CHAPITRE I
MATÉRIAUX CRISTALLISÉS
I.1.1. Introduction :
La matière peut se présenter sous trois états physiques : état gaz, état liquide et état
solide. Les deux états liquide et gaz sont des états fluides et les états liquide et solide sont
des états condensés.
L’état liquide est peu compressible, a un volume propre mais pas de forme propre.
Ses constituants peuvent avoir des mouvements de translation et de rotation. Les
interactions entre ces derniers sont faibles et dues à des liaisons de faible énergie : Liaisons
de Van der Waals (Keesom, Debye et London) et liaisons hydrogène. L’entropie de l’état
liquide est intermédiaire entre celles des états solide et gazeux.
- solides amorphes : Etat désordonné. Exemples : les verres (état vitreux), les plastiques, les
caoutchoucs …
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a- Solides amorphes :
Prenons comme exemple des solides amorphes, un solide dans un état vitreux.
L’état vitreux est désordonné, métastable, généralement isotrope. Il est obtenu par
refroidissement rapide du matériau liquide correspondant (opération de trempe ou de
vitrification). Les matériaux solides à l’état vitreux sont généralement transparents,
thermiquement et mécaniquement fragiles et mauvais conducteurs de chaleur et
d’électricité. Leur fusion n’est pas franche, elle passe progressivement de l’état solide à l’état
liquide par une transition pateuse qui s’étant sur un intervalle de température. La diffraction
des rayons X par les solides amorphes se fait d’une manière continue et donc ne donne pas
de spectre de raies.
b- Solides cristallins :
L’état solide cristallin est ordonné et généralement anisotrope. Les propriétés des
matériaux cristallins dépendent de leurs structures et de leurs compositions. Parmi ces
propriétés anisotropes, nous citons :
- Existence de faces naturelles planes dans les cristaux réels (aspect macroscopique) : Le
développement des faces naturelles peut varier mais leur orientation reste rigoureusement
constante (loi de la constance des angles). Exemple : cristal de quartz (silice cristallisée sous
la forme d’un prisme hexagonal droit associé à deux pyramides hexagonales).
- Clivage des cristaux : C’est l’aptitude des cristaux à se séparer (se cliver) suivant certaines
directions préviligiées. Exemples : le sel gemme NaCl (cube), la fluorine CaF 2 (octaèdre
régulier), le mica qui est une variété de la silice SiO2 (lamelles) …
- Diffraction des rayons X : La diffraction des rayons X par les solides cristallins donnent un
spectre de raies contrairement aux solides amorphes qui diffractent d’une manière continue.
- Fusion des cristaux : La fusion des solides cristallins s’effectue d’une manière franche
(nette) alors que celle du solide amorphe est pateuse donnant une température de fusion
qui s’étale sur un intervalle de température.
Remarque :
Le cristal parfait n’existe pas, en raison de la présence des défauts cristallins et des
impuretés. Dans la pratique, un cristal sera considéré comme parfait si l’ordre atomique
dans ce cristal est respecté sur une distance d’au moins 50 Å.
Le solide cristallisé renferme des microcristaux entre lesquels existent des frontières assez
nettes.
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I.2. STRUCTURE CRISTALLINE
Les analyses par diffraction des rayons X ont permis de déterminer la disposition
spatiale des atomes, ions ou molécules constituant le cristal.
I.2.1. Cristal :
On appelle cristal l’ensemble formé par la répétition périodique dans l’espace, d’un
motif permettant de le reconstituer :
I.2.2. Réseau :
Figure I.1 : Réseau spatial formé par l’intersection de 3 familles de plans réticulaires
(100), (010) et (001). Le vecteur n définit une rangée [2,2,1].
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a- Nœud :
Un nœud est défini par l’extrémité d’un vecteur n du réseau, d’origine arbitraire
(figure I.1) :
n =u a +v b +w c
a , b , c : vecteurs de base
b- Rangée :
On appelle rangée toute droite passant par deux nœuds du réseau. Elle est définie
par le vecteur n appartenant à cette rangée (figures I.1 et I.2). On la symbolise par [u,v,w],
les nombres u, v, w étant les indices de la rangée.
Une rangée est caractérisée par son paramètre de rangée défini par la distance séparant
deux nœuds proches voisins de cette rangée.
Figure I.2 : Réseau plan formé par l’intersection de deux familles de rangées.
n = u a + v b ; a et b : vecteurs de base du réseau plan.
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c- Plan réticulaire :
On appelle plan réticulaire tout plan passant par trois nœuds non colinéaires du
réseau (figure I.1). Il est noté (h k l), les nombres h, k et l étant les indices de Miller.
- Indices de Miller :
Les indices de Miller h, k et l sont des nombres entiers positifs, négatifs ou nuls.
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Exemples de plans réticulaires : figures I.4.a,b,c,d.
Figure I.4 : Exemples de plans réticulaires : (a) : (111), (b) : (110), (c) : (100), (d) : (221)
- Distance réticulaire :
On appelle distance réticulaire (ou interréticulaire), notée d hkl , la distance séparant deux
plans réticulaires proches voisins de la famille de plans réticulaires (h k l). Son expression
pour les systèmes cubique, orthorhombique et quadratique où le trièdre Oxyz est
trirectangle, est déduite en suivant la démarche suivante :
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Soit PQR le plan réticulaire le plus proche de l’origine O du réseau, représentant la famille
des plans réticulaires (h k l) et H la projection du point O sur ce plan (figure I.3).
Le plan (hkl) coupe les axes Ox, Oy et Oz respectivement aux points P, Q et R :
OP = a / h ; OQ = b / k ; OR = c / l
a, b et c étant les modules des vecteurs de base a , b et c du réseau.
I.2.3. Maille :
a- Définition :
On appelle maille tout parallélipède construit sur trois vecteurs non colinéaires n,1
n ,n
2 3 du réseau (figure I.5).
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b- Volume d’une maille :
n
Le volume v d’une maille est défini par le produit mixte des trois vecteurs 1 ,
n 2 , n 3 , qui ont servis pour sa construction :
n n n
v = (( 1 2 ) . 3 )
Sachant que : n1 = u a + v b w c
1 1 1
n2 a b c
= u 2 + v2 w 2
n3 = u a + v b w c
3 3 3
Si m = 1 la maille est dite simple, sinon elle est dite multiple d’ordre m.
Remarques :
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Figure I.6 : Maille spatiale (tridimensionnelle).
- Cas d’un réseau plan :
L’ordre de multiplicité m indique également le nombre de nœuds par maille (figure I.7), à
condition de compter pour :
Les mailles 1, 2 et 3 d’un réseau plan sont primitivent étant donné que leur
multiplicité m = 4 x 1/4 = 1.
Conventions :
Une maille est caractérisée par ses six paramètres a, b, c, , et (figure I.9).
a, b, c étant les modules des vecteurs de base de la maille et , et les angles entre ces
vecteurs de base tels que :
= ( , ) , = ( , ) et = ( , b )
b c c a a
Une maille est caractérisée par trois faces A, B et C : La face A contient l’angle , la face B
contient l’angle et la face C contient l’angle .
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Figure I.9 : Maille élémentaire d’un réseau tridimentionnel.
a- Eléments de symétrie :
- Centre de symétrie C :
Un centre de symétrie C met en coincidence la figure F et son image F’ par inversion par
rapport à ce point C (figure I.10.a).
Un plan de symétrie ou miroir M met en coîncidence la figure F et son image F’ par symétrie
par rapport à un plan (figure I.10.b).
Un axe de symétrie An fait directement correspondre la figure F avec son image F’ par
rotation autour de cet axe d’un angle = 2/n (figure I.10.c). Les divers axes de symétrie An
capable de décrire complètement l’espace cristallin sont ainsi caractérisés par leur ordre n :
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a-2. Eléments de symétrie de position (microscopique) :
- Axes hélicoïdaux :
Ils combinent une opération de rotation analogue à celle de l’axe A n suivie d’une translation
t parallèle à cet axe (figure I.10.d).
- Plans de glissement :
Ils combinent une opération de symétrie par rapport à un plan de symétrie M suivie d’une
translation t parallèle à ce plan (figure I.10.e).
Figure I.10 : Eléments de symétrie d’orientation : (a) centre de symétrie C ; (b) plan de
symétrie M ; (c) axes de symétrie An ; (d) axes hélicoïdaux ; (e) plan de glissement.
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F est l’objet et F’ son image par rapport à l’élément de symétrie ; = 2/n : angle de
rotation.
b- Systèmes cristallins :
Triclinique Un axe 1 a b c et
Rhomboédrique Un axe 3 a = b = c et = =
a- Maille élémentaire :
La maille élémentaire est dite unitaire si elle ne comporte qu’un seul motif. Le mode
de réseau correspondant, représenté par le symbole P, est alors un mode simple (ou mode
primitif). Tous les nœuds de ce réseau se déduisent du nœud d’origine (arbitraire) par une
t
translation du type : t a
=u +v +w b c
Tous les motifs (nœuds) de la maille élémentaire se caractérisent par des valeurs des indices
u, v et w égales à 0 ou 1. Pour caractériser un sommet quelconque, il suffit de connaitre les
valeurs des indices u, v et w qui seront écrits entre parathèses et séparés par des virgules :
(u, v, w) (figure I.12.a).
b- Mailles de Bravais :
Si la maille élémentaire comporte plusieurs motifs, elle est dite multiple. Il y apparait,
en plus de la translation t = u a + v b + w c où u, v et w sont des entiers, des relations de
translation supplémentaires du type : t' a b
= u’ + v’ + w’ c
Le mode base centrée (« side-face centered »), de symbole S, dérive du mode primitif par
l’adjonction d’une des trois translations suplémentaires suivantes :
t' = ½ a + ½ b ou (1/2, 1/2, 0) mode C
t' = ½ b + ½ c ou (0, 1/2, 1/2) mode A
t' = ½ a + ½ c ou (1/2, 0, 1/2) mode B
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La face opposée à celle centrée est automatiquement centrée par l’un des vecteurs de base
a , b ou c .
Le mode faces centrées (« face centered »), de symbole F, dérive du mode primitif par
l’adjonction des trois translations supplémentaires suivantes qui doivent intervenir
simultanément :
t' = ½ a + ½ b ou (1/2, 1/2, 0)
t' = ½ b + ½ c ou (0, 1/2, 1/2)
t' = ½ a + ½ c ou (1/2, 0, 1/2)
Tous les centres des faces de la maille à faces centrées sont occupés par un motif (nœud).
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Figure I.12 : Les modes de réseaux de Bravais : (a) P, (b) I, (c) S et (d) F.
Conclusion :
Un cristal peut être décrit par sept systèmes cristallins et 14 réseaux de Bravais
(tableau I.2).
Triclinique P
Monoclinique P, S
Orthorhombique P, S, I, F
Rhomboédrique P
Quadratique P, I
Hexagonal P
Cubique P, I, F
- une maille P, qui comprend Z = (8 x 1/8) = 1 motif, est une maille simple.
- une maille S, qui comprend Z = (8 x 1/8 + 2 x 1/2) = 2 motifs, est une maille double.
- une maille I, qui comprend Z = (8 x 1/8 + 1 x 1) = 2 motifs, est une maille double.
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- une maille F, qui comprend Z = (8 x 1/8 + 6 x 1/2) = 4 motifs, est une maille quadruple.
Z.M
= N A .V
NA étant le nombre d’Avogadro et v = ( a b ) . c
Les rayons X sont des ondes électromagnétiques caractérisées par une longueur
d’onde voisine de l’angström (1 Å).
Les rayons X sont produits par des tubes de rayons X par bon bardement d’une cible
métallique (anticathode) par des électrons de très haute énergie (figure I-13). Il en résulte un
rayonnement polychromatique, composé de raies, dû aux différentes transitions des
électrons du métal et un spectre continu dû aux différentes excitations sans changement
d’énergie (figure I-14).
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= C (Z - )
a (cos - cos ) = k
La différence de marche entre les rayons 1’ et 2’ diffusés faisant un angle avec le plan
(h,k,l), s’exprime par l’expression :
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= CB + BD = dh,k,l sin + dh,k,l sin = 2 dh,k,l sin
Remarque :
Figure I.16 : Diffraction des RX par une famille de plans réticulaires (hk l).
II.4.1. Principe :
Un échantillon en poudre très fine dans un tube de verre est placé au centre d’une
boite cylindrique plate sur le pourtour de laquelle est disposé un film photographique (figure
I.17). Un moteur permet de faire tourner l’échantillon pour donner aux plans réticulaires
toutes les orientations possibles autour de l’axe du tube de verre.
Les faisceaux diffractés par une même famille réticulaire se trouveront sur un cône de
révolution ayant son sommet sur l’échantillon (figure I.18).
18
RX, l’autre centrée sur le puit (figure I.19). Chaque cercle correspond à la diffraction sur une
famille de plans réticulaires (hkl).
2l = 4 R
Figure I.17 : Caméra de DEBYE-SCHERRER. Fi gure I.18 : Diffraction sur une famille
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- Détermination du mode de réseau (cas du système cubique):
- Mode faces centrées F : Existent seulement les réflexions pour lesquelles h, k et l
sont de même parité.
a
2 2 2
r’ = r/r0 = d02/d2hkl
Mode P : r’ = 1 2 3 4 5 6 8 9 …
Mode I : r’ = 1 2 3 4 5 6 7 …
Le mode F est immédiatement caractérisé, tandis que pour les modes P et I, il faut dépasser
la sixième raie pour trouver un rapport différent.
La cohésion d’un cristal (cr) est caractérisée par son énergie de cohésion (E c) telle
que :
Ec = Ecr - Eis
Eis : énergie du cristal à l’état isolé lorsque ce dernier est supposé constitué d’un nombre
égal de molécules, d’ions ou d’atomes identiques à ceux du cristal réel mais placés à l’infini
les uns des autres.
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III.1. CRISTAUX MÉTALLIQUES
Les métaux sont des cristaux métalliques formés par une assemblée d’atomes
identiques répartis régulièrement dans l’espace et assimilés à des sphères dures, de rayon
égal à la demi-distance séparant deux atomes adjacents du métal.
Les alliages sont des cristaux métalliques formés par deux ou plusieurs atomes de
métaux différents. On les obtient en fondant puis en refroidissant l’ensemble des métaux
constituant l’alliage, de composition donnée. Si les atomes de l’alliage peuvent se mélanger
en proportions pouvant varier d’une façon continue entre certaines limites, on a une
solution solide (notée SS).
- Solution solide de substitution : Soit deux métaux A et B. Des atomes du métal B peuvent
prendre la place, de manière aléatoire, d’atomes du réseau cristallin du métal A et inversement
(figure II-20-a). Cette substitution exige que les deux solides A et B aient une même structure et des
rayons atomiques R relativement proches (R/R ≤ 10 %). Exemple : Alliages cuivre-zinc (laitons).
- Solution solide d’insertion : Des atomes de rayon atomique faible du métal A se logent
(s’insèrent), de manière aléatoire, dans des sites interstitiels vacants du réseau cristallin du métal B
et inversement (figure II-20-b). Exemple : Alliages fer-carbone (aciers).
(a) (b)
Figure I-20 : (a) Solution solide de substitution : substitution aléatoire d’atomes du métal B (noir)
(b) Solution solide d’insertion : insertion aléatoire d’atomes du solide B (noir) dans le
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III.1.2. Liaison métallique – modèle de gaz d’électrons libres :
Dans le modèle de gaz d’électrons libres, chaque atome du réseau métallique perd,
du fait de sa faible électronégativité, un électron de valence et devient ainsi un cation. La
liaison métallique, qui assure la cohésion du métal, résulte alors de l’interaction
coulombienne entre les charges positives des cations métalliques et les charges négatives
des électrons du gaz d’électrons formés (figure I.21).
La présence des électrons libres dans les métaux explique leur bonne conductivité
électrique et thermique. Les métaux présentent un reflet (ou éclat) métallique
caractéristique et de bonnes propriétés mécaniques : dureté, résistance à la traction et aux
chocs, élasticité, malléabilité et ductilité. L’énergie de la liaison métallique est élevée et varie
de 100 (pour les alcalins) à 800 kJ mol-1 (pour les métaux lourds de transition).
Figure I.22 : Cristal métallique de sodium Na. Les atomes de sodium occupent
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III.2. CRISTAUX COVALENTS
Un cristal covalent est un cristal dans lequel les atomes sont liés entre eux par des
liaisons covalentes. Il constitue une macromolécule covalente de taille infinie.
Les liaisons covalentes, qui sont obtenues par mise en commun de paires d’électrons
de valence provenant des atomes liés, peuvent être homonucléaires ou hétéronucléaires :
- Liaisons covalentes homonucléaires : C’est le cas où les liaisons covalentes sont entre
atomes de même nature. Exemples : Liaisons C-C dans les cristaux du diamant (figure I.23).
- Liaisons covalentes hétéronucléaires : C’est le cas où les liaisons covalentes sont entre
atomes de natures différentes. Exemple : Liaisons Si-C dans le cristal de carborundum.
Etant donné que les électrons des liaisons covalentes sont localisés, la liaison
covalente est forte. Son énergie est comparable à celle des cristaux métalliques. Elle est de
782 kJ mol-1 pour les cristaux covalents faisant intervenir des liaisons C-C.
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La cohésion des cristaux ioniques est assurée par des liaisons ioniques. L’énergie de
cohésion des cristaux ioniques varie de 400 à 900 kJ mol -1.
Les cristaux ioniques sont de très mauvais conducteurs de l’électricité alors que leurs
solutions sont de très bons conducteurs.
Les figures I.24 montrent deux exemples de cristaux ioniques dont la cohésion est
assurée par des liaisons ioniques : cristal de chlorure de césium (CsCl) et cristal de chlorure
de sodium (NaCl).
Figure I.24 : Cristal ionique de NaCl. Les ions Cl- occupent les sommets et le centre des faces
de la maille et les ions Na+ occupent le centre de la maille et des arêtes.
Les cristaux moléculaires sont constitués de molécules neutres. Ils sont des isolants
électriques. Leur cohésion est assurée par des liaisons de faible énergie ( 50 kJ mol-1) : liaison
hydrogène (LH) et liaisons de Van der Waals (VDW).
La liaison hydrogène résulte de l’interaction entre deux dipôles électriques, le premier est dû
à un donneur de proton de type A-H, et le deuxième dû à un donneur d’électrons généralement de
type |B représentant un atome B engagé dans une molécule et portant un doublet libre :
δ- δ+ δ- δ+
A—H .….|B
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atomes d’hydrogène se placent entre deux atomes d’oxygène. Ils assurent ainsi la formation d’une
liaison hydrogène forte de type O-H…O.
Les liaisons de Van der Waals résultent de l’interaction entre dipôles électriques. Leurs
énergies sont faibles ( quelques kJ mol-1) et inférieures à celles des liaisons hydrogène.
L’interaction entre les dipôles électriques peut être de trois types : Keesom, Debye et
London.
Elles sont dues à l’attraction entre molécules polaires, donc à l’interaction entre dipôles
électriques permanents. Leur énergie potentielle EK est :
EK = - CK.μ4/(T.R6)
Elles sont dues à l’attraction entre molécules polaire et non polaire, donc à l’interaction
entre le dipôle électrique permanent d’une molécule polaire et le dipôle électrique induit par cette
dernière dans une autre molécule non polaire proche. Leur énergie potentielle E D est :
ED = - CD.μ2α/R6
Elles sont dues à l’attraction entre molécules non polaires, donc à l’interaction entre le dipôle
électrique instantané d’une molécule non polaire et le dipôle électrique induit par cette dernière,
dans une molécule proche non polaire. Leur énergie potentielle E L est :
EL = - CL.α2/R6
où CL est une constante, α la polarisabilité de la molécule non polaire et R la distance séparant les
dipôles en interaction.
Les liaisons de Keesom, de Debye et de London sont négligeables à partir d’une distance
séparant les dipôles en interaction, de 300 pm.
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