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Nttava Nooyareliwa
Nttava Nooyareliwa
Citant Louise DABENE (1994), CASTELLOTTI (2001) évoque trois critères pris en compte
dans la tentative d’expliciter le concept de langue maternelle.
Remise en cause : ce critère est souvent discutable dans certaines situatons sociales ou
sociolinguistiques :
- Il y a des situations où la mère n’entretient pas une relation régulière et continue avec
l’enfant.
- Dans certaines situations, la mère parle à l’enfant une langue autre que la sienne :
celle du père ou encore celle du pays d’accueil.
Remise en cause : lorsque le sujet n’est plus en contact avec sa L1, celle-ci n’est plus
nécessairement la mieux maitrisée, même si elle a été la première acquise.
Exemples 1 :
- Pour les immigrés : la langue de scolarisation peut l’importer sur la langue
précédemment acquise, particulièrement pour la formulation de certains types de
notions ou concepts.
On entend très souvent, chez certains étudiants immigres, des mots du portugais
quand ils s’expriment en français : …ici mesmo ; je suis en retard porque... ;
Il y a des écrivains qui choisissent d’écrire dans la langue de leur pays de résidence, parfois
apprise tardivement (comme Julia Cristeva ou Hector Bianciotti, par exemple).
Contexte didactique :
Cependant, ces différents critères évoqués s’avèrent insuffisants pour une définir de manière
précise le terme « langue maternelle ». En effet, sur la base de ces critères, qu’est-ce que
serait une langue maternelle vis-a-vis d’une langue seconde ou étrangère ?
- Comment définir les langues maternelles des apprenants dans une classe de langue
estrangère ?
Là, l’ambigüité demeure encore.
Pour contourner cette ambigüité de l’expression « langue maternelle », des termes alternatifs
sont apparus au fil des années :
- Langue source (qui s’oppose à la langue cible) : tres utilisée par la linguistique
contrastive, puis par certains didacticiens, ce terme met l’accent sur le point de
départ et le résultat à attendre dans l’apprentissage, en présupposant une sorte de
continuité de l’un à l’autre ;
- Langue native : rencontré plus rarement, cette expression renvoie à une vision
plus restrictive d’un point de vue didactique, dans la mesure où elle insiste
uniquement sur l’ordre d’acquisition, critère qui ne préjuge en rien de la maitrise
de la langue en question.
- Langue de référence : expression proposée par Sophie Moirand (1982) et reprise
par Loiuse Dabene (1994), désigne, quant à elle, la variété scolaire, à travers
laquelle se construisent les apprentissages fondamentaux, en particulier la lecture
et l’écriture. Il s’agit d’une dimension essentielle dans une perspective didactique,
mais qui est, elle aussi, partielle puisqu’elle privilégie la fonction métalinguistique
au dépens d’autres caractéristiques.
- Langue première (par opposition à « langue seconde » ou « seconde langue ») :
expression plus largement répandue, elle présente l’avantage de se référer à
plusieurs critères simultanément. Autre avantage c’est que qu’elle prend en
compte une dimension psychoaffective, sans nécessairement la valoriser
exagérément.
CONCLUSION
Dans le contexte didactique :
Le terme langue maternelle ne semble pas plus précis, étant donnée son ambigüité. A la
place, l’expression « langue première, semble plus assortie. Langue première s’avère donc un
terme générique, concentrant les différents aspects généralement attachés à la notion de
langue maternelle.
Dans le usage commun au Mozambique: le terme langue maternelle est employé le plus
souvent de manière erronée, dans la mesure où il est associé à tout ce qui langue vernaculaire,
à l’opposition de la langue portugaise, la langue officielle. Cet usage est erroné le portugais
est également la langue maternelle d’un certain nombre de mozambicains.
BIBLIOGRAPHIE DE BASSE
CASTELLOTTI, Véronique. La langue maternelle en classe de langue étrangère. Clé
Internationale. Saint-Germain, 2001.