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Nous avons vu la dernière fois comment La Fontaine a été mis en contact avec
des récits orientaux dans lesquels il va puiser ses sources pour écrire ses
nouvelles histoires. Le Livre 7, du second recueil de Fables, débute ainsi par cet
avertissement : « Seulement je dirai par reconnaissance que j’en dois la plus
grande partie à Pilpay Sage Indien »
La Fontaine trouve dans le thème oriental le moyen de renouveler son
inspiration.
En effet si vaste soit-il, le bestiaire de La Fontaine n’est pas illimité.
Le retour des mêmes animaux d’une fable et d’un livre à l’autre le prouve
amplement. Le Rat, le Loup, le Renard, le Chien, le Lion sont des personnages
récurrents. La faune orientale apporte en plus de sa note exotique des spécimens
plus inattendus en tout cas moins connu des lecteurs français de l’époque de La
Fontaine.
D’autres animaux font leur apparition avec leurs traits de caractères pour
renouveler le genre et surprendre le lecteur : l’Hyène stupide; le Chacal rusé, le
Scorpion perfide! Mais aussi, Le Tigre (VII, 1), l’Éléphant (VIII, 15), le Singe, le
Léopard (IX, 3), le Cormoran (X, 3), la Gazelle (XII, 5), le Rhinocéros (XII, 21)
ainsi que les Boubaks- deux espèces, les uns de la couleur & de la grandeur des
Blaireaux, & les autres de celle des renards.
Leur évocation dépayse et souvent amuse. L’Éléphant est ainsi vu à travers le
regard d’un rat des plus petits comme un animal à triple étages! (Le rat et l ’
éléphant, VIII, 15) Le Léopard fait admirer sa peau pleine de tâches marquetées
(Le singe et le léopard, IX, 3). Leur description est assez succincte car dès
l’origine les Fables étaient illustrées. L’image suppléait à la brièveté du trait.
L’effet n’en était que renforcé : cet exotisme charmait les lecteurs.