un échange de coups de feu qui fit quelques morts et blessés .

En Italie, en 1831, le révolutionnaire et patriote Giuseppe Mazzini fonda la


société secrète Giovine Italia (Jeune Italie). Elle donna naissance à d'autres
sociétés en Europe comme Junges Deutschland (Jeune Allemagne) ou
« Jeune Pologne ». Ensemble elles formèrent en 1834 la société secrète
29
supranationale Giovine Europa (Jeune Europe) .

En 1834, Georg Büchner et Friedrich Ludwig Weidig diffusèrent


clandestinement le libelle Le Messager des campagnes hessoises (Der
30
Hessische Landbote) avec le mot d'ordre « Paix aux chaumières, guerre aux
palais ! » (Friede den Hütten, Krieg den Palästen!) dans le grand-duché de
16
Hesse . En 1837, la lettre de protestation solennelle des Sept de Göttingen
(un groupe de professeurs d'université libéraux notables, parmi lesquels on
comptait les frères Grimm) contre la révocation de la constitution du
Royaume de Hanovre, trouva un écho dans toute la Confédération
Les Sept de Göttingen. De gauche à
germanique. Les professeurs furent renvoyés et certains, expulsés du
31, 32
droite et de haut en bas : (1) Wilhelm
pays . Grimm (2) Jacob Grimm (3) Wilhelm
Eduard Albrecht (4) Friedrich
Christoph Dahlmann (5) Georg
Guerre de Sonderbund et veille de la révolution de mars
Gottfried Gervinus (6) Wilhelm
En 1847, la guerre du Sonderbund éclata en Suisse qui était une confédération Eduard Weber (7) Heinrich Georg
d'États peu solidaires et politiquement très hétérogènes, avant que la August Ewald. Lithographie de Carl
33, 34 Rohde, 1837.
constitution fédérale de 1848 la transforme en un État fédéral libéral .

Les libéraux et démocrates des États allemands aspiraient à la mise en place


de libertés politiques par le biais de réformes démocratiques ainsi qu'à l'unité nationale des principautés au sein de la
35, 36
Confédération germanique. Ils soutenaient particulièrement les idées du libéralisme .

Déroulement

Prémices

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Le facteur déclencheur de la révolution de mars fut la révolution de février en
France, à partir de laquelle l'étincelle révolutionnaire se propagea rapidement
37, 3
aux États allemands limitrophes . Les événements aboutirent en France à
la destitution du roi Louis-Philippe Ier qui s'éloignait de plus en plus des idées
libérales et à la proclamation de la Deuxième République, ce qui amorça une
agitation révolutionnaire qui tint le continent en haleine pendant plus d'un an
11
et demi . Des mouvements analogues se développèrent dans le Pays de Bade,
le Royaume de Prusse, l'Empire d'Autriche, l'Italie du Nord, la Hongrie, le
Royaume de Bavière et la Saxe, tandis que se produisaient des soulèvements
Le congrès de Vienne - gravure et des rassemblements revendicatifs dans d'autres États et principautés. À la
d'après un dessin de Jean-Baptiste sortie de l'assemblée populaire de Mannheim du 27 février 1848, pendant
Isabey, 1819. citation 4
laquelle les « revendications de mars » furent formulées pour la
première fois, les principales revendications de la révolution en Allemagne
consistèrent en « 1. Armement du peuple avec libre élection des officiers, 2. Liberté de la presse inconditionnelle, 3. Cour
38, 39
d'assises selon l'exemple anglais, 4. Établissement immédiat d'un parlement allemand . » Les droits fondamentaux
citation 5
avec les « exigences du peuple » furent exigés durant rassemblement d'Offenburg du 12 septembre, où les
40
politiciens badois radicaux-démocrates s'assemblèrent . Le 10 octobre suivant, lors de la réunion d'Heppenheim, les
41
libéraux modérés rédigèrent leur programme politique .

Dans certains pays de la Confédération germanique, comme les royaumes de Royaume de Wurtemberg et d'Hanovre, ou le
Grand-duché de Hesse, les princes cédèrent rapidement au profit de ministères de mars d'orientation libérale, qui
répondirent en partie aux exigences révolutionnaires, en instituant notamment des cours d'assises, en abolissant la
citation 6, 42
censure de la presse et en libérant les paysans . Cependant, il ne s'agissait souvent que de simples promesses.
Ces concessions rapides aux révolutionnaires permirent à ces pays de connaître des années 1848 et 1849 relativement
43, 44
pacifiques .
45
Au Danemark également, le roi Frédéric VII céda sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré .

Dès mai et juin 1848, les maisons princières affirmèrent de plus belle leur volonté de restauration, si bien que les
46
révolutionnaires des pays de la Confédération germanique se raidirent dans la défensive . Au même moment, la défaite à
Paris des insurgés des journées de Juin constitua une victoire décisive pour la contre-révolution. Elle influença fortement
47
la suite de la révolution de Février en France ainsi que les événements révolutionnaires dans toute l'Europe . Ce
soulèvement des ouvriers parisiens en juin 1848 marqua aussi historiquement la scission entre le prolétariat et la
46
bourgeoisie révolutionnaire .

Repères chronologiques
Il est difficile d'établir un déroulement chronologique de la révolution dans son ensemble, car les événements ne peuvent
48
pas toujours être mis en relation de manière univoque .

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Frise chronologique de la révolution de mars en 1848 pour la France, la Prusse, l'Autriche, le Grand-Duché de Bade et
Francfort.

Frise chronologique de la révolution de mars en 1849.

Frise chronologique de la révolution en Italie.

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La révolution de 1848 en Europe.

Fin
La prise de Rastatt par les troupes prussiennes, le 23 juillet 1849 marque la fin de la révolution badoise et est
49
traditionnellement considérée comme étant le point final de la révolution allemande de 1848-49 .

Théâtres de la révolution de mars

Grand-duché de Bade
Le 27 février 1848, une assemblée populaire se forma à Mannheim qui, par ses revendications, posait les bases de la
50
révolution à venir . Parmi les révolutionnaires badois, c'est l'aile radicale-démocrate, assez représentative du
51
mouvement, qui réclamait les changements les plus extrêmes .

Menés par les avocats Friedrich Hecker et Gustav Struve, les révolutionnaires exigèrent entre autres la création d'une
souveraineté populaire de fait, l'abolition des privilèges, la fin de la censure, l'armement du peuple et un impôt sur le
revenu progressif ; exigences qui seront reprises ailleurs par tous les mouvements sociaux-révolutionnaires et
38 52
socialistes . Le 1er mars, la Ständehaus du parlement de Bade à Karlsruhe fut occupée .

Struve et Hecker, en tant que représentants de l'aile gauche au pré-parlement de Francfort (qui devait préparer l'élection
d'un parlement chargé de la rédaction d'une constitution) avaient exigé une république allemande fédérative qui
conduirait à des changements politiques et sociaux. Un programme représentatif publié par Struve fut cependant refusé
53
par la majorité du pré-parlement .

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Le 2 avril, Hecker et Struve prirent la route en essayant de promouvoir leurs idées en chemin. En Allemagne du Sud-ouest,
citation 7
leur action fut appelée « soulèvement d'Hecker » . Ainsi à Constance, ils prétendirent avoir proclamé la république
le 12 avril 1848 avec le professeur de faculté de Bonn Gottfried Kinkel et d'autres sympathisants ; cependant, aucun des
citation 8
trois journaux de Constance ne mentionna le discours en question. Le cortège d'Hecker , composé d'environ
54
1 200 hommes, se mit en route vers le fossé rhénan , où il voulut fusionner avec un cortège, dit « Légion démocratique
citation 9
allemande », mené par le poète révolutionnaire de gauche Georg Herwegh et sa femme Emma qui jouait le rôle
d'éclaireuse ; tout cela en vue de marcher sur la capitale badoise Karlsruhe et ainsi d'étendre à partir de là la république à
tout le duché de Bade. Mais les deux groupes furent en peu de temps vaincus et dispersés par l'armée régulière : celui
53
d'Hecker le 20 avril 1848 dans un combat à Kandern et celui de Herwegh, une semaine plus tard, à Dossenbach . Hecker
55, 56
parvint à s'exiler aux États-Unis .

En septembre 1848, à Lörrach, une nouvelle insurrection menée par Gustav Struve échoua également. Avec ses partisans,
57 58
il tenta de proclamer la république le 21 septembre , mais fut défait dès le 24 . La suite du développement
révolutionnaire du grand-duché de Bade se réduisit aux algarades au
52
parlement de Francfort. Struve fut arrêté et condamné à une peine
d'emprisonnement avec quelques autres révolutionnaires lors d'un procès
pour haute trahison, et ne fut libéré que lors des troubles de mai 1849.

En mai 1849, après l'échec du parlement à Francfort, il y eut de nouveaux


soulèvements dans des États allemands, dont le grand-duché de Bade,
appelés les « soulèvements de mai ». Les démocrates voulaient ainsi obtenir
par la force, dans une constitution impériale, la reconnaissance de leurs
59
gouvernements respectifs .

60
Le 11 mai, la garnison badoise se mutina dans la forteresse de Rastatt . Peu
59
de temps après, le grand-duc Léopold Ier de Bade fuit en Alsace-Lorraine .
Le 1er juin 1849, un gouvernement provisoire dirigé par le politicien libéral
61
Lorenz Brentano prit le pouvoir . Cela mena à des combats contre des
troupes de la confédération et l'armée prussienne sous les ordres du « prince
citation 10, 62 Représentation idéalisée de Friedrich
de la mitraille » Guillaume de Prusse, le futur empereur allemand
Hecker (1811-1881).
Guillaume Ier. L'armée révolutionnaire badoise céda devant la supériorité des
49, 63
troupes prussiennes .

En juin 1849, les révolutionnaires badois étaient sous les ordres du général
révolutionnaire polonais Ludwik Mierosławski, un stratège et un soldat
expérimenté de la révolution. Au cours de la révolution de mars, il avait déjà
conduit des soulèvements en Pologne dont, en 1848, le soulèvement de la
Posnanie contre la domination prussienne (voir ci-dessous). Mierosławski
abandonna cependant dès le 1er juillet 1849 le commandement des troupes
révolutionnaires badoises ; il était déçu par l'attitude frileuse du
gouvernement de Brentano, qui misait sur des négociations et retardait
Lithographie contemporaine du
l'armement général du peuple. Cela minant le moral des troupes,
combat de Kandern, depuis la
Mierosławski conclut que la situation militaire ne permettrait pas la victoire
64, 65
perspective des révolutionnaires.
de la république badoise .

Aux côtés des révolutionnaires badois, le socialiste Friedrich Engels participa aussi aux combats. En 1848-49, Engels était
rédacteur de la Nouvelle Gazette rhénane publiée par Karl Marx, ainsi qu'un observateur critique et sympathisant de la
66
révolution . Un an auparavant, en février 1848, Engels avait publié avec Karl Marx le Manifeste du Parti communiste.

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Wilhelm Liebknecht, le futur cofondateur du Parti ouvrier social-démocrate (SDAP), était également adjudant de Gustav
67
Struve et actif aux côtés des révolutionnaires .

Le 23 juillet 1849, la forteresse de Rastatt tomba après trois semaines de


49
siège, ce qui mit un terme à la révolution badoise . 23 révolutionnaires
furent exécutés, d'autres comme Gustav Struve, Carl Schurz ou Lorenz
Brentano purent s'exiler. En tout, environ 80 000 Badois quittèrent leur pays
49
après la révolution, c'est-à-dire environ 5 % de la population .

La caractéristique majeure de la révolution badoise, par opposition aux autres


soulèvements de la Confédération germanique, est la fermeté avec laquelle la
68
revendication d'une république démocratique y fut défendue . En effet, dans
les commissions et les parlements révolutionnaires des autres principautés de
la confédération germanique, une monarchie constitutionnelle héréditaire fut
69
privilégiée .

Territoires sous domination prussienne

Prusse

Sous la pression des événements révolutionnaires ayant lieu à Berlin depuis le Gustav Struve (1805-1870).
6 mars 1848, le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse fit des concessions dans
un premier temps. Il consentit à la mise en place d'un Landtag, à introduire la
liberté de la presse, à supprimer les barrières douanières et à réformer la
Confédération germanique. Le 18 mars, après la lecture de la loi en question,
deux tirs échappèrent des rangs de l'armée et dispersèrent des milliers de
citoyens qui étaient réunis sur la place du château. Cela provoqua d'abord un
mouvement de panique puis des combats sur les barricades et dans les rues
de Berlin entre les révolutionnaires et l'armée régulière prussienne ; les
rebelles réussirent dans un premier temps à l'emporter. Le 19 mars, les
troupes furent retirées de Berlin sur l'ordre du roi. Ces combats eurent pour
conséquence plusieurs centaines de morts et plus d'un millier de blessés, des
70, 71, 72
deux côtés .

Au vu du nombre des victimes, le roi honora les révolutionnaires tués. Le 19


mars, il s'inclina devant les corps exposés des « victimes de mars »
(Märzgefallenen), avant qu'ils ne soient enterrés le 22 mars au « cimetière
citation 11
des victimes de mars », et il se montra en public avec un bandeau aux
couleurs de la révolution (noir, rouge et or). Cette manœuvre servit surtout à De jeunes combattants sur les
barricades, en 1848 à Berlin.
gagner du temps : en utilisant le vocabulaire des révolutionnaires et en allant
dans leurs sens, il s'assurait de calmer une révolution aux conséquences
incertaines. Dans un appel à « Mon peuple et la nation allemande », il promit la dissolution de la Prusse dans
citation 12
l'Allemagne . Le 29 mars 1848, un ministère de mars libéral fut mis en place, qui ne put cependant pas s'imposer
face à la noblesse et à l'armée. Le 20 juin 1848, le premier ministre Ludolf Camphausen présenta sa démission. Son
ministre des finances David Hansemann fut alors chargé de former un nouveau gouvernement dont le ministre-président
était Rudolf von Auerswald. Ce gouvernement dura jusqu'au 21 septembre, date à laquelle fut appelé Ernst von Pfuel,
73
militaire de formation, à la tête du gouvernement .

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Fin mai 1848, lorsque les troubles se furent un peu calmés, le roi entreprit un revirement réactionnaire. Le 14 juin, avec
citation 13 74
« l'attaque de l'arsenal », le bouillonnement révolutionnaire reprit : le peuple prit les armes de l'arsenal . Le
75, 76
2 novembre 1848, le général Frédéric Guillaume comte de Brandebourg fut nommé ministre-président de Prusse .
77
Une semaine plus tard, les troupes royales entrèrent à Berlin . Le député conservateur Otto von Bismarck se trouvait
parmi les personnes qui participèrent activement à cette contre-révolution ; il deviendra plus tard ministre-président de
78
Prusse, puis chancelier impérial de l'Empire allemand, fondé en 1871 . Les négociations de l'assemblée nationale
prussienne, menées depuis le 22 mai pour l'obtention d'une constitution
(promise sans cesse depuis 1815 par Frédéric-Guillaume IV de Prusse et ses
successeurs), furent infructueuses. L'ébauche de constitution présentée en
juillet 1848, la Charte Waldeck, qui prévoyait quelques réformes libérales-
démocrates, fut rejetée aussi bien par les députés conservateurs que par le
79
roi .

Les 10 et 15 novembre 1848, le roi fit disperser par l'armée l'assemblée


77
nationale prussienne . Le 5 décembre, il ordonna la dissolution de Caricature de l'attaque de l'arsenal
l'assemblée nationale, qu'il avait fait déplacer à Brandebourg et accorda le de Berlin.
jour-même une constitution, bien en dessous des revendications de la
75, 80
révolution de mars . Le
pouvoir royal restait ainsi intact.
Le roi s'octroya un droit de veto
suspensif contre chaque décision
du Landtag prussien, aussi bien
que le droit de dissoudre le
parlement à tout moment. Le
citation 14
gouvernement prussien
n'était pas responsable devant le
Le cimetière des victimes de mars, parlement, mais seulement La dissolution de l'assemblée
dans le quartier Berlin- nationale prussienne, représentation
devant le roi. Néanmoins, la
Friedrichshain. contemporaine (novembre 1848).
constitution dite « octroyée »
contenait quelques concessions
76, 81
libérales tirées de la Charte Waldeck, qui furent cependant modifiées dans les mois suivants .

À la fin du mois de mai 1849, l'assemblée nationale fut remplacée par la deuxième chambre des députés prussienne. Un
système des trois classes fut mis en place, afin d'assurer la suprématie des grands propriétaires. Ce droit de vote
82, 83
inégalitaire resta en vigueur jusqu'en 1918 .

59
Cette réaction aboutit avant tout à des mouvements de protestation dans les provinces occidentales de Prusse . Dans les
anciennes circonscriptions à dominante libérale ou catholique de la Rhénanie et de la Westphalie, de multiples députés
démocrates furent élus à la chambre des députés prussienne. Les troupes du roi avaient cependant, au plus tard en mai
1849, repris le dessus sur la révolution, avec l'échec du soulèvement d'Iserlohn en Westphalie et de celui de l'attaque de
84
l'arsenal de Prüm en Rhénanie .

Posnanie et Pologne
Le grand-duché de Posnanie, la région la plus peuplée de Pologne, était en 1848 une province prussienne. L'ancien État
lituano-polonais était déjà au XVIIIe siècle le jouet politique des grandes puissances européennes. Après plusieurs partitions
85
entre la Russie, la Prusse et l'Autriche, l'État cessa d'exister en 1795 .

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e
Au début du XIX siècle, il n'y eut un État polonais qu'entre 1807 et 1815, en tant qu'État vassal sous protection
napoléonienne : le Duché de Varsovie du duc Frédéric-Auguste Ier de Saxe, qui était également roi de Saxe. Après la
victoire des alliés (Russie, Prusse et Autriche) sur Napoléon Ier, le duché de Varsovie fut partagé en 1815 entre la Russie et
la Prusse au congrès de Vienne, mais on reconnut une obligation de garantir
l'identité polonaise des habitants.

Par la suite, de plus en plus de conjurations se formèrent dans les régions


polonaises de Russie, de Prusse et d'Autriche, dans le but d'établir de nouveau
une Pologne autonome. À la suite de la révolution de juillet de 1830 en
France, il y eut une insurrection dans la partie russe, qui fut cependant un
34
échec .

En 1846, un soulèvement
polonais préparé secrètement
dans le grand-duché de Posnanie Carte représentant la division de la
fut découvert et étouffé dans Pologne après le congrès de Vienne.
34
l'œuf . Son meneur, le
révolutionnaire polonais Ludwik
Mierosławski, fut fait prisonnier et condamné à mort en décembre 1847 au
citation 15
procès polonais de Berlin, mais ensuite gracié avec sept autres
86
personnes le 11 mars 1848, et sa peine fut convertie en détention à vie .

Après les combats des 18 et 19 mars 1848 à Berlin, 90 révolutionnaires


polonais, dont Mierosławski et Karol Libelt, furent relâchés de la prison de
87
Moabit . Au premier stade de la révolution de mars, qui fut ressentie en
Ludwik Mierosławski (1814-1878). Europe comme le Printemps des peuples, une attitude pro-polonaise
prédominait encore parmi les révolutionnaires, qui saluait et encourageait les
88
insurrections en Posnanie . Peu après sa libération, en avril et mai 1848,
Mierosławski se plaça à la tête du soulèvement de la Posnanie contre la domination prussienne, qui était à présent
65
ressentie comme étrangère . Le soulèvement se dirigea contre l'intégration des régions majoritairement polonaises aux
votes pour l'élection du parlement de Francfort, et ainsi contre l'incorporation d'une partie de la Pologne au sein d'un État
89
national allemand. Un objectif plus lointain était la réunification de toute la Pologne . À cet égard, la révolution en
Posnanie visait également la libération du royaume de Pologne, nommé Royaume du Congrès, qui était depuis 1831 une
90
province sous la domination indirecte de la Russie .

Au cours du déroulement de la révolution en Prusse, où les forces conservatrices avaient de nouveau progressivement
88
gagné une position déterminante, l'enthousiasme initial pour la Pologne se mua en une position nationaliste . En outre,
le roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse ne voulait pas risquer une guerre avec la Russie à cause du soulèvement en
91
Posnanie . Le 9 mai 1848, l'insurrection en Posnanie fut écrasée les troupes prussiennes, largement supérieures, et
Mierosławski fut de nouveau arrêté. Sur intervention de la France révolutionnaire, il fut amnistié peu après et expulsé en
France — jusqu'à ce que, en juin 1849, il soit appelé par les révolutionnaires badois qui voulaient le placer à la tête de leur
86
armée révolutionnaire (voir ci-dessus) .

Après la révolution de 1848, les Polonais de Prusse reconnurent qu'un soulèvement violent ne conduirait jamais au succès.
Comme méthode pour maintenir leur cohésion nationale et en parade à la politique de germanisation de la Prusse, le
citation 16
« travail organique » prit une importance toujours grandissante au sein du désormais État prussien
92
constitutionnel .

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Territoires sous domination autrichienne

Autriche

Dans l'Empire des Habsbourg et l'État-multination de l'Empire d'Autriche, la


monarchie ne fut pas menacée uniquement par de violents soulèvements en
Autriche, c'est-à-dire l'État central de l'Empire, mais aussi par d'autres
troubles révolutionnaires, comme en Bohême, en Hongrie ou en Italie du
93
Nord . Le Royaume de Sardaigne soutenait militairement les
révolutionnaires. Alors que les soulèvements hongrois, bohémiens et italiens
visaient entre autres à l'indépendance vis-à-vis de la domination
autrichienne, la révolution autrichienne avait pour objectif un changement
libéral et démocratique de la politique du gouvernement, et la fin de la
94, 95, 96
Restauration .

97
1847-1848 fut pour l'Autriche un hiver de famine pour les plus défavorisés .
Dans les milieux ouvriers également, la colère contre le système politique
citation 17
devint très forte. Des œuvres comme Nouveaux esclaves d'Alfred
citation 18
Meissner ou Pourquoi nous sommes pauvres , ainsi qu'un poème de Le 25 mai, les étudiants de la Légion
Karl Beck donnent une image parlante de la colère et du désespoir qui académique, des gardes nationaux
et des ouvriers élevèrent plus de 160
régnaient dans la population.
barricades dans le centre de Vienne.
Finalement, la révolution éclata en Autriche le 13 mars 1848 avec l'attaque de Barricade sur la Michaelerplatz dans
la nuit du 26 au 27 mai 1848, toile
la Ständehaus à Vienne et des attentats de révolutionnaires socialistes contre
98 d'Anton Ziegler, 1848.
des magasins et des usines dans les faubourgs . La chanson Ce qui nous
citation 19
vient d'en haut , où « haut (Höh) » désigne la police et les casernes,
devint la chanson de la révolution. Elle est chantée aujourd'hui encore par
diverses fraternités d'étudiants pour commémorer la participation de la
légion académique. Avant l'attaque de la Ständehaus, la colère contre le
système policier et les revendications des révolutionnaires pour une
transformation constitutionnelle de la monarchie et la mise en place d'une
constitution dans les pays autrichiens avaient déjà été exprimées le 3 mars
1848 dans un discours rédigé par le chef nationaliste hongrois Lajos
50
Kossuth .
Les étudiants étaient les ressorts de
Le soir du 13 mars, le chancelier Metternich, âgé de 74 ans, détesté par les
93 la révolution et l'aula de la vieille
socialistes et les réformateurs, démissionna et s'enfuit en Angleterre. Cet université (aujourd'hui Académie des
événement inspira notamment Hermann Rollett, qui écrivit le poème Le Sciences) a été de plus en plus le
citation 20
Tilleul de Metternich . centre du mouvement
révolutionnaire. Poste de garde des
Le 14 mars, l'empereur Ferdinand Ier d'Autriche fit ses premières étudiants de la Légion universitaire
concessions : il consentit à l'établissement d'une garde nationale et leva la de la vieille université en 1848, toile
censure. Le lendemain, il précisa à ce sujet qu'il avait « octroyé une totale de Franz Schams.
citation 21
liberté de la presse » et il promit également par décret une
99
constitution .

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Le 17 mars, le premier gouvernement fut formé ; son ministre de l'intérieur Franz von Pillersdorf esquissa une constitution
citation 22
à laquelle on donna son nom par la suite , et qui fut rendue publique pour l'anniversaire de l'empereur, le 25 avril
93
1848 . Cette constitution n'allait pas assez loin selon les révolutionnaires. Le bicamérisme et le système électoral pour
l'élection du Reichstag publié le 9
mai provoquèrent notamment
l'indignation, et menèrent ainsi à
de nouvelles perturbations
(révolution de mai). En raison de
la pétition du 15 mai, cette
constitution fut réaménagée : le
Reichstag ne devait plus être
constitué que d'une seule
chambre et celle-ci devait être Caricature contemporaine de la fuite
déclarée « constituante », c'est-à- de Metternich (mars 1848).

dire qu'elle avait la charge


100, 101
d'établir une constitution définitive . La constitution de Pillersdorf
resta en vigueur de façon provisoire. L'empereur, dépassé par les émeutes qui
100, 93
s'intensifiaient, partit se mettre en sécurité à Innsbruck .

Le 22 juillet 1848, le Reichstag constituant autrichien, composé de 383


déléguées venus d'Autriche et des pays slaves, fut ouvert par l'archiduc Jean-
La promesse d'une constitution de Baptiste d'Autriche. On y décida, entre autres, la libération des paysans de la
Ferdinand Ier du 15 mars 1848. 102, 103
féodalité le 7 septembre .

Les évènements qui eurent lieu en Hongrie à partir du 12 septembre 1848,


pendant lesquels le soulèvement hongrois dirigé par Lajos Kossuth mena à un affrontement contre les troupes impériales
puis par la suite à l'assassinat du ministre de la Guerre autrichien Theodor Baillet von Latour le 6 octobre, provoquèrent à
Vienne la troisième phase de la révolution autrichienne, appelée insurrection viennoise d'octobre 1848. Au cours de son
développement, les citoyens, étudiants et travailleurs viennois parvinrent à prendre la capitale après que les troupes du
gouvernement s'en fussent enfuies. Mais les révolutionnaires ne purent la garder en leur pouvoir que pendant une courte
100, 96
période .

Le 23 octobre, Vienne fut encerclée par des troupes contre-révolutionnaires venant de Croatie, sous les ordres du Ban
Josip Jelačić, et de Prague, sous les ordres du maréchal Alfred de Windisch-Graetz. Malgré la résistance farouche quoique
désespérée de la population viennoise, la ville fut reprise par les troupes impériales en une semaine. quelque
2 000 insurgés furent tués. D'autres meneurs de l'insurrection viennoise d'octobre furent condamnés à mort ou à de
104, 79
longues peines de prison .

Parmi les victimes des exécutions sommaires, figure notamment le député populaire gauche-libéral et républicain du
Parlement de Francfort, Robert Blum, qui fut exécuté le 9 novembre 1848 en dépit de son immunité diplomatique et fut
79
ainsi élevé au rang des martyrs de la révolution . Cet événement fut repris dans la Chanson de Robert Blum qui fut
surtout chantée dans les États allemands en-dehors de l'Autriche.

Le 2 décembre 1848, il y eut en Autriche une passation du pouvoir impérial. Les événements révolutionnaires avaient mis
en évidence les faiblesses de l'empereur Ferdinand Ier. À l'initiative du ministre-président autrichien, le maréchal-prince
de Schwarzenberg, l'empereur Ferdinand abdiqua et céda le trône à son neveu âgé de 18 ans, qui prit pour nom
105
d'empereur François-Joseph Ier d'Autriche .

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C'est ainsi que la révolution en Autriche fut matée. La constitution élaborée
79
en mars n'entra jamais en vigueur . Cependant, les événements qui suivirent
en Hongrie et en Italie demeurèrent un obstacle à la prétention de François-
Joseph d'imposer son pouvoir dans l'ensemble de l'Empire des
106
Habsbourg .

L'année 1848 fut marquée par l'abolition de courte durée de la censure. En


conséquence, on publia une multitude d'œuvres, les magazines se
L'exécution de Robert Blum, toile de
multiplièrent puis disparurent et la culture écrite se modifia radicalement. La Carl Steffeck, 1848-1849.
citation 23 citation 24
Presse libre ! de Friedrich Gerhard, Le Censeur mort de
citation 25
Moritz Gottlieb Saphir, Police secrète de Ferdinand Sauter ou
citation 26
Chanson du censeur permettent de dresser un tableau de cette ambiance de renouveau. On critiqua aussi
sévèrement le système existant. On en trouve des exemples dans certaines œuvres de Johann Nestroy comme Liberté à
citation 27
Krähwinkel , dans les poèmes politiques d'Anastasius Grün ou dans les écrits de Grillparzer.

Bohême

La Bohême fut également touchée par la vague révolutionnaire. Le


11 avril 1848, František Palacký, l'une des figures du nationalisme tchèque,
refuse de s'associer aux révolutionnaires allemands dans une lettre adressée
au Parlement de Francfort. Il adopte cette position au nom de
l'austroslavisme, à savoir la création d'un État confédéral dont Vienne serait
la capitale. Il écrit ainsi que « si l’Empire d’Autriche n’existait pas depuis
longtemps, il faudrait l’inventer, dans l’intérêt même de l’Europe et dans celui
107
de l’humanité » . Puis, entre le 2 et le 12 juin se tint le congrès panslave
auquel assistèrent 350 participants tchèques, polonais, moraves, croates,
108
serbes et slovaques , sous la présidence de Palacký. Ils réclamèrent la
conversion de la « Monarchie du Danube » en un État confédéral garantissant
l'égalité des droits entre les peuples. La revendication d'un État national
tchèque fut expressément rejetée, les Moraves (des Allemands) craignant de
se retrouver en minorité face aux Tchèques ; à la place, ils demandèrent
Série d'images représentant des
seulement des droits d'autonomie vis-à-vis du gouvernement central
95 scènes du soulèvement de Prague.
autrichien et refusaient l'intégration dans un État allemand . L'empereur
Ferdinand Ier d'Autriche refusa strictement chacune de ces revendications.
Ainsi le 13 juin, les révolutionnaires tchèques commencèrent leur soulèvement à Prague contre la suprématie
autrichienne. L'insurrection fut écrasée le 17 juin 1848 par les troupes autrichiennes menées par Alfred de Windisch-
109
Graetz .

Hongrie
En Hongrie, les nouvelles de la révolution à Vienne arrivèrent le 3 mars 1848. Lajos Kossuth fit alors une déclaration
110
devant le parlement hongrois pour réaffirmer ses revendications libérales . Le 14 mars 1848, une délégation hongroise
111
se rendit à Vienne y transmettre ses souhaits . Le lendemain, le Stadthalterbeirat (l'organe administratif suprême de la
partie hongroise de l'empire d'Autriche), impressionné par 20 000 manifestants, satisfit les « douze points » de
revendication des intellectuels hongrois radicaux rassemblés autour de Sándor Petőfi (notamment un ministère et un
parlement hongrois indépendants de Vienne, le départ de toutes les troupes autrichiennes de Hongrie, la mise en place
d'une armée nationale hongroise et la création d'une banque nationale) et fit ainsi réellement du Royaume de Hongrie un
71

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71
État indépendant . Lajos Kossuth succéda le 12 septembre 1848 au ministre-président libéral Lajos Batthyány. Les
révolutionnaires hongrois empêchèrent, à la suite des événements révolutionnaires autrichiens, l'empereur Ferdinand Ier
96
d'être reconnu roi de Hongrie .

Fin août, Josip Jelačić fut nommé gouverneur de Croatie. Le 11 septembre, il déclara la guerre à la Hongrie. Le 29, ses
112
troupes furent repoussées à Pákozd par les Hongrois .

Le décret impérial octroyant la constitution de mars pour la Hongrie comme pour l'Autriche déboucha le 7 mars 1849 sur
113
un soulèvement pour l'indépendance . Afin d'écraser l'insurrection, l'armée
impériale, menée par Alfred de Windisch-Graetz, marcha sur la Hongrie.
Mais, devant l'armée révolutionnaire renforcée par des corps franc et des
émigrants polonais, elle se retira le 10 avril 1849.

Le 14 avril 1849, la Diète de Hongrie annonça son indépendance vis-à-vis de


114
la maison de Habsbourg-Lorraine et proclama la république . Lajos
115
Kossuth fut alors nommé régent et investi des pleins pouvoirs .

Cependant, les autres États européens ne reconnurent pas l'indépendance de


la Hongrie. Ainsi, les troupes russes prêtèrent assistance à l'armée
106
autrichienne et, ensemble, elles écrasèrent la révolution hongroise . Le
116
13 août 1849, les dernières unités hongroises capitulèrent à Világos . Dans
les semaines qui suivirent, plus de cent meneurs du soulèvement hongrois
furent exécutés à Arad. Le 2 octobre, les derniers révolutionnaires hongrois
117
capitulèrent face aux Autrichiens dans la forteresse de Komárom . Le 6
octobre 1849, au jour anniversaire de la révolution d'octobre à Vienne,
Lajos Kossuth (1802–1894), 118, 117
Lithographie de Jacott. l'ancien ministre-président Batthyány fut exécuté à Pest .

Lajos Kossuth, le représentant politique le plus important du mouvement de


115
libération hongrois, s'exila en août 1849. Jusqu'à sa mort à Turin en 1894, il plaida pour l'indépendance de la Hongrie .

Provinces et États italiens


Au XIX
e siècle, après la fin de l'hégémonie napoléonienne en Europe et dans les principautés italiennes, l'Italie était
composée de différents États. Les régions d'Italie du Nord (Lombardie, Émilie (duchés de Parme et Modène), Toscane et
Venise) étaient sous domination autrichienne. À partir des années 1820 eurent lieu les soulèvements du Risorgimento,
96
mouvement qui aspirait à un État unitaire italien et s'opposait ainsi à la domination autrichienne en Italie du Nord . À la
suite de la révolution de Juillet, dans les années 1830, plusieurs soulèvements furent initiés dans différentes régions
italiennes par des groupes clandestins comme ceux gravitant autour des groupes radicaux-démocrates partisans du
29
Risorgimento de Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi ; cependant, tous échouèrent .

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Giuseppe Mazzini (1805- Giuseppe Garibaldi Daniele Manin (1804-
1872), républicain (1807-1882), général et 1857), un des acteurs du
combattant pour la homme politique italien, Risorgimento, président
réalisation de l'unité l’un des « pères de la du gouvernement de la
italienne. patrie » italienne. République de Saint-
Marc.

À l'époque de la révolution de mars, ces révolutionnaires jouèrent également un rôle important en Italie. Les thèses de
Mazzini d'une Italie unie et libre au sein d'une Europe des peuples libérée des dynasties monarchiques, qui furent
diffusées par le journal interdit Giovine Italia, n'eurent pas seulement une influence sur les révolutions des États italiens,
29
mais furent aussi significatives pour les courants radicaux-démocrates dans de nombreuses autres régions d'Europe .

Les événements révolutionnaires de 1848 eurent un fort


retentissement, non seulement en Italie du Nord, mais aussi dans
d'autres provinces d'Italie. En janvier 1848 déjà, de premiers
soulèvements de combattants pour la liberté eurent lieu en Sicile, à
Milan, à Brescia et à Padoue contre la suprématie des Bourbons au sud
et des Autrichiens au nord, qui s'intensifièrent le 17 mars 1848 à
Venise et à Milan le 18. Les combats durèrent cinq jours dans la
capitale lombarde. Finalement, les révolutionnaires déclarèrent
l'indépendance de la Lombardie vis-à-vis de l'Autriche, et son
rattachement au royaume de Sardaigne. Cette situation mena à la
119 Le premier détachement de volontaires à
guerre entre le royaume de Sardaigne et l'Autriche .
l'ancienne gare-sud de Vienne (Gloggnitzer
Le 4 mars 1848, le roi Charles-Albert de Sardaigne avait déjà concédé Bahn), avant leur départ pour apporter un
soutien à l'armée de Radetzky en Italie.
dans son État une constitution représentative d'inspiration française,
Départ des volontaires pour l'Italie le 3 avril
avec laquelle il introduisit une monarchie constitutionnelle, de façon à 1848, toile d'Alois Schönn.
tirer profit de l'élan révolutionnaire pour unifier l'Italie sous son règne.
Le 25 juillet 1848, malgré leurs premiers succès, les troupes du roi
Charles-Albert furent défaites par les Autrichiens menés par le maréchal Joseph Radetzky lors de la bataille de
114, 96
Custoza . Selon l'armistice du 9 août, la Lombardie dut retourner à l'Autriche et seule Venise demeura insoumise. Les
révolutionnaires italiens avaient déclaré la ville indépendante le 23 mars 1848 et proclamé la république de Saint-Marc,
119
dirigée par Daniele Manin .

En février 1849, lorsque les insurgés fomentèrent un putsch contre le grand-duc Léopold II de Toscane de la maison des
Habsbourg, la guerre fut relancée. Celle-ci tourna de nouveau en faveur des Autrichiens menés par Radetzky, lors de la
114, 113
bataille de Novare contre l'armée de Sardaigne , forte de 100 000 hommes. Le mouvement d'unification italien fut
ainsi momentanément anéanti, et la prédominance autrichienne en Italie du Nord fut, pour l'essentiel, de nouveau
restaurée. Le roi Charles-Albert de Sardaigne abdiqua au profit de son fils, Victor-Emmanuel II de Savoie, et partit en exil
119
au Portugal. Le nouveau roi conclut le 6 août à Milan un traité de paix avec l'Autriche .

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Le 22 août 1849, la république révolutionnaire de Venise, dernier bastion des soulèvements italiens de 1848-1849, fut
écrasée. Joseph Radetzky reçut de l'empereur la charge de gouverneur général, civil et militaire du royaume lombardo-
120
vénitien .

Dans de nombreuses régions non-autrichiennes d'Italie, il y eut également en 1848-1849 des troubles révolutionnaires ;
dans le royaume des Deux-Siciles par exemple, où les soulèvements de janvier 1848 poussèrent le roi Ferdinand II des
96
Deux-Siciles à se doter d'une constitution le 10 février 1848 .

En novembre 1848, le pape Pie IX fuit Rome et abandonna les États


pontificaux devant les troubles qui s'intensifiaient. Il se replia à Gaeta, sur la
côte du royaume des Deux-Siciles. Le 9 février 1849, les révolutionnaires
romains menés par un triumvirat comprenant Giuseppe Mazzini
proclamèrent la république dans les États pontificaux. Le 3 juillet 1849, la
révolution romaine fut écrasée par les troupes françaises essentiellement,
121
mais aussi espagnoles et autrichiennes aux ordres des gouvernements de
Proclamation de la République de partis cléricaux, ce qui provoqua, cependant, des protestations en France,
Saint-Marc devant le palais des comme à Lyon. Par la suite, le pouvoir du comité exécutif fut transféré aux
Doges, le 23 mars 1848, lithographie
cardinaux. Ce n'est qu'en 1850 que le pape revint ; il annula une grande partie
de Sanesi, vers 1850.
de ses réformes de 1846 et mit en place des mesures particulièrement
96
réactionnaires dirigées contre les libéraux .

Bavière
À partir du 4 mars 1848, il y eut en Bavière une recrudescence de troubles et de soulèvements à visée démocratique et
libérale. Le roi Louis Ier de Bavière céda le 6 mars à certaines revendications des révolutionnaires et convoqua un cabinet
plus libéral. Cependant, le roi se trouvait dans une situation délicate en raison d'une liaison non conforme à son rang avec
la prétendue danseuse espagnole Lola Montez, qui lui faisait délaisser en partie les affaires d'État. Cette affaire exposa
également Louis aux critiques des camps conservateur et catholique. Le 11 mars 1848, Lola Montez fut bannie de Munich.
Il y eut de nouveaux troubles lorsque le bruit courut que la danseuse était de retour. À la suite de cela, le 20 mars, le roi
122, 52
abdiqua au profit de son fils Maximilien II de Bavière .

Après l'échec de la Constitution de Francfort, survint en Rhénanie-Palatinat (qui appartenait autrefois à la Bavière) le
soulèvement palatin de mai 1849. Au cours de ce soulèvement, la Rhénanie-Palatinat fut temporairement séparée du
59
pouvoir bavarois. Cependant l'insurrection fut rapidement écrasée par l'armée prussienne .

Saxe
Dans le Royaume de Saxe il y eut, à la suite des événements révolutionnaires, un changement de ministres et quelques
123
réformes libérales . Après que le roi de Saxe eut refusé la constitution de l'empire votée à Francfort le 28 mars 1849, il y
124
eut un soulèvement à Dresde le 3 mai .

124
La figure centrale de ce soulèvement d'environ 12 000 insurgés fut l'anarchiste russe Mikhaïl Bakounine . La Saxe était
citation 28
un bastion des démocrates radicaux, organisés au sein des « associations de mars » , le drapeau rouge flottait
125
donc au côté de celui noir-rouge-or . Comme le déclara Stephan Born, la lutte pour la constitution était secondaire, la
126
souveraineté du peuple était plus importante à ses yeux .

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Après que le roi eût fui la ville pour se réfugier dans la forteresse de Königstein, que les chambres fussent dissoutes et que
les ministres se fussent retirés, les révolutionnaires formèrent un gouvernement provisoire. Les troupes saxonnes étaient
pour la plus grande partie dans le Duché de Holstein. Le gouvernement saxon en fuite se tourna vers la Prusse pour
obtenir de l'aide. Les troupes prussiennes et les unités militaires régulières saxonnes restées sur place écrasèrent
124
l'insurrection le 9 mai 1849 après des combats de rue acharnés .

Holstein et Schleswig ; première guerre dano-allemande


Fin mars 1848, un soulèvement allemand national se produisit dans les duchés nordiques de Schleswig et de Holstein,
après que le roi Frédéric VII de Danemark, sous l'influence des nationaux-libéraux danois, eût voulu faire adopter une
constitution commune au Royaume de Danemark et aux duchés de Schleswig
et de Holstein. Ces duchés dépendaient à l'époque du roi danois en sa qualité
de duc. Le Holstein, en tant que fief allemand, était cependant membre de la
Confédération germanique depuis 1815, tandis que le Schleswig était un fief
du Royaume de Danemark. Les nationaux-libéraux allemands craignirent
l'incorporation du Schleswig dans le Danemark et formèrent un
gouvernement provisoire. Il fut reconnu par le Bundestag de la Confédération
germanique à Francfort avant même l'ouverture du Parlement de Francfort,
toutefois l'absorption formelle du Schleswig dans la confédération fut évitée.
À la suite de la formation du gouvernement nationaliste, la première guerre
dano-allemande commença. À la demande de la confédération, les troupes
prussiennes, dirigées par le Generalfeldmarschall Frédéric von Wrangel,
127
parvinrent jusqu'au Jutland .

Cette manœuvre conduisit à une pression diplomatique sur la Prusse de la


part de la Russie et du Royaume-Uni qui menacèrent de soutenir Mikhaïl Bakounine (1815–1876).
militairement le Danemark. La Prusse céda, et le roi Guillaume IV conclut
128
l'armistice de Malmö avec le Danemark le 26 août 1848 . Le retrait des
troupes de la Confédération germanique du Schleswig et du Holstein ainsi
129
que la dissolution du gouvernement provisoire de Kiel y étaient prévus .

Cette action arbitraire de la Prusse conduisit à une crise au sein du Parlement


de Francfort, qui avait commencé entretemps à siéger. Il devint clair que les
moyens et l'influence du Parlement étaient minimes. Il était soumis au bon
vouloir de la Prusse et de l'Autriche. Puisque le Parlement ne disposait
d'aucun moyen de poursuivre la guerre contre le Danemark sans la Prusse, il
129
se vit contraint d'approuver l'armistice le 16 septembre 1848 . Cette
approbation eut pour conséquence de nouveaux troubles dans toute Prise d'assaut des barricades par
l'Allemagne, et plus particulièrement à Francfort. Puis, les troupes l'armée prussienne sur la
Konstablerwache à Francfort le
prussiennes et autrichiennes furent envoyées à Francfort contre ce qui
18 septembre 1848. Lithographie de
dégénéra en combats de barricades. Lors de ces affrontements, il n'était plus
E. G. May d'après un dessin de Jean
tellement question du Schleswig-Holstein pour les insurgés, mais désormais, Nicolas Ventadour.
130
et de manière grandissante, de la défense de la révolution elle-même .

Le 25 mai 1849, le Danemark adopta une constitution établissant une monarchie constitutionnelle ainsi qu'un parlement à
34
deux chambres élu au suffrage universel .

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Le parlement de Francfort

Formation du parlement
Après que Friedrich Daniel Bassermann eût exigé le 12 février 1848 au
citation 29
parlement de Bade une représentation populaire au sein du
131
Bundestag allemand , cette revendication se propagea au-delà du
parlement et ainsi, le 5 mars, l'assemblée d'Heidelberg se conclut par une
citation 30 39
invitation à un pré-parlement constituant . Après que le
Bundestag de la Confédération germanique eût réagi à la pression publique
en accordant la liberté de la presse, il essaya aussi de regagner sur-le-champ Le parlement de Francfort dans
l'église Saint-Paul.
la souveraineté de la constitution et de la représentation parlementaire en
reconnaissant la nécessité d'une révision de l'Acte confédéral allemand et de
la mise en place du comité des dix-sept afin d'élaborer une nouvelle base à la
131
constitution pour une Allemagne unie . Le « pré-parlement », au sein
duquel les libéraux avaient le dessus sur la gauche radicale, décida dans les
premiers jours d'avril de travailler en commun avec la Confédération
germanique et d'amorcer avec elle les élections pour une assemblée nationale
39
constituante afin de donner un cadre juridique au mouvement . Le comité
des cinquante fut mis en place pour représenter le mouvement
révolutionnaire auprès du Bundestag, et celui-ci appela les États de la
Confédération germanique à mettre en œuvre l'élection de l'assemblée Un débat au Parlement de Francfort
nationale. Elle se réunit pour la première fois le 18 mai 1848 en l'église Saint- pendant un discours de Robert Blum.
Paul de Francfort et élut le libéral modéré Heinrich von Gagern comme
37
président .

L'assemblée nationale établit le pouvoir central provisoire le 28 juin 1848, un gouvernement faisant office d'exécutif pour
132
le parlement, et reprit le pouvoir étatique du Bundestag . Le poste de chef de l'exécutif (régent impérial) fut attribué à
Jean-Baptiste d'Autriche, connu pour ses opinions libérales. Le prince Charles de Linange fut nommé ministre-président
133
de ce nouveau « ministère de l'empire » .

Structure et constitution du parlement


128
Le parlement de Francfort devait préparer l'unité allemande et élaborer la constitution de l'empire . Au sein de ce
parlement, la plupart des membres étaient issus de la bourgeoisie : de grands propriétaires cultivés, des hauts
fonctionnaires, des professeurs, des officiers, des magistrats, des avocats, etc. Pour cette raison, le parlement fut affublé de
135, 136
surnoms peu flatteurs par le peuple goguenard : « parlement des notables » ou « parlement des professeurs » . Dans
le cadre du travail parlementaire, différents groupes parlementaires se formèrent bientôt. Ils furent baptisés en fonction
des cafés où leurs membres se rencontraient après ou entre les séances pour convenir de leurs propositions et de leurs
idées. À l'exception d'un grand groupe de députés qui n'appartenaient pas aux factions (33 % des députés en octobre
1848), deux ailes idéologiques et deux partis centristes se constituèrent. Leur répartition au sein du parlement était la
citation 31
suivante en octobre 1848 : la gauche démocratique , le centre gauche, le centre droit et la droite
137, 138
conservatrice . La première, également appelée die Ganzen à l'époque, était composée des fractions du Deutscher
Hof (8 %), du Donnersberg (7 %) auxquels se joignit en novembre le Nürnberger Hof. À partir de début 1849, elle fut
globalement réunie au sein du Centralmärzverein (Association centrale de mars) duquel naquit le parlement croupion
citation 32 citation 33
allemand . Le deuxième groupe était celui de centre gauche parlementaire-libéral , également appelée die

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Halben. Il était composé du Württemberger Hof (6 %) et
du Westendhall (7 %), puis du Augsburger Hof (7 %) à
partir de septembre. Il s'unit avec le centre droit en février
1849 au sein du groupe Weidenbusch. Le troisième groupe
citation 34
était le centre droit constitutionnel-libéral : à
partir d'août, avec le détachement du Landsberg (6 %), il
fut absorbé par la grande fraction Casino (21 %). Avec le
centre gauche, il forma la liberale Mitte (centre libéral),
connu sous le nom die Halben. Début 1849, une partie de
la fraction Casino fusionna avec les fractions de droite
pour former le Pariser Hof. Enfin, la droite
citation 35
conservatrice était principalement composée de
Évolution des différentes fractions au sein de
conservateurs protestants. Ils siégèrent au départ dans la 134
l'hémicycle .
Steinernen Haus, puis ils furent connus à partir de
septembre comme la fraction du Café Milani (6 %).

Débats
Le parlement de Francfort vit s'opposer les libéraux, die Halben, et les
démocrates, die Ganzen. Les premiers, plus modérés, acceptaient le
compromis avec les monarques et privilégiaient la monarchie
constitutionnelle héréditaire adoptant soit la solution petite-allemande (sans
l'Autriche), soit la solution grande-allemande (avec l'Autriche) ; tandis que les
seconds plus intransigeants donnaient plus d'importance à la souveraineté du
peuple et donc à un régime fortement parlementaire. Les plus radicaux
d'entre eux revendiquaient la mise en place d'une république. Les libéraux
redoutaient dans ce cas une « république rouge », l'anarchie et une nouvelle
139 137
Caricature de la création d'un État terreur . La solution grande-allemande avait les faveurs des démocrates .
national. De gauche à droite :
Heinrich von Gagern, Alexander von Les groupes parlementaires débattaient vivement sur le droit de veto à
Soiron, Carl Theodor Welcker et accorder à l'exécutif sur les décisions du parlement. La majorité souhaitait un
Friedrich Daniel Bassermann. veto suspensif, mais certains libéraux comme Dahlmann souhaitaient
attribuer un veto absolu pour faciliter l'acceptation du titre impérial au roi de
Prusse. Un autre débat concernait le suffrage, les plus radicaux réclamaient le
suffrage universel masculin direct secret, tandis que les libéraux, par peur des démagogues, lui préféraient un suffrage
140, 141, 142
censitaire .

Le désaccord des députés paralysant le parlement, il vint à manquer un pouvoir exécutif capable de faire appliquer les
135
décisions (qui échouaient souvent en raison des initiatives individuelles de l'Autriche ou de la Prusse) . Cela mena à
plusieurs crises, comme la guerre contre le Danemark au sujet de la question du Schleswig-Holstein. (Voir plus haut
Holstein et Schleswig ; première guerre dano-allemande).

Vote de la constitution, puis refus de la couronne impériale


143
Malgré tout, le parlement se prononça le 28 décembre 1848 pour un ensemble de droits fondamentaux , puis, le
28 mars 1849, vota la Constitution de Francfort avec une majorité de 42 voix. Pour ce vote, les libéraux du centre-droit
citation 36, 134
s'allièrent à ceux du centre-gauche, on parle de « pacte Simon-Gagern ». Elle prévoyait une monarchie

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constitutionnelle héréditaire, une unification avec la solution petite-allemande dont le roi de Prusse serait l'empereur, le
33
suffrage universel direct et secret, ainsi qu'un veto suspensif .

Le 3 avril, lorsque le roi Frédéric-Guillaume


IV de Prusse refusa la dignité d'empereur que
citation 37
lui proposait la députation impériale ,
le Parlement de Francfort fut de fait un
129, 144
échec . 29 des États de moyenne
puissance approuvèrent la Constitution.
L'Autriche, la Bavière, la Prusse, la Saxe et
Hanovre la refusèrent. Les députés prussiens
et autrichiens quittèrent le Parlement
lorsqu'ils furent révoqués par leur
59
gouvernement .

Fin du parlement et de la Schéma de la structure de l'État allemand unifié prévue dans la


révolution Constitution du Parlement de Francfort de 1849.

Afin de faire toutefois aboutir la Constitution


dans les Länder isolés malgré le renforcement de la contre-révolution, il y eut
en mai 1849 dans certains centres révolutionnaires des « soulèvements de
citation 38
mai » dans le cadre de la campagne pour la constitution du Reich .
Ces soulèvements créèrent un deuxième sursaut révolutionnaire radicalisé qui
prit des proportions semblables à une guerre civile dans certaines régions de
145
la Confédération, par exemple le Pays de Bade et la Saxe . Le Parlement de
Francfort perdit la plus grande partie de ses membres en raison des
révocations et d'autres défections, et se retira à Stuttgart le 30 mai 1849 sans
les députés prussiens et autrichiens sous la forme d'un parlement
citation 32 146
croupion . Il restait 130 députés . Le 18 juin 1849, ce parlement
Dissolution du « parlement
fut violemment dissous par les troupes du Wurtemberg. C'est avec la défaite
croupion » le 18 juin 1849 à
des derniers combats révolutionnaires du 23 juillet à Rastatt que la Stuttgart : des dragons
59, 49
Révolution de mars fut définitivement mise en échec . wurtembergeois dispersent la
manifestation des députés maintenus

Répercussions et conséquences en
dehors (illustration d'un livre de
1893).
Allemagne

Conséquences immédiates
Après l'échec de la révolution, une contre-révolution réactionnaire triompha. Dans la décennie qui suivit 1848, appelée
« ère réactionnaire », s'établit de nouveau une période de Restauration, qui ne prit cependant pas tout à fait les
147, 148
proportions de la répression de Metternich pendant le Vormärz .

En dehors de la Confédération germanique, la révolution fut aussi écrasée. En France, la République se maintint jusqu'en
149
1851-1852 . Les constitutions ne se maintinrent durablement qu'au Danemark, en Prusse et au Royaume de
150
Sardaigne . La constitution du Royaume de Sardaigne fut la base du Royaume d'Italie unifié en 1861 (voir
Risorgimento).
151

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151
Après son échec provisoire lors de la conférence d'Olmütz de 1850 , l'idée d'une union de la petite Allemagne fut
imposée et réalisée « d'en haut » par les puissances conservatrices dominantes menées par la Prusse sous la direction
d'Otto von Bismarck en tant que ministre-président prussien à partir de 1862, après les trois guerres d'unification
allemande menées par la Prusse contre le Danemark, contre l'Autriche et contre la France. En 1871, à la suite de la victoire
de la Prusse sur la France, le roi Guillaume de Prusse fut couronné premier empereur allemand à Versailles sous le nom de
Guillaume Ier d'Allemagne et l'Empire allemand fut proclamé ; jusqu'en 1890, le chancelier impérial Bismarck joua un rôle
152 148
prépondérant dans sa politique . L'influence de la révolution dans le processus d'unification est indéniable .

Acquis de la révolution
153
L'échec évident des objectifs nationalistes de la Révolution de mars
détourna souvent l'attention des succès certains et des progrès durables qui
furent atteints dans les années de la Révolution et sur lesquels la contre-
révolution victorieuse ne put revenir, comme en premier lieu la fin définitive
147
de l'ordre féodal . Une grande partie de la population rurale et paysanne
adhéra aux revendications d'abolition du servage héréditaire et des
redevances féodales, ce qui la conduisit à participer aux mouvements de mars
La déroute du Printemps des 154
Peuples en 1849 caricaturée par 1848, en particulier en Autriche .
Ferdinand Schröder dans le
Un autre succès certain des années révolutionnaires fut l'abolition de la
Düsseldorfer Monatshefte sous le
titre de Panorama de l'Europe en justice inquisitrice secrète des périodes de la Restauration et du Vormärz.
août MDCCCXLIX. L'exigence du caractère public de la juridiction répressive et de la cour
d'assises faisait partie des revendications fondamentales de mars. Sa mise en
place conduisit à une amélioration durable de l'équité juridique. La
148
constitution prussienne fut également un acquis certain .

De plus, pendant la Révolution, à la suite de l'assouplissement de la censure,


une presse plus ou moins pluraliste émergea. Le nombre de journaux
politiques passa ainsi de 118 en 1847 à 184 en 1850. En Autriche, il n'y avait
que 79 journaux avant la révolution, contre 388 ensuite. Dans toute
155
l'Allemagne, le nombre de journaux aurait atteint 1 700 en 1848 . Ceux de
gauche comme de droite gagnèrent en influence sur les actualités politiques.
À gauche, on peut citer par exemple le journal publié par Karl Marx, la Neue
Rheinische Zeitung (Nouvelle Gazette rhénane), qui fut interdit le 19 mai
156
1849 . Le centre modéré était entre autres représenté par la Deutsche
Zeitung (Journal allemand) et la droite par la Neue Preußische Zeitung
(Nouvelle Gazette prussienne) à la création de laquelle Otto von Bismarck fut
157
associé . C'est avec le Kladderadatsch (Patatras) que vit le jour le
7 mai 1848 l'un des premiers grands magazines satiriques
158, 159
d'Allemagne .

Première édition du magazine


Influences sur les différentes mouvances politiques et satirique Kladderadatsch (mai 1848).
associatives
Le rétablissement de la liberté associative en Allemagne eut pour conséquence
la formation de nombreuses associations, politiques notamment. Elles peuvent être classées en associations ouvrières,
160
démocratiques, constitutionnelles, catholiques, rurales, et groupes d'intérêt citoyens , les associations conservatrices
161

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161
étant peu développées . Les premières, rassemblées dans la fraternité générale des travailleurs allemands fondée le
162, 163 164
3 septembre 1848 à Berlin , étaient au nombre de 170, pour un total de 15 000 membres au début de 1849 .
C'était la première organisation de travailleurs présente dans plusieurs régions en Allemagne : elle eut notamment un rôle
165
important dans l'émergence des syndicats . Les associations démocratiques, également nommées
citation 39 166
« populaires », étaient à leur apogée, au nombre d'environ 200 pour 200 000 membres . Début 1849, elles se
167
rassemblèrent pour former le Centralmärzverein qui, en mars, comptait 950 associations et 500 000 adhérents . Les
citation 40 168
associations constitutionnelles, appelées aussi « patriotiques », rassemblaient les libéraux . Elles étaient
169
moins importantes en nombre d'adhérents que les associations populaires , leur association nationale rassembla ainsi,
168
en avril 1849, 160 associations locales . Les associations catholiques, dites aussi « Pi », étaient aussi très répandues :
170 citation 41
dans le seul Bade, il y avait 400 associations pour 100 000 membres . Les associations rurales , présentes
seulement en Silésie, se regroupèrent en août 1848 dans le Hauptristikalverein. Elles étaient au nombre de 200, pour
171 172
200 000 membres . Enfin, le mouvement ouvrier était naissant .

Les nouveaux mouvements réclamant une émancipation, en particulier le mouvement ouvrier et le mouvement féministe,
n'avaient pas eu un poids important dans la révolution. Ils n'étaient pas directement représentés au parlement, tout au
plus la gauche libéral-démocrate bourgeoise défendait leurs intérêts. La révolution a cependant fortement influencé leur
173
développement .

En ce qui concerne les féministes, le 12 mai 1849 la journaliste et avocate du droit des femmes Louise Otto-Peters fonda le
journal politique Frauen-Zeitung (Journal des femmes), où elle appelait au regroupement des ouvrières au sein
174, 175
d'associations afin de défendre leurs intérêts .

Une période de réaction suivit directement la révolution, marquée par les procès contre les démocrates et les
176
communistes, et par la censure et le contrôle de l'administration . Elle laissa cependant rapidement la place à une ère
plus libérale dite « Neue Ära » entre 1849 et 1866. Elle vit notamment les forces libérales se renforcer et se rassembler en
177
1861 dans le premier parti politique allemand : le parti progressiste allemand . Toutefois, Wolfgang Siemann nota que
toutes ces associations politiques préfiguraient les partis politiques modernes. Il faut par ailleurs définir avec précision le
178
terme de « parti » pour déterminer quel est le premier parti allemand .

179
La plupart des démocrates radicaux, quand ils n'avaient pas été emprisonnés ou exécutés, s'étaient exilés . Les années
1848-1849 virent une vague d'émigration massive. Pendant les années 1847, 1848 et 1849, respectivement 78 800, 59 000
180
et 61 700 Allemands émigrèrent, surtout vers les États-Unis . Les émigrants y étaient désignés par le nom de « Forty-
Eighters » ce qu'on pourrait traduire par « quarante-huitards ». Beaucoup de ces émigrés s'impliquèrent dans la vie
49
démocratique locale . Ainsi ils furent nombreux à soutenir Abraham Lincoln lors des élections présidentielles
américaines, à combattre l'esclavage ou à prendre part à la guerre de Sécession au côté des États du Nord de 1861 à 1865.
181
Certains firent également une carrière politique comme Lorenz Brentano ou Carl Schurz (ministre de l'intérieur de 1877
182
à 1881) .

Les autres démocrates radicaux, qui étaient restés en Allemagne ou qui y étaient revenus après l'amnistie de 1862,
183
rejoignirent massivement le mouvement ouvrier et la social-démocratie .

Historiographie

Postérité de la révolution

184

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184
D'abord mis au ban, par le royaume de Prusse notamment , l'Empire allemand se considérait comme l'aboutissement
de la révolution de mars, mais en sous-estimait l'influence et ne suivait pas son esprit. Ainsi le parlement national et une
185
partie de la constitution étaient repris des acquis de la révolution de mars . Toutefois les droits fondamentaux n'étaient
186
pas inscrits dans la constitution mais seulement assurés au moyen de lois .

La République de Weimar était fidèle à la révolution de mars et remit en


avant ces événements. Sa Loi fondamentale était fondée sur le projet de
187, 188
constitution élaboré dans l'église Saint-Paul de Francfort .

Adolf Hitler détourna la révolution à des fins expansionnistes, y trouvant une


justification pour l'Anschluss. Finalement, après la Seconde Guerre mondiale,
les deux États allemands se disputèrent l'héritage révolutionnaire : la RFA se
prévalait de la liberté d'expression, de presse et de circulation réclamée en
188 e
1848 ; la RDA, de sa tradition révolutionnaire . Au XX siècle, un grand
nombre de mouvements politiques allemands, surtout en Allemagne de l'Est,
de la gauche radicale aux nationalistes en passant par les démocrates, se
189
réclamaient de la révolution de 1848 .

Causes de l'échec
139
Les causes de l'échec de la révolution ont longtemps été analysées . Pêle-
mêle, on peut citer le dualisme Autriche/Prusse qui empêche toute évolution ;
la division entre les libéraux et les démocrates ; le rejet de la révolution par les
Allégorie de la défaite de la
bourgeois et les libéraux de peur de la voir se transformer en révolution révolution de 1848, peinture d'Alfred
139
d'Octobre ou en nouvelle Terreur française ; le manque de soutien des Rethel, 1849.
autres grandes puissances européennes ; le choix personnel de Frédéric-
Guillaume IV de Prusse qui a été trop vu comme l'homme providentiel ; la
rapide victoire en mars qui donne aux députés des attentes irréalistes comme la création simultanée d'un État-nation, la
proclamation des droits fondamentaux et d'acquis sociaux. Botzenhart dit résumer la pensée de Langewiesche, Wehler et
Siemann en disant qu'il y avait trop de problèmes à régler. Il ajouta que les difficultés de la Révolution française, alors que
148
là-bas la situation était plus simple, montre combien la tâche était difficile . Nipperdey quant à lui exposa les pour et les
contre de la politique des libéraux, puis conclut que la faute n'est à imputer ni aux démocrates ni aux libéraux, car leur
139
mésentente était inévitable. Il conclut que les éléments contraires étaient trop nombreux .

La répression de la Révolution et la victoire des réactionnaires engendrèrent un dualisme spécifiquement allemand entre
les idées de « Nation » et de « Démocratie » qui marqua pour longtemps l'histoire allemande et qui est encore sensible au
XXI
e siècle. À la différence de la France, des États-Unis ou d'autres pays où, à la suite de révolutions victorieuses,
« Nation » et « Démocratie » sont plutôt vues traditionnellement comme une unité et où l'adhésion à la Nation inclut en
général également l'adhésion à la Démocratie, en Allemagne la relation entre Nation et Démocratie est encore de nos jours
(2015) un objet de débats polarisants, controversés et souvent très empreints d'une dimension émotionnelle (voir
35
Sonderweg) .

Notes et références
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Deutsche
Revolution 1848/1849 (https://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Revolution_1848/1849?oldid=80093521) » (voir la liste
des auteurs (https://de.wikipedia.org/wiki/Deutsche_Revolution_1848/1849?action=history)).

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Références
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l'Autriche de 1815 à 1945 », p. 120
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Voir aussi

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Articles connexes
Absolutisme
Biedermeier
Constitution de Francfort
Décrets de Karlsbad
Histoire de l'Allemagne
Histoire de l'Autriche
Ligue des communistes
Libéralisme
Nationalisme
Révolution allemande de 1918-1919
Révolution industrielle
Vormärz
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