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Benzine
Benzine
COURS ET EXERCICES
CORRIGES
PREPARATION AUX GRANDES
ECOLES
PREMIERE ANNEE MATHS ET
INFORMATIQUE
*
PROFESSEUR BENZINE RACHID
7 février 2016
1
Table des matières
2
TABLE DES MATIÈRES 3
2 SUITES REELLES 52
2.1 NOTIONS GENERALES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.1.1 NOTE HISTORIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
2.1.2 Exemples d’utilisations des suites dans la vie courante . 55
2.2 Dé…nitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.2.1 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.2.2 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.2.3 Notations et vocabulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.3 Di¤érentes façons de dé…nir une suite . . . . . . . . . . . . . . 58
2.3.1 Par une dé…nition explicite du terme d’indice n . . . . 58
2.3.2 Par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.4 Sens de variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.4.1 Dé…nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.4.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.4.3 Cas d’une suite dé…nie par un = f (n) . . . . . . . . . . 61
2.5 Suites arithmétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.5.1 Dé…nitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.5.2 Relations entre les termes . . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.6 Suites géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.6.1 Dé…nitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.6.2 Relations entre les termes . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.7 CONVERGENCE DES SUITES REELLES . . . . . . . . . . 65
2.7.1 Introduction et dé…ntion . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.7.2 Théorèmes de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.8 SUITES RECURRENTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2.8.1 Dé…nition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
2.8.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Pn (x) e x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 389
8.6.2 Cas où le second membre est de la forme f (x) =
P (x) e x cos x + Q (x) e x sin x . . . . . . . . . . . . 390
8.6.3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
8.6.4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 397
SEMESTRE 1 : NOMBRES
REELS. SUITES.
FONCTIONS D’UNE
VARIABLE REELE : LIMITE,
CONTINUITE, DERIVEE,
FORMULES DE TAYLOR ET
DEVELOPPEMENTS
LIMITES
10
Chapitre 1
L’ENSEMBLE DES
NOMBRES REELS
a + x = b: 1.1
Par exemple l’équation
x+2=0
n’admet pas de solution dans N: L’équation précédente modélise bien une
réalité économique quotidienne. Une personne endettée de 2 millions de di-
nards est modélisée par l’équation (1.1). Notons par x l’avoir ou le solde de
cette personne. Puisque cette personne est endettée de 2 millions, son solde
véri…e le fait suivant : si on lui ajoute 2 millions, la personne en question
11
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 12
n’aura rien et ne sera plus endettée, c’est à dire que x véri…e l’équation
x+2=0
x + x = 2x = 300001 (1.2)
ax = b (1.3)
Celà veut dire que les nombres relatifs ne su¢ sent pas pour modéli-
ser mêmes pas des réalités économiques quotidiennes. D’où la nécessité de
construire un ensemble plus grand que Z; et dont les équations du type (1.3)
admettent toujours une solution.
Par symétrisation on construit un ensemble noté Q tel que Z Q et
dans lequel les équations du type (1:3) admettent toujours des solutions. Les
éléments de l’ensemble Q sont appelés les nombres rationnels.
p
Q= tels que p 2 Z; q 2 Z; q 6= 0
q
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 13
L2 = 12 + 12 = 2:
x2 = 2 (1.4)
p2
r2 = =2
q2
Enonçons et démontrons celà.
Proposition 1.1 L’équation
x2 = 2 (1.5)
N Z Q R
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 15
p
Q= tels que p 2 Z; q 2 Z; q 6= 0
q
RnQ = fx 2 R et x 2
= Qg
R = fQg [ fRnQg
Les nombres rationnels possèdent la représentation de périodicité sui-
vante :
Proposition 1.2 Les nombres rationnels ont une representation décimale
périodique, c’est à dire qu’on peut les representer sous la forme suivante
Nombres algébriques
Dé…nition 1.1 Les nombres réels algébriques sont les nombres réels qui
sont solutions d’une certaine équation algébrique ou polynomiale à coé¢ cients
relatifs de la forme :
Nombres transcendants
Dé…nition 1.2 Les nombres réels transcendants sont les nombres réels
qui ne sont pas algébriques, c’est à dire qu’ils ne sont solutions d’aucune
équation algebrique ou polynomiale de la forme (1:8):
Contrairement aux nombres rationnels qui jouissent de la repressention
de periodicité (7); les nombres transcendants n’ont aucune periodicité dans
leur représentation décimale, et s’écrivent de façon presque aléatoire. Ce qui
rend leur étude trés di¢ cile et compliquée.
reusement les nombres réels c’est-à-dire boucher les trous. Comme parfois en
mathématiques, une fois le problème arrivé à maturité, ce n’est pas un, mais
deux penseurs qui résolvent la di¢ culté.
Le premier à avoir dé…ni un concept permettant de résoudre la probléma-
tique de la construction des nombres réels est Augustin Louis Cauchy. Son
approche est restée la plus fructueuse. Elle s’applique à bien d’autres cas que
celui des nombres réels. Son idée est la suivante : une suite de nombres de-
vrait converger (c’est-à-dire avoir une limite), si, au bout d’un certain temps,
tous les éléments de la suite sont à une distance les uns des autres aussi pe-
tite que l’on veut. Cette idée est formalisée dans l’article "suites de Cauchy".
Considérons la suite fxn gn=0;1;2;::: dé…nie par :
Cauchy Cantor
Richard Dedekind proposa en 1872, dans son ouvrage "Was sind und
was sollen die Zahlen" (Ce que sont et ce que doivent être les nombres) une
méthode plus simple en étudiant la relation d’ordre sur les fractions. Son idée
consiste à considérer les coupures.
Il existe une autre méthode de construction des nombres réels réalisée à
partir des développements décimaux. Cependant l’addition puis la multipli-
cation ne sont pas des opérations simples à dé…nir. C’est probablement cette
raison qui fait que cette approche fut la moins populaire.
Ces méthodes construisent toutes le même ensemble, celui des nombres
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 19
réels.
Dedekind
3:141592653589793238462643383279502884197169399375105820974944592307
en écriture décimale.
De nombreuses formules, de physique, d’ingénierie et bien sûr de mathé-
matiques, impliquent , qui est une des constantes les plus importantes des
mathématiques.
deux valeurs est d’environ 3,14185. Archimède s’arrête à 96 côtés car les
calculs qu’il est amené à e¤ectuer, avec valeurs approchées, sont déjà longs
pour l’époque. Mais il met en place ainsi une méthode qui sera reprise par
ses successeurs et qui peut être, théoriquement, poursuivie indé…niment.
AlKhowaerizmi
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 22
El Kachi
e) Temps modernes
Pour 100 décimales, il faudra attendre le XVIIIème siécle, et le XXeme siécle
pour 1000 décimales. En fait, au XXéme siécle, on atteindra aussi 10 000 dé-
cimales, puis 100 000 décimales, puis un million de décimales et même(en
1989) un milliard de décimales.
1.2.2 Irrationalité de
Le nombre est irrationnel, ce qui signi…e qu’on ne peut pas écrire =p/q
où p et q seraient des nombres entiers. Al-Khawarizmi, au IXe siècle, est
persuadé que est irrationnel. Ce n’est cependant qu’au XVIIIe siècle que
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 23
1.2.3 Transcendance de
est aussi un nombre transcendant, c’est-à-dire non algébrique. En d’autres
termes il n’existe pas de polynôme à coe¢ cients relatifs dont soit une ra-
cine.
C’est au XIXe siècle que ce résultat est démontré. En 1873, Hermite
prouve que la base du logarithme népérien, le nombre e, est transcendant. En
1882, Ferdinand von Lindemann généralise son raisonnement en un théorème
(le théorème d’Hermite-Lindemann) qui stipule que, si x est algébrique et
di¤érent de zéro, alors ex est transcendant. Or ei n’est pas transcendant
(puisqu’il est égal à -1). Par contraposée, i n’est pas algébrique donc (comme
i, lui, est algébrique) est transcendant.
Une conséquence importante de la transcendance de est que celui-ci
n’est pas constructible. En e¤et, le théorème de Wantzel énonce en particu-
lier que tout nombre constructible est algébrique. En raison du fait que les
coordonnées de tous les points pouvant se construire à la règle et au com-
pas sont des nombres constructibles, la quadrature du cercle est impossible ;
autrement dit, il est impossible de construire, uniquement à la règle et au
compas, un carré dont la super…cie serait égale à celle d’un cercle donné.
Tableau récapitulatif
Remarque 1.1
Dans toute la suite, on note xRy par x y et par x < y si (x y et
x 6= y): En général une relation d’ordre sur un ensemble E; ne permet pas
de comparer tous les éléments de E:
Exemple 1.4
Prenons E = N, A = f0; 1; 2; 3; 4g : M = 4 ou M = 5 ou M = 6:::sont
tous des majorants de A:En e¤et, puisque A contient 5 éléments, il su¢ t de
véri…er la dé…nition pour ces 5 éléments. Puisqu’on a
0 4; 1 4; 2 4; 3 4; 4 4:
9M = 4 tel que 8x 2 A; x M
On a bien sur :
8x 2 M : x 4 et 4 appartient a l0 ensemble M.
4 = sup(A):
4 = sup(A) = max(A):
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 28
0 = inf(A) = min(A):
Exemple 1.5
Considérons E = Z et A = fa 2 Z : a2 25g :
A = f 5; 4; 3; 2; 1; 0; 1; 2; 3; 4; 5g
5 5; 4 5; 3 5; 2 5; 1 5; 0 5; 1 5; 2 5; 3 5; 4 5; 5 5:
9M = 5 tel que : 8x 2 A; x M
On a bien sur :
8x 2 M : x 5 et 5 appartient a l0 ensemble M.
5 = sup(A):
5 = sup(A) = max(A):
0 < 5 =) 0 2=A
2
1 = 1 < 5 =) 1 2 =A
22 = 4 < 5 =) 4 2=A
2
3 = 9 > 5 et 9 < 25 =) 3 2 A
42 = 16 > 5 et 16 < 25 =) 4 2 A
52 = 25 > 5 et 25 = 25 =) 5 2 A
62 = 36 > 5 mais 62 = 36 > 25 =) 6 2=A
Donc
A = f3; 4; 5g
Notons par M l’ensemble de tous les majorants de l’ensemble A:
sup(A) = max(A) = 5
3 = inf(A) = min(A):
Exemple 1.7
E = Z, A = fx 2 Z : x2 36g :
0; 1; 2; 3; 4; 5 n’appartiennent pas à A car leur carré est inferieur ou egal
à 25
1; 2; 3; 4; 5 n’appartiennent pas à A car leur carré est inferieur
ou egal à 25
Si x 6 =) x2 36 ) x 2 A
Si x 6 ) x2 36 ) x 2 A
Par conséquent
A = f::::; 8; 7; 6; 6; 7; 8; :::g
L’ensemble A n’est pas majoré et n’est pas minoré. Donc sup(A) et inf(A)
n’existent pas. On pose par convention
sup(A) = +1 et inf(A) = 1
Nous avons vu dans l’exemple 1.4, un ensemble dans Z qui n’a pas de
majorant. Dans ce cas on ne peut pas parler de sup. Nous verrons qu’il existe
des ensembles dans Q qui ont des majorants dans Q, mais n’admettent pas
de sup dans Q. En d’autres termes l’ensemble M de tous les majorants n’a
pas de plus petit élément.
La proposition suivante nous fournit l’exemple qui prouve celà
Proposition 1.3 Soit A = fr 2 Q : r2 < 2g : Alors sup(A) et inf(A)
n’existent pas dans Q.
On a
8r 2 A : 2 < r < 2:
L’ensemble A est donc majoré et minoré. Supposons maintenant que sup(A)
existe et que
p
sup(A) = 2 Q
q
sup(A) est un majorant et par dé…nition de l’ensemble A, on a :
8r 2 A : r2 < 2 et r2 (sup(A))2
p2 p2
sup(A)2 = <2 ou bien sup(A)2 = >2:
q2 q2
Supposons par exemple que
p2
<2:
q2
Montrons d’abord que pour tout n 2 N véri…ant
2p
q
+1
n>
p2
2 q2
on a :
2
p 1
+ < 2: (1.11)
q n
En e¤et :
2
p 1 p2 p 1 p2 p 1
+ = 2
+2 + 2 2
+2 + :
q n q qn n q qn n
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 31
p 1
La relation (1.11) implique que q
+ n
2 A: D’autre part, puisque on a
toujours
p p 1
< + ;
q q n
on a
p p 1
sup(A) = < + 2 A:
q q n
2
Notre hypothèse pq2 < 2 nous a permis de trouver un élément de l’ensemble
A qui dépasserait strictement le sup de A: Ceci est en contradiction avec la
dé…nition du sup(A) qui est un majorant de A; donc véri…erait normalemant :
8r 2 A : sup(A) r:
p2
Conclusion l’hypothèse q2
< 2 est impossible. On démontre de la même
2
manière que l’hypothèse pq2 > 2 est impossible aussi. Puisque, d’après la
2
proposition 1.1 pq2 = 2 est impossible, on conclut que l’ensemble A ne peut
avoir de sup rationnel.
Dé…nition 1.6 On dit qu’un ensemble E posséde la propriété de la borne
supérieure, si toute partie non vide majorée de E admet une borne supérieure.
Remarque 1.2 (bis)
D’après la proposition 1.3, l’ensemble Q ne possède pas la propriété de la
borne sup car on peut trouver dans Q un ensemble majoré ne possédant pas
de sup.
Nous allons donc plonger Q dans un ensemble plus vaste nommé ensemble
des nombres réels et noté R; dans lequel les défauts rencontrés dans les propo-
sitions 1.1 et 1.3 disparaitront. En d’autres termes, dans R; on aura toujours
les deux faits caractéristiques suivants :
a) L’équation x2 = 2 a toujours une solution
b) Tout sous ensemble non vide et majoré de R, admet un sup
appartenant à R:
Dé…nissons donc l’ensemble des nombres réels R, de façon axiomatique
de sorte que le point b) soit véri…é.
1.3.2
(x; y) ! x + y (addition)
(x; y) ! x:y (multiplication)
et une relation d’ordre notée (ou ); satisfaisant les axiomes (A1 ) ; (A2 ) ; (A3 ) ; (A4 ) ; (A5 ) ; (A
(A15 ) suivants :
Axiomes de l’addition
Axiome (A1 ) : (commutativité de l’addition)
x + y = y + x , pour tout x; y appartenant à R
Axiome (A2 ) : (associativité de l’addition)
x + (y + z) = (x + y) + z , pour tout x; y; z appartenant à R
Axiome (A3 ) : il existe un élèment neutre noté 0; pour l’addition véri…ant
: 0+x=x+0=x
Axiome (A4 ) : pour tout x appartenant à R; il existe un élèment noté
x 2 R véri…ant : x + ( x) = 0
Axiomes de la multiplication
Axiome (A5 ) : x:y = y:x pour tout x; y appartenant à R (commutativité
de la multiplication)
Axiome (A6 ) x:(y:z) = (x:y) :z pour tout x; y; z appartenant à R
(associativité de la multiplication)
Axiome (A7 ) il existe un élément neutre pour la multiplication noté
1 6= 0, véri…ant : 1:x = x:1 = x pour tout x appartenant à R
Axiome (A8 ) pour tout x 6= 0, il existe un élément inverse noté x 1 tel
que x:x 1 = 1
Axiome (A9 ) x:(y + z) = x:y + y:z (disitributivité), pour tout x; y; z
appartenant à R
Axiomes associés à la relation d’ordre
Axiome (A10 ) : x y et y z =) x z (transitivite); pour tout
x; y; z appartenant à R
Axiome (A11 ) : x y et y x =) x = y (Antisymetrie); pour tout
x; y appartenant à R
Axiome (A12 ) : pour deux élèments quelconques x; y appartenant à R,
on a : x y ou bien y x ; (Ordre total)
Axiome (A13 ) : x y =) x+z y+z, pour tout x; y; z appartenant
àR
Axiome (A14 ) : 0 x et 0 y =) 0 x:y; pour tout x; y;
appartenant à R
Axiome de la borne supérieure (spéci…que à R)
(A15 ) Toute partie non vide et majorée de R admet un sup.
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 33
Remarque 1.3
La question naturelle qui se pose est la suivante. Peut on construire un en-
semble muni de deux lois de composition internes + et :; véri…ant les axiomes
A1 à A15 : La réponse est a¢ rmative. En fait l’ensemble Q muni de l’addition
et de la multiplication classique, véri…e les axiomes A1 à A14 : Ce qui caracté-
rise R de Q c’est l’axiome de la borne supérieure (A15 ) : Les mathématiciens
ont fait beaucoup de constructions de R. Citons deux très célèbres, celle de
Dedekind qui utilisa les coupures de Dedekind et celle de Cauchy qui utilisa
les limites de suites dites de cauchy. Nous n’aborderons pas ces questions
dans ce cours.
M0 = sup(E)
a) ) M0 est un majorant de E:
b) ) M0 est le plus petit des majorants. En e¤et. Supposons le contraire.
Alors
9M1 : majorant de E tel que M1 < M0 : (#)
M0 M1
Utilisons maintenant l’a¢ rmation b): Prenons " = 2
> 0; d’après le
point b), il existe x0 2 E; tel que
M0 M1 2M0 M0 + M1 M0 + M1
x0 > M 0 = =
2 2 2
or d’après (#), on a
M0 + M1 M0 M1 M 1 M1
= + > + = M1
2 2 2 2 2
Résumons. Si M0 n’est pas le plus petit des majorants de E; alors il existe
x0 2 E et un majorant M1 de E tels que
x0 > M 1 (##)
Réciproquement
M0 = sup(E) ) (par def inition) : M0 est un majorant de E ) 8x 2
E : x M0 ) a)
M0 = sup(E) ) (par def inition) : M0 est le plus petit des majorants de
E, c’est à dire que, si M est un majorant quelconque de E; alors
M M0 : (i)
Exemple 1.8
Soit A = 1; 21 ; 13 ; 14 ; :::: = n1 ; n = 1; 2; :::
i) Montrez que A est un ensemble non vide, majoré et minoré.
ii) Montrez en utilisant le théorème1.1 que sup (A) = max(A) = 1
iii) Montrez en utilisant le théorème1.2 que inf (A) = 0
iv) Montrez que min (A) n’existe pas.
Solution
i) A = n1 ; n = 1; 2; ::: : On a
1
P our tout n verif iant : n 1; on a : 1:
n
1 est donc un majorant de A: D’autre part on a
1
P our tout n verif iant : n 1 on a : > 0:
n
0 est donc un minorant de A: A est non vide car 12 2 A:
ii) sup(A) et inf(A) existent d’après l’axiome de la borne supérieure.
Montrons que sup (A) = 1: Pour celà utilisons le théorème1. Le point a) a
été démontré. Reste à prouver le point b).
Prenons " > 0 quelconque. Montrons qu’il existe x0 2 A; tel que :
En e¤et, prenons x0 = 1 2 A: Puisque 1 > 1 " pour tout " > 0:Donc
x0 = 1 véri…e la relation (*). D’autre part x0 = 1 2 A; donc
1 = sup(A) = max(A)
iii) Montrons que inf(A) = 0: Utilisons le théorème1.2. Le point a’) a été
démontré. Reste à prouver le point b’). Prenons " > 0 quelconque. Montrons
qu’il existe x0 2 A; tel que :
0 + " > x0
les éléments de A s’écrivent sous la forme n1 ; notre problème revient donc à
trouver n 2 N tel que
1 1
"> ou encore n > :
n "
Pour " > 0; choisissons d’abord n 2 N telle que n > 1" (par exemple si
" = 0:01; on peut prendre n = 101 ou 102 ou 103; ::): Une fois n 2 N choisi,
on prend x0 = n1 . Avec ces choix, on a
1
0 + " > x0 =
n
La relation (b’) est véri…ée pour m0 = 0: Donc
inf(A) = 0:
iv) On a :
1
8n > 0 =) 0 2
1: = A:
n
Par conséquent min(A) n’existe pas.
Exemple 1.9
Montrez en utilisant les théorèmes 1.1 et 1.2 que :
i) sup ([1; 2[) = 2
ii) inf (]1; 2[) = 1
Solution
i) Par dé…nition
8x 2 [1; 2[ : 1 x < 2 =) 8x 2 [1; 2[ : x 2:
Donc le point a) du théorème1.1 est véri…é. Reste à démontrer le point b) du
théorème1.1, c’est à dire montrons que :
8" > 0; 9x0 2 [1; 2[ tel que 2 " < x0 :
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 37
8x 2 [1; 2[ on a : 2 "<1 x:
Par conséquent, 8" > 0; 9x0 2 [1; 2[ (on peut prendre n’importe quel point
x 2 [1; 2[) tel que
2 " < x0 :
Cas2 0 < " < 1
Alors 1 < " < 0 =) 1 < 2 " < 2: Il su¢ t donc de prendre n’importe
quel point x0 tel que :
2 " < x0 < 2
Ceci étant, on a bien sur : x0 2 [1; 2[ et 2 " < x0 :
(8n 2 N ) ; nx y: (1.13)
Dans ce cas, considérons l’ensemble A suivant :
On a bien sûr :
a) A est non vide (x 2 A)
b) A est majorée par y:
D’après l’axiome de la borne supérieure, A admet une borne supérieure
:
Par ailleurs, x 2 A et x > 0: Donc
0<x sup(A) = :
Donc > 0: Puisque sup(A) est le le plus petit des majorants, alors
Dé…nition 1.8 On dit qu’une partie non vide A R est dense dans R
si et seulement si pour tout nombre x 2 R et pour tout nombre y 2 R tels
que x < y; il existe r 2 A tel que x < r < y:
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 39
Théorème 1.5 L’ensemble des nombres irrationnels RnQ est dense dans
R:
Preuve du théorème 1.5
La preuve du théorème 1.5 sort du cadre de ce cours.
1.4.2
Exemple 1.10
Trouvons les parties entières de 1:5 et de 3:5; c’est à dire : E(1:5) et
E( 3:5)
(a) Puisque 1 1:5 < 2 ) [1:5] = 1:
(b) Puisque 4 3:5 < 3 ) [ 3:5] = 4
Théorème 1.7
(i) jxj a () a x a
(ii) 8x 2 R; 8y 2 R; jxyj = jxj jyj :
(iii) 8x 2 R; 8y 2 R; ; jx + yj jxj + jyj :
x si x 0;
jxj =
x si x 0:
Evidemment
jxj x jxj :
On a
jxj a () jxj a;
d’où
jxj a () a jxj x jxj a:
ii) On a quatre cas :
Cas1 x 0 et y 0:
D’après l’axiome A14 ;
x 0 et y 0 =) x:y 0:
x:y 0 =) jxyj = xy
x 0 et y 0 =) jxj = x et jyj = y
Donc
jxyj = jxj jyj
Cas2 x 0 et y 0:
On a
y 0 et x ( y) = (xy) > 0
Dans ce cas on a :
Cas3 x 0 et y 0
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 41
( x) ( y) = xy:
iii) Utilisons i) pour démontrer iii). D’après i), iii) est équivalente à (en
posant dans i) a = jxj + jyj)
On a
jxj x jxj
et
jyj y jyj :
D’après A13 ; ajoutons membre à membre les 2 dernières inégalités, on obtient
d’où le résultat.
Théorème 1.8
(i) 8x 2 R; jxj = max ( x; x) :
(ii) 8x 2 R; 8y 2 R+ ; ( y x y , jxj y) :
(iii) 8x 2 R; 8y 2 R; jjxj jyjj jx yj :
Preuve du théorème 1.8
La preuve est laissée à titre d’exercice (voir série de TD1).
SERIE DE TD N 1
CHAPITRE 1 : NOMBRES REELS
a) x y () x + z y + z
b) jxj a () a x a
Solution
Ces relations sont des conséquences de l’axiomes A13 :
Montrons par exemple a). Rappelons l’axiome A13 :
8x; y; z 2 R : x y =) x + z y + z:
8x; y; z 2 R : x + z y + z =) x y
x+z y + z =) (x + z) + ( z) (y + z) + ( z) :
D’après A2 et A3 , on a
(x + z) + ( z) = x et (y + z) + ( z) = y;
donc
x+z y + z =) x y;
d’où la relation a).
Montrons b). Rappelons que par dé…nition
x si x 0;
jxj =
x si x 0:
Evidemment
jxj x jxj :
On a
jxj a () jxj a;
d’où
jxj a () a jxj x jxj a:
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 43
a) jx + yj jxj + jyj
b) jjxj jyjj jx + yj
c) jx yj = jxj jyj
Solution
a) D’après l’exercice1 b), on a :
d’où le résultat.
b) D’après linégalité triangulaire
De même
On obtient donc :
jjxj jyjj jx + yj :
c)
Ceci est évident, si x 0; y 0; d’après A14 et la dé…nition de la valeur
absolue.
Si x > 0 et y < 0; on a :
inf(E) = sup ( E) :
Solution
Soit m un minorant de E. Alors par dé…nition on a :
8x 2: x m =) x m:
E = f x : x 2 Eg :
inf E = sup ( E) :
x sup ( E) ;
soit
x sup ( E) ;
donc sup ( E) est un minorant de E. Reste à montrer que sup ( E)
est le plus grand des minorants de E; c’est à dire qu’on doit montrer la
propriété suivante :
En e¤et. Soit " > 0 quelconque. Par dé…nition sup ( E) est le plus petit des
majorants de l’ensemble ( E) : Donc sup ( E) " perd sa propriété d’être
un majorant de ( E) ; c’est à dire qu’il existe y0 2 E ( y0 = x0 ; x0 2 E),
tel que :
y0 > sup ( E) ":
Soit en remplaçant :
ou encore
Exercice 1.4 : Soit E R une partie majorée et non vide montrez que :
a) 8x 2 E : x M0 et
M0 = sup (E) =)
b) 8" > 0 : 9x0 2 E tel que M0 " < x0
et
a) 8x 2 E : x m0 et
m0 = inf (E) ,
b) 8" > 0 : 9x0 2 E tel que m0 + " > x0
Solution Exercice 4
Nécessité :)
M0 = sup(E) ) (par def inition) : M0 est un majorant de E ) 8x 2
E : x M0 ) a)
M0 = sup(E) ) (par def inition) : M0 est le plus petit des majorants de
E, c’est à dire que, si M est un majorant quelconque de E; alors
M M0 : (#)
M0 M1 2M0 M0 + M1 M0 + M1
x0 > M 0 = = > M1 ) M1 n’est pas un majorant de E.
2 2 2
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 46
a) et b) ) M0 = sup(E):
Solution Exercice5
i) Par dé…nition
8x 2 [1; 2[ on a : 2 "<1 x:
Par conséquent, 8" > 0; 9x0 2 [1; 2[ (on peut prendre n’importe quel point
x 2 [1; 2[) tel que
2 " < x0 :
Cas2 0 < " < 1
Alors 1 < " < 0 =) 1 < 2 " < 2: Il su¢ t donc de prendre n’importe
quel point x0 tel que :
2 " < x0 < 2
Ceci étant, on a bien sur : x0 2 [1; 2[ et 2 " < x0 :
Solution Exercice6
6.1) A = n1 ; n = 1; 2; ::: : On a
1
P our tout n verif iant : n 1; on a : 1:
n
1 est donc un majorant de A: D’autre part on a
1
P our tout n verif iant : n 1 on a : > 0:
n
0 est donc un minorant de A: A est non vide car 12 2 A:
6.2) sup(A) et inf(A) existent d’après l’axiome de la borne supérieure.
Montrons que sup (A) = 1: Pour celà utilisons l’exercice 1.4. Le point a) a
été démontré. Reste à prouver le point b).
Prenons " > 0 quelconque. Montrons qu’il existe x0 2 A; tel que :
x0 > 1 ":
1>1 "
1 = sup(A) = max(A)
inf(A) = 0:
6.4) On a :
1
8n 1: > 0 =) 0 2
= A:
n
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 48
Solution Exercice 7
Tout nombre impair s’écrit sous la forme = 2m + 1; m 2 N. Alors
2
= (2m + 1)2 = 4m2 + 4m + 1
Solution Exercice 8
Supposons le contraire, c’est à dire qu’il existe un nombre rationnel pq
dont le carré vaut 2, où nous supposons que pq est irréductible, c’est-à-dire
que p et q n’ont pas de diviseurs communs entiers autre que 1 (on dit aussi
que p et q sont premiers entre eux).
Alors
2
p p2
= 2 =2
q q
ou encore
p2 = 2q 2 :
Par conséquent p2 est pair. Remarquons que
p2 pair =) p pair.
4m2 = 2q 2 () q 2 = 2m2 :
a+b
Aide : considerez c = 2
, montrez que c 2 Q et que a < c < b:
Solution Exercice 9
Soient a et b deux nombres rationnels. Montrons que a+b
2
est un nombre
rationnel compris strictement entre a et b.
En e¤et. Supposons que a < b: En addionnant a de chaque coté, on a
a+b
2a < a + b et a < :
2
De même en ajoutant b de chaque côté,
a+b
a + b < 2b et < b:
2
Par conséquent
a+b
a< < b:
2
a+b
Prouvons maintenant que 2
est nombre rationnel. En e¤et, soient
p r
a= et b = ; ou p; q; r; s
q s
sont des entiers, avec
q 6= 0; s 6= 0:
Alors
a+b 1 p r 1 ps + qr
= + =
2 2 q s 2 2qs
est un nombre rationnel.
p
3
p
Exercice 1.10 : Montrez que 2+ 3 est algébrique.
Solution Exercice
p p 10
Soit x0 = 3 2 + 3: Il faut montrer que x0 est solution d’une équation
algébrique de la forme
a0 + a1 x + ::: + an xn = 0; ai 2 Z
En e¤et, p p p p
3 3
x0 = 2+ 3 () x0 3= 2
En élévant à la puissance 3; les deux côtés et en simpli…ant, nous trouvons
p 3
x0 3 =2
CHAPITRE 1. L’ENSEMBLE DES NOMBRES REELS 50
p 3
Soit en calculant x0 3 , on trouve
p 3 p p
x0 3 = x30 3x20 3 + 9x0 3 3
p 3
L’équation x0 3 = 2 donne donc
p p
x30 3x20 3 + 9x0 3 3 2 = 0;
ou encore p
x30 + 9x0 2 = 3 3 1 + x20 :
Si on élève les deux membres de cette équation au carré, on obtient :
2 p 2
x30 + 9x0 2 = 3 3 1 + x20
(a1 b1 + a2 b2 + ::: + an bn )2 a21 + a22 ::: + a2n b21 + b22 + ::: + b2n
Solution Exercice 11
Pour tout nombre réel , nous avons
où
B2 C2 A2 B 2 C 2
0 () 0 () C 2 A2 B 2
A2 A4 A4
ce qui donne l’inégalité proposée en utilisant (2).
Chapitre 2
SUITES REELLES
1 A
u0 = a; un+1 = un + ; n = 0; 1; :::
2 un
52
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 53
suite illimitée de nombres connus dont la limite est 2 et qui fournissent une
bonne approximation de :
Les suites sont d’abord connues pour calculer des sommes in…nies de
nombres, appelées séries. Par exemple, dans la somme :
1 + x + x2 + :::: + xn + :::
si on pose
s1 = 1; s2 = 1 + x; s3 = 1 + x + x2 ; :::; etc:::
La somme chérchée est la limite de la suite fsn g : En 1598 Viète (1540, 1603)
prouve que cette somme est égale à 1 1 x :
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 54
f (x) = x
Temps modernes
Les suites sont devenues un outil indispensable de l’Analyse, mais ne
furent guère utilisées avant Cauchy. La maitrise de cet outil a été grandement
facilitée par l’utilisation, au XIXème sciècle, de la notation indicielle qui
consiste à noter chaque nombre d’une suite par une même lettre a¤ectée d’un
indice. Et aussi par le point de vue de Péano qui dé…nit une suite numérique
comme une fonction de l’ensemble N dans R:
A la …n du XIXème sciècle, Dedeckind (1888), puis Péano (1889), pro-
posent des axiomatiques trés voisines de l’ensemble N: C’est à dire qu’ils
dressent la liste des énoncés considérés sans démonstration comme vrais dans
l’ensemble N (les axiomes), en nombre minimal, à partir desquels on démontre
toutes les propriétés vraies dans N: La récurence fait partie de ces axiomes.
P oincarre(1854 1912)
p0 ; p1 ; p2 ; p3 ; :::pn ; :::
N0 ; N1 ; N2 ; N3 ; :::; Np ; :::
Exemple 2.0
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 56
Ce tableau fait apparaitre une évolution assez régilière. Pour pratiquer des
prévisions, le biologiste modélise l’évolution en a¢ rmant que la population
double toutes les 20 minutes. Pour véri…er la validité de son hypothèse, il
fait un nouveau relevé à midi. Il constate que la population est alors environ
65000.
Question1 : Le biologiste peut il valider son modèle ?
Réponse1 : oui, le bilogiste peut valider son modèle. En e¤et si on suit le
modèle précédent, la population doublerait à 11h40 et passerait à 32000 et à
12h00 elle deviendrait 64000. C’est le chi¤re qu’on a observé par expérience.
Donc on peut retenir le modèle.
Question2 : On admet maintenant que le modèle est retenu, c’est à dire
que la population doublerait toutes les 20 minutes. Par quel nombre est elle
multipliée au bout d’une heure ? au bout de 2 heures ?
Réponse2 : Dans une heue il y’a 3 fois 20 minutes. Donc la population
augmenterait de 2 2 2 = 23 = 8 fois la population initiale. 2 heures
contiennent 6 fois 20 minutes. Donc la population augmenterait de 2 2
2 2 2 2 = 26 = 64 fois la population initiale.
Question3 : On note p0 la population initiale, p1 la population à 10h20
et ainsi de suite. Comment noter la population à 12h ?, à 14h ?. Exprimez pn
en fonction de l’entier n: Le biologiste revient demain à 10h. Estimez alors
la population prélevée.
Réponse3 p0 la population initiale à 10h, p1 la population après 1 f ois 20 minutes.
A 12h : 6 f ois 20 minutes se seront écoulées. On obtiendra donc le terme
p6 : A 14 heures ça sera : 12 f ois 20 minutes et on obtiendra donc le terme
p12 : On aura donc :
p0
p1 = 2p0
p2 = 2p1 = 2 2p0 = 22 p0
:::::
pn = 2 pn 1 = 22 pn 2 = ::: = 2n p0
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 57
p72 = 272 p0 = 272 1000 = 4722 366 482 869 645 213 696000:
Exemple
p 2.2 Associons à chaque entier naturel n (n 7); le nombre
vn = n 7: On dé…nit ainsi une suite (vn ) de nombres réels :
p p p
v7 = 0; v8 = 1; v9 = 2; v10 = 3; v11 = 2:::; v2005 = 1998; :::
2.2.2 Dé…nition
Dé…nition 2.1 Une suite réelle est une fonction à valeurs réelles, dont
l’ensemble de dé…nition est l’ensemble N des entiers naturels ou N privé des
entiers 0; 1; 2; :::; n0 (n0 étant un entier naturel …ni, n0 = 7 dans l’exemple
2.2)
Ainsi, u(n) est l’image de n par la suite u: L’usage veut que le nombre
u(n) se note un et que la suite se note (un ) ou (un )n2N ou (un )n 1 ; plutot
que u:
De telles suites s’appellent suites constantes. Une suite peut aussi avoir la
propriété suivante :
c’est à dire que la suite devient constante à partir d’un certain rang N0 :
Exemple 2.3
a) un = 5n + 3
2n 1
b) vn =
n+1
c) wn = 2n
Dans les deux premiers exemples, le terme général un est l’image de l’entier
n par une fonction usuelle dé…nie au moins sur l’ensemble des réels positifs.
a) un = f (n) avec f : x ! 5x + 3
2x 1
b) vn = g(n) avec g : x !
x+1
De manière générale, si f est une fonction dé…nie au moins sur l’intervalle
[0; +1[; on dé…nit une suite (un ) en posant :
2.4.1 Dé…nitions
Dé…nition 2.2 Une suite (un ) est dite strictement croissante si pour tout
naturel n on a
un < un+1 :
La suite (un ) est dite strictement décroissante si pour tout naturel n on a
un > un+1
un = un+1 :
Remarque 2.2
Pour étudier le sens de variation d’une suite (un ) ; on compare pour tout
entier n; les termes un+1 et un , soit en étudiant le signe de la di¤érence
un+1 un ; soit, lorsque les termes un sont strictement positifs, en comparant
le rapport
un+1
un
et le nombre 1:
2.4.2 Exemples
Exemple 2.6
Considérons la suite (un ) dé…nie par :
un = n 2 n 2
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 61
2n+1
un+1 3n+1 2n+1 3n 2
= 2n = n+1 n
= < 1:
un 3n
3 2 3
Donc
un+1 < un :
La suite (un ) est donc strictement décroissante.
Théorème 2.1 Soit f une fonction réelle dé…nie sur [0; +1[ et (un ) une
suite dé…nie par
un = f (n)
Si f est strictement croissante (strictement décroissante), alors la suite (un )
est strictement croissante (strictement décroissante).
Exemple 2.8
a) La plus naturelle des suites arithmétiques est la suite des entiers na-
turels
0; 1; 2; 3; :::; :::
de premier terme 0 et de raison 1:
b) Considérons la suite des nombres pairs
0; 2; 4; 6; :::; :::
1; 3; 5; 7; :::; :::
un = 5n 2:
On a
un+1 = 5 (n + 1) 2 = 5n + 5 2 = (5n 2) + 5 = un + 5;
un = u0 + nr: ( )
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 63
um up = (m p) r
up = u0 + pr ( )
Montrons que celà implique que la relation ( ) reste vraie pour le rang p + 1:
En e¤et, puisque (un ) est une suite arithmétique, alors
up+1 = up + r;
um up = mr pr = (m p)r:
Exemple 2.9
a) La suite des puissances successives de 2
un = 2 3n :
On a
un+1 = 2 3n+1 = 2 3n 3 = (2 3n ) 3 = un 3:
Par conséquent la suite (un ) est une suite géométrique de raison 3:
a) un = u0 qn; ( )
um = u p qm p; ( )
u1 = q u0 :
u p = u0 qp ( )
Montrons que celà implique que la relation ( ) reste vraie pour le rang
p + 1: En e¤et, puisque (un ) est une suite arithmétique, alors
up+1 = up q;
Exemple 2.10
Considérons la suite (un ) dé…nie par :
1
un =
n
Ecrivons la liste des termes de la suite (un ) :
(1surn)
1 7:pdf
Il est clair que les termes …nissent par s’accumuler autour de zéro.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 66
1 8:pdf
alors
1
un = < ":
n
Par conséquent
un 2 I" = ] "; +"[
Remarque 2.3
1
"
peut ne pas appartenir à l’ensemble des entiers naturels N: Pour " > 0 au
lieu de considerer le nombre 1" , on prend le premier nombre entier supérieur
à 1" ; c’est à dire E( 1" ) + 1 2 N: Dans ce cas si
1
n > E( ) + 1;
"
alors
1
n>
"
et par conséquent
un 2 I" = ] "; +"[ :
Résumons la situation étudiée dans l’exemple2.1
Résumé : Pour tout " > 0 donné (ou pour tout intervalle I" = ] "; +"[),
il existe un entier naturel qu’on note N0 (N0 dépend en général de "; N0 =
E( 1" ) + 1 dans notre exemple) tel que : pour tout n N0
On dit alors que la suite (un ) a pour limite 0 quand n “tend”vers l’in…ni.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 68
Notation :
Le nombre ` est appelé limite de la suite (un ) : On note
lim (un ) = `:
n!1
Limite in…nie
Dé…nition 2.6 bis On dit qu’une suite (un ) tend vers +1 (resp. 1)
si, quel que soit le nombre positif arbitraire A; il existe un entier naturel N0
tel que pour tout n > N0 ; on ait :
On notera
lim (un ) = +1 (resp: lim (un ) = 1)
n!1 n!1
` = 1 ou ` = 1:
contient une in…nité de termes de la suite (un ) ( tous ceux d’indices pairs).
En e¤et, puisque
alors
8k 2 N; x2k 2 ]1 "; 1 + "[ :
Par conséquent l’intervalle ]1 "; 1 + "[ contient une in…nité de termes de
la suite (un ) : D’autre part une in…nité de termes de la suite se trouvent à
l’exterieur de l’intervalle ]1 "; 1 + "[ : En e¤et, puisque
8k 2 N; x2k+1 2
= ]1 0:1; 1 + 0:1[
Unicité de la limite
`0 h = ` + h: (2.1)
Suites bornées
Dé…nition 2.7 Soit (un ) une suite réelle. On dit que (un ) est majorée
(resp. minorée) s’il existe un nombre réel M (resp:m 2 R) tel que, pour tout
naturel n
un M: (resp: un m)
Le nombre M s’appelle majorant de la suite (un ) (resp. le nombre m
s’appelle minorant de la suite (un )):
Une suite à la fois minorée et majorée est dite bornée.
Exemple 2.11
1) La suite (un ) dé…nie par un = cos (n) est majorée et minorée, donc
bornée car, pour tout n;
1 cos(n) 1
2) La suite (un ) dé…nie par un = n2 est minorée par 0 mais n’est pas
majorée.
Fixons un nombre " > 0: Par dé…nition, il existe N0 tel que, pour tout
entier n > N0 on a :
l " < un < l + " (2.2)
Notons par M1 ; m1 et M les quantités suivantes :
M1 = max u1 ; u2 ; :::uN0 1 ; uN0 ; m1 = min(u1 ; u2 ; :::uN0 1; uN0 ); (2.3)
M = max(M1 ; l + "); m = min(m1 ; l ")
(2.2) et (2.3) impliquent bien sur que
8n 2 N : m un M:
Donc (un ) est majorée et minorée et par conséquent bornée.
Remarque 2.3
La réciproque de ce théorème est fausse. Prenons par exemple la suite
(un ) ; dé…nie par un = ( 1)n : Bien sur cette suite est bornée mais comme
on l’a vu avant, n’est pas convergente.
Remarque 2.4
La négation logique de cette proposition est la suivante : si une suite n’est
pas bornée, elle n’est pas convergente.
Sous suite.
Pour plus de commodité, on notera (un )n2N la suite noté auparavant (un ) :
Dé…nition 2.7 Soit (un )n2N une suite réelle et N1 N un sous ensemble
in…ni de N composé d’une suite stritement croissante d’entiers naturels. La
suite (un )n2N1 est dite sous suite (ou suite extraite) de la suite (un )n2N :
Exemple 2.12
Soit (un )n2N une suite réelle. Considérons l’ensemble N1 N, comme
étant l’ensemble des entiers naturels pairs
N1 = f0; 2; 4; 6; ::::2k; :::g = f2k : k = 0; 1; :::g :
La sous suite de la suite (un )n2N sera donc
(un )n2N1 = (u0 ; u2 ; u4 ; u6 ; u8 ; :::; u2k;::: )
On peut aussi considérer d’autres ensembles N1 N et d’autres sous suites
(un )n2N1 :Prenons par exemple
N1 = f1; 3; 5; 7; ::::2k + 1; :::g = f2k + 1 : k = 0; 1; :::g
(un )n2N1 = (u1 ; u3 ; u5 ; u7; u9 ; :::; u2k+1;::: )
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 73
Remarque 2.5
On montre facilement que toute sous-suite d’une suite convergente est
convergente et a même limite. La réciproque n’est pas vraie : une suite di-
vergente, peut admettre des sous suites convergentes.
Exemple : La suite (un ) ; dé…nie par un = ( 1)n est divergente. Cepen-
dant si on considère la sous suite composée d’indices pairs (un )n2N1 , elle sera
évidement la suite constante : :
Théorème 2.6
a)Toute suite croissante et majorée est convergente. Sa limite qu’on note
` véri…e :
` = lim un = sup fun : n 2 Ng
n!1
un u N0 ) un u N0 (2.6)
j` un j = ` un < ";
lim un = `
n!1
Exemple 2.13
soit fun g une suite récurrente dé…nie par la donnée de u0 (ju0 j 1) et la
relation
1 + u2n
8n 2 N; un+1 = :
2
Par récurrence, on montre que la suite est croissante et majorée par 1 ;
elle admet donc une limite l, qui, on le verra plus loin, doit véri…er
1 + l2
l= ; ce qui exige l = 1:
2
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 75
Dé…nition 2.7 Soient (un )n2N et (vn )n2N deux suites réelles et k 2 R:
La suite (sn )n2N dé…nie par
sn = u n + v n : n 2 N
s’appelle somme des deux suites (un )n2N et (vn )n2N : On dé…nit de même la
suite produit (pn )n2N des suites (un )n2N et (vn )n2N par la relation suivante :
p n = un vn : n 2 N
La multiplication d’une suite (un )n2N par un scalaire réel k est la suite notée
(rn )n2N , dé…nie par la relation suivante :
rn = k un : n 2 N
Si vn 6= 0; 8n; la suite quotient de la (un )n2N par la suite (vn )n2N qu’on note
(qn )n2N ; dé…nie par la relation suivante :
un
qn = : n2N
vn
b) La suite (sn )n2N (somme des deux suites (un )n2N et (vn )n2N ) est
convergente et sa limite est égale à
c) La suite (pn )n2N (produit des deux suites (un )n2N et (vn )n2N ) est
convergente et sa limite est égale à
d) Si la limite `0 ; de la suite (vn )n2N est non nulle, alors la suite (qn )n2N (quotient
des deux suites (un )n2N et (vn )n2N ) est convergente et sa limite est égale à :
lim un `
n!1
lim qn = =
n!1
lim vn `0
n!1
(un + n) (` + `0 ) = (un `) + ( n `0 ) :
Donc
j(un + n) (` + `0 )j jun `j + j n `0 j : (2.7)
D’autre part et par hypothèse on a :
lim un = `:
n!1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 77
Donc " > 0 donné, associons le nombre "0 = 2" : Pour "0 ; il existe 9N1 ( 2" ) tel
que :
" "
8n : n > N1 ( ) =) jun `j < : (2.8)
2 2
De même et par hypothèse on a :
lim vn = `0 :
n!1
Donc " > 0 donné, associons le nombre "0 = 2" : Pour "0 ; il existe 9N2 tel
que :
" "
8n : n > N2 ( ) =) jvn `0 j < : (2.9)
2 2
Prenons maintenant
N = max(N1 ; N2 ):
Bien sur si n > N , alors n > N1 et n > N2 : Par conséquent on a pour tout
n>N :
" "
jun `j < et jvn `0 j < : (2.10)
2 2
Finalement on a pour tout n > N :
" "
j(un + n) (` + `0 )j jun `j + j n `0 j < + = ": (2.11)
2 2
Ce qui veut dire exactement que la suite (sn )n2N = (un )n2N + (vn )n2N ,
converge vers la limite ` + `0 :
par conséquent :
lim un vn = ` `0 :
n!1
un 1
Le quotient n
est le produit de un par n
: Compte tenu de la limite d’un
j`0 j
8n : n > N1 ) jvn `0 j < : (2.19)
2
D’autre part, puisque
j`0 j j`0 j
8n : n > N1 : jvn j j`0 j = : (2.19bis)
2 2
Soit " > 0 donné. A " associons le nombre
1 02
= j` j ":
2
Puisque lim vn = `0 , alors pour le nombre = 21 j`0 j2 "; il existe N2 tel que
n!1
1 02
8n : n > N2 ) jvn `0 j < = j` j ": (2.20)
2
Si on prend N = max(N1 ; N2 ); alors (2.19bis) et (2.20) impliquent que
1 02 1 1
8n : n > N : jvn `0 j < j` j " et j`0 j
: (2.21)
2 jvn j
2
1 1 `0 vn 1 1
= = j`0 vn j ;
vn `0 vn `0 jvn j j`0 j
alors
!
1 1 1 02 1 1
8n : n > N : j` j " j`0 j
= ":
vn `0 2 j`0 j
2
On a donc démontré que " > 0 donné, il existe un entier N tel que
1 1
8n : n > N : < ";
vn `0
D’après le point c) et d)
un 1 1 `
lim = lim un lim =` =
n!1 vn n!1 n!1 vn `0 `0
Proposition 2.1
Proposition 2.2
Corrollaire 2.1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 81
Soient (un )n2N et (vn )n2N deux suites convergentes véri…ant pour n assez
grand, l’inégalité un n . Alors
lim un lim n :
n!1 n!1
wn = un vn :
un n ) wn 0
D’après le théorème 2.7
lim wn 0:
n!1
Par conséquent
lim un lim n :
n!1 n!1
Remarque 2.5
On remarquera que l’inégalité srticte un < n n’entraîne généralement
pas l’inégalité stricte lim un < lim n . Par exemple, pour tout n 2 N ; on
a
1 1
<
n n
alors que
1 1
lim = lim = 0
n n
Donc, seules les inégalités larges se conservent par passage à la limite.
Proposition 2.3
Soient (un )n2N et (vn )n2N deux suites convergentes et ont la même limite
`: Soit (wn )n2N véri…ant à partir d’un certain rang l’inégalité suivante :
un wn n; (2.25)
et
8n : n > N : vn < ` + ": (2.27)
(2.25), (2.26) et (2.27) impliquent
Par conséquent :
8n : n > N : ` " < wn < ` + " (2.28)
La relation (2.28) veut dire exactement que
lim wn = `
n!1
Remarque 2.6
On se sert souvent de la proposition précedente pour prouver la conver-
gence d’une suite. Supposons qu’on veuille démontrer que la suite (wn )n2N
converge vers une limite l et qu’il est di¢ cile d’arriver à ce but, surtout par
l’utilisation de la dé…nition. Il su¢ t dans ce cas d’encadrer la suite (wn )n2N
par deux suites (un )n2N et (vn )n2N possédant les propriétés suivantes :
a) un wn n; n > N0
b) lim un = lim n
n!1 n!1
c)Le calcul de lim un ou lim n est facile.
n!1 n!1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 83
SUITES ADJACENTES
Dé…nition 2.8 Deux suites (un )n2N et (vn )n2N sont dites adjacentes si
on a :
a) (un )n2N est croissante et (vn )n2N est décroissante ou (un )n2N est
décroissante et (vn )n2N est croissante.
b) la suite ( n un )n2N est convergente et admet la limite 0; c’est à dire
qu’on a
lim ( n un ) = 0
n!1
lim ( n un ) = 0
n!1
ceci n’implique pas que (un )n2N et (vn )n2N ont la même limite `: Pour prou-
ver celà, considérons le contre exemple suivant. Considérons les deux suites
(un )n2N et (vn )n2N suivantes :
On a donc
lim ( n un ) = 0;
n!1
mais, comme on l’a vu avant, les deux suites (un )n2N = (( 1)n )n2N et
(vn )n2N = (( 1)n )n2N sont divergentes.
n un inf f ( n un ) : n 2 Ng = ` = 0 8n;
ou encore
n un ; 8n
: On a ainsi
D’après (*), la suite (un )n2N est donc croissante et majorée (par 1 ).
D’après le théorème 2.6, (un )n2N est convergente. De même la suite ( n )n2N
étant décroissante et minorée (par u1 ), est convergente.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 85
En notant
lim un = ` et lim vn = `0
n!1 n!1
on a :
lim ( n un ) = `0 `;
or
lim ( n un ) = 0;
donc
` = `0 :
Exemple 2.14
(un )n2N et (vn )n2N sont deux suites dé…nies par :
un +2vn
u0 = 1 un+1 = 3
et; pour tout entier n; un +3vn
v0 = 12 vn+1 = 4
tn = 3un + 8vn
est constante.
Que pouvez-vous en déduire pour les suites (un )n2N et (vn )n2N ?
Solution
1) Pour tout entier n;
3un + 9vn 4un + 8vn 1
vn+1 un+1 = = (vn un ) :
12 12 12
1
La suite (vn un ) est donc géométrique de raison 12 et de limite nulle
1
puisque 1 < 12 < 1:
De plus, v0 u0 = 11, donc pour tout n; vn un > 0:
2) un+1 un = un +2v 3
n 3un
3
= 32 (vn un ) > 0; donc la suite (un ) est
(strictement) croissante.
vn+1 vn = un +3v
4
n 4vn
4
= 31 (un vn ) < 0; donc la suite (vn ) est (stric-
tement) décroissante.
Puisque de plus, d’après la question 1), lim (vn un ) = 0; les suites(un )n2N et (vn )n2N
n!1
sont adjacentes et convergent vers la même limite `:
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 86
soit
99
99 = 3` + 8` = 11` =) ` = = 9:
11
Les suites(un )n2N et (vn )n2N convergent donc vers la même limite ` = 9:
2.8.1 Dé…nition
Dé…nition 2.9
Soit f : D R ! R. On appelle suite récurrente une suite (un )n2N
dé…nie par la donnée de u0 2 D et de la relation
On supposera f (D) D:
2.8.2
si cette condition n’est pas véri…ée. Quelle condition plus faible que f (D)
D peut on alors exiger pour que l’étude des suites récurentes soit possible.
Proposition 2.3a
Si la condition f (D) D est véri…ée, la suite récurente (un )n2N dé…nie
par (2.28a) est bien dé…nie.
Preuve de la Proposition 2.3a
On démontre cette proposition par récurence. En e¤et. u0 2 D =)
f (u0 ) = u1 est bien dé…ni. Puisque f (u0 ) 2 f (D) et f (D) D; alors
f (u0 ) 2 D: Donc u1 2 D et par conséquent u2 = f (u1 ) est aussi bien dé…ni.
Supposons maintenant que uk est bien dé…ni. Puisque uk = f (uk 1 ) ; donc
uk 1 2 D: D’autre part uk 1 2 D et puisque f (D) D; alors uk 2 D:
Maintenant
fuk 2 D =) uk+1 = f (uk ) est bien dé…ni.
On a démontré donc que si uk est bien dé…ni, alors uk+1 est aussi bien dé…ni.
Donc uk est bien dé…ni pour tout k:
Question1 : Supposons que la condition " f (D) D " n’est pas véri…ée.
Existe t’il une autre condition, di¤érente de la condition " f (D) D " avec
laquelle la suite récurente (un )n2N dé…nie par (2.28a), est bien dé…nie.
Réponse question1
La réponse est a¢ rmative. La condition " f (D) D " implique que la
la suite récurente (un )n2N (2.28a) est bien dé…nie pour tout u0 2 D . Soit
D1 D: La condition est la suivante :
Avec la condition (2.28b), la suite récurente (un )n2N (2.28a) est bien dé…nie
pour tout u0 2 D1 .
Question2 : Donnez une condition plus faible que la condition " f (D)
D " avec laquelle la suite récurente (un )n2N (28a) est bien dé…nie.
Réponse Question2
La réponse est a¢ rmative. Considérons la condition suivante :
La condition (2.28c) est plus faible que la condition " f (D) D " car
Bien sur, si la condition (2.28c) est véri…ée, alors la suite récurente (un )n2N
(2.28a) est bien dé…nie.
Proposition 2.3b
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 88
Par conséquent
un n’existe pas pour tout n > n0 :
Exercice résolu 1
Considérons la suite récurente (un )n2N ; dé…nie par
2 p
u0 > et un+1 = f (un ) = 3un 2; n = 0; 1; 2; :::
3
1) Détérminez le domaine de dé…nition de lapfonction f qui dé…nit la suite
récurente (un )n2N ; dé…nie par un+1 = f (un ) = 3un 2un+1 et Montrez que
la condition f (D) D n’est pas véri…ée.
2) Si la condition f (D) D n’est pas véri…ée, montrez que la suite
(un )n2N n’est pas dé…nie pour des choix particuliers de u0 . Prendre par
exemple u0 = 0:99 et calculez u1 ; u2 ; u3 ; u4 ; u5 ; u6
3) Que peut on conclure ?
Remarquons que l’ensemble f (D) = [0; +1[ est plus grand que l’ensemble
D = [ 23 ; +1[: La condition " f (D) D" n’est pas véri…ée dans cet exemple.
2) Prenons u0 = 0:99 2 D et calculons les 6 premiers éléments de la
suite (un )n2N : On obtient
u0 = 0:99
u1 = f (0:99) = 0:984 89
u2 = f (0:984 89) = 0:977 07
u3 = f (0:977 07) = 0:964 99
u4 = f (0:964 99) = 0:946 03
u5 = f (0:915 47) = 0:863 95
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 89
3
f 0 (x) = p ;
2 3x 2
f est donc dérivable et strictement croissante sur 32 ; +1 : Si la suite (un )n2N
est
p dé…nie, elle serait nécessairement monotone. Il faut comparer u0 et u1 =
3u0 2: On a
p
u1 = 3u0 2 u0 () u20 3u0 + 2 0 (car u0 > 0) :
p
u1 = 3u0 2 u0 () u20 3u0 + 2 0 (car u0 > 0) :
On aura les résultats suivants :
a) 32 u0 < 1 : la suite (un ) est décroissante
b) 1 < u0 < 2 : la suite (un ) est croissante.
c) u0 > 2 : la suite (un ) est décroissante.
d) u0 = 1; ou u0 = 2 : la suite (un ) es constante.
ou encore
2
3 + 2 = 0 () = 1 ou =2
2)
La condition " f (D) D" n’est pas véri…ée dans cet exemple. Celà veut
dire qu’il est possible qu’en démarrant d’un point u0 2 D; on ait f (u0 ) 2
=D
. Ou encore qu’il existe n0 2 N; tel que un0 1 2 D mais un0 2 = D . Dans les
deux cas la suite (un )n2N n’est pas dé…nie pour tout n 2 N:
Montrons que si 23 < u0 < 1; alors il existe n0 2 N; tel que un0 2
= D:
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 90
2
En e¤et. 3
u0 < 1 : la suite (un ) si elle existe est décroissante, donc
(un ) véri…e
8n : un < u0 < 1
Montrons que (un ) si elle existe n’est pas minorée par 32 : En e¤et. Si on
suppose le contraire, (un ) serait convergente et sa limite véri…erait
2
u0 < 1
3
Ceci est impossible car = 1 ou = 2: En conclusion (un ) n’est pas minorée
par 32 : Donc il existe n0 2 N t.q.
2
un0 < :
3
Par conséquent un0 2
= D: Puisque (un ) est décroissante, donc
2
8n > n0 : un < un0 < :
3
p
Or si un < 23 ; alors 3un 2 < 0; et par conséquent un+1 = 3un 2 ne
pourra pas être calculé pour tous les un : n > n0 : La suite (un )n2N n’est pas
dé…nie pour tout n 2 N:
Quelques calculs numériques
8n 2 N : un+1 = f (un ) :
On supposera f (D) D (un est donc dé…nie pour tout n) et que f est
croissante. Alors la suite (un )n2N est monotone.
a) Si
f (u0 ) = u1 > u0 : (2.29)
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 91
un+1 un : 8n (2.31)
(2.29) implique que est vraie pour n = 0: Supposons que (2.31) soit vraie
pour le rang p, c’est à dire que
up+1 up
et montrons qu’elle reste vraie pour le rang (p + 1): En e¤et, prouvons que
up+2 up+1 :
On a
up+2 = f (up+1 ) ;
f croissante et up+1 up ; impliquent
8n 2 N : un+1 = f (un ) :
On supposera f (D) D (un est donc dé…nie pour tout n) et que f est
décroissante. Alors
a) La fonction g = f f est croissante.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 92
alors
lim f (un ) = f (`)
n!+1
En d’autres termes on a
Remarque 2.9
Remarquons qu’on a deux suites réelles distinctes : la suite (un )n2N et la
suite des images (f (un ))n2N : Si la suite (un )n2N converge vers une limite `:
Si f n’est pas continue au point `; alors la suite des images (f (un ))n2N peut
converger vers un nombre `0 6= `:
` = f (`):
On a p
f (x) = x + 2; D = [ 2; + 1[
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 95
1
f 0 (x) = 2px+2 : Alors f est continue et strictement croissante sur ]
2; +1[. la suite (un )n2N est donc bien dé…nie et monotone.
Pour étudier la croissancepou la décroissance de la suite (un )n2N , il faut
étudier le signe de u1 u0 = a + 2 p a
Puisque a 0; alors a + 2 0 et a + 2 0: Par conséquent
u1 u0 0 , u1 u0 () a + 2 a2 , a2 a 2 0 () a 2 [ 1; +2]
et
u0 = a < 2:
p p
Supposons que un 2. Alors un + 2 4 et un + 2 4 = 2: Par consé-
quent un+1 2:
(un ) est donc strictement croissante et majorée. Donc elle est convergente.
Notons par ` sa limite. Puisque f est continue, ` est nécessairement solution
de l’équation x = f (x) ou en remplaçant
p
x = x + 2 () x2 = x + 2 () x2 x 2 = 0 () x = 1 ou x = 2
un 0 =) ` 0
b) a > 2
On a u1 < u0 : Par conséquent la suite (un ) est strictement décroissante.
On peut montrer facilement par récurence, comme dans le cas a), que (un )
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 96
est minorée par 2: (un )n2N étant strictement décroissante et minorée, est
convergente.
Notons par `0 sa limite. Puisque f est continue, `0 est nécessairement
solution de l’équation x = f (x). Comme dans le cas a), les possibilités pour
`0 sont `0 = 1 ou `0 = 2:Puisque
un 0 =) `0 0
a > 2 =) lim un = 2
n!1
c) a = 2
On peut montrer facilment par récurence, que un = 2; 8n: la suite (un )
est constante, de limite l = 2:
u13 = f (u12 ) = f (1: 999 999 852 931 435 702 3) = 1: 999 999 963 232 858 587
6
u14 = f (u13 ) = f (1: 999 999 963 232 858 587 6) = 1: 999 999 990 808 214 625
8
u15 = f (u14 ) = f (1: 999 999 990 808 214 625 8) = 1: 999 999 997 702 053 655
1
suitesrecurentes
2 2:pdf
Exercice résolu 2
1) Etudiez la monotonie de la suite (un )n2N quand (un )n2N est bien dé…nie.
2) Trouvez les valeurs possibles de la limite ` de la suite (un )n2N
2) Montrez que si 32 < u0 < 1; alors (un )n2N n’est pas dé…nie. En d’autres
termes, montrez que si 23 < u0 < 1; alors il existe n0 2 N tel que pour tout
n > n0 : un n’est pas dé…ni.
3) Montrez que si u0 > 1; alors (un )n2N est bien dé…nie.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 98
p
u1 = 3u0 2 u0 () u20 3u0 + 2 0 (car u0 > 0) :
p
u1 = 3u0 2 u0 () u20 3u0 + 2 0 (car u0 > 0) :
On aura les résultats suivants :
a) 1 < u0 < 2 : la suite (un ) est croissante.
b) u0 > 2 : la suite (un ) est décroissante.
c) u0 = 1; ou u0 = 2 : la suite (un ) est constante.
d) Pour 32 u0 < 1 : la suite (un ) n’est pas dé…nie (voir preuve dans 3))
2)
Puisque f est continue, la limite ` de la suite (un ) ; si elle existe, est
nécessairement solution de l’équation
p
` = f (`) () ` = 3` 2
ou encore
`2 3` + 2 = 0 () ` = 1 ou ` = 2
3)
La condition " f (D) D" n’est pas véri…ée dans cet exemple. Celà veut
dire qu’il est possible qu’en démarrant d’un point u0 2 D; on ait f (u0 ) 2
=D
. Ou encore qu’il existe n0 2 N; tel que un0 1 2 D mais un0 2 = D . Dans les
deux cas la suite (un )n2N n’est pas dé…nie pour tout n 2 N:
Montrons que si 23 < u0 < 1; alors il existe n0 2 N; tel que un0 2
= D:
2
En e¤et. Comme ça a été démontré au 1) 3 u0 < 1 : la suite (un ) si
elle existe est décroissante, donc (un ) véri…e
8n : un < u0 < 1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 99
Montrons que (un ) si elle existe n’est pas minorée par 23 : En e¤et. Si on
suppose le contraire, (un ) serait convergente et sa limite ` véri…erait
2
` u0 < 1
3
Ceci est impossible car ` = 1 ou ` = 2: En conclusion (un ) n’est pas minorée
par 32 : Donc il existe n0 2 N t.q.
2
un0 < :
3
Par conséquent un0 2
= D: Puisque (un ) est décroissante, donc
2
8n > n0 : un < un0 < :
3
p
Or si un < 23 ; alors 3un 2 < 0; et par conséquent un+1 = 3un 2 ne
pourra pas être calculé pour tous les un : n > n0 : La suite (un )n2N n’est pas
dé…nie pour tout n 2 N:
3) Considérons l’intervalle D1 = [1; +1[: Puisque f est continue et stric-
tement croissante sur [1; +1[: Donc
f (D1 ) D1
4) Etude de la limite
a) 1 < u0 < 2: On a vu que dans ce cas, la suite (un ) est croissante.
8 9
>
> u0 < 2 >
>
< =
un+1 = f (un )
=) 8n 2 N : un 2
>
> f croissante > >
: ;
f (2) = 2
La suite (un ) est donc croissante et majorée, donc convergente. Sa limite est
soit ` = 1 ou ` = 2: Puisque
Donc
lim un u1 > 1
n!+ 1
Par conséquent
lim un 6= 1
n!+ 1
et
lim un = 2
n!+ 1
= 1 ou = 2:
Puisque
8n : un > 2 =) un 2
donc = 1 est impossible. Par conséquent
lim un = 2
n!+ 1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 101
Théorème 2.9 Soit (un )n2N une suite convergente. Alors (un )n2N pos-
sède la propriété suivante dite critère de Cauchy.
8" > 0; 9N entier tel que pout tout couple d’entiers p et q supérieurs à
N , on ait
jup uq j < ":
Preuve du théorème 2.9
La suite (un )n2N a pour limite `. Donc par dé…nition, pour tout " > 0;
on peut associer un entier N , tel que pour tout p > N , on ait jup `j < 2"
et pour tout entier q > N; on a juq `j < 2" : On a donc pour tout couple
d’entiers p; q supérieurs à N ,
" "
jup uq j < + = ":
2 2
Ceci nous ramène à donner la dé…nition suivante.
Dé…nition 2.11 On dit qu’une suite (un )n2N est une suite Cauchy, si
elle possède la propriété suivante dite critère de Cauchy :
A tout " > 0, on peut associér un entier naturel N; tel que pour tout
couple d’entiers p; q supérieurs à N , on ait
8" > 0; 9N; 8p; 8q; [p; q > N =) jup uq j < "] :
Remarque
a) Remarquons que pour véri…er qu’une suite (un )n2N véri…e le critère de
Cauchy, on a seulement besoin de connaître les termes de la suite (un )n2N :
b) Si une suite (un )n2N véri…e le critère de Cauchy, celà veut dire intuiti-
vement que les termes de la suite (un )n2N deviennent de plus en plus proches
les uns des autres, quand n devient tres grand.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 102
Remarque importante
Le Théorème 2.10 est très important. Il nous fournit un critère de
convergence, dit critère de Cauchy, permettant de reconnaître qu’une suite
de nombres réels est convergente sans avoir besoin de connaître a priori sa
limite.
9" > 0; 8N; 9p; 9q; [p; q > N et jup uq j > "] :
Nous avons démontré (théorème 2.5 ) que toute suite convergente est
bornée. La réciproque du théorème 2.5 est fausse comme le montre le contre
exemple suivant. Considérons la suite (un )n2N ; dé…nie par un = ( 1)n
8n 2 N : 1 un +1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 104
mais comme on l’a vu avant, (un )n2N n’est pas convergente. Malgré celà, on
peut tirer quelques propriétés intéressantes de la suite (un )n2N : Considérons
les deux sous suites (u2n )n2N et (u2n+1 )n2N (suites d’indices pairs et impaires).
On a
(u2n )n2N = (1; 1; 1; 1; :::; ( 1)2n ; :::) ! 1
(u2n+1 )n2N = ( 1; 1; 1; 1; :::; ( 1)2n+1 ; :::) ! 1
On a donc pu extraire deux sous suites (u2n )n2N (suites à indices pairs) et
(u2n+1 )n2N (suite à indices impairs) qui sont convergentes. Ceci n’est spéci-
…que à la suite (un )n2N = (1; 1; 1; 1; 1; 1; :::; ( 1)n ; ::::); mais c’est un
résultat général. C’est l’objet du théorème suivant, dit théorème de Bolzano
Weistrass. On énonce ce théorème sans preuve.
Dé…nition 2.12 Un nombre a est dit valeur (ou point) d’adhérence d’une
suite (un )n2N s’il existe une sous-suite (un )n2N1 de (un )n2N ; convergente vers
a.
Exemple 2.17
La suite (un )n2N est évidemment divergente mais les trois sous-suites
1 1 1 1
(u3k )k2N = (u0 ; u3 ; u6 ; u9 ; u12 ; u15 ; :::; u3k ; :::) = ; ; ; :::; ; :::
3 3 3 3
1 1 1 1
(u3k+1 )k2N = (u4 ; u7 ; u10 ; u13 ; u16 ; :::; u3k+1 ; :::) = 2; 1 + ; 1 + ; 1 + ; :::; 1 + ; :::
2 3 4 k
(u3k+2 )k2N = (u2 ; u5 ; u8 ; u11 ; u14 ; :::; u3k+2 ; :::) = (2; 2; 2; ::: ; 2; :::)
Les suites (u3k )k2N ; (u3k+1 )k2N et (u3k+2 )k2N sont des sous suites de la suite
(un )n2N et elles ont pour limites respectives 13 ; 1 et 2: Les nombres 31 ; 1 et 2
sont des valeurs d’adhérence (les seules) de la suite (un )n2N :
Dé…nition 2.13 Soit (un )n2N une suite déléments de R. Notons Ad (un )n2N
l’ensemble de ses valeurs d’adhérence de la suite (un )n2N . On appelle limite
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 105
Exemple 2.18
- La suite fun g de l’exemple précedent n’est pas convergente ; ses valeurs
d’adhérence sont 31 ; 1 et 2: On a donc
1 1 1
lim (un )n2N = inf( ; 1; 2) = min ( ; 1; 2) =
3 3 3
1 1
lim (un )n2N = sup( ; 1; 2) = max ( ; 1; 2) = 2:
3 3
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 106
Exercice 2.1(oligatoire)
(un ) est une suite croissante ; (vn ) est la suite dé…nie pour tout naturel
n > 0 par
u1 + u2 + ::: + un
vn = :
n
Démontrez que la suite (vn ) est croissante.
Corrigé exercice2.1
u1 + u2 + ::: + un+1 u1 + u2 + ::: + un
8n > 0; vn+1 vn =
n+1 n
(nu1 + nu2 + :::nun ) + nun+1 (nu1 + nu2 + :::nun ) u1 u2 ::: un
n (n + 1)
u1 u2 ::: un + nun+1 (un+1 u1 ) + (un+1 u2 ) + ::: + (un+1 un )
= = :
n (n + 1) n (n + 1)
Démontrez que (vn ) est une suite géométrique dont vous préciserez le
premier terme et la raison.
Corrigé exercice2.2
1. (un ) est une suite géométrique de premier terme u1 = 3 et de raison
r = 2: Donc d’après le théorème 2.3 a)
un = ( 2) 3n 1
et un+1 = ( 2) 3n ;
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 107
un + un+1 = 2 3n 1
+ ( 2 3n ) = 2 3n 1
(1 + 3) = 8 3n 1
un un+1 = 2 3n 1
( 2) 3n = 4 32n 1 :
D’où
pn = 8 3n 1
et qn = 4 32n 1 :
2. n
pn 8 3n 1
2 1
vn = = = n =2 :
qn 4 32n 1 3 3
La suite (vn ) est géométrique de premier terme v1 = 2 et de raison 13 :
1 1
un <
2 100:
Or
1 n+1 1 1
un = = :
2 2n 2 2n
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 108
Cette di¤érence est positive quel que soit l’entier non nul n. Donc un
appartient à I équivaut à
1 1
<
2n 100
:
n étant srictement positif, cela èquivaut à
2n > 100
donc
n > 50:
Tous les termes de la suite d’indice supérieurs à N0 = 50 sont dans I.
Remarque
Pour montere la convergence on doit remplacer l par un intervalle de
centre 1=2 et de rayon , ou est un réel srictement positif dooné mais non
précisé. En fait, on utilise des théorèmes sur les limites plus puissants.
Exercice 2.4(oligatoire)
On admet que
lim un = 1
n!1
Trouvez un entier n0 tel que si n > n0 ; alors un est dans l’intervalle ouvert
6
]10 ; + 1[ :
Soit en remplaçant
1
p < 10 3 ;
n n
ou encore p
n n > 103
ceci est équivalent à p
n3 > 103
ou encore p 3
n > 103
ce qui donne p
n > 10 ) n > 100:
Finalement
n0 = 100:
2. un est dans l’intervalle ouvert ]106 ; + 1[ implique
p
n n > 106 ;
Exercice 2.5(facultatif)
2. a) calculez u2n un :
b) Déduisez-en que u2n un 21 :
3. Démontrez, par récurrence, que pour tout n non nul,
n
u 2n
2
4. la suite (un ) a t’-elle une limite réelle ?
1.
1
un+1 un = > 0:
n+1
Donc la suite (un ) est croissante.
1 1 1
2. a) u2n un = n+1 + n+2 + ::: + 2n
b)
1 1
n + 1 < 2n ) >
n+1 2n
1 1
n + 2 < 2n ) >
n+2 2n
:::::::::::::::
1 1
2n 1 < 2n ) >
2n 1 2n
Ceci implique que
1 1 1 1 1 1
+ + ::: + + >n =
n+1 n+2 2n 1 2n 2n 2
3. u21 = u2 = 32 1
2
: La proposition est vraie pour n = 1.
Supposons qu’elle soit vraie pour l’ordre n. On aura donc :
n
u 2n
2
Alors :
lim un = + 1:
n!+ 1
3
Etudier la suite (un ) dé…nie par u0 > 2
et
p
un+1 = 2un + 3:
3 3
f ;+ 1 = ]0; +1[ ;+ 1 :
2 2
Donc (un ) est bien dé…nie. Puisque f est croissante, la suite (un ) est
monotonne.
Si u1 u0 alors (un ) est croissante
Si u1 u0 alors (un ) est décroissante
p (u0 0) ou
u1 = 2u0 + 3 u0 () (1)
(u0 0; u20 2u0 3 0) ;
1 < u0 < 3;
u0 > 3;
de même,
un 3 =) un+1 = f (un ) f (3) = 3
En conclusion,
a) 32 u0 < 3 : (un ) est croissance, majorée par 3, donc convergente.
Notons
` = lim un
n!+ 1
`2 = 2` + 3
`1 = 3 ou `2 = 1
8n : un 3 =) ` 3
et
un 1 =) ` 1
c’est à dire
1 ` 3:
Finalement, puisque `2 = 1 est exclue, on a
1 = 3 ou 2 = 1
u0 > 3 =) 8n : un 3 ) lim un 3:
n!+ 1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 113
lim un = 3:
n!+ 1
Exercice 2.7(oligatoire) p
Etudier la suite dé…nie par u0 > 32 et un+1 = 3un 2:
Solution Exercice 2.7 p
Etude analogue à la précédente ; avec f : x 7 ! 3x 2: Puisque
f (1:01) = 1: 014 9
f (1:5) = 1: 581 1
f (1:5811) = 1: 656 3
f (1: 656 3) = 1: 723
f (1: 723) = 1: 780 2
f (1:780 2) = 1: 827 7
:/Users/sony/AppData/Local/Temp/graphics/swp00002 3:pdf
3
f 0 (x) = p ;
2 3x 2
alors f est dé…nie continue et croissante dans 32 ; +1 , la suite (un ) est donc
monotone,
p
u1 = 3u0 2 u0 () u20 3u0 + 2 0 (car u0 > 0) :
8n : un < u0 < 1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 114
Montrons que (un ) n’est pas minorée par 32 : En e¤et, sinon (un ) serait conver-
gente et sa limite véri…erait
2
u0 < 1
3
Ceci est impossible car = 1 ou = 2: En conclusion (un ) n’est pas minorée
par 32 : Donc il existe n0 2 N t.q.
2
un0 < :
3
Puisque (un ) est décroissante, donc
2
8n > n0 : un < un0 < :
3
p
Or si un < 23 ; alors 3un 2 < 0; et par conséquent un+1 = 3un 2 ne
pourra pas être calcule pour tous les un : n > n0
b) 1 < u0 < 2: On a vu que dans ce cas, la suite (un ) est croissante.
8 9
>
> u 0 < 2 >
>
< =
un+1 = f (un )
=) 8n 2 N : un 2
>
> f croissante >>
: ;
f (2) = 2
La suite (un ) est donc croissante et majorée, donc convergente. Sa limite est
soit = 1 ou = 2: Puisque
Donc
lim un u1 > 1
n!+ 1
Par conséquent
lim un 6= 1
n!+ 1
et
lim un = 2
n!+ 1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 115
= 1 ou = 2:
Puisque
8n : un > 2 =) un 2
donc = 1 est impossible. Par conséquent
lim un = 2
n!+ 1
Exercice 2.8(facultatif) p
Etudier la suite dé…nie par u0 2 et un+1 = 2 un :
Solution Exercice 2.8
p Comme dans les exercices précédents (un ) est récurente avec f : x 7 !
2 x: Puisque
1
f 0 (x) = p
2 2 x
f est dé…nie, continue, décroissante sur ] 1; 2[ ; les suites extraites
(u2n ) et (u2n+1 ) sont donc monotones. La suite (vn ) = (u2n ) est dé…nie
par
q p
v0 = u0 et vn+1 = g (vn ) ou g = f f : x 7 ! 2 2 x;
Puisque
1
g 0 (x) = p p p
4 2 x 2 2 x
f f est croissante et dé…nie sur I = ] 2; +2[ : Les limites possible d’une
telle suite sont données par
q
p p
l= 2 2 l () l 0; 2 l = 2 l2
p
() 0 l 2; l4 4l2 + l + 2 = 0 ;
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 116
mais
l4 4l2 + l + 2 = l2 + l 2 l2 l 1
p ! p !
1+ 5 1 5
= (l 1) (l + 2) l l
2 2
ou encore
p p
1+ 5 1 5
l = 1 ou l = 2 ou l = 1: 618 ou l = 0:618 03
2 2
p
N’oublions pas la condition 0 l 2: Finalement la seule possibilité pour
l est l = 1:
Etude de (vn = u2n )
Puisque vn+1 = g(vn ) et g est croissante, donc (vn ) est monotone. Etu-
dions le signe de v1 v0
q
p p
v1 = 2 2 v0 v0 () (v0 0) ou v0 0; 2 v0 2 v02
p
() (v0 0) ou 0 v0 2; v04 4v02 + v0 + 2 0 :
i ph p
1+ 5 1 5
v04 4v02
+ v0 + 2 0, la Solution est : ] 1; 2] [ 2
; 1 [ [ 2
; 1[
Rappelons que v0 = u0 et que f f est croissante et dé…nie sur I =
] 2; +2[
a) 2 u0 < 1
La suite (vn = u2n ) est croissante. majorée par 1 (voir exrercices 6 et 7),
donc convergente, de limite l = 1.
La suite (wn = u2n+1 ) ; avec w0 = u1 et wn+1 = g(wn ); c’est à dire u2n+3 =
f f (u2n+1 ) est décroissante (voir le cours) car w1 < w0 : Ceci revient à
montrer que u3 < u1 : En e¤et
8 9
>
> w 1 = u 3 = f (u 2 ) >
>
< =
(u2n ) %
) w1 = u3 = f (u2 ) < f (u0 ) = u1 = w0 :
>
> f& >
>
: ;
u2 > u 0
Par conséquent
8 9
< wn+1 = g(wn ) =
g% ) (wn = u2n+1 ) est decroissante
: ;
w1 < w0
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 117
u0 < 1
) f (u0 ) = u1 = w0 > f (1) = 1:
f&
D’autre part
w0 > 1
=) g(w0 ) = w1 > g(1) = f (f (1)) = f (1) = 1:
g%
8n : wn > 1
Dans ce cas
v1 v0
Par conséquent la suite (vn ) = (u2n ) est décroissante. Elle est aussi minorée
par 1, car
u0 > 1 =) f (u0 ) = u1 < f (1) = 1
On a donc u1 < 1 =) f (u1 ) = u2 > f (1) = 1: Par conséquent
v1 > 1:
8n : vn > 1
Exercice 2.9(facultatif)
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 118
Puisque
12x
f 0 (x) =
(2x2 + 1)2
f est dé…nie, continue, décroissante sur [0; +1[ ; les limites possibles de la
suite sont données par les solutions de l’équation :
3
l=
2l2 +1
ou
2l3 + l 3 = (l 1) 2l2 + 2l + 3 = 0:
Cette équation a pour seule solution réelle l = 1: Par conséquent la seule
limite possible est l = 1:
La suite (vn ) = (u2n ) est monotone puisque dé…nie par la fonction crois-
sante
2
3 (2x2 + 1)
g = f f : x 7! = 3 ;
2 (2x29+1)2 + 1 (2x2 + 1)2 + 18
les limites possibles de (vn ) sont données par
2
3 (2l2 + 1)
l= , 2l3 + l 3 2l2 6l + 1 = 0
(2l2 + 1)2 + 18
p ! p !
3+ 7 3 7
, 2 (l 1) l l 2l2 + 2l + 3 = 0;
2 2
soit p
3 7
l = 1 ou l = :
2
3
v1 v0 , 18 v0 0:
4v04 +4v02 +1
+1
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 119
3
Etudions le signe de 18 v0
4 +4v 2 +1 +1
4v0 0
p " p #
3 3 7 3+ 7
18 v0 0 () v0 2] 1; ] [ 1;
4v04 +4v02 +1
+1 2 2
et
Ceci
p étant, on obtientp donc en prenant en considération que v0 0 et que
3 7 3+ 7
2
0:177 12 etp 2 2: 822 9
3 7
0 u0
a) p 2
: la suite (u2n ) est croissante. De plus (u2n ) est majorée
3 7
par 2 : En e¤et
p p p
u0 3 2 7 3 7 3 7
=) u2 = (f f )(u0 ) f (f ( )) = :
(f f ) % 2 2
Exercice 2.10(oligatoire)
Les suites (un ) et (vn ) sont dé…nies pour tout entiers n non nul par
1 2 n
un = sin 2
+ sin 2 + ::: + sin 2
n n n
et
1 2 n
vn = 2
+ 2 + ::: + 2 :
n n n
1
1. Prouvez que la suite (vn ) converge vers 2 :
2.
2.a) Prouvez que chacune des fonctions
f (x) = x sin x;
x2
g(x) = 1+ + cos x;
2
x3
h(x) = x+ + sin x
6
ne prend que des valeurs positives ou nulles sur l’intervalle [0; +1[ : (Vous
pouvez utiliser les variations de chacune de ces fonctions).
2.b) Justi…ez que, pour tout n 1 :
13 + 23 + ::: + n3 n4 :
1 1 n (n + 1)
vn = (1 + 2 + ::: + n) =
n2 n2 2
2 1
n +n 1+ n
= 2
= ; ( pour n 6= 0) ;
2n 2
et donc,
1
lim vn = :
n!+ 1 2
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 121
2. a)
Pour tout x 0; f 0 (x) = 1 cos x: Puisque
cos(x) 1 =) 1 cos x 0; 8x 2 R
x sin x 0 =) sin(x) x
et
x3 x3
h(x) 0, + sin x
x+ 0 () x sin(x):
6 6
On obtient …nalement pour tout x 0
x3
x sin(x) x:
6
k
Prenons maintenant pour k entier ; 1 k n; x = n2
; on obtient
k k3 k k
sin :
n2 6n6 n2 n2
1 2 n 1 3
2
+ 2 ::: + 2 6
(1 + 23 + ::: + n3 )
n n n 6n
1 2 n
sin 2
+ sin + ::: + sin 2
n n2 n
1 2 n
2
+ 2 ::: + 2
n n n
Soit en remplaçant, on obtient
1 3
vn (1 + 23 + ::: + n3 ) un vn
6n6
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 122
or,
(13 + 23 + ::: + n3 ) 1
(13 + 23 + ::: + n3 ) n4 =) :
6n6 6n2
On obtient donc
1 (13 + 23 + ::: + n3 )
vn vn un vn ;
6n2 6n6
ou encore
1
vn un v n :
6n2
1
2.c) lim 2 = 0 donc lim vn 6n1 2 = lim vn = 1
et lim un =
n!+ 1 n n!+ 1 n!+ 1 2 n!+ 1
1
2
:
Exercice 2.11(facultatif)
Moyenne aritmétique et géométrique
a et b sont deux réels tels que 0 < a < b: Les suites (un ) et (vn ) sont
dé…nies par u0 = a; v0 = b et pour tout entiers n :
p un + v n
un+1 = un vn et vn+1 = :
2
Note : un+1 est la moyenne géométrique de un et de vn ; et vn+1
la moyenne arithmétique de un et de vn ;
1. prouvez que, pour tout n; un et vn sont strictement positifs.
2. Prouvez que, pour tout n; un vn :
3.
3.a) Démontrez que, pour tout n;
1
vn+1 un+1 (vn un ) :
2
p p
v u
Aide : vous pouvez utiliser la majoration pvnn +punn 1:
3.b) Déduisez-en que vn un 21n (b a) :
4. Prouvez que les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes.
5. On suppose ici que a = 2 et b = 5:
Utilisez le résultat de la question 3. pour déterminer une valeur approchée
de la limite commune ` des suites (un ) et (vn ) à 10 3 près.
2.
1
v0 u0 = b a= (b a) ;
20
donc P0 est vraie.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 124
vn+1 vn = un +v 2
n
v n = un 2 v n 0; car un vn ; donc la suite (vn )
est décroissante et les suites (un ) et (vn ) sont adjacentes.
5. vn un 21n (5 2) :
Il su¢ t d’avoir 23n < 1013 soit 2n > 3000:
Or, 211 = 2048 et 212 = 4096, donc v12 u12 10 3 :
3
En fait, le calcul de u3 et v3 su¢ t pour a¢ rmer que ` = 3; 328 a 10
près par défaut.
Exercice 2.12(oligatoire)
Les suites (un ) et (vn ) sont dé…nies pour tout entier n non nul par
1 1 1 p
un = p + p + ::: + p 2 n+1
1 2 n
1 1 1 p
et vn = p + p + ::: + p 2 n:
1 2 n
1 p p
un+1 un = p 2 n+2 n+1
n+1
pp p p
1 n+1n+2 n+2+ n+1
= p 2 p p
n+1 n+2+ n+1
p p p
1 (n + 2 n 1) n+2+ n+1 2 n+1
= p 2 p p = p p p
n+1 n+2+ n+1 n+1 n+2+ n+1
p p
n+2 n+1
= p p p >0
n+1 n+2+ n+1
Exercice 2.13(oligatoire)
La suite (un ) est dé…nie par :
u0 = 0
un > 0; 99:
un+1 1 2un + 1 un 2
vn+1 = =
un+1 + 1 2un + 1 + un + 2
un 1 1 un 1 1
= = = vn :
3un + 3 3 un + 1 3
1
La suite (vn ) est géométrique de raison 3
et de premier terme v0 = 1:
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 127
1 n 1
4. vn = ( 1) 3
= 3n
. D’autre part :
un 1
vn (un + 1) = (un + 1) = un 1 () vn un un = 1 vn
un + 1
soit
un (vn 1) = 1 vn
et
1
1 + vn 1 3n
un = = 1 ;
1 vn 1+ 3n
1 31n 1
, 1 1 <
1 + 3n 100
2 1 1 1
, n < +
3 100 100 33
1; 99 1
, n
< , 199 < 3n:
3 100
Donc N = 5 car 34 = 81 et 35 = 243:
Exercice 2.14(facultatif)
Etude simultanée de deux suites
a et b sont deux réels tels que 0 < a < b:
Les suites (un ) et (vn ) sont dé…nies par u0 = a et v0 = b et pour tout
entier n;
2un vn un + v n
un+1 = et vn+1 = :
un + v n 2
1.
1.a) Prouvez que pour tout n; un vn = ab:
1.b) Montrez que pour tout n; un > 0 et vn > 0:
2.
Montrez que :
un (vn un ) un vn
un+1 un = et vn+1 vn = :
un + v n 2
3.
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 128
un+1 un ) un+1 un
Maintenant
un + v n 2un 1
vn+1 un = = (vn un ) :
2 2 2
Par conséquent
1
vn+1 un+1 (vn un ) :
2
1
4.b) Au rang 0; v0 u0 20
(v0 u0 ) = v0 u0 : P0 est vraie. Supposons
Pn soit vraie : (vn un ) 21n (v0 u0 ) : d’après a) :
1
vn+1 un+1 (vn un )
2
Soit en prenant en considération que Pn est vraie, on obtient
1 1
vn+1 un+1 (v0 u0 ) ;
2 2n
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 130
ou encore
1
vn+1 un+1 (v0 u0 ) :
2n+1
Pn est vraie, donc, pour tout n;
1
vn un (v0 u0 ) :
2n
4.c) On a montré en 3. a) que
vn un 0:
Donc
lim (vn un ) = 0:
n!+ 1
un vn = ab
donc
`2 = ab:
Cette équation admet deux solutions
p p
` = ab ou ` = ab:
De plus, les suites (un ) et (vn ) sont à termes strictement positifs (voir 1a)),
donc
lim un = lim vn 0:
n!+ 1 n!+ 1
Par conséquent p
lim un = lim vn = ab:
n!+ 1 n!+ 1
Exercice 2.15(oligatoire)
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 131
8n 2 N : un 1
et
8n 2 N : un 1:
Donc fun gn2N est majorée et minorée.
15.b) Si une suite fun gn2N véri…ait le critère de Cauchy on aurait
8" > 0; 9N; 8p; 8q; [p; q > N =) jup uq j < "] ;
fun gn2N dé…nie par un = ( 1)n ne véri…e pas le critère de Cauchy doit véri…er
la négation de la proposition précédente :
(P ) =) (Q):
Puisque
non(Q) =) non(P )
CHAPITRE 2. SUITES REELLES 132
alors la suite fun gn2N ne véri…ant pas le critère de Cauchy est nécessairement
divergente.
Remarque : D’après le cours on a
(P ) () (Q):
et
FONCTIONS REELLES
D’UNE VARIABLE REELLE.
LIMITE ET CONTINUITE
133
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Cauchy
3.2 GENERALITES
3.2.1 Fonction numérique, fonction réelle d’une variable
réelle
On appelle fonction numérique sur un ensemble E; toute application de
E dans l’ensemble R des nombres réels. Si E est lui-même une partie de R,
on dit que f est une fonction numérique d’une variable réelle, ou encore, une
fonction réelle d’une variable réelle. On notera l’application
f :E!F ou x 7 ! f (x) :
! ! !
unique de coordonnées x et y = f (x) ; tel que OM = x i + y j : L’en-
semble de ces points M (pour x 2 E) est appelé représentation graphique
(ou également graphe de la fontion f .
8x 2 R : f (x + P ) = f (x) :
Les valeurs supf (x) et inf f (x) s’appellent respectivement borne supé-
x2E x2E
rieure et borne inférieure de la fonction f sur l’ensemble E et se notent
encore sup (f ), inf (f ), ou, s’il n’y a pas de confusion, sup f et inf f: On dira
E E
que sup f inf f est l’oscillation de f sur E:
On a évidemment les équivalences suivantes :
f est majorée , sup f < + 1;
f est minorée , inf f > 1;
f est borrée , 1 < inf f et sup f < + 1 , sup jf j < + 1:
Si F E, on posera par dé…nition
8x 2 E : f (x) M;
8" > 0; 9x0 2 E : f (x0 ) > M ":
f (x) = f (y) =) x = y
Théorème 3.0
Si f est strictement monotone, alors f est injective.
sin(x)
f (x) =
x
et
1
g(x) = sin( )
x
ces deux fonctions sont dé…nies dans tout intervalle ] "; +"[ n f0g : Dans
les tableaux 1 et 2 suivants, on va calculer les valeurs de f (x) = sin(x)
x
et
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
x f (x) = sin(x)
x
1
10 0:998 334 166 468 281 523 07
2
10 0:999 983 333 416 666 468 25
3
10 0:999 999 833 333 341 666 67
4
10 0:999 999 998 333 333 334 17
5
10 0: 999 999 999 983 333 333 3
6
10 0: 999 999 999 999 833 333 3
7
10 0: 999 999 999 999 998 333 3
8
10 0: 999 999 999 999 999 983 3
9
10 0: 999 999 999 999 999 999 8
Tableau 1
x g(x) = sin( x1 )
1
10 0:544 021 110 889 369 813 4
2
10 0:506 365 641 109 758 793 66
3
10 0:826 879 540 532 002 560 26
4
10 0:305 614 388 888 252 141 36
5 2
10 3: 574 879 797 201 650 931 6 10
6
10 0:349 993 502 171 292 952 12
7
10 0:420 547 793 190 782 491 3
8
10 0:931 639 027 109 726 008 03
9
10 0:545 843 449 448 699 564 25
10
10 0:487 506 025 087 510 691 48
20
10 0:645 251 284 489 096 737 08
30
10 0:287 903 316 665 065 294 78
35
10 0:623 844 399 358 629 626 49
39
10 0:343 028 415 370 831 163 04
Tableau 2
Dé…nition 3.1.
Soit Ix0 R un intervalle ouvert de centre x0 et f une foction réelle
dé…nie dans Ix0 sauf peut être au point x0 :
a) On dit que f (x) tend vers ` [qu’on note : f (x) ! `] quand x tend
vers x0 si, pour nombre " > 0; il existe un nombre > 0 tel que pour tout
x 6= x0 véri…ant : jx x0 j < on ait : jf (x) `j < ":On écrit aussi
lim f (x) = `
x!x0
En abrégé :
lim f (x) = ` , 8" > 0 9 > 0 : 8x [0 < jx x0 j < ) jf (x) `j < ":]
x!x0
On notera
lim f (x) = l:
x!x0 ; x>x0
x0 = 2 à droite, toutes les valeurs f (x) sont égales à +3: (voir f ig2)
lim f (x) = `
x!+1
si
8" > 0; 9A > 0 tel que : x > A ) jf (x) lj < ":
On dé…nit de manière analogue la notion de limite quand x ! 1:
lim f (x) = +1 , 8A > 0; 9 > 0 tel que 0 < jx x0 j < ) f (x) > A
x7 !x0
alors
lim (f1 + f2 ) (x) = l1 + l2 :
x!x0
0
Démonstration Soit " > 0: Il existe ; > 0 tels que
"
jx x0 j < et x 6= x0 ) jf1 (x) l1 j ;
2
0 "
jx x0 j et x 6= x0 ) jf2 (x) l2 j :
2
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
" "
) jf1 (x) + f2 (x) (l1 + l2 )j = j(f1 (x) l1 ) + (f2 (x) l2 )j jf1 (x) l1 j+jf2 (x) l2 j < + =
2 2
On démontre sans peine, comme celà a été fait dans le chapitre des suites,
les théorèmes suivants :
Théorème 3.2.
Si
lim f1 (x) = l1 et lim f2 (x) = l2 ;
x!x0 x!x0
alors
lim f1 (x) f2 (x) = l1 l2 ;
x!x0
Théorème 3.3.
Si
lim f1 (x) = l1 et lim f2 (x) = l2 et l2 6= 0;
x!x0 x!x0
alors
f1 (x) l1
lim = :
x!x0 f2 (x) l2
Théorème 3.4. Soient f1; f2 deux fontions réelles telle que
Si f1 (x) f2 (x) pour tout x (ou même seulement pour tout x assez
voisin de x0 et distinct de x0 ), alors l1 l2 : C’est ce qu’on appelle le passage
à la limite dans les inégalités.
Alors
lim g (f (x)) = l:
x!x0
De même, étant donné que lim f (x) = y0 ; alors pour 1 > 0 donné, Il
x!x0
existe > 0 tel que
0 < jx x0 j ) jf (x) y0 j 1:
Alors
Remarque 3.2
Si la condition
lim g (y) = l = g(y0 )
y7 !y0
et l’on a f ! 0; g1 ! 0:
3. soit f (x) g (x) ; avec f (x) ! + 1; g (x) ! + 1. On écrit
f g = f 1 fg :
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
EQUIVALENCE.
Dé…nition3.5
Soient f et g deux fontions réelles. On dit que f et g sont équivalentes
quand x tend vers x0 ; s’il existe une fontion h, dé…nie pour jx x0 j su¢ sa-
ment petit, telle que
On écrit alors
f g (x ! x0 ) :
Remarque 3.3
Si g (x) 6= 0 pour jx x0 j assez petit, la dé…nition précédente signi…e que
f (x)
lim =1
x!x0 g(x)
Exemple 3.1
On a :
sin x x (x ! 0) :
En e¤et, posons h (x) = sinx x pour x 6= 0; et h (0) = 1. Alors sin x h (x)
pour tout x, et l’on sait que
lim h (x) = 1:
x!0
Exemple 3.2
Soit P (x) = an xn + an 1 xn+1 + ::: + a0 (ou an 6= 0) un plynôme de
degrés n. On a
P (x) an xn (x ! 1) :
En e¤et, pour x 6= 0, on a
an 1 1 an 2 1 a0 1
P (x) = an xn 1+ + 2
+ ::: +
an x an x an x n
et la parenthèse tend vers 1 quand x ! 1:
Théorème 3.6
La relation
f g (x ! x0 )
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Démonstration.
Re‡exivité de
Il est clair que f f: En e¤et il su¢ t de prendre la fonction h(x) = 1;
On a
f = f:h et lim h (x) = 1:
x!x0
Théorème 3.7
Si f et g ont une même limite l quand x ! x0 et si l est …nie et non
nulle, alors f g quand x ! x0 :
Démonstration
Remarquons que lim g (x) = l 6= 0: Alors g (x) 6= 0 dans un voisinage de
x!x0
x0 : Ceci nous autorise à dé…nir la fonction h de la façon suivante :
f
h= :
g
Bien sur
f = hg
et
l
lim h (x) = = 1:
x!x0 l
Par conséquent f g quand x ! x0 :
Corollaire 3.1
Supposons que
lim f (x) = l; l 6= 0:
x!x0
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Alors
f l (x ! x0 ):
Preuve :
C’est une application directe du théorème 3.7 en cosidérant f et g comme
dans le théorème 3.7, avec
g(x) l:
Bien sur on a dans ce cas
lim f (x) = lim g (x) = l; l 6= 0:
x!x0 x!x0
Remarque 3.4
Le théorème précédent serait en défaut si l’on n’imposait pas l 6= 0; l 6=
1. Les exemples suivants vont le montrer :
1. f (x) = x; g (x) = x2 ; x ! 0 par valeurs 6= 0. On a f ! 0; g ! 0;
et pourtant fg ! + 1:
1 1
2. f (x) = x2
; g (x) = x2
; x ! 0 par valeurs 6= 0. On a f ! + 1,
et portant fg ! 0:
Théorème 3.8
Si f g quand x ! x0 et si f (x) ! l (quand x ! x0 ); alors g (x) !
l (quand x ! x0 ) (même si l est nul ou in…ni).
Démonstration
f g quand x ! x0 :Donc on a g = f h avec h ! 1. Par conséquent
lim g (x) = lim f (x) lim h (x) = l 1 = l:
x!x0 x!x0 x!x0
Remarque 3.5
Quand on cherche la limite d’une fonction f , on peut remplacer f par
une fonction équivalente. Ceci sera très pratique, car nous allons donner des
règles de calcul sur l’équivalence.
Théorème 3.9
f f1
Si f f1 et g g1 ( quand x !x 0 ); alors f g f1 g1 et g g1
( quand
x ! x0 ):
Démonstration.
f f1 et g g1 : Donc il existe h et k telles que f = f1 h: g = g1 k; avec
h ! 1; k ! 1: On a donc
f g = f1 g1 (hk) ;
f f1 h
=
g g1 k
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
et
h
hk ! 1; ! 1:
k
Par conséquent
f f1
fg f1 g1 et :
g g1
Remarque 3.6
Le résutat s’étend aux produits de plusieurs facteurs. Donc, si f g
(quand x ! x0 ); alors on a
Exemple 3.2
Trouvons l’équivalent de tan(x) (x ! 0) : Remarquons que
sin(x) x (x ! 0) :
Puisque
lim cos (x) = cos(0) = 1 6= 0;
x!0
alors
cos(x) 1 (x ! 0):
Soit en appliquant le théorème 3.7, on obtient :
sin x x
tan(x) = = x:
cos x 1
Par conséquent
tan(x) x (x ! 0) :
Exemple 3.3
Trouvons l’équivalent de f (x) = 1 cos x (quand x ! 0): Remarquons
que
x
1 cos x = 2 sin2 ( ):
2
Puisque
x x
sin( ) ; (x ! 0) ;
2 2
donc
x x 2 x2
2 sin2 ( ) 2: = :
2 2 2
Par conséquent
x2
1 cos x (x ! 0) :
2
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
LES NOTATIONS o ET O.
Dé…nition 3.6
Soient f et g deux fonctions dé…nies dans un voisinage du point x0 :
On dit que f est négligeable devant g quand x ! x0 et on note f =
o (g) (x ! x0 ) ; s’il existe une fonction h, dé…nie pour jx x0 j assez petit,
telle que
f (x) = g (x) h (x) ; h (x) ! 0 quand x ! x0
Remarque 3.7
Si g (x) 6= 0 pour jx x0 j assez petit, la dé…nition précedente signi…e que
f (x)
lim =0
x!x0 g(x)
Exemple 3.4
n; m sont des entiers tel que n > m, alors on a
xn = o (xm ) quand x ! 0 :
Exemple 3.5
log x = o(x); ( x ! + 1):
Remarque 3.8
Dire qu’une fonction est négligeable devant 1 signi…e qu’elle tend vers
zéro. On pourra donc noter o (1) une fonction
Dé…nition 3.7
Soient f et g deux fonctions dé…nies dans un voisinage du point x0 : On
dit que f domine g dans un voisinage du point x0 et on note f = O (g) (x !
x0 ); s’il existe une fonction h dé…nie et bornée pour jx x0 j assez petit, telle
que
f (x) = g (x) : h (x) :
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Remarque 3.9
Si g (x) 6= o pour jx x0 j assez petit, la dé…nition précédente signi…e que
f
g
est bornée pour jx x0 j assez petit.
c’est-à-dire :
c’est-à-dire si
c’est-à-dire si
Remarque 3.10
Evidemment, la continuité de f à droite et à gauche en x0 entraîne la
continuité de f en x0 : On peut également exprimer la continuité en utilisant
la relation entre la limite d’une fontion et les suites convergentes.
Théorème 3.10
f est continue au point x0 I si, et seulement si, quelle que soit la suite
fxn g de I convergeant vers x0 , la suite ff (xn )g converge vers f (x0 ) :
Preuve du Théorème 3.10
La preuve du théorème1 est simple. On la laisse comme exercice.
Exemple 3.7
La fonction f : x 7! x est continue sur R: En e¤et, à tout " > 0, on peut
associer le nombre = ":
Exemple 3.8
La fonction f (x) = sin x est continue en tout point x0 R. En e¤et,
écrivons
x x0 x + x0
jsin x sin x0 j = 2 sin cos ; (1)
2 2
Puisque
8 2 R : sin j j j j (2)
alors (1) et (2) impliquent :
x x0
jsin x sin x0 j 2 sin jx x0 j ;
2
0 si x est rationnel;
f (x) =
1 si x est irrationnel:
Exemple 3.10
Considérons la fonction f : R ! R dé…nie par :
1
x
pour x 6= 0;
f (x) =
1 pour x = 0;
Cas3 : lim f (x) et lim f (x) existent avec lim f (x) = lim f (x); mais
x!x0 x!x0 x!x0 x!x0
x>x0 x<x0 x>x0 x<x0
Exemple 3.11
Considérons la fonction f : R ! R dé…nie par :
1 si x 6= 0
f (x) =
0 si x = 0
Bien sur on a
lim f (x) = lim f (x) = 1 6= f (0)
x!0 x!0
x>0 x<0
Cas4 : lim f (x) et lim f (x) existent, mais lim f (x) 6= lim f (x): On
x!x0 x!x0 x!x0 x!x0
x>x0 x<x0 x>x0 x<x0
espèce. Le nombre @ lim f (x)A @ lim f (x)A est appelé saut de la fonction
x!x0 x!x0
x>x0 x<x0
f au point x0 .
Exemple 3.12
Considérons la fonction f : R ! R dé…nie par :
8
< 1 si x < 0;
f (x) = 2 si x > 0
:
0 si x = 0
Bien sur on a
lim f (x) = 2; lim f (x) = 1
x!0 x!0
x>0 x<0
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
! !
Le saut de f au point x0 = 0 est égal à lim f (x) lim f (x) =2 1=1
x!0 x!0
x>0 x<0
Cas5 : L’une des deux limites à gauche ou à droite lim f (x) ou lim f (x)
x!x0 x!x0
x>x0 x<x0
n’existe pas. Dans ce cas, on dit que x0 est une discontinuité de seconde espèce
de f
Cas6 lim f (x) n’existe pas (Les limites à gauche et à droite n’existent
x!x0
pas)
Exemple 3.13
Considérons la fonction f : R ! R dé…nie par :
sin x1 si x 6= 0;
f (x) =
0 si x = 0:
:/Users/sony/AppData/Local/Temp/graphics/swp00002 7:pdf
f; f + g; f g; et jf j
f
sont aussi continues au point x0 . Si g (x0 ) 6= 0; alors g
est aussi continue
au point x0 :
Puisque
lim (f + g) (x) = f (x0 ) + g(x0 ) = ((f + g)(x0 ):
x!x0
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Remarque 3.11
Les trois premières propriétés confèrent à l’ensemble des fonctions conti-
nues une structure d’anneau et une structure d’espace vectoriel sur R.
Remarque 3.12
La fonction f : x 7! x étant continue sur R, il en est de même de f : x 7!
xn (n N) et donc de toute fonction polynôme
X
n
x 7! ak x k :
k=0
P (x)
De même, toute fraction rationnelle f : x 7! Q(x)
est continue en tout
point x0 de R où Q (x0 ) 6= 0:
tel que
y I0 et jy y0 j < 0
=) jg (y) g (y0 )j < ";
0 0
f étant continue au point x0 , on peut associer à ce nombre (" = ) un
nombre > 0 tel que
0
x I et jx x0 j < =) jf (x) f (x0 )j < :
tel que
Théorème 3.13
Soit f : I ! R; I R est un intervalle quelconque, f étant bornée sur
I: Alors :
8
< 8x 2 I : f (x) M
M = sup ff (x) : x 2 Ig () et
:
8" > 0; 9e
x 2 I; M " < f (e
x)
De même
8
< 8x 2 I : f (x) m
m = inf ff (x) : x 2 Ig () et
:
8" > 0; 9b
x 2 I; m + " > f (b
x)
Théorème 3.14
Soit I = [a; b] un intervalle férmé et borné et f : [a; b] ! R continue sur
[a; b] . Alors f est bornée sur [a; b].
Remarque 3.13
Le théorème 2 tombe à défaut, si l’intervalle est non fermé ou non borné.
Ainsi, la fonction x 7! tg x est continue mais non bornée sur
i h
;+ :
2 2
Théorème 3.15
Toute fonction continue sur un intervalle fermé et borné [a; b] ; atteint au
moins une fois ses bornes, autrement dit, il existe x1 ; x2 [a; b] tels que
f (x1 ) = sup f (x) = max f (x) et f (x2 ) = inf f (x) = min f (x) :
x [a;b] x [a;b] x [a;b] x [a;b]
8x [a; b] : g (x) C;
soit en remplaçant :
1 1
8x [a; b] : C,8x [a; b] : M f (x)
M f (x) C
ou encore :
1
8x [a; b] : f (x) sup f (x) ; (11)
x [a;b] C
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
1
(11) implique que sup f (x) C
est un majorant de ff (x) : x [a; b]g :Puisque
x [a;b]
1
sup f (x) < sup f (x) ; (12)
x [a;b] C x [a;b]
(12) est en contradiction avec la dé…nition de sup f (x) qui est le plus petit
x [a;b]
des majorants de ff (x) : x [a; b]g :
Démonstration analogue pour la borne infèrieure.
Remarque 3.14
L’hypothèse intervalle fermé est indispensable. Par exemple, la fonction
f (x) = x, dé…nie dans [0; 1[ est continue et bornée (m = 0; M = 1) : Elle
atteint sa borne inférieure 0 (pour x = 0) mais elle n’atteint pas sa borne
superieure 1.
a < c:
f (x) = x5 3x + 1:
Corrollaire 3.2
Soit I un intervalle quelconque de R (férmé, ouvert, semi ouvert) et f :
I ! R une fonction continue. Alors f (I) (ensemble des valeurs de f ) est un
intervalle.
Preuve du Corrollaire 3.2
Soit y1 ; y2 f (I) ; y1 = f (x1 ); y2 = f (x2 ); y1 < y2 : D’après le théorème7
des valeurs intermédiaires, pour tout y; y1 < y < y2 , il existe x 2 I tel que
y = f (x); c’est à dire y 2 f (I). Il en résulte que [y1 ; y2 ] f (I), donc f (I)
est un intervalle.
Corrollaire 3.3
Soit I un intervalle férmé de R et f : I ! R une fonction continue.
Alors f (I) (ensemble des valeurs de f ) est un intervalle férmé (pouvant
éventuellement se réduire à un point).
Remarque 3.15
Si I n’est pas fermé ; l’intervalle f (I) n’est pas nécessairement de même
nature que I. Par exemple, l’image de l’intervalle ouvert ] 1; +1[ par x 7! x2
est l’intervalle semi ouvert [0; 1[ et l’image par x 7! sin x de l’intervalle ouvert
] ; + [ est l’intervalle fermé [ 1; +1] :
En changeant f en f , on obtient :
Théorème 3.19
Soit f : [a; b] ! R une fontion continue strictement décroissante. Alors
f est une application bijective de [a; b] sur [f (b) ; f (a)]. L’application réci-
proque f 1 , qui est dé…nie sur [f (b) ; f (a)] et admet [a; b] pour ensemble
des valeurs, est continue et strictement décroissante.
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Graphe de g = f 1
Le graphe de f est l’ensemble des points (x; f (x)) de R2 pour x dans [a; b].
Le graphe de g est l’ensemble des points (y; g (y)) pour y dans [f (a) ; f (b)]
ou, ce qui revient au même, l’ensemble des points (f (x) ; x) pour x dans
[a; b] :
Les points (x; f (x)) et (f (x) ; x) sont symétriques par rapport à la pre-
mière bissectrice (si l’on a pris une base orthonormale). Donc les deux graphes
sont symétriques par rapport à la première bissectrice.
Extensions
On a des résultats analoques au théorème 8 et théorème 9, quand on
a part d’une fontion continue strictement monotone sur un intervalle non
nécessairement fermé et non nécessairement borné. Nous allons traiter un
cas à titre d’exemple.
Soit f : [a; b[ ! R une fontion continue et strictement croissante. Elle a
une limite, …nie ou non, quand x tend vers b par valeurs inferieures. Supposons
que
lim f (x) = + 1:
x!b;x<b
(56)
2 8:jpg
On a aussi :
x = sin y
y = Arc sin x ,
2
y 2
:
En d’autres termes : Arc sin est l’arc, compris entre 2
et 2
, dont le
sinus est x:
Il résulte de là que Arc sin ( x) = Arc sin x:
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
(57)
2 9:jpg
On a aussi :
x = cos y;
y = Arc cos x ,
0 y :
Arc cos x est l’arc, compris entre 0 et , dont le cosinus est x:
Il résulte de là que Arc cos ( x) = Arc cos :
Remarque 3.16
Soit
y = Arc sin x et z = y:
2
On a :
x = sin y et y ;
2 2
Donc x = cos z et 0 z , donc z = Arc cos x. D’où la formule
Arcsinx + Arccosx = 2 :
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Fonction : y = Arctgx:
La fonction y = tgx est continue et strictement croissante de 2 ; + 2
dans ] 1; + 1[ : Donc elle admet une fonction réciproque, dé…nie dans
] 1; + 1[, continue et strictement croissante ; cette fonction se note y =
Arctgx:
Graphe de la fonction y = Arctgx:
(58)
3 0:jpg
x = tg y;
y = Arctgx ,
2
< y < 2:
Arctgx est l’arc, compris entre 2 et 2 , dont la tangente est x.
Il résulte de là que Arctg ( x) = Arctgx:
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Corrigé Exercice N 1
Remarquons d’abord que
4x 5
Exercice N 2 Considérons la fonction f dé…nie par f (x) = 2x+3
. On
admettera que : lim f (x) = 2 .
x7 !+1
Trouvez A > 0 tel que : x > A ) f (x) est dans l0 intervalle I de centre
2 suivant : I = ]1:95; 2:05[ .
Corrigé Exercice N 2
4x 5
1:95 < f (x) < 2:05 , 1:95 < < 2:05:
2x + 3
x > 0 ) 2x + 3 > 0: Par conséquent
1:95(2x + 3) < 4x 5 < 3:05(2x + 3) , 0:1x + 5:85 < 5 < 0:1x + 6:15:
Il en résulte que
c’est à dire
x > 108:5 et x > 111:5
Don si x > 108:5 , alors
1:95 < f (x) < 2:05:
On peut donc prendre A = 108:5 ou n’importe quel nombre strictement
supérieur à 108:5:
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Exercice N 3 (f acultatif )
f est la fonction dé…nie par f (x) = (x 12)2
1. Etudier la limite de f en 2:
2. Trouver un intervalle l de centre 2 tel que pour tout x de l; di¤érent
de 2; f (x) > 100:
Corrigé Exercice N 3
1. lim f (x) = +1
x7 !2
2. Dire que f (x)>100 signi…e que (x 2)2 < 0:01. p
p La fonction racine carrée étant croissante, cela signi…e que (x 2)2 <
0:01 donc que jx 2j < 0:1 ou encore 0:1 < x 2 < 0:1. Il en résulte que
si le réel x, x 6= 2, est dans l’intervalle ]1:9; 2:1[ alors f (x) > 100:
Corrigé Exercice N 4
Nous devons montrez que, étant donné " > 0; il existe > 0 (dépendent
en général de ") tel que 0 < jx 2j < implique jx2 4j < :
Choisissons 1: Alors 0 < jx 2j < 1 donne
Alors
Soit = inf (1; "=5) : Nous avons alors jx2 4j < " quand 0 < jx 2j < ,
ce qui démontre le résultat.
Il est intéressant de considérer des valeurs numériques. Par exemple, nous
souhaitons avoir jx2 4j < 0; 05; nous devons choisir = "=5 = 0; 05 = 0; 01:
Montrons que ce choix convient si 0 < jx 2j < 0; 01; alors 1; 99 < x < 2; 01
et x 6= 2 d’où
Le fait que ces inégalités soient véri…ées au point x = 2 est une simple
coincidence.
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Exercice N 5
Démontrez en utilisant la dé…nition que
2x4 6x3 + x2 + 3
lim = 8:
x!1 x 1
Corrigé Exercice N 5
Nous devons montrer que pour tout " > 0; il existe > 0; tel que
2x4 6x3 + x2 + 3
( 8) < "
x 1
quand 0 < jx 1j < : Comme x 6= 1; nous pouvons écrire
D’où :
Exercice N 6 (f acultatif )
Soit :
jx 3j
; x 6= 3;
f (x) = x 3 ;
0; x=3
(a) Construisez le graphe de f ;
(b) Montrez en utilisant la dé…nition que lim+ f (x) = 1;
x!3
(c) Trouvez lim f (x) ;
x!3
(d) Montrez que lim f (x) n’existe pas:
x!3
Corrigé Exercice N 6
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Exercice N 7 (f acultatif )
Démontrez en utilisant la dé…nition que
1
lim x sin = 0:
x!0 x
Corrigé Exercice N 7
Nous devons montrer que pout tout " > 0, il existe > 0 tel que
jx sin 1=x 0j < "; quand 0 < jx 0j < :
Si 0 < jxj < ; alors
jx sin 1=xj = jxj jsin 1=xj jxj < car jsin 1=xj 1 pour tout x 6= 0:
Corrigé Exercice N 8
Démontrons ceci. Soit " > 0, nous devons trouver > 0 tel que
2
1=x
2 < " quand 0 < x <
1+e
d’où
2 2 2e 1=x
2 2e 1=x
1=x
2 = =
1+e 1 + e 1=x 1 + e 1=x
2e 1=x 2 2
= 1=x
= 1=x 1=x 1=x
= <"
1+e e e +e 1 + e1=x
Alors
e1=x + 1 1 2
> ; ou encore e1=x > 1;
2 " "
d’où
1 2
> Log 1 ;
x "
en supposant 0 < " < 2; nous trouverons
1
0<x< 2
Log "
1
Choisissons :
1
= 2
;
Log "
1
nous avons donc le résultat dans le cas où 0 < " < 2: Si " 2, toute valeur
de > o convient, car l’on a
2
< " pour tout x > 0
e1=x +1
:
Exercice N 9 (f acultatif )
Considérons la fonction f (x) = sin(x): Montrez que lim sin(x) n’existe
x!+1
pas.
Corrigé Exercice N 9
Raisonnons par l’absurde. Supposons que cette limite en +1 existe et
notons-la l. Puisque quelque soit x réel, 1 sin x 1, l est dans I = [ 1; 1].
Considérons un intervalle ouvert J, centré en l et de rayon 41 .
J, de longueur 12 , ne peut contenir à la fois 1 et 1. Supposons que 1
n’est pas dans J.
Par dé…nition de la limite, J doit contenir toutes les valeurs de sin x pour
x "assez grand".
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Or quelque soit le réel A, et aussi grand soit-il, on peut trouver des réels
x > A tels que sin x = 1
(ce sont tous les x qui s’écrivent :
x = 2 + 2k avec 2 + 2k > A):
Donc pour toutes ces valeurs de x, sin x n’est pas dans l’intervalle J.
Donc l ne peut pas être la limite de la fonction sinus.
La démonstration est analogue si 1 n’est pas dans J : la fonction sinus
n’a pas de limite en +1(ni en 1).
De même, la fonction cosinus n’a pas de limite en +1 et en 1:
Exercice N 10 (f acultatif )
1 Démontrez que si lim f (x) = l; f (x) prend le signe de l pour jx x0 j
x!x0
assez petit.
2 En déduire que
a) si ' (x) > 0 et si lim ' (x) = ; alors 0;
x!x0
b) si f (x) < g (x) et si f et g tendent respectivement vers l et l0
quand x ! x0 , alors l l0 :
Corrigé exercice N 10
1 jx x0 j < ) l " < f (x) < l + ":
Si l > 0 par exemple, on peut choisir " de façon que l " > 0; donc
f (x) > 0:
2 a) Si < 0; alors ' (x) < 0 pour x assez voisin de x0 d’après la première
qustion, ce qui est en contradiction avec l’hypothése.
b) S’en déduit immédiatement en posant ' (x) = g (x) f (x) :
Exercice 11 (facultatif)
Montrez que
a): tgx x (x ! 0) :
2
x
b): 1 cos x (x ! 0)
2
Solution Exercice11
sin x
a). tgx = cos x
: D’autre part sin x x et cos x 1 (quand x ! 0)
x
tgx = x (quand x ! 0)
1
x 2 x2
b). 1 cos x = 2 sin2 ( x2 ) 2: 2
= 2
( quand x ! 0): Par
conséquent
x2
1 cos x (x ! 0)
2
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Exercice12
Determinez un équivalent simple de la fonction f dé…nie par
au point x0 = 0:
Corrigé Exercice12
Pour x au voisinage de 0, on a
Remarquons que
D’autre part
x2
(cos(x) 1) :
0 2
Par conséquent
(cos(x) 1) (cos(x) + 1) x2 :
0
Puisque
lim (cos(x) 1) (cos(x) + 1) = 0;
x!0
on aura donc
Exercice 13(facultatif)
Determinez un équivalent simple de la fonction f dé…nie par
f (x) = ln(tan(x))
au point x0 = 4
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Corrigé Exercice 13
Posons t = x 4 : Si x appartient à un voisinage de 4 , alors t appartient
à un voisinage de 0: On a
h i tan(t) + 1
f (x) = ln(tan(x)) = ln tan(t) + = ln
4 1 tan(t)
1 tan(t) + 2 tan(t) 2 tan(t)
= ln = ln 1 + :
1 tan(t) 1 tan(t)
Or
2 tan(t)
lim = 0:
t!0 1 tan(t)
Donc
2 tan(t) 2 tan(t) 2t
ln 1 + = 2t:
1 tan(t) 0 1 tan(t) 0 1
Finalement on a
f (x) 2 x = 2x :
4 4 2
Exercice 14
Determinez un équivalent simple de la fonction f dé…nie par
r
x5
f (x) = x2
x 1
au point x0 = +1
Corrigé Exercice 14
Pour x > 1; on a
r r r
x5 2 x4 :x 2 2 x
f (x) = x = x =x 1
x 1 x 1 x 1
s ! " 1
#
2 1 2 1 2
= x 1 1 =x 1 1:
1 x
x
Par conséquent r
x5 x
f (x) = x2 :
x 1 +1 2
Exercice 15(facultatif)
Calculez en utilisant les équivalences la limite suivante
p3
1+x 1
lim
x!0 sin(x)
Corrigé Exercice 15
Puisque
p3 x
1+x 1 (x ! 0)
3
sin(x) x (x ! 0)
donc p
3
1+x 1 1
(x ! 0)
sin(x) 3
et par conséquent p
3
1+x 1 1
lim = :
x!0 sin(x) 3
Exercice16
Déterminer les limites suivantes en utilisant des équivalences simples des
fonctions.
x
sin (7x) x sin x 1
a) lim ; b)lim ; c) lim 1 +
x!0 x x!0 x + sin x x!+1 x
Solution Exercice16
a)
sin (7x) 7x sin (7x)
= 7 donc lim = 7:
x 0 x x!0 x
On rappelle que des fonctions équivalentes au voisinage d’un point tendent
vers une même limite en ce point (ou ne tendent ni l’une ni l’autre vers quoi
que ce soit). On a utilisé ici l’équivalent de référence sin t t ainsi que la
0
compatibilité de l’équivalence avec le quotient.
b) Pour x 6= 0 :
x sin x 1 sinx x
= ;
x + sin x 1 + sinx x
or
sin x x:
0
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Donc
sin x sin x
lim 1 + = 2 et lim 1 = 0:
x!0 x x!0 x
Par conséquent
x sin x
lim = 0:
x!0 x + sin x
1 x 1
c) Pour x > 0 : 1 + x
= exp x ln 1 + x
:
Or
1
lim = 0 et ln (1 + t) t;
x!+1 x 0
donc
1 1
ln 1 +
x +1 x
et ainsi
1 1
x ln 1 + x = 1:
x +1 x
Cela assure que :
1
lim x ln 1 + =1
x!+1 x
et donc que
1
lim exp x ln 1 + = exp (1) :
x!+1 x
On a ainsi x
1
lim 1+ = e:
x!+1 x
Remarque
On utilise en fait, pour la composition de limites, la continuité de la
fonction exponentielle en 1.
On a aussi utilisé le fait que, pour ` 6= 0;
Exercice17(facultatif)
Déterminer la limite suivante en utilisant des équivalences simples des
fonctions.
h x
i
lim (1 + ln x)tan 2
x!1
Solution Exercice17
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Or
(1 + t) t 1
tan = tan + = t
:
2 2 2 tan 2
Ainsi
(1+t) 1
1
(1 + ln (1 + t))tan 2 = (1 + ln (1 + t)) tan 2t
= exp t ln (1 + ln (1 + t)) :
tan 2
Or en 0, on a
sin u u
tan u = = u et ln (1 + u) u:
cos u 0 1 0
Ainsi
1 1 2
t t = ;
tan 2
0
2
t
de plus
ln (1 + t) ! 0;
t!0
donc
ln (1 + ln (1 + t)) ln (1 + t) t:
0 0
On a
1 2
lim t ln (1 + ln (1 + t)) =
t!0 tan 2
;
et ainsi
1 2
lim exp t ln (1 + ln (1 + t)) =e ;
t!0 tan 2
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
c’est-à-dire h x
i
tan 2
lim (1 + ln x) 2 =e :
x!1
Exercice 18 (facultatif)
Montrez que
1
a) = 1 + x + (x) (x ! 0)
1 x
1 1 1
b) = + O( 2 ) (x ! +1)
1 x x x
Corrigé exercice 18
En e¤et : a)
1 1 x
lim (1 + x) = lim =0
x!0 x 1 x x!0 1 x
b)
1 1
lim x2 + = 1
x!+1 1 x x
Exercice19
Montrez en utilisant la dé…nition que la fonction f (x) = sin(x) est conti-
nue en tout point x0 2 R
Corrigé exercice19
La fonction f (x) = sin x est continue en tout point x0 R. En e¤et,
écrivons
x x0 x + x0
jsin x sin x0 j = 2 sin cos : (1)
2 2
Puisque
8 2 R : sin j j j j (2)
alors (1) et (2) impliquent :
x x0
jsin x sin x0 j 2 sin jx x0 j ;
2
Exercice20
x: sin x1 ; x 6= 0
On considère la fonction f (x) =
5; x=0
a) Montrez en utilisant la dé…nition que lim f (x) = 0: En déduire que
x!0
f n’est pas continue au point x = 0;
b) Pouvez vous dé…nir f (0) pour que f soit continue en x = 0 ?
Corrigé exercice 20
(a)Démontrons que lim f (x) = 0: Pour celà, montrons que pour tout
x!0
" > 0; il existe > 0 tel que jx sin 1=x 0j < "; quand 0 < jx 0j < : En
e¤et, il su¢ t de prendre = ": Avec ce choix on a :
Mais cette limite n’est pas égale à f (0) = 5, donc f est discontinue en 0:
(b) En redé…nissant f (x), avec f (0) = 0; cette nouvelle fonction est
continue, en donnant simplement en ce point la valeur de la limite. On dit
que l’on a prolongé f (x) par continuité.
Exercice21(facultatif) p
Considérons la fonction f dé…nie sur [0; +1[ par f (x) = x:
Démontrez en utilisant la dé…nition que f est continue à droite au point
x0 = 0:
Solution exercice21
1) Il s’agit de s’assurerpque lorsque x prend des valeurs de plus en plus
proches de 0, les nombres x correspondants s’accumulent vers 0:
Plus précisément, il s’agit de montrer quel que soit le réel > 0; il existe
> 0 tels que :
p
pour tout x appartenant a [0; [ alors x est dans [0; [ :
p
En e¤et 0 x < équivaut à 0 x < p2 . Donc il s¢ t de prendre
= 2 pour avoir la relation précédente.
p Ainsi x est dans [0; [ pour tout
x de [0; 2 [, ce qui sini…e que lim x = 0.
x!0+
p
Ainsi f a une limte en zéro égale à f (0) car 0 = 0::: donc f est conti-
nue en 0.
Exercice22
f est la fonction dé…nie sur R par f (x) = x3 2x2 1:
Démontrez que l’équation f (x) = 0 admet une solution unique dans
[2; 3] et donnez un encadrement de d’amplitude 10 1 :
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Corrigé Exercice 22
Pour démontrez que l’équation f (x) = 0 admet une solution unique dans
l’intervalle [a; b], il su¢ t de prouver que f est continue et strictement mono-
tone sur [a; b] et que f (a) et f (b) sont de signes contraires. En e¤et si f est
continue sur [a; b] et si f (a) et f (b) sont de signes contraires, alors d’après
le théorème des valeurs intermédiaires, il existe au moins c 2 [a; b] tel que
f (c) = 0: Si on rajoute l’hypothèse que f est continue et strictement mono-
tone sur [a; b] ; alors est bijective sur [a; b] : Par conséquent il existe c 2 [a; b] ;
unique tel que f (c) = 0:
L’étude de la fonction continue f conduit à :
Exercice23 (facultatif)
Soit f la fonction dé…ne sur R par f (x) = x3 x4 :
Démontrez que l’équation f (x) = 1 n’a pas de solution.
Solution exo 23
f est une fonction polynôme de degré 4. Nous n’avons pas de méthode de
résolution d’une telle équation.
f étant continue, dire qu’elle ne prend jamais la valeur 1 signi…e graphi-
quement que sa courbe représentative est tout entière au-dessus de la droite
d d’équation y = 1, ou alors, toute entière en dessous de d.
Etudions les variations de la fonction f:
Pour tout x; f est dérivable. f 0 (x) = 3x2 4x3 = x2 (3 4x) ;
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
27
Le maximum de f sur R est donc 256
, celà veut par dé…nition :
27
8x 2 R : f (x) < 1:
256
Par conséquent le graphe de f se trouve entièrement en dessous de la droite d
d’équation y = 1: La fonction f ne prend donc jamais de valeur 1 et l’équation
f (x) = 1 n’a pas de solution.
Exercice 24(facultatif)
La fonction f est dé…nie par :
p
x2 +1
f (x) = 1 x
si x 6= 0
f (0) = m
Quelle valeur faut-il donner à m pour que la fonction f soit continue sur
R?
Solution Exo14
1 (x2 + 1) x
f (x) = p = p et lim f (x) = 0:
x 1 + x2 + 1 1 + x2 + 1 x!0
Exercice 25
f est la fonction dé…nie sur R f 1g par :
x3
f (x) = :
x+1
Solution Exo25
1.
(3x2 )(x + 1) (x3 ) 3x3 x3 + 3x2 2x3 + 3x2 2x2 x + 23
f 0 (x) = = = = :
(x + 1)2 (x + 1)2 (x + 1)2 (x + 1)2
3 3
Si x > 2
; f 0 (x) > 0: Donc f est strictement croissante sur 2
; 1 :
2.
3.
3 27
f ; 1 = ; +1 ;
2 4
3
f est continue et strictement croissante sur 2
; 1 ; 10 appartient à
27
4
; +1 ; donc l’équation f (x) = 10 a une solution unique dans l’intervalle
3
2
; 1 :
Exercice 26(facultatif)
f est la fonction dé…nie sur I = [0; 3] par :
f (x) = x2 2x 3:
Trouvez f (I) :
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Solution Exo 26
f 0 (x) = 2x 2;
f est continue sur I. Donc f atteint son maximum et son minimum sur
I: Dans ce cas
8 2 [ 4; 0] ; 9c 2 [0; 3] : f (c) = :
Par conséquent
f (I) = [ 4; 0] :
Exercice 27(facultatif)
Partie A.
f est la fonction dé…nie sur R par :
1. Prouvez que l’équation f (x) = 0 admet (au moins) une solution dans
l’intervalle I = [0; 1] :
2. Etudiez les variations de f .
3. Justi…ez que l’équation f (x) = 0 admet une unique solution dans
l’intervalle I.
4. Calculez f 21 . Que pouvez-vous en déduire pour le réel ?
5. Donnez une valeur approchée de à 10 3 près.
Solution Exo 27
Partie A
1. Si
a > 0; lim f (x) = +1 et lim f (x) = 1;
x!+1 x! 1
et si
a < 0; lim f (x) = 1 et lim f (x) = +1:
x!+1 x! 1
Partie B
1. pour tout réel x; f est dérivable et f 0 (x) = 6x2 1:
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
Exercice 28
On considère la fonction
f : [0; 1] ! R : f (x) = x
a) Trouvez
M = max f (x) ; m = min f (x)
x [0;1] x [0;1]
f (x0 ) = M0 et m0 = f (x1 )
b) On considère maintenant :
f : ]0; 1[ ! R
Trouvez
M1 = sup et inf f (x) = m1 ;
x ]0;1[ x ]0;1[
existe t’il
Solution exo 28
a)
b)
M1 = sup f (x) = 1 et inf f (x) = m = 0
x ]0;1[ x ]0;1[
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
" > 0 donné. Sans nuire à la généralité, suppososons que 0 < " < 2: On
aura donc :
" " "
" < 2) <1) > 1)1 >0
2 2 2
" "
" > 0) <0)1 < 1:
2 2
"
e=1
Par conséquent, si on prend x 2
; e 2 ]0; 1[ : D’autre part :
alors x
" " "
"> ) "< )1 "<1 e:
=x
2 2 2
"
Finalement on a donc démontré : 8" > 0; 9e e=1
x 2 ]0; 1[ : x 2
tel que :
1 "<x e;. Ceci implique que :
sup f (x) = 1 :
x ]0;1[
1 e:
"<x
Exercice 29
On considère la fonction
f :R!R f (x) = x2 :
Solution Exo 29
CHAPITRE 3. FONCTIONS REELLES D’UNE VARIABLE REELLE. LIMITE ET CONTINUIT
x1 = 1 x2 = 1 f (1) = f ( 1) = 1:
b) f est continue sur [0; +1[ et f est strictement croissante sur [0; +1[
. En e¤et
8 x1 ; x2 [0; +1[ si x1 > x2 =) x21 > x21
Donc f est une bijection de [0; +1[ sur
FONCTIONS DERIVABLES
ET APPLICATIONS
191
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 192
Exemples
1.Si f est constante, on a f 0 (x) = 0; 8x R:
2. Si f (x) = sin x; f 0 (x0 ) est la limite du rapport
donc f 0 (1) = 12 :
4. Dérivée de f (x) en x0 = 0; avec
x2 2 + sin x1 si x 6= 0;
f (x) =
0 si x = 0:
On a
f (x) f (0) 1
= x 2 + sin :
x 0 x
Comme
f (x) f (0)
3 jxj ;
x 0
donc
f (x) f (0)
0 3 jxj :
x 0
Ceci implique
f (x) f (0)
! 0 quand x ! 0;
x 0
par conséquent : f 0 (0) = 0:
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 194
p
5. La fonction f (x) = x n’est pas dérivable en x0 = 0: En e¤et :
p p
f (x) f (0) x x 1 f (x) f (0) 1
= = p p = p ) lim = lim p = +1
x 0 x x: x x x!0 x 0 x!0 x
Interprétation géométrique
Soit AP QB (voir …gure ci dessous) la courbe représentant le graphe de
la fonction y = f (x): Le rapport :
f (x0 + h) f (x0 ) f (x0 + 4x) f (x0 ) QR
= = = tan( )
h 4x PR
est la pente de la droite joignant le point P (x0 ; f (x0 )) au point Q((x0 + h) ; f (x0 + h)); sur
la courbe.
Quand h ! 0(4x ! 0); cette droite tend vers la tangente P S à la courbe,
au point P (x0 ; f (x0 )): On obtient donc :
f (x0 + h) f (x0 ) SR
f 0 (x0 ) = lim = tan( ) =
h!0 h PR
est la pente de la tangente à la courbe au point P (x0 ; f (x0 )):
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 196
Exemple. p
Soit la fonction x 7! f (x) = x3 + x2 dé…nie sur [ 1; +1[. Pour étudier
l’
péxistence de pla dérivée à l’origine,
p écrivons f (x) sous la forme : f (x) =
x3 + x2 = x2 (1 + x) = jxj 1 + x. Puisque f (0) = 0; on a alors
f (x) f (0) p
Si x ]0; +1[ ; = 1+x!1 lorsque x ! +0;
x 0
f (x) f (0) p
Si x ] 1; 0[ ; = 1 + x ! 1 lorsque x ! 0:
x 0
Au point 0, les dérivées à gauche et à droite sont respectivement égales à
1; et + 1, et, par conséquent, f n’y est pas dérivable.
La dé…nition de la dérivée peut être étendue en considérant les limites
in…nies. Si
f (x) f (x0 )
! +1 (ou 1) lorsque x ! x0 ;
x x0
on dira que f a une dérivée égale à +1 (ou 1). Sur le graphe de f ,
cela entraîne l’existence d’une tangente verticale en (x0 ; f (x0 )).
4.2.2 Di¤érentielles
Soit f une fonction dérivable en x0 : Notons par "(x) la fonction suivante :
f (x) f (x0 )
"(x) = f 0 (x0 ) ;
x x0
alors
lim " (x) = 0:
x!x0
f (x) f (x0 )
Donc on peut écrire x x0
sous la forme :
f (x) f (x0 )
= f 0 (x0 ) + "(x); avec lim " (x) = 0;
x x0 x!x0
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 197
ou encore :
Si on pose
x = x0 + h ) x x0 = h
et la relation (1) devient :
f (x0 + h) f (x0 ) = h:f 0 (x0 ) + h:"(h); avec lim " (h) = 0: (2)
h!0
Dans beaucoup de problèmes on peut considérer que cette erreur est né-
gligeable.
Remarque6
On utilise souvent l’expression (3) pour calculer numériquement certaines
fonctions. En e¤et (3) implique :
Exemple :
Soit f (x) = sin(x); f 0 (x) = cos(x): La relation (4) donne dans ce cas :
donc
donc
lim f (x) = f (x0 ) :
x!x0
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 199
Remarque7
La réciproque de ce théorème est inéxacte. Une fonction peut être dé…nie
et continue enp un point sans être dérivable en ce point. Par exemple, la
fonction x 7! x est continue en x0 = 0 mais n’est pas dérivable en ce point.
La fonction
x: sin x1 ; si x 6= 0
f (x) =
0; si x = 0
est continue en x0 = 0 , mais n’est pas dérivable en ce point.
Exemple
On véri…e, par récurrence, que
Preuve du Théorème2
a) et b) sont immédiates en appliquant les théorèmes sur les limites en
un point.
c) Pour la dérivée du produit en un point x0 ; rappelons la dé…nition de
(f g)0 (x0 )
f (x) g (x) f (x0 ) g (x0 )
(f g)0 (x0 ) = lim :
x!x0 x x0
Pour celà remarquons que :
f (x) g (x) f (x0 ) g (x0 ) f (x) f (x0 ) g (x) g (x0 )
= g (x) + f (x0 ) :
x x0 x x0 x x0
Lorsque x ! x0 ; g (x) ! g (x0 ) car g est continue puisque dérivable en
x0 ; donc
f (x) f (x0 ) g (x) g (x0 )
g (x) ! f 0 (x0 ) g (x0 ) et f (x0 ) ! f (x0 ) g 0 (x0 ) :
x x0 x x0
La dérivée de f g au point x0 est donc
f 0 (x0 ) g (x0 ) + f (x0 ) g 0 (x0 ) :
La dérivée est donc
f 0 (x0 ) g (x0 ) + f (x0 ) g 0 (x0 ) :
d) Pour étudier la dérivée de fg ; il su¢ t d’étudier la dérivée de g1 et d’ap-
pliquer le résultat sur la dérivée d’un produit. Soit x0 un point de l’intervalle
où g1 est dé…nie et où g (x0 ) 6= 0: On a
1 1
" g(x0 ) g(x) #
0 (x) (x )
1 g g 0 g(x)g(x0 )
(x0 ) = lim = lim x x0
g x!x0 x x0 x!x0
1
1 g (x) g (x0 )
= lim :
x!x0 g (x) g (x0 ) x x0
0
g (x0 )
= lorsque x ! x0 ;
g (x0 )2
0
1 1 g0
g
est donc dérivable et l’on a g
= g2
: Maintenant en appliquant le
point c) au produit f: g1 ; on obtient :
0 0 0
f 1 1 1 f0 g0
= f: = f 0 : + f: = +f
g g g g g g2
0 0 0 0
f fg f g fg
= = :
g g2 g2
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 202
(f g)(n 1)
= f (n 1)
:g+Cn1 1 f (n g +:::+Cnp
2) 0 1
1 f (n p) (p 1)
g +:::+Cnn 11 :f:g (n 1)
;
ou encore
avec
" = "1 g 0 (y0 ) + "2 f 0 (x0 ) + "1 "2 :
Le théorème en résulte puisque " ! 0 quand x ! x0 :
Remarquons que
1
'(x) = et que lim (x) = f 0 (x0 ) 6= 0:
(x) x!x0
Par conséquent
1
lim '(x) =
x!x0 f0 (x0 )
La fonction h est continue ; le résultat sur la composition des limites
s’applique et, par suite,
h (y) h (y0 )
= ' [h (y)]
y y0
1 1
tend vers f 0 [h(y 0 )]
= f 0 (x 0)
lorsque y tend vers y0 :
Exemple :
1
Soit f : R ! [ 1; +1] : x ! f (x) = y = sin(x) f : [ 1; +1] ! R :
y ! f 1 (y) = x = arcsin(y);
On veut calculer (f 1 )0 D’après le théorème 5 on a :
1 0 1
(f ) (y) =
f 0 (x)
y = f (x) = sin(x)
x = f 1 (y) = arcsin(y)
Dans ce cas
f 0 (x) = cos(x)
On a bien sur
p
cos2 (x) + sin2 (x) = 1 = cos2 (x) + y 2 = 1 =) cos(x) = 1 y2
Théorème6
Si f a un extrémum au point x0 et si f 0 (x0 ) existe, alors f 0 (x0 ) = 0:
Preuve du théorème6
Supposons qu’il s’agisse d’un maximum local, alors il existe un intervalle
I = ]x0 ; x0 + [ ( > 0), tel que
8x I = ]x0 ; x0 + [ : f (x) f (x0 ) :
On a donc :
f (x) f (x0 ) f (x) f (x0 )
8x 2 ]x0 ; x0 + [ : 0 =) f 0 (x0 + 0) = lim 0;
x x0 x!x0
x>x
x x0
0
(8)
de même
f (x) f (x0 ) f (x) f (x0 )
8x 2 ] x0 ; x0 [ : 0 =) f 0 (x0 0) = lim 0;
x x0 x!x0
x<x
x x0
0
(9)
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 206
(13) implique
(14) implique
8x 2 [a; b] : f (x) = f (a) = f (b) = cte:
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 207
Cas particulier
Si f (a) = f (b) = 0 le théorème de Rolle s’énonce ainsi : entre deux zéros
de la fonction f dérivable, il existe au moins un zéro de la fonction dérivée
f 0:
Interprétation géométrique
Géométriquement, le théorème dit que sur la partie AB correspond à
l’intervalle [a; b] du graphe de f , il existe au moins un point C, distinct de A
et B, pour lequel la tangente à la courbe est parallèle à la droite AB:
(11)
4 0:jpg
8x 2 ]0; 1[ : f 0 (x) = 1 6= 0
(13)
4 1:jpg
(12)
4 2:jpg
8x 2 ]0; 1[ : f 0 (x) = 1 6= 0
(14)
4 3:jpg
Preuve du Théorème8
Considérons la fonction ' : [a; b] ! R, dé…nie comme suit :
f (b) f (a)
' (x) = f (x) f (a) (x a) :
b a
' est continue dans [a; b], dérivable dans ]a; b[ et ' (a) = ' (b) = 0. Le
théorème de Rolle implique l’existence d’un point c ]a; b[ tel que
f (b) f (a)
'0 (c) = f 0 (c) = 0:
b a
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 210
ce qui s’écrit
f (b) f (a) = f 0 (c) (b a) :
Corrolaire
Soit f : I ! R une fonction dérivable ( I étant un intervalle quel-
conque). Alors pour tous points distincts x1 ; x2 I, on a (formule des ac-
croissements …nis)
Remarque
Il est facile de voir que tout point c strictement compris entre x1 ; x2 s’écrit
de façon unique sous la forme
On aura …nalement :
f (b) f (a) f 0 (c1 )
= 0 : (15)
g (b) g (a) g (c2 )
La nouveauté dans le théorème qui va suivre est qu’on peut exprimer le
rapport (15), en faisant intervenir un seul point c.
Théorème9
Soient f; g deux fonctions continues sur l’intervalle [a; b] et dérivables sur
]a; b[. Si g 0 ne s’annule pas sur ]a; b[, alors il existe un point c de ]a; b[ tel que:
Preuve du théorème9
Notons d’abord que g 0 (x) = 0; 8x ]a; b[ ) g (b) 6= g (a) :
Considérons la fonction ' dé…nie par
où k est une constante, choisie telle que ' (a) = ' (b), soit :
ou encore :
f (b) f (a)
k= :
g (b) g (a)
' satisfait les conditions du théorème de Rolle ; il existe alors un point c
de ]a; b[ tel que '0 (c) = 0. Or,
f (b) f (a) 0
'0 (x) = f 0 (x) g (x) ;
g (b) g (a)
d’où
f (b) f (a) 0 f (b) f (a) 0
f 0 (c) g (c) = 0 =) f 0 (c) = g (c)
g (b) g (a) g (b) g (a)
ou encore
f (b) f (a) f 0 (c)
= 0
g (b) g (a) g (c)
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 212
Preuve du théorème10
a) En e¤et, la dérivée d’une fonction constante est nulle.
Réciproquement, soit f 0 = 0 [c’est-à-dire f 0 (x) = 0 pour tout x I] :
Fixons un x0 I. Alors d’après la formule des accroissements …nis, on a
Théorème11
Soit f : I ! R; I étant un intervalle quelconque. On suppose que f est
dérivable sur I: Alors :
Si f 0 (x) > 0; 8x 2 I (f 0 (x) < 0; 8x 2 I ); alors f est strictement
croissante sur I (f est strictement décroissante sur I):
Preuve du théorème11
La preuve est la même que celle du théorème9 en remplaçant les inégalités
larges par des inégalités strictes.
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 213
f 0 (c) > 0; alors f (x2 ) f (x1 ) > 0: Par conséquent f est strictement
croissante.
Remarque :
La réciproque du théorème 10 et celle du théorème 11 est aussi vraie.
Remarquons que
Donc
lim '(x)
f (x) '(x) x!x0 f 0 (x0 )
lim = lim = = 0 :
x!x0 g (x) x!x0 (x) lim (x) g (x0 )
x!x0
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 214
f 0 (c)
Si x ! x0+ , alors c ! x0+ et, par suite lim g 0 (c)
= `, autrement dit
x!x0+
On obtient donc
f (x) f (x) f (x)
lim = lim = ` =) lim =`:
x!x0+ g (x) x!x 0 g (x) x!x 0 g (x)
On a :
f (x) f (0) 1 cos(x2 )
=
g (x) g (0) x4
f 0 (x) 2x: sin(x2 ) 1 sin(x2 ) 1
0
= 3
= 2
!
g (x) 4x 2 (x ) x!0 2
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 216
Remarque
La réciproque du théorème12is (règle de l’Hopital) est inéxacte comme le
montre l’exemple suivant :
x2 sin x1 si x 6= 0
f (x) =
0 si x = 0;
g (x) = sin x et x0 = 0:
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 217
On a
f (x) x2 sin x1 x 1
lim = lim = lim lim x sin = 0;
x!0 g (x) x!0 sin x x!0 sin x x!0 x
alors que
f 0 (x) 1 1 1
0
= 2x sin cos
g (x) cos x x x
n’admet pas de limite lorsque x ! 0:
et si
f 0 (x)
lim =A existe;
x!x0 g 0 (x)
f (x)
alors lim existe aussi et de plus :
x!x0 g(x)
f (x) f 0 (x)
lim = lim 0 =A:
x!x0 g(x) x!x0 g (x)
Preuve du théorème13
La preuve du théorème 13 est une conséquence du théorème12bis en ef-
fectuant un changement de variables approprié.
Exemple
Etudiez la limite suivante :
tan(x)
lim
x! 2 tan(3x)
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 218
1
f (x) = tan(x) =) f 0 (x) =
cos2 (x)
3
g(x) = tan(3x) =) g 0 (x) = 2
cos (3x)
1
0 2
lim fg0 (x)
(x)
= lim cos2 (x)
3 = lim 13 cos (3x)
cos2 (x)
est aussi une forme indétérminée de la
x! 2 x! 2 cos2 (3x) x! 2
00
forme 1
1
: Considérons donc la limite du rapport : lim fg00 (x)
(x)
x! 2
sin(3x) 1
lim = = 1:
x! 2 sin(x) 1
cos(3x)
cos(x)
est une forme indeterminée 00 : Appliquons encore une fois la règle de
l’Hopital :
cos(3x) sin(3x) 1
lim = lim 3 = 3: :
x! 2 cos(x) x! 2 sin(x) 1
Par conséquent :
tan(x)
lim =3 ( 1) = 3:
x! 2 tan(3x)
(P 1) T rouver M in ff (x) : x 2 Ig
(P 2) T rouver M ax ff (x) : x 2 Ig
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 219
Dé…nitions
Sans nuire à la généralite on va considérer le problème (P 1)
Nous allons reprendre la dé…nition7
Dé…nition
a) Tout point x 2 I s’appelle solution réalisable ou admissible du pro-
blème (P 1):
b) Soit xb 2 I une solution admissible. On dit que x b est une solution
optimale locale ou un solution minimale locale, si il existe un intervalle ouvert
I b; I = ]b
I; centré en x x b + [ tel que :
; x
8x 2 I : f (x) f (b
x)
8x 2 I : f (x) f (b
x)
Remarque
La réciproque de ce théorème est fausse. Celà veut dire que la condition
f 0 (x0 ) = 0 est seulement nécessaire mais pas su¢ sante.
Un contre exemple :
Considérons la fonction
f :R!R x ! f (x) = x3 ; x0 = 0
On a
f 0 (x) = 3x2 et f 0 (0) = 0:
Par contre au point x0 = 0; la fonction f (x) = x3 n’admet ni un maximum
local ni un minimum local. En e¤et soit I" =] "; +"[ un intervalle quelconque
contenant le point x0 = 0: Prenons le point x b = 2" qui véri…e :
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 220
Théorème14
Soit f (x) une fonction continue dans un intervalle contenant le point
critique x0 ; c’est à dire véri…ant f 0 (x0 ) = 0; et dérivable en tout point de cet
intervalle.
a) Si on a
f 0 (x) > 0 pour x < x0
f 0 (x) < 0 pour x > x0
alors x0 est un maximum local
b) Si on a
f 0 (x) < 0 pour x < x0
f 0 (x) > 0 pour x > x0
alors x0 est un minimum local.
Théorème15
Soit f (x) une fonction dérivable dans un voisinage du point critique x0 ;
c’est à dire véri…ant f 0 (x0 ) = 0: On suppose aussi que f 00 existe et soit
continue dans un voisinage du point critique x0 : Alors :
a) Si f 00 (x0 ) > 0 alors x0 est un minimum local.
b) Si f 00 (x0 ) < 0 alors x0 est un maximum local.
Exemples
Exemple1
Trouvons les maximums et les minimums locaux de la fonction suivante :
x3
f (x) = 2x2 + 3x + 1
3
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 222
4 4:jpg
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 223
Exemple2
Trouvons les maximums et les minimums locaux de la fonction suivante :
109page186
4 5:jpg
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 224
x) est donc la plus petite ou la plus grande valeur que prend f sur
f (b
b 2 [a; b] et x
[a; b] : Si f est continue sur [a; b] ; alors il existe x e 2 [a; b] tels
que :
Remarque :
Contrairement à une solution optimale locale qui appartient à ]a; b[ ; une
b ou x
solution optimale globale peut appartenir à [a; b] ; c’est à dire que x e
peuvent véri…er :
b = a ou x
x b = b; e = a ou x
x e=b
Exemple :
b = 0; x
f : [0; 1] ! R : x ! f (x) = x; x e=1
8x 2 [a; b] : f (x) f (b
x) (13)
Comme on l’a signalé avant, et d’après un théorème celèbre sur les fonctions
continues (voir chapitre5 : Fonctions continues), il existe [a; b] véri…ant la
condition (13). Bien sur si x b 2 [a; b] véri…e (13), alors x
b est solution du
b véri…e :
problème (P 1); c’est à dire x
f 0 (b
xi ) = 0; i = 1; 2; :::p
x) = min f f (b
f (b x1 ) ; :::; f (b
xp )g
f 0 (x) = 3x2 3; f 0 x) = 0 () x1 = 1 ou x2 = 1
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 226
3 15
min f (1); f ( 3); f ( ) = min 1; 15; = 15 = f ( 3)
2 8
3 15
min f ( 1); f ( 3); f ( ) = min 5; 15; = 5 = f ( 1)
2 8
…g ci dessous)
113page187
4 6:jpg
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 228
Exercice 1
Soit f (x) = 3+x
3 x
, x 6= 3. Calculez f 0 (2) en utilisant la dé…nition.
Solution
f (2 + h) f (2) 1 5+h 1 6h 6
f 0 (2) = lim = lim ( 5) = lim = lim =6
h!0 h h!0 h 1 h h!0 h 1 h h!0 1 h
Exercice 2 p
Soit f (x) = 2x 1. Calculer f 0 (5) en utilisant la dé…nition.
Solution
p
0 f (5 + h) f (5) 9 + 2h 3
f (5) = lim = lim
h!0
p h p
h!0 h
9 + 2h 3 9 + 2h + 3
= lim p
h!0 h 9 + 2h + 3
9 + 2h 9 2 1
= lim p = lim p =
h!0 h( 9 + 2h + 3) h!0 9 + 2h + 3 3
Exercice 3
x sin x1 ; x 6= 0
Soit f (x) = .
0; x=0
Etudiez la dérivabilité de f (x) au point x = 0
Solution
Exercice 4
x2 sin 1=x; x 6= 0
Soit f (x) = :
0; x=0
a) Montrez que f est dérivable au point x = 0
b) Etudiez la continuité de f 0 au point x = 0.
Solution
a)
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 229
d 2 1 d 1 1 d 2
f 0 (x) = (x sin ) = x2 (sin ) + sin (x )
dx x dx x x dx
1 1 1 1 1
= x2 cos + sin (2x) = cos + 2x sin
x x2 x x x
Car
1 1
lim f 0 (x) = lim cos + 2x sin
x!0 x!0 x x
n’exsite pas (parce que limx!0 cos 1=x n’existe pas), f 0 (x) ne peut pas être
continue en x = 0, malgré le fait que f 0 (0) existe.
Ceci montre, que l’on ne peut pas calculer f 0 (0) simplement en calculant
0
f (x) et en posant x = 0, comme on le suppose fréquemment dans des calculs
élémentaires. C’est seulement quand la dérivée de la fonction est continue au
point, que ce procédé donne la bonne réponse. Ceci est véri…é pour la plupart
des fonctions intervenant en calcul élémentaire.
Exercice 5
Soit f (x) = x2
a) Démontrez en utilisant la dé…nition que f est dérivable sur ]0; 1[:
b) Etudiez la dérivabilité a gauche de 0 et à droite de 1
Solution
Soit x0 un point quelconque tel que 0 < x0 < 1. Alors
Au point frontière x = 0,
f (0 + h) f (0) h2 0
f+0 (0) = lim+ = lim+ = lim+ h = 0
h!0 h h!0 h h!0
f (1 + h) f (1) (1 + h)2 1
f 0 (1) = lim+ = lim+ = lim+ (2 + h) = 2
h!0 h h!0 h h!0
Alors f est dérivable sur [0; 1]. Nous pouvons écrire f 0 (x) = 2x pour tout
x de cet intervalle.
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 231
Exercice6
Soit y = f (x) = x3 6x, trouvez
(a) y,
(b)dy,
(c) y dy
Solution
(a)
Exercice7 p
Calculer, approximativement 3 25 en utilisant les di¤èrentielles.
Solution
Si x est petit,
p (x + x) fp(x) f 0 (x) x.
y = fp
1
Soit f (x) = x: Alors 3 x + x
3 3
x 3
x 2=3 x (où signi…e "ap-
proximativement égal à ou peu di¤èrent de").
Si x = 27 et x= 2 nous obtenons :
p
3
p
3 1 2=3 1 1 2 2
27 2 27 (27) ( 2) = 2: p3
= 2p p
3
= p
3
=
3 3: 272 3
27: 272 273 27
càd :
p
3
25 3 2=27 2; 926
Il est interessant de constater que (2; 926)3 = 25; 05, ce qui est une très
bonne approximation.
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 232
Exercice8
Véri…er le théorème des acroissement …nis pour f (x) = 2x2 7x + 10,
a = 2, b = 5.
Solution
f (2) = 4, f (5) = 25, f 0 ( ) = 4 7:Le théorème des accroissement …nis
donne 4 7 = (25 4)=(5 2) ou = 3; 5: Comme 2 < < 5, le théorème
est véri…é.
Exercice9
En utilisant la règle de l’Hopital, calculez
(a)
e2x 1 2e2x
lim = lim =2
x!0 x x!0 1
(b)
2 2
1 + cos x sin x cos x
lim = lim = lim =
x!1 x2 2x + 1 x!1 2x 2 x!1 2 2
Remarque : Ici, nous appliquons deux fois la règle de l’Hospital car la
première application redonne la "forme indéterminée" 0=0 et les hypothèses
de la règle de l’Hospital sont encore véri…ées.
(c)
Exercice10
En utilisant la règle de l’Hopital, calculez :
Solution
3x2 x + 5 6x 1 6 3
(a) lim = lim
= lim =
x!1 5x2 + 6x 3 x!1 10x + 6 x!1 10 5
2
x 2x 2
(b) lim x2 e x = lim x = lim x = lim x = 0
x!1 x!1 e x!1 e x!1 e
Log(tg 2x) (2= cos2 2x)=tg 2x 2 cos2 3x tg 3x
(c) lim+ = lim+ = lim
x!0 Log(tg 3x) x!0 (3= cos2 3x)=tg 3x x!0+ 2 cos3 2x tg 2x
2 cos2 3x tg 3x 2 3 cos2 2x
= lim+ lim = lim =1
x!0 3 cos2 2x x!0+ tg 2x 3 x!0+ 2 cos2 3x
Exercice11
Calculez
1 1
lim
x!0 sin2 x x2
Réponse
Ceci a la forme indéterminée 1 1. En écrivant cette limite
x2 sin2 x
lim
x!0 x2 sin2 x
x2 sin2 x x2 x2 sin2 x
lim = lim
x!0 x4 sin2 x x!0 x4
car
x2 x 2
lim = lim =1
x!0 sin2 x x!0 sin x
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 234
Exercice12
1=x2
; x 6= 0
e
Soit f (x) = . Démontrez en utilisant la règle de l’Hopital
0; x = 0
que : (a) f 0 (0) = 0, (b) f 00 (0) = 0
Solution
(a)
1=h2 1=h2
f (h) f (0) e 0 e
f+0 (0) = lim+ = lim+ = lim+
h!0 h h!0 h h!0 h
1
Si h = u
, en utilisant la règle de l’Hospital, la limite est égale à
1=h2
e u u2u2
lim+ = lim ue
u 2 = lim 1=2ue = lim
=0
h!0 h e u!1 u!1 u!1
(b)
1=h2 1=h2
f 0 (h) f 0 (0) e 2h 3
0 2e 2u4
f+00 (0) = lim+ = lim+ = lim+ = lim+ =0
h!0 h h!0 h h!0 h4 h!0 eu2
par applications successives de la règle de l’Hospital.
De même, f 00 (0) = 0 et donc f 00 (0) = 0:
En général f (n) (0) = 0 pour n = 1; 2; 3; :::.
Exerice13
Calculez les dérivées des fonctions suivantes :
a) f (x) = log tan x
2
b) f (x) = log(sinq x)
1+sin x
c) f (x) = log 1 sin x
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 235
d) f (x) = log(tan( 4 + x2 ))
q
e) f (x) = Log 1+x1 x
p p
a2 +x2
f) f (x) = log(x + x2 + a2 ) x
g) f (x) = xsin x
x x
h) f (x) = arctan e 2e
1
i) y = log 1+x
1 x
4 1
2p
arctan(x)
3x 12
j) f (x) = 3x3 + log 1 + x2 + arctan x
k) f (x) = 13 log( pxx+1
2 x+1 ) +
p1 arctan( 2x
3
p 1)
3
Réponses
a) f 0 (x) = sin22x
b) f 0 (x) = 2 cot(x)
c) f 0 (x) = cos1 x
d) f 0 (x) = cos1 x
e) f 0 (x) = 1 1x2
p
2 2
f) f 0 (x) = xx2+a
g) f 0 (x) = xsin x ( sinx x + log x cos x)
2
h) f 0 (x) = ex +e x
0 x2
i) f (x) = 1 x4
5 +1
j) f 0 (x) = xx6 +x 4
0 1
k) f (x) = x3 +1
Exercice 14
Calculer l’accroissement et la di¤érentielle de la fonction suivante :
a) y = f (x) = 2x2 x; pour x = 1, x = 0; 01.
Réponse :
y = 0; 0302; dy = 0; 03
Exercice 15
Soit y = f (x) = x3 + 2x . Calculer dy pour x = 3 ; x = 18
Réponse
dy = 36 = 0:0873
Exercice 16
Déterminer les maximums et les minimums locaux de la fonction :
y = f (x) = 1 x4
Solution
1) Trouvons les points critiques :
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 236
(f )(0) = 1
Exercice17
f (x) = x6
Solution
1) f 0 (x) = 6x5 ; 6x5 = 0; () x = 0;
2) f 00 (x) = 30x4 ; (f 00 )x=0 = 0:
Par conséquent, nous ne pouvons pas dans ce cas déterminer la nature
du point critique considéré à l’aide du signe de la dérivée seconde.
Exercice 18
En utilisant le théorème de la dérivée d’une fonction réciproque, montrez
que :
1
arccos0 (x) = p
1 x2
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 237
Réponse
La fonction arccos est la fonction réciproque de la fonction cos et elle est
dé…nie comme suit :
f : R ! [ 1; 1] : x ! f (x) = y = cos (x)
f 1 : [ 1; 1] ! R : y ! f 1 (y) = arccos (y)
D’après le théorème de la dérivée d’une fonction réciproque, on a :
1 0 1
f (y) =
f0 (x)
Donc
1
(arccos)0 (y) =
sin (x)
Puisque :
2 2 2
p sin (x) + cos (x) = 1 =) sin x = 1 cos2 (x) = 1 y 2 =) sin (x) =
1 y 2 : Par conséquent :
1
(arccos)0 (y) = p
1 y2
Exercice 19
En utilisant le théorème de la dérivée d’une fonction réciproque, montrez
que :
1
arctan0 (x) =
1 + x2
Réponse
La fonction arctan est la fonction réciproque de la fonction tan et elle est
dé…nie comme suit :
f: 2
; + 2 ! R : x ! f (x) = y = tan (x) =) f 0 (x) = cos12 (x)
f 1:R! 2
; + 2 : y ! f 1 (y) = x = arctan (y)
D’après le théorème de la dérivée d’une fonction réciproque, on a :
1 0 1 1
f (y) = = 1 = cos2 (x) (1)
f0 (x) cos2 (x)
D’autre part on a :
Exercice21
En utilisant le théorème de la dérivée d’une fonction réciproque, calculez
la dérivée de la fonction suivante :
g(x) = (arctan (x))4
Réponse
1
g 0 (x) = 4 (arctan (x))3 : arctan0 (x) = 4 (arctan (x))3 :
1 + x2
Exercice 22
La portée R = 0A d’un projentile lancé (dans le vide) avec une vitesse
initiale 0 sous un angle ' avec l’horizon est donnée par la formule
2
0 sin 2'
R=
g
g étant l’accélération de la pensateur). Pour une vitesse initiale donnée
0 déterminer pour quelle valeur de l’angle ' la portée sera la plus grande.
CHAPITRE 4. FONCTIONS DERIVABLES ET APPLICATIONS 239
dR 2 20 cos 2'
= ;
d' g
2 20 cos 2'
= 0 () ' =
g 4
la valeur critique est ' = 4 ; d’autre part,
d2 R 4 2
0 sin 2'
= ;
d'2 g
et
d2 R 4 20
= < 0:
d'2 '= 4 g
La fonction R présente, par conséquent, un maximum local pour la valeur
'= 4
2
0
(R)'= = :
4 g
Les valeurs de la fonction R aux estrémités du segment 0; 2
sont :
(R)'=0 = 0; (R)'= = 0:
2
Exercice 23
Considérons un cylindre de hauteur h et dont la base a un rayon r: On
rappelle que la surface S du cylindre est donnée par la formule :
S = 2 r2 + 2 rh:
S = 2 r2 + 2 r = 2 r2 + 2
r2 r
ou
S=2 r2 +
:
r
est ici un nombre …xe donné. Par conséquent, nous avons exprimé S en
fonction d’une seule variable indépendante r:
Trouvons la plus petite valeur de cette fonction dans l’intervalle 0 < r <
1:
dS
=2 2 r ;
dr r2
r
3
2 r = 0 =) 3 = 2 =) r = =) r1 = 3 ;
r2 r 2 2
p
r1 = 3 2 est un point critique. Voyons en appliquant le théorème 4 ou 5,
p
si r1 = 3 2 est solution minimale locale. Pour celà calculons et étudions le
d2 S
signe de dr2
r=r1
d2 S 2
=2 2 + :
dr2 r3
On a donc
d2 S 2 2
=2 2 + =2 2 + = 12 > 0:
dr2 r=r1 2 2
FORMULES DE TAYLOR.
DEVELOPPEMENTS
LIMITES
5.1 INTRODUCTION
On a vu au chapitre 6 que si une fonction f est 1 fois dérivable dans un
voisinage V (x0 ) d’un point x0 ; il est alors possible de l’écrire sous la forme
suivante :
8x 2 V (x0 ) : f (x) = f (x0 )+(x x0 ):f 0 (x0 )+(x x0 ):"(x); avec lim " (x) = 0:
x!x0
242
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES243
En remarquant que p!p = (p 11)! ; les termes entre crochets de la relation (6)
sont toutes nulles et H 0 (x) devient :
f (n+1) (x)
H 0 (x) = (b x)n + (n + 1)(b x)n A
(n)!
et
0 n f (n+1) ( )
H ( ) = 0 () (n + 1)(b ) A= (b )n
(n)!
d’où
f (n+1) ( )
A=
(n + 1)!
soit en remplaçant A par sa valeur dans (4), on obtient :
f 0 (a) f 00 (a) (3) (a) f (n) (a)
f (b) f (a) 1!
(b a) 2!
(b a)2 f 3!
(b a)3 ::: n!
(b a)n f (n+1) ( )
=
(b a)n+1 (n + 1)!
ou encore :
f 0 (a) f 00 (a) f (3) (a) f (n) (a) f (n+1) ( )
f (b) = f (a)+ (b a)+ (b a)2 + (b a)3 +:::+ (b a)n + (b a)n+1 :
1! 2! 3! n! (n + 1)!
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES245
Théorème2
Soit f : [a; b] ! R; n fois dérivable dans [a; b] et dont la dérivée d’ordre
n qu’on note f (n) véri…e les conditions a) et b) suivantes :
a) f (n) est continue dans [a; b]
b) f (n) est dérivable dans ]a; b[ (f (n+1) existe dans ]a; b[):
Considérons x0 et x 2]a; b[ quelconques tels que : x0 < x.
Alors il existe 2]x0 ; x[ tel que :
alors
(n)
f est continue dans [x0 ; x]
(n)
f est derivable dans ]x0 ; x[ :
D’après le théorème1, il existe 2]x0 ; x[ tel que :
avec :
f 0 (x0 ) f 00 (x0 ) 2 f
(3)
(x0 ) 3 f (n) (x0 )
Pn (x) = f (x0 )+ (x x0 )+ (x x0 ) + (x x0 ) +:::+ (x x0 )n
1! 2! 3! n!
et
f (n+1) ( )
Rn (x) = (x x0 )n+1 ;
(n + 1)!
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES246
En d’autres termes, on pourra approximer f (x) par Pn (x) pour x assez proche
de x0 :
f (x) Pn (x) : pour x assez proche de x0
Dé…nition1
La formule (7) s’appelle développement de Taylor de la fonction f; au
voisinage du point x0 ; avec reste de Lagrange. Le développement de Taylor
est formé d’une partie polynomiale Pn (x) et d’un reste Rn (x); c’est à dire
que :
f (x) = Pn (x) + Rn (x)
avec
f 0 (x0 ) f 00 (x0 ) f (3) (x0 ) f (n) (x0 )
Pn (x) = f (x0 )+ (x x0 )+ (x x0 )2 + (x x0 )3 +:::+ (x x0 )n
1! 2! 3! n!
et
f (n+1) ( )
Rn (x) = (x x0 )n+1 ;
(n + 1)!
appelé reste de Lagrange et qui véri…e :
lim Rn (x) = 0:
x!x0
c’est à dire :
Rn (x)
lim = 0:
x!x0 (x x0 )n
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES248
Théorème3
Soit f : I = ]x0 ; x0 + [ ! R: Supposons que f (n) (x0 ) existe. Alors :
8x 2 I
Remarque
Si x0 = 0, la formule (8) s’appelle formule de Maclaurin-Young et prend
la forme suivante :
f 0 (0) f (n) (0) n
f (x) = f (0) + x + ::: + x + xn "(x); (9)
1! n!
avec : lim "(x) = 0
x!0
f (x) = ex =) f (0) = 1
f 0 (x) = ex =) f 0 (0) = 1
:::::::::::::::::
f (x) = ex =) f (n) (0) = 1
(n)
x3 x5 x7 x9 xn
sin(x) = x + + ::: + sin(n ) + xn "(x); lim "(x) = 0
3! 5! 7! 9! n! 2 x!0
(F ormule M aclaurin Y oung)
x3 x5 x7 x9 xn xn+1
sin(x) = x + + ::: + sin(n ) + sin( + (n + 1) );
3! 5! 7! 9! n! 2 (n + 1)! 2
(F ormule T aylor M aclaurin)
P1 (x) = x
x3
P3 (x) = x
6
x3 x5
P5 (x) = x +
6 120
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES250
x2 x4 x6 x8 xn xn+1
cos(x) = 1 + + ::: + cos(n ) + cos( + (n + 1) );
2! 4! 6! 8! n! 2 (n + 1)! 2
(F ormule T aylor M aclaurin)
Théorème4
Soit f : I = ]x0 ; x0 + [ ! R; telle que f est n fois dérivable dans le
voisinage I du point x0 et la dérivée d’ordre n : f (n) soit continue dans I :
On suppose que
f 0 (x0 ) = f 00 (x0 ) = f (n 1)
(x0 ) = 0 et f (n) (x0 ) 6= 0 (10)
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES251
Preuve du Théorème4
Compte tenu des hypothèses du théorème4, la formule de Taylor permet
d’écrire au voisinage de x0
f (n) (x0 + h) n
f (x0 + h) f (x0 ) = h ; 0< <1 (13)
n!
a) Supposons que f (n) (x0 ) < 0 et n pair
f (n) étant continue en x0 : Donc :
f (n) (x0 + h) n
f (x0 + h) f (x0 ) = h <0: <h< :
n!
Ceci implique que x0 et un maximum local de f:
On procedera de la même manière pour démontrer le point b).
Si n est impair :
hn > 0 si h > 0
hn < 0 si h < 0
Exemple1
f (x) = x3 ; x0 = 0: On a
Exemple2
f (x) = x4 ; x0 = 0: On a
Théorème5
Supposons que f admet un développement de Taylor-Young au voisinage
du point 0 de la forme suivante :
f (x)
f (x) Pn (x) (x ! 0) : c0 est a dire : lim =1
x!0 Pn (x)
Preuve du théorème5
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES253
f (x) xn
=1+ "(x)
Pn (x) Pn (x)
et
f (x) xn n!
lim = 1 + lim f (n) (0) "(x) = 1 + lim (n) "(x) = 1:
x!0 Pn (x) x!0 x!0 f (0)
xn
n!
Remarque :
Le même théorème et la même démonstration restent valables si on consi-
dère x0 au lieu de 0:
Théorème6
Soient f et g deux fonctions dé…nies au voisinage d’un point x0 , telles
que :
f g (x ! x0 )
Si lim f (x) = `: Alors
x!x0
lim g(x) = `
x!x0
Conclusion
Supposons qu’on à calculer lim H(x) où
x!x0
Si
f1 P1 ; f2 P2 ; :::; fr Pr
g1 Q1 ; f2 Q2 ; :::; fs Qs
Exemples
Exemple1
Calculez en utilisant les équivalences la limite suivante
p3
1+x 1
lim
x!0 sin(x)
Puisque
p
3 x
1+x 1 (x ! 0)
3
sin(x) x (x ! 0)
donc p
3
1+x 1 1
(x ! 0)
sin(x) 3
et par conséquent p
3
1+x 1 1
lim = :
x!0 sin(x) 3
Un tel polynôme peut toutefois exister sans que f (n) (x0 ) existe et même
sans que f soit continue en x0 . Ceci nous amène à introduire la notion de
développement limité.
lim "(x) = 0
x!0
On écrit aussi :
Exemple :
Pour x 6= 1, on obtient par division suivant les puissances croissantes à
l’ordre n
1 xn+1 x
= 1 + x + x2 + ::: + xn + = 1 + x + x2 + ::: + xn
1 x 1 x 1 x
x 1
or, "(x) = 1 x
! 0 quand x ! 0, d’où le développement limité de 1 x
1
= 1 + x + x2 + ::: + xn "(x)
1 x
Remarques
a) L’existence du développement limité de f implique
lim f (x) = a0
x!0
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES256
Unicité
Théorème7
Si f admet un développement limité d’ordre n au voisinage de 0, ce dé-
veloppement est unique.
Preuve du Théorème7
Suppposons que l’on puisse écrire pour tout x non nul appartenant à
I (intervalle ouvert de centre 0)
f (x) = a0 + a1 x + ::: + an xn + xn "1 (x), avec lim "1 (x) = 0;
et
f (x) = b0 + b1 x + ::: + bn xn + xn "2 (x), avec lim "2 (x) = 0;
on a alors pour tout x 2 Inf0g
lim [(a0 b0 ) + (a1 b1 )x + ::: + (an bn )xn ] = lim [xn ["2 (x) "1 (x)]] :
x!0 x!0
On obtient donc :
a0 b0 = 0
on a alors pour tout x 2 Inf0g
an bn = "2 (x) "1 (x) d’où an bn = lim ["2 (x) "1 (x)] = 0;
x!0
Théorème 8
Si f (n) (0) existe, alors f admet le développement limité (unique)
Preuve du Théorème 8 :
Théorème 9
Si f (n) (0) existe et si f admet un développement limité d’ordre n
Remarque
Le théorème 9 permet le calcul des dérivées à partir d’un développement
limité.
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES258
Exemple
On sait que la fonction :
1
x 7! f (x) =
1 x
est indé…niment dérivable dans Rnf1g. On a vu que pour tout n 0
1
= 1 + x + x2 + ::: + xn + xn "(x) ("(x) ! 0 quand x ! 0)
1 x
Puisque dans cet exemple :
an = 1
et d’autre part :
f (n) (0)
an = :
n!
Donc :
8n 0 : f (n) (0) = n!
Remarque
Si l’existence des dérivées n’est pas prévue par une autre voie, elle ne
résulte pas de l’existence d’une développement limité. Autrement dit, si le
développement de Maclaurin existe, tout autre développement est identique,
mais un développement limité peut exister sans que la formule de Maclaurin
soit applicable.
x 0 xn (n)
f (x) = f (0) + f (0) + ::: + f (0) + xn "(x); avec : lim "(x) = 0:
1! n! x!0
1. f (x) = sin x : f (p) (x) = sin x + p 2 ; f (2p+1) (0) = ( 1)p ; f (2p) (0) =
0;
x3 x5 x2n+1
sin x = x + + :::( 1)n + o(x2n+2 )
3! 5! (2n + 1)!
2. f (x) = cos x : f (p) (x) = cos x + p 2 ;
x2 x4 n x
2n
cos x = 1 + + ::: + ( 1) + o(x2n+1 ):
2! 4! (2n)!
3. f (x) = ex : f (p) (x) = ex ;
x x2 xn
ex = 1 + + + ::: + + o(xn )
1! 2! n!
4. f (x) = (1 + x) ; ( 2 R); à condition que (1 + x) > 0; soit x > 1:
f 0 (x) (1 + x) 1 =) f 0 (0) =
=
f 00 (x) ( = 1)(1 + x) 2 =) f 00 (0) = ( 1)
f 000 (x)( = 1)( 2)(1 + x) 3 000
=) f (0) = ( 1)( 2)
f (4) (x) ( = 1)( 2)( 3)(1 + x) 4 =) f (4) (0) = ( 1)( 2)( 3)
::::::::::::::::::::::::
(p)
f (x) = ( 1)( 2)( 3):::[ (p 1)](1 + x) p
= ( 1)( 2)( 3):::( p + 1)(1 + x) p :
Donc :
f (p) (0) = ( 1)( 2)( 3):::( p + 1):
Soit en remplaçant
( 1) ( 1):::( n + 1)
(1 + x) = 1 + x + x2 + ::: + xn + o(xn ):
2! n!
Remarquons que si est un entier positif et n au moins égal à , la
partie régulière du développement précédent reproduit le développement du
binôme.
La dernière formule écrite successivement pour = 12 et = 12 donne :
p x x2 1 1:3:5:::(2n 3) n
1+x=1+ + ::: + ( 1)n x + o(xn )
2 2:4 2:4: ::: (2n)
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES260
donc
Preuve du Théorème11
f (x) + g(x) = Pn (x) + Qn (x) + xn ("1 (x) + "2 (x)) = Hn (x) + xn "(x);
avec :
Hn (x) = Pn (x) + Qn (x) et "(x) = "1 (x) + "2 (x):
Bien sur on a :
Exemple :
On sait que
1
= 1 + y + ::: + y n + y n n (y) pour jyj < 1; (1)
1 y
avec lim n (y) = 0:
y!0
Soit g une fonction dé…nie au voisinage de 0 et admettant le développe-
ment limité
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES262
f (x) 1 1 x x2
= f (x) = (3x x2 + x2 "2 (x)) + + x2 "1 (x) ;
g(x) g(x) 2 4 8
d’où :
f (x) 3x 5 2
= x + x2 "3 (x); avec lim "3 (x) = 0:
g(x) 2 4 x!0
Exemple
Développement de la fonction x ! ecos x , à l’ordre 5, au voisinage de 0.
u2 u 3 u4 u5
ecos x = e:ecos x 1
=e 1+u+ + + + + u5 "1 (u) ;
2 6 24 120
x2 x4
avec u = cos x 1= 2
+ 24
+ x5 "2 (x)
Il en résulte
x2 x4 1:x4
ecos x = e 1 + + + + x5 "(x)
2 24 2:4
x2 x4
= e 1 + + x5 "(x)
2 6
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES264
Exercice1
a) Ecrire le développement de Taylor-Maclaurin de la fonction f (x) = ex ,
jusqu’à l’ordre n = 8:
b) Montrez que pour jxj 1; on a l’estimation du reste :
5
R8 < 10
xn+1
Rn (x) = e x; avec 0 < < 1:
(n + 1)!
x
e) Montrez que pour x …xé, fe :0< < 1g est borné.
f) Montrez que pour x …xé,
xn+1
lim =0
n!1 (n + 1)!
lim Rn (x) = 0
n!1
Solution Exercice1
a) Développement de la fonction f (x) = ex ; au voisinage de zéro :
En calculant les dérivées successives de f (x), nous avons :
f (x) = ex ; f (0) = 1;
f 0 (x) = ex ; f 0 (0) = 1;
e) En e¤et, puisque < 1, la quantité e x est bornée, pour x …xé (elle est
plus petite que ex si x > 0 et plus petite que 1 si x < 0):
f) Montrons que :
xn+1
!0 quand n ! 1:
(n + 1)!
En e¤et,
xn+1 x x x x x
= : : : : : :
(n + 1)! 1 2 3 n n+1
Si x est un nombre …xé, il existe alors un entier positif N (on peut prendre
N = E(x) + 1) tel que
jxj < N:
Posons jxj
N
= q. Alors, compte tenu de ce que 0 < q < 1, nous pouvons
écrire pour n = N + p;
xn+1 x x x x x
= : : : : :
(n + 1)! 1 2 3 n n+1
x x x x x x x
= : : : : : : : :
1 2 3 N 1 N N +p N +p+1
N 1
x x x x x
< : : : : :q:q: :q = q p+2 ;
1 2 3 N 1 (N 1)!
xN 1
n ! 1 () p ! 1. Puisque (N 1)!
est constant, donc
xN 1 p+2
lim q =0
p!1 (N 1)!
et par conséquent :
xn+1
lim =0
n!1 (n + 1)!
xn+1 xn+1
g) Rn (x) = (n+1)!
e x: Puisque lim = 0 et e x
ne dépend pas de
n!1 (n+1)!
n; alors :
lim Rn (x) = 0 pour tout x 2 R …xé.
n!1
h) Puisque
x x2 x3 xn
ex = 1 + + + + + + Rn (x)
1 2! 3! n!
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES267
Donc :
x x2 x3 xn
ex (1 ++ + + + ) = Rn (x)
1 2! 3! n!
lim Rn (x) = 0 pour tout x 2 R …xé, implique donc :
n!1
x x2 x3 xn
lim ex (1 + + + + + ) = 0:
n!1 1 2! 3! n!
Pour x 2 R …xé, la dernière relation implique qu’on peut approximer ex par
2 3 n
le polynôme (1 + x1 + x2! + x3! + + xn! ) avec n’importe quelle précision, en
choisissant n assez grand. En e¤et. Supposons qu’on veuille approximer ex
2 3 n
par le polynôme Pn (x) = 1 + x1 + x2! + x3! + + xn! avec une erreur inférieure
à " = 10 7 par exemple: Puisque
Exercice2
Considérons la fonction f (x) = sin(x):
a) Calculez puis représenter sur le même graphique : f (x) et les polynômes
approximants P1 (x) , P3 (x) et P5 (x) de f (x) = sin(x):
P1 (x) , P3 (x) et P5 (x) véri…ant :
Rn (x)
sin(x) = Pn (x) + Rn (x); n = 1; 3; 5 lim =0
x!0 xn
lim Rn (x) = 0
n!1
Solution Exercice2
a)
P1 (x) = x
x3
P3 (x) = x
6
x3 x5
P5 (x) = x +
6 120
D’après ce graphique on voit bien que si x est assez proche de zéro, les
valeurs de f (x) = sin(x); P1 (x); P2 (x); P3 (x) sont trés proches. Si x est assez
loin de zéro, les valeurs de ces quatres fonctions peuvent di¤erer et l’écart
peut etre trés grand. Pour x …xe quelconque, et pour rendre l’écart entre
f (x) = sin(x) et Pn (x) trés petit, on doit choisir n assez grand, à condition
que
lim [sin(x) Pn (x)] = lim Rn (x) = 0
n!1 n!1
b) Montrons que :
xn+1
lim Rn (x) = lim sin( + (n + 1) ) = 0
n!1 n!1 (n + 1)! 2
En e¤et. Puisque
xn+1
lim = 0 (voir exercice1)
n!1 (n + 1)!
et comme sin (n + 1) 2
1;alors :
lim Rn (x) = 0
n!1
x3
sin(x) x
6
soit en remplaçant :
1 3
sin 20 = sin = 0; 342:
9 9 6 9
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES269
x4 x4
R3 = sin( + 4 ) = sin( + 2 )
4! 2 4!
soit en remplaçant :
4 1 4 1
jR3 j = sin ( + 2 ) = 0; 0006 < 0; 001:
9 4! 9 4!
L’érreur commise est donc inférieure à 0; 001;c’est-à-dire que sin 20 =
0; 342 à 0; 001 près.
Exercice3
On considère la fonction f (x) = (1 + x) ; 2 R; x 2 ] 1; +1[ :
a) Montrez que f véri…e les hypothèse du théorème de Maclaurin Young.
b) Ecrire la formule de Maclaurin Young associée à f (x) = (1 + x) ; au
voisinage de 0:
Solution Exercice3
a)
ln(1+x)
f (x) = (1 + x) = e :
Si x 2 ] 1; +1[ ; 2 R; f est indé…niment dérivable. Elle véri…e les
hypothèse du théorème de Taylor Maclaurin.
b) Appliquons la formule de Maclaurin avec reste de young au voisinage
de 0 :
f 0 (x) (1 + x) 1 =) f 0 (0) =
=
f 00 (x) ( = 1)(1 + x) 2 =) f 00 (0) = ( 1)
f 000 (x)( = 1)( 2)(1 + x) 3 000
=) f (0) = ( 1)( 2)
f (4) (x) ( = 1)( 2)( 3)(1 + x) 4 (4)
=) f (0) = ( 1)( 2)( 3)
::::::::::::::::::::::::
(p)
f (x) = ( 1)( 2)( 3):::[ (p 1)](1 + x) p
= ( 1)( 2)( 3):::( p + 1)(1 + x) p :
Donc :
f (p) (0) = ( 1)( 2)( 3):::( p + 1):
Soit en remplaçant
( 1) ( 1):::( n + 1)
(1 + x) = 1 + x + x2 + ::: + xn + o(xn ):
2! n!
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES270
Exercice4
Trouvez en appliquant l’exercice 3, le développement de Taylor avec reste
de Young au voisinage du point x0 = 1; avec n = 3 de la fonction :
p
f (x) = x
Solution Exercice4 p
b) On peut écrire f (x) = x sous la forme suivante :
p 1
f (x) = x = (1 + y) 2 ; y = x 1
p y 1 1
1 2 12 21 1 12 2 3
1+y = 1+ + 2 2 y + y + o y3
2 2! 3!
y y2 y3
= 1+ + + o y3
2 8 16
p
d’où le développement de f (x) = x au voisinage du point x0 = 1 :
p x 1 (x 1)2 (x 1)3
x=1+ + + (x 1)3 "(x); avec lim "(x) = 0:
2 8 16 x!1
Exercice5
Soit f (x) = xn ; n 2 N ; n 2; n pair
a) Montrez en utilisant la dé…nition que f admet au point x0 = 0; un
minimum local.
b) Montrez par une autre méthode que f admet au point x0 = 0; un
minimum local.
Solution Exercice5
8x 2 I = ] ; + [ : f (x) f (0):
f 0 (x) = nxn 1
=) f 0 (0) = 0
f 00 (x) = n(n 1)xn 2 ) f 00 (0) = 0
Si p = n 1
f (n 1)
(x) = n(n 1)::: 2:x ) f (n 1)
(0) = 0
Si p = n
Puisque :
Exercice6
Soit f (x) = xn ; n 2 N ; n impair
a) Montrez en utilisant la négation de la dé…nition, que x0 = 0; n’est ni
un minimum local ni un maximum local pour f .
b) Montrez par une autre méthode que x0 = 0; n’est ni un minimum local
ni un maximum pour f .
Solution Exercice6
a) Démontrons que x0 = 0 n’est pas un minimum local. En e¤et considé-
rons la proposition (P ) suivante :
(P ) Il existe un voisinage I = ] ; + [ du point x0 = 0 tel que :
8x 2 I = ] ; + [ : f (x) f (0)
(Q) : Pour tout intervalle I" = ] "; +"[ de centre 0; il existe au moins un
e 2 I" = ] "; +"[ tel que :
point x
f (e
x) < f (0)
"n "n
f (e x)n = ( 1)n
x) = (e = < 0 = f (0)
2n 2n
De la même façon on démontre que x0 = 0 n’est pas un maximum local.
En e¤et. Soit I" = ] "; +"[ un intervalle quelconque de centre 0: Considérons
b = 2" : Bien sur x
x b 2 I" = ] "; +"[ et on a :
"n
f (b x)n =
x) = (b > 0 = f (0)
2n
b) On applique le théorème4 du chapitre7. Supposons que n > 1: On a
f 0 (x) = nxn 1
=) f 0 (0) = 0
f 00 (x) = n(n 1)xn 2 ) f 00 (0) = 0
Si p = n 1
f (n 1)
(x) = n(n 1)::: 2:x ) f (n 1)
(0) = 0
Si p = n
Puisque :
Solution Exercice7
Cherchons les valeurs critiques de la fonction
f 0 (x) = 0 () 4 x3 3x2 + 3x 1 =0
L’unique solution de l’équation précedente est :
x=1
Exercice8
Calculez en utilisant les développements limités et les équivalences, la
limite de la fonction suivante :
(1 cos(x)): arctan(x)
lim
x!0 x: sin2 (x)
Solution Exercice8
On a :
x2 x2
cos(x) = 1 + 0:x3 + x3 "1 (x) =) 1 cos(x)
2! 2
sin(x) = x + 0:x + x "2 (x) =) sin (x) = x + x "3 (x) ) sin2 (x)
2 2 2 2 2
x2
D’autre part :
sin2 (x) x2
=) x: sin2 (x) x2 :x = x3
x x
arctan(0) = y () tan(y) = 0 () y = 0
1
arctan0 (x) = 2
=) arctan0 (0) = 1
1+x
Finalement on a :
Solution Exercice9
Cette expression s’écrit pour x > 0
r r ! " 1 1
#
1 1 3 1 1 1 2 3 1 3
+1
x2 (1 + 2
) x3 (1 + + 3) x = 1+ 1+ + 3 x
x x 2x x x x2 2x x
" #
2 2
+1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 1 3 1
x 1+ 1 + 3 + + 3
2 x x2 8 x x2 3 2x x 9 2x x
+1 1 1 1 1 3 1
x + = x
x2 2 8 4 8
On a donc : si =1
r !
p 3 3 3
lim x2 + x 1 x3 + x2 + 1 x =
x!1 2 8
si >1:
r !
p 3 3
lim x2 + x 1 x3 + x2 + 1 x = 1
x!1 2
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES275
si <1:
r !
p 3 3
lim x2 + x 1 x3 + x2 + 1 x = 0
x!1 2
Exercice10
Soit f et g deux fonctions dé…nies au voisinage de 0 et admettant les
développements limités d’ordre 2 au voisinage de zéro, suivants :
lim g(x) = 2 6= 0
x!0
f 3 5 2
(x) = x x + x2 "(x) : avec lim "(x) = 0
g 2 4 x!0
Exercice11
Trouvez de deux manières di¤érentes le développement limité à l’ordre 5,
de la fonction f (x) = tan(x); au voisinage de zéro.
Solution Exercice11
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES276
x3 x5 x2 x4
sin(x) = x + + o(x6 ) et cos(x) = 1 + + o(x5 ):
6 120 2 24
La division suivant les puissances croissantes donne :
x3 2x5
tan( x) = x + + + o(x5 )
3 15
Une autre méthode consiste à calculer les dérivées de tan( x) et appliquer
la formule de Taylor :
tan0 (0) tan00 (0) 2 tan000 (0) 2 tan(4) (0) 2 tan(5) (0) 5 5
tan( x) = tan(0)+ x+ x+ x+ x+ x +x "(x)
1! 2! 3! 4! 5!
En faisant le calcul on retrouve la formule précédente.
Exercice12
Trouvez le développement limité à l’ordre 4, de la fonction f (x) = x cot(x); au
voisinage de zéro.
Solution Exercice12
x2 x4
cos x = 1 + + x4 "1 (x)
2 24
x3 x5
sin x = x + 0:x4 + + x5 "2 (x)
6 120
sin x x2 x4
= 1 + + x4 "2 (x)
x 6 120
Notons
x2 x4
R(x) = 1 +
2 24
x2 x4
S(x) = 1 +
6 120
sin x
les parties régulières de cos x et de x : D’après le théorème11, la partie
régulière du développement de x cot(x) = x cos x
1 sin x s’
obtient en faisant la di-
vision suivant les puissances croissantes de x jusqu’à l’ordre 4, de R par S:
On obtient : 2 4 2 x4
+1 x2 + x24 1 x6 + 120
2 x4 4
1 + x6 120
1 13 x2 x45
1 2 4
0 3
x + x30
4 x6
+ 13 x2 x18 + 360
x4 x6
0 45
+ 360
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES277
1 2 x4
Donc le polynôme cherché est : 1 3
x 45
et le développement de x cot(x) =
cos x
x 1 sin x
sera :
cos x x2 x4
x cot(x) = =1 + x4 "(x) : avec lim "(x) = 0
x 1 sin x 3 45 x!0
Exercice13
x2 x4
u = cos x 1= + + x5 "1 (x)
2 24
et
u2 u3 u 4 u5
eu = 1 + u + + + + + u5 "2 (u)
2 6 24 120
Donc
cos x cos x 1 u2 u 3 u4 u5
e = e:e =e 1+u+ + + + + u5 "1 (u) ;
2 6 24 120
2 3 4 5 2 4
Dans l’expression 1 + u + u2 + u6 + u24 + 120
u
; on remplace u = x2 + x24 et
on ne garde que les termes de degré inferieur ou égale à 5. Il est clair qu’on
3 4 u5
enlève les termes u6 ; u24 et 120 (on obtient x6 ; x7 :::), et on utilise seulement
2
1 + u + u2
u2 1 x2 x4 2 1 x4 x6 x8
= ( + ) = + 2
2 2 2 24 2 4 24 24
On ne garde dans cette expression que le terme de degré 5; en l’occurence
4
le terme : x8 : On obtient donc :
u2 x2 x4 x4 x2 4x4 x2 x4
1+u+ =1 + + =1 + =1 +
2 2 24 8 2 24 2 6
Il en résulte
CHAPITRE 5. FORMULES DE TAYLOR. DEVELOPPEMENTS LIMITES278
x2 x4
ecos x = e:ecos x 1
=e 1 + + x5 "(x)
2 6
ou encore :
e 2 e 4
ecos x = e x + x + x5 "(x) : avec : lim "(x) = 0
2 6 x!0
Deuxième partie
SEMESTRE II : INTEGRALE
ET PRIMITIVE. EQUATIONS
DIFFERENTIELLES
D’ORDRE 1 ET 2.
FONCTIONS DE PLUSIEURS
VARIABLES : LIMITE,
CONTINUITE, DERIVEES
PARTIELLES, FORMULE DE
TAYLOR, OPTIMISATION
DIFFERENTIABLE
279
Chapitre 6
INTEGRALE ET PRIMITIVE
280
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 281
(5)
4 8:jpg
Remarque1
On voit que géométriquement R (f; d; ) approxime l’aire limitée par une
courbe y = f (x) ; l’axe des x et les droites x = a; x = b. Plus on augmente
le nombre de subdivisions, plus cette approximation est meilleure. Ceci nous
ramène à la dé…nition suivante :
Dé…nition2
Soit f : [a; b] ! R: Nous dirons que f est integrable au sens de Riemann
sur [a,b], si la somme de Riemann R (f; d; ) a une limite, quand n ! 1 (ou
ce qui revient à que que chaque xk ! 0) , et ceci indépendament du choix
de la subdivision d = fa = x0 ; x1 ; x1 ; :::xn 1 ; xn = bg ; et de l’ensemble de
points = f 1 ; 2 ; :::; n g : cette limite quand elle existe s’appelle integrale de
Rb
Riemann de f sur [a,b] et on la note : a f (x) dx : En d’autres termes :
Augmentons le nombre n de points de la subdivision de telle façon . d et de
, nous dirons que f noterons cette limite
Z b
f (x) dx = lim R (f; d; ) (3)
a n!1
Théorème1
Soit f : [a; b] ! R telle que f est continue ou continue par morceaux sur
Rb
[a; b]. Alors l’integrale de Riemann de f sur [a,b], a f (x) dx existe.
Remarque2 Rb
Géométriquement, la valeur de l’intégrale a f (x) dx représente l’aire li-
mitée par la courbe y = f (x), l’axe des x et les droites verticales x = a et
x = b seulement si f (x) 0: Si f (x) prend des valeurs positives et négatives,
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 283
I (f ) = (b a) c:
Interprétation géométrique
Si c > 0; l’intégrale est l’aire du rectangle de cotés (b a) et c.
Si c < 0; alors (b a) c < 0. L’intégrale est l’opposée de l’aire du rectangle
de cotés (b a) et c
Notation et vocabulaire
L’intégrale I (f ) sur [a; b] est notée :
Z b Z b Z b
f (t) dt; f (x) dx; f (u) du; :::
a a a
R
Cette notation est due à Leibniz. Le symbole est un S stylisé pour
signaler que l’on e¤ectue une somme intégrale.
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 284
Théorème2
Soit f : [a; b] ! R telle que f est continue sur [a; b]. Alors il existe deux
suites de fonctions en escaliers (gn ) et (hn ) telle que :
a) pour tout n de N et tout t de [a; b] ; gn (t) f (t) hn (t)
b) les suites I (gn ) et I (hn ) sont convergentes et ont même limite `
c) si (sn ) et (tn ) sont deux suites de fonctions en escalier qui encadrent
f et telles que les suites I (sn ) et I (tn ) aient une limite commune `0 alors
` = `0 :
Dé…nition 4
Soit f : [a; b] ! R telle que f est continue sur [a; b]. La limite
commune ` véri…ant les conditions a), b) et c) du théorème 2 s’appelle
l’intégrale de Riemann de f sur [a; b]. On la note
Z b
`= f (t) dt:
a
Bien sur les fonctions gn et hn sont des fonctions en escalier sur [a,b] et
d’après (4),
(3)
5 0:jpg
1 1
u0 = f (1) ; u1 = f + f (1) ;
2 2
1 1 1 3
u2 = f +f +f + f (1) ; :::
4 4 2 4
v0 = f (0) ;
1 1
v1 = f (0) + f ;
2 2
1 1 1 3
v2 = f = (0) + f +f +f ; :::
4 4 2 4
1 1 2
I (f ) = lim un = lim f + + ::: + f (1) :
n!+1 n!+1 2n 2n 2n
Aire et intégrale
Dans l’exemple ci-dessus, on conçoit que lorsque n augmente indé…niment
‹‹les domaines colorés tendent à recouvrir intégralement le domaine sous la
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 286
(4)
5 1:jpg
Preuve du théorème3
C’est une conséquence directe de la dé…nition.
Linéarité de l’intégration
Théorème4
f et g sont deux fonctions continues sur un intervalle I; est un réel
quelconque.
Quels que soient les réels a et b dans l’intervalle I :
Z b Z b Z b Z b Z b
f (t) dt = f (t) dt et (f + g) (t) dt = f (t) dt + g (t) dt:
a a a a a
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 287
Démonstration.
1. f 0 sur [a; b] ; alors les sommmes de Riemann R (f; d; ) sont
positives pour toute subdivision d = fa = x0 ; x1 ; x1 ; :::xn 1 ; xn = bg ; et pour
tout ensemble de points = f 1 ; 2 ; :::; n g : Puisque la limite d’une suite
Rb
positive ou nulle est positive ou nulle, alors I(f ) = a f (t) dt 0:
2. De l’hypothèse f g; on déduit g f 0 sur [a; b] ; d’où
I (g f ) 0;
soit en utilisant la linéarité de l’intégration,on obtient : I (g) I (f ) 0;
donc I (f ) I (g) :
Théorème 5
f est une fonction continue sur un intervalle I; m et M sont deux réels ;
a et b sont deux réels de l’intervalle I tels que aR b:
b
Si m f M sur [a; b] ; alors m (b a) a
f (t) dt M (b a) :
Démonstration.
Pour tout t dans [a; b] ;
m f (t) M (5)
1
Rb
Le nombre b a a
f (t) dt est appelé valeur moyenne de f entre a et
b:
Démonstration.
On fera la preuve dans le cas où la fonction f est monotone, par exemple
f croissante.
1er cas a < b: puisque f est croissante ;, pour tout x dans [a; b] ; f (a)
f (x) f (b) :
D’après le théorème 4,
Z b
f (a) (b a) f (t) dt f (b) (b a)
a
et, puisque
Z b
1
b a > 0; alors : f (a) f (t) dt f (b) :
b a a
Rb
Le réel b 1 a a f (t) dt est dans l’intervalle [f (a) ; f (b)], donc il existe c1
dans [a; b] tel que
Z b
1
f (t) dt = f (c1 ) ;
b a a
(voir théorème des valeurs intermédiaires), d’où le résultat.
Rb Ra
2eme cas : a > b: Alors a f (t) dt = b
f (t) dt, et puisque b < a,
d’après le cas précédent, il existe c2 dans [a; b] tel que
Z a
f (t) dt = (a b) f (c2 ) :
b
On en déduit que :
Z a
f (t) dt = (b a) f (c2 )
b
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 289
et donc Z b
f (t) dt = (b a) f (c2 ) :
a
Cas général, f quelconque :
La preuve est la meme dans le cas géneral. En e¤et. Puisque f est continue
sur l’intervalle I; alors f ([a; b]) = [m; M ] où
f est continue sur l’intervalle [a; b]; donc il existe x0 2 [a; b]; x1 2 [a; b]; tels
que : f (x0 ) = m; f (x1 ) = M: Par conséquent :
D’après le théorème 4,
Z b
f (x0 ) (b a) f (t) dt f (x1 ) (b a)
a
Ceci implique : Z b
1
f (x0 ) f (t) dt f (x1 ):
b a a
6.2 Primitives
Nous allons démontrer, grâce au calcul intégral, que toute fonction conti-
nue f sur un intervalle I, est la dérivée d’une fonction F; qui sera appelée
primitive de f:
Dé…nition 5
f est une fonction dé…nie sur un intervalle I. Une primitive de f sur I est
une fonction F dérivable sur I, telle que pour tout x dans I; F 0 (x) = f (x) :
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 290
Démonstration Rx
D’après le théorème 8, la fonction x 7! a f (t) dt est la primitive G de f
sur I; telle que G (a) = 0: Si F est une primitive quelconque de f sur I; alors
il existe une constante réelle k telle que pour toutRx de I; G (x) = F (x) + k.
x
Or G (a) = 0; donc k = F (a) ; et ainsi : G(x) = a f (t) dt = F (x) F (a).
Rb
En choisissant x = b; on obtient G (b) = a f (t) dt = F (b) F (a) :
Remarque3
On écrit souvent la di¤érence F (b) F (a) : sous la forme condensée
[F (t)]ba :
Ainsi Z b
f (t) dt = [F (t)]ba = F (b) F (a) :
a
Exemple
Sur R; x 7! cos x a pour primitive x 7! sin x d’où :
Z
cos t dt = [sin t]0 = sin sin 0 = 0:
0
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 293
Démonstration
La fonction u :v est dérivable sur I avec (u v)0 = u0 v + u v 0 :
Ainsi
u v 0 = (u v)0 u0 v
Puisque u v 0 ; (u v)0 et u0 v sont continue sur I, on déduit que
Z b Z b
0
(u v ) (t) dt = (u v)0 (t) (u0 v) (t) dt:
a a
On obtient donc :
Z b Z b
u (t) v 0 (t) dt = [u (t) v (t)]ba u0 (t) v (t) dt:
a a
ExempleR
1
calcul de 0 t et dt
R1 t
0
t e dt est de la forme
Z 1
u (t) v 0 (t) dt; avec u (t) = t et v 0 (t) = et :
0
Remarque2
Il existe des fonctions élémentaires dont les primitives existent mais ne
sont pas des fonctions élémentaires.
Exemples de fonctions dont les primitives existent mais ne sont
pas des fonctions élémentaires.
2
Exemple1 f (x) = e x = ex12 , f est dé…nie et continue sur R: Donc f
admet une pritive dans R; c’est à dire il existe :
x2
F : R ! R telle que : F 0 (x) = e : 8x 2 R:
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 295
sin(x)
G : ]0; +1[ ! ]0; +1[ telle que : G0 (x) = : 8x 2 ]0; +1[ :
x
Il n’existe aucune fonction élémentaire, avec laquelle on pourrait exprimer
G:
Z
xm+1
1: xm dx = + C; m 6= 1;
m+1
Z
dx
2: = log jxj + C;
x
Z
3: cos x dx = sin x + C;
Z
dx
4: = tgx + C;
cos2 x
Z
5: ch x dx = sh x + C;
Z
dx
6: = arctg x + C;
1 + x2
Z
0 dx 1 x
6: = arc tg + C;
a2 + x2 a a
Z
dx
7: p = arc sin x + C;
Z 1 x2
0 dx x
7: p = arc sin + C;
a2 x2 a
Z
8: ex dx = ex + C;
Z
9: sin x dx = cos x + C;
Z
dx
10: 2 = cotg x + C;
Z sin x
11: sh x dx = ch x + C;
Z
dx 1 1+x
12: 2
= log + C;
1 x 2 1 x
Z
0 dx 1 a+x
12 : = log + C;
a2 x2 2a a x
Z p
dx
13: p = log x + x2 + a2 + C;
Z x 2 + a2
0 dx p
13 : p = log x + x2 a2 + C;
x2 a2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 297
Application pratique
R du théorème 1
Soit à calculer f dx; f 2 C (I). Il peut être utile de chercher une fonction
h : J ! I; véri…ant les conditions du théorème1, de sorte que le calcul de
Z
f (h (t)) h0 (t) dt = (t) + C
1
soit plus facile. D’après le théorème1, la fonction h est une primitive
de la fonction f: En d’autres termes :
Z
f dx = h 1 (x) + C
Règle pratique R :
Soit à calculer f dx; f : I ! R continue.
1.On construit h : J ! I bijective, h 2 C 1 (J) et h 1
2 C 1 (I)
2. On pose x = h(t)
3.dx = h0 (t)dt
4.f (x) = f (h(t))
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 298
avec :
x = h(t) = sin(t)
f (x) = 1 x2
R R
Pour caluler '(t)dt = (t); on calcule f (x)dx = F (x) + C: Puis on
remplace dans F (x) + C; x par h(t); c’est à dire :
Z
'(t)dt = F (h(t)) + C:
sin3 (t)
= sin(t) +C
3
Conclusion R
On a vu à travers cet exemple qu’on avait une intégrale '(t)dt, di¢ cile
à calculer. On a essayé d’écrire la fonction '(t) sous la forme suivante :
'(t) = f (h(t))h0 (t); c’est dire qu’on a consideré un changement de variables :
h : I ! J, h 2 C 1 (I) où on pose x = h(t): Avec ces notations ona :
Exemple4’ R R
Soit à calculer : '(t)dt = t22t+3
+3t+5
dt; '(t) = t22t+3
+3t+5
On va essayer d’écrire la fonction '(t) sous la forme suivante : '(t) =
f (h(t))h0 (t)
2t + 3
'(t) = 2
t + 3t + 5
Si on pose
1
x = h(t) = t2 + 3t + 5 et f (x) =
x
Alors
'(t) = f (h(t))h0 (t)
et
Z Z Z Z
0 1
'(t)dt = f (h(t))h (t)dt = f (x)dx = dx = log jxj+C = log t2 + 3t + 5
x
Exemple5
Z Z Z
x x x
xe dx = x de = xe + e x dx = xe x
e x
+ C:
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 301
Considérons l’intégrale
Z
dx
I1 = :
ax2 + bx + c
Transformons tout d’abord le dénominateur en le mettant sous la forme
d’une somme ou d’une di¤érence de carré
b c
ax2 + bx + c = a x2 + x + =
a a
" #
2 2
b b c b
= a x2 + 2 x + + =
2a 2a a 2a
" # " #
2 2
b c b2 b 4ac b2
= a x+ + =a x+ +
2a a 4a2 2a 4a2
8 h i
< b 2 4ac b2
a x + 2a + k 2 si b2 4ac < 0 : k 2 = 4a2
= h i
: b 2 2 b2 4ac
a x + 2a k si b2 4ac > 0 : k 2 = 4a2
Par conséquent,
Z Z
(2ax + b) dx dt
2
= = log jtj + C = log ax2 + bx + c + C:
ax + bx + c t
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 303
R dx
Calcul des integrales du type p
ax2 +bx+c
:
h i
b 2 4ac b2
Ecrivons ax2 + bx + c = a x + 2a
+ 4a2
1) a > 0 et b2 4ac < 0
2s 3
p 2
p b 4ac b2
ax2 + bx + c = a4 x+ + 5
2a 4a2
2s 3
2
p b 4ac b2
= a4 x+ + k25 : k2 =
2a 4a2
Si on pose
b
t=x+ =) dt = dx
2a
et Z Z
dx 1 dt
p =p p
2
ax + bx + c a t + k2
2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 304
Z Z p
dx 1 1 dt
p = p = p log t + t2
p k2 + C
2
ax + bx + c a t2 k 2 a
s
2
1 b b b2 4ac
= p log x + + x+ +C
a 2a 2a 4a2
L’intégrale du type
Z
Ax + B
p dx
ax2 + bx + c
peut être calculée à l’aide de transformation analogues à celles considérées
au points précédents :
Z A
Ax + B (2ax + b) + B Ab
2a 2a
p dx = p dx =
ax2 + bx + c 2
ax + bx + c
Z Z
A 2ax + b Ab dx
= p dx + B p :
2a 2
ax + bx + c 2a 2
ax + bx + c
E¤ectuons dans la première intégrale un changement de variable, en po-
sant
ax2 + bx + c = t; (2ax + b) dx = dt;
nous avons :
Z Z p p
(2ax + b) dx dt
p = p = 2 t + C = 2 ax2 + bx + c + C:
ax2 + bx + c t
La seconde intégrale a déjà été calculée au paragraphe précédent.
Exemple 8.
Z Z 5
5x + 3 2
(2x + 4) + (3 10)
p dx = p dx =
2
x + 4x + 10 x2 + 4x + 10
Z Z
5 2x + 4 dx
= p dx 7 q =
2 2
x + 4x + 10 (x + 2)2 + 6
p q
= 5 x2 + 4x + 10 7 log x + 2 + (x + 2)2 + 6 + C =
p p
= 5 x2 + 4x + 10 7 log x + 2 + x2 + 4x + 1 + C:
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 306
Q (x) B0 xm + B1 xm 1
+ ::: + Bm
R(x) = = :
f (x) A0 x n + A1 x n 1 + ::: + An
Remarque
Si la fraction est irrégulière, en divisant le numérateur par le dé-
nominateur (suivant la règle de la division euclidienne des polynômes), on
peut représenter la fraction initiale comme la somme d’un polynôme et d’une
fraction régulière :
Q (x) F (x)
R(x) = = M (x) + ;
f (x) f (x)
F (x)
où M (x) est un polynôme et f (x)
est une fraction régulière.
Exemple 9. Soit
x4 3
x2 + 2x + 1
une fraction rationnelle irrégulière.
Divisons le numérateur par le dénominateur (suivant la règle de la
division euclidienne des polynômes), nous avons :
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 307
x4 3 x2 + 2x + 1
x4 2x3 x2 x2 2x + 3
0 2x3 x2 3
+2x3 + 4x2 + 2x
0 + 3x2 + 2x 3
3x2 6x 3
0 4x 6
Donc
x4 3 = x2 + 2x + 1 x2 2x + 3 + ( 4x 6)
et par conséquent
x4 3 4x + 6
2
= x2 2x + 3 2
:
x + 2x + 1 x + 2x + 1
L’intégration des polynômes ne présentant aucune di¢ culté, notre
tâche consiste donc à intégrer les fractions rationnelles régulières.
p
On pose t = x + 2
=) dt = dx; et J devient :
Z Z
dx dt 2 p2 4q p2
J= = ; k = q = > 0 (racines complexes)
x2 + px + q t2 + k 2 4 4
Or Z
dt 1 t
= arctan( ) + C:
t2 +k 2 k k
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 309
Finalement !
2 2x + p
J=p arctan p
4q p2 4q p2
et
Z !
Ax + B A Ap 2 2x + p
dx = log x2 + px + q + B p arctan p
x2+ px + q 2 2 4q p2 4q p2
Z Z
A 2x + p Ap dx
= k
dx + B
2 (x2 + px + q) 2 (x2 + px + q)k
A Ap
= Mk + B Nk
2 2
Calcul de l’intégrale Mk
Pour calculer l’intégrale Mk ; on procède par un changement de variable
en posant
t = x2 + px + q ) dt = (2x + p) dx
et Z Z Z k+1
2x + p dt t
dx = = t k dt = +C =
(x2 + px + q)k tk 1 k
1
= + C:
(1 k) (x2 + px + q)k 1
Calcul de l’intégrale Nk
Z Z Z
dx dx dt
Nk = = h ik =
(x2 + px + q)k x+ p 2
+ q p2 (t2 + m2 )k
2 4
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 310
où l’on a posé
p p2
x+ = t; dx = dt; q = m2
2 4
(par hypothèse, les racines du dénominateur sont complexes et, par consé-
2
quent, q p4 > 0).
Procédons ensuite de la manière suivante :
Z Z 2
dt 1 (t + m2 ) t2
Nk = = dt
(t2 + m2 )k m2 (t2 + m2 )k
Z Z
1 dt 1 t2
= 2 dt: (1)
m (t2 + m2 )k 1 m2 (t2 + m2 )k
Transformons cette dernière intégrale :
Z Z
t2 t:t dt
k
dt =
(t2 + m2 ) (t2 + m2 )k
Z Z !
1 d (t2 + m2 ) 1 1
= t = td :
2 (t2 + m2 )k 2 (k 1) (t2 + m2 )k 1
L’intégrale qui …gure dans le second membre est du même type que Nk ;
à cette di¤èrence que le degré du dénominateur de la fonction à intégrer est
inférieur d’une unité : (k 1) ; nous avons donc exprimé Ik en fonction de
Ik 1 :
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 311
Z Z
t2 dt 1 2t
2 = t dt
2
(t + 2) 2 (t2 + 2)2
Calculons cette intégrale en utilisant une integration par parties en posant :
u(t) = t =) u0 (t) = 1
2t 1
v 0 (t) = =) v(t) = :
(t + 2)2
2 (t2 + 2)
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 312
Donc :
Z Z
t2 dt t 1
= + dt
(t2 + 2)2 2
(t + 2) 2
(t + 2)
t 1 t
= 2
+ p arctan p
(t + 2) 2 2
Par conséquent :
Z
dx
N2 =
(x + 2x + 3)2
2
Z p
x 1 x+2 2 x+1
dx = arctan p + C:
(x2 + 2x + 3)2 2
2 (x + 2x + 3) 4 2
avec :
p2 4q < 0; c’est à dire que le polynôme (x2 + px + q) admet deux
racines complexes conjuguées de multiplicité chacune,...,
l2 4s < 0; c’est à dire que le polynôme (x2 + lx + s) admet deux racines
complexes conjuguées de multiplicité chacune.
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 313
F (x)
Alors la fraction rationnelle régulière f (x)
peut être décomposée de façon
unique, de la manière suivante :
F (x) 9
f (x)
= (xA1a) + (xA2a)2 + ::: + (xAa) + > >
>
>
::::::::::::::::::::::::::::::::::::: >
>
>
>
B1 B2
+ (x b) + (x b)2 + ::: + (x b) +
B =
(5)
+ (xM21+px+q)
x+N1
+ (xM2 +px+q)
2 x+N2
2 + ::: >
>
>
>
::: + (x2 +px+q) + ::: + (x2 +lx+s) + >
M x+N P1 x+Q1
>
>
P2 x+Q2 P x+Q
>
;
+ (x2 +lx+s)2
+ ::: +
(x2 +lx+s)
:
x2 + 2 A1 A2 A3 B1
= + 2 + 3 + :
(x + 1)3 (x 2) (x + 1) (x + 1) (x + 1) x 2
ou
0 = A1 + B1
1 = A2 + 3B1 ;
0 = A3 A2 3A1 + 3B1 ;
2= 2A3 2A2 2A1 + B1 :
La résolution de ce système donne :
1 2 2
A3 = 1; A2 = ; A1 = ; B1 = :
3 9 9
On aurait pu également déterminer certains coe¢ cients à partir des équa-
tions que l’on obtient de l’égalité (6) qui est une identité en x, en donnant à la
variable x certaines valeurs paticulières. Ainsi posons x = 1, nous trouvons
3 = 3A3 ou A3 = 1; posons x = 2; nous trouvons 6 = 27B1 ; B1 = 92 :
Si nous ajoutons à ces deux équations deux autres obtenues en égalant les
coé¢ cients de mêmes puissances de x; nous aurons quatre équations à quatre
inconnues pour déterminer les coe¢ cients. nous avons en dé…nitive la décom-
position :
x2 + 2 2 1
= +
(x + 1)3 (x 2) 9 (x + 1) 3 (x + 1)2
1 2
3 + :
(x + 1) 9 (x 2)
F (x) A B D
= + + ::: +
f (x) x a x b x d
et alors
Z Z Z Z
F (x) A B D
dx = dx + dx + ::: + dx =
f (x) x a x b x d
f (x) = (x a) (x b) ::: (x d) :
x = (Ax + B) (x 1) + C x2 + 1 :
Dans ce cas, les éléments simples du type IV entrent aussi dans la dé-
composition de la fraction Ff (x)
(x)
:
Exemple14. Soit à calculer l’intégrale
Z 4
x + 4x3 + 11x2 + 12x + 8
dx:
(x2 + 2x + 3)2 (x + 1)
d’où
x4 + ax3 + 11x2 + 12x + 8 = (Ax + B) (x + 1) +
2
+ (Cx + D) x2 + 2x + 3 (x + 1) + E x2 + 2x + 3 :
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 317
A = 1; B= 1; C = 0; D = 0; E = 1:
On a ainsi :
Z 4 Z
x + 4x3 + 11x2 + 12x + 8 x 1
2 dx = dx+
2
(x + 2x + 3) (x + 1) (x + 2x + 3)2
2
Z p
dx x+2 2 x+1
+ = 2 arc tg p + log jx + 1j + C:
x+1 2
(x + 2x + 3) 4 2
Il ressort de l’étude e¤ectuée que l’intégrale d’une fonction rationnelle
quelconque peut être exprimée par des fonctions èlèmentaire en nombre …ni :
1) par des logarithmes si les éléments simples sont du types I ;
2) par des fonctions rationnelles si les éléments simples sont du type
II ;
3) par des logaritmes et des arcs tangents si les éléments simples sont
du type III ;
4) par des fonctions rationnelles et des arcs tangents si les éléments
simples sont du type IV.
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 318
1 2 3 n 1
dn = fx0 = 0; x1 ; x2 ; :::; xn 1 ; xn = 1g 0; ; ; ; :::; ;1 :
n n n n
1 2 3 n 1 1
1 = ; 2 = ; 3 = ; :::; n 1; = =1 ; n =1
n n n n n
c’est à dire ;
k
k = ; k = 1; 2; :::; n
n
alors
k
f ( k) = f = (k=n)2 = k 2 =n2 ; k = 1; 2; :::; n
n
La somme de Riemann Rn (f; dn ; ) associée à la fonction f et la subdivision
dn ; et aux points est égale à :
X
n Xn
k2 1 1 X k2
n
Rn (f; dn ; ) = f ( k ) (xk xk 1 ) = = :
k=1 k=1
n2 n n k=1 n2
D’où Z
1 X k2
1 n
2
x dx = lim
0 n!1 n
k=1
n2
Ceci peut s’écrire :
Z 1
1 12 22 n2 12 + 22 + ::: + n2
x2 dx = lim + + ::: + = lim
0 n!1 n n2 n2 n2 n!1 n3
Or
n (n + 1) (2n + 1)
12 + 22 + ::: + n2 =
6
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 319
Donc
Z 1
n (n + 1) (2n + 1) (1 + 1=n) (2 + 1=n) 1
x2 dx = lim 3
= lim = :
0 n!1 6n n!1 6 3
Exercice2
f est la fonction x 7! x2 restreinte à l’intervalle [0; 1]. Le but de cet
exercice est de construire une suite de fonctions en escalier fgn g et fhn g qui
encadrent f pour tout n; c’est à dire :
Solution Exercice2
Pour tout entier n; n 2, on partage l’intervalle [0; 1] en n sous-intervalles
de même longueur.
1 2 3 n 1
[0; 1] = [x0 = 0; x1 ; x2 ; :::; xn 1 ; xn = 1] = [0; ; ; ; :::; ; 1]
n n n n
En d’autres termes on partage [0; 1] en n sous-intervalles de même longueur
[xk 1 ; xk ] de la forme :
k 1 k
[xk 1 ; xk ] = ; ; k = 1; 2; :::; n
n n
1. Cas n = 5
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 320
(2)
5 2:jpg
1 1 2 3 4
I (g5 ) = f (0) + f +f +f +f
5 5 5 5 5
1 1 2 3 4 5
I (h5 ) = f +f +f +f +f
5 5 5 5 5 5
Pour n 2, notons I (gn ) et I (hn ) les integrales des fonctions sur [0,1], des
fonctions en escalier gn et hn : Bien sur le calcul des integrales des fonctions
en escalier est tres simple. On a :
1 1 1 1 n 1
I (gn ) = f (0) + f + ::: + f
n n n n n
X k k 1
n
k 1
2
1X k 1
n 2
= ( ): =
k=1
n n n n k=1 n
1 X (k 1)2 1X
n n
1 2
= = (k 1)2 = 1 + 22 + ::: + (n 1)2
n k=1 n2 n3 k=1 n3
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 321
Puisque
1 1 1 2 1
I (hn ) = f + f ::: + f (1)
n n n n n
Xn
k k 1 k 1X
n
k
2
1 X k2
n
= ( ): = =
k=1
n n n n k=1 n n k=1 n2
1X 2
n
1 2
= k = 1 + 22 + ::: + n2
n3 k=1 n3
Commme
n (n + 1) (2n + 1)
12 + 22 + ::: + n2 = ;
6
donc :
n (n + 1) (2n + 1) n3 1 + n1 (2 + n1 ) 1+ 1
n
(2 + n1 )
I (hn ) = 3
= 3
=
6n 6n 6
Par conséquent :
1
lim I (hn ) =
n!1 3
On en conclut :
Z 1
1
x2 dx = lim I (hn ) = lim I (gn ) = :
0 n!1 n!1 3
Exercice3
1 1 1
Calculer lim n+1 + n+2
+ ::: + n+n
:
n!1
Solution exercice3
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 322
1X 1
n
1 1 1 1
lim 1 + 2 + ::: + n = lim
n!1 n 1+ n
1+ n
1+ n
n!1 n
k=1
1 + nk
Z 1
dx
= = [log (1 + x)]10 = log 2
0 1+x
Exercice4
Démontrer que
1 t 2t (n 1) t 1 cos t
lim sin + sin + ::: + sin = :
n!1 n n n n t
Solution exercice4
On a : Z 1
1X
n
kt
lim sin = sin x dx = 1 cos t
n!1 n n 0
k=1
d’où
1X
n 1
kt 1 cos t
lim sin =
n!1 n n t
k=1
tn+1 tn
tn+1 tn et 1 + t2 > 0 d0 ou :
1 + t2 1 + t2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 323
donc Z Z
1 1
tn+1 tn
dt dt; soit un+1 un :
0 1 + t2 0 1 + t2
Ainsi la suite (un ) est décroissante.
Remarque : Puisqu’elle est décroissante et minorée par 0; (un ) converge.
Autre solution. On peut étudier le signe de
Z 1 n+1
t tn
un+1 un = dt:
0 1 + t2
Puisque
Z 1 n+1
n+1 n t tn
0 t 1; t t 0 donc dt 0 et un+1 un:
0 1 + t2
Exercice6
On admet que la fonction f : x 7! e1x + e x est décroissante sur [0; +1[.
Pour tout entier naturel, om pose :
Z n+1
ln = f (x) dx:
n
d’où
f (n + 1) ln f (n)
Or lim f (n) = 0 et lim f (n + 1) = 0 donc, d’après le théorème
n!+1 n!+1
d’encadrement, la suite (ln ) converge vers 0:
Exercice7
Pour chacune des fonctions f continues sur l’intervalle l indiqué, trouvez
une primitive F sur l:
1) f (x) = (3x 1)6 ; l = R
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 324
Exercice8 R1
Calculez l’intégrale K = 0 (1 x) e x dx:
Solution exercice8
Les formules connues sur le calcul des primitives ne permettent pas d’ob-
tenir directement une primitive de f : x 7! (1 x) e x sur R:
Mais f est un produit
R 1 de fonctions d’où l’idée d’intégrer par parties.
K est de la forme 0 u (x) v (x) dx avec u (x) = 1 x et v 0 (x) = e x :
0
Posons
u (x) = 1 x; u0 (x) = 1;
v 0 (x) = e x ; v (x) = e x :
Exercice9
Trouver une primitive sur ]0; +1[ de f : x 7! ln x:
Solution exercice9
Les ‹‹formules ›› ne permettent pas un tel calcul ; maisR puisque ln est
x
une fonction continue sur ]0; +1[ , la fonction F : x 7! 0 ln t dt est la
primitive nulle en 1 de f sur ]0; +1[ R:
x
Notons qu’on peut écrire F : x = 0 1 ln t dt et intégrons par parties.
Posons :
1
u (t) = ln t; u0 (t) = ;
t
v 0 (t) = 1; v (t) = t:
Exercice10
Calculez : Z p
sin x cos x dx
Solution Exercice10
Solution Exercice11
Posons
t = 1 + x2 ;
alors
Z Z
x dx 1 dt 1 1
dt = 2x dx et 2
= = log t + C = log 1 + x2 + C:
1+x 2 t 2 2
Exercice12
Calculez : Z
dx
a2 + x2
Solution Exercice12
Z Z
dx 1 dx
= 2 :
2
a +x 2 a x 2
1+ a
Posons
x
t= ; alors dx = a dt;
a
Z Z Z
dx 1 adt 1 dt 1 1 x
2 2
= 2 2
= 2
= arctan(t)+C = arctan( )+C
a +x a 1+t a 1+t a a a
Exercice13
Calculez : Z
dx
p
a 2 x2
Solution Exercice13
Z Z
dx 1 dx
p = q :
a 2 x 2 a x 2
1 a
Posons
x
t= ; alors dx = a dt;
a
Z Z Z
dx 1 a dt dt x
p = p = p = arc sin t + C = arc sin + C
a 2 x 2 a 1 t 2 1 t 2 a
(nous supposons ici que a > 0):
Exercice14
Calculez : Z
(log x)3
dx
x
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 327
Solution Exercice14
Posons
dx
t = log x; alors dt = ;
x
Z Z
dx
3 t4 1
(log x) = t3 dt = + C = (log x)4 + C:
x 4 4
Exercice15
Calculez : Z
x dx
1 + x4
Solution Exercice15
Posons
t = x2 ; alors dt = 2x dx;
Z Z
xdx 1 dt 1 1
4
= 2
= arctg t + C = arc tg (x2 ) + C:
1+x 2 1+t 2 2
Exercice16
Calculez Z Z +1
2
(arc sin x) dx et (arc sin x)2 dx
1
Solution Exercice16
une intégration par partie donne
Z Z
x
(arc sin x)2 dx = x (arc sin x)2 2 p arc sin x dx
1 x2
et une deuxième intégration par parties donne
Z p Z p
x 1 x2
arc sin x: p dx = arc sin x: 1 x2 + p dx
1 x 2 1 x2
p
2
= x arc sin x 1 x + C1 ;
d’où
Z p
(arc sin x)2 dx = x (arc sin x)2 + 2 1 x2 arc sin x 2x + C:
Exercice17
Calculez Z
p
3
arctan x dx:
Solution Exercice17 p
Le changement de variable 3 x = t; soit x = t3 , puis une intégration par
parties conduisent à
Z Z Z
p3 2 3 t3
arctan x dx = arctan t:3t dt = t arctan t dt;
1 + t2
t3 1 + t2
3
t t t
0 t
On obtient :
t3 t
t3 = 1 + t2 t t =) =t
1 + t2 1 + t2
Soit en intégrant :
Z Z Z Z
t3 t t
dt = t dt = tdt dt
1 + t2 1 + t2 1 + t2
t2 1
= ln 1 + t2 + C
2 2
et, …nalement, en revenant à la variable x,
Z
p p 1 2 1 2
arc tg 3 x dx = x arctan 3 x + ln 1 + x 3 x 3 + C:
2 2
Exercice18
Calculez Z
x2 ln x
dx (x > 0) :
(x3 + 1)3
Solution Exercice18
Posons, pour une intégration par parties,
0 x2 1
u (x) = ln x; (x) = ; soit (x) = ;
(x3 + 1)3 6 (x3 + 1)2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 329
on a Z Z
x2 ln x ln x 1 dx
dx = 2 + :
(x3 + 1)3 3
6 (x + 1) 6 x (x3+ 1)2
Le changement de variable x3 + 1 = t donne ensuite
Z Z Z
dx 1 dt 1 1+t 1 dt
2 = 2
= 2
dt +
3
x (x + 1) 3 (t 1) t 3 t 3 t 1
1 1 t 1
= + ln + C1 ;
3t 3 t
d’où, en revenant à la variable x;
Z
x2 ln x ln x 1 x3 1
3 dx = 2 + ln + + C:
(x3 + 1) 6 (x3 + 1) 18 x3 + 1 18 (x3 + 1)
Exercice19
Calculez par recurrence
Z
Im;n (x) = xm (ln x)n dx;
où
m 2 R; n 2 N;
Solution Exercice19
Une intégration par parties conduit à la récurrence
Z
xm+1 n n
Im;n (x) = (ln x) xm (ln x)n 1
dx
m+1 m+1
m+1
x n
= (ln x)n Im;n 1 (x) :
m+1 m+1
A partir de Z
xm+1
Im;0 (x) = xm dx = + C1 ;
m+1
on obtient donc
xm+1 n n (n 1)
Im;n (x) = (ln x)n (ln x)n + 1
2 (ln x)
n 2
m+1 m+1 (m + 1)
#
n 1 n
( 1) n! ( 1) n!
::: + n 1 ln x + +C
(m + 1) (m + 1)n
Exercice20
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 330
Calculez Z
P (x) eax dx;
Solution Exercice20
Une intégration par parties donne
Z Z
eax P 0 (x) ax
P (x) eax dx = P (x) e dx;
a a
d’où, par une récurrence immédiate,
Z 00
P (x) P 0 (x) P (x) P (n) (x)
ax
P (x) e dx = e ax
+ ::: + ( 1)n + C;
a a2 a3 an+1
par exemple,
Z
x3 3x2 6x 6
x3 e2x dx = e2x + +C
2 4 8 16
La même méthode s’applique aux intégrales de la forme
Z Z
P (x) cos ax dx et P (x) sin ax dx:
Exercice21
Calculez
Z Z
x x4 + 4x
a) dx; b) dx;
x3 3x + 2 (x2 1)3
Solution Exercice 21
a) Les racines de x3 3x + 2 sont réels et simples : x = 1 et x = 2: La
décomposition de x3 x3x+2 en éléments simples donne :
x x 1 1 2 1 2 1
= 2 = 2 + ;
x3 3x + 2 (x 1) (x + 2) 3 (x 1) 9x 1 9x+2
Z
x 1 1 2 x 1
3
dx = + ln + C;
x 3x + 2 3x 1 9 x+2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 331
] 1; 2[ ; ou ] 2; 1[ ; ou ]1; +1[ :
b) Les pôles étant tous réels, on peut faire une décomposition en éléments
simples de premières espèce. On obtient :
x4 + 4x x4 + 4x A B C
3 = 3 3
= 3
+ 2
+ +
(x2 1) (x 1) (x + 1) (x 1) (x 1) (x 1)
D E F
+ + +
(x + 1)3 (x + 1)2 (x + 1)
Z Z
x2 1 x 1 dx
dx = +
(x2 1)2 2x 2 1 2 x 2 1
1 x 1 1+x
= 2
ln + C1 ;
2x 1 4 1 x
d’où
Z
x4 + 4x 1 x3 + 4 1 x 1 1+x
dx = ln + C;
(x2 1)3 4 (x2 1)2 8 x2 1 16 1 x
valable sur
] 1; 1[ ; ou ] 1 + 1[ ; ou ]1; +1[ :
Exercice22
Calculez
Z
dx x3 + x2 + 2x
a) ; b) dx:
x4 + x2 + 1 x4 + 1
Solution Exercice22
Dans les deux cas, les racines des dénominteurs sont complexes, simples.
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 332
a)
2
x4 + x2 + 1 = x2 + 1 x2 = x2 + x + 1 x2 x+1 ;
1 x+1 x+1
= +
x4 + x2 + 1 2 (x2 + x + 1) 2 (x2 x + 1)
Z Z
x+1 1 (2x + 1) + 12
dx = dx
2x2 + x + 1 2 x2 + x + 1
Z Z
1 (2x + 1) 1 dx
= dx +
2 x2 + x + 1 2 1 2
+ 43
x+ 2
1 1 2x + 1
= ln x2 + x + 1 + p arc tg p + C1
2 3 3
On obtient …nalement
Z
dx 1 x2 + x + 1 1 2x + 1
4 2
= ln 2 + p arc tg p
x +x +1 4 x x+1 2 3 3
1 2x 1
+ p arc tg p + C:
2 3 3
b) La partie impaire peut s’intégrer facilement par un changement de
variable :
x2 = u =) du = 2x
Z Z
4x3 + 2x
dx = (2x2 + 1)2xdx
x4 + 1
Z Z Z
2u + 1 2u du
= 2
du = 2
du + 2
u +1 u +1 u +1
2
= ln u + 1 + arctan u + C1
= ln x4 + 1 + arctan x2 + C1 ;
Exercice23
Calculez par récurrence
Z
dx
In (x) = :
(x3 + 1)n
Solution Exercice23
Ecrivons
Z 3 Z Z
x + 1 x3 x3 + 1 x3
In (x) = n dx = dx dx
(x3 + 1) (x3 + 1)n (x3 + 1)n
Z Z
dx x3
= dx
(x3 + 1)n 1 (x3 + 1)n
Z
x3
= In 1 (x) dx
(x3 + 1)n
et e¤ectuons dans la dernière intégrale une intégration par parties :
Z Z
x2 x 1 dx
x 3 n dx = n 1 + ;
(x + 1) 3 (n 1) (x3 + 1) 3 (n 1) (x3 + 1)n 1
soit
x 3n 4
In (x) = + + In 1 (x) ; n 2;
3 (n 1) (x3 + 1)n 1
3n 3
avec
Z Z Z
dx 1 dx 1 2 x
I1 (x) = 3
= dx
x +1 3 x+1 3 x2
x+1
1 1 1 2x 1
= ln jx + 1j ln x2 x + 1 + p arc tg p + C1 ;
3 6 3 3
valable sur ] 1; 1[ et ] 1; +1[ :
Exercice24
Calculez
Z Z
7 x
a) 7 dx; b) dx:
(x + 1) x7 1 (x2 + x + 1)3
Solution Exercice24
a)
2
(x + 1)7 1 = 7x (x + 1) x2 + x + 1 ;
1 1 1 1 1
2 = + 2 + ;
2
x (x + 1) (x + x + 1) x x + 1 x + x + 1 (x + x + 1)2
2
CHAPITRE 6. INTEGRALE ET PRIMITIVE 334
les trois premiers termes ont une primitives immédiate ; pour le dernier
écrivons
2
2 1 3
x +x+1= x+ +
2 4
p
1 3
et faisons le changement de varaible x + 2
=t 2
:
Z p Z
dx 8 3 dt
2 =
2
(x + x + 1) 9 (t + 1)2
2
R dt
et, pour I2 (t) = (t2 +1)2
une méthode analogue à celle de l’exercice résolu
avant donne :
1 t
I2 (t) = I1 (t) + 2
+ C1 ;
2 2 (t + 1)
…nalement,
Z p
7dx x 10 3 2x + 1 2 2x + 1
= ln + arc tg p + C;
(x + 1)7 x7 x+1 9 3 3 x2 + x + 1
valable sur ] 1; 1[ ; ou ] 1; 0[ p
; ou ]0; +1[ :
b) le même changement x + 2 = t 23 donne
1
Z p Z p p
x 16 3 t 3 1 4 1 16 3
dx = dt = I3 (t) ;
2
(x + x + 1) 27 (t2 + 1)3 9 (t + 1)2
2 27
EQUATIONS
DIFFERENTIELLES DU
PREMIER ORDRE
335
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE336
y 0 = ay 2 + bx + cx2 (eq1)
y 0 = ay 2 + bxm (eq2)
xk :erx
x S(x)
où S(x) est une série entière et un exposant non entier. Ceci près d’un
siècle avant les travaux de Fuchs et de Frobenius. Pour l’équation du second
ordre, il sait former l’équation déterminant ;et observe aussi, dans le cas où
est entier qu’il existe une second solution avec un terme logarithmique.
y 0 = f (x; y)
v = v0 + gt
ou
df d2 f dn f
F (x; f (x); ; 2 ; :::; n ) = 0: (2)
dx dx dx
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE341
y 0 = C1 cos(x) C2 sin(x)
y 00 = C1 sin(x) C2 cos(x) = (C1 sin(x) + C2 cos(x)) = y
Par conséquent on a
y 00 + y = 0
F (x; y; y 0 ) = 0 (3)
y 0 = g(x; y)
Exemples
1. l’équation di¤érentielle du premier ordre xy 0 + y = 0 est résoluble en
y 0 , car on a :
y
xy 0 + y = 0 =) xy 0 = y =) y 0 = ; avec x 6= 0;
x
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE342
Dé…nition4
Soit g : R2 ! R; (x0 ; y0 ) 2 Dg : On dit que g est continue au point (x0 ; y0 )
si par dé…nition :
8" > 0; 9 > 0 : d [(x; y); (x0 ; y0 )] < =) jg(x; y) g (x0 ; y0 )j < "
En d’autres termes g(x; y) s’approche de plus en plus de g (x0 ; y0 ) (dans R); quand
(x; y) s’approche de plus en plus de (x0 ; y0 ) (dans R2 ). Soit D un sous en-
semble de Dg : On dit que g est continue dans D; si g est continue en tout
point (x0 ; y0 ) 2 D:
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE343
g (x0 + ; y0 ) g (x0 ; y0 )
lim
!0
@g
On note cette limite @x (x0 ; y0 ) :
On dé…nit de la même manière la dérivée partielle par rapport à y; au
point (x0 ; y0 ) :
@g g (x0 ; y0 + ) g (x0 ; y0 )
(x0 ; y0 ) = lim
@y !0
Théorème de Cauchy
En étudiant le modèle physique de la chute libre d’un corps de masse m;
nous avons établi une relation entre la vitesse du corps, en l’occurence v(t);
et la dérivée dv
dt
: Plus précisément nous avons obtenu l’équation di¤érentielle
dv
m = mg kv
dt
Cette équation admet une in…nité de solutions de la forme
k
t mg
v = Ce m + ; C2R
k
Une question naturelle se pose alors. Laquelle de ces fonctions donne la rela-
tion cherchée entre v et t ? Pour la trouver, nous devons imposer une condi-
tion suplémentaire : une vitesse initiale v0 a été communiquée au corps au
départ. Mais alors la fonction cherchée v = f (t) doit être telle que l’on ait
pour t = 0 (au début du mouvement) v = v0 . Avec cette condition initiale
supplémentaire on a trouvé une seule solution qui est :
mg k
t mg
v = v0 e m + :
k k
Cette condition supplémentaire rajoutée à l’équation di¤érentielle s’appelle :
condition initiale, c’est à dire qu’on cherche une fonction y = f (x), telle que
au point x0 : f (x0 ) = y0 : On a donc beaucoup de chances et sous certaines
conditions d’avoir une solution unique de l’équation di¤érentielle y 0 = g(x; y);
si on impose des conditions à la fonction g(x; y) et si on rajoute une condition
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE344
y 0 = g (x; y) : (4)
y = f (x; C) ;
C C
y = ) y0 =
x x2
C y C
y = ) =
x x x2
Donc
y
8C 2 R : y 0 =
x
b) Soit
(x0 ; y0 ) 2 D ) x0 6= 0; y0 2 R:
Considérons l’équation
C
y0 = ) C = x0 :y0 :
x0
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE346
Exemple.
Revenons à l’équation du premier ordre (5) :
y
y0 =
x
On a vu que cette équation a pour solution générale une famille de fonc-
tions y = Cx ;
Cherchons la solution particulière satisfaisant aux conditions initiales :
y0 = 1 lorsque x0 = 2. Substituant ces valeurs dans la formule y = Cx , on
obtient 1 = C2 ou C = 2: La solution particulière cherchée est donc la fonction
y = x2 :
Représentation géométrique
Du point de vue géomètrique, l’intégrale générale représente une famille
de courbes planes dépendant d’un paramètre C: Ces courbes sont appelées
les courbes intégrales de l’équation di¤érentielle donnée. Une intégrale parti-
culière est représentée par une courbe de cette famille passant par un point
donné du plan.
Ainsi, dans l’exemple considéré, l’intégrale générale est représentée géo-
métriquement par la famille d’hyperboles y = Cx et l’intégrale particulière,
dé…nie par la condition initiale donnée, est l’hyperbole passant par le point
M0 (2; 1).
Remarque
dy
L’équation dx = xy n’admet pas de solution passant par un point de l’axe
Oy. Ceci est dû à ce que le second membre de l’équation est indéterminé pour
x = 0 et, par conséquent, n’est pas continu.
Résoudre ou intégrer une équation di¤érentielle consiste à :
a) chercher sa solution générale ou son intégrale générale (si les conditions
initiales ne sont pas données) ou
b) chercher la solution particulière satifaisant aux conditions initiales (s’il
y en a).
Exemple
Considérons l’équation à variables séparées :
xdx + ydy = 0:
Son intégrale générale est :
x2 y 2
+ = C1
2 2
ou encore :
x2 + y 2 = 2C1
x2 + y 2 = C 2 avec : C 2 = 2C1 :
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE349
dy dx
= :
y x
On trouve par integration
Z Z
dy dx
= + C1
y x
soit
log jyj = log jxj + C1 ; C1 2 R (10’)
Puisque:
log : ]0; +1[ ! R
est bijective, (10’) devient
ou
C
log jyj = log
x
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE350
(1 + x) (1 y)
dx + dy = 0
x y
ou encore :
1 1
+ 1 dx + 1 dy = 0:
x y
On obtient en intégrant :
ou
log jxyj + x y=C
qui est l’intégrale générale de l’équation di¤érentielle (11).
Exemple p
La fonction f (x; y) = 3 x3 + y 3 est homogène et de degré 1, car
q p
f ( x; y) = ( x)3 + ( y)3 = 3 x3 + y 3 = f (x; y) :
3
Exemple
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE351
La fonction
f (x; y) = xy y2
est une fonction homogène de second degré, car :
f ( x; y) = x: y ( y)2 = 2
(x:y y2) = 2
f (x; y)
Exemple
La fonction
x2 y2
f (x; y) =
xy
est une fonction homogène de degré zéro, car
2 2 2 2 2
x y (x2 y 2 ) 0 x2 y2 0
f ( x; y) = = 2 = : = :f (x; y)
x: y :x:y xy
Dé…nition11
L’équation du premier ordre
dy
= f (x; y) (13)
dx
est dite homogène par rapport à x et y si la fonction f (x; y) est une
fonction homogène de degré zéro par rapport à x et y:
x2
= log jCyj :
2y 2
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE353
Remaque
L’équation
M (x; y) dx + N (x; y) dy = 0
ne sera homogène que si M (x; y) et N (x; y) sont des fonctions homo-
gènes du même degré. Ceci résulte du fait que le rapport de deux fonctions
homogènes d’un seul et même degré est une fonction homogène de degré zéro.
Exemple
Les équations
(2x + 3y) dx + (x 2y) dy = 0;
x2 + y 2 dx 2xy dy = 0
sont homogénes.
a b
= 0;
a1 b 1
dy (ax + by) + c
= : (19)
dx (ax + by) + c1
La substitution
x = ax + by (20)
ramène alors l’équation donnée à une équation à variables séparables.
En e¤et,
dz dy
=a+b ;
dx dx
d’où
dy 1 dz a
= : (21)
dx b dx b
Substituant les expressions (20) et (21) dans l’équation (19), on obtient
1 dz a z+c
=
b dx b z + c1
qui est une équation à variables séparables.
Le procédé utilisé pour intégrer l’équation (15) s’applique également à
l’intégration de l’équation
dy ax + by + c
=f ;
dx a1 x + b 1 y + c 1
Soit l’équation
dy x+y 3
=
dx x y 1
.
Pour la ramener à une équation homogène, faisons la substitution x =
x1 + h; y = y1 + k. Alors
dy1 x1 + y1 + h + k 3
= :
dx1 x1 y1 + h k 1
Résolvant le système de deux équations
h+k 3=0
h k 1=0
on trouve
h = 2; k = 1:
On obtient ainsi l’équation homogène
dy1 x1 + y1
=
dx1 x1 y1
qu’on résout en faisant la substitution
y1
= u;
x1
on a :
dy1 du
y1 = ux1 ; = u + x1 ;
dx1 dx1
du 1+u
u + x1 = ;
dx1 1 u
et on obtient une équation à variables séparables :
du 1 + u2
x1 = :
dx1 1 u
Séparons les variables :
1 u dx1
2
du = :
1+u x1
On trouve en intégrant :
1
arctg u log 1 + u2 = log jx1 j + log jCj ;
2
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE356
p
arctg u = log Cx1 1 + u2
ou p
Cx1 1 + u2 = earctg u :
Substituant dans cette dernière égalité xy11 au lieu de u, on obtient :
q y
arctg x1
C x21 + y12 = e 1:
Exemple
Considérons l’équation :
2x + y 1
y0 = ;
4x + 2y + 5
On ne peut pas faire la substitution x = x1 +h; y = y1 +k dans l’équation
précédente car le systéme d’équations servant à dé…nir h et k est incompatible
2 1
(le déterminant des coe¢ cients des variables étant nul).
4 2
On peut ramener cette équation à une équation à variables séparables en
faisant la substitution :
2x + y = z:
On a alors y 0 = z 0 2 et l’équation devient
z 1
z0 2=
2z + 5
ou
5z + 9
z0 = :
2z + 5
On en déduit
2 7
z+ log j5z + 9j = x + C:
5 25
Comme z = 2x + y, on trouve …nalement la solution de l’équation donnée
sous la forme
2 7
(2x + y) + log j10x + 5y + 9j = x + C
5 25
ou
10y 5x + 7 log j10x + 5y + 9j = C1
c’est-à-dire la forme implicite.
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE357
dy dv du
=u +
dx dx dx
dy
Substituant l’expression de la dérivée dx obtenue dans l’équation (22);
on aura
dv du
u + + P uv = Q
dx dx
ou
dv du
u + Pv + v = Q: (24)
dx dx
Choisissons la fonction de sorte que l’on ait
dv
+ Pv = 0 (25)
dx
Séparant les variables dans cette équation di¤érentielle en v, on trouve :
dv
= P dx:
v
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE358
On obtient en intégrant
Z
log jC1 j + log jvj = P dx
ou R
P dx
v = C1 e :
Comme il nous su¢ t d’avoir une solution quelconque non nulle de l’équa-
tion (25), nous prendrons pour fonction v (x) :
R
P (x)dx
v=e (26)
R
où P dx est une primitive quelconque. Il est évident que v (x) 6= 0:
Substituant la valeur trouvée de v (x) dans l’équation (24), on obtient
dv
(ayant en vue que dx + P v = 0) :
du
v(x) = Q (x)
dx
ou
du Q (x)
= ;
dx v(x)
d’où Z
Q (x)
u= dx + C:
v(x)
Substituant dans la formule (23), on obtient …nalement
Z
Q (x)
y = v(x) dx + C
v(x)
ou Z
Q (x)
y = v (x) dx + Cv (x) (27)
v(x)
Remarque
Il est évident qua l’expression (27) ne change pas si l’on prend au lieu de
la fonction v (x) dé…nie par (26) une fonction quelconque v1 (x) = Cv (x). En
e¤et, on obtient en substituant v1 (x) au lieu de v (x) :
Z
Q (x)
y = Cv (x) dx + CCv (x) :
Cv(x)
y = y0 lorsque x = x
Exemple
Résoudre l’équation
dy 2
y = (x + 1)3 :
dx x+1
Solution
Posons
y = uv;
on a
dy dv du
= u + v:
dx dx dx
dy
Substituant l’expréssion dx
dans l’équation donnée, on obtient :
dv du 2
u + v uv = (x + 1)3 ;
dx dx x+1
dv 2 du
u v +v = (x + 1)3 (28)
dx x+1 dx
Pour la détermination de v, on obtient l’équation
dv 2
v = 0;
dx x+1
c’est-à-dire
dv 2dx
= ;
v x+1
d’où
log jvj = 2 log jx + 1j
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE360
ou
v = (x + 1)3 :
Substituant l’expression de la fonction v dans l’équation (28), on obtient
pour la détermination de u l’équation
du
(x + 1)2 = (x + 1)3
dx
ou
du
= (x + 1) ;
dx
d’où
(x + 1)2
u= + C:
2
Par conséquent, l’intégrale générale de l’équation donnée s’écrit
(x + 1)4
y= + C (x + 1)2 :
2
La famille obtenue est la solution générale. Quelque soit la condition
initiale (x0 ; y0 ) ou x0 6= 1; on peut toujours choisir C de sorte que la
solution particulière correspondante satisfasse à la condition initiale donnée.
Ainsi la solution particulières satisfaisant à la condition y0 = 3 pour x0 = 0
est dé…nie comme suit :
(0 + 1)4 5
3= + C (0 + 1)2 ; C= :
2 2
Par conséquent, la solution particulière cherchée est :
(x + 1)4 5
y= + (x + 1)2
2 2
Toutefois, si l’on prend la condition initiale (x0 ; y0 ) de sorte que x0 = 1,
on ne peut en déduire une solution particulière satisfaisant cette condition.
2
Ceci provient de ce que la fonction P (x) = x+1 est discontinue au point
x0 = 1 et les conditions du théorème d’existence de la solution ne sont pas
observées.
Remarque
On rencontre souvent, dans les applications, les équations di¤èrentielles
à coe¢ cients constants
dy
+ ay = b (29)
dx
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE361
(ax+C ) 1 (ax+C ) b
ay + b = e ; y= e +
a a
et …nalement
b ax
y = Ce
+ :
a
Cette expression dans laquelle C = a1 e C est la solution générale de
l’équation (29) :
n dy n+1
y + Py =Q (31)
dx
Faisant ensuite la substitution :
n+1
z=y :
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE362
Alors
dz dy
= ( n + 1) y n :
dx dx
On obtient en substituant dans l’équation (31) :
dz
+ ( n + 1) P z = ( n + 1) Q:
dx
C’est une équation linéaire.
Calculant son intégrale générale et substituant à z son expression y n+1 ,
on obtient l’intégrale générale de l’équation de Bernoulli
Exemple
Résoudre l’équation
dy
+ xy = x3 y 3 (32)
dx
Solution
Divisant tous les termes par y 3 , on obtient :
y 3 y 0 + xy 2
= x3 (33)
z = y 2;
on a alors
dz dy
= 2y 3 :
dx dx
On obtient en substituant dans l’équation (33) :
dz
2xz = 2x3 (34)
dx
C’est une équation linéaire.
Trouvons son intégrale générale :
dz dv du
z = uv; = u + v:
dx dx dx
dz
Substituons dans l’équation (34) ; les expressions de z et de dx
:
dv du
u + v 2xuv = 2x3
dx dx
ou
dv du
u 2xv + v = 2x3 :
dx dx
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE363
2 du
ex = 2x3 :
dx
Séparons les variables :
Z
x2 3 x2 3
du = 2e x dx; u= 2 e x dx + C:
ou
1
y=p
x2 + 1 + Cex2
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE364
Remarque
Tout comme pour les équations linéaires, on démontre qu’on peut cher-
cher la solution de l’équation de Bernoulli sous forme de produit de deux
fonctions :
y = u(x) v(x);
où v(x) est une fonction arbitraire non nulle satisfaisant à l’équation
v 0 + P v = 0:
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE365
SERIE TD 7
Equations di¤érentielles du premier ordre
Exercice1
Trouver la solution ou l’intégrale générale de l’équation :
dx 1 + x2
=
dy 1 + y2
Solution de l’exercice1
L’intégrale générale est :
y+C
x=
1 Cy
Exercice2
Trouver la solution ou l’intégrale générale de l’équation :
p
(1 + x2 )dy 1 y 2 dx = 0
Solution de l’exercice2
L’intégrale générale est :
arcsin(y) arctan(x) = C
Exercice3
Considérons l’équation di¤érentielle :
2x2 y 0 + y 2 = 1 (1)
Solution de l’exercice3
a) l’équation (1) s’écrit
1 y2
y 0 = g(x; y) = (2)
2x2
Appliquons le théorème de Cauchy au problème (2). La fonction g(x; y) =
1 y2
2x2
est continue dans l’ensemble
D = (x; y) 2 R2 : x 6= 0; y 2 R
@g y
(x; y) = 2
@y x
@g
La fonction @y (x; y) est aussi continue dans D: D’après le théorème de Cauhy
il existe une fonction et une seule y = f (x) solution de (2) et véri…ant la
condition initiale f (x0 ) = y0 : Bien sur (x0 ; y0 ) 2 D; c’est à dire x0 6= 0; y0 2 R
b) Remarquons que y = +1 ou y = 1 sont deux solutions constantes.
L’equation (1) s’écrit après séparation des variables :
dx 2dy
2
=
x 1 y2
on a
1 1+y
= ln +c
x 1 y
soit
1+y 1
= Ce x (3)
1 y
ou 1
Ce x 1
y= 1
Ce x +1
Equations homogènes
Exercice4
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
xy 2 dy = x3 + y 3 dx
Solution Exercice4
p
y = x 3 3 log(Cx)
Exercice5
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
y y
x cos (ydx + xdy) = y sin (xdy ydx)
x x
Solution Exercice5
y
xy cos =C
x
Exercice6
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
Solution Exercice6
log(4x + 8y + 5) + 8y 4x = C
Exercice7
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
Solution Exercice7
(x + y 1)5 (x y 1)2 = C
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE368
Equations linéaires
Exercice8
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
2y
y0 = (x + 1)3
x+1
Solution Exercice8
Exercice9
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
Solution Exercice9
p
y = ax + Cx 1 x2
Exercice10
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
y0 + y = e x
Solution Exercice10
ex y = x + C
Exercice11
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
ydx xdy
xdx + ydy =
x2 + y 2
Solution Exercice11
x
x2 + y 2 2 arctan =C
y
CHAPITRE 7. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU PREMIER ORDRE369
Equation de Bernoulli
Exercice12
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
y 0 + xy = x3 y 3
Solution Exercice12
2
y 2 x2 + 1 + Cex =1
Exercice13
Integrer l’équation di¤érentielle suivante :
Solution Exercice13
y(Cx2 + log x2 + 1) = 4
Chapitre 8
EQUATIONS
DIFFERENTIELLES DU
SECOND ORDRE
xk :erx
370
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE371
Théorème1
Si y1 et y2 sont deux solutions particulières de l’équation linéaire homo-
gène du second ordre
00
y + a1 y 0 + a2 y = 0 (3)
y1 + y2 est aussi solution de cette équation.
Démonstration
Etant donné que y1 et y2 sont solutions de l’équation proposée, on a
00
y1 + a1 y10 + a2 y1 = 0;
00 (4)
y2 + a1 y20 + a2 y2 = 0:
Démonstration
Substituant dans l’équation (3) l’expréssion Cy1 , on obtient :
00 00
(Cy1 ) + a1 (Cy1 )0 + a2 (Cy1 ) = C y1 + a1 y10 + a2 y1 = C:0 = 0;
Preuve
En e¤et. Si y2 = y1 ; ou = const; alors y20 = y10 et
y1 y2 y1 y1 y1 y1
W (y1 ; y2 ) = = = = 0:
y10 y20 y10 y10 y10 y10
Théorème 4
Si le déterminant de Wronski W (y1 ; y2 ) des solutions y1 et y2 de l’équation
linéaire homogène (3) n’est pas nul en un point x = x0 du segment [a; b] où
les coé¢ cients de l’équation sont continus, il ne s’annule nulle part sur ce
segment.
Démonstration
y1 et y2 étant deux solutions de l’équation (3), on a :
y2" + a1 y20 + a2 y2 = 0; et y1" + a1 y10 + a2 y1 = 0:
Multipliant les termes de la première égalité par y1 , ceux de la seconde
par y2 et ajoutant, on obtient :
0 0
y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y 2 y 1 + a2 y 1 y 2 a2 y 1 y 2 (5)
0 0
= y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y2 y1 = 0 (8.1)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE374
On otient donc
0 0
y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y2 y1 = 0
0
Le coe¢ cient de a1 dans (5) est le wronskien W (y1 ; y2 ) = y1 y2 y2 y10 .
La dérivée du wronskien est :
0 0 0 00 0 0
Wx0 (y1 ; y2 ) = y1 y2 y2 y10 = y1 y2" + y10 y2 (y2 y1 + y2 y1 )
00
= y1 y2" y2 y1
Par conséquent, l’égalité (5) s’écrit
W 0 + a1 W = 0 (6)
Trouvons la solution de la dernière équation satisfaisant à la condition
initiale W jx=x0 = W0 . Trouvons d’abord la solution générale de l’équation
(6) en supposant W 6= 0. Séparant les variables dans l’équation (6), on obtient
dW
W
= a1 dx:
On obtient en intégrant
Zx
log W = a1 dx + log C
x0
ou
Zx
W
log = a1 dx;
C
x0
d’où xR
a1 dx
W = Ce x0
(7)
Il est à remarquer que l’on peut écrire la fonction (7) et dire qu’elle
véri…e l’équation (6), ce dont on peut se convaincre aisément par subtitution
directe de cette fonction dans l’équation (6). L’hypothèse W 6= 0 n’est plus
indispensable. La formule (7) est appelée formule de Liouville.
Déterminons C de sorte que soit véri…ée la condition initiale. Portant
x = x0 dans le premier terme et le second membre de l’égalité (7) nous
trouvons
W0 = C:
Par conséquent, la solution véri…ant les conditions initiales sera de la
forme : x R
a1 dx
W = W0 e x0
(8)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE375
Preuve
En e¤et. Supposonsons que y1 ; y2 sont dé…nies et solutions de l’équation
(3) dans l’intervalle [a; b] : D’après la formule (7), si pour x0 2 [a; b] ; on a
W (y1 ; y2 ) (x0 ) 6= 0; alors
et (Q) :
(Q) : 8x 2 [a; b] : W (y1 ; y2 ) (x) 6= 0:
On a bien sur :
(P ) =) (Q) :
Donc
non (Q) =) non (P ) :
Le corollaire est ainsi démontré.
Théorème 5
Si les solutions y1 et y2 de l’équation (3) sont linéairement indépendantes
sur le segment [a; b], alors le déterminant de Wronski formé avec ces solutions
ne s’annule en aucun point de ce segment.
Preuve
La preuve est admise. Elle utilise principalement la dé…nition, les théo-
rèmes 3 et 4 et le corollaire1.
Dé…nition 4
La fonction y = (x; C1 ; C2 ); x 2 [a; b] ; C1 ; C2 constantes, est appelée
solution générale de l’équation di¤érentielle (3), si y = (x; C1 ; C2 ) véri…e
les conditions suivantes :
a) y = (x; C1 ; C2 ) est solution de (3), quelles que soient les constantes
C1 et C2 :
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE376
yx=x0 = y0 (9)
0
yx=x0
= y00
Démonstration
Il résulte des théorèmes 1 et 2 que la fonction
y = C1 y1 + C2 y2
y0 = C1 y1;0 + C2 y2;0 ;
(11)
y00 = C1 y1;0
0 0
+ C2 y2;0 ;
y1;0 y2;0 0 0
0 0 = y1;0 y2;0 y1;0 y2;0
y1;0 y2;0
Calcul de y2
y1 et y2 étant deux solutions de l’équation (12), on a :
0 0
y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y 2 y 1 + a2 y 1 y 2 a2 y 1 y 2
0 0
= y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y2 y1 = 0
On otient donc
0 0
y1 y2" y2 y100 + a1 y1 y2 y2 y1 = 0 (13)
Or 0
0 0
y1 y2" y2 y100 = y1 y2 y2 y1
Posons
0 0
Y = y1 y2 y2 y1
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE378
dY
Y 0 + a1 (x) Y = 0 , = a1 (x) Y
dx
Soit en séparant les variales
Z R
dY a1 (x)dx
= a1 (x) dx =) log (jY j) = a1 (x) dx =) Y = e
Y
soit en remplaçant la valeur de Y; on obtient
R
y20 y1 y2 y10 = e a1 (x)dx
:
y20 y1 y2 y10 1 R
a1 (x)dx
= e
y12 y12
ou
d y2 1 R
a1 dx
= Ce ;
dx y1 y12
d’où Z R
a1 (x)dx
y2 e
= dx:
y1 y12
soit Z R
a1 dx
e
y2 = y1 dx: (14)
y12
Il est évident que y1 et y2 sont des solutions linéairement indépendantes,
car yy21 6= const:
La solution générale de l’équation proposée s’écrit donc
Z R
e a1 dx
y = C1 y1 + C2 y2 dx:
y12
y " + py 0 + qy = 0; (15)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE379
alors
y 0 = kekx ; y " = k 2 ekx :
Substituons ces expressions des dérivées dans l’équation (15) ; on obtient
ekx k 2 + pk + q = 0:
k 2 + pk + q = 0: (17)
Par conséquent, si k est racine de l’équation (17), la fonction ekx sera so-
lution de l’équation (1). L’équation (17) est appelée équation caractéristique
de l’équation (15).
L’équation caractéristique est une équation du second degré dont nous
désignerons les racines par k1 et k2 . On a
r r
p p2 p p2
k1 = + q; k2 = q si p2 4q > 0
2 4 2 4
et
r r
p p2 p p2
k1 = +i q ; k2 = i q si p2 4q < 0
2 4 2 4
et
p
k1 = k 2 = ; si p2 4q = 0
2
Les trois cas suivants peuvent se présenter :
I. k1 et k2 sont des nombres réels distincts (k1 6= k2 ) ;
II. k1 et k2 sont des nombres complexes ;
III. k1 et k2 sont des nombres réels égaux (k1 = k2 ) :
Examinons chaque cas séparément.
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE380
y1 = ek1 x ; y2 = ek2 x :
y2 ek2 x
= k1 x = e(k2 k1 )x
6= const:
y1 e
L’intégrale générale s’écrit, par conséquent,
y = C1 ek1 x + C2 ek2 x :
k1 = +i ; k2 = i ;
où r
p p2
= ; = q :
2 4
On peut mettre les solutions particulières sous la forme
y1 = e( +i )x
; y2 = e( i )x
: (18)
véri…e l’équation (15), cette équation est véri…ée séparément par les fonc-
tions u (x) et v (x) :
En e¤et, substituons l’expression (19) dans l’équation (15) :
ou
u" + pu0 + qu + i v " + pv 0 + qv 0:
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE381
Mais une fonction complexe n’est nulle que si, et seulement si, les parties
réelles et imaginaires sont nulles séparément, c’est-à-dire
u" + pu0 + qu = 0;
v " + pv 0 + qv = 0:
Nous venons de démontrer que u (x) et v (x) sont solutions de l’équation
proposée.
Recopions les solutions complexes (18) sous forme de somme des parties
réelles et imginaires :
x x
y1 = e cos x + ie sin x;
x x
y2 = e cos x ie sin x:
D’après ce qui vient d’être démontré, les fonctions réelles suivantes seront
des solutions particulières de l’équation (15) :
x
ye1 = e cos x; (20)
x
ye2 = e sin x: (21)
Les fonctions ye1 et ye2 sont linéairement indépendantes, car
ye1 e x cos x
= x = cot( x) 6= const:
ye2 e sin x
Par conséquent, la solution générale de l’équation (15) dans le cas où les
racines de l’équation caractéristique sont complexes prend la forme
x x
y = C1 ye1 + C2 ye2 = C1 e cos x + C2 e sin x
ou
x
y=e (C1 cos x + C2 sin x) ; (22)
où C1 et C sont des constantes arbitraires.
Un important cas particulier est celui où les racines de l’équation carac-
téristique sont des nombres imaginaires purs.
Ceci a lieu lorsque dans l’équation (15) ; on a p = 0. A ce moment
y " + qy = 0:
L’équation caractéristique (3) prend la forme
k 2 + q = 0; q > 0:
Ses racines sont donc
p
k1;2 = i q= i ; = 0:
Par suite la solution (22) est de la forme
y = C1 cos x + C2 sin x: ( = 0)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE382
y2 = u (x) ek1 x ;
y2" = u" ek1 x + 2k1 u0 ek1 x + k12 uek1 x = ek1 x u" + 2k1 u0 + k12 u :
On obtient en substituant les expressions des dérivées dans l’équation
(15) :
ek1 x u" + (2k1 + p) u0 + k12 + pk1 + q u = 0:
Comme k1 est une racine double de l’équation caractéristique, on a
k12 + pk1 + q = 0:
où A1 ; A2 ; :::; An sont des constantes non toutes nulles, on dit que 'n (x)
est une combinaison linéaire des fonctions '1 (x) ; '2 (x) ; :::; 'n 1 (x) :
Dé…nition 6
n fonction '1 (x) ; '2 (x) ; :::; 'n 1 (x) ; 'n (x) sont dites linéairement in-
dépendantes, si aucune d’elles ne peut être représentée comme combinaison
linéaire des autres, ou en d’autres termes l’égalité suivante
A1 = A2 = ::: = An = 0
Remarque
Il résulte de ces dé…nitions que si les fonctions '1 (x) ; '2 (x) ; :::; 'n (x)
sont linéairement dépendantes, il existe alors des constantes C1 ; C2 ; :::; Cn
non toutes nulles et telle que l’on a, quel que soit x pris sur le segment [a; b] ;
Théorème 7
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE384
y = C1 y1 + C2 y2 + ::: + Cn yn (24)
k n + a1 k n 1
+ a2 k n 2
+ ::: + an = 0:
k1 ; k2 ; :::; kn :
Remarque
Il résulte de ce qui précède que toute la di¢ culté de la résolution d’une
équation di¤érentielle linéaire homogène à coe¢ cients constants est dans la
résolution de l’équation caractéristique correspondante.
Démonstration
On doit démontrer que la somme
y =y+y (27)
est la solution générale de l’équation (25). Démontrons en premier lieu
que la fonction (27) est une solution de l’équation (25) :
Substituons la somme y + y dans l’équation (25) au lieu de y, on aura :
(y + y )" +a1 (y + y )0 +a2 (y + y ) = (y" + a1 y 0 + a2 y)+ y "
+ a1 y 0 + a2 y
(28)
0
y étant solution de l’équation (26), donc (y" + a1 y + a2 y) = 0. y étant une
solution de l’équation (25) ; donc y " + a1 y 0 + a2 y = f (x): Donc
(y" + a1 y 0 + a2 y) + y "
+ a1 y 0 + a2 y = f (x):
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE386
yx=x0 = y0 ;
0 (29)
yx=x 0
= y00 ;
quel que soient x0 ; y0 et y00 (pourvu que x0 soit pris dans le domaine de
continuité des fonctions a1 ; a2 et f (x)).
Remarquant que l’on peut mettre y sous la forme
y = C1 y1 + C2 y2 ;
C1 y1;0 + C2 y2;0 + y0 = y0 ;
0 0
C1 y1;0 + C2 y2;0 + y0 0 = y00 :
avec
0 0
y1;0 = y1(x=x0 ) ; y1;0 = (y1 )(x=x0 )
0 0
y2;0 = y2(x=x0 ) ; y2;0 = (y2 )(x=x0 )
y0 = (y )(x=x0 ) ; y0 0 = (y )0(x=x0 )
C1 y1;0 + C2 y2;0 = y0 y0 ;
0 0 0 (31)
C1 y1;0 + C2 y2;0 = y00 y0 :
Conclusion
Si l’on connait la solution générale y de l’équation sans second membre
(26), le problème revient à trouver une solution particulière quelconque y
de l’équation avec second membre (25).
Ainsi la fonction (32) est une solution de l’équation avec second membre
(25) pourvu que les fonctions C1 et C2 satisfassent aux équations (33) et (34),
c’est-à-dire, si l’on a
C10 y10 + C20 y20 = 0; C10 y10 + C20 y20 = f (x) :
Or le déterminant de ce système est le wronskien des solutions linéaire-
ment indépendantes y1 et y2 de l’équation (26), donc il n’est pas nul ; on
trouve C10 et C20 comme fonctions de x en résolvant le système précédent :
C10 = '1 (x) ; C20 = '2 (x) :
On trouve en intégrant :
Z Z
C1 = '1 (x) dx + C 1 ; C2 = '2 (x) dx + C 2 ;
y = xQn (x) e x :
y = x2 Qn (x) e x :
ou
1 1 1 1
f (x) = P (x) + Q (x) e( +i )x
+ P (x) Q (x) e( i )x
: (46)
2 2i 2 2i
On a dans les crochets des polynômes dont le degré est égal au degré le
plus élévé de P (x) ou de Q (x). On voit que le second membre a été mis sous
la forme du cas précédent:
On montre (nous ne le démontrons pas) qu’on peut trouver des solutions
particulières ne contenant pas de quantité complexes.
Par conséquent, lorsque le second membre de l’équation (41) est de la
forme
f (x) = P (x) e x cos x + Q (x) e x sin x; (47)
P (x) et Q (x) étant des polynômes, on détermine comme suit la forme
de la solution particulière :
Pour éviter des erreurs possibles, notons que les formes indiquées des
solutions particulières (48) et (49) sont évidemment conservées aussi, dans le
cas où dans le second membre de l’équation (41) ; l’un des polynômes P (x)
ou Q (x) est identiquement nul, c’est-à-dire quand le second membre est de
la forme
P (x) e x cos x ou Q (x) e x sin x:
Considérons ensuite un cas particulier important. Supposons que le se-
cond membre d’une équation linéaire du second ordre soit de la forme
f (x) = M cos x + N sin x; (50)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE392
SERIE TD CHAPITRE 8
EQUATIONS DIFFERENTIELLES ORDINAIRES LINEAIRES
D’ORDRE 2
Exercice 1.
Soit l’équation
00
y y = 0: (1)
Trouvez deux solutions de l’équation (1) linéairement dépendantes et deux
autres solutions de (1) linéairement indépendantes.
Solution de l’Exercice1
On véri…e facilement que les fonctions ex ; e x ; 3ex ; 5e x sont des solutions
de cette équation. Les fonctions ex et e x sont linéairement indépendantes
x
sur R. En e¤et : le rapport ee x = e2x n’est pas constant lorsque x varie
dans R. Par contre les fonctions ex et 3ex sont linéairement dépendantes,
x
car 3e
ex
= 3 = const.
Exercice 2
Considérons l’équation
1 1
y" + y0 y=0 (2)
x x2
Montrez que y1 = x et y2 = x1 sont deux solutions linéairement sur
tout segment ne contenant pas le point x = 0 de l’équation (2). Trouvez la
solution générale de (2).
Solution Exercice 2
1
y1 = x; y2 =
x
Il est facile de le véri…er en substituant dans l’équation (2) que y1 =
x et y2 = x1 sont solutions de (2). Montrons que y1 et y2 sont linéairement
indépendants.
Pour celà ilsu¢ t de démontrer qu’il existe x0 6= 0 tel que W (y1 ; y2 ) (x0 ) 6=
0:
1 1 1 2
y1 y2 x x
W (y1 ; y2 ) (x) = = 1 = = 6= 0 si x 6= 0
y10 y20 1 x2 x x x
La solution générale s’écrit donc
C2
y = C1 x + :
x
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE394
Exercice 3
Trouver la solution générale de l’équation di¤érentielle linéaire homogène
du second ordre à coé¢ cients variables suivante :
1 x2 y " 2xy 0 + 2y = 0:
Solution Exercice 3
Ecrivons cette équation sous la forme canonique
2x 2
y 00 2
y0 + y=0
(1 x ) (1 x2 )
soit en remplaçant
2x dx
Z R
1 x2 Z logj1 x2 j
e e
y2 = x dx = x dx
x2 x2
Z Z
dx 1 1 1
=x =x + + dx =
x j1 x2 j
2 x 2 2 (1 x) 2 (1 + x)
1 1 1+x
=x + log :
x 2 1 x
La solution générale est donc
1 1+x
y = C1 x + C2 x log 1 :
2 1 x
Exercice 4
Trouvez la solution générale de l’équation
y" + y0 2y = 0:
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE395
Solution de l’Exercice 4
L’équation cractéristique s’écrit
k2 + k 2 = 0:
y = C1 ex + C2 e 2x
:
8.6.3
Exercice 5
Soit l’équation di¤érentielle suivante :
y " + 2y 0 + 5y = 0:
Solution de l’Exercice 5
1)
Ecrivons l’équation caractéristique
k 2 + 2k + 5 = 0
4 = 4 4(5) = 16 < 0
Ses racines sont
k1 = 1 + 2i; k2 = 1 2i:
2)
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE396
8.6.4
Exercice 7
Trouvez la solution générale de l’équation
y" 4y 0 + 4y = 0:
Solution de Exercice 7
L’équation caractéristique est k 2 4k + 4 = 0; 4 = ( 4)2 4(4) = 0:
On a donc une racine double k1 = k2 = 2: L’intégrale générale s’écrit :
y = C1 e2x + C2 xe2x :
Exercice 8
Montrez que les fonctions suivantes : y1 = ex ; y2 = e2x ; y3 = 3ex ; sont
linéairement dépendantes sur R.
Solution Exercice 8
1
On a pour C1 = 1; C2 = 0; C3 = 3
l’identité
C1 ex + C2 e2x + C3 3ex 0:
Exercice 9
Montrez que les fonctions y1 = 1; y2 = x; y3 = x2 sont linéairement
indépendantes sur R.
Solution Exercice 9
En e¤et
C1 + C2 x + C3 x2 = 0 : 8x 2 R =) C1 = C2 = C3 = 0:
Prouvons celà. C1 + C2 x + C3 x2 = 0 : 8x 2 R =) C1 + C2 x + C3 x2 = 0
pour x = 0 =) C1 = 0 =) C2 x + C3 x2 = 0 : 8x 2 R:
Dérivons cette dernière égalité, on obtiennt :
C2 + 2C3 x = 0 : 8x 2 R =) C2 = 0 =) 2C3 x = 0 : 8x 2 R =) C3 = 0
Exercice 10
Trouver la solution générale de l’équation
y IV y = 0:
Solution Exercice 10
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE398
k4 1 = 0 , k2 1 (k 2 + 1) = 0
k1 = 1; k2 = 1; k3 = i; k4 = i:
y = C1 ex + C2 e x
+ C3 cos x + C4 sin x;
Exercice 11
Trouver la solution générale de l’équation
y0
y" = x:
x
Solution Exercice 11
Trouvons la solution générale de l’équation homogène
y0
y" = 0:
x
On a :
y" 1
0
= ; log y 0 = log x + log C; y 0 = Cx;
y x
ainsi,
y = C1 x2 + C2 :
Pour que cette expression soit la solution de l’équation proposée, il faut
déterminer C1 et C2 comme fonctions de x du système
x x3
C1 = + C 1; C2 = + C 2:
2 6
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE399
x3 x3
y = C 1 x2 + C 2 +
2 6
x3
ou y = C 1 x2 + C 2 + 2
, où C 1 et C 2 sont des constantes arbitraires.
x3
y = C 1 x2 + C 2 +
3
Exercice 12
Trouver une solution particulière y de l’équation
y" 4y = x + 3ex :
Solution de l’Exercice 12 :
La solution particulière de l’équation
y" 4y = x
est
1
y1 = x:
4
Celle de l’équation
y" 4y = 3ex
est
3
y2 = ex :
5
Une solution particulière y de l’équation donnée est donc
1 3
y = x + ex :
4 5
Exercice 13
Trouver la solution générale de l’équation
y " + 4y 0 + 3y = x:
Solution Exercice 13
La solution générale de l’équation homogène correspondante est
x 3x
y = C1 e + C2 e :
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE400
y = A0 x + A 1 :
4A0 + 3 (A0 x + A1 ) = x:
d’où
1 4
A0 = ; A1 = :
3 9
Par conséquent,
1 4
y = x :
3 9
La solution générale y = y + y sera
x 3x 1 4
y = C1 e + C2 e + x :
3 9
Exercice 14
Trouver la solution générale de l’équation
y " + 9y = x2 + 1 e3x :
Solution Exercice 14
On trouve facilement la solution générale de l’équation homogène
P2 (x) e3x :
Comme le coe¢ cient 3 dans l’exposant n’est pas une racine de l’équation
caractéristique, nous cherchons une solution particulière sous la forme
Simpli…ant par e3x et égalant les coe¢ cients des mêmes puissances de x,
on obtient :
d’où
1 1 5
A= ; B= ; C= :
18 27 81
La solution particulière est donc
1 2 1 5
y = x x+ e3x
18 27 81
et la solution générale
1 2 1 5
y = C1 cos 3x + C2 sin 3x + x x+ e3x :
18 27 81
Exercice 15
Résoudre l’équation
y" 7y 0 + 6y = (x 2) ex :
Solution Exercice 15
La solution générale de l’équation homogène est
y = C1 e6x + C2 ex
Le second membre est ici de la forme P1 (x) e1:x , où 1 de l’exposant est une ra-
cine simple du polynôme caractéristique. Nous chercherons donc une solution
particulière sous la forme y = xQ1 (x) ex ou
y = x (Ax + B) ex ;
ou encore
( 10Ax 5B + 2A) ex = (x 2) ex :
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE402
10A = 1; 5B + 2A = 2;
d’où
1 9
A= ; B= :
10 25
On a donc pour solution particulière
1 9
y =x x+ ex ;
10 25
et la solution générale s’écrit
1 9
y = y + y = C1 e6x + C2 ex + x x+ ex :
10 25
Exercice 16
Trouver la solution générale de l’équation linéaire non homogène suivante
y " + 2y 0 + 5y = 2 cos x:
Solution Exercice 16
L’équation carctéristique k 2 +2k+5 = 0 a pour racines k1 = 1+2i; k2 =
1 2i: La solution générale de l’équation homogène correspondante s’écrit
donc
y = e x (C1 cos 2x + C2 sin 2x) :
Cherchons une solution particulière de l’équation avec second membre
sous la forme
y = A cos x + B sin x;
A et B étant des constantes à déterminer.
Substituons y dans l’équation proposée, on a :
A + 2B + 5A = 2; B 2A + 5B = 0;
d’où
2 1
A= ; B= :
5 5
CHAPITRE 8. EQUATIONS DIFFERENTIELLES DU SECOND ORDRE403
x 2 1
y=e (C1 cos 2x + C2 sin 2x) + cos x + sin x:
5 5
Exercice 17
Résoudre l’équation
y " + 4y = cos 2x:
Solution Exercice 17
Les racines de l’équation caractéristique sont k1 = 2i; k2 = 2i;la solu-
tion général homogène est donc
"
y = 4x ( A cos 2x B sin 2x) + 4 ( A sin 2x + B cos 2x) :
4B = 1; 4A = 0;
1
y = C1 cos 2x + C2 sin 2x + x sin 2x:
4
Exercice 18
Résoudre l’équation
y" y = 3ex cos x:
Solution Exercice 18
le second membre de l’équation est de la forme
y = C1 ex + C2 e x :
2A + 4B = 3; 4A + 2B = 0;
3
d’où A = 10
; B = 35 : La solution particulière est donc
3 3
y = e2x cos x + sin x ;
10 5
et la solution générale
3 3
y = C1 ex + C2 e x
+ e2x cos x + sin x :
10 5
Chapitre 9
FONCTIONS DE PLUSIEURS
VARIABLES. NOTIONS DE
LIMITE, CONTINUITE,
DERIVEES PARTIELLES,
DIFFERIENTIABILITE
405
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
James Gregory
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
R R = f(x; y) : x 2 R; y 2 Rg
Dé…nition 9.1
Soit f : R2 ! R: Le domaine de dé…nition de f qu’on note D(f ) est
l’ensemble suivant :
Exemple 9.1
Considérons la fonction de deux variables
p
f (x; y) = x2 + y 2
x2 + y 2 0 : 8(x; y) 2 R2 :
Donc D(f ) = R2 :
Pour les fonctions f : R ! R; la notion (9.2) veut dire, sans rentrer dans les
détails, que les valeurs f (x) de la fonction f s’approchent de plus en plus et
s’accumulent autour de `; quand la variable x s’approche de plus en plus de
x0 sans atteindre x0 : Pour dé…nir rigoureusement cette notion, nous avions
eu besoin de répondre à la question a) suivante :
Q1) Comment dé…nir mathématiquent et de façon rigoureuse la notion
"f (x) tend vers ` quand x tend vers x0 "
Dans le cas des fonctions f : R ! R; la réponse à la question Q1) fut la
suivante :
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Pour tout voisinage I" =]` "; ` + "[ aussi petit soit il, du point `; il existe
un voisinage pointé I = ]x0 ; x0 + [ n fx0 g du point x0 ; tel que si x 2 I ,
alos son image f (x) 2 I" :
ou encore
dR (x; x0 ) = jx x0 j : (9.3)
Pour répondre aux questions a), b), c) et d), nous devons dé…nir d’abord
la notion de distance dans R2 qui véri…e les propriétés 1), 2), 3) de l’exercice
4.
Dé…nition 9.2
Soit M0 (x0 ; y0 ) 2 R2 et M (x; y) 2 R2 deux points appartenant au plan
R2 : On dé…nit dans R2 la distance euclidienne qu’on note dR2 par
p
dR2 (M0 (x0 ; y0 ); M (x; y)) = (x x0 )2 + (x x0 )2 (9.4)
Remarque 9.1
On peut dé…nir une autre distance équivalente à dR2 qu’on note dR2 ; par
On peut véri…er que dR2 véri…e aussi les propriétés 1), 2) et 3) de l’exercice
9.5.
Dé…nition 9.3
Soit (x0 ; y0 ) 2 R2 : Notons par V (x0 ; y0 ) le sous ensemble de R2 suivant
V (x0 ; y0 ) = (x; y) 2 R2 : dR2 [(x; y) ; (x0 ; y0 )] < (9.8)
n p o
2 2 2
= (x; y) 2 R : (x x0 ) + (x x0 ) <
= (x; y) 2 R2 : (x x0 )2 + (x x0 )2 < 2
ou encore
lim f (x; y) = ` (9.9)
(x;y)!(x0 ;y0 )
si on a : Pour tout voisinage I" =]` "; ` + "[ aussi petit soit il, du point `;
il existe un voisinage pointé V (x0 ; y0 ) n f(x0 ; y0 )g du point (x0 ; y0 ); tel que
si (x; y) 2 V (x0 ; y0 ) n f(x0 ; y0 )g, alos son image f (x; y) 2 I" :
ou encore
p
8" > 0; 9 > 0 : 8(x; y) : 0 < (x x0 )2 + (x x0 )2 < ) jf (x; y) `j < "
(9.10)
ou de façon équivalente, en utilisant la distance dR2
8" > 0; 9 > 0 : 8(x; y) : si jx x0 j < et si jy y0 j < alors jf (x; y) `j < "
(9.12)
Remarque 9.3
Pour démontrer que lim f (x; y) = `; il faut se donner " > 0 quel-
(x;y)!(x0 ;y0 )
quer et trouver qui dépend en général de " et du point (x0 ; y0 ) 2 R2 : Les
données dans ce problème sont " et (x0 ; y0 ) ; l’inconnue c’est :
Remarque 9.4
Pour démontrer que lim f (x; y) = `, on peut utiliser (9.10), (9.11)
(x;y)!(x0 ;y0 )
ou (9.12). Les distances sont équivalentes.
Exemple 9.2
Soit C 2 R une constante quelconque et (x0 ; y0 ) 2 R2 . Considérons f :
R2 ! R dé…nie par
f (x; y) = C:
Démontrons en utilisant la dé…nition 9.4, que
lim f (x; y) = C:
(x;y)!(x0 ;y0 )
Que veut dire (x; y) tend vers (x0 ; y0 ) de manière totalement ar-
bitraire ?
On a donc
8 9
>
> >
>
>
> >
>
< =
lim f (x; y) = ` =) lim f (x; y) = `
(x;y)!(0;0) >
> (x; y) ! (0; 0) >
>
>
> >
>
: y = mx ;
mais
8 9
>
> >
>
>
> >
>
< =
lim f (x; y) = ` ; lim f (x; y) = `
>
> (x; y) ! (0; 0) >
> (x;y)!(0;0)
>
> >
>
: y = mx ;
lim f (x; y) = `
(x; y) ! (0; 0)
y = mx
existe, alors pour tout voisinage I" =]` "; ` + "[ aussi petit soit il, du point
`; il existe un voisinage pointé V (0; 0) du point (0; 0); tel que si (x; y) 2
V (0; 0), alos son image f (x; y) 2 I" : Ceci est complètement faux. En e¤et,
par dé…nition, si la limite (9.29) existe, alors on :
Pour tout voisinage I" =]` "; ` + "[ aussi petit soit il, du point `; il existe
un voisinage Dm; (0; 0)= V (0; 0) \ f(x; y) : y = mx; m 2 R f ixeg du point
(0; 0); tel que si (x; y) 2Dm; (0; 0), alos son image f (x; y) 2 I" :
Dm; (0; 0) est un morceau de la droite y = mx: Ceci n’est pas su¢ sant
pour que lim f (x; y) = ` existe. En e¤et, si lim f (x; y) = ` existe,
(x;y)!(0;0) (x;y)!(0;0)
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
alors pour I" =]` "; `+"[; il existe un disque ouvert de centre (0,0) et de rayon
; noté V (0; 0) ; tel que si (x; y) 2 V (0; 0), alos son image f (x; y) 2 I" :
On voit que la relation est vraie seulement pour les (x; y) appartenant au
morceau de la droite y = mx; en l’occurence l’ensemble Dm; (0; 0): Si
(P ) : lim f (x; y) = `
(x;y)!(0;0)
8 9
>
> >
>
>
> >
>
< =
(Q) : 8m 2 R : lim f (x; y) = `
>
> (x; y) ! (0; 0) >
>
>
> >
>
: y = mx ;
On a bien sur
(P ) =) (Q)
Or ceci est équivalent à
Donc pour démontrer que lim f (x; y) n’existe pas, il su¢ t de trouver
(x;y)!(0;0)
m1 2 R; m2 2 R; m1 6= m2 tels que
lim f (x; y) = `1
(x; y) ! (0; 0)
y = m1 x
lim f (x; y) = `2
(x; y) ! (0; 0)
y = m2 x
avec
`1 6= `2
Remarque 9.6
On pourrait choisir d’autres directions qui ne sont pas nécessairement des
droites. On peut tendre (x; y) ! (x0 ; y0 ) avec (x; y) 2 Cm ; m entier ou réel.
Cm est une courbe du plan contenant le point (x0 ; y0 ) : Donnons quelques
exemples de courbes Cm avec (x0 ; y0 ) = (0; 0):
Cm = (x; y) 2 R2 : y = xm ; m = 2; 3; :::
lim f (x; y) = `1
(x; y) ! (0; 0)
y = xm1
lim f (x; y) = `2
(x; y) ! (0; 0)
y = xm2
avec
`1 6= `2
alors lim f (x; y) n’existe pas.
(x;y)!(0;0)
Dé…nition 9.5
Soit f : R2 ! R. f est dite continue au point (x0 ; y0 ) ; si les trois condi-
tions a), b) et c) sont véri…ées
a) f est dé…nie au point (x0 ; y0 )
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Dé…nition 9.6
Soit f : V (x0 ; y0 ) ! R. On dit que f admet une dérivée partielle par
rapport à x au point (x0 ; y0 ) et on la note @f @x
(x0 ; y0 ); si la limite suivante
existe
@f f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 )
(x0 ; y0 ) = lim : (9.32)
@x h!0 h
On dit que f admet une dérivée partielle par rapport à y au point (x0 ; y0 )
et on la note @f
@y
(x0 ; y0 ); si la limite suivante existe
@f f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 )
(x0 ; y0 ) = lim : (9.33)
@y k!0 h
Remarque 9.7
D’après la dé…nition 9.6, le calcul de @f @x
(x0 ; y0 ) revient à :
a) Considérer la fonction g(x) = f (x; y) comme fonction d’une variable
x; en supposant la variable y comme constante.
b) Calculer g 0 (x0 ) et @f
@x
(x0 ; y0 ) = g 0 (x0 )
Remarque 9.8
D’après la dé…nition 9.6, le calcul de @f @y
(x0 ; y0 ) revient à :
a) Considérer la fonction h(x) = f (x; y) comme fonction d’une variable
y; en supposant la variable x comme constante.
b) Calculer h0 (x0 ) et @f
@y
(x0 ; y0 ) = h0 (x0 )
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
@f
: R2 ! R
@x
@f
(x; y) ! (x; y) = (4x y)
@x
On a vu aussi dans l’exercice 9.14, que pour tout (x0 ; y0 ) 2 R2 ; on associait
un nombre réel unique, @f
@y
(x0 ; y0 ) = ( x0 + 2y0 ): On peut donc dé…nir une
fonction de deux variables @f
@y
dé…nie comme suit :
@f
: R2 ! R
@y
@f
(x; y) ! (x; y) = ( x + 2y):
@y
Supposons maintenant qu’on a une fonction de deux variables dé…nie sur un
ensemble D R2 ; D étant un sous ensemble de R2
f : D ! R:
Si @f
@x
(x0 ; y0 ) existe pour tout (x0 ; y0 ) 2 D; alors on peut dé…nir une fonction
de deux variables dé…nie sur D et à valeurs réelles de la façon suivante :
@f
: D!R
@x
@f
(x; y) ! (x; y)
@x
Si @f
@y
(x0 ; y0 ) existe pour tout (x0 ; y0 ) 2 D; alors on peut dé…nir une fonction
de deux variables dé…nie sur D et à valeurs réelles de la façon suivante :
@f
: D!R
@y
@f
(x; y) ! (x; y)
@y
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Remarque 9.9
2
D’après la dé…nition 9.7, il est clair que la dé…nition de @@xf2 (x0 ; y0 ) ne-
céssite que la fonction dérivée partielle @f
@x
soit dé…nie dans un voisinage du
point (x0 ; y0 ): De même pour les autres dérivées partielles.
Notations
On note aussi
@f @f 00 @2f 00 @2f @2f @2f
fx0 = 0
; f = ; fxx = ; fyy = 00
; fxy = 00
; fyx =
@x y @y @x2 @y 2 @y@x @x@y
Remarque 9.10
Remarquons que dans cet exercice on a
@2f @2f
(x; y) = (x; y) 8(x; y) 2 R2 : (9.34)
@x@y @y@x
Ceci n’est pas toujours vrai. Avec des conditions sur la fonction f (x; y); (9.34)
devient vraie. Voyons dans le théorème qui suit, quelles sont ces conditions.
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Théorème 9.1
Soit f : R2 ! R, une fonction de deux variables x et y: On suppose qu’il
existe un voisinage V (x0 ; y0 ) du point (x0 ; y0 ) tel que lesdeux conditions
suivantes sont véri…ées :
@2f @2f
1) @x@y (x; y) et @y@x (x; y) existent pour tout (x; y) 2 V (x0 ; y0 )
@ f 2 @ f2
2) Les fonctions de deux variables @x@y (x; y) et @y@x (x; y) sont continues
en tout point (x; y) 2 V (x0 ; y0 )
Alors on a
@2f @2f
(x0 ; y0 ) = (x0 ; y0 ) (9.35)
@x@y @y@x
Remarque 9.11
Dans l’exercice 9.15 les conditions du théorème 9.1 sont véri…ées.
@f
9.5.4 Continuité et existence des dérivées partielles @x
et @f
@y
Quelle est donc la nouvelle notion (N ) qu’on doit dé…nir pour les fonctions
de deux variables et qui véri…e les conditions suivantes :
a) (N ) doit être plus forte que l’existence des dérivées partielles @f @x
(x0 ; y0 )
@f
et @y (x0 ; y0 ) ; c’est à dire que si la notion (N ) est véri…ée en un point (x0 ; y0 ) ;
alors les dérivées partielles @f @x
(x0 ; y0 ) et @f
@y
(x0 ; y0 ) existent.
b) La notion (N ) doit être plus forte que la notion de continuité, c’est à
dire que si la notion (N ) est véri…ée en un point (x0 ; y0 ) ; alors f est continue
en (x0 ; y0 ) :
c) (N ) doit être équivalente à la notion de dérivabilité dans le cas des
fonctions d’une variable réelle, i.e, f : R ! R
Premières réponses
Répondons au point c)
Théorème 9.2
Soit f : R ! R et x0 2 R: Alors : f est dérivable au point x0 si et
seulement si il existe une constante A 2 R; une fonction " : R ! R telle que
f (x0 + h) = f (x0 ) + Ah + h"(h) : avec lim "(h) = 0
h!0
Dé…nition 9.10
Soit f : R2 ! R et (x0 ; y0 ) 2 R2 : f est dite di¤erentiable au point
(x0 ; y0 ) ; si par dé…nition, il existe deux constantes A 2 R et B 2 R; deux
fonctions de deux variables "1 : R2 ! R; "2 : R2 ! R telles que :
Dé…nition 9.10.bis
Soit f : R2 ! R et (x0 ; y0 ) 2 R2 : f est dite di¤erentiable au point
(x0 ; y0 ) ; si par dé…nition, il existe deux constantes A 2 R et B 2 R; une
fonction de deux variables " : R2 ! R; telle que :
p
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + Ah + Bk + h2 + k 2 "(h; k) :
avec lim "(h; k) = 0
(h;k)!(0;0)
On montrera plus tard que cette dé…nition implique les points a), b) et
c) du problème à résoudre 9.1
Théorème 9.3
@f
Soit f : V (x0 ; y0 ) ! R, di¤erentiable au point (x0 ; y0 ) : Alors @x
(x0 ; y0 )
@f
et @y (x0 ; y0 ) existent et on a
@f @f
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + (x0 ; y0 ) h + (x0 ; y0 ) k + h"1 (h; k) + k"2 (h; (9.38)
k) :
@x @y
avec lim "1 (h; k) = 0 et lim "2 (h; k) = 0
(h;k)!(0;0) (h;k)!(0;0)
La relation (9.39) est vraie pour tout couple (h; k) 2 R2 : (9.39) sera aussi
vraie pour h = 0 ou k = 0
a) Prenons k = 0 dans (9.39), on aura
f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 )
= A + "1 (h; k)
h
avec lim "1 (h; k) = 0:
(h;k)!(0;0)
Par conséquent
f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 )
lim =A
h!0 h
Or par dé…nition
f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 ) @f
lim = (x0 ; y0 ) :
h!0 h @x
Par conséquent
@f
(x0 ; y0 ) = A (9.41)
@x
b)Prenons h = 0 dans (9.39), on aura
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Par conséquent
f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 )
lim =B
k!0 k
Or par dé…nition
f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 ) @f
lim = (x0 ; y0 ) :
k!0 k @y
Par conséquent
@f
(x0 ; y0 ) = B (9.42)
@y
(9.39), (9.41) et (9.42) impliquent (9.38), c’est à dire
@f @f
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + (x0 ; y0 ) h + (x0 ; y0 ) k + h"1 (h; k) + k"2 (h; k) :
@x @y
avec lim "1 (h; k) = 0 et lim "2 (h; k) = 0:
(h;k)!(0;0) (h;k)!(0;0)
Théorème 9.4
Soit f : V (x0 ; y0 ) ! R, di¤erentiable au point (x0 ; y0 ) : Alors f est
continue au point (x0 ; y0 ) :
(9.43)
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + Ah + Bk + h"1 (h; k) + k"2 (h; k) :
avec lim "1 (h; k) = 0 et lim "2 (h; k) = 0
(h;k)!(0;0) (h;k)!(0;0)
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Posons
x = x0 + h =) h = x x0
y = y0 + k =) k = y y0
Alors
(h; k) ! (0; 0) () (x; y) ! (x0 ; y0 ) (9.44)
Avec ces changements de variables, (9.43) devient donc
A(x x0 ) ! 0
B(y y0 ) ! 0
(x x0 )"1 ((x x0 ); (y y0 )) ! 0
(y y0 )"2 ((x x0 ); (y y0 )) ! 0:
Par conséquent
lim f (x; y) = f (x0 ; y0 ) : (9.45)
(x;y)!(x0 ;y0 )
Notons par
E : R2 ! R
1
(m; v) ! E(m; v) = mv 2 :
2
Supposons qu’on a un corps en mouvement qui à l’instant t0 a une masse
m0 et une vitesse v0 :A l’instant t0 + t; supposons que sa masse devienne
m0 + m et que sa vitesse devienne v0 + v . L’expression
Dé…nition 9.4
Soit f une fonction admettant des dérivées partielles @f @x
(x0 ; y0 ) et @f
@y
(x0 ; y0 )
2
au point (x0 ; y0 ): La fonction df(x0 ;y0 ) : R ! R dé…nie par
@f @f
8(h; k) 2 R2 : df(x0 ;y0 ) (h; k) = (x0 ; y0 ) h + (x0 ; y0 ) k
@x @y
Remarque 9.
On note souvent les petites variations (h; k) par (dx; dy): La di¤erentielle
df(x0 ;y0 ) (h; k) devient df(x0 ;y0 ) (dx; dy)
@f @f
df(x0 ;y0 ) (dx; dy) = (x0 ; y0 ) dx + (x0 ; y0 ) dy
@x @y
Puisque dx et dx représentent des variations tres petites ou in…niments
petites d’après d’autres terminologies, olors on a
@f @f
f(x0 ;y0 ) (dx; dy) ' df(x0 ;y0 ) (dx; dy) = (x0 ; y0 ) h + (x0 ; y0 ) k
@x @y
C’est ce qu’on utilise en physique et en chimie, lorsqu’on e¤ectue des
variations in…niment petites des variables.
Théorème 9.5
Soit f une fonction admettant des dérivées partielles @f @x
(x0 ; y0 ) et @f
@y
(x0 ; y0 )
2
au point (x0 ; y0 ): La fonction df(x0 ;y0 ) : R ! R dé…nie par
@f @f
8(h; k) 2 R2 : df(x0 ;y0 ) (h; k) = (x0 ; y0 ) h + (x0 ; y0 ) k
@x @y
est une application linéaire.
a) df(x0 ;y0 ) [(h1 ; k1 ) + (h2 ; k2 )] = df(x0 ;y0 ) (h1 ; k1 ) + df(x0 ;y0 ) (h2 ; k2 )
et
b)df(x0 ;y0 ) [ (h1 ; k1 )] = df(x0 ;y0 ) [(h1 ; k1 )] :
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
b) Par dé…nition
(h1 ; k1 ) = ( h1 ; k1 ):
Donc d’après la dé…nition 9.4
@f @f
df(x0 ;y0 ) [ (h1 ; k1 )] = df(x0 ;y0 ) [( h1 ; k1 )] = (x0 ; y0 ) ( h1 ) + (x0 ; y0 ) ( k1 )
@x @y
@f @f
= (x0 ; y0 ) (h1 ) + (x0 ; y0 ) (k1 )
@x @y
@f @f
= (x0 ; y0 ) (h1 ) + (x0 ; y0 )
@x @y
= df(x0 ;y0 ) [(h1 ; k1 )] :
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
SERIE TD CHAPITRE 9
FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE
LIMITE, CONTINUITE, DERIVEES PARTIELLES,
DIFFERIENTIABILITE
Exercice 9.1
Trouvez le domaine de dé…nition D(f ) de la fonction f dé…nie par :
p
f (x; y) = x2 + y 2 4
x2 + y 2 4 0 , x2 + y 2 4:
Donc
D(f ) = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 4 :
D(f ) représente l’exterieur du cercle de centre (0; 0) et de rayon 2: Le cercle
lui même appartient à D(f ):
Exercice 9.2
Trouvez le domaine de dé…nition D(f ) de la fonction f dé…nie par :
f (x; y) = ln(x + y)
Donc
D(f ) = (x; y) 2 R2 : y > x :
Géométriquent D(f ) représente le demi plan situé au dessus de la droite
y = x: La droite y = x n’apprtient pas à D(f ):
Exercice 9.3
Trouvez le domaine de dé…nition D(f ) de la fonction f dé…nie par :
f (x; y) = ln 16 x2 y2 x2 + y 2 4
Notons
D3 = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 < 16
et
D4 = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 > 4
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
D1 = D3 \ D4
D1 est donc la couronne de centre 0 et de rayons 2 et 4.
De la même manière, notons
D5 = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 > 16
et
D6 = (x; y) 2 R2 : x2 + y 2 < 4
Puisque
alors
D2 = D5 \ D6
Donc D2 = f?g : Finalement
Exercice 9.4
Montrez que dR dé…nie par dR (x; x0 ) = jx x0 j véri…e les propriétés
suivantes :
1) dR 0
2) dR (x; y) = dR (y; x) : 8x 2 R; 8y 2 R
3)dR (x; y) d(x; z) + d(z; y) : 8x 2 R; 8y 2 R; 8z 2 R
Exercice 9.5
Montrez que dR2 véri…e
1) dR2 : R2 ! R+
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
2) dR2 (M0 (x0 ; y0 ); M (x; y)) = dR2 (M (x; y); M0 (x0 ; y0 )) : 8M0 (x0 ; y0 ) 2
R ; 8M (x; y) 2 R2 ;
2
3)dR2 (M0 (x0 ; y0 ); M (x; y)) dR2 (M0 (x0 ; y0 ); M1 (x1 ; y1 ))+dR2 (M1 (x1 ; y1 ); M (x; y)) :
8M0 (x0 ; y0 ) 2 R2 ; 8M1 (x1 ; y1 ) 2 R2 ; 8M (x; y) 2 R2 ;
Exercice 9.6
On considère maintenant la distance dR2 dans R2 dé…nie par
Exercice 9.7
Soient A et B deux constantes réelles et f : R2 ! R dé…nie par
f (x; y) = Ax + By:
Démontrez que
lim f (x; y) = Ax0 + By0 :
(x;y)!(x0 ;y0 )
" "
Bien sur ce choix de = jAj+jBj
(ou encore < jAj+jBj
) implique
"
j(Ax + By) (Ax0 + By0 )j < (jAj + jBj) < (jAj + jBj) = ":
jAj + jBj
Donc
lim f (x; y) = Ax0 + By0 :
(x;y)!(x0 ;y0 )
Exercice 9.8
Démontrez en utilisant la dé…nition que
ou encore
2
4 < x2 + 2y 5< 2
+4
soit en factorisant
2
4 < x2 + 2y 5 < ( + 4) (9.20)
On a
5 x2 + 2y 5 5
ou encore
x2 + 2y 5 5 (9.23)
Résumons. On a démontré la proposition suivante
8
>
> jx 1j <
>
>
< et
jy 2j < =) x2 + 2y 5 5 (9.24)
>
>
>
> et
:
0< 1
a) 1
" "
b) = (ou )
5 5
8
< jx 1j <
et si et alors jx2 + 2y 5j < ":
:
jy 2j <
Pour " > 0 quelconque, si on prend = 5" ; on n’est pas assuré que 1:
Ceci est vrai si et seulement si 5" 1 ou encore " 5:
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
"
Donc, étant donné 0 < " 5; il existe = 5
(ou plus généralement
"
0< 5
); tel que
8
< jx 1j <
et alors x2 + 2y 5 < ": (9.26)
:
jy 2j <
Exercice 9.9
Démontrez par un contre exemple que
8 9
>
> >
>
>
> >
>
>
> >
>
>
> >
>
< =
lim f (x; y) = ` ; lim f (x; y) = `
>
> (x; y) ! (0; 0) >
> (x;y)!(0;0)
>
> >
>
>
> y = mx >
>
>
> >
>
: 8m 2 R ;
f (x; y) =
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
(P ) : lim f (x; y) = `
(x;y)!(0;0)
8 9
>
> >
>
>
> >
>
< =
(Q) : 8m 2 R : lim f (x; y) = `
>
> (x; y) ! (0; 0) >
>
>
> >
>
: y = mx ;
On a bien sur
(P ) =) (Q)
Or ceci est équivalent à
Donc pour démontrer que lim f (x; y) n’existe pas, il su¢ t de trouver
(x;y)!(0;0)
m1 2 R; m2 2 R; m1 6= m2 tels que
lim f (x; y) = `1
(x; y) ! (0; 0)
y = m1 x
lim f (x; y) = `2
(x; y) ! (0; 0)
y = m2 x
avec
`1 6= `2
Remarque 9.6
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Exercice 9.10
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
( 2 2
x y
x2 +y 2
si (x; y) 6= (0; 0)
f (x; y) =
0 si (x; y) = (0; 0)
Montrez que lim f (x; y) n’existe pas.
(x;y)!(0;0)
Solution Exercice 9.10
Il su¢ t de trouver deux directions d1 et d2 telles que
lim f (x; y) 6= lim f (x; y)
(x; y) ! (0; 0) (x; y) ! (0; 0)
(x; y) 2 d1 (x; y) 2 d2
En e¤et. Notons dm la droite d’équation y = mx
dm = f(x; y) : y = mx
Calculons
x2 m2 x2
lim f (x; y) = lim f (x; y) = lim 2
x!0 x + m2 x2
(x; y) ! (0; 0) (x; y) ! (0; 0)
(x; y) 2 dm y = mx
x2 (1 m2 ) (1 m2 )
= lim =
x!0 x2 (1 + m2 ) (1 + m2 )
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Si m = 1, on a
(1 1) 0
lim f (x; y) = = = 0 = `1
(x; y) ! (0; 0) (1 + 1) 2
y=x
Si m = 2; on a
(1 4) 3
lim f (x; y) = = = `2
(x; y) ! (0; 0) (1 + 4) 5
y = 2x
Exercice 9.11
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
( 2 2
x y
x2 +y 2
si (x; y) 6= (0; 0)
f (x; y) =
0 si (x; y) = (0; 0)
Montrez que la fonction f (x; y) n’est pas continue au point (0; 0):
Exercice 9.12
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
Montrez que la fonction f (x; y) n’est pas continue au point (1; 2):
Exercice 9.13
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
or
f (1; 2) = 1 + 4 = 5
les points a), b) et c) de la dé…nition 9.5 sont véri…és. Donc f (x; y) = (x2 +2y)
est continue au point (1; 2):
Exercice 9.14
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
f (x; y) = 2x2 xy + y 2
@f
et (x0 ; y0 ) 2 R2 quelconque. Calculez en utilisant la dé…nition @x
(x0 ; y0 ) et
@f
@y
(x0 ; y0 ):
On
Donc
f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 )
= (2h + 4x0 y0 ) ;
h
et
f (x0 + h; y0 ) f (x0 ; y0 )
lim = lim (2h + 4x0 y0 ) = (4x0 y0 ) :
h!0 h h!0
Donc
@f
(x0 ; y0 ) = (4x0 y0 ) :
@x
De même, par dé…nition
@f f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 )
(x0 ; y0 ) = lim :
@y k!0 k
On
Donc
f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 )
= ( x0 + k + 2y0 );
k
et
f (x0 ; y0 + k) f (x0 ; y0 )
lim = lim ( x0 + k + 2y0 ) = ( x0 + 2y0 ):
h!0 k k!0
Donc
@f
(x0 ; y0 ) = ( x0 + 2y0 ):
@y
Exercice 9.15
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par :
2
f (x; y) = x3 y + exy
00 00
Calculez 1)fx0 ; 2)fy0 ; 3)fxx ; 4)fyy ; 5)fxy
00 00
; 6)fyx
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
00 @2f @ @f @ 2 2
fxx = 2
= = 3x2 y + y 2 exy = 6xy + y 4 exy
@x @x @x @x
4)
00 @2f @ @f @ 2 2 2
fyy = 2
= = x3 + 2yxexy = 2xexy + 2yx:2yx:exy
@y @y @y @y
2
= exy 2x + 4y 2 x2
5)
00 @2f @ @f @ 2
fxy = = = 3x2 y + y 2 exy
@y@x @y @x @y
2 2
= 3x2 + 2yexy + y 2 :exy :2xy
2
= 3x2 + exy 2y + 2xy 3
6)
00 @2f @ @f @ 2
fyx = = = x3 + 2yxexy
@x@y @x @y @x
2 2
= 3x2 + 2xy(y 2 exy ) + exy :2y
2
= 3x2 + exy 2xy 3 + 2y
Remarque 9.10
Remarquons que dans cet exercice on a
@2f @2f
(x; y) = (x; y) 8(x; y) 2 R2 : (9.34)
@x@y @y@x
Ceci n’est pas toujours vrai. Avec des conditions sur la fonction f (x; y); (9.34)
devient vraie. Voyons dans le théorème qui suit, quelles sont ces conditions.
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Exercice 9.16
Donnez l’exemple d’une fonction f : R2 ! R telle que :
@2f @2f
@x@y
(x0 ; y0 ) et @y@x (x0 ; y0 ) existent, mais
@2f @2f
(x0 ; y0 ) 6= (x0 ; y0 )
@x@y @y@x
Solution Exercice 9.16
Considérons : f : R2 ! R, dé…nie par
f (x; y) =
Exercice 9.17
Considérons : f : R2 ! R, dé…nie par
xy
si (x; y) 6= (0; 0)
x2 +y 2
f (x; y) =
0 si (x; y) = (0; 0)
a) Montrez que @f @x
(0; 0) et @f
@y
(0; 0) existent et calculez leur valeur en
utilisant la dé…nition
b) Montrez que f n’est pas continue au point (0; 0)
0
@f f (0; 0 + k) f (0; 0) 2 0
(0; 0) = lim = lim k = lim 3 = 0
@y k!0 k h!0 k h!0 k
Par conséquent
@f @f
(0; 0) = (0; 0) = 0
@x @y
b) Montrons que f n’est pas continue au point (0; 0): Il su¢ t de montrer
que lim f (x; y) n’existe pas. En e¤et.
(x;y)!(0;0)
mx2 mx2 m
lim f (x; y) = lim 2 = lim =
x!0 x + m2 x2 x!0 x2 (1 + m2 ) 1 + m2
(x; y) ! (0; 0)
y = mx
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
m = 1; on a
1 1
lim f (x; y) = = = `1
(x; y) ! (0; 0) 1+1 2
y=x
m=2
2 2
lim f (x; y) = = = `2
(x; y) ! (0; 0) 1+4 5
y = 2x
`1 6= `2 : Donc lim f (x; y) n’existe pas. Par conséquent f n’est pas
(x;y)!(0;0)
continue au point (0; 0):
Exercice 9.18
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
f (x; y) = 2x + 3y
On a
A = 2; B = 3;
"1 : R2 ! R; "1 (h; k) = 0; 8(h; k) 2 R2
"2 : R2 ! R; "2 (h; k) = 0; 8(h; k) 2 R2
Exercice 9.19
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
f (x; y) = jx + yj
jx 0j <
=) j(jx + yj) 0j < " (9.46)
jy 0j <
" > 0; pour avoir la relation (9.46), il su¢ t de prendre = 2" : En e¤et. Si
" " "
jx 0j < 2
" =) jx + yj jxj + jyj < + ="
jy 0j < 2 2 2
b) Montrons que f n’est pas di¤erentiable au point (0; 0):En e¤et, il su¢ t
de montrer que @f
@x
(0; 0) ou @f
@y
(0; 0) n’existe pas. En e¤et. Montrons que
f (0 + h; 0) f (0; 0)
lim
h!0 h
n’existe pas. On a
f (0 + h; 0) f (0; 0) f (h; 0) f (0; 0) jhj +1 si h > 0
= = =
h h h 1 si h < 0
Par conséquent
f (0 + h; 0) f (0; 0)
lim = +1
h!0; h>0 h
f (0 + h; 0) f (0; 0)
lim = 1
h!0; h<0 h
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
Par conséquent @f
@x
(0; 0) n’existe pas, et …nalement d’après le théorème 9.3,
f n’est pas di¤erentiable au point (0; 0):
Exercice 9.20
Considérons la fonction énergie cinétique E dé…nie par
E : R2 ! R
1
(m; v) ! E(m; v) = mv 2 :
2
Partant d’une masse initiale m0 et d’une vitesse initiale v0 :
a) Calculez E(m0 ;v0 ) ( m; v) et dE(m0 ;v0 ) ( m; v)
b) Calculez
c) Que représente E
d) Application numérique : Calculez E(m0 ;v0 ) ( m; v) , dE(m0 ;v0 ) ( m; v)
et E en prenant :
est simple.
Exercice 9.21
Considérons la fonction f : R2 ! R dé…nie par
f (x; y) = x2 y 3y
Si on pose
(9.53)
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + Ah + Bk + h"1 (h; k) + k"2 (h; k) :
avec lim "1 (h; k) = 0 et lim "2 (h; k) = 0
(h;k)!(0;0) (h;k)!(0;0)
L’erreur commise en remplaçant f(4;3) ( 0:01; 0:02) par df(4;3) ( 0:01; 0:02)
est égale à :
E= f(4;3) ( 0:01; 0:02) df(4;3) ( 0:01; 0:02) = j0:018702 0:02j = 0:001 298
CHAPITRE 9. FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES. NOTIONS DE LIMITE, CONTINU
f (x; y) = x2 y 3y
donc
f (5:12; 6:85) = (5:122 6:85) 3 (6:85) = 159: 018 64
l) Calcul approximatif de f (5:12; 6:85) par utilisation de la di¤e-
rentielle
On peut écrire f (5:12; 6:85) sous la forme suivante
On a
f (5; 7) = (52 7) (3 7) = 154
et
df(5;7) (0:12; 0:15) = 5:1
Par conséquent
f (5:12; 6:85) ' 154 + 5:1 = 159:1
L’erreur commise est donc
447
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Remarque1
Dans l’exemple2, on a :
@2f @2f
=
@x@y @y@x
Ceci est vrai pour les fonctions de classe C 2 :
On a …nalement
F : R2 ! R 2 ! R
(r; s) ! (g (r; s) ; h (r; s)) ! f (g (r; s) ; h (r; s)) = F (r; s)
f : R2 ! R; (x; y) ! f (x; y) = z
g : R ! R; t ! g(t) = x
h : R ! R; (t) ! h(t) = y
G : R ! R2 ! R
(t) ! (g (t) ; h (t)) ! f (g (t) ; h (t)) = G(t)
ceci nous permet de dé…nir les dérivées partielles d’ordre 3 et ainsi de suite
jusqu’à l’ordre n. On procède comme suit :
@ nf @ @n 1f @ nf @ @n 1f
n
= ; = :::
@x @x @xn 1 @y n @y @y n 1
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
10.4 Notations
Notons par
Dr (x0 ; y0 ) = (x; y) 2 R2 : (x x0 )2 + (y y0 )2 r2
Dr (x0 ; y0 ) est le disque fermé de centre (x0 ; y0 ) et de rayon r
Notons par
@ @ @f @f
h +k f (x0 ; y0 ) = h: (x0 ; y0 ) + k (x0 ; y0 )
@x @y @x @y
2
@ @ @2f @2f 2
2@ f
h +k f (x0 ; y0 ) = h2 (x ;
0 0y )+2hk (x ;
0 0y )+k (x0 ; y0 )
@x @y @x2 @x@y @y 2
n
@ @ @ nf @ nf n
n n@ f
h +k f (x0 ; y0 ) = Cn0 hn (x ;
0 0y )+Cn
1 n 1
h k (x ;
0 0y )+:::+:::Cn k (x0 ; y0 )
@x @y @xn @ n 1 x@y @y n
Avec ces notations , on a le théorème de Taylor suivant
Théorème3 (Formule de Taylor d’odre n) Considérons une fonction
de 2 variables f (x; y) admettant les propriétés suivantes :
a) f (x; y) possèdes des dérivées partielles d’ordre n, continues dans Dr (x0 ; y0 ) :
b) f (x; y) possède des dérivées partielles d’ordre (n + 1) dans Dr (x0 ; y0 )
Alors on a :
2
@ @ 1 @ @
f (x0 + h; y0 + k) = f (x0 ; y0 ) + h +k f (x0 ; y0 ) + h +k f (x0 ; y0 )
@x @y 2! @x @y
3 n
1 @ @ 1 @ @
+ h +k f (x0 ; y0 ) + ::: + h +k f (x0 ; y0 ) + Rn
3! @x @y n! @x @y
avec
n+1
1 @ @
Rn = h +k f (x0 + h; y0 + k) ; 0< <1
(n + 1)! @x @y
Comme cas particulier du théorème 3, onobtient le théorème suivant :
Preuve du théorème 4
La preuve du corrollaire s’obtient directement en appliquant le théorème
3 en prenant n = 2 et en remarquant que :
= a3 + 3a2 b + 3ab2 + b3
f 2 C 2 R2 ou f 2 C 2 (U ) ;
10.5.1 Dé…nitions
Dé…nition 3 Soit f : R2 ! R et (b x; yb) 2 R2 : On dit que :
x; yb) est une solution minimale locale (maximale locale), s’il existe un
a) (b
disque ouvert Dr (b x; yb) , de centre (b
x; yb) et de rayon r > 0 tel que
x; yb) : f (x; y)
8 (x; y) 2 Dr (b x; yb) (f (x; y)
f (b x; yb))
f (b
x; yb) est une solution minimale locale stricte (maximale stricte) s’il
c) (b
existe Dr (b x; yb) t:q
x; yb) ; (x; y) 6= (b
8 (x; y) 2 Dr (b x; yb) on a : f (x; y) > f (b
x; yb) : (f (x; y) < f (b
x; yb)) :
Dé…nition 6
x; yb) est dite semi dé…nie postive, si pour tout point
a) La matrice H (b
(x; y) 2 R2 on a
x
x; yb)
(x; y) H (b 0
y
x; yb) est dite semi dé…nie négative, si pour tout point
b) La matrice H (b
(x; y) 2 R2 on a
x
x; yb)
(x; y) H (b 0
y
Dé…nition 6 (bis)
a) La matrice H (b x; yb) est dite dé…nie postive, si pour tout point (x; y) 2
R2 ; telle que (x; y) 6= (0; 0); on a
x
x; yb)
(x; y) H (b >0
y
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
b) La matrice H (b x; yb) est dite dé…nie négative, si pour tout point (x; y) 2
2
R ; telle que (x; y) 6= (0; 0); on a
x
x; yb)
(x; y) H (b <0
y
x; yb) = (0; 0) et si H (b
b) Si rf (b x; yb) est dé…nie négative, alors (b
x; yb)
est solution maximale locale stricte.
Preuve du théorème 8
Puisque rf (b x; yb) = (0; 0), étudions la dé…nie positivité ou la dé…nie
x; yb) :
négativité de H (b
!
@2f @2f
@x2
(b
x ; b
y ) @x@y
(b
x ; b
y )
H (b x; yb) = @2f 2
@y@x
x; yb) @@yf2 (b
(b x; yb)
Soit
(x; y) 2 R2 t:q (x; y) 6= (0; 0) :
x @2f 2
2@ f @2f
x; yb) :
(x; y) H (b = x2 (b
x ; b
y ) + y (b
x ; b
y ) + 2xy x; yb)
(b
y @x2 @y 2 @x@y
Posons
@2f @2f 2
2@ f
a= (b
x ; b
y ) ; b = 2y (b
x ; b
y ) ; c = y x; yb) :
(b
@x2 @x@y @y 2
Alors
x
x; yb)
(x; y) H (b = ax2 + bx + c
y
a) si 4 = b2 4ac < 0, alors ax2 + bx + c est du signe de a
or
"
2 2
@2f @2f @2f @2f @2f @2
b2 4ac = 4y 2 x; yb)
(b 4y 2 2 (b x; yb) = 4y 2
x; yb) : 2 (b x; yb)
(b (b
x ; b
y ) :
@x@y @x @y @x@y @x2 @y
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
@2f
a= x; yb) ;
(b
@x2
c’est a dire
2
@2f @2f @2f @2f
si (b
x ; b
y ) : x; yb)
(b x; yb)
(b > 0 et si x; yb) > 0
(b
@x2 @y 2 @x@y @x2
alors
x
x; yb) y > 0
(x; y) H (b
x; yb) est une solution minimale locale stricte
et (b
b)
2
@2f @2f @2f @2f
si (b
x ; b
y ) : x; yb)
(b x; yb)
(b > 0 et si x; yb) < 0
(b
@x2 @y 2 @x@y @x2
alors
x
x y x; yb)
H (b <0
y
x; yb) est une solution maximale locale stricte
et (b
c) Si 4 = b2 4ac > 0; alors ax2 + bx + c n’a pas un signe constant, c’est
à dire entre les racines x1 et x2 ; ax2 + bx + c aura un signe (+ ou ) et à
l’exterieur des racines, ax2 + bx + c aura un autre signe.
D’après l’étude faite en a) et b).
Si
2
@2f @2f @2f
x; yb)
(b (b
x ; b
y ) : x; yb) < 0
(b
@x@y @x2 @y 2
x
alors 4 > 0 et x y x; yb)
H (b < 0 n’aura pas un signe constant
y
dans R2 mais dépend de x et y. En d’autres termes H (b x; yb) n’est pas semi
x; yb) n’est pas une
dé…nie positive et n’est pas semi dé…nie négative. Donc (b
solution optimale locale.
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Série de TD 10
Dérivées partielles des fonctions composées. Formule de taylor et
optimisation di¤érentiable des fonctions de 2 variables
Exercice1
Considérons l’ensemble U R2 suivant :
U = (x; y) : x2 + y 2 < 1
f ig2
Montrez que U est un ensemble ouvert.
Solution Exercice1
Soit (x0 ; y0 ) 2 U quelconque. Par dé…nition on a :
f ig3
Avec ce choix, on a
Dr (x0 ; y0 ) U:
En d’autres termes, U est un ensemble ouvert.
Exercice2
Considérons la fonction : f : R2 ! R dé…nie par :
f (x; y) = x3 + y 3
Solution Exercice2
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
@f
a) Puisque f (x; y) est un polynôme de deux variables, alors @x
(x; y)
et @f
@y
(x; y) existent en tout point (x; y) 2 R2 : D’autre part on a :
@f @f
(x; y) = 3x2 ; (x; y) = 3y 2
@x @y
Les fonctions @f
@x
et @f
@y
sont continues dans R2 : Donc f 2 C 1 (R2 ).
b) f 2 C 2 (R2 ) : En e¤et. 8 (x; y) 2 R2 ; on a :
@2f @2f
(x; y) = 6x; (x; y) = 6y
@x2 @y 2
et
@2f @2f
(x; y) = 0; (x; y) = 0
@x@y @y@x
2 2 2 2
Les fonctions @@xf2 ; @@yf2 ; @y@x
@ f @ f
; @x@y sont continues dans R2 : Donc f 2 C 2 (R2 ).
Remarque1
Dans l’exemple2, on a :
@2f @2f
=
@x@y @y@x
Ceci est vrai pour les fonctions de classe C 2 :
Exercice 3
Considérons les fonctions f; g; h suivantes :
x2
f : R2 ! R : (x; y) ! f (x; y) = ;
y
g : R2 ! R : (r; ) ! g (r; ) = r sin ( ) = x
h : R2 ! R : (r; ) ! h (r; ) = r cos ( ) = y
Calculez
F (r; ) = f (g (r; ) ; h (r; ))
Solution Exercice 3
r2 sin2 ( ) sin ( )
F (r; ) = f (r sin ( ) ; r cos ( )) = =r : sin ( )
r cos ( ) cos ( )
F (r; ) = r tg ( ) sin ( )
Exercice 4
Considérons la fonction suivante :
f (x; y) = x2 + y 2 + 2xy
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Donc
G:R!R
t ! G (t) = 1 + 2 sin (t) cos (t) :
Exercice5
Considérons la fonction
F : R2 ! R 2 ! R
(r; s) ! (g (r; s) ; h (r; s)) ! F (r; s) = f (g (r; s) ; h (r; s))
avec
x2
f (x; y) = ; x = g (r; ) = r sin ( ) ; y = h (r; ) = r cos ( )
y
Calculez de deux façons di¤érentes
@F @F
;
@r @
Solution Exercice 5
Méthode directe
D’après l’exercice 3
@F
= tg ( ) : sin (*)
@r
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
donc
@F
= tg ( ) : sin ( )
@r
c’est la même valeur trouvée dans ( ) par le calcul direct.
Le calcul de @F
@
par les deux méthodes donne le même résultat.
Exercice 6
Consiérons la fonction G : R ! R dé…nie par
avec
x = g (t) = cos (t) ; y = h (t) = sin (t)
dG
Calculez de 2 façons di¤érentes dt
Solution Exercice 6
On a
dG
= 2 [cos(t) cos(t) + sin(t)( sin(t))] (**)
dt
= 2 cos2 (t) sin2 (t)
dG
Calcul de dt
en utilisant le théorème2
On a
dG @f dx @f dy
= + :
dt @x dt @y dt
@f
= 2x + 2y = 2(x + y) = 2 (cos (t) + sin (t))
@x
dx
= sin (t)
dt
Donc
@f dx
: = 2 cos (t) : sin (t) 2 sin2 (t)
@x dt
D’autre part, on a
@f
= 2y + 2x = 2 (sin (t) + cos (t))
@y
et
dy
= cos (t) :
dt
Donc
@f dy
: = 2 [sin (t) + cos (t)] cos (t) = 2 cos (t) : sin (t) + 2 cos2 (t)
@y dt
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
et
dG @f dx @f dy
= + :
dt @x dt @y dt
= 2 cos (t) : sin (t) 2 sin2 (t) + 2 cos (t) : sin (t) + 2 cos2 (t)
= 2 cos2 (t) 2 sin2 (t)
= 2 cos2 (t) sin2 (t)
f (x; y) = x2 + y 2
Solution exercice 7
On a :
f (x; y) = x2 + y 2 0 8 (x; y) 2 R2
or
f (0; 0) = 0:
Donc
8 (x; y) 2 R2 : f (x; y) f (0; 0)
x; yb) est une solution minimale globale.
Ceci implique que (b
Puisque
f (x; y) f (0; 0) : 8 (x; y) 2 R2
cette relation reste vraie pour n’importe quel disque Dr (0; 0) : Par consé-
quent si on prend D1 (0; 0), on a :
et (0; 0) est une solution minimale locale stricte car si (x; y) 6= (0; 0) on
a:
f (x; y) = x2 + y 2 > 0 = f (0; 0) :
Exercice 8
Trouvez tous les points stationnaires de
f : R2 ! R; f (x; y) = x2 + y 2
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Solution exercice 8
(x; y) stationnaire si et seulement @f
@x
(x; y) = 0 et @f@y
(x; y) = 0; c’est à
dire que (x; y) est solution du système linéaire suivant :
2x = 0 x=0
,
2y = 0 y=0
f (x; y) = x2 + y 2 :
x; yb) 2 R2 :
x; yb) est semi-dé…nie positive en tout point (b
Montrer que H (b
Solution Exercice 9
On a
@f @2f @f @ 2f @ 2f
x; yb) = 2b
(b x; (b
x ; b
y ) = 2; (b
x ; b
y ) = 2b
y ; (b
x ; b
y ) = 0; x; yb) = 0:
(b
@x @x2 @y @x@y @y@x
x; yb) 2 R2 quelconque est
x; yb) ; (b
Donc H (b
2 0
x; yb) =
H (b
0 2
x 2x
x; yb)
(x; y) H (b = (x; y) = 2x2 + 2y 2 0:
y 2y
Donc H (bx; yb) est semi dé…nie positive.
Exercice 10
Trouver une fonction f : R2 ! R et (b x; yb) 2 R2 telle que rf (b x; yb) =
0
0
et H (b
x ; b
y ) est semi dé…nie positive, mais (b
x ; b
y ) n’
est pas une solution
minimale locale
Solution Exercice 10
La fonction en question est la fonction f : R2 ! R, dé…nie par
f (x; y) = x3 + y 3
et
x; yb) = (0; 0):
(b
On a
@f
@x
(x; y) 3x2
rf (x; y) = @f =
@y
(x; y) 3y 2
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
et
0 3x2 = 0 x=0
rf (x; y) = () ()
0 3y 2 = 0 y=0
x; yb) = (0; 0) est le seul point stationnaire.
Donc (b
a) Calcul de H(0; 0)
On a
!
@2f @2f
@x2
(x; y) @x@y
(x; y) 6x 0
H(x; y) = @2f @2f = :
@y@x
(x; y) @y 2 (x; y) 0 6y
Par conséquent
0 0
H(0; 0) =
0 0
On a
x
8 (x; y) 2 R2 : (x; y)H(0; 0) = 0:
y
Donc H(0; 0) est semi dé…nie positive.
b) Montrons que (0; 0) n’est pas une solution maximale locale
En e¤et. Par dé…nition (0; 0) est une solution maximale locale si et seule-
ment si
9D (0; 0) : 8(x; y) 2 D (0; 0) : f (x; y) f (0; 0) = 0 (P)
D (0; 0) étant un disque ouvert de centre (0; 0) et de rayon ; c’est à dire
Pour démontrer que (0; 0) n’est pas une solution maximale locale, on doit
prouver le contraire de la proposion (P). En d’autres termes on doit prouver :
e2 < r2 et ye = 0
e > 0 et x
x
x; ye) véri…e
Avec ce choix le point (e
r2 r2
e2 + ye2 = x
x e2 + 02 = +0= < r2 :
4 4
Donc
x; 0) 2 Dr (0; 0):
(e
D’autre part
r3
x; ye) = f (e
f (e x; 0) = > 0 = f (0; 0)
8
Par conséquent (e x; ye) = (0; 0) n’est pas une solution maximale locale. On
démontre de la même manière que (e x; ye) = (0; 0) n’est pas une solution
minimale locale.
Exercice 11
la condition rf (b x; yb) = 0 n’implique pas en général que (b x; yb) est une
solution optimale locale. Quelle est son utilité alors ?
Solution Exercice 11
On a l’a¢ rmation suivante :
Si rf (bx; yb) 6= 0 alors (b x; yb) n’est pas une solution optimale locale.
L’utilité de la condition nécessaire est donc de restreindre l’ensemble où
on cherche l’optimum. Au début on cherchait l’optimum dans R2 tout entier.
La condition nécessaire permet de restreindre l’ensemble R2 à l’ensemble E =
f(x; y) : rf (x; y) = (0; 0)g : On peut encore obtenir un ensemble plus petit
que E: Il s’agit de l’ensemble F = f(x; y) : rf (x; y) = (0; 0) et H (x; y) est semi positive dé…nieg
On a bien sur
F E R2
On obtient l’algorithme suivant :
Algorithme
(x; y) 2 R2 donné
Si rf (x; y) 6= 0; alors (x; y) n’est ni une solution minimale locale ni une
solution maximale locale.
Si rf (x; y) = 0 ; Calculez H (x; y) :
Si H (x; y) n’est pas semi-dé…nie positive et n’est pas semi dé…nie négative,
alors (x; y) n’est pas une solution minimale locale et n’est pas une solution
maximale locale.
Si H (x; y) est semi dé…nie positive.
Continuez les recherches car (x; y) peut être une solution minimale locale
ou non.
Si H (x; y) est semi dé…nie négative
Continuez les recherches car (x; y) peut être une solution maximale locale
ou non.
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Exercice 11
Considérons la fonction f : R2 ! R, dé…nie par
f (x; y) = x2 + y 2 :
Solution Exercice 11
Comme on l’a remarqué avant
@f @f
(x; y) = 2x; (x; y) = 2y;
@x @y
0 2x = 0
rf (x; y) = , , (x; y) = (0; 0)
0 2y = 0
!
@2f @2f
@x 2 (0; 0) @x@y
(0; 0) 2 0
H (0; 0) = @2f @2f =
@y@x
(0; 0) @y2 (0; 0) 0 2
x
(x; y) H (0; 0) = 2 x2 + y 2 :
y
Si
(x; y) 6= (0; 0)
alors
2 x2 + y 2 > 0:
Donc H (0; 0) est dé…nie positive. Donc (0; 0) est une solution minimale
locale stricte.
Exercice 12
Considérons la fonction f : R2 ! R, dé…nie par
f (x; y) = x3 + y 3 :
Solution Exercice 12
Exercice 13
Etudiez les solutions optimales locales de la fonction f dé…nie par
f (x; y) = x2 xy + y 2 + 3x 2y + 1
Solution exercice 13
Calculons les points stationnaires de f
@f
(x; y) = 2x y+3
@x
@f
(x; y) = x + 2y 2
@y
0 4
2x y + 3 = 0 x= 3
rf (x; y) = , , 1
0 x + 2y 2 = 0 y= 3
Calculons
@2f 4 1 @2f 4 1 @2f 4 1
; ; ; et ;
@x2 3 3 @y 2 3 3 @x@y 3 3
On a
D’autre part :
@2f 4 1
; = 2 > 0:
@x2 3 3
4 1
x; yb) =
Donc le point (b ;
3 3
est une solution minimale locale sricte.
Exercice 14
Etudiez les solutions optimales locales de f , dé…nie par
f (x; y) = x3 + y 3 3xy
Solution exercice 14
CHAPITRE 10. DERIVEES PARTIELLES DES FONCTIONS COMPOSEES. FORMULES DE
Donc (0; 0) n’est pas une solution maximale locale et (0; 0) n’est pas
une solution minimale locale.
b) Pour (x2 ; y2 ) = (1; 1) on a
Puisque
@2f
(1; 1) = 6 > 0:
@x2
Donc (x2 ; y2 ) = (1; 1) est une solution minimale locale stricte