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SUJETS CORRIGES - CHAPITRES : 1, 2, 6

EC 1 / MOBILISATION DE CONNAISSANCES

CHAPITRE 1 : QUELS SONT LES SOURCES ET LES DEFIS DE


LA CROISSANCE ECONOMIQUE ?

1. À l’aide d’un exemple, montrez que la productivité globale des facteurs


est source de croissance.

La productivité globale des facteurs (PGF) permet de mesurer l’efficacité


générale des facteurs de production et de leur combinaison. Elle permet
d’expliquer la capacité de l’économie à croître, indépendamment de
l’augmentation des stocks de facteurs de production (travail et capital) utilisés
dans l’économie.
Par exemple, une usine de fabrication de stylos a remplacé ses anciennes machines
par de nouvelles, plus modernes, mais a également engagé des dépenses pour
former les travailleurs à ces machines. Au final, le nombre de stylos produits et la
valeur ajoutée produite ont augmenté, mais bien plus que les sommes engagées
dans cette modernisation de la production. La PGF a donc augmenté. Mais il est
impossible de savoir exactement quelle part vient des nouvelles machines et des
salariés mieux formés, car c’est bien la combinaison productive de ces machines
et de ces travailleurs qui est plus efficace, et non chacun de ces facteurs de
production pris isolément.

2. Comment les brevets peuvent-ils favoriser la croissance ?

Les brevets peuvent favoriser la croissance en créant un contexte institutionnel


qui incite à innover.
En effet, l’innovateur qui protège son innovation avec un brevet va être le seul à
pouvoir l’utiliser dans la production, que ce soit un produit ou un procédé.
Dans le premier cas, l’innovateur bénéficie d’un monopole temporaire et peut
donc fixer un prix de vente élevé, qui lui permettra de réaliser un profit important
qui le rémunère pour les dépenses engagées et les risques encourus. Par exemple,
au lancement des capsules Nespresso, Nestlé a déposé de très nombreux brevets
pour protéger les capsules et les machines afin de dominer sans partage le marché
du café expresso.
Dans le second cas, l’innovation de procédé permet de produire à un coût plus
faible, ce qui permet également à l’innovateur d’être seul à bénéficier de profits
élevés. Ces innovations permettent donc à l’innovateur des gains de productivité
: elles permettent de produire plus de valeur ajoutée avec moins de facteurs de
production. Et ces gains de productivité se diffusent à l’ensemble de l’économie
au fur et à mesure que les innovations sont utilisées, puis copiées et imitées, voire
dépassées, par d’autres producteurs. Ces gains de productivité sont alors
favorables à la croissance de l’ensemble de l’économie.

3. Expliquez quel peut être l’effet du progrès technique sur les revenus
des plus qualifiés.

Le progrès technique a des effets variables sur les revenus des plus qualifiés.
En effet, toutes choses égales par ailleurs, les entreprises qui souhaitent innover
demandent fortement de la main-d’œuvre qualifiée, ce qui a pour effet
d’augmenter les salaires de cette catégorie. En effet, la courbe de la demande de
travail se déplace vers la droite et, si l’offre reste constante, alors le salaire du
travail qualifié augmente.
C’est le cas, par exemple, d’entreprises fortement innovantes comme Facebook,
qui cherchent une main-d’œuvre très hautement qualifiée et qui attirent les
meilleurs salariés avec des rémunérations très élevées.
Mais dans le même temps, une politique éducative d’élévation du niveau
d’éducation peut contrarier ces effets inégalitaires. En effet, cette politique
augmente l’offre de main-d’œuvre qualifiée disponible sur le marché, ce qui a
pour effet de faire pression à la baisse sur les salaires.
Par exemple, si le nombre d’ingénieurs est supérieur à la demande d’ingénieurs,
les salaires des ingénieurs baisseront.
Le progrès technique a donc plutôt comme effet d’augmenter les inégalités de
revenus, mais cet effet est très variable selon les pays, et notamment selon leur
politique éducative.

4. Montrez que la croissance économique se heurte à des limites écolo-


giques.

La croissance économique, qui correspond à l’augmentation soutenue de la


production d’un pays pendant une période longue, nécessite des ressources, en
particulier des ressources naturelles.
La poursuite de la croissance actuelle, fondée sur une logique productiviste, se
heurte à des limites écologiques : épuisement des ressources naturelles (I),
pollution (II) et réchauffement climatique (III).
En effet, la croissance économique dans sa forme actuelle épuise les ressources
naturelles. Pour produire différents capitaux sont nécessaires. Le capital naturel,
qui regroupe l’ensemble des ressources, renouvelables ou non, apporte les
ressources nécessaires à l’activité économique. Certaines ressources non
renouvelables (sur plusieurs générations) s’épuisent : c’est le cas du sable et du
pétrole, par exemple.
D’autres sont surexploitées, comme les ressources halieutiques, sans que les
espèces aient le temps de se renouveler.
Par ailleurs, la croissance économique crée de la pollution. En produisant
toujours plus, les activités humaines créent des pollutions en rejetant dans l’air ou
dans la nature des produits toxiques, des gaz, des particules fines.
Par exemple, l’agriculture conventionnelle qui utilise massivement des pesticides,
pollue pour des dizaines d’années les nappes phréatiques, les cours d’eau, les
terres…
Enfin la croissance économique accélère le réchauffement climatique. Les
activités industrielles, agricoles, de transport émettent énormément de gaz à effet
de serre qui sont responsables du réchauffement climatique. Ce réchauffement a
des conséquences multiples, comme l’augmentation des sécheresses, des
canicules, l’acidification des océans, la désertification, la montée des eaux, etc.
Ces effets sont, par ailleurs, à l’origine d’une montée des inégalités entre les pays
du Nord et du Sud, mais aussi à l’intérieur même des pays, entre les populations
favorisées et défavorisées.
La poursuite de la croissance économique dans ses formes actuelles est donc à
l’origine de nombreuses externalités négatives, ce qui interroge sur sa
soutenabilité.

5. Comment l’accumulation du capital est-elle source de croissance ?


6. À l’aide d’un exemple, montrez que l’innovation s’accompagne d’un
processus de destruction créatrice.

Selon Joseph Aloïs Schumpeter, l’innovation s’accompagne d’une destruction


créatrice : création et destruction d’activités. Par exemple, le marché et l’industrie
de la musique ont été bouleversés à partir du début des années 2000 par le
développement du téléchargement puis du streaming de musique sur des
plateformes telles que Spotify, Deezer ou Apple Music.
D’une part, les activités de ces plateformes se sont fortement développées, de
même que certains matériels permettant de l’écoute en mobilité : baladeurs mp3
dans les années 2000, smartphones, casques Bluetooth. D’autre part, l’industrie
du disque a vu son chiffre d’affaires s’effondrer, particulièrement pour ce qui est
des ventes de CD, ce qui a entraîné une baisse de la production de supports CD et
de lecteurs CD.

7. Illustrez par un exemple les sources de la croissance économique

Les sources de la croissance sont multiples. Une hausse des quantités des facteurs
de production va engendrer une hausse de la production, comme par exemple le
recours à des travailleurs immigrés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
qui va augmenter la quantité de facteur travail et faire augmenter le PIB. Il en est
de même avec la hausse du facteur capital : l’acquisition de nouvelles machines
va engendrer de la croissance. Mais la croissance peut aussi résulter d’une
amélioration qualitative des facteurs de production qui va augmenter la
productivité. Par exemple, la formation des travailleurs va leur permettre d’être
plus productifs, des machines plus performantes vont avoir un meilleur rendement
grâce au progrès technique, stimulant la productivité et donc la croissance.

8. A l’aide d’exemples montrez comment les institutions peuvent être un


facteur de croissance ?
Prenons l’exemple de l’innovation. Le brevet est une institution qui permet à
l’inventeur qui le dépose de bénéficier seul de son invention : c’est un droit
reconnu juridiquement. Si cette règle n’existait pas, on peut penser que l’invention
serait rapidement imitée par des entreprises concurrentes qui n’auraient pas eu à
financer les coûts de recherche et développement. L’incitation à innover serait très
faible. Cette institution du brevet d’invention incite, donc, à inventer, à innover et
favorise, par cela, la croissance.
9. Montrez comment la destruction créatrice peut produire des inégalités
de revenus.

Avec le progrès technique, on assiste au processus de destruction créatrice. Les


innovations vont créer des emplois qualifiés (des ingénieurs, par exemple) mais
aussi détruire des emplois peu qualifiés qui seront remplacés par des machines.
Les travailleurs qualifiés vont donc voir leur rémunération augmenter, tandis que
celle des moins qualifiés va diminuer.

10. Illustrez par deux exemples l’idée que le progrès technique peut être
une solution pour relever le défi de la croissance soutenable.

Exemple 1 : des drones qui remplacent les abeilles pour la pollinisation.


Exemple 2 : les nouvelles techniques de forage qui permettent de trouver du
pétrole plus profondément sous terre ou d’exploiter le gaz de schiste.

11. Montre Que la croissance économique n’est pas que le résultat de


l’augmentation des facteurs de production

La croissance extensive correspond à la hausse du PIB qui s’explique par la


hausse des facteurs de production (le travail et le capital). Toutefois, dans le cas
de la croissance intensive, une part de la hausse du PIB ne s’explique pas par la
hausse des quantités de travail et de capital mais par un troisième facteur : la
productivité globale des facteurs. D’abord considéré comme un résidu exogène,
elle est aujourd’hui associée au progrès technique qui vient agir sur la qualité des
facteurs de production.

CHAPITRE 2 : QUELS SONT LES FONDEMENTS DU


COMMERCE INTERNATIONAL ET DE
L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?

1. Expliquez le rôle des dotations factorielles dans les échanges com-


merciaux.

Les dotations factorielles constituent l’ensemble des facteurs de production


dont dispose un pays. Les échanges commerciaux prennent donc en compte ces
dotations qui peuvent expliquer l’avantage comparatif et la spécialisation des
pays. En effet, quand un pays est relativement bien doté en facteur travail par
rapport au facteur capital, comme c’est le cas pour la Chine par exemple, le travail
est relativement peu onéreux alors que le capital est cher, ce qui donne un
avantage comparatif dans des productions utilisant beaucoup de travail et peu de
capital.
De même, les pays qui disposent d’une dotation en capital productif
relativement importante par rapport au travail bénéficient d’un coût du capital plus
faible, alors que le coût du travail y est plus élevé, d’où un avantage comparatif
dans les productions utilisant beaucoup de capital et peu de travail.

2. Expliquez comment la mondialisation peut accroître les inégalités au


sein des pays les plus riches.

Par le développement du commerce international, la mondialisation peut


accroître les inégalités au sein des pays les plus riches.
En effet, ces pays sont caractérisés par une abondance relative de travailleurs
qualifiés, dont les salaires sont donc relativement moins élevés que dans les pays
plus pauvres où ils sont plus rares. En conséquence, les pays les plus riches ont
un avantage comparatif dans des productions qui nécessitent beaucoup de travail
qualifié, et ont intérêt à se spécialiser dans ces productions en délaissant celles qui
nécessitent beaucoup de travail peu qualifié, pour lesquelles les pays plus pauvres
ont un avantage comparatif. Dans les pays les plus riches, cette augmentation de
la demande de travail qualifié et cette baisse de la demande de travail peu qualifié
accroissent les salaires des premiers et diminuent celui des seconds, d’où une
hausse des inégalités.
Ce processus a été particulièrement observé aux États-Unis et en Angleterre, des
pays où cet effet inégalitaire du commerce international n’a pas été compensé par
des politiques de redistribution.

3. À l’aide d’un exemple, expliquez l’internationalisation de la chaîne de


valeur.

L’internationalisation de la chaîne de valeur renvoie au fait qu’un bien n’est


pas produit intégralement dans un seul pays, mais dans plusieurs.
En effet, les firmes multinationales, cherchant à créer le plus de valeur possible,
fabriquent chaque segment de leur produit (de la conception à la
commercialisation) séparément les uns des autres et n’hésitent pas à répartir toutes
les étapes de la fabrication du bien dans différents pays afin de tirer profit de leurs
avantages comparatifs respectifs, minimiser leurs coûts de production tout en
veillant à la qualité. Ce phénomène d’internationalisation de la production a été
rendu possible par la baisse des coûts de transport, notamment maritimes, et le
développement des technologies de l’information et de la communication. Ainsi,
la firme française automobile Renault, comme ses concurrents, a internationalisé
sa chaîne de valeur en localisant la conception, la production des tôles, des châssis,
des moteurs, des boîtes de vitesse, etc. dans différents pays à travers le monde, là
où les coûts de production et la qualité sont les meilleurs du fait des dotations
factorielles et technologiques propres à chaque pays. Les étapes à haute valeur
ajoutée sont réalisées dans les pays relativement bien dotés en capital humain et
en technologie, les composants plus basiques dans les pays où les matières
premières et la main-d’œuvre qualifiée sont abondantes et bon marché, mais aussi
là où se situent les marchés (Amérique du Sud, Europe, Asie).

4. Montrez que les échanges internationaux s »expliquent par les


dotations factorielles

Le fait que les pays échangent entre eux des biens et des services tient au fait
qu’ils ne produisent pas tous le même type de produit. Chacun se spécialise dans
les productions pour lesquelles il détient un avantage comparatif, c’est-à-dire dans
les biens et services qu’il produit de manière relativement moins coûteuse. Cela
s’explique par les dotations différentes des économies.
Tout d’abord, les pays ont des dotations factorielles différentes, ce qui explique
les échanges internationaux. En effet, tous les États n’ont relativement pas autant
de facteur terre, capital, travail à basse qualification, travail très qualifié, etc. Ils
vont se spécialiser dans les productions nécessitant le facteur de production qu’ils
ont en abondance car celui-ci est relativement moins cher, ce qui leur permet de
bénéficier d’un avantage comparatif en la matière. Chacun exportera aux autres
les productions sur lesquelles il est spécialisé et importera celles qu’il a dû
abandonner : la spécialisation génère donc des échanges internationaux. Par
exemple, l’Éthiopie dispose d’un avantage comparatif dans la production de roses
grâce à sa dotation en terre et en main-d’œuvre peu qualifiée. Elle exportera des
roses dans les autres pays spécialisés dans des produits plus intensifs en capitaux
(comme la production automobile par exemple).
Par ailleurs, les pays ont également des dotations technologiques différentes qui
expliquent les échanges internationaux. Tous les pays ne maîtrisent pas les
techniques de production les plus à la pointe, ce qui joue sur leur productivité,
donc sur les productions pour lesquelles, ils vont bénéficier d’un avantage
comparatif. Les pays fortement dotés en technologies se spécialisent ainsi dans
ces domaines, alors que les autres les délaissent pour les importer. Ainsi, la France
a une forte dotation technologique en matière de chimie et d’aéronautique, ce qui
explique les exportations importantes de la France dans ces domaines.
Les échanges internationaux sont donc déterminés par les dotations des
économies justifiant leur spécialisation différente.

5. Montrez que la productivité des entreprises a un impact sur la


compétitivité d’un pays
Même s’ils ont des similitudes de dotations, des pays comparables peuvent
échanger.
Tout d’abord, ils peuvent avoir intérêt à échanger des produits similaires mais
différenciés. En effet, la différenciation des produits peut se faire sur de multiples
aspects tels que la qualité, la marque de l’entreprise, le service après-vente…
Chaque pays pourra donc produire le même produit mais en se spécialisant sur un
segment précis, une différence secondaire. Cela permettra de générer de la
diversité pour le consommateur, mais aussi de diminuer les prix grâce aux
économies d’échelle réalisées via la spécialisation et l’augmentation de la
concurrence (doc. 2). La spécialisation de pays comparables sur des produits
similaires mais différenciés est donc génératrice de gains à l’échange. Ainsi,
l’Allemagne, la France et le Japon sont tous les trois des pays développés ayant
des dotations similaires, qui produisent et s’échangent des automobiles, mais en
se spécialisant sur des segments différents : les voitures allemandes ont une
qualité supérieure aux voitures françaises et japonaises (doc. 1).
Ensuite, les pays comparables échangent également des produits similaires
dans le cadre de chaînes de valeur internationalement fragmentées. En effet,
différentes étapes de processus de production sont confiées à des unités de
production réparties dans des pays différents. Chacun va produire des composants
qui devront ensuite être assemblés. Cela va générer des flux internationaux de
produits manufacturés au sein d’une même branche. Par exemple, des pièces de
l’Airbus A320 sont fabriquées par de nombreux pays européens avant d’être
assemblées en partie aux États-Unis, en France, en Allemagne, mais aussi en
Chine (doc. 3). Cela donne lieu à plusieurs opérations de commerce international
entre les différents pays intervenant dans cette chaîne de valeur. Voilà pourquoi,
en 2016, le commerce intra-branche représentait 34 % du commerce international
(document 4). La fragmentation de la chaîne de valeur et la différenciation des
produits, notamment sur la qualité, expliquent donc l’existence d’échanges entre
pays comparables.

6. Illustrez à l’aide de deux exemples de votre choix, l’internationalisation


de la chaine de valeur.

L’efficacité de la combinaison productive d’une entreprise détermine


fortement la capacité d’une économie à maintenir ses parts de marché à
l’exportation.
Tout d’abord, la productivité des entreprises exportatrices leur permet de
stimuler les exportations lorsqu’elle permet de réduire les prix. En effet, une
entreprise faisant des gains de productivité voit son coût unitaire de production
diminuer. Elle peut alors répercuter ses gains sur ses prix en les diminuant, ce qui
va stimuler sa compétitivité-prix. La demande qui lui est adressée va augmenter.
Si cette entreprise exporte une partie de sa production, la baisse des prix lui
permettra donc d’augmenter ses exportations. Le pays dans lequel elle se situe
pourra ainsi enregistrer des exportations supplémentaires. Le pays maintiendra
donc sa compétitivité si ses entreprises exportatrices gagnent au moins autant en
compétitivité que les entreprises étrangères. Par exemple, la France est un des
pays les plus productifs, ce qui explique que ce soit l’une des principales
puissances exportatrices au monde.
Par ailleurs, la productivité des entreprises exportatrices stimule les
exportations lorsqu’elle permet aux entreprises de gagner en compétitivité hors-
prix. En effet, les gains de productivité peuvent générer des profits
supplémentaires qui pourront servir à des investissements et des dépenses de
recherche et développement visant à améliorer la qualité d’un produit. Cela pourra
dès lors stimuler la demande étrangère et le pays enregistrera davantage
d’exportations. Par exemple, le luxe est un secteur dans lequel la France exporte
beaucoup grâce à la qualité des produits qu’elle fournit.
La productivité est donc un déterminant important de la compétitivité des
entreprises, mais il n’est cependant pas le seul. Le coût du travail doit également
être analysé et la productivité des entreprises nationales doit être comparée à celle
des entreprises exportatrices étrangères.

7. Illustrez à l’aide de deux exemples de votre choix l’internationalisation


de la chine de valeur.

Aujourd’hui, les chaînes de valeur, à savoir la succession d’étapes nécessaires


à la fabrication d’un produit et à sa mise à disposition au consommateur, sont
internationalisées.
Tout d’abord, Huawei illustre bien cette internationalisation. Cette firme
chinoise vendant des téléphones portables a installé certaines parties de sa chaîne
de valeur en France. Elle y a ouvert un centre de recherche et une usine de
fabrication en réalisant des investissements directs à l’étranger afin de profiter des
infrastructures, de la qualification de la main-d’œuvre et des dotations technolo-
giques françaises. On voit donc que l’internationalisation de la chaîne de valeur
peut répondre à une logique de compétitivité-prix.
Par ailleurs, Yves Rocher montre que l’internationalisation de la chaîne de
valeur peut également passer par des franchises dans le cadre d’une stratégie de
marché. En effet, pour conquérir des marchés dynamiques, Yves Rocher a ouvert
des franchises à l’international, en Allemagne, en Espagne, mais aussi aux États-
Unis et en Russie.
Enfin, beaucoup d’entreprises de smartphones ont recours à la sous-traitance
internationale pour s’approvisionner, en matières premières notamment. Ainsi,
Nokia s’approvisionne en tantale par le biais de la sous-traitance internationale,
dans les mines du Congo. Nokia adopte ainsi une stratégie d’approvisionnement.
Nous pouvons donc voir que l’internationalisation de la chaîne de valeur est
plurielle, aussi bien dans ses modes que dans ses motifs.
8. Expliquez pourquoi les chaines de valeurs ont été internationalisées.

Les chaînes de valeur sont désormais internationalisées : les activités


nécessaires à l’élaboration d’un produit (allant de sa conception à son service
après-vente) sont fragmentées et réparties dans des pays différents. Comment
peut-on expliquer cette internationalisation ?
Tout d’abord, la baisse des coûts de transport a favorisé cette
internationalisation de la chaîne de valeur. En effet, depuis 1947, les coûts de
transport ont fortement diminué. Les entreprises peuvent donc localiser à
l’étranger une partie de leur production sans craindre un surplus de coût important.
Ainsi, les coûts de transport aérien et maritime ont fortement chuté.
Par ailleurs, elle peut s’expliquer par la volonté des entreprises de tirer au
maximum parti des avantages comparatifs des différents pays. En effet, en
répartissant les étapes de la chaîne de valeur dans des pays différents, l’entreprise
cherche à améliorer sa compétitivité-prix et hors-prix : elle s’assure que chaque
étape soit confiée au pays ayant des dotations factorielles et technologiques abon-
dantes et donc moins coûteuses que dans d’autres pays. Cela lui permet de
bénéficier d’une meilleure productivité, d’une meilleure qualité, de coûts de
production moins importants, donc d’une compétitivité renforcée. Ainsi, une
entreprise de smartphone comme Huawei pourra installer sa recherche et
développement en France, mais fera construire et assembler son téléphone en
Asie.
Enfin, l’internationalisation de la chaîne de valeur peut être motivée par des
volontés d’accéder à un marché ou une source d’approvisionnement. En effet, les
entreprises ont besoin de s’approvisionner et toutes les matières premières ne sont
pas disponibles dans tous les pays. De même, l’entreprise peut installer des points
de vente dans des pays très différents pour pouvoir bénéficier d’un marché plus
vaste et faire encore davantage de bénéfices. On peut citer le cas de l’entreprise
française Yves Rocher, qui a ouvert des points de vente en Belgique, en
Allemagne, aux États-Unis et en Russie.
L’internationalisation des chaînes de valeur répond donc à des causes
multiples : baisse des coûts de transports, stratégie de rationalisation, de marché
et d’approvisionnement.
CHAPITRE 6 : COMMENT EST STRUCTUREE LA SOCIETE
FRANÇAISE ACTUELLE ?

1. Comparez les théories de la stratification sociale de Karl Marx et de


Max Weber.

Karl Marx et Max Weber reconnaissent tous deux l’existence de classes


sociales dans les sociétés modernes, c’est-à-dire de groupes sociaux de grande
taille fondés sur le partage d’un même critère économique.
Cependant, leurs analyses divergent sur la définition d’une classe sociale.
Karl Marx définit les classes sociales à partir de la place des individus dans les
rapports de production (c’est-à-dire à partir de leur possession du capital ou de la
force de travail) ; ce n’est donc pas le niveau du revenu qui détermine
fondamentalement la classe sociale des individus mais la source de ce revenu (le
profit ou le salaire).
Pour Max Weber, à l’inverse, une classe sociale se définit par le niveau de
richesse de ses membres, qui inclut à la fois leur revenu et leur patrimoine ; on
peut donc trouver dans la même classe sociale des individus avec des statuts
d’emploi différents.
Par ailleurs, pour Karl Marx, seul ce critère économique explique la
stratification sociale, les inégalités de pouvoir, par exemple, découlant du rapport
de domination économique existant entre capitalistes et prolétaires.
À l’inverse, pour Max Weber, il existe deux autres dimensions de la
stratification sociale, le prestige et le pouvoir politique ; même s’il est fréquent
que la position sur ces trois échelles concorde, ce n’est pas systématiquement et
automatiquement le cas.

2. Vous présenterez deux arguments montrant que l’approche en termes


de classes sociales est pertinente pour décrire la société française au-
jourd’hui.

Premièrement, les caractéristiques socioprofessionnelles des individus en


particulier leur profession, définissent des groupes sociaux homogènes et
différenciés.
En effet, il existe de fortes inégalités de revenus et de patrimoine entre les
différentes catégories socioprofessionnelles (PCS), et des différences de
conditions de travail. Ces inégalités dans le monde du travail en entraînent
d’autres, comme les inégalités d’espérance de vie ou les inégalités d’accès au
pouvoir politique. Il existe aussi des différences nettes de mode de vie entre PCS,
ce qui crée des groupes homogènes. Par exemple, les cadres et professions
intellectuelles supérieures perçoivent un revenu presque trois fois supérieur en
moyenne à celui des ouvriers et employés ; ils sont aussi en moyenne plus
diplômés, ont un plus faible taux de chômage et une meilleure insertion sur le
marché du travail. En ce qui concerne les modes de vie, les cadres sont par
exemple presque deux fois plus nombreux que les ouvriers à partir en vacances.
Deuxièmement, ces inégalités économiques persistent malgré l’existence
d’autres types d’inégalités, notamment des rapports sociaux de genre qui
s’articulent avec les classes sociales. Ainsi, les écarts de revenus entre femmes,
selon leur PCS, sont beaucoup plus importants que les écarts de revenus entre
femmes et hommes, et les inégalités entre femmes liées à leur diplôme sont plus
importants qu’entre hommes et femmes. Les femmes des classes supérieures
parviennent par exemple mieux à concilier vie professionnelle et vie familiale en
consommant des services à domicile (gardes d’enfants, ménage, etc.) que les
femmes des classes populaires qui cumulent les difficultés.

3. En vous appuyant sur deux exemples, vous montrerez qu’il existe une
multiplicité des critères de différenciation sociale

Il existe une multiplicité de critères de différenciation sociale. Cela signifie qu’il


est possible de classer les individus d’une société en fonction de nombreux
critères sociaux dans différents groupes présentant une certaine homogénéité
sociale : ces individus sont censés avoir des comportements et/ou des valeurs
proches.
On remarque ainsi qu’en fonction de leur position dans le cycle de vie, les
individus n’ont pas les mêmes comportements. Les « jeunes » ont ainsi tendance
à s’endetter car leurs revenus sont insuffisants ; les « actifs », au contraire,
s’enrichissent et constituent progressivement un patrimoine ; les « retraités », eux,
puisent dans leur patrimoine pour maintenir leur niveau de consommation.
On constate également que le lieu de résidence est un facteur de différenciation
sociale. Par exemple, les individus habitant dans les quartiers prioritaires sont
davantage concernés par le chômage que les individus habitant dans les autres
quartiers.

4. En quoi l’analyse de la stratification sociale de Max Weber se


distingue-t-elle de celle de Karl Marx ?

Pour M. Weber, la stratification sociale est multidimensionnelle, c’est-à-dire


qu’elle n’est pas seulement fondée sur des inégalités économiques : il faut aussi
prendre en compte les différences de prestige (qui fondent les groupes de statut)
et les différences de pouvoir (qui s’incarnent dans les partis politiques).
Pour K. Marx, les classes sociales sont envisagées d’un point de vue
uniquement économique : elles sont caractérisées par la possession ou non des
moyens de production, alors que pour M. Weber, elles renvoient plus simplement
au niveau de revenu et à la plus ou moins grande capacité d’accéder aux biens.
Enfin, l’approche wébérienne des classes sociales est nominaliste (il nomme
les classes sociales qui n’existent pas forcément en tant que groupes mobilisés
dans la réalité), tandis que l’approche marxiste est réaliste (les classes sociales
existent réellement).

NB : il est possible de proposer différents sujets d’EC1 sur les théories des
classes sociales. Le tableau ci-dessous permet de récapituler les éléments de
réponse pour traiter les sujets suivants :
Quels sont les points communs entre l’analyse de la stratification sociale
de M. Weber et celle de K. Marx ? (On fera alors référence aux points
communs.)
En quoi l’analyse de la stratification sociale de Max
Weber se distingue-t-elle de celle de K. Marx ? (On fera alors références aux
différences.)
Comparez l’analyse de la stratification sociale de M. Weber et celle de K.
Marx. (On fera alors référence aux points communs et aux différences.)

5. Présentez deux évolutions de la structure socioprofessionnelle depuis


la seconde moitié du XXème siècle

La structure socioprofessionnelle a connu plusieurs mutations depuis la


seconde moitié du XXe siècle, notamment la féminisation des emplois et le
phénomène de tertiarisation. On note tout d’abord une féminisation des emplois :
depuis le milieu du XXe siècle, de plus en plus de femmes s’insèrent sur le marché
du travail grâce à une série de lois spécifiques. Par exemple, en 1965, une loi met
fin au consentement préalable du mari pour qu’une femme puisse occuper un
emploi.
Par ailleurs, on note sur la même période une tertiarisation de l’économie qui
se traduit par l’augmentation du nombre de cadres, professions intermédiaires et
employés. Ces PCS fortement ancrées dans le secteur des services se développent
sous l’effet du progrès technique qui permet une allocation de la main-d’œuvre.

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