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Université des sciences juridiques, économiques et

sociale de Meknès

Master de recherche : Management logistique

La Logistique durable

Réalisé Par :
OUHINAD ELHOUSSAINE
TAIBI AHMED AMINE
BOUAROUA MOHAMED

Encadré Par :
M. Amine

1
INTRODUCTION
Les mauvaises nouvelles sur le réchauffement climatique et la dégradation de
l’environnement s’accumulent à un rythme alarmant. A Cause principalement de la vie
économique des entreprises qui se caractérise par l’opportunisme ; chaque agent
économique cherche à maximiser ses profits sans prendre une considération les intérêts
des autres et même l’environnement.
Cet égoïsme a engendré plusieurs défaillances de marchés notamment la pollution
qui a devenu un sujet de réflexion pour les chercheurs et les états accuse de la gravité
de ce phénomène qui menace l’humanité.
Dans ce cadre plusieurs politiques et normes ont été mis en place pour minimiser et
contrôler le risque de l’économie linéaire à savoir principalement l’encouragement de
l’économie verte, le développement durable, la responsabilité sociétale des entreprises,
l’entreprenariat verte et notre sujet d’aujourd’hui la logistique verte.
En effet, chaque maillon de la chaine logistique intervient durant le cycle de vie
des produits de l’achat des matières premières jusqu’à la distribution des produits
finaux. Ce processus engendre des effets néfastes sur l’environnement : les émissions
de CO2 liées à la production, celles liées au transport, les déchets…
La logistique verte est apparue comme solution optimale pour lutter contre ces
problèmes et d’encourager les entreprises à être responsable en vers l’environnement.
Alors la question qui nous interpelle est quels défets doit relever la logistique verte ?
Pour répondre à cette problématique nous analyserons dans le premier axe le
concept de la logistique verte, sa définition et ses objectifs. Alors, le deuxième axe va
être consacré aux leviers et stratégies de la logistique verte.
AXE1. Généralités sur La logistique durable

Fort de l’émergence du concept de développement durable, la logistique n’est plus


uniquement concernée par l’atteinte d’objectifs économiques mais doit intégrer aussi
des objectifs environnementaux. Ainsi, la notion de logistique durable : devient
une préoccupation aussi bien pour les entreprises que pour le pouvoir politique. De ce
fait, dans le paragraphe suivant, nous allons d’abord introduire le concept de la
logistique durable.

 La logistique durable :

Comme pour le développement durable, la logistique durable est une discipline qui
prend en compte à la fois les contraintes économiques, écologiques et sociales lors
de l’élaboration des décisions logistiques, voir la Figure 2 .

Sociale :

Sécurité, Condition de travail, Egalité…

LOGISTIQUE DURABLE
Ecologique :
Economique :

Croissance, Efficacité, Compétitivité, Rentabilité… Emission de GES, Pollution de l’eau, Occupation du sol, Déchets
A cette fin, certaines études cherchent à élaborer des modèles d’aide à la décision pour
concevoir une chaîne logistique durable. Par exemple, (Chardine-Baumann et Botta-
Genoulaz, 2010) propose une approche multicritères qui aide les décideurs à choisir les
pratiques logistiques en respectant les questions de développement durable. En principe,
l’approche consiste d’abord à identifier les pratiques logistiques potentielles à mettre en
œuvre, puis à évaluer ces pratiques en déterminant leur impact pondéré selon les trois
dimensions suivantes : écologique, économique et sociale. Ce type d’approche permet aux
décideurs de classifier les pratiques en fonction des critères du développement durable, par
exemple pour la dimension environnementale : management (budget, certification, etc.),
ressources (énergie, etc.), pollution (air, eau, etc.), danger (les matières dangereuses) et nature
(biodiversité, etc.), comme c’est illustré dans cette étude.

Or, parmi les trois piliers de la Figure 2.2 l’écologie a connu un intérêt croissant de la part de
la communauté scientifique. Ainsi, à travers une revue des 191 articles de 1994 à 2007
concernant le terme SSC, (Seuring et Müller, 2008) trouvent que près de 90% des études
analysées discutent des problèmes environnementaux.

De plus, la réduction des émissions de CO2 est un objectif important de la logistique durable.

Le GSCM (Green Supply Chain Management)5, comme son nom l’indique, a pour objectif de
rendre les activités dans la chaîne logistique plus écologique. Ce n’est pas un sujet récent dans
le domaine de la logistique. Par exemple (Bloemhof-Ruwaard et al. 1995) définissent les
activités principales du GSCM au fil des flux produits dans la chaîne, des matières premières
à la fin de vie du produit, voir la Figure 3

5
Shenle Pan. Contribution _a la dentition et a l'évaluation de la mutualisation de chaines logistiques pour réduire les émissions de CO2 du
transport : application au cas de la grande distribution. Business administration. Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, 2010.
French. <NNT : 2010ENMP0051>. <pastel-00566265>
Le schéma montre que le GSCM est composé de plusieurs activités logistiques. Parmi ces
sujets, indiquent que le terme « green » s’est accru dans les publications mais que la plupart
des travaux sont basés sur la logistique des retours (Reverse Logistiques) et le système de
recyclage, le transport ayant reçu relativement moins d’attention sur cette période. Or, le
transport doit être étudié précisément pour répondre aux objectifs du GSCM, car, d’une part,
la croissance du transport de marchandises est forte et cette tendance se poursuit, et d'autre
part, il s’agit d’une activité qui contribue massivement aux émissions de CO2 par rapport aux
autres activités de la logistique
 Objectifs de la logistique durable

Au sens large6, une chaine logistique durable fait référence à la gestion d'exploitation des
installations, le transport et les effets environnementaux de toutes les installations d'une
chaîne logistique, c'est-à-dire la contrainte de protection de l'environnement. Son but est
d'ajouter la conscience de la protection de l'environnement dans la production et le transport,
afin d'améliorer l'avantage concurrentiel de la chaîne logistique en ce qui concerne les effets
environnementaux. Brièvement, on va citer quelques objectifs de la logistique durable :

 Répondre à la demande du marché


Dans les systèmes productifs actuels, satisfaire la demande nécessite le plus souvent une
organisation en flux tendus qui a pour conséquence d’augmenter les rotations de volumes
réduits ce qui mobilise plus de véhicules et d’entrepôts.

 Répondre à l’exigence écologique


Respecter cet objectif nécessite de réduire la consommation énergétique globale de la chaîne.
La massification des flux permet d’optimiser les volumes transportés et stockés et donc de
réduire les distances parcourues et les rotations. Cette logique est intrinsèquement
multimodale sur la chaîne logistique.
 Repenser les circuits

6
http://www.faq-logistique.com/GCL-Logiguide-Vol10Num06-Chaine-Logistique-Verte.htm
L’éco logistique intègre des flux à double sens qui nécessitent une organisation plus complexe
et le développement de collaborations pour gérer les retours de biens et d’emballages. Le
retour des déchets implique une logistique adaptée.

Section 2 : les leviers de la logistique durable

Les leviers logistiques7 font le lien entre les objectifs stratégiques et la performance de la
supply chain. Réciproquement, ils permettent d’inscrire la logistique dans la stratégie. Ils
permettent aussi de lier les performances individuelles et collectives dans le but d’améliorer la
performance globale de la chaîne logistique.

Au nombre de 4, les leviers logistiques portent sur la fiabilité, l’efficience, la réactivité et le


respect de l’environnement comme composantes clés de la logistique durable.

Chaque levier se compose d’un ensemble cohérent d’indicateurs, de variables d’action et de


plans d’action contribuant à l’atteinte des objectifs fixés.

Pour agir sur la performance logistique, il est important de comprendre le fonctionnement des
leviers au niveau local et global. Les relations de cause à effet ainsi que les interactions entre
les fonctions internes et externes de la supply chain jouent également un rôle déterminant.

Levier N°1 : La fiabilité logistique

Une organisation est dite fiable lorsque la probabilité de remplir sa mission sur une durée
définie correspond à celle spécifiée dans le contrat ou le cahier des charges.

Dans le cas de la logistique, la fiabilité se traduit par la capacité à livrer des commandes
parfaites conformément aux attentes des clients.

Symbolisée par un levier à l’équilibre, la fiabilité logistique recouvre les notions de respect
des engagements de moyen et de résultat par rapport aux spécifications et aux objectifs
prédéfinis.

Elle nécessite des ressources, des compétences et des connaissances fiables et précises tout au
long de la chaîne logistique en adéquation avec les compétences requises. De même,
l’information doit être symétrique aux produits. Par exemple, les fiches-produits doivent
correspondre aux produits, ainsi que les stocks informatiques doivent refléter les inventaires
physiques.

http://www.supplychainmeter.com/SUPPLYCHAINMETER_WEB/FR/La_performance_logistique leviers_logisti
ques.awp
Figure 5 : Le Levier « Fiabilité logistique »

Figure 6 Exemples d’indicateurs de fiabilité logistique


Levier N°2 : L'efficience logistique :

L'efficience est le rapport "Efficacité / Coût". Elle désigne le fait de réaliser un objectif avec
le minimum de moyens engagés possibles. Elle ne doit pas se confondre avec l'efficacité qui
ne mesure que l'atteinte d’un objectif sans précision des moyens utilisés.

Les principes de l'efficience industrielle et logistique font appel aux économies d’échelle, à la
standardisation des produits et des process, à l’automatisation des opérations, à l’amélioration
de la visibilité, aux systèmes tirés par la demande, à l’optimisation et à la mutualisation des
ressources, à la mise en commun d’une fonction d’entreprise (exemple : gestion des
commandes, élaboration des prévisions de vente, pilotage des flux, etc.) et à la collaboration
interentreprises. Ils recourent également aux techniques de Qualité Totale pour la
rationalisation des produits et des processus, à la réduction des coûts et à l’élimination
systématique des gaspillages dans une démarche d’amélioration continue (démarche lean,
kaizen, etc.).

On représente l’efficience logistique par un bras de levier démultipliant l’effort fourni pour
l’obtention d’un résultat optimal. Voir figure 7
Figure 7 Le levier efficience logistique

Figure 8 Exemples d’indicateurs d’efficience


Levier N°3 : La réactivité logistique

Une entreprise réactive est dotée de moyens flexibles qui, s'ils sont assez légers, lui
permettent d'être agile. La réactivité est la capacité d’adapter rapidement les volumes de
production et la variété des produits aux fluctuations de la demande, ainsi que d‘accélérer la
mise sur le marché d’un nouveau produit.

Dans une optique d’agilité, c’est la flexibilité et l’adaptabilité des processus, des ressources,
des organisations et des chaînes logistiques qui sont recherchées pour faire face à des
environnements instables, turbulents, incertains et risqués, ainsi qu’à des opportunités de
marché.

L’une des clés de la réactivité est la réduction systématique des délais de conception,
d’approvisionnement, de fabrication, de changement de série (SMED) et de distribution face
aux évolutions de la demande.

Pour illustrer la réactivité logistique, nous représentons un levier flexible capable de répondre
aux-à-coups de la demande. Voir figure 9

Figure 9 : le levier réactivité logistique

Levier N°4 : L'éco-logistique :

L’éco-logistique est une démarche de réduction des nuisances environnementales générées


par les activités logistiques tout au long de la supply chain.
Aujourd’hui, la mise en œuvre de plusieurs types de programme de développement durable
est possible tels que la certification ISO 14001 concernant le management environnemental,
l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction de la consommation d’eau, le tri et le
recyclage des emballages (programme Eco-Emballages), etc.

Au plan de la logistique durable, les programmes concernent plus spécifiquement la formation


des chauffeurs à l’éco-conduite, l’utilisation de modes de propulsion hybrides, la
mutualisation des entrepôts et du transport ou le développement du transport multimodal
combinant la route, le fer, le fluvial, l’aérien et le maritime pour réduire la consommation
énergétique, les émissions de gaz à effet de serre et la congestion des axes routiers.

Compte-tenu de son approche tournée vers les objectifs sociaux et environnementaux alliés
aux performances économiques, le levier éco-logistique est représenté par une boucle
vertueuse associant les trois piliers du développement durable appliqués à la logistique. Voir
figure 3.4

Figure 10 : Le levier eco-logistique :

Figure 11 Exemples d’indicateurs eco-logistique


les stratégies de la logistique verte :

Une chaîne logistique verte8 (Green supply chain), est une chaîne logistique qui cherche à
minimiser l'impact de ses activités sur l'environnement et vise à réduire ses impacts
environnementaux tout au long du cycle de vie du produit considéré : conception, achats,
production (à ses différents stades), logistique, emballages, distribution et recyclage.
Il s'agit donc d'avoir une réflexion environnementale du berceau à la tombe, de l'extraction
des matières premières au démantèlement et recyclage en fin de
vie. Les actions pouvant être menées sont donc aussi diverses que les phases de la vie du
produit :

 L’aménagement et la construction Durables Les constructions logistiques (plateforme


logistiques, entrepôts, dépôts, usines..) Consomme de l’espace . “ L’installation,
l’aménagement et les matériaux utilisés dans la construction des plateformes logistiques
sont les premières préoccupations des projets répondant aux besoins de structuration
d’une activité durable.

 La conception durable Encourager l'utilisation de matière renouvelables ou recyclables. “


Elle consiste à intégrer les aspects de durabilité dans les phases de conception ou
d'amélioration d'un produit. C'est une démarche qui étudie le produit tout au long de son
cycle de vie.

 L’achat durable Privilégier les achats de produits et matières moins polluants, labélisés,
avec une meilleure conception. Sélectionner des sous-traitants et fournisseurs donnant les
meilleures garanties sur le plan environnemental

 La production durable Une production optimisée qui s’attaque au gaspillage des


ressources, dans le but d’accroître la productivité et de réduire les coûts

 Le stockage et l’emballage durables Réduire les déplacements au niveau de l’entrepôt par


l’optimisation de la disposition des produits à être entreposés lors de la préparation des
commandes et l’utilisation de technologies propres comme les chariots élévateurs
électriques.

 Le transport durable Toujours dans une approche de durabilité, optimiser le transport


notamment à travers la réduction des distances parcourues, le nombre de déplacements et
les retours à vide est rendu possible. Notamment par l’analyse du réseau de transport,
l’optimisation des tournées de véhicules, le recours au transport combiné et la
mutualisation des moyens entre entreprises.

 La Logistique Inverse Le processus de planification, de mise en place et de contrôle de la


performance de l’utilisation des matières premières, des en-cours : stock, production,
8
Thèse de doctorat : http://theses.insa-lyon.fr/publication/2013ISAL0080/these.pdf
© [T. Boukherroub], [2013], INSA de Lyon,
produits finis, et de la gestion de la chaîne d’information depuis le client vers le
fournisseur afin de récupérer, créer ou disposer de la valeur quant aux produits vendus et
les emballages associés, en minimisant l’impact sur l’environnement et l’utilisation des
ressources mises en œuvre.

Au niveau de la conception, il s'agit par exemple d'encourager l'utilisation de matière


renouvelables ou recyclables, faciliter le démontage en fin de vie afin de permettre le
recyclage de ses différentes composantes, réfléchir à des formes et volumes optimisant le
stockage et le transport ;

Au niveau de la production, il s'agit de sélectionner des sous-traitants et fournisseurs


donnant les meilleures garanties sur le plan environnemental et de concevoir les processus de
production afin de minimiser les impacts environnementaux (limiter les pertes d'énergies et
matières premières, les déchets) ;

 Le stockage et l’emballage peuvent être optimisés en favorisant la compacité et les


formes de contenants afin d’augmenter le taux de remplissage des différents stockages
et moyens de transport. Il s'agit également d'avoir de contenants adaptés à leur
contenu. Il est également possible de concevoir des emballages à usages multiples et
recyclables
;

 Un choix pertinent d'implantation des différentes entités (extraction de ressources


naturelles, différentes étapes de fabrications, distribution) de la chaîne logistique peut
réduire les distances et coûts de transports ainsi que limiter le nombre d'entrepôts et de
plates-formes logistiques. Cela peut également générer des économies financières ;

Au niveau des transports, il s'agit de minimiser les tonnes/km parcourues et les émissions
liées :

 Optimiser au maximum le taux de remplissage des camions, améliorer le


conditionnement et l’emballage du produit pour agencer de façon optimale les produits
dans les camions, préférer des camions performants et l'éco-conduite. Les possibilités de
report modal (vers le fret ferroviaire, maritime ou fluvial) doit également être envisagé.
L’action peut aussi se faire en amont, une réorganisation de la production peut amener à
obtenir des quantités optimisées pour le transport et à réduire les départs de
camions ayant un taux de remplissage faible ;

 Les infrastructures logistiques peuvent être conçues en utilisant des matériaux comme le
bois, limitant leur consommation énergétique (maîtrise des besoins en chaleur et
climatisation), favorisant les énergies renouvela (éolienne, solaire, géothermie,
biomasse) et en utilisant de l’eau de pluie ;

Au niveau de la fin de vie, il s'agit de prévoir les possibilités de réutiliser ou recycler les
différents composants du produit ainsi que limiter les impacts liés à la mise en décharge du
produit final.

Conclusion :

Comme il est indiqué à la l’introduction du rapport, ce travail de recherche consiste, propose


et étudie un concept d’actualité de logistique durable, afin d’y avoir la signification, sa
relation avec la logistique et des stratégies mises en place par les établissements et les
entreprises.

Au début de cette recherche on a commencé avec une partie théorique qui se devise en deux
chapitre ; le premier concernant la logistique , son évolution au fil du temps et le
développement durable. Puis le deuxième chapitre se focalisant sur les objectifs de la
logistique durable, ces leviers, la chaine logistique durable, ces leviers, la chaine logistique
durable.
Webographie :

 http://www.ecoval.ma/en/services/
 www.sita.fr
 www.sita.fr/wp-content/uploads/2014/02/plaquette-sita-spe-md1
 http://www.supplychainmeter.com/SUPPLYCHAINMETER_WEB/FR/La_performan
ce_logistique leviers_logistiques.awp
 http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=868

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