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CHAPITRE II : LES MESURES PREVENTIVES

I-LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION


II - LES MESURES PREVENTIVES EXTERNES :
1-L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale
2-Le régime sénégalais de sécurité sociale
2-1-Généralités
2-1-1-Structure
2-1-2 Organisation administrative
2-1-3 Financement
2-1-4 Travailleurs indépendants
3-Soins :
4- Prestations familiales
4-1-Allocations prénatales
4-3-Allocations familiales
4-4-Indemnités journalières de congé de maternité
4-5- Prestations en nature
5- Accidents du travail et maladies professionnelles :
5-1-Définitions :
 Accidents du travail
 Maladies professionnelle
5-2-Les conséquences de l’Accident de travail:
5-3-les incidences :
5-4-Formalités, soins
5-5- Durée de la suspension
5-6-Incapacité temporaire
5-7- Incapacité permanente
5-8- Décès
6- Vieillesse et décès (survivants)
6-1-Pensions de base de vieillesse et de survivants
6-1-1-Vieillesse
6-1-2-Survivants
6-1-3-Prestations non contributives
6-1-4- Retraites complémentaires
II- LES MESURES PREVENTIVES INTERNES
1-Les acteurs internes de la prévention :
1-1- Le chef de service ou d’établissement :
1-2- Le directeur :
1-3-Les agents :
1-4- La médecine de prévention :
1-5-Le CHSCT (Comité d’hygiène Sécurité et des conditions de travail)
2-Le programme annuel de prévention des risques professionnels
3-L’information des salariés
4-La formation à la sécurité :

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CHAPITRE II : LES MESURES PREVENTIVES

I-LES PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION


Les mesures préventives impliquent :
• l’organisation d’actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité
au travail, d’information et de formation ;
• la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés ;
• la prise en compte des changements susceptibles d’intervenir (nouveaux produits,
nouveaux rythmes de travail…) ;
• l’amélioration des situations existantes.
• La responsabilité pénale et/ou civile de l’employeur est engagée en cas de
manquements à ses obligations en matière d’hygiène et de sécurité.
• Dans les établissements comprenant au moins une installation nucléaire de base ou
une ou des installations particulières à haut risque industriel et celles de stockage
souterrain de gaz naturel, hydrocarbures ou produits chimiques, la prévention des
risques liés aux interventions d’entreprises sous-traitantes et les moyens du
Comité Hygiène de Sécurité et de Condition au Travail (CHSCT) sont renforcés.
Ils consistent à :
• éviter les risques ;
• évaluer les risques qui ne peuvent être évités ;
• combattre les risques à la source ;
• adapter le travail à l’homme (conception des postes de travail, choix des
équipements et des méthodes de travail et de production), l’objectif étant
notamment de limiter le travail monotone ou cadencé et de réduire les effets de
ceux-ci sur la santé ;
• tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
• remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l’est pas ou ce qui l’est moins ;
• prendre des mesures de protection collective et de protection individuelle ;
• donner des instructions appropriées aux salariés.
Ces principes consistent également à planifier la prévention en y intégrant, dans un
ensemble cohérent :
• la technique,
• l’organisation du travail,
• les conditions de travail,
• les relations sociales,
• l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral
et au harcèlement sexuel,
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II – LES MESURES PREVENTIVES EXTERNES
1-L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale (ITSS)
L’Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale contrôle le respect par
l’employeur des dispositions en matière d’hygiène et de sécurité.

Lorsqu’il constate un manquement aux normes ou prescriptions ainsi édictées, il met en


demeure l’employeur de s’y conformer. En outre, lorsqu’il existe des conditions de
travail dangereuses pour la sécurité ou la santé des travailleurs, non visées par les décrets
pris en application de l’article L. 168, l’employeur est mis en demeure par l’Inspecteur
du Travail et de la Sécurité sociale d’y remédier.
La mise en demeure doit être faite par écrit sur le registre de l’employeur ou par lettre
recommandée avec accusé de réception. Elle est datée et signée.
Elle précise la nature des manquements ou des dangers constatés et fixe le délai dans
lequel ils devront avoir disparu (au moins 4 jours francs sauf urgence indiquée par
l’ITSS).
Dans les conditions et selon les modalités fixées par le Code de la Sécurité sociale,
l’employeur est tenu d’aviser l’ITSS de tout accident de travail survenu ou de toute
maladie professionnelle constatée dans l’entreprise. Cet avis est donné sans délai par tout
moyen d’urgence en cas d’accident mortel. (Art. L.170 du code du travail)

2-Le régime sénégalais de sécurité sociale

2-1-Généralités

2-1-1-Structure :

Le régime sénégalais de sécurité sociale des travailleurs salariés vise tous les risques sauf la
maladie et le chômage. Les travailleurs indépendants ne sont pas couverts par le régime
de sécurité sociale. Ils peuvent cependant adhérer volontairement au risque accidents du
travail.

Le risque maladie n'est pas garanti dans le cadre du Code de la sécurité sociale (loi 73.37
du 31 juillet 1973) mais dans les dispositions du code du travail issues de la loi n° 75-50
du 3 avril 1975 (relative aux institutions de prévoyance sociale - IPM).

Les employeurs ont l'obligation d'affilier leurs salariés auprès d'une institution de
prévoyance sociale pour leur garantir une couverture maladie.

Les institutions de prévoyance sociale (IPM) regroupent tout ou partie du personnel


d'une ou plusieurs entreprises et sont constituées au profit des salariés et de leur famille.
Leur création est autorisée par le ministère chargé du travail et de la sécurité sociale.
L'autorité compétente peut rendre obligatoire un régime de prévoyance sociale pour des
groupes non adhérents au régime.

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2-1-2 Organisation administrative :

Le régime de sécurité sociale est géré par deux institutions placées sous la tutelle
du ministère chargé du travail et de la sécurité sociale qui a le statut d'institution de
prévoyance sociale. Elle gère les branches prestations familiales, prévention et réparation
des accidents du travail et maladies professionnelles.

La branche vieillesse (retraite de base et retraite complémentaire) est gérée par


l'Institution de Prévoyance Retraites du Sénégal (IPRES)

Depuis le 1er janvier 1975, cette institution gère le régime national obligatoire
d'assurance vieillesse. L'IPRES compte 10 agences régionales.

Dans le cadre de son action sanitaire et sociale, l'IPRES assure la prise en charge des frais
hospitaliers (dans la limite de 4.000 F.CFA par jour) et la prise en charge des soins de
base dans ses structures sanitaires pour ;

 les titulaires de pension et leurs membres de famille ;


 les veuves et leurs enfants mineurs,

Les autres organismes susceptibles d'intervenir en matière d'assurance maladie pour les
travailleurs salariés sont :

 les institutions de prévoyance maladie (pour les travailleurs et les membres de leur
famille),
 les assurances privées (affiliation individuelle),
 les centres de protection maternelle et infantile (P.M.I) appartenant soit à l'État,
soit à la Caisse de Sécurité Sociale et servant d'appoint à l'action de la Santé
Publique dans le cadre de l'assistance publique, plus connue sous l'appellation de
"soins de santé primaires" dont dépendent les chômeurs.

2-1-3 Financement

Le financement est principalement assuré par des cotisations portant sur l'ensemble des
rémunérations. Le montant des salaires à prendre en compte, en ce qui concerne les
cotisations dues à la CSS, ne peut être inférieur au Salaire Minimum Interprofessionnel
garanti (SMIG) (209,10 francs CFA/heure pour les professions soumises à la durée légale
hebdomadaire de travail de quarante heures et 182,95 francs CFA/heure pour les
travailleurs relevant des entreprises agricoles et assimilées). Les cotisations sont payées
dans la limite d'un plafond fixé à 63.000 francs CFA par mois, soit 756.000 FCFA par an.

Les cotisations d'assurance vieillesse dues au titre du régime de base de l'IPRES sont
calculées sur un salaire mensuel plafonné à 256.000 francs CFA (3.072.000 F CFA par

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an) et celles dues au titre du régime complémentaire de retraite des cadres sur un salaire
mensuel plafonné à 768.000 francs CFA par mois (9.216.000 F. CFA par an).

L'employeur se charge d'affilier ses salariés auprès d'une institution de prévoyance sociale
(IPM) pour leur garantir une couverture maladie. La cotisation est de 6 % dans la limite
d'un plafond fixé à 63.000 francs CFA par mois.

Le taux d'appel des cotisations est de 14 % pour le régime général de retraite et de 6 %


pour le régime de retraite complémentaire des cadres. Les cotisations perçues sont
converties en points obtenus en divisant le montant de la cotisation par le salaire de
référence de l'année.

Le salaire minimum interprofessionnel garanti est de 36.243 francs CFA mensuel depuis
1996.

2-1-4 Travailleurs indépendants

Les travailleurs indépendants peuvent adhérer volontairement au risque accidents du


travail au taux de 1%, 3 % ou 5 % selon les risques. Cette cotisation est calculée sur un
revenu annuel compris entre 439.916 F CFA et 756.000 F CFA.

3-Soins :

Les soins de santé courants sont assurés à l'ensemble de la population, de la manière


suivante

 au niveau local et communautaire (villages), les postes de santé sont tenus par des
infirmiers,
 au niveau intermédiaire, les centres de santé,
 au plan régional, des centres de santé spécialisés,
 au niveau national, on trouve les hôpitaux, services et instituts nationaux dont le
C.H.U., regroupant l'hôpital Aristide Le Dantec, le Centre hospitalier De Fann,
l'hôpital Albert Royer et quelques services de l'hôpital municipal Abass NDAO.

Le Centre de Traumatologie et d'Orthopédie de l'hôpital Grand Yoff à Dakar de la CSS,


déborde un peu des activités traditionnelles de la Caisse ; il a été conçu dans le souci
d'améliorer la qualité des soins prodigués jusqu'ici aux victimes des accidents ainsi que les
soins aux accidentés de la circulation, les sinistres survenus à domicile et les grands
brûlés.

La couverture maladie n'est assurée de façon obligatoire que pour les salariés permanents
d'entreprises ou interentreprises par l'intermédiaire des Institutions de Prévoyance
Maladie (IPM). Les membres de la famille du salarié sont également protégés. Il leur est
remis un livret individuel de santé.

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Le droit aux prestations est subordonné à un délai de stage et de cotisations de deux
mois.

Ces institutions prennent en charge de 40 % à 80 % les frais médicaux, pharmaceutiques


et d'hospitalisation. Pendant la maladie, l'employeur verse une indemnité variable suivant
le temps d'appartenance à l'entreprise.

A noter que la couverture des soins peut être opérée d'une façon individuelle et
volontaire au moyen des assurances privées.

Les salariés malades hospitalisés bénéficient, en plus des prestations auxquelles ils peuvent
prétendre en vertu des dispositions légales et réglementaires concernant les services
médicaux et sanitaires d'entreprises, des avantages suivants :

 une caution est versée auprès de l'établissement hospitalier pour garantir le


paiement des frais d'hospitalisation du travailleur malade, non affilié à une
institution de prévoyance maladie. Lorsque l'employeur agissant en sa qualité de
caution aura avancé les frais d'hospitalisation, le remboursement de la quote-part à
la charge du travailleur sera assuré, par retenues périodiques, après la reprise du
travail ;
 une allocation d'hospitalisation est accordée dans la limite de la période
d'indemnisation du travailleur malade ; elle est égale à trois fois le taux horaire du
salaire de base minimum de la quatrième catégorie, par journée d'hospitalisation,
pour l'ensemble des travailleurs (convention collective nationale
interprofessionnelle du Sénégal).

Le titulaire de pension bénéficie ainsi que les membres de sa famille des soins de santé
dans le cadre du budget d'action sanitaire et sociale de l'IPRES. Ces soins sont dispensés
dans les structures de l'IPRES :

 centres médico-sociaux ;
 infirmeries régionales ;
 hôpitaux.

4- Prestations familiales

Peuvent bénéficier des prestations familiales outre les travailleurs salariés, leurs veuves,
les travailleurs présentant une incapacité permanente totale à la suite d'un accident du
travail ou d'une maladie professionnelle, les personnes en incapacité de travail et les
chômeurs durant au moins 6 mois.

Pour ces deux dernières catégories de personnes, les droits et la durée de maintien de
droits dépendent de la durée d'affiliation préalable :

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 1 mois de droits maintenus, si le travailleur a effectué préalablement 6 mois de
travail salarié ;
 2 mois de droits maintenus, si le travailleur a effectué préalablement 12 mois de
travail salarié ;
 6 mois de droits maintenus, si le travailleur a effectué préalablement plus de 12
mois d'activité salariée.

Le droit aux prestations familiales est subordonné notamment à une activité


professionnelle de 3 mois consécutifs et d'un temps minimal de travail de 18 jours ou 120
heures dans le mois.

Les prestations dues au titre de la branche des prestations familiales sont les allocations
prénatales, les allocations de maternité, les allocations familiales, les indemnités
journalières de congé de maternité, les prestations en nature.

Le montant de base des allocations prénatales, de maternité et des allocations familiales


est fixé à 2.500F CFA par mois et par enfant sans limitation du nombre d'enfants pour les
allocations prénatales et les allocations de maternité et dans la limite de 6 enfants pour les
allocations familiales.

4-1-Allocations prénatales

Elles sont dues à toute femme salariée dont le mari n'exerce aucune activité
professionnelle ou conjointe d'un travailleur salarié, ainsi qu'à toute femme salariée non
mariée.

Si une déclaration de grossesse accompagnée d'un certificat médical est adressée à la CSS
dans les 3 premiers mois de la grossesse, les allocations sont dues, en principe, pendant
les 9 mois précédant la naissance. La femme enceinte doit passer trois visites médicales
obligatoires, une avant le troisième mois, puis vers le sixième et huitième mois de la
grossesse pour pouvoir bénéficier des allocations prénatales.

Les allocations prénatales sont payées à la mère sur présentation de volets du carnet de
grossesse et, à raison de deux mensualités (2 x 2.500 F CFA), avant le troisième mois de
grossesse, quatre mensualités (4 x 2.500 F CFA) vers le sixième mois et trois mensualités
(3 x 2.500 F CFA) vers le huitième mois. Toute visite médicale non passée fait perdre le
bénéfice de la fraction correspondante de prestation.

4-2-Allocations de maternité

Les conditions requises sont les mêmes que pour les allocations prénatales.

Versées à la naissance de chaque enfant viable et inscrit sur les registres de l'état civil, ces
allocations sont payées à la mère sur présentation du certificat d'accouchement et des

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volets du carnet de maternité attestant que les visites médicales du nourrisson ont bien
été effectuées (tous les 2 mois pendant la première année et tous les 3 mois pendant la
deuxième année de l'enfant).

Ces allocations sont versées en 6 mensualités (6 x 2.500 F CFA) à la naissance ou


immédiatement après la demande, 6 mensualités (6 x 2.500 F CFA) lorsque l'enfant
atteint l'âge de 6 mois, 6 mensualités (6 x 2.500 F CFA) lorsqu'il atteint celui de 12 mois,
3 mensualités (3 x 2.500 F CFA) à l'âge de 18 mois et 3 mensualités (3 x 2.500 F CFA)
pour son deuxième anniversaire. En cas de naissances multiples, chaque naissance est
considérée comme une naissance distincte.

4-3-Allocations familiales

Les allocations familiales prennent le relais des allocations de maternité : elles sont
versées à partir du second anniversaire de l'enfant et jusqu'à l'âge de 14 ans (18 ans s'il est
placé en apprentissage, 21 ans en cas de poursuite d'études ou d'infirmité ou de maladie
incurable). Le nombre d'enfants ouvrant droit aux allocations familiales est limité à 6.

Le taux de base des allocations familiales est fixé à 2.500F CFA par mois et par enfant
dans la limite de 6 enfants.

4-4-Indemnités journalières de congé de maternité

La femme salariée enceinte a droit à des indemnités journalières égale à 100 % du dernier
salaire journalier perçu pendant toute la durée de son congé de maternité (6 semaines
avant l'accouchement, 8 semaines après). Le congé de maternité peut être prolongé de 3
semaines au maximum en cas d'inaptitude à reprendre le travail à la suite d'une maladie
consécutive à la grossesse ou à l'accouchement.

4-5- Prestations en nature

Les prestations en nature sont servies dans le cadre de l'Action Sanitaire, Sociale et
Familiale (P.M.I.), financées par un pourcentage prélevé sur les prestations familiales
servies.
Peuvent bénéficier de ces prestations les femmes salariées, les enfants d'allocataires, les
épouses de non allocataires et leurs enfants. Dans la pratique, toute la population
nécessiteuse peut y prétendre.
Il s'agit essentiellement de soins médicaux, consultations, vaccinations, suivi alimentaire,
planification familiale, fourniture de médicaments génériques à bas prix, analyses
médicales.

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5- Accidents du travail et maladies professionnelles :
5-1-Définitions :
 Accidents du travail
Est accident du travail l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du
travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en
quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs
d'entreprise.
Sont considérés comme des accidents du travail les accidents de mission et les accidents
de trajet. Cependant, les accidents de trajet relèvent d’un régime juridique spécifique et
les modalités d’indemnisation ne sont pas les mêmes que pour les autres accidents du
travail.

 Maladies professionnelles
Une maladie est « professionnelle » si elle est la conséquence directe de
l'exposition d'un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou
si elle résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité
professionnelle.
Ce peut être, par exemple, l'inhalation quotidienne de petites doses de poussières ou de
vapeurs toxiques ou l'exposition répétée à des agents physiques (bruit, vibrations, etc.).

5-2-Les conséquences de l’Accident de travail:


En dehors de l'important coût humain qu'ils génèrent, ces accidents peuvent avoir des
répercussions économiques d'autant plus importantes pour l'entreprise qu'elles n'ont pas
été anticipées.
Les entreprises participent au financement du régime de réparation des accidents du
travail instauré par le code de la sécurité sociale (Article 58). Ainsi, chaque accident du
travail va être compté et va grever directement le taux AT de l'entreprise en fonction de
la durée de l'arrêt de travail et du taux d'incapacité permanente qu'il occasionne.
Aujourd'hui, tout accident de travail, toute maladie professionnelle expose
l'entreprise à une mise en accusation publique qui, sans réponse professionnelle, peut
porter gravement atteinte à sa cohésion comme à son image globale.

5-3-les incidences :
L'assurance accidents du travail couvre les accidents survenus par le fait et à l'occasion du
travail, les accidents de trajet et les maladies professionnelles désignées dans le tableau
des maladies professionnelles.

Sont concernés, les travailleurs salariés tout comme les travailleurs indépendants ayant
adhéré volontairement à ce risque.

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5-4-Formalités, soins

La victime doit informer ou faire informer son employeur de l'accident dans les 24
heures. Elle doit lui préciser les lieux, les circonstances et l'identité des témoins
éventuels. Elle doit faire établir par un médecin un certificat médical, indiquant l’état de
la victime et constatant les conséquences de l'accident. En cas d'arrêt de travail, la victime
doit adresser le certificat d'arrêt de travail à son employeur.

L'employeur est tenu, dès l'accident, de faire assurer les soins de première urgence,
d'aviser le médecin de l'entreprise ou, à défaut, le praticien le plus proche et
éventuellement de diriger la victime sur le service médical de l'entreprise ou, à défaut, de
la formation sanitaire publique ou l'établissement hospitalier public ou privé le plus
proche. (Article 38 code de la sécurité sociale)

L'employeur ou l'un de ses préposés doit déclarer tout accident dont il a eu connaissance
à la caisse d'assurance maladie dont relève la victime, (par lettre recommandée avec
accusé de réception dans les 48 heures, non compris les dimanches et jours fériés), à
compter du jour où l'employeur a eu connaissance de l'accident.
L'employeur est également tenu de délivrer à la victime une feuille d'accident en trois
volets qu’elle présentera au médecin. Le défaut de déclaration d’accident et le défaut de
délivrance de la feuille d’accident sont passibles chacun d’une amende prévue pour les
contraventions de quatrième classe.
Les contrôles et responsabilités du chef d’entreprise
Par ailleurs, s’il existe un CHSCT, ce dernier doit être informé des accidents graves ou
révélant des risques graves dans les plus brefs délais. Ceci afin qu’il puisse procéder à une
enquête.
Il est donc conseillé de convoquer une réunion extraordinaire du CHSCT en cas d’AT
grave, afin de déterminer les mesures conservatoires d’urgence avant la reprise de
l’activité.
De même, il est conseillé à l’employeur de contacter tout organisme susceptible de
devoir procéder à une enquête : inspection du travail…,

La réparation accordée à la victime comprend des indemnités et la prise en charge, ou le


remboursement, des frais nécessités par le traitement, la réadaptation fonctionnelle, la
rééducation professionnelle et le reclassement.

A noter que les textes organiques du Centre de Traumatologie et d'Orthopédie prévoient


l'acheminement obligatoire des accidentés du travail sur le centre de traumatologie, tout
au moins ceux relevant des régions limitrophes.

5-5- Durée de la suspension


Le contrat de travail d’un salarié victime d’un accident de travail, autre qu’un accident de
trajet, ou d’une maladie professionnelle est suspendu pendant la durée de l’arrêt de
travail provoqué par l’accident ou la maladie ainsi que, le cas échéant, pendant le

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délai d’attente et la durée de stage de réadaptation, de rééducation ou de
formation professionnelle. (Article L.70 du Code du travail.)

La durée totale de la suspension est prise en compte pour la détermination de tous les
droits légaux et conventionnels liés à l’ancienneté.

5-6-Incapacité temporaire

(Article 80 code de la sécurité sociale)

L'indemnité journalière est payée à la victime à partir du premier jour qui suit l'arrêt de
travail consécutif à l'accident. Elle est égale pendant les 28 premiers jours à la moitié du
salaire/revenu journalier, et aux deux tiers à compter du 29ème jour.

Le salaire/revenu journalier maximum utilisé pour le calcul de l'indemnité est égal à 1%


du revenu/salaire annuel utilisé pour le calcul des cotisations, soit 7.560 F CFA.

5-7- Incapacité permanente

En cas d'incapacité permanente la victime a droit à une rente égale au salaire/revenu


annuel multiplié par le taux d'incapacité préalablement réduit de moitié pour la partie de
ce taux qui ne dépasse pas 50 % et augmenté de moitié pour la partie excédant 50 %.

Si l'incapacité est totale et oblige la victime à recourir à l'assistance d'une tierce personne
pour effectuer les actes ordinaires de la vie, le montant de la rente est majoré de 40 %.

Si l'incapacité est supérieure à 10 % ou s'il s'agit d'un accident mortel, la rente ne peut
être calculée sur un salaire/revenu annuel inférieur au salaire plancher qui est
actuellement de 1.130.290 francs CFA, le plafond pour le calcul de la rente est de
3.805.696 francs CFA.

5-8- Décès

En cas d'accident entraînant le décès, les ayants droit de la victime perçoivent une rente à
raison de :

 30 % du salaire/revenu annuel de la victime pour le conjoint ;


 15 % du salaire/revenu annuel s'il n'y a qu'un seul enfant, 30 % s'il y en a 2, 40 %
s'il y en a trois et ainsi de suite, la rente étant majorée de 10 % par enfant
supplémentaire ;
 10 % du salaire/revenu annuel aux ascendants qui, au moment de l'accident,
étaient à la charge de la victime.

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A noter que l'ensemble des rentes ne doit pas dépasser 85 % du salaire/revenu annuel de
référence. Si tel est le cas il est procédé à une réduction proportionnelle pour chacun des
ayants droit.

6- Vieillesse et décès (survivants)


6-1-Pensions de base de vieillesse et de survivants
6-1-1-Vieillesse
 Conditions

Pour pouvoir obtenir la pension de retraite, il faut être âgé d'au moins 55 ans, avoir
cessé toute activité salariée et comptabiliser au moins 400 points de retraite. La pension
peut également être liquidée par anticipation à partir de 53 ans.

 Montant

Le montant de l'allocation de retraite est calculé sur la base des points inscrits au
compte du bénéficiaire. Lorsque les cotisations sont versées, elles sont converties en
points en divisant le montant de la cotisation par la valeur du point au moment du
versement.

La valeur du point est fixée annuellement par l'IPRES.Une majoration de 5 % peut être
versée pour chaque enfant à charge de moins de 21 ans jusqu'à concurrence de 3 enfants.

En cas d'anticipation, la pension de vieillesse est réduite de 5 % pour chaque année avant
55 ans.

6-1-2-Survivants

 Conjoint

L'allocation de réversion peut être servie pour les veuves à partir de 50 ans ou à
partir de 45 ans avec application d'un coefficient d'anticipation. Si au décès du mari la
veuve a au moins deux enfants à charge de moins de 21 ans, l'allocation est servie sans
condition d'âge. Le service de l'allocation est suspendu dès que les enfants cessent d'être à
charge et il peut reprendre lorsque la veuve atteint l'âge de 50 ans. En cas de pluralité
d'épouses l'allocation globale est répartie au prorata des ayants droit au jour du décès.

Pour les veufs, l'allocation de réversion est versée à partir de 55 ans, sans possibilité
d'anticipation. Toutefois, si le veuf au moment du décès était atteint d'une invalidité
entraînant une inaptitude au travail et était à la charge de la défunte, l'allocation peut être
servie à partir de 53 ans. Son versement est suspendu si le veuf cesse d'être invalide.

Le conjoint survivant bénéficie de 50% des droits du retraité ou des droits qu'aurait eus le
conjoint décédé.

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 Orphelin

L'orphelin bénéficie de 20% des droits de l'ascendant auteur des droits (jusqu'à
concurrence de 5 orphelins); s'il y a plus de 5 orphelins, les droits sont répartis
proportionnellement au nombre d'orphelins

L'orphelin de père et de mère qui peut prétendre à des droits des deux ascendants
bénéficie de la réversion la plus élevée.

 Rachat des allocations d'un montant minime

Lorsque le nombre total des points de retraite attribués à un participant ou à son conjoint
est inférieur à 400, abstraction faite des points supplémentaires attribués pour charge de
famille, il est procédé à un versement unique au titre de rachat de l'allocation. Ce
versement unique est effectué au plus tôt à l'âge normal de liquidation de la pension. Son
montant est égal au produit de l'ensemble des points, y compris les points attribués au
titre de charge de famille, multiplié par le salaire de référence de l'exercice précédent la
liquidation.

6-1-3-Prestations non contributives

Ce régime prévoit en outre deux prestations non contributives, l'allocation de solidarité


et l'allocation forfaitaire mais pas de pension d'invalidité.

6-1-4- Retraites complémentaires

Les cadres ont droit à un régime de retraites complémentaires, institué par le


Règlement n° 2 de l'I.P.R.E.S. Ce régime est identique au régime général. Cependant, le
plafond de la rémunération prise en compte est trois fois plus élevé, soit 768.000 francs
CFA mensuel, alors que ce plafond est de 256.000 francs CFA mensuel pour le régime
général.

En cas d'anticipation, la pension de retraite complémentaire est réduite de 1 % pour


chaque trimestre avant 55 ans.

L'assiette des cotisations du régime de retraite complémentaire se situe entre 256.000


francs CFA et 768.000 francs CFA par mois.

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II- LES MESURES PREVENTIVES INTERNES

1-Les acteurs internes de la prévention

1-1- Le chef de service ou d’établissement :


Le chef de service ou d’établissement est chargé de veiller à la sécurité et à la
protection de la santé des agents placés sous son autorité. Pour ce faire, il définit et fait
appliquer les consignes de sécurité, développe la culture de prévention, forme et
sensibilise.

1-2- Le directeur
Il est également chargé de veiller à la sécurité des agents et des usagers présents
dans l'école. Il met en œuvre et veille à l’application des règles d’hygiène et de sécurité.
1-3-Les agents
Il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses
possibilités, de sa sécurité et de sa santé et celle de ses collègues. Pour cela, il applique les
règles définies.

1-4- La médecine de prévention


Elle effectue une surveillance médicale de tous les agents et une action de
prévention sur le milieu professionnel.

1-5-Le CHSCT (Comité d’hygiène Sécurité et des conditions de travail) :


Il contribue à la protection de la santé et de la sécurité des agents dans leur travail,
en proposant des mesures d’amélioration. Il procède à l’analyse des risques professionnels
auxquels sont exposés les agents.
2-Le programme annuel de prévention des risques professionnels
Le document unique doit notamment contribuer à l’élaboration du programme
annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de
travail, lequel fixe la liste détaillée des mesures à prendre au cours de l’année à venir en
matière de protection des salariés et d’amélioration des conditions de travail.
Ce programme, ainsi que le rapport écrit sur le bilan de la situation générale en matière
d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail et concernant les actions menées au
cours de l’année écoulée, est présenté au moins une fois par an au CHSCT (ou aux
Délégué du Personnel (DP), en cas d’absence de CHSCT dans un établissement d’au
moins 50 salariés).
3-L’information des salariés
L’employeur informe les travailleurs sur les risques pour leur santé et leur sécurité
d’une manière compréhensible pour chacun. Cette information est dispensée lors de
l’embauche et chaque fois que nécessaire.

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Elle porte sur :
Tous les travailleurs:
a) doivent être informés de manière complète des risques professionnels existant sur les
lieux de travail;
b) doivent recevoir des instructions adéquates, quant aux moyens disponibles et aux
conduites à tenir pour prévenir ces risques et se protéger contre eux.
Ces informations et instructions doivent être portées à la connaissance des travailleurs
dans des conditions et sous une forme qui permettent à chacun d’entre eux d’en avoir
une bonne compréhension. A cet effet, l’employeur leur assure une formation générale
minimale en matière d’hygiène et de sécurité. (Article L.177 du code du travail)
Le médecin du travail est associé par l’employeur à la détermination du contenu de cette
information et à l’élaboration des actions de formation à la sécurité mentionnée ci-
dessous.
4 -La formation à la sécurité :
Article L.182 - Les mesures d’hygiène et de sécurité du travail ainsi que les actions de formation ou
d’information sont à la charge exclusive de l’employeur.
Tout salarié doit bénéficier, à l’initiative de l’employeur, d’une formation pratique et
appropriée en matière de sécurité, lors de son embauche et à chaque fois que nécessaire,
par exemple, en cas de changement de poste de travail ou de technique ou encore, à la
demande du médecin du travail, après un arrêt de travail d’une durée d’au moins 21
jours. La même obligation de formation pèse sur l’employeur à l’égard des travailleurs
liés par un contrat de travail temporaire à l’exception de ceux auxquels il est fait appel en
vue de l’exécution de travaux urgents nécessités par des mesures de sécurité et déjà dotés
de la qualification nécessaire à cette intervention.
• Le financement des actions de formation à la sécurité est à la charge de
l’employeur.
• La formation dispensée tient compte de la formation, de la qualification, de
l’expérience professionnelle et de la langue, parlée ou lue, du travailleur appelé à
en bénéficier. Le temps consacré à la formation est considéré comme temps de
travail. La formation se déroule pendant l’horaire normal de travail.
L’objet de la formation : instruire les salariés des précautions à prendre pour assurer leur
propre sécurité et, le cas échéant, celle des autres personnes occupées dans
l’établissement. Le contenu de la formation dépend de la taille de l’établissement, de la
nature de son activité, du caractère des risques qui y sont constatés et du type d’emplois
occupés par les salariés concernés.
En outre, dans les entreprises comportant une ou des installations particulières à haut
risque industriel et en cas de recours à la sous-traitance, le chef d’établissement doit
mettre en place une formation spécifique au bénéfice des intervenants extérieurs.
Cette formation doit être pratique et appropriée aux risques particuliers de leur
intervention. Son financement incombe à l’entreprise utilisatrice.

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CONLUSION :
Liés aux conditions générales de travail, les risques professionnels font peser sur les
salariés la menace d’une altération de leur santé qui peut se traduire par une maladie ou
un accident. Il appartient à l’employeur de supprimer ou de réduire ces risques afin
d’assurer la sécurité des salariés et de protéger leur santé physique et mentale. Pour ce
faire, il doit prendre les mesures appropriées et les mettre en œuvre conformément aux
principes généraux de prévention énumérés par le Code du travail. Compte tenu de la
nature de l’activité exercée, il doit ainsi évaluer les risques professionnels, consigner les
résultats dans un document unique et mettre en œuvre des actions de prévention. Il est
également tenu à une obligation générale d’information et de formation à la sécurité.

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