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pour constituer des parois. Ces restes de mammouths enfoncés dans le sol
devaient assurer la stabilité de l 'habitation pour lutter contre les vents vio
lents de la steppe. On estime que les interstices étaient colrnatés avec du
lress, des branchages et des peaux. Les défenses retrouvées au centre apres
l'effondrement de la hutte devaient former la courbure de l'entrée de la
hutte en forme de coupole avec des branchages et plaqucr la hurte au sol.
Un grand foyer était disposé au centre de rhabitation qui pouvail
accueillir enviran 15 a 20 personnes. L' intérieur a livré des outils, des sta
tuettes gravées. des fragmems de colliers, des coquillages, des fragments
d 'ambre de la Baltique et meme un era.ne de mammouth recouvett de des
sins a l'ocre rouge, ainsi que des reliefs de rcpas. Souvent des fosses
étaient creusées a la périphérie des huttes. remplies d'os, interprétées
comme des réserves pour alirnenter les feux, sachant que les bouses
séchées des mammouths et des bisons devaient etre plus riches en com
bustible. Dans d'autres fosses. des défenses de mammoutbs sont consi
dérées comme des réserves pour fabriquer des outils ... Cet habitat d 'hiver
qui a dG servir pendant plusieurs années abritait peut-etre 60 a 80 per
sonnes. Ce type de huttes s'es1 main1enu sans modification chez les chas
seurs tchouktches en Sibéric orientale jusqu · au début du sieclc. Ces habi
tats se démontent facilement et se transportent.
Des emplacements de huttes similaires ont été découverts et fouillés par
André Leroi-Gourhan et Micbcl Brézillon a Pincevent, pres de Montereau
(Seine-et-Mame) (jig. 39). La répartition des foyers, des zones d'amas de
sílex et d'ossements et d'une nappe d'ocre rouge a été interprétée comme
la trace d'une tente a trois éléments couverts de peaux, soutenue par une
annature de perches disposées en faisceau. La tente, d'environ 30 m 2, pos
sédait une entrée principale ayant la meilleure orientation possible dans la
vallée el deux íssues latérales en disposition alterne. Dans la premiere cel
lule, pres de l 'entrée principale. se trouvait un bloc siege a la lumiere du
jour avec, en arriere, le premier foyer, de 20 cm de profondeur et de 50 cm
de díamctre, destiné a la cuisine. A l'intérieur, une aire de circulation et
de préparation des repas voisinait avec une zone de couchage. Les deux
autres foyers dans les autres cellules devaient servir a chauffer l'habita
tion, qui pouvait contenir enviran 10 a 15 personnes. Ces vestiges sont attri
bués a des chasseurs magdaléniens nomades qui parcouraient les steppes
a la poursuite des rennes et qui peut-etrc rransportaient avec eux les 150 kg
de perches et de peaux servant d · infra tructure a la tente. Des trat.neaux el
des travois accrochés a des chevaux, des rennes ou des chiens ont peut-etre
été utilisés, bien avant la domestication de ces demiers. Des habitats iden
tiques ont été mis au jour a Étioles et Marsangy, dans l'Yonne. A Ville-
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Les interprétations